10 jours de trek à Hornstrandir par Drangajökull

par Expérience Outdoor
10 jours de trek à Hornstrandir par Drangajökull

Samy BERKANI, guide de randonnée et photographe, nous partage son expérience de 10 jours de Trek à Hornstrandir.

Pour ce trekking à Hornstrandir, nous nous lançons à l’assault du territoire le plus isolé d’Islande. Cette péninsule difficile d’accès est coupée du reste de l’île par le glacier Drangajökull et ses nombreuses rivières glaciaires qui empêchent tout accès véhiculé par la route.

Les randonneurs qui se rendent à Hornstrandir empruntent presque systématiquement un ferry depuis la ville d’Ísafjörður. Mais pour notre premier long trek à Hornstrandir, nous avons choisi un itinéraire peu, voire pas du tout connu. Cet itinéraire part de la vallée de Kaldalón qui est accessible par la route, traverse le glacier Drangajökull d’ouest en est et bifurque vers le nord en direction de Hornstrandir.

Je précise que nous avons fait cette traversée avec comme seul équipement d’alpinisme une paire de crampons 6 pointes, le glacier étant tout à fait praticable au début de l’été.

Durant ce trek, j’ai été accompagné par mon ami et collègue Urip, randonneur expérimenté et également photographe. En effet, nous n’étions pas trop de deux pour veiller l’un sur l’autre, notamment sur le glacier que nous devions explorer avec très peu d’informations.

Enfin, ce récit est une expérience personnelle, à reproduire uniquement si vous avez de la bouteille et le bon équipement!.

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Informations pour préparer un trek à Hornstrandir

Date

Du 01 au 10 juillet 2022.

Quand faire un trek à Hornstrandir

La liaison ferry entre Ísafjörður et Hornstrandir est ouverte du 1er juin au 31 août. Ces dates correspondent également à la belle saison. Comprenez par belle saison la version Hornstrandir de l’été : froid, pluvieux avec des vents qui peuvent être violents, mais nous en parlerons plus loin.
n dehors de ces dates, il n’y a pas de liaison ferry.

Lieu

  • Pays : Islande
  • Région : Westfjords
  • Lieu : réserve naturelle de Hornstrandir

Comment rejoindre et quitter Hornstrandir ?

Rejoindre Ísafjörður

Depuis l’aéroport international de Keflavik, il est possible de rejoindre Ísafjörður de trois manières différentes : 

  • Par avion : Seul, c’est la solution la moins coûteuse après l’auto-stop (qui fonctionne très bien en islande par ailleurs). Il y a deux vols quotidiens depuis l’aéroport domestique de Reykjavik vers l’aéroport d’Ísafjörður. Le vol coûte entre 130€ et 150€ et les réservations se font sur le site d’Icelandair.
  • En voiture : Il est possible de louer une voiture à Keflavik et de la déposer à Ísafjörður moyennant des frais supplémentaires de 150€ environ. À partir de 3 voyageurs (parfois 2), louer une voiture coûte moins cher que prendre un vol. Le trajet dure entre 6h et 7h. Par ailleurs, ça peut être l’opportunité de visiter tout l’ouest de l’Islande.
  • En bus : je ne vais pas vous conseiller cette dernière option. S’organiser en fonction des rares bus qui relient Keflavik à Ísafjörður est un parcours du combattant. Sans parler du fait qu’il faut faire 3 changements. Mais si vous voulez finalement tenter l’aventure, vous pouvez acheter votre billet sur le site de transport en commun islandais Straeto.

Rejoindre Hornstrandir en ferry

Les compagnies Borea Adventures, West Tours et Sjóferðir proposent une liaison ferry entre le port d’Ísafjörður et les nombreux points de dépose de Hornstrandir (pratiquement chaque fjord/baie). Le trajet coûte entre 90€ et 200€ en fonction du lieu de dépose et la traversée dure entre 1h et 2h. Enfin, pour être certain d’effectuer la traversée, il est recommandé de réserver à l’avance.
Les lieux de dépose les plus proches sont les fjords de Hesteyri et Veyðileysufjörður.

Rejoindre Hornstrandir à pied

Il est rare de trouver cette information sur Internet, mais il est possible de rejoindre la réserve de Hornstrandir par voie terrestre. Il y a même deux possibilités, mais celles-ci sont réservées aux randonneurs expérimentés : 

  • Par Norðurfjörður : ce village situé à l’extrémité est des Westfjords est accessible par la route. Il faut ensuite compter 3 à 4 jours de marche en direction du nord pour rejoindre Hornstrandir. Cet itinéraire comprend la traversée d’une rivière glaciaire dont le débit peut être assez important.
  • Par Kaldalón : C’est l’itinéraire dont je parle dans ce carnet de voyage. La vallée de Kaldalón est accessible par la route. L’itinéraire traverse alors le glacier Drangajökull vers Reykjarfjörður. Hornstrandir est alors à 1 journée de marche.

Participants du trek à Hornstrandir

Nous sommes deux amis et collègues à avoir imaginé cet itinéraire : 

  • Samy Berkani : moi-même, photographe animalier, guide de randonnée et guide photo algérien. Je suis passionné par les déserts, la toundra, les milieux extrêmes. J’ai effectué plusieurs séjours en autonomie de 2 à 5 semaines en Islande, été comme hiver, et dans le Sahara algérien. Je travaille aujourd’hui dans la réserve naturelle de Hornstrandir.
  • Urip Dunker : Ingénieur, photographe de nature, guide de randonnée et guide photo allemand, Urip est un habitué des treks de plus de 10 jours, notamment en Islande, en Amérique latine, dans la jungle, en Mongolie et en Indonésie. Il travaille également dans la réserve naturelle de Hornstrandir.

Depuis 2023, nous travaillons ensemble sur le projet Wildlife Photo Travel avec lequel nous proposons des stages photo en Islande, en Ecosse et en Algérie. Notre premier stage photo est consacré au renard polaire à Hornstrandir.

Où dormir lors d’un trek à Hornstrandir ?

Hornstrandir est un territoire sauvage et protégé. De fait, très peu d’options d’hébergement existent. Pour être visitée, la réserve nécessite forcément un séjour en autonomie et une expérience dans les milieux froids et humides.

Les gîtes

Il existe seulement deux possibilités d’hébergement à Hornstrandir. La première est le phare de Hornbjargsviti, qui propose des lits dans des dortoirs aux mois de juin et juillet. La seconde est la Doctor’s House, un bar, restaurant et auberge à Hesteyri, qui est ouvert de début juin à début septembre. Ces deux options sont éloignées de plusieurs jours de marche. Il est donc impossible de randonner dans Hornstrandir en faisant étape dans des hébergements en dur.

Les camps

Il y a des camps dans chaque fjords ou baie de Hornstrandir. Comprenez par camp un espace adéquat pour planter sa tente et des toilettes sèches à proximité. Il est obligatoire de n’utiliser que ces camps pour dormir, sauf cas de force majeure.

Où se ravitailler lors d’un trek à Hornstrandir ?

D’abord, à Hornstrandir, il n’y a pas de routes, pas d’habitants, pas de boutique. C’est la raison pour laquelle il n’est pas possible de se ravitailler dans la réserve. Pour faire un trek à Hornstrandir, il faut donc prévoir en amont la nourriture pour tout le séjour. Nous avons estimé qu’il fallait environ 4,8 Kg de nourriture séchée pour 10 jours et cette estimation s’est révélée être réaliste.
Nous avons pour habitude d’utiliser ces aliments secs : le couscous et l’avoine comme base, des fruits secs et séchés (cacahuètes, noix, dattes, figues …), des épices pour relever tout ça, de l’huile d’olive, de la purée de pommes de terre en poudre, des lentilles corail et des soupes lyophilisées.

L’office du tourisme en Islande

Visit Westfjords est l’office du tourisme des Westfjords. Il est situé à Ísafjörður et répertorie les sites à visiter dans la région, les entreprises locales, les événements culturels, etc.

Hornstrandir Visitor Center est quant à lui un bureau dédié à la réserve naturelle de Hornstrandir. Il est géré par les rangers et informe les visiteurs sur les conditions dans la réserve, les règles à suivre, etc.

Caractéristiques de Hornstrandir

La réserve de Hornstrandir est un terrain difficile et hostile. En effet, la péninsule est une succession de fjords et de baies façonnés par des glaciers aujourd’hui disparus. Les camps, d’où partent les sentiers, sont tous proches du rivage. Cependant, les itinéraires de randonnée traversent des zones marécageuses, des cols allant de 300m à 500m d’altitude (à ne pas sous-estimer vu les conditions…), des zones de galets sur les rivages, quelques passages techniques (assistés par des cordes), des rivières à traverser chaque jour et enfin de nombreux pierriers dans les montagnes.

En règle générale, la difficulté dans ce terrain est de rester au sec, et il est indispensable d’y arriver au vu des températures.

Le sud de Hornstrandir d’où nous sommes partis pour ce trek est en revanche vierge de tout aménagement. En effet, Il n’y a pas de sentier avant, pendant et après le glacier Drangajökull. Nous avons retrouvé un sentier à partir de Reykjarfjörður.

Le terrain y est encore plus difficile, agrémenté de quelques forêts de bouleaux de 1,5m de haut difficiles à traverser, une vallée inondée (Kaldalón) et quelques pierriers avec un important dénivelé. 

Quoi d’autres dans les environs?

Les Westfjords sont le terrain de jeu idéal pour quiconque aime l’Atlantique nord, les falaises vertigineuses et les climats extrêmes. Il y a des sentiers de randonnée qui traversent la région du nord au sud et d’est en ouest.
Cependant, nous parlons ici d’Islande, il est donc très difficile de résumer en quelques lignes les points d’intérêts tant ils sont nombreux. Mais pour les amoureux de la nature, les sites les plus importants de la région sont : Le

  • Les falaises de Látrabjarg, un refuge pour des millions d’oiseaux marins et le plus grand site au monde en ce qui concerne le pingouin torda. 
  • La plage de Rauðisandur est une merveille de la nature. Cette plage de sable rose-orangé est fréquentée par une faune très riche (oiseaux marins, pygargue à queue blanche, phoques communs …) et ferait le bonheur de n’importe quel photographe de paysages.
  • Les cascades de Dynjandi, la plus grande des Westfjords avec ses 100m de haut.
  • La partie est des Westfjords et ses nombreuses sources naturelles.
  • Enfin, les fjords et les baies de la région sont connus pour l’observation de cétacés. L’espèce que j’observe systématiquement durant la traversée en ferry pour Hornstrandir est la baleine à bosse. La baleine de Minke est également une espèce très commune.

Bibliographie

Un grand classique pour préparer ses voyages le guide Lonely Planet :

Guide de voyage Lonely Planet Islande

Lien site internet

10 jours de trek à Hornstrandir par le glacier Drangajökull

Trek à Hornstrandir en 10 jours
Trek à Hornstrandir en 10 jours
© Urip Dunker

Jour 1 : Kaldalón – Drangajökull

Comment se rendre à Kaldalón ?

Pour le premier jour de notre trek à Hornstrandir, le défi est de se rendre dans la vallée de Kaldalón, située à l’ouest du Strandir. Une piste en assez bon état y mène mais la question du véhicule est problématique, étant donné que la seule option pour le retour est le ferry vers Ísafjörður. Nous avons donc fait appel à un ami islandais qui a accepté de nous y déposer. Il a souhaité en profiter pour nous accompagner le premier jour jusqu’au pied du glacier.

La vallée de Kaldalón

Nous entamons la marche dans la vallée de Kaldalón en prenant de la hauteur pour nous écarter de la zone inondée par la rivière glacière. Nous traçons tout droit en essayant d’éviter tant bien que mal la forêt de bouleaux qui complique l’avancée. Je précise qu’il s’agit d’une forêt islandaise, donc assez basse (le proverbe islandais dit : “si tu es perdu en forêt, lève toi!”).

L’idée était d’arriver au pied du glacier à quelques kilomètres de la rivière pour éviter les crevasses et autres zones dangereuses. Nous nous écartons donc progressivement vers le nord pour arriver au point d’entrée que nous avions repéré sur la carte. Nous posons finalement le pied sur le glacier, avec l’émotion qui accompagne le saut vers l’inconnu. On est début juillet, et la neige recouvre encore la face ouest du glacier. Par contre, les crampons restent dans le sac à dos, la neige est solide et les chaussures de marche font très bien l’affaire.

Ascension du Drangajökull

Drangajökull est un géant posé sur la roche. La pente est douce, mais elle paraît interminable. Il nous faudra tout de même l’après-midi pour gravir les 900m de dénivelé jusqu’au sommet du glacier. Ce fut difficile, mais tout là-haut, nous découvrons le silence, des couleurs à couper le souffle et un paysage minimaliste et hors du temps ! C’est là que nous passerons notre première nuit.

Dormir au sommet d’un glacier est une expérience particulière et difficile à décrire. Il y règne un silence que rien ne vient perturber : pas d’eau, pas de végétation, pas d’insectes, aucune source de son, aucun obstacle qui lui permet de rebondir.
Dans cet environnement, le temps aussi s’est tu ! 

Jour 2 : Drangajökull – Reykjarfjörður

Je viens de vivre ma première nuit sur un glacier, et l’une des plus reposantes de ma vie. Au réveil, le froid est saisissant. Nous nous dépêchons de préparer un porridge et un café.
Durant le petit-déjeuner, nous discutons de la journée à venir, notamment sur la question qui nous préoccupe : comment sortir du glacier sans prendre de risques ?

De l’autre côté, face est, il est difficile d’interpréter le paysage. Nous savons notamment qu’il y a une rivière sous le glacier, nous devons l’éviter. Mais il est impossible de la voir d’ici. On ne sait même pas si nous pourrons la voir en étant sur le glacier. On décide d’ouvrir grand les oreilles et de nous écarter plus au nord pour déboucher sur un versant et non dans le creux de la vallée.

La descente du glacier

Niveau météo, nous avons été chanceux : Pas de précipitations et pas de vent (ce qui est rare durant un trek en Islande, encore plus rare sur un glacier). Nous entamons la descente avec deux pics rocheux noirs comme repères. En à peine une heure, nous arrivons à 2 km de la terre. Par contre, nous entendons la rivière sous le glacier, ce qui nous pousse à nous décaler encore plus vers le nord. Des passages enneigés nous permettent une descente en chaussures. Nous n’aurons finalement pas utilisé nos crampons. Mais attention, j’ai traversé le glacier de nombreuses autres fois par la suite et les crampons se sont avérés indispensables.

Enfin, nous débouchons sur une zone de pierriers où la progression est assez difficile tant le sol se dérobe sous nos pieds. Nous descendons tant bien que mal pour rejoindre la rivière glaciaire qui était notre point de sortie. Là, nous passons un moment à explorer la rivière glaciaire et la glace effondrée.

À midi, nous préparons le déjeuner et partageons nos impressions sur le glacier. Nous sommes plutôt contents d’avoir réussi notre pari. On se demande combien d’autres personnes ont déjà fait cet itinéraire. Aujourd’hui je sais que très peu se sont aventurés jusque là.

La vallée glaciaire de Reykjarfjörður

Après le déjeuner, nous reprenons la marche en direction de Reykjarfjörður. Après une première journée éprouvante pour moi et facile pour Urip, nous échangeons les rôles aujourd’hui. Ainsi, Urip traine des pattes, je fais la chèvre dans les pierriers.
La vallée que nous traversons, qui a des allures de gorge, est très belle. La roche est recouverte de mousse. Petit à petit, des pierres oranges apparaissent, riches en fer certainement. Derrière nous, le glacier brille. Devant nous, la vallée et l’océan à perte de vue.

Reykjarfjörður ou le fjord fumant

En Islande, les noms des lieux et des villes sont toujours en lien avec l’environnement (montagnes, chutes d’eau, lacs …). Ainsi, en Islandais, Reykjarfjörður signifie le fjord fumant (difficile à traduire en français, en anglais ça donne “the steamy fjord”). Quelques centaines de mètres avant d’arriver, nous apercevons déjà la vapeur d’eau qui monte au ciel. Nous atteignons un lac à … 40 degrés. Nous avions repéré la source d’eau chaude sur Open Street Map (très efficace pour ça par ailleurs). Le lac est occupé par des dizaines de phalaropes à bec étroit. Quelques bécasseaux variables traînent autour. Je sors mon matériel pour réaliser quelques images tandis que Urip continue vers Reykjarfjörður qui se trouve 200m plus loin.

Lorsque je le rejoins enfin, je découvre l’une des images les plus représentatives de l’Islande à mes yeux. Au milieu de rien, dans l’un des fjords les plus isolés de l’île, une piscine à 40°C avec son petit refuge et des centaines de sternes arctiques qui nichent autour. Il est encore tôt, à peine 16h. Je dépose mon sac à dos, il est temps de se la couler douce !

Jour 3 : Reykjarfjörður – Furufjörður

Furufjörður est la porte de Hornstrandir. Ce fjord a par ailleurs une forme assez étrange, rectangulaire. Deux montagnes et un fjord (Þaralátursfjörður) se dressent entre lui et Reykjarfjörður. 

Au petit matin, après le petit déjeuner, nous décidons de nous payer une dernière baignade avant de partir. Je dois avouer que nous ne sommes pas des randonneurs extrêmement matinaux. On a l’habitude de prendre notre temps.

Nous quittons enfin Reykjarfjörður sous les cris stridents des sternes arctiques. Ces oiseaux ont réalisé l’exploit d’être à la fois gracieux et nerveux.
La première montagne que nous franchissons est plutôt une colline. Le fjord suivant est complètement inondé par la rivière glaciaire. Nous devons même le traverser sans pantalon, l’eau nous arrive pratiquement jusqu’aux hanches.

De l’autre côté, la côte est raide et inondée. Il y a beaucoup de ruisseaux, de petits marécages, de tourbières, la météo a été particulièrement humide avant notre arrivée. L’ascension des 400 mètres de dénivelé s’avère être plutôt laborieuse à cause de ces conditions.

En haut, nous découvrons Furufjörður qui, lui aussi semble complètement inondé. Néanmoins, une bande de terre sur laquelle une maison de vacances, une église et une cabane en bois semblent résister au déluge.

La cabane aux renards polaires

Nous descendons jusqu’à la cabane en bois après la traversée d’une dernière rivière. La cabane est ouverte. C’est un refuge des secouristes d’Ísafjörður, mais il est dans un sale état, il a dû être abandonné depuis quelques années.
Pourtant, l’intérieur il fait sec et bon, nous décidons d’y passer la nuit.
Nous sommes seuls dans le fjord, nous n’avons toujours pas croisé d’humains.

La nuit, nous sommes réveillés par des bruits sous la cabane. Une famille de renards polaires y a élu domicile. Les allées et venues des adultes et les cris des renardeaux qui se chamaillent ont duré jusqu’au petit matin. Cerise sur le gâteau, dès que nous nous sommes levés, les renards ont cessé toute activité. Bref, la nuit a été courte, et nous n’avons même pas pu observer les responsables !

Jour 4 : Furufjörður – Smiðjuvík

Au petit matin, nous plions bagage après le porridge et le café. Nous longeons la côte pour contourner la montagne Hádegishnúkur sur une portion de galets épouvantables pour les articulations. Nous atteignons alors Bolungarvik, un camp à quelques kilomètres de Furufjörður, où nous décidons de déjeuner. Encore une fois, le camp est désert. Un refuge privé fermé nous sert d’abri contre le vent qui s’est levé dans la nuit. Nous décidons de déjeuner là même si il est tôt, pour éviter d’avoir à le faire dans les zones marécageuses qui nous attendent.

Bolungarvik est ainsi dire une petite baie assez humide. Les herbes et les angéliques hautes cachent les marécages et il est compliqué de trouver un passage. Nous savons que nous devons traverser au niveau du col de Göngumannaskarð, mais rien au sol n’indique un quelconque sentier.

Freestyle dans les marécages

Nous décidons de tracer tout droit jusqu’au pied de la montagne. À Hornstrandir (et en Islande en général) la règle est simple, éviter la couleur rouge au sol, qui est celle de la linaigrette. Cette plante affectionne essentiellement les marécages.
Malheureusement, ces marécages ne s’arrêtent pas à la plaine. Le versant sud de la montagne est complètement inondé et nous ne trouvons pas de sentier. Nous décidons de grimper à travers les marécages et les myrtilles.

Ainsi, l’ascension a été la plus physique de notre séjour. Sans sentier, la toundra est un territoire hostile où une surprise vous attend à chaque pas. Mais les choses s’arrangent lorsque nous atteignons la zone rocheuse, quelques centaines de mètres avant le col.

Göngumannaskarð est un col où il y a du réseau mobile. Nous en profitons donc pour donner des nouvelles aux proches et vérifier que le monde ne s’est pas effondré en notre absence.
De l’autre côté, la même galère nous attend sur la baie de Barðsvík ! Des marécages et une rivière à traverser. La linaigrette est partout ! Mais un sentier est visible. Quelques personnes ont dû traverser et aplatir les herbes.

Le second dénivelé qui nous attend est une colline plus qu’une montagne. Mais la pente est tout de même raide. Je dirais que cette journée aura été la plus difficile.

La baie de Smiðjuvík

Lorsque nous atteignons le sommet, nous découvrons enfin la baie de Smiðjuvík. Une vallée étroite donne sur une côte accidentée de roches noires. Le camp est désert. Le vent froid souffle fort.
J’ai rencontré une personne dont la grand-mère est née dans cette vallée. Toute trace d’habitation a disparu aujourd’hui, mais je me demande tout de même comment des humains ont vécu ici ! La baie est aussi magnifique que hostile !
Le soir, des cris attirent notre attention : les silhouettes de deux renards se découpent au loin, sur la roche. C’est notre première observation de renards polaires durant ce trek à Hornstrandir.

Jour 5 :  Smiðjuvík – Hornbjargsviti

Smiðjuvík semble être un territoire prisé des renards polaires. Nous les observons de nouveau le matin, mais ils sont craintifs.

Nous entamons la marche avec, devant nous, les prémices des falaises de Hornbjarg.
Bjarg signifie falaise en islandais, et Horn signifie corne. Ces falaises sont donc celles de la corne, en référence à la péninsule de Hornvik que nous atteindrons dans deux jours.

La chute d’eau Drifandi

Notre itinéraire nous fait contourner une montagne avant de déboucher sur l’un des plus beaux paysages de Hornstrandir, celui de la chute de Drifandi. La rivière qui coule sur la roche finit en une chute de 60 m le long de la falaise. Nous restons ainsi scotchés devant ce paysage sombre et dramatique.

La suite de notre itinéraire est une succession de collines le long des falaises, jusqu’à redescendre au camp de Bjarnarnes. Nous en profitons pour déjeuner et faire une pause toilettes (des toilettes sèches sont disponibles à chaque camp).

Le phare de Hornbjargsviti

Notre destination Hornbjargsviti est un phare accolé à l’ancienne maison du gardien (viti signifie phare en islandais). Cette maison fait office de gîte d’étape durant les mois de juin et juillet. Nous l’avons aperçu à plusieurs reprises avant d’arriver à Bjarnarnes. Il est cependant caché par la montagne Axafjall que nous devons franchir.

Par ailleurs, la particularité de Hornstrandir est le ressentis de petits dénivelés de 250m. La montagne Axafjall est petite par la taille mais néanmoins grande par l’effort nécessaire pour arriver au sommet. Une fois là-haut, nous avons l’impression d’avoir fait 800m de dénivelé dans les Alpes.

Trek à Hornstrandir
Dans les montagnes de Hornstrandir

Nous apercevons le phare, il est imposant, dominant du haut de la falaise. La roche se dresse comme une muraille, quelques chutes d’eau habillent le paysage. Nous descendons la côte raide et glissante et découvrons qu’il n’y a personne dans le bâtiment. Des sculptures en bois flotté sont plantées au sol ici et là. Une balançoire grince au rythme du vent. L’ambiance est sombre, et on aime les ambiances sombres!

Nous décidons enfin d’utiliser le bâtiment comme rempart contre le vent pour notre campement. Derrière le bâtiment, nous trouvons le compost. Des patates et des oignons encore bons ont été jetés. Ce soir, c’est la fête !

L'ambiance à Hornbjargsviti
L’ambiance dark à Hornbjargsviti

Jour 6 : Hornbjargsviti – Hornvik

Aujourd’hui est une journée courte, à peine six kilomètres séparent le phare de Hornbjargsviti du premier camp de Hornvik. Nous profitons davantage de cette journée pour explorer et faire des images.

Nous longeons la falaise de Hornbjarg qui nous emmène de plus en plus haut. Une partie du sentier a été détruite par un éboulement, nous obligeant même à grimper à travers la toundra avant de récupérer le sentier plus loin.
Les falaises sont impressionnantes ! Sombres, hautes, à la paroie lisse comme une muraille géante. Des chutes d’eau ponctuent ces paysages sombres ici et là. Le sentier nous emmène parfois assez proche de la falaise. Lorsqu’on se retourne, le phare est tout petit derrière nous. On se demande à quoi pouvait ressembler la vie du gardien d’autrefois, qui a vécu toute sa vie ici. Elle devait probablement être très rude!

Le phare de Hornbjargsviti au loin
Le phare de Hornbjargsviti au loin

Hornvik et ses sombres falaises, point d’orgue du trek à Hornstrandir

Lorsque nous arrivons enfin au sommet, à l’est de la montagne Dögunarfell (littéralement “l’aube” en islandais), nous découvrons les falaises en dent de scie de Hornvik et une partie de la baie de Hornvik. Des pics rocheux menaçants se dressent vers le ciel. Des lacs sont éparpillés ici et là. Le ciel est rempli d’oiseaux de mer, essentiellement des fulmars et des mouettes tridactyles. Nous nous asseyons et profitons du spectacle avant de redescendre au premier camp de Hornvik.

Trek à Hornstrandir : Hornbjarg et Hornvik
Les falaises en dent de scie de Hornbjarg lors de notre trek à Hornstrandir

Nous avons à peine le temps d’installer notre campement que des renards polaires viennent déjà inspecter les lieux. Ils nous tournent même autour, sûrement dans l’espoir d’obtenir quelque chose à manger. Nous nous interdisons cependant toute interaction avec eux, mais nous en profitons pour les observer durant des heures. 

Par ailleurs, nous sommes seuls dans le camp, mais des personnes semblent occuper la maison de vacances non loin.

De l’autre côté, on aperçoit le second camp, de l’autre côté de la baie. On distingue même plusieurs tentes, il y a sûrement du monde !

Jour 7 : Visite de Hornvik

Au réveil, nous sommes littéralement entourés de renards polaires. Une famille a élu domicile à une trentaine de mètres du camp. Les renardeaux se chamaillent sans se soucier de notre présence. Les adultes font des aller-retours avec des oiseaux dans le bec. Les petits se disputent la proie avec une violence que leur petites bouilles mignonnes ne laissent absolument pas présager.

Les falaises de Hornbjarg

Après le petit déjeuner, nous longeons la côte en direction de la corne avant de bifurquer à droite pour entamer l’ascension.

Après quelques dizaines de mètres de dénivelé, nous débouchons sur un lac occupé par des centaines de mouettes tridactyles. Le lac est dominé par les falaises de Hornbjarg qui forment un petit cirque. Nous continuons ensuite de grimper le long de la falaise. Des milliers d’oiseaux nous entourent. En plus des mouettes, on observe des fulmars, des guillemots de troïl et des guillemots à miroir. Par contre, on ne voit aucune trace de macareux moines, mais on s’en doutait, tant ils font une proie facile pour les renards polaires qui sont nombreux sur la péninsule. C’est même la plus grande densité au monde de renards polaires.

Nous atteignons désormais une partie plus technique avec une corde pour soutenir l’ascension. Une fois passée cette partie on se retrouve en bord de falaise, un passage que je déconseille aux personnes qui ont le vertige. Nous sommes plus ou moins à 400m d’altitude, au bord du vide.

Panorama de la baie de Hornvik

Après quelques minutes, nous débouchons sur une vue à 360° à couper le souffle ! Au nord, la pointe de Hornvik et l’Atlantique nord à perte de vue. À l’ouest, la baie de Hornvik est plus belle que jamais. À l’est les falaises de Hornbjarg. Enfin, au sud, le glacier Drangajökull se cache derrière les falaises en dent de scie.

J’apprendrais l’année suivante qu’il est même possible de voir le Groenland depuis Hornvik, lorsque je me retrouve devant un incroyable tableau : une chaîne de montagne enneigée qui découpe la ligne d’horizon au nord, le Groenland est à 290km!.

Pour redescendre, nous empruntons un sentier qui part de l’autre côté du sommet. Ce sentier mène au bout de la corne. La descente est assez raide et glissante, d’abord sur la roche, puis dans une zone dense en angéliques d’un demi-mètre de haut. Enfin, la pente s’adoucit et nous continuons à longer la falaise. 

Lorsque nous arrivons au bout de la corne, nous tombons sur deux renardeaux en train de jouer. Ils sont beaucoup plus grands que ceux qu’on a vu jusque là. Nous en profitons pour les observer quelque temps et faire des photographies.

Nous croisons aussi quelques randonneurs à Hornvik, les premiers depuis le début de notre trek à Hornstrandir.

Enfin, nous retournons au premier camp, préparons nos affaires et déménageons au second camp. Les deux sont séparés de seulement 5 kilomètres. Nous devons tout de même traverser une rivière de 80m de large, mais dont la faible profondeur et l’absence de cailloux en font une rivière agréable à traverser.

Jour 8 : Hornvík – Hlöðuvík

Nous avons rencontré plusieurs personnes dans le second camp de Hornvik et discuté avec la ranger de la réserve. Elle était par ailleurs étonnée de savoir que nous avions traversé le glacier Drangajökull. Elle nous dit que les seuls récits qu’elle connaît du glacier sont ceux des personnes qui sont allées y skier au mois de juin.

Nous démarrons notre journée en contournant la montagne Einbúi le long de la côte. Encore un passage sur les galets et les rochers qui affectent particulièrement nos articulations.
Nous devons même enlever les chaussures et retrousser les pantalons à deux ou trois reprises pour des passages dans l’océan. La marée est en effet haute et certains passages sont inondés de 30 centimètres d’eau. Enfin, une corde nous permet de contourner un passage rocheux dangereux.

De l’autre côté de la montagne, nous traversons pieds nus la rivière qui débouche sur la petite baie de Rekavik et entamons l’ascension de la montagne Darn. Nous devons passer le col Atlaskarð.

Atlaskarð et la baie de Hlöðuvík

La pente est globalement douce. Une partie plus escarpée de pierriers termine l’ascension. Là- haut, nous découvrons encore un paysage incroyable sur une baie en forme de cœur. Le vent y est très fort, peut être 80km/h. Nous avons d’ailleurs du mal à tenir debout. Dans la baie, nous apercevons deux maisons de vacances, un refuge d’urgence et le camp.

Nous profitons tout de même du paysage avant de redescendre.

De l’autre côté, la côte est raide et glissante. Le genre de sentier où l’on n’a pas le droit à l’erreur. Nous prenons notre temps pour descendre.

Arrivés en bas, nous traversons encore une zone marécageuse et une dernière rivière qui nous mène au camp. La baie est paisible, un groupe de randonneurs est déjà sur place.

Nous visitons le refuge d’urgence. Il est équipé d’une radio et de quoi survivre (couverture, bouteille de gaz…). Ces refuges ne doivent être utilisés qu’en cas d’extrême urgence. En 2024 par exemple, j’ai dû faire face à une situation où un groupe a utilisé la radio pendant une tempête. La plus gros navire des gardes-côtes a dû venir depuis le Snæfellsnes jusqu’à la baie, avant de découvrir que ces randonneurs n’étaient absolument pas en situation de danger. Bref, le matériel d’urgence est uniquement réservé aux situations d’urgence …

Durant la soirée, nous obsevons un renard polaire blanc aller et revenir avec des proies dans le bec.

Jour 9 : Hlöðuvík – Hesteyri

Au petit matin, après une balade sur la plage, nous contournons la montagne Álfsfell et commençons à grimper vers Kjaransvíkurskarð. Après avoir longé la côte est, puis nord de Hornstrandir, nous nous apprêtons enfin à bifurquer côté sud pour rejoindre Hesteyri.

Le col Kjaransvíkurskarð est d’abord connu pour ses conditions difficiles (vents forts, précipitations …). Après une ascension assez tranquille (même si le chemin parcouru commence à se faire sentir sur nos corps), nous atteignons le col qui n’a pas dérogé à sa réputation. Nous nous dépêchons de passer de l’autre côté pour nous abriter. Devant nous un long plateau serpente jusqu’à Hesteyri. Il nous faudra plusieurs heures pour le traverser, tant les sentiers se font rares. Nous marchons sur des pierres plates provenant de la roche que le gel a explosé. Nous traversons de nombreux ruisseaux et rivières et débouchons sur une vue imprenable sur les fjords de Hesteyrarfjörður et Jökulfirðir.

Lorsque nous arrivons enfin au village de Hesteyri, nous passons devant la Doctor’s House. Une ardoise affiche “tartes à la rhubarbe” et “bière”. Il ne nous en faudra pas plus pour décider de passer la soirée ici. À l’intérieur, tout est entièrement en bois, avec de vieux objets éparpillés ici et là, le lieu a tout des maisons islandaises d’autrefois. L’accueil est chaleureux, nous lançons la discussion avec le propriétaire avant d’enchaîner les tartes, les cafés et les bières. Nous passerons la soirée au chaud et ne rejoindrons le camp que tard le soir. Pour rappel, c’est le jour polaire en Islande, il n’y a pas de nuit, donc aucun problème à planter une tente à 1h du mat’ !

Jour 10 : Visite du fjord Hesteyri et fin du trek à Hornstrandir

Hesteyri est ainsi le fjord le plus connu de Hornstrandir. C’est aussi le dernier village à avoir été déserté. Des islandais y ont vécu jusqu’au années 50, lorsque les opportunités au sud du pays, notamment la construction de bases militaires américaines, ont poussé la population à partir en quête d’une vie plus facile.

La station baleinière de Hesteyri

Nous commençons notre visite de Hesteyri en parcourant les quelque deux kilomètres qui séparent le village de l’ancienne station baleinière norvégienne. Ce bâtiment dont la construction a commencé en 1894 était en réalité tout un complexe comprenant une usine, un quai et des maisons pour les travailleurs.

En 1924 la station a été transformée en usine de hareng qui a opéré jusqu’en 1940. 
Enfin, au début des années cinquante, une partie du complexe a été démonté et remonté à Ísafjörður pour être utilisé comme usine de poisson.

Aujourd’hui, la station est pour ainsi dire une ruine. Seule la cheminée résiste encore au climat extrême. En arrivant, nous découvrons un amas de ruines, la cheminée en briques rouges qui se dresse vers le ciel, quelques citernes en métal rouillé et les emplacements des anciens bâtiments dont seuls quelques murs existent encore.

Non loin de la station, nous tombons sur un groupe de phoques communs tranquillement posés sur la roche. Peu craintifs, ils nous acceptent même. Nous passons un petit moment à les observer.

Le village de Hesteyri

Comparé aux autres baies et fjords de Hornstrandir, Hesteyri est un village important. On y trouve notamment de nombreuses maisons de vacances, un bâtiment des rangers de la réserve, la Doctor’s House, un ponton et un cimetière. Un monument accolé au cimetière rappelle qu’autrefois une église de dressait là. Cette église a cependant été déplacée dans le village de Súðavík situé à une quinzaine de kilomètres au sud de Ísafjörður.

La Doctor’s House et le cimetière sont connus pour être les lieux de tournage du film “I remember you” (les fantômes du passé en français). L’histoire du film se déroule à Ísafjörður et Hesteyri. Par contre, je vous conseille de voir ce film après avoir visité le village et non l’inverse 😉

Après avoir fait le tour du village, nous partons plus à l’ouest explorer l’entrée du fjord. Nous prenons un sentier qui monte vers les montagnes et arrivons dans une petite vallée typique de la toundra : des myrtilles à perte de vue, une rivière, un lac et une vue imprenable sur le sud du fjord Jökulfirðir. Nous croisons un groupe de lagopèdes alpins. Ces oiseaux sont assez difficiles à repérer tant leur camouflage est parfait pour la toundra. Nous passons un petit moment à les observer et à les photographier. Ils sont peu craintifs, à condition de respecter leur distance de sécurité.

Fin de notre trek à Hornstrandir

Enfin, nous redescendons tranquillement vers le village. Le départ est pour le lendemain matin. Nous passons une soirée tranquille au camp, à regarder le fjord et à se raconter notre trek. On est heureux d’avoir imaginé et accompli ce parcours. Nous sommes aussi contents de rentrer manger et nous reposer. Dix jours dans le froid, ça creuse !

Conclusion sur notre trek à Hornstrandir

Ces 10 jours de trek à Hornstrandir ont été riches en émotions. Aujourd’hui, j’ai la chance de travailler dans la réserve. Ma chance est aussi de pouvoir y être hors saison (j’ai été le dernier à quitter la réserve en octobre ces dernières années), de guider des groupes sur 12 jours de trek seuls dans la toundra, et de proposer des stages photos à la rencontre du renard polaire, été comme hiver.

Mais je dois vous prévenir une fois encore, un tel trek est réservé aux randonneurs qui ont l’expérience des treks en autonomie dans les milieux humides. Ce n’est certainement pas un trek grand public. J’ai par exemple beaucoup entendu : j’ai l’habitude des treks dans les Alpes. Dans la réserve, cette phrase est un red flag. La toundra islandaise est différente de tout ce que vous avez pu faire en Europe. Les précipitations, le vent, le terrain … Tout y est technique! Connaître l’Atlantique nord, la toundra et le climat islandais sont indispensables. 

Si je vous avertis ainsi avec autant d’insistance, c’est que je croise des gens en difficulté tous les ans. Des gens parfois expérimentés en Europe qui sont surpris par la violence du climat des Westfjords

Le meilleur moyen d’apprendre est de faire des treks plus courts dans des zones moins isolées avant de se lancer enfin dans l’aventure Hornstrandir. 

Enfin, la dernière option est de faire appel à un guide qui vous assistera dans l’équipement et les comportements à adopter sur place.

Matériel utilisé durant notre trekking à hornstrandir en Islande

Matériel de bivouac

CATEGORIENOM DU MODELEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODELE DE DEPARTEST-CE QUE CE CHOIX A REPONDU A CETTE EXPERIENCE RACONTEE DANS CE ROADBOOKSI C’ETAIT A REFAIRE
TenteKunaiNemoCompromis entre résistance au vent et légèretéParfait!J’utilise toujours cette tente, et je la recommande aux agences de voyage avec qui je travaille. Elle correspond parfaitement à une utilisation en longue randonnée en Islande.
DuvetLafayetteValandreJe cherchais un modèle léger et compact.Parfait!Le modèle est réputé et, pour moi, il a été fidèle à sa réputation. Incroyable volume (5.5L) pour un sac -5°C comfort.
MatelasNeoAir XThermThermarestJe cherchais un modèle très isolant (et pas trop lourd)Parfait!Au final j’ai trouvé un modèle très isolant et très léger. C’est le seul modèle que j’utilise et je touche du bois pour qu’il tienne le plus longtemps possible.
Sac à dosAether™ Plus 85OspreyJe cherchais du costaud, plus de 85L et pas trop lourd.Seul défaut, le poidsLa construction de ce sac de rando Osprey est vraiment bonne, du solide ! Il est aussi pratique, intuitif.

Vêtements et accessoires

CATEGORIENOM DU MODELEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODELE DE DEPARTEST-CE QUE CE CHOIX A REPONDU A CETTE EXPERIENCE RACONTE DANS CE ROADBOOKSI C’ETAIT A REFAIRE
PantalonBarents Pro WinterFjällrävenLégèreté et chaleurParfait!Ce pantalon de randonnée est incroyable. Très léger, il sèche très vite et est vraiment très isolant. C’est mon pantalon d’hiver par excellence.
ChaussuresIslandMeindlJe cherchais des chaussures de catégories BC et d’une construction solide.Seul défaut, elles sont plus glissantes que d’autres modèlesJ’utilise les Meindl Island sur tous les terrains, sauf en été. Elles sont assez isolantes, imperméables et de construction fiable. Mais surtout, elles passent sur tous les terrains!
CramponsCrampons 6 pointesEdelridCompromis entre nécessité et poidsParfait!J’utilise toujours ces pointes sur le glacier. Idéal pour les terrains glissants mais pas trop dangereux (crevasses …)
Pour le haut du corps, j’utilise des couches de sous pulls en mérinos, une polaire et une veste impérméable (premiers prix Décathlon)

Matériel photo

CATEGORIENOM DU MODELEMARQUEPOURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODELE DE DEPARTEST-CE QUE CE CHOIX A REPONDU A CETTE EXPERIENCE RACONTE DANS CE ROADBOOKSI C’ETAIT A REFAIRE
Appareil photoD850NikonParce qu’il faut choisir entre Nikon et Canon 🙂ParfaitLe boitier est très bon, même si j’ai une préférence pour de plus vieux modèles (le capteur du D4S est mon favoris)
TéléobjectifSP 150-600mm F/5-6.3 Di VC USD G2TamronCompromis entre poids et qualitéParfait!Un 600mm qui soit transportable en trek, ça ne court pas les rues! Ce Tamron est un très bon objectif, reconnu des photographes animaliers.
Objectif grand angle24mm 2.8 AFDNikonCompromis entre poids et qualitéParfait!J’adore cet objectif, qui date maintenant, mais qui permet toujours de faire de très belles images. Son piqué est selon moi meilleur que celui des modèles plus récents, et son prix d’occasion très abordable.
Beaucoup d’images de cet article ont été faites avec des smartphones

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