Tanguy Levieil nous partage aujourd’hui son expérience de ses 19 jours de randonnée le long de la Kungsleden (Suède). Il est une de fois de plus accompagné de Renan Melchior.
Après avoir entendu parler pour la première fois de la Kungsleden au détour d’une vidéo YouTube, c’est 3 ans plus tard qu’ils décident de passer à l’action.
Ils traverseront la Laponie suédoise à pied, d’Abisko à Hemavan. Voici leur aventure.
Informations pour préparer un périple sur la Kungsleden
Date :
Du 13 au 31 Aout 2022
Quand Partir :
La Kungsleden peut être parcourue été comme hiver. Néanmoins, entre les versions hivernale et estivale, la logistique et la difficulté varient énormément. C’est pourquoi je ne me concentrerai dans cet article uniquement sur la version estivale.
Aux beaux jours, lorsque la neige fond, vous pouvez parcourir la Kungsleden à pied sans trop d’encombres. Cette période va généralement de mi-juin à mi-septembre.
Il s’agit de la période qui coïncide aux horaires d’ouverture des refuges du STF (Association du Tourisme Suédois ou Svenska Turistföreningen en suédois) respectivement nommés Fjällstugas ou Fjällstations (complexe plus conséquent qu’une simple Fjällstuga).
Ce point est extrêmement important, même si vous prévoyez de dormir en tente de A à Z.
Au-delà de servir de refuges, les Fjällstugas servent parfois d’épiceries. Ainsi, en fonction de leur ouverture/fermeture, les points de ravitaillements peuvent varier et devenir plus rares. On peut pallier à ce problème en emportant plus de nourriture de manière à gagner en autonomie, me diriez-vous ? C’est vrai, mais un autre détail découle de l’ouverture des Fjällstugas.
La Kungsleden étant entrecoupée de différents lacs, il vous faudra les traverser.
Malheureusement, qu’il s’agisse de bateaux à rames ou d’opérateurs (bateaux motorisés), tous ne sont fonctionnels que sur les horaires d’ouvertures des Fjällstugas. Soit généralement de mi-juin à mi-septembre. Ces horaires sont susceptibles de varier légèrement d’une année à l’autre mais sont disponibles sur le site du STF.
Un dernier détail à prendre en compte, surtout si vous aimez la tranquillité, c’est la Fjallraven Classic. Il s’agit d’un évènement de 4 à 5 jours organisé par la marque Fjallraven (vous savez, celle qui a fabriqué mon sac à dos Kajka). Généralement à la mi-août, vous croiserez alors des milliers de randonneurs marchant à la file indienne de Nikkaluokta à Abisko… Donc si jamais vous cherchez à vous retrancher en pleine nature, loin du brouhaha de la ville, il vaut mieux éviter d’être sur la section Abisko-Nikkaluokta durant cette période-là.
Lieu :
Suède, Laponie
Départ : Abisko
Arrivée : Hemavan
Notons que la Kungsleden peut aussi bien se faire du Sud au Nord, c’est-à-dire d’Hemavan à Abisko. Il n’y a selon moi pas de choix meilleur que l’autre. Les deux se valent.
Comment s’y rendre :
En fonction du temps que vous avez à votre disposition, plusieurs options s’offrent à vous :
Paris – Abisko
Le train/bus
Il existe un train de nuit reliant Paris à Stockholm. Cela vous prendra deux journées et vous passerez par Karlsruhe et Hambourg (Allemagne). Ensuite vous n’aurez qu’à prendre un second train qui vous amènera à Kiruna pour une journée de plus.
Une fois arrivé à Kiruna, des bus et trains réguliers peuvent vous amener à Abisko en une heure.
L’avion
Kiruna dispose d’un aéroport. C’est d’ailleurs l’aéroport situé le plus au nord de la Suède.
Vous pourrez donc facilement trouver des vols Paris-Kiruna avec une escale à Stockholm.
Une fois arrivé à Kiruna, tout comme pour l’autre option, des bus et trains réguliers peuvent vous amener à Abisko en une heure.
Hemavan – Paris
Le train/bus
Depuis Hemavan, vous pourrez prendre un bus qui vous amènera à Umeá ou vous pourrez prendre cette fois un train qui vous amènera à Stockholm.
Une fois à Stockholm, vous pourrez prendre le train de nuit vers Paris emprunté à l’aller.
L’avion
Hemavan dispose d’un petit aéroport ou la compagnie aérienne Amapola Flyg opère un vol quotidien (ou presque) vers Stockholm.
Une fois à Stockholm, vous trouverez facilement un vol pour vous ramener chez vous.
Participants à la traversée le long de la Kungsleden :
Tanguy
24 ans, ingénieur et amateur de défis aussi divers que variés, j’ai réellement plongé dans le monde du sport et de l’aventure durant l’été 2017. Depuis, je n’ai fait que poursuivre cette voie : La traversée des Alpes en 2018, de la Corse (GR20) en 2019, des Pyrénées via la HRP en 2020, l’ascension de la Pointe Dufour (4634m) et d’autres sommets Franco-suisse en 2021, sans oublier mes deux premiers marathons l’an passé.
J’aime me surpasser et tendre, au fil des expériences, vers toujours plus de polyvalence.
Renan
Tout comme l’aube indique le début du jour, les acolytes ne changent guère.
Je serai donc une fois de plus accompagné de Renan Melchior.
Après avoir traversé différents massifs français, gravi certains des plus hauts sommets d’Europe occidentale, après avoir connu le succès tout comme l’échec, une interrogation restait en suspens dans son esprit : Quelle difficulté rajouter ?
C’est au long de cette réflexion que l’idée d’une aventure à l’étranger a fait son bout de chemin. Ici ce n’est pas uniquement l’épreuve physique qui est recherchée mais le passage d’une ligne invisible et mythique : le cercle polaire arctique. C’est ce mélange de courtes nuits, de paysage changeant au grès des kilomètres parcourus, de ces rencontres et de ces moments de partage, qui restera à jamais gravé dans sa mémoire.
Quelle que soit notre montagne, cette citation résume assez bien ce qui anime notre équipe. Peu importe que l’on parle d’un trek, d’un sommet ou bien d’un marathon. Tout se résume en une phrase : On essaye simplement de faire des choses dont on se souviendra pour le restant de nos jours.
Où dormir sur la Kungsleden :
Majoritairement en bivouac. En effet, en plus de nous offrir une complète liberté pour un coût quasi inexistant, cela nous permet de nous éloigner du confort de la vie quotidienne, de revenir à l’essentiel et de ne faire qu’un avec l’environnement dans lequel nous évoluons.
Comme évoqué précédemment, on peut trouver un bon nombre de Fjällstugas (refuges gardés) disposant de saunas. Attention tout de même, certaines sections en sont dépourvues. Je pense notamment à la section de 90 km entre Kvikkjokk et Jäkkvik.
On trouvera aussi des refuges non gardés assez régulièrement. Ceux-ci peuvent s’avérer être de précieux alliés en cas d’orages, pour manger au sec et faire sécher les affaires mouillées.
En soit, il n’y a pas beaucoup d’autres choix pour se loger sur la Kungsleden. On peut néanmoins trouver au niveau des gros points de ravitaillement (Abisko, Saltoluokta, Kvikkjokk, Jäkkvik, Ammarnäs et Hemavan) des Fjällstations ou campings qui peuvent nous permettre d’apprécier une bonne douche chaude.
Où se réapprovisionner sur la voie royale :
La Laponie suédoise étant assez vaste et sauvage, les points de ravitaillement ne sont pas extrêmement nombreux. Il s’agit pour la plupart de petites épiceries même si quelques supermarchés sont présents pour le plus grand plaisir de nos estomacs.
Nos points de ravitaillements ont été les suivants :
- Saltoluokta (épicerie de la Fjällstation)
- Kvikkjokk (épicerie de la Fjällstation)
- Jäkkvik (supermarché conséquent)
- Ammarnäs (petit supermarché)
Vous pouvez également compter sur les petites épiceries de certaines Fjällstugas. Personnellement, nous nous y sommes quelques fois arrêtés pour acheter de petites collations supplémentaires. Néanmoins, il ne s’agissait là que de « bonus ». Nous ne comptions pas sur ces Fjällstugas pour nos ravitaillements principaux. En effet, l’approvisionnement de ces petites épiceries peut parfois être juste. Notamment sur la partie nord au moment de la Fjallraven Classic, quand des milliers de personnes passent juste avant vous…
En ce qui concerne l’eau, elle est abondante sur la Kungsleden. Les terres lapones étant très sauvages, on peut la prendre directement dans les lacs et les torrents. Je conseille tout de même d’avoir sur soi quelques pastilles désinfectantes. Nous avons dû en faire usage deux ou trois fois car nous n’avions que de l’eau stagnante à notre disposition.
Les lacs à franchir
En parlant d’eau, elle est si présente en Laponie que si vous suivez la Kungsleden, 7 lacs se mettront en travers de votre chemin.
- Teusajaure*
- Saltoluokta
- Sitojaure
- Aktse*
- Kvikkjokk
- Vuonatviken
- Jäkkvik*
Certains des lacs sont équipés de bateaux à rame libre d’accès (indiqué par un * ci-dessus). Deux d’un côté de la rive, un de l’autre. Gare a vous si il n’y a qu’un bateau sur la rive d’où vous démarrez. Il vous faudra alors traverser une première fois, revenir avec deux bateaux sur la rive de départ et retraverser une seconde fois avec l’un des deux. Un lac long de 5 km peut donc parfois vous coûter 15km.
Néanmoins, tous les lacs à l’exception du dernier sont dotés d’un opérateur organisant des traversées en bateau à moteur. Les horaires varient en fonction de l’opérateur. Vous trouverez facilement des informations une fois sur place ou en envoyant un mail aux contacts indiqués dans le livre dont je parle un peu plus bas.
Comptez en moyenne 150 SEK (13 EUR) par personne par traversée.
Caractéristiques de la Kungsleden
La Kungsleden est un sentier traversant la région subarctique suédoise. Long de 460 kilomètres pour près de 5500 mètres de dénivelés positifs, cet itinéraire devrait vous occuper pendant près de 150 heures de marche.
La « Voie Royale » de son autre nom, n’est pas un sentier techniquement difficile contrairement à la HRP par exemple. De plus, le faible dénivelé rend le sentier plus roulant.
Selon moi, les principales difficultés de la Kungsleden résident dans le climat et l’isolement.
Entre juin et septembre, la moyenne des températures en Laponie suédoise varie entre 10°C et 14°C. Ainsi, lorsque vous êtes humides, il est plus compliqué de sécher et il n’est pas rare d’enfiler plus d’une fois ses vêtements mouillés.
Enfin, il faut comprendre que Laponie est vaste et peu peuplée. Cela rend toute logistique plus compliquée et il en va de même pour l’aide extérieure. Il n’est pas rare de devoir augmenter le poids de son sac à dos afin d’assurer une autonomie alimentaire. Nous avions personnellement des sacs à dos pesant aux alentours de 23 Kg pour une autonomie allant jusqu’à 8 jours.
Si vous entreprenez la Voie Royale en Hiver comme tristan MAREK :
Nous vous conseillons avant de lire l’article de Nicolas Sanchez pour bien préparer la traversée hivernale de la Kungsleden :
De plus, cela peut paraître évident mais ne comptez pas prendre un bus pour sauter une étape. Vous perdriez plus de temps en bus qu’à marcher… Et c’est d’ailleurs tout à fait normal au vu de l’aspect sauvage de la région. Quand bien même, notez que vous trouverez une porte de sortie vers Stockholm dans les points de ravitaillement principaux cités plus haut (en plus d’Abisko et Hemavan bien évidemment).
Ainsi, bien que techniquement facile, parcourir la Kungsleden, l’un des plus beaux treks d’Europe, nécessite tout de même une bonne connaissance de l’activité qu’est le trek et de ses propres compétences.
Autres activités outdoor en Laponie Suédoise
- Raid en chien de traîneau en Laponie Suédoise
- Trekking au Sarek dans les montagnes Suédoises
- 1 semaine en hiver au cœur de la Laponie Suédoise
Bibliographie :
Afin de nous aider à préparer notre périple mais également pour nous guider au jour le jour sur le sentier, nous avons opter pour le guide Trekking the Kungsleden aux éditions Cicerone.
Ce livre condense à lui seul toutes les informations nécessaires à la réalisation de la Kungsleden. L’itinéraire journalier présenté dans ce guide est suffisamment bien détaillé pour nous permettre de ne pas emmener de carte supplémentaire.
Vous trouverez dans ce livre de précieux conseils et informations.
Notamment :
- Les différentes portes de sortie vers Stockholm
- Les différents ravitaillements possibles, y compris la liste des Fjällstugas servant d’épiceries
- La liste des refuges non gardés
- La liste des lacs à traverser, le tarif et le contact de l’opérateur (si traversée motorisée possible)
Seul bémol pour les non-anglophones, le livre est intégralement rédigé en Anglais.
Lien Internet :
Le site internet du STF recense un bon nombre d’informations liées à la Kungsleden.
19 jours de marche pour traverser la Laponie suédoise
La naissance du projet
Tout commence au beau milieu du premier confinement, en mars 2020. Enfermé et à la recherche d’évasion, je découvre pour la première fois le mot « Kungsleden » au détour d’une vidéo YouTube. Dès lors, cette idée rejoindra les autres dans la file d’attente, soigneusement disposées dans un coin de mon esprit.
En effet, c’est bien d’avoir des idées, mais le plus important reste d’attendre le moment propice pour les mettre à exécution.
Après avoir gagné en endurance et en expérience au cours des deux dernières années, l’heure était venue pour nous de réaliser notre premier trek entièrement en dehors de France.
C’est décidé, nous irons découvrir les recoins de la Laponie suédoise.
Premiers pas dans le grand nord
Bien que le goût de l’aventure ne me soit venu que sur le tard, comme beaucoup d’autres avant moi, mon enfance fut bercée par les romans du Nord. L’appel de la forêt ou bien Croc Blanc de Jack London, peu à peu, le mythe du grand nord imprègne mon esprit.
Une fois la décision prise de partir sur la Kungsleden, je bride ma curiosité et ne regarde que très peu de photos du sentier et de la Laponie en générale.
L’idée que je me fais des terres subarctiques doit à tout prix rester intacte ! Je suis persuadé que la découverte n’en sera que plus belle.
Et que dire… Cela dépasse tout ce que j’avais pu imaginer.
Les secondes, les minutes et les heures passent et à mesure que nous nous élevons sur les plateaux boréals, la vastitude de ces espaces se révèle à nous.
Ébahis par les paysages qui nous entourent, nous nous éloignons peu à peu d’Abisko.
Plus que 19 jours, Hemavan nous voilà !
Objectif Kebnekaise
Les premiers jours se déroulent sans encombre, nous progressons à bonne allure au cœur de la toundra. Notre prochain ravitaillement est Saltoluokta, nous sommes censés y arriver au jour n° 7. Mais avant, nous bifurquerons vers Nikkaluokta d’où nous prendrons, le temps d’une journée, le chemin du toit de la Suède.
Du haut de ses 2097m, le Kebnekaise est loin d’être un sommet technique. Il faut compter en moyenne 5h pour atteindre sa cime. L’allez-retour vous prendra 9h30 heures pour 16.4 km et 1850 m de dénivelé positif.
A contrario de notre expédition alpine de 2021, l’objectif n’est pas la technicité. Ce sommet est tout simplement l’occasion de s’élever au-dessus de la toundra et de profiter d’un point de vue exceptionnel.
Le renoncement
A l’aube du 4ème jour, les prévisions météo sont loin d’être bonnes. Nous savons que le temps a de grandes chances de se dégrader dans les heures qui vont suivre.
Sur le point de bifurquer vers la Kebnekaise Fjällstation, nous devrions arriver au camp de base du Kebnekaise en soirée et tenter l’ascension le lendemain. La question est : Est-ce rentable de bifurquer sachant qu’il y a de fortes chances qu’on soit forcés de renoncer à l’ascension une fois arrivés au camp de base ?
Après concertation avec Renan, la décision est prise : mieux vaut ruminer d’avoir marché 5 heures pour rien en cas de pluie que d’abandonner avant d’être certain que l’ascension soit impossible. Hors de question de laisser la moindre place aux regrets.
Nous bifurquerons donc vers le Kebnekaise, quitte à tenter l’ascension durant la nuit si une fenêtre météo se présente. Après tout, nous sommes bien au pays du soleil de minuit.
Malheureusement, le destin décidera bel et bien de contrecarrer nos rêves d’altitudes.
Nous ne sommes plus qu’à quelques kilomètres du camp de base lorsqu’une forte pluie se déclare. Par chance, nous captons un signal internet et pouvons enfin étudier en détails les prévisions météo. Les informations sont claires : il n’y aura pas de fenêtre météo, ni cette nuit, ni demain. Dans ces conditions, tenter l’ascension ne rimerait à rien. Cela reviendrait à prendre des risques inutiles, et tout ça juste pour évoluer dans une purée de pois. Demi-tour, nous repartons en direction de Saltoluokta, mais sans regret !
Humidité quand tu nous tiens
Nous sommes le 6ème jour et nous voilà arrivés à Saltoluokta avec un jour d’avance sur le planning. La section nord de la Kungsleden est désormais derrière nous. Hormis les 24 heures de pluie qui ruinèrent notre plan d’ascension du Kebnekaise, la météo fut clémente tout du long. Mais ne vous inquiétez pas, ça ne va pas durer… Aujourd’hui encore, le bulletin météo se fait porteur de mauvaises nouvelles : la pluie arrive en trombe.
Dès le départ, on savait que le climat, et principalement la pluie, allait être un des facteurs les plus compliqués à gérer durant cette aventure. Finalement, nous aurons uniquement 7 jours de pluie sur 19. Ce qui, selon moi, n’est pas si mal. Je m’attendais honnêtement à pire. En revanche, là ou je fus surpris c’est en ce qui concerne la quantité.
Les trois jours qui suivirent notre départ de Saltoluokta furent humides au possible. Le 8ème jour comptabilise à lui seul 35mm de précipitations (croyez-moi c’est beaucoup).
Ce jour-là, notre progression est lente… et humide. On vise un refuge non gardé pour manger au sec le midi. Une fois sur place, on est loin d’être seuls. Durant les jours de pluie, les abris attirent les marcheurs comme des aimants.
Serrés mais au sec, et au coin d’un feu de cheminé, on savoure tous notre repas. L’ambiance est bonne et tout le monde est heureux d’être temporairement au chaud. Pour vous dire à quel point on était bien à l’intérieur, on a préféré boire l’eau des pates plutôt que de ressortir pour la vider…
Quoiqu’il en soit, il nous faut remettre nos vêtements mouillés et repartir. Nous devons garder un bon rythme si l’on veut avoir parcouru les 460 km au bout du 19ème jour.
Après la pluie vient le beau temps
Le déluge aura bien duré jusqu’au 9ème jour. A partir de là, ça a commencé à se calmer un peu. Malheureusement, le mal était déjà fait… Les cours d’eau débordent, les marécages se gorgent d’eau. Notre progression est rendue plus ardue par les conséquences de ces pluies diluviennes.
Cette photo résume assez bien la Kungsleden : du beau temps, de la pluie, des nuages, le tout un peu en même temps.
Et comme pour récompenser l’effort fourni pour contrer l’humidité des jours précédents, le baromètre se fixe au beau fixe au matin du 11ème jour.
Place au ciel bleu et direction le sud des terres lapones !
Mental d’acier et genou en brioche
Les blessures sont une de nos plus grosses craintes lors de ces périples. Qui plus est lorsque l’on se trouve dans un territoire sauvage et difficile d’accès. Manque de bol pour cette fois, Renan se plaint d’une douleur au genou droit depuis la fin de la section nord. Peut-être est-ce dû à une chute survenue quelques jours avant notre arrivé à Saltoluokta.
Quoiqu’il en soit, Renan ne lâche rien. Quelques anti-inflammatoires, des bandages et une modification de sa façon de marcher rendrons la douleur un peu plus supportable.
Mon camarade apprendra, une fois rentré en France, que la cause de son malheur était une fracture d’un os de la rotule. Il aura donc marché 12 jours avec une rotule cassée, rien que ça…
La faune lapone
Au-delà des ses paysages, la Laponie est agréable à parcourir en raison de la faune qui y habite. Renards polaires, élans, otaries, gloutons ou bien même lemmings, nombreux sont les habitants de cette zone subarctique. Il vous faudra vous armer de patience pour arriver les observer. En ce qui nous concerne nous n’avons pu voir aucun des animaux énoncés ci-dessus. En revanche, blanc comme neige ou gris cendré, les rennes seront là pour donner vie à la toundra inanimée.
Hemavan !
Les jours filent et nous voilà désormais au crépuscule de notre périple. Nous grimpons sur une dernière butte et enfin, après 19 jours de marche, la vallée d’Hemavan apparaît sous nos yeux. Nous venons de parcourir 460 km au travers d’un des espaces les plus sauvages d’Europe.
Mission accomplie : Notre première aventure boréale est un succès !
Conclusion sur nos 19 jours de marche le long de la Kungsleden
Bien que techniquement abordable, du fait de son caractère sauvage et isolé, la Kungsleden reste un sentier exigeant. Il est donc préférable d’avoir à son actif quelques expériences de trekking en autonomie pour savoir comment réagir efficacement en cas de problèmes. Mais c’est justement parce qu’elle se situe aux confins du monde que la Kungsleden est si agréable à parcourir. Je ne peux que vous souhaiter, à vous aussi, d’avoir l’occasion de plonger au cœur de cette Laponie suédoise si singulière.
A la suite de cette traversée, j’ai réalisé un court métrage retraçant notre aventure. Si ce récit vous a plu, n’hésitez pas à aller voir la vidéo. Des images sont parfois plus parlantes que des mots.
Matériel utilisé sur la Kungsleden
Matériel de base pour évoluer sur la Kungsleden
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle au départ ? | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience sur la Kungsleden? | Si c’était à refaire? |
Sac à dos | Kajka 75L | Fjallräven | Pour la robustesse du sac, le gros volume disponible et le confort de portage qu’il apporte. | Oui, il est parfait pour de longs treks nécessitant de porter des charges lourdes (25-30 Kg). | Je repars avec sans hésiter. Vous pouvez d’ailleurs retrouver mon compte rendu complet sur Experience Outdoor. |
Tente | MH100 | Decathlon | Nous avions le choix entre celle-ci et la Manaslu 2 de chez Ferrino (un peu plus lourde). Etant donné que nous allions rester en basse altitude, les contraintes extérieures était censées être relativement faibles. Nous avons donc jugé celle-ci suffisante. | Oui mais c’était limite. Elle à su résister aux intempéries lapones et nous n’avons eu aucun problème en tant que tel (ce qui est pas mal du tout pour une tente à 25 euros). En revanche, il y a eu plusieurs nuits ou on a eu peur que les barres cassent à cause du vent. | Je prendrais mon autre tente, la Ferrino Manaslu 2. J’avais en effet sous-estimé le vent polaire. Une tente profilée pour lutter contre le vent apporterait plus de sérénité. |
Tapis de sol | Matelas mousse de base | Decathlon | Il fait partie de mon matériel de trek originel, je l’ai puis plus de 4 ans. Ce modèle est idéal pour débuter le trek. | Rien à redire. | Je repars avec sans hésiter. |
Sac de couchage | TREK 500, modèle de 2017 | Decathlon | Il fait partie de mon matériel de trek originel, je l’ai depuis plus de 4 ans. Ce modèle est idéal pour débuter le trek. Une température de confort de -5°C permet de passer partout. | Parfait. | Quand il sera en fin de vie, je changerai surement pour un modèle plus léger mais avec une température de confort similaire voire plus basse. |
Réchaud | Vega | Optimus | Je cherchais un réchaud léger et déportant. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. Le fait qu’il soit déportant apporte plus de confort durant la phase de cuisson. Aucun risque que le vent renverse notre gamelle. |
Batons de randonnée | Carbon C3 Cloud | Komperdell | Il s’agit d’une des paires de bâtons les plus légère du marché. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. Vous pouvez d’ailleurs retrouver mon compte rendu complet sur Experience Outdoor. |
Chaussures | Greenwood EVO GV | Asolo | Je cherchais une paire de chaussures relativement légère, confortable et montante (avec un sac à dos de 25Kg hors de question pour moi de prendre des chaussures basses). | Oui, elles ont bien tenu le coup. | Je repars avec sans hésiter. |
Gourde | Gourde métallique | Laken | Elle fait partie de mon matériel de trek originel, je l’ai depuis plus de 4 ans. Je cherchais une gourde résistante. | Parfait | Résistante comme jamais, je repars avec sans hésiter. |
Vêtement utilisé sur la Kungsleden
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle au départ ? | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience sur la Kungsleden? | Si c’était à refaire? |
T-shirt (x2) | Decathlon | Pour leur légèreté et leur faible cout. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Chemise | Mello ls | Rab | Pour la légèreté et son coté « propre ». | Parfait. Elle est extrêmement pratique et plus classe que les vêtements de trek de base. Idéale si vous transitez par la ville avant ou après votre périple. | Je repars avec sans hésiter. |
Pantalon/short | Decathlon | Je cherchais un pantalon convertible en short, qui soit léger et suffisamment résistant. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Polaire | Decathlon | Elle fait partie de mon matériel de trek originel, je l’ai depuis plus de 4 ans. Ce modèle est idéal pour débuter le trek. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Veste Hardshell | Trollveggen | Norrona | Je cherchais une veste d’alpinisme légère et extrêmement résistante afin qu’elle dure dans le temps. | Parfait, son étanchéité et sa résistance ne sont plus à prouver. | Je repars avec sans hésiter. |
Pantalon Hardshell | Val d’isère | Schöffel | Je cherchais un pantalon d’alpinisme léger mais efficace pour un prix raisonnable. | Oui, mais la résistance de ce pantalon laisse à désirer. Les accrocs ne sont pas rares. | Non, je trouve ce pantalon trop fragile pour être fiable sur le long terme. |
Collant en mérinos | Smartwool | Pour la chaleur qu’il apporte. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Chaussettes (x3) | Decathlon | Pour leur faible cout. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Tour de cou | Julbo | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Bonnet polaire | Decathlon | Pour le faible cout. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Casquette | Lambda | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Gants (hybride mitaines/moufles) | Decathlon | Pour leur faible cout et leur capacité hybride à passer de moufles à mitaines. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Caleçons (x3) | Freegun | Pour le confort. | Oui | Je repars avec sans hésiter. |
Matériel secondaire indispensable pour un trekking en suède
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle au départ ? | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience sur la Kungsleden? | Si c’était à refaire? |
Montre Altimètre et baromètre | Baro 9 | Suunto | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. Vous pouvez d’ailleurs retrouver mon compte rendu complet sur Experience Outdoor. |
Couteau | Couteau suisse | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Serviette | Decathlon | Pour sa légèreté. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Lampe frontale | Swift RL | Petzl | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. Vous pouvez d’ailleurs retrouver mon compte rendu complet sur Experience Outdoor. |
Batteries portables (x2) | Nomade sky 10000 | Xmoove | Je cherchais une batterie durable dans le temps. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. |
Briquet | Bic | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Gamelle et bol | Sea to Summit | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | ||
Pochette étanche | Lambda | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Trousse de secours | Lambda | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Moustiquaire de tête | Sea to Summit | Pour la fiabilité. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. | |
Produit antimoustique | Lambda | Je ne pars jamais sans, si la zone est hautement propice aux moustiques. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. |
Matériel vidéo utilisé pour ce trek en Laponie suédoise
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle au départ ? | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience sur la Kungsleden? | Si c’était à refaire? |
Appareil photo | EOS 800D | Canon | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. |
Micro | VideoMicro | Rode | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. |
Attache d’appareil photo | Capture V3 | Peak design | Je ne pars jamais sans. | Parfait. | Je repars avec sans hésiter. |