Ashley et Quentin, du blog de voyage En Selle, nous partage leur expérience de la longue distance de la traversée de l’Albanie à cheval dans les Balkans
Informations pour préparer la traversée de l’Albanie à cheval
Date :
Été 2019
Lieu :
L’Albanie se situe dans la péninsule des Balkans. Elle possède un littoral sur la mer Adriatique et est bordée au nord par le Monténégro, à l’Est par le Kosovo et la Macédoine du Nord et au Sud par la Grèce.
Quand partir en Albanie ?
L’Albanie possède un climat Méditerranéen sur le littoral et tempéré dans les montagnes. La meilleure période pour s’y rendre est du mois de Mai au mois de Septembre.
Comment s’y rendre :
En Avion ou en bus depuis l’Europe mais également par bateau depuis l’Italie.
Notre itinéraire à cheval en Albanie
Itinéraire de nos 6 semaines de randonner à cheval en Albanie, soit 800 km du Sud au Nord.
Départ de Gjirokastër et arrivée à Valbonë.
Participants :
Ashley, 27 ans, et Quentin, 31 ans, deux nomades passionnés de nature qui voyagent depuis plus d’un an à travers le monde à vélo et à cheval – C’est à dire ?? – C’est à dire que nous nous déplaçons à vélo pour rejoindre des sections de rêves pour pratiquer le voyage à cheval !
À travers notre association En Selle et nos récits d’aventure, nous souhaitons promouvoir :
- Les modes de déplacement durables, comme le vélo et le cheval
- Le respect de l’être humain, des animaux et de la nature
- L’aventure et le dépassement de soi
Nous correspondons actuellement avec des classes en France, de maternelle, de primaire, de collège et de lycée.
Suivez les sur leur page Instagram .
Ou dormir en Albanie :
Nous avons principalement bivouaqué pendant ce séjour, sauf les jours de repos que nous avons passé à l’hôtel ou en gîte. Vous pouvez trouver quelques infos sur Google, Booking ou Airbnb mais la plupart des offres ne sont pas référencées sur le web. L’hospitalité est incroyable, nous avons été de nombreuses fois hébergés. Concernant le bivouac, celui-ci est assez libre et facile dans les montagnes.
Où se restaurer/ se réaprovisionner:
Dans les épiceries des villages et des villes.
Bibliographie :
Nous nous sommes pas mal inspirés du roman des cavaliers britanniques Robin et Louella Hanbury-Tension, Lang of Eagles, qui ont effectué la traversée de l’Albanie à cheval en 2008.
2 mois de randonnée itinérante à cheval en Albanie du Sud au nord
La préparation
Kuaj? 3 kuaj?
Des chevaux ? Trois chevaux ?
En riant avec les habitants du coin concernant l’absurdité de nos plans, nous avons réalisé qu’en effet, nous étions bel et bien en Albanie afin d’acheter trois chevaux. Après une année de rêve et de planification, nous nous retrouvions à Gjirokaster, dans le sud de l’Albanie, à la recherche de nos futurs équidés, qui nous accompagneront pendant 6 semaines à travers tout le pays.
Albanie le joyau caché des Balkans
Si vous ne connaissez pas encore l’Albanie, c’est parce qu’il s’agit du joyau caché des Balkans. Isolé par la dictature communiste pendant plus de 50 années jusqu’en 1993, le pays reste un véritable terrain de jeu pour les aventuriers en plein air. L’Albanie comprend 70% de surfaces montagneuses, qui sont encore très isolées de l’industrie, des routes goudronnées et de l’urbanisation.
C’est donc par les parcs montagneux et les routes anciennes que nous avons décidé de traverser le pays et nous avons été récompensés par de magnifiques paysages, allant des forêts verdoyantes aux montagnes couvertes de schiste ou d’ocre. Pendant quasiment tout le trajet, nous avons été éloignés des routes goudronnées et des engins motorisés et avons vécu au rythme des bergers. Les routes n’étant pas indiquées sur les cartes, nous avons navigué principalement au satellite. Les hameaux n’étaient jamais éloignés de plus de 20km, ne perdant jamais une occasion de nous ravitailler.
Nos 3 montures : Johnny, Griva & Düldül
Nos trois chevaux provenaient du même éleveur, à deux pas de la frontière grecque. Nous les avons montés quatre fois avant de les acheter, sur des distances toujours plus grandes, afin de nous assurer qu’ils correspondaient bien à ce que nous recherchions. Johnny, Griva & Düldül ont passé tous nos tests avec brio et après un serrage de main, nous sommes devenus les heureux propriétaires de trois chevaux albanais.
Rassembler tous nos équipements n’a pas été une tâche facile – nous savions que la pratique de l’équitation avait été interdite pendant le communisme, mais nous ne nous étions pas rendu compte avant notre arrivée que le pays n’avait quasiment aucune culture de l’équitation de loisir telle que nous la pratiquons en Europe. Il n’y a aucune sellerie en Albanie.
Pour se procurer des équipements, il faut se déplacer dans les pays voisins. Nous avons eu tout de même la chance de nous procurer deux selles anglaises qui convenaient à Johnny et à Griva auprès d’une des seules entreprises de tourisme équestre locale proche de la ville de notre départ. Nous avions également expédié notre selle de bât et quelques équipements depuis la France et heureusement, la selle de bât s’adaptait parfaitement à Düldül. En revanche, nous avons eu des difficultés à sortir ces équipements des douanes – 8 heures de négociation avec les fonctionnaires de la capitale pour éviter des frais d’importation de 300 €.
Préparation de nos 3 chevaux
Concernant le ferrage, le métier de Maréchal-Ferrant n’existe pas en Albanie, les locaux s’occupant eux-mêmes de ferrer leurs chevaux. Nous avons dû ferrer les chevaux à deux reprises et avons eu des difficultés à trouver quelqu’un utilisant des méthodes douces et sachant ferrer correctement. Les cavaliers qui savent chausser leurs propres chevaux auront bien évidemment plus de facilité que nous.
Les tests vétérinaires en Albanie consistent à un simple check du rythme cardiaque et de la respiration, il n’est donc préférable de ne pas gaspiller son argent. Faites-le vous-même et vérifiez vous-même les boiteries, les troubles de la vue, les troubles de l’audition, etc. Si vous achetez des chevaux, vous devriez savoir comment faire de toute façon.
Les chevaux auraient pu faire le voyage sans grain car l’herbe était riche et abondante et il était également facile de trouver du foin. Cependant, nous avons préféré ajouter de l’avoine pour compléter le régime alimentaire des chevaux. Il nous aura fallu presque une demi-journée à chaque pause pour se procurer ce précieux grain qui n’était vraiment pas facile à trouver.
Avant notre départ, nous avons fait ferrer les chevaux et avons passé une semaine à ajuster nos équipements, à sortir en balade et à se familiariser avec notre nouvelle équipe. Finalement, il ne restait plus qu’une chose à faire : s’évader vers le nord.
Les premiers pas
Les deux premières semaines, nous avons commencé lentement, en augmentant la distance jour après jour. Il s’agissait de notre premier long voyage à cheval. Nous n’avions jamais campé auparavant avec nos chevaux. En plus de cela, Quentin est un cavalier novice qui s’est retrouvé avec le cheval le plus jeune et donc le moins expérimenté. Johnny était le seul cheval assez grand pour porter Quentin, nous l’avons donc acheté sachant que ce serait compliqué.
Les premiers jours, nous nous réveillions plusieurs fois par nuit, jetant de temps en temps un coup d’œil dehors pour s’assurer de voir nos trois silhouettes au clair de lune. Pendant ces premières semaines, nous avons également eu un peu de mal à naviguer.
Les routes que nous avons empruntées étaient anciennes et souvent endommagés et non entretenues, ce qui nous obligeait à attacher nos chevaux et à effectuer des missions de reconnaissance à pied. Six jours après le départ, nous sommes arrivés à notre première pause épuisés.
Comment allions-nous traverser le pays ?!
Heureusement pour nous, la deuxième semaine s’est déroulée plus facilement que la première. Les chevaux ont trouvé leur rythme et nous avons commencé à chanter des chansons de cow-boys en progressant à travers les montagnes.
Nous nous sommes retrouvés presque seuls dans les montagnes, les villages traversés peuplés d’une ou deux familles seulement. Ces familles de bergers nous ont accueillies à bras ouverts, nous ont invité à rester à la maison pour dîner, pour prendre une douche et nous sommes souvent repartis les bras chargés de cadeaux ; légumes du potager, fromage frais et pain fait maison.
Vent, pluie, grêle et tremblements de terre, nous avons eu toutes sortes de conditions météorologiques et nous sommes arrivés à notre deuxième étape trempés, mais en meilleure forme que la première. Peut-être pourrions-nous le faire après tout.
Plein nord
Au fur et à mesure que la chaleur de l’été s’accentuait, nous avons adapté notre rythme en adaptant notre marche au petit matin et au crépuscule et en se reposant en milieu de journée. Au déjeuner, nous attachions nos chevaux sous les arbres, près d’un ruisseau ou d’une rivière, et nous faisions la sieste jusqu’à ce que la chaleur se dissipe. L’eau a toujours été abondante dans les montagnes et nous n’avons jamais manqué d’eau, que ce soit pour boire, se rafraichir ou se laver.
Bien que tout se soit déroulé correctement, nous avons eu tout de même quelques surprises. Un matin, alors que nous avions préparé nos chevaux et les avons laissés paître tranquillement pendant que nous vérifions notre itinéraire, Griva réalisa soudainement qu’elle n’était pas attachée et décolla au galop avec les deux garçons à sa poursuite. Ils ont rebroussé chemin sur 2 km en empruntant la route que nous avions grimpé la nuit précédente !
Heureusement pour nous, nous avons réussi à les couper à travers champ et dès qu’ils nous ont vus et entendus crier, ils ont su que le jeu était terminé. Un autre jour, nous avons emprunté une route en construction et truffée de tunnels. Les tunnels étaient soit complètement noirs, soit totalement éclairés et remplis de grosses machines et de travailleurs. Nous avons eu plus peur que les chevaux.
La culture albanaise est très hospitalière
Nous étions équipés pour camper tous les soirs, même si nous avons été souvent hébergés chez les locaux. La culture albanaise est très hospitalière, l’un des piliers fondamentaux de la culture albanaise étant d’honorer l’invité. Si nous campions proche d’un village ou d’une ferme, nous étions certains que quelqu’un viendrait nous inviter dans sa maison pour dîner, prendre une douche ou y passer la nuit.
Il est très difficile de refuser l’hospitalité albanaise – nous avons essayé une fois car nous étions épuisés et nous voulions juste dormir, mais toute la famille est venue s’asseoir autour de notre tente, prête à préparer le dîner sur place si nous refusions de les suivre, ce que nous avons fait.
Trop rapidement nous nous sommes retrouvés proche de notre destination finale le Parc National de la vallée de Valbona. Nous avions trouvé notre rythme et nous n’avons pas vu le temps passer, regrettant même que le pays ne soit pas plus grand.
Nous avions trouvé repreneur de nos chevaux avant même de les acheter, chez une ONG locale, gérée par une Américaine qui est devenue depuis notre amie, et qui s’occupe de développer des activités d’éco tourisme dans le parc de Valbona pour le protéger de l’industrie. Tout le monde est tombé amoureux de Düldül et nous recevons régulièrement des photos du troupeau.
Conclusion sur notre traversée de l’Albanie à cheval
Quelle surprise ! Nous n’avons pas été déçus de notre premier voyage à cheval en Albanie. Nous avons relié le Sud au Nord avec trois chevaux pendant 2 mois, dans un pays fantastique qui n’a rien à envier aux autres pays de cheval. Merveilleuse découverte d’une nature expressive, de l’eau et de l’herbe en abondance et surtout une hospitalité́ incroyable.
Matériel utilisé pour notre traversée de l’Albanie à cheval
Matériel de camping
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle | Est-ce que ce choix a répondu à nos attentes | Si cétait à refaire |
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Duvet | Modèle Quechua light 5 degrès confort | DÉCATHLON | Light | Oui | Oui |
Tente | Orion III | EXPED | Durabilité, espace, autoportante, double entrée, antichambres | Oui | Oui |
Matelas Autogonflant | Prolite | THERMAREST | Confort et durabilité | Oui | Oui |
Réchaud | Whisperlite international | MSR | Durabilité et à essence | Oui | Oui |
Equipement équestre
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle | Est-ce que ce choix a répondu à nos attentes | Si cétait à refaire |
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Selle de bât | Modèle de larmée Suisse des années 50 | Robustesse | Oui | Non car beaucoup trop lourd pour le cheval, ce qui limite le reste de la charge. Nous reprendrons une selle plus moderne et plus légère | |
Selles des chevaux montés | Seul modèle que nous avons trouvé sur place donc pas le choix | Partiellement, elles ont fait le boulot jusquà la fin | Non car pas assez confortables et pas adaptées à la randonnée. Nous partirons sur des selles de meilleures qualité et adaptées au confort de la randonnée. | ||
Sacoches | Sacoches vélos front and back | ORTLIEB | Il ny avait aucune sacoche sur place à part nos sacoches de vélo que nous avons utilisé. Imperméables et robustes | Partiellement | Non car pas adaptées à la selle de bât et mal équilibrées. |