Violette ROCHE nous raconte son ASCENSION Du Pic de l’ANETO (3404m)
Informations pour préparer l’ascension de l’ANETO
Date de l’ascension du Pic de l’Aneto :
fin juillet 2012
Lieu
Pour le départ d’Espagne de Hospital de Benasque : De Montpellier prendre la direction de Toulouse, puis la A64 jusque Montréjeau. Prendre direction Bagnère de Luchon puis la N230 pour Vielha, Castejon de Sos et enfin Benasque jusqu’au parking qui mène à l’Hospital de Benasque. Lorsque la route est fermée (l’été), il y a une navette qui empreinte la piste depuis le parking toutes les 30 minutes. Il est aussi possible de faire le chemin à pieds en 45min.
Google Maps.
Pour la variante avec un départ côté Français : Depuis Bagnère de Luchon, prendre direction Superbagneres puis Hospice de France (10km).
Participant :
Violette ROCHE et François
Situé sur les terres espagnols dans l’Aragon, l’Aneto est sans aucun doute le plus renommé et le plus haut sommet de toute la chaîne des Pyrénées. Du haut de ses 3404m, il fait partie du très beau massif de la Maladeta. L’ascension de l’Aneto est une randonnée incontournable et prestigieuse pour tous les amoureux de la montagne.
Vidéo de l’ascension de l’ANETO Sommet des Pyrénées
- Dénivelé positif : 1264m
- Durée d’ascension : 6h30
- Durée descente : 3h30
Difficultés rencontrés lors de l’ascension de l’Aneto
Sans difficulté majeur, cette randonnée demande tout de même une bonne préparation physique ne serait-ce que pour tenir la durée et l’effort assez long dans le dédales de blocs.
Sans danger par beau temps, ce parcours nécessite cependant crampons, piolet, corde (<20m), baudriers, mais aussi boussole et altimètre ou GPS en cas de brouillard ou de mauvais temps. Deux passages peuvent s’avérer délicats : le glacier car son aspect peut fluctuer et l’arête sommitale, plus impressionnant que difficile mais la chute n’est pas permise.
Où dormir pour réaliser l’ascension de l’Aneto
Il y a de nombreux campings à Bagnère de Luchon si vous souhaitez vous reposer avant de partir : Campin-Luchon.
Sinon pour l’itinéraire de l’Aneto depuis l’Espagne, il est possible de rejoindre en 1h30 le refuge de la Rencluse.
Nous avons planté la tente un peu au dessus du refuge. Il y a quelques coins plats et herbeux où la tente peut s’installer.
Où se restaurer/où se réapprovisionner
Il y a de nombreux magasins pour faire le plein de provisions à Bagnère de Luchon avec des produits locaux appréciables une fois en altitude (notamment le chocolat de Luchon). Sinon, côté espagnol, vous avez sur votre route, les ville de Vielha et Benasque.
Quoi d’autre dans les environs
Voix d’escalade, VTT, baptême de parapentes, de nombreuses randonnées, sommets, lacs d’altitude et les sentiers au long court du GR11 et 10. Pour se prélasser après l’effort, les termes de Luchon proposent des tarifs découvertes intéressants.
Bibliographie
Carte de randonnées « 23 Aneto – Posets » au 1:50 000 .
Topo : Topo Pyrénées : PIC-ANETO
Trace GPS : Parcours (vous en trouverez beaucoup d’autres)
ASCENSION DU PIC DE L’ANETO
C’est en fin d’après midi par le côté Espagnol que nous décidons d’aborder l’Aneto, le toit des Pyrénées. Contraint par le temps, nous regrettons un peu d’avoir délaissé le départ d’Hospice de France. Il ajoute une journée de marche au parcours mais le passage par le Portillon de Venasque doit être sublime surtout après 1200 mètres de dénivelé.
Pour nous mettre en jambe et nous imprégner de l’ambiance de la montagne, nous empruntons le chemin qui borde la piste où passe la navette jusqu’au plan d’Estans. Après ¾ d’heure de marche, nous bifurquons à droite et montons vers le sud à la rencontre du refuge de la Rencluse (2140m). Le sentier de gauche rejoint le vallon d’Aiguallut. C’est donc 1h30 plus tard depuis le parking, que nous voilà tout près du refuge à la recherche d’un coin herbeux et plat pour planter notre tente.
En cas d’affluence, les places doivent être rares et rien ne sert de monter trop haut car les bouts de prairies disparaissent très vite sous les blocs rocheux. En cette fin de juillet, le soleil se couche sur le Pic de Paderna vers 8h00. Le froid et l’obscurité nous enveloppent doucement et nous plongeons rapidement dans la tente bien au chaud. La nuit est agitée : rêve de rando sur l’Aneto, glacier sans fin, problème d’équipement. Quand le réveil sonne à 5h30… mes jambes semblent déjà fatiguées.
Départ pour l’ascension de l’Aneto
Il fait encore nuit et les nuages sont bien accrochés à la montagne lorsque nous partons. Quand j’imagine la longue ascension qui nous attend, le moral me redescend dans les chaussettes.
Heureusement, le silence et le brouillard qui nous englobent permettent de faire le vide et de ne penser qu’à avancer.
Le chemin qui nous guidait depuis notre départ se perd rapidement dans du pierrier puis dans des blocs énormes où seul les cairns peuvent guider les randonneurs. Le problème est qu’il y a des cairns de partout et que nous retrouvons de nombreux randonneurs perdus dans la brume et les rochers à la recherche des « bons cairns ». C’est là que dans la nuit ou les nuages, le GPS ou la boussole peuvent s’avérer utile pour ne pas trop perdre de temps et se repérer. Comme ce jour là, il y avait peu de monde sur le chemin, nous devons à plusieurs reprises sortir la carte pour nous réorienter.
La neige a bien fondu et nous n’avons pas besoin des crampons pour rejoindre le Portillons supérieur, que nous avons d’ailleurs du mal à localiser identifier dans le chaos des monts, pics et pierriers. Il est 10h quand nous faisons la première pause « chocolat de Luchon ». Les nuages s’arrachent enfin de la montagne et nous dévoilent le portillon de Benasque au nord et les sommets de la frontière France/Espagne.
Le portillon supérieur
2870 m, nous voici au Portillon supérieur. Une porte magnifique qui nous ouvre la vue sur le sommet de l’Aneto et son glacier. Au pied du portillon, côté Est, nous ne chaussons toujours pas les crampons mais continuons d’évoluer dans les blocs. Concentration et équilibre nécessaire !
L’Aneto est tout là-bas, au bout, il faut compter encore 2h15 de marche pour y arriver. Quel bonheur de trouver enfin la neige et de chausser les crampons ! Cela nous rapproche du sommet et nous permet aussi de changer d’effort. La marche se fait sans problème jusqu’au col de Coronas 3198m. Col qui se remarque souvent d’assez loin lorsqu’on observe la Maladeta depuis le Nord.
Arrivé au sommet de l’Aneto
Nous abordons enfin la pente de l’Aneto. Quelques zigzag sur le glacier nous amènent jusqu’au pieds rocheux du sommet. Il faut déchausser et marcher encore 20 minutes avant… le sommet. Ouf, 5h de marche avec seulement un petit déjeuner dans le ventre, il fait faim et autour, c’est magnifique !
Pour le pas de Mahommet, bien que la plupart le traverses sans corde, une petite assurance permet de ne pas s’effrayer dans le passage. En effet, à droite et à gauche de cette courte arête d’une vingtaine de mètres, des à pics plus ou moins importants ont de quoi donner le vertige.
Certain le passe à plat ventre, d’autre en crapaud ou à genoux. Le ventre vide, nous préférons mettre nos baudriers et laisser une corde entre nous deux.
Le Pic de l’Aneto, 3404m, le plus haut sommet des Pyrénées ! Une énorme croix métallique symbolise le sommet. Le panorama est splendide et nous apprécions qu’il y ait que peu de monde. Vue sur les Posets 3369m à l’Ouest, le Vignemale, le Balaitous, le Néouvielle, le pic du midi tout au fond, et le pic de la Maladeta 3312m au premier plan.
(Panoramique : Site Internet)
Redescente de l’Aneto
Casse-croûte, admiration, recueillement, euphorie… il faut pourtant redescendre et la route est longue !!
Le parcours peut faire une boucle à partir du col de Coronas en bifurquant Nord-Est en direction de la vallée de la Barrancs. N’ayant pas réussi à localiser le départ de cette descente, nous préférons reprendre le même chemin jusqu’au refuge.
La descente du glacier se fait rapidement. Par contre le passage des blocs qui peut paraitre amusant au début, devient un véritable calvaire. Lorsque l’on a repassé le portillon supérieur et que l’on voit, au loin, tout en bas de la pente, noyé dans les rochers, le refuge de la Rencluse et encore plus bas le plan d’Estans.
La solution pour se redonner du courage : casse-crouter régulièrement. Mais quand il n’y a plus rien à se mettre sous la dent ? Une bonne douche dans un torrent tout droit sorti du glacier avant la tombée de la nuit ! Et cela soulage nos genoux endoloris.
Nous retrouvons notre tente cachée le matin sous un bloc. Puis nous montons le camp pour ne redescendre que le lendemain matin au parking. Autant profiter une nuit de plus du paysage que nous offre le massif de la Maladeta !
MATÉRIEL POUR L’ASCENSION DU PIC DE L’ANETO
Portage et tenue vestimentaire
SAC A DOS | Skyline 55 | LOWE ALPINE | Prix et solidité | Faible contenance et peu de réglages | Avoir la possibilité de régler le portage efficacement pour les montées et les descentes |
CHAUSSURE MONTAGNE | Baffin | LOWA | Maintien | Poids | Bien entretenir ses chaussures pour garder leur confort et leur imperméabilité |
VESTE GORE-TEX PERFORMANCE SHELL | MAMMUT | Poids, Polyvalence | Solidité | S’use rapidement. Le col et la capuche sont trop peu travaillés sur cette veste en cas de conditions froides ou ventées. | |
PANTALON MONTAGNE | Alpine Xtrem | SALEWA | Léger, isolation thermique, renforcement aux points d’usure, polyvalence | – | Utilisation du ski de randonnée à l’alpinisme |
SOUS-VETEMENT TECHNIQUE | Carline Sportwool | MILLET | Léger, thermique et respirant | – | Peut être associé à une polaire et un coupe-vent lors des pauses |
2 Abri et couchage
TENTE | Phoenix | THE NORTH FACE | Légère et bonne habitabilité | Condensation importante du à la monoparoi | Tente idéalement aussi légère mais avec une double paroi pour éviter la condensation |
TAPISE DE SOL | Modèle basic | QUECHUA | Poids et volume | Confort | Tapis coupé en partie pour moins de poids et de volume. Garder un peu plus de longueur pour les mi-saisons |
SAC DE COUCHAGE | Titan 650 | MOUNTAIN EQUIPMENT | Poids, volume, chaleurs et confort | Attention à la condensation provoquée par la tente | Super confort et belle finition mais je n’oserai pas l’utiliser sans tente de peur d’abimer le revêtement extérieur et de perdre le duvet |
Sécurité et autres ustensiles utilisés pour l’Aneto
CRAMPON | Modèle Basique | CAMP et CASSIN | poids et solidité | Passage de sangles | Ils sont très bien pour une utilisation occasionnelle |
RECHAUD | Helios | JETBOIL | Allumage électrique et fonctionne également au butane | Fonctionne bien même par vent fort | Ce réchaud est parfait pour ceux qui souhaitent avoir du café chaud rapidement |
PIOLET | Laprade-R | DESMAISON | Finalement pas utilisé | l’avoir avec soi par sécurité | |
LAMPE FRONTALE | Tikka | PETZL | Bon éclairage | Prix | Idem |
BÂTONS DE MARCHE | Makalu | LEKI | Léger, pliable, bonne prise en main | Inutile sur les gros blocs | Indispensable lorsque l’on porte un peu de poids. Ils se rangent bien sur le sac de portage lorsque le terrain ne permet pas de les utiliser. |