Guillaume Ledoux nous partage son expérience de l’ascension de l’Elbrus.
informations pratiques pour préparer l’ascension de l’Elbrus
Dates :
15 au 23 Octobre
L’ascension peut se réaliser de Avril à Octobre, nous étions à la toute fin de la saison des ascensions.
Lieu :
Russie, Caucase Russe
Accès pour atteindre l’Elbrus :
Compagnie Aéroflot
Depuis Zurich (possibilité de partir de Paris) 3 h de vol
Zurich Moscou 3 h 30
escale à Moscou puis Moscou Mineralnye Vodie 2 h de vol
Vol 480 €
Visa :
Je suis passé par Visa online pour obtenir mon Visa. Beaucoup plus coûteux mais beaucoup plus sûr pour obtenir le VISA (120 €) Vous avez la possibilité de demander votre visa sans passer par un prestataire en allant dans une des ambassades de Russie (à Paris, Marseille ou Strasbourg).
Attention, il faut compter près d’un mois pour obtenir le VISA.
Pour obtenir le VISA, il faudra que votre hôtel vous envoie une « invitation » (en russe) indispensable à l’obtention du visa !
Organisation :
Je suis passé par l’Agence Russe Elbrus tours agence russe spécialisée dans l’ascension de l’Elbruz (mais pas que).
Coût 850 €, prise en charge dès l’aéroport
Langue anglaise utilisée pour les contacts
Les guides russes ne sont pas reconnus par l’UIAA, Mischa, notre guide, s’est avéré très humain et très compétent.
L’agence Elbrus Tours:
L’agence Elbrus tours est une agence russe spécialisée dans l’ascension de l’Elbrus mais pas que : il est possible de gravir les sommets russes ainsi que ceux des anciennes républiques russes (pic Lénine au Kirghizstan par exemple) Il est également possible de réaliser des sommets classiques dans le monde ( Mont Blanc, Aconcagua…)
L’agence prend en charge à l’aéroport (avec un comptoir dans le petit aéroport de Mineralie Vodie), rencontre du guide dès la sortie de l’aéroport.
L’objectif est d’avoir une acclimatation parfaite et que tous les participants arrivent au sommet en même temps. Au départ, ça n’était pas mon objectif, d’arriver ensemble au sommet. Mais après une semaine passée avec les autres participants, ce fut une émotion particulière de se retrouver tous ensemble au sommet !
Quant à l’acclimatation, elle a été parfaite (voir récit!)
Participants :
Victor : Mexicain, mon collègue de chambré, parfaitement francophone et toujours de bonne humeur. Dans la course au seven summits !
Katalin, Roumain, grand amateur de Vin également dans la course aux seven summits
Rachana, Indoue, passionnée d’alpinisme
Mischa : guide Elbrus tours, passionné de photographie, et de montagne, bien entendu !
Boris, le second guide, venu juste les 2 dernier jours pour prêter main forte à Mischa
Guillaume : Petit Alpiniste également, 82 4000 des alpes dans la poche ainsi que le Jura peak challenge : les 35 sommets de plus de 1000 m du Jura Français
Blogger montagnard invétéré
Ou se loger en Russie:
Dans la vallée
Camp de base au snowleopard hôtel à Tcheget.
Chambres confortables
Restauration correcte ( locale)
Hôtel Snow Leopard
elbrus Hiloft Hôtel, chambre à 18 €
En altitude
Refuge : sans nom, situé sous l’arrivée de la télécabine à l’ouest
Dortoirs chambres de 8 personnes
Nourriture excellente
Salle à manger grand confort
Vue incroyable sur le sommet (notamment coucher de soleil)
Il existe un nombre incroyable de refuge. La plupart sont des conteneurs aménagés mais vous pouvez trouver également des refuges luxe !
Alimentation
Tous commerces à Tcheget (restos et bars…)
Caractéristiques du Caucase
Pour les personnes éprises de liberté, il faut savoir que la Russie est en conflit avec la Géorgie voisine et que la frontière est en zone interdite ( des panneaux très explicatifs vous le rappelleront) Aussi, il faudra oublier un peu sa totale liberté. Les magnifiques sommets situés sur la frontière sont interdits, les sortie trail perso dans cette zone sont à oublier …
Quoi d’autres dans les environs
Vous pouvez vous rendre en Sibérie pour l’ascension du pic de Koupole.
Bibliographie
Five Big Mountains: A Regular Guy’s Guide to Climbing Orizaba, Elbrus, Kilimanjaro, Aconcagua, and Vinson
Carte :
carte : Elbrus Climbing and Trekking Map: Including Terskol, Cheget and Azau City Plans
La carte est disponible en ligne : sur skitrack.
Cliquer sur Openstreetmap dans le menu de droite (vert)
Topo :
Acclimatation pour l’ascension de l’Elbrus
Jour 1 : Au départ de Cheguet, remontée à proximité des remontées mécaniques jusqu’à leur sommet (3100 m ) bon sentier et piste. Pour info, je prévoyais de gravir le Azaugichechegetkara à 3461 m au dessus de la station, mais ce sommet est en zone interdite, donc à oublier malheureusement.
Jour 2 : prendre les 3 télécabines qui permettent de gagner le haut des installations de Terskol descendre de quelques mètres et rejoindre le refuge
Acclimatation : remonter au dessus des installations, suivre la large trace de dameuse sur le plat. Remonter en écharpe gauche droite la pente un peu plus raide, puis gagner le vache sommet sur l’éperon de droite avec un pico (4100 m Priyut 11)
Jour 3 : Même itinéraire que la veille, on poursuivra l’acclimatation jusqu’au Pastukhov Rocks, ce n’est pas un sommet)
Pour le jour 4 : repos
Jour 5 : ascension de l’Elbrus, d’abord rejoindre les Pastukhov Rocks poursuivre au dessus jusqu’à ‘4400 m , la trace opère un virage Nord Ouest et permet de gagner le col de l’Elbrus entre le sommet Est et Ouest
Remonter la pente du sommet Ouest en diagonale, pieux, main courante, sur le plateau, on rejoint l’arête qui amène facilement au sommet Ouest.
Note : s’il n’y avait pas le problème de l’altitde, le sommet mérite juste une cotation F, c’est de la randonnée glaciaire.
Ascension de l’Elbrus
La compagnie Aéroflot ne manquait pas à sa réputation, les hôtesses étaient toutes magnifiques, pour mon plus grand plaisir. J’avais prévu plein de trucs à faire pendant le vol, je n’ai rien fait, juste passé mon temps à admirer les gestes pleins de grâce, le battement de chaque cil, leurs sourires enjôleurs. Bienvenue en Russie !
Arrivé à Moscou, c’est déjà l’aventure, il est 1 h du matin et je dois attendre le lendemain matin le vol suivant pour Mineralye Vodie. Je me suis organisé : je trouve l’emplacement du vol (la traversée de l’énorme aéroport a été longue), je gonfle mon matelas que j’avais judicieusement pris en bagage à main et sors mon duvet. Et au lit ! Je me suis mis derrière un poteau. Je m’endors comme un bébé dans les bras de Tatiana et de Ludmila.
Le lendemain matin, quand je me réveille, j’ai l’air d’un sans abri dans l’aéroport de Moscou, plein à craquer à présent , derrière mon poteau mais à cotés des sièges des futurs passagers de mon vol pour le Caucase. Je range tout mon fatra, déjeune, et zou, dans l’avion. D’autres hôtesses, un nouveau vol qui laisse rêveur, j’adore déjà ce pays.
Second vol
Par la fenêtre du hublot (oui, je n’ai pas fait que regarder les hôtesses) je cherche vainement des montagnes, c’est plat, on dirait le Nord, je ne vois pas où ils ont pu mettre un sommet de plus de 5000 m dans un endroit si plat !
Atterrissage, à l’aéroport, l’hôtesse Elbrus Tours, une jeune étudiante de 20 ans m’accueille. Je récupère mes bagages. Katalyn, un des membres de l’expédition a perdu un bagage. Il arrivera demain. Dehors, je rencontre notre guide Mischa, puis Rachana et Victor au minibus.
Le pilote du minibus, Vladimir, doit avoir des origines Italiennes. A fond, il roule à fond, en permanence. Dépassements limites, vitesse maximum. Tout ça pour faire une énorme pause au bout d’une heure. Je le suspecte d’avoir été manger quelque chose. J’en profite pour papoter avec Victor, le mexicain , qui parle le français couramment, ayant passé 8 ans au Québec. Ça sera mon voisin de chambre pendant la semaine.
En route
Vladimir revient, et repart à fond, devenant, lors de ce trajet, le plus grand faiseur de queues de poisson de tous les temps. Nos vies ne tiennent qu’à un fil. Le seul truc qui l’a fait ralentir : un énorme barrage de la police russe, il met ça ceinture peu avant celui ci, avant de l’enlever, dès le barrage passé.
Quelques montagnes apparaissent. On papote, Rachana, l’Hindoue, dort, ballotté dans le minibus. Avec la montagne, il y a maintenant, des virages, Vladimir continue au même rythme, dépassant sans visibilité. J’ai trouvé la solution : je ferme les yeux quand j’ai trop peur. Ça n’est sans doute pas efficace, mais c’est le seul truc que j’ai trouvé. Nous arrivons au Snow leopard hôtel, les pneus crissent. Bienvenue à Tcheget.
On découvre nos chambres. Rendez vous pour le dîner.
Petit footing pour se vider l’esprit
Parfait pour moi, je vais aller me faire un petit footing trail. Je pars avec le fichier GPS que j’avais préparé à la maison. Rapidement, je tourne en rond dans une forêt. Une grande barrière me barre la route, Contrairement a d’habitude, où je serai passé par dessus, je décide de faire le tour (long) de cette barrière. (Bien m’en a pris, il s’agissait de la clôture d’une unité d’élite de l’armée rouge, genre chasseurs alpins!, je suis passé à deux doigts de me retrouver dans un goulag du fin fond de la Sibérie!)
Je demande ma route à un autochtone, nous n’avons aucune langue commune et je finis par laisser tomber le fichier GPS et je galope dans la montagne, j’ai enfin trouvé une piste correcte. Il y a un groupe de russe en rando. « Priviet » leur lançais-je (bonjour), oui, j’ai fait un an de Russe pendant ma scolarité, un an dont il ne me reste malheureusement pas grand chose … Ils se mettent à me parler en Russe. Seule une fille du groupe parle Anglais. On papote puis je repars. Le soleil commence à se coucher, je décide de faire demi tour et de rentrer pas trop tard pour le repas. Cette sortie m’a fait du bien.
Première journée d’acclimatation
Le lendemain, première journée d’acclimatation. On part depuis l’hôtel. Rando jusqu’à 3100 m. On commence à se découvrir. Il y a 5 nationalités : Katalyn, le Roumain, Victor, le Mexicain, Rachana, l’Hindoue, Mischa, le Russe, et moi même. Une belle équipe internationale : « We are the world ! ». La langue commune est l’anglais, et je suis manifestement le moins doué du groupe !!! Mais ça passe !
Le sentier est raide, les montagnes autour sont magnifiques ! L’Elbrus fait son apparition, tout de blanc vêtu ! J’avoue que je suis plus attiré par les montagnes autour, qui m’ont l’air largement plus techniques, mais elles ne sont pas prévues dans le programme et elles sont en zone interdite. Au détour d’un virage, un grand panneau indique la zone interdite « No Border Area ». De l’autre coté c’est la Géorgie avec laquelle la Russie est en conflit latent !
Le sentier repart vers le haut, et rejoint la station intermédiaire de Cheget. Il y a deux groupes, Rachana et moi, plutôt en forme, galopons devant. Derrière, les deux Seven summiters (oui Victor et Katalyn sont lancés dans l’ascension des 7 sommets des 7 continents) sont à la traine ! On avance bien et on rejoint le haut des installations.
Découverte des personnes du groupe
Les deux Seven summiters arrivent 15 minutes plus tard pour commencer par fumer leur clope ! Incroyable ! Bon il faut dire que Victor n’a à son actif que l’Aconcagua et le Kilimandjaro tandis que Katalyn n’a gravi uniquement que le Kilimandjaro, et, je ne le sais pas encore, il n’a encore jamais mis de crampons !!! Moi qui pensait qu’on ne se lançait dans ce type de projet qu’après avoir gravi de nombreuses montagnes !!! Étonnant.
On pique nique, Victor en profite pour faire de nombreuses photos pour ses sponsors ! Casquettes, drapeaux, fanions , tout y passe, la séance photo est assez longue ! Tout ça sur fond d’Elbrus . Victor est une star dans sa région, avec de nombreux « followers » sur les réseaux sociaux !
On repart vers le bas , ça se passe assez vite, sauf pour Victor qui a quelques problèmes de genou et descend à son rythme.
Troisième jour dans le Caucase Russe
On retrouve Vladimir, qui doit nous emmener à la station de Terskol. Conduite toujours aussi rapide, mais vu que ça n’est pas loin, on n’a presque pas le temps d’avoir peur ! C’est le grand jour ! On monte au refuge et on ne redescendra qu’après avoir gravi l’Elbrus. On monte en télécabines. A mon grand étonnement, au départ de la troisième, il y a des militaires avec Kalachnikov au départ de ceux ci. Pas tellement rassurant. J’imagine les skieurs récalcitrants … menacés par les deux sbires aux mines patibulaires.
On ne fait pas de vieux os et on monte dans le dernier télécabine. Du haut, en 5 minutes on est au refuge.
1 h plus tard, on se retrouve à monter vers le mémorial. Il faut remonter au dessus des remontées mécaniques. Et là, il faut avouer que c’est un peu le souk. Les Russes, louent soit des sorties en dameuse, soit en motoneige. Et de temps en temps, il faut laisser passer ces surexcités sur la piste ultradamée ! L’écologie n’a pas encore atteint cette zone du monde.
Une multitude de refuges
Autre truc étonnant, il y a des refuges partout, de 3400 m à 4000 m. Des containers aménagés plus ou moins luxueux. J’imagine que les jours d’été il y a plus de 500 personnes sur les pentes de l’Elbrus ! Nous avons de la chance, nous serons seuls toute la semaine ( mis à part un groupe croisé lors de notre retour du sommet, correct!)
Après un plat d’un kilomètre, on remonte une zone plus raide, à droite le mémorial nous attend. Je demande à Mischa si je peux grimper jusqu’à la pointe. Une petite escalade facile y mène. Finalement, tout le monde me rejoint sur l’espace exiguë ! C’est reparti pour la séance photo sponsor de Victor. L’ambiance est bonne. On pique nique avant de redescendre.
Je fais un petit crochet avec Rachana et Katalyn pour découvrir les jolies refuge de luxe un peu à l’écart de la voie. Ils sont fermés mais magnifiques. On rejoint le refuge pour un magnifique coucher de soleil. Le premier d’une belle semaine.
Les Pastavol Rocks
Le jour suivant est un nouveau jour d’acclimatation pour notre ascension de l’Elbrus. Objectif, rejoindre une bande de neige : les Pastavol Rocks, à 4700 m. Le début de l’ascension est un peu monotone, exactement le même chemin que pour rejoindre le mémorial . Après le long plat derrière le refuge, nous mettons les crampons, et je me rends compte que c’est la première fois pour Katalyn ! On grimpe la première partie puis on poursuit jusqu’à hauteur du mémorial pour une pause. La pente suivant est déprimante au possible : près de 1000 m de dénivelé, damé « dré dans le pentu » , sans aucun relief à apprécier. C’est parti.
Nous grimpons en file indienne, dans le pas bien régulier de Mischa. L’altitude se fait légèrement sentir mais pas trop. Je remarque que Rachana marche toujours juste derrière Mischa, et pose son pied en même temps que lui ! Systématiquement, Toujours, sans aucune exception. Je lui trouve un surnom : the shadow.
Du beau temps mais du vent
Sur le haut, Misha accélère, Rachana parvient à lui suivre, tandis que je finis par lâcher. Il fait grand beau, mais bien froid ! Le vent est là pour nous refroidir un peu plus. J’arrive aux Pashtukov Rocks un peu après Misha et Rachana, Victor et Katalyn un peu plus loin. On fait une pause avant de redescendre… A fond ! En bas on retrouve la folie des motoneiges et des dameuse. Gare à toi si tu ne t’écartes pas au bon moment, tu sera aspergé d’eau, ici, les engins sont visiblement prioritaires !
Nous galopons vers le bas avec Rachana. Avec le soleil et la chaleur de la journée, la neige est souple. Nous glissons jusqu’au refuge. Où nous attend une bonne petite sieste, et un nouveau coucher de soleil. Beautiful, toujours.
Je file me faire un petit footing dans l’après midi, descendre à la station intermédiaire et remonter au plus vite. C’est raide, mais ça le fait !
Repos
La journée suivante est consacrée au repos d’avant course. Je pars me dégourdir les jambes le matin, crampons piolet pour des évolutions dans les pentes sous le refuge. Dré dans le pentu, en traversée, descente à la Charlet, tout y passe… Puis c’est le regroupement à 11h pour des exercices organisés par Mischa. 20 minutes d’exercices faciles, je suis un poil déçu (ça sera l’unique fois du séjour) je pensais qu’on en aurait fait plus.
Le reste de la journée est consacré au repos. Nous rencontrons le second guide, Borris, qui aidera Misha lors de l’ascension.
Je négocie avec Mischa un lever à 23 h 15 et non pas 22 h 45 comme c’était prévu, lui garantissant que nous serions près à minuit.
Le soir, un renard vient à notre rencontre, séance photo aux abords du refuge et dodo, ou tentative d’endormissement, veille de course, le sommeil ne vient pas facilement !
23 h 15, je me réveille, mauvaise nuit. On se prépare dans le silence. Les gardiens nous préparent le petit déjeuner. Je suis avec Rachana et Misha, le groupe est séparé en 2, Katalyn et Victor, partirons avec Borris en se levant à 4h , ils nous rejoindront à 4700 m en motoneige !
Nuit noire dans le Caucase Russe
Nuit noire, juste les frontales pour éclairer nos pas. Rejoindre le tronc et mettre nos crampons. Le copieux petit déjeuner a du mal à passer ! Oui, j’ai eu la bonne idée de manger du riz avec des saucisses ! Je sais, j’ai eu tord, mais il est trop tard pour revenir en arrière. L’ordre des choses est immuable, Misha marche de son pas lent, Rachana seconde, marchant dans le même temps, et moi derrière. J’ai négocié un peu de liberté à Misha, je peux accélérer, faire des photos, patienter.
Nous passons à hauteur du Mémorial et attaquons la déprimante pente de 1000 m. Il fait -20°C avec pas mal de vent. Nous avons toutes nos couches de vêtement. Progression lente mais immuable. Les heures passent à mettre un pied devant l’autre. Je surveille l’altimètre et l’heure, nous avons rendez vous avec Katalyn et Mischa à 5 h . Je regarde en bas, vois s’il n’y a pas une motoneige qui arrive, mais rien. Le vent est bien loin , il nous arrache toute la chaleur que nous produisons. Les vêtements techniques sont heureusement efficaces !
Petite pause près d’une dameuse ensevelie dans la neige, elle a du se manger une crevasse. Les motoneiges arrivent, le faisceau de lumière grandi, et passe dans un vrombissement qui surpasse le bruit du vent. Elles vont se garer 150 m au dessus de nous. Le soleil se lève, magnifique. Les montagnes du Caucase s’embrasent ! C’est superbe. Qu’il est long de rejoindre le point de jonction !
Enfin, voici Victor, Katalyn et Boris.
Le vent rend toute discussion compliquée.
On se salut et on repart.
Je suis un peu en queue de groupe, mais rapidement je rejoins les premiers. Je mitraille, le lever de soleil est superbe !
Col entre les deux sommets de l’Elbrus
Victor est un peu à la traîne et Boris est derrière, le surveillant . Nous sommes seuls sur cette grande montagne ! Le col entre les deux sommets de l’Elbrus est atteint. Il y a un peu moins de vent ! On se réchauffe et on se restaure avant de repartir. Partie plus technique, on s’encorde pour la suite. Je suis avec Mischa et Rachana Un poil plus raide et en dévers. Il y a quelques cordes fixes. On arrive sur le replat. En dessous, ils traînent ! Victor est à la peine, et Boris s’impatiente ! Ils terminent le passage et on repart vers le sommet qui n’est qu’à quelques encablures ! Une arête de 200 m ! bien large, et voilà le sommet . Yes ! Nous arrivons les uns après les autres. Le dernier est Victor suivi de Boris, son ange gardien. Grande joie à l’arrivée de chacun, avec une belle émotion.
Arrivée au sommet
Ça fait plaisir d’arriver ensemble au sommet ! Pas trop de vent, pas trop froid, parfait pour prendre son temps !
C’est parti pour les photos sponsors. J’avoue que je suis le seul qui n’ai rien prévu. Si, j’emprunte le drapeau Mexicain de Victor et le drapeau Indien de Rachana Et zou la photo !
Il faut bien sûr attendre la séance sponsors de Victor. Le tout se fait dans la bonne humeur !
Il faut ensuite redescendre. On court sur l’arête et on rejoint rapidement le col où l’on peut enfin enlever quelques couches de vêtement.
Je propose un concours de saut en hauteur, que je gagne haut la main ! S’ensuit un petit défis de Boris qui fait la roue et me demande d’en faire autant ! 20 ans que je n’ai pas fait la roue, on est à plus de 5000 m avec crampons baudard et matos… Je m’élance, je débute , et … ça passe !!! Quelle fierté d’avoir fait cette roue à 5000 m. Les autres sont épatés (moi aussi je l’avoue).
L’acclimatation aura bien été au petits oignon, je ne sens vraiment que peu les effets de l’altitude (et c’est mon 4ème 5000 de l’année)
Et on redescend
On repart vers le bas et on croise quelques ascensionnistes, puis un Russe en grande difficulté. Avec Misha, nous le rééquipons correctement, il était près à faire le grand saut. Une fois au milieu de notre groupe, il se débrouille mieux !
On rejoint les Pastavol Rocks, Misha nous propose de prendre nos sacs sur une motoneige, Rachana et moi refusons, nous avons un éthique ( enfin je ne sais pas si Rachana n’avait pas été là, si je n’aurais pas accepté). Victor et Katalyn descendront en motoneige, nous ne les attendons pas, la descente à pied sera plus longue, il reste plus de 1000 m !
Et on retrouve la longue partie monotone, on rejoint un alpiniste qui a buté et on papote. On dépasse un gros groupe de l’armée russe, on retrouve la motoneige, et le souk du pied du sommet. Le bruit, les motoneiges à fond, les éclaboussures…
Dernier replat, on galope et on rejoint le refuge. Katalyn et Victor sont bien sûr déjà là. Il faut ranger nos affaires pour quitter les lieux.
Le lendemain, Misha nous emmènera en Lada visiter la région (cette journée est une journée de rabe en cas d’échec le premier jour.)
Retour à l’aéroport
Le dernier jour, il faut retrouver Vladimir, notre pilote, et sa conduite épouvantable. C’est sûr qu’on est vite à l’aéroport. Je suis celui qui aie le premier avion. Je quitte mes compagnons d’aventure. Les réseaux sociaux nous permettrons de rester en contact !
Conclusion de l’Ascension de l’Elbrus
L’ascension n’est pas une ascension technique, plus une randonnée glaciaire en Haute altitude ; Plus que le sommet, je garde en mémoire l’extraordinaire ambiance qui a régné dans notre petit groupe pendant 8 jours et la joie de se retrouver, tous , en même temps, au sommet !
Une acclimatation parfaite m’a permis de bien profiter de ces moments !
Il y a pleins de magnifiques sommets à découvrir dans le Caucase, il faudra revenir.
Matériel utilisé pour l’Ascension de l’Elbrus
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle au départ ? | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience d'ascension de l'Elbrus ? | Si c'était à refaire ? |
---|---|---|---|---|---|
Crampons | Makalu | Simond | Crampon simple mais fiable | pas hyper light pas de risque de perdre le crampons , ils ont parfaitement répondus à ce que j'attendais | les même |
Piolet | Camp Corsa nanotech | Camp | Légèreté | Impeccable | rien à redire |
Casque | Sirocco | Petzl | Poids | Ce modèle me satisfait ! Le nouveau look (en noir et orange est plus chouette que l'ancien tout orange (c'est mon coté fashionista qui parle) | très peu utilisé (juste pour l'entrainement), si c'était à refaire, je ne le prendrai pas ! |
Baudrier | Air | Camp | Poids | Les lanières qui rejoignent le baudrier au tour de cuisse on tendance à lâcher | Je prendrais un baudrier plus solide. |
Sac à dos | Guide 35 light | DEUTER | Le poids + porte matériel à la ceinture | Oui Rabat et poche supérieure un peu trop petite en volume | Sac correct. Sa légèreté est adaptée |
Chaussures | G5 | La Sportiva | Technicité Précision guêtre intégrée | Je suis super bien dans ces chaussures adaptées au pied fin, ce qui est mon cas | Je reprendrais la même paire - confortables et ne me provoquant pas d'ampoules. |
Frontale | Wizzard | Armytec | Puissance | Rien à redire pour la puissance, par contre j'avais oublié de la recharger... Un défaut : elle est positionnée en largeur sur le front et dans les passages d'escalade raides, la corde a tendance à se prendre derrière la frontale | Je prendrais la même. |
Lunettes | Bivouac J383 Spectron 4 | Julbo | Qualité des verres | Pas de problème pour les yeux, mais je les trouve un peu inconfortable ( pas assez derrière loreille) | Choix d'un autre modèle avec la même qualité de verre ! |
Masque | Ocean sunglasses | Cervinio | Qualité + look | peu utilisé | même choix, j'adore son look |
Bâtons de randonnée | Diamond trail trekking pole | Black Diamond | Fiabilité | Rien à redire, ils n'ont pas bougé | Je reprendrais les mêmes |
Polaire | M Vector Grid Pro ½ Zip | Mammut | Chaleur poche | Impeccable | Je prendrais la même ! |
Veste | Sabre | Arcteryx | Pour être à l'abri des éléments (vent neige pluie) | J'adore cette veste (à part peut être la couleur...) | Excellent choix ! |
Doudoune | Microlight alpine | Rab | Chaleur | impeccable. Pour ce type de sommets on peut envisager un doudoune plus technique | parfaite |
Gants | Punischer | Black Diamond | Thermicité technicité | Les coutures commencent à lacher au bout de 2 ans 1/2 | Pas eu froid au mains et c'est là le principal ! |
Moufles | Bionnassay | Décathlon | Chaleur | Utilisées comme moufles de rechange, en fond de sac, bon rapport qualité prix | Avec un budget un peu plus élevé, des moufles plus techniques type BD. Elle sont restées au fond du sac. |
Pantalon | TRX2 | Trangoworld | Technicité Chaleur | Le pantalon que j'utilise toute l'année pour mes sorties alpi comme ski de rando. Il est chaud, prêt du corps. | très confortable, il se laisse oublier. Un indispensable pour moi ! Pour l'ascension du sommet, j'ai ajouté un pantalon en duvet loué sur place par l'agence |
Bandeau | Nepal | raidlight | Chaleur | Raidlight fait un don de 7 au NEPAL pour chaque bandeau vendu. Une bonne action et un chouette bandeau au couleurs des drapeaux de prière | Le même (je l'emmène partout : trail VTT ski de rando alpi) |
Appareil photo | TZ 40 | Panasonic | Qualité photos | Bonne qualité des photos boutons un peu petits appareil non tropicalisé | Je n'ai pas encore trouvé le compromis qualité d'image, poids, solidité, étanchéité, zoom. Je ne désespère pas. Le TZ 40 reste un bon compromis même si tout n'est pas parfait ! |
Montre | Spartant ultra | Suunto | technicité | La montre parfaite (ou presque) GPS hyper précis Je regrette : le site movescount pas très convivial La perte des données daltitude précise quand on est sur movescount (pas de problème sur la montre, l'altimètre barométrique est très précis) Autonomie | Une des meilleurs montre du marcher ne pas la mettre en mode cardio, autonomie un peu jute pour un long raid . Mais on a pu recharger en refuge. |
GPS | E trek vista HCX | Garmin | GPS de rando | Rien à redire Avec le fond de carte et la préparation de la rando (téléchargement des fichiers GPS sur internet) | Je rachèterais le même type de GPS, mais plus récent avec une meilleur réception satellite! |
1 commentaire
Go go go Guillaume, on attend la suite !!!