Romain THIERY nous partage son expérience de l’ascension du Trollrygen en Norvège
Informations pour préparer l’ascension du Trollrygen en Norvège
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Date
Du 4 au 14 juillet
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Lieu
Norvège, Andalsnes
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Participants
Loic F., Olivier G., Romain T.
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Où dormir en Norvège
Nous avons choisi l’hébergement en camping, très bon rapport qualité/prix, ce qui permet de compenser le coût très élevé de la vie courante sur place (nourriture, boissons, …).
Pour une vingtaine d’euros par jour pour 3 personnes, nous sommes restés plusieurs jours sur place au « Åndalsnes Camping & Motell ». Le tarif comprend : le Wi-Fi gratuit, les douches froides (environ 1€ le jeton pour la douche chaude) et un coin cuisine mis à disposition. A noter la propreté irréprochable de tous les locaux, qui est certainement lié à la mentalité différente et plus respectueuse de la population.
Si vous souhaitez un autre mode d’hébergement, les différentes possibilités sont listées sur le site de l’office du tourisme (voir ci-dessous)
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Où se restaurer/où se réapprovisionner
Le plus économique reste le supermarchés en bord de ville où les tarifs sont les plus abordables. Le Rema 1000 situé à 500m à pied du camping est certainement celui qui offre le plus de choix. Attention à conserver les bouteilles d’eau et sodas en plastique, elle sont recyclables et surtout consignées, entre 0.5 et 1.5 Kr (moins de 0.2€) suivant la taille.
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Office du tourisme
Site Internet
Il est situé dans la gare, au cœur de la ville.
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Caractéristiques du massif de Trollrygen
Le Trollveggen est la partie du massif granitique de Trolltindene la plus proche d’Andalsnes. C’est aussi le plus réputé car considéré comme la plus grande face verticale d’Europe (plus de 1000m), propice également au Base-Jump. Voies de plusieurs longueurs, en trad pour la plupart.
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Quoi d’autre dans les environs
Depuis Andalsnes, vous pourrez facilement vous rendre dans la vallée des trolls, ou encore mieux, le fameux fjord Geiranger, réputé dans le monde entier pour sa beauté à couper le souffle (lorsqu’il fait beau), et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Des départs en bus se font depuis la gare, prévoir une journée complète et une bonne trentaine d’euros par personne. De superbes randonnées et la vallée de Romsdal sont également accessible dès la sortie de la ville.
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Bibliographie
Le topo « Klatring i Romsdal » disponible au centre.
Le guide du routard édition Norvège
Des nombreux fascicules touristiques disponibles à l’office du tourisme
Ascension du Trollrygen en Norvège
L’objectif de ce séjour était de réaliser l’ascension du Trollryggen, la plus grande paroi verticale d’Europe.
Après réflexion, à la vue des tarifs de location de voiture (compter 100€ la journée) et des temps de transport rallongés pour traverser un fjord, nous avons décidé de nous déplacer avec des moyens plus adaptés au pays. Nous avons donc choisi de faire un vol Paris-Oslo. Une fois sur place alternativement le train, le bus, le stop, la marche. Comme nous avions envisagé de ‘visiter’ la Norvège après l’ascension et dans le temps imparti des 10 jours que nous nous étions fixés; le plus rapide était donc l’avion. Le plus économique a été de prendre un billet d’avion illimité pour 15 jours disponible auprès de la compagnie Wideroe pour environ 450€ (variable suivant les zones géographiques choisies). Au total, nous aurons pris l’avion une dizaine de fois en vol interne, plus l’aller retour pour la France.
Une fois arrivés à Oslo
nous avons donc repris l’avion jusque Molde, via Bergen. Des bus desservent le centre-ville depuis l’aéroport avec des horaires qui coïncident avec l’arrivée des avions. Attention toutefois à ne pas trop traîner et le rater car si il n’y a pas d’avions pendant tout un après-midi. Pas de bus, il restera alors le taxi, plus cher que les 5€ (environ) pour rejoindre le centre. Ensuite depuis Molde Trafikkterminal on peut rejoindre Andalsnes facilement. Une fois arrivé, le camping est à 35 minutes de marche environ (moins marrant avec tout le matériel de camping et de grimpe).
Passons aux choses sérieuses
l’envie de gravir cet immense bout de rocher. Avant de partir, nous avions trouvé assez peu d’infos sur la voie. Le principal étant présent dans un topo commandé sur internet avant de partir. L’ascension la plus facile est donnée en 14h, et résumée sur le topo en une dizaine de lignes en anglais. Ca commence moyen …
Du coup sur place nous trouvons un deuxième topo au shop de grimpe local à Andalsnes. La vendeuse semble connaître l’auteur du topo en question qui a déjà parcouru la voie. Elle va même jusqu’à lui passer un coup de fil devant nous pour avoir les infos sur la voie. D’après lui c’est sympa à grimper et pas trop dur. Tant mieux, on est pas là pour se mettre un carton. De retour au camping, nous croisons d’autres grimpeurs avec qui nous discutons mais personne ne connaît cette voie ou ses voisines.
On décide de partir dès le lendemain
en stop et avec tout le matériel de big wall. Mais aussi de quoi tenir 2 jours dans la voie pour pouvoir faire un bivouac au milieu ou sur la fin. Sûrement grâce à la chance du débutant, un autobus s’arrête 10 minutes après que nous ayons commencé à faire du stop. Il faut dire qu’à 3 et avec nos 2 gros sacs, on pensait que ce serait plus difficile. Il est totalement vide et le plus dur est de choisir sa place parmi les 56 de libres …
Le chauffeur nous glissera qu’il conduit une équipe de handball et qu’il retourne en République Tchèque à vide. Il n’est pas arrivé ! Arrivé dans la vallée, on aperçoit les différentes parois. Grâce aux photos dont nous disposons sur le topo, on repère assez rapidement le pilier qui nous intéresse. On se fait déposer sur un parking assez proche des zones d’accès. En fait on devra marcher encore 1km sur la route. Avec le sac de 40kg pour trouver un pont permettant de traverser la rivière qui nous sépare de la falaise.
On y trouvera un local assez âgé entrain de pêcher le saumon, et qui nous confiera que l’ascension du pilier est considéré comme dangereux. Il dit aussi qu’il y a régulièrement du parpinage, mais ça ne nous arrête pas pour autant. Après avoir traversé quelques chemins et pâturages, on à l’impression d’être assez proche du départ de la voie. Finalement il nous restait une petite forêt (jungle) à traverser à vue et avec le manque de visibilité. On fait des détours et on s’emmêle les pinceaux dans la végétation qui nous fera perdre encore 30 minutes, toujours très chargés. Enfin on arrive au pied, avec un pierrier pour accéder au pied puis un glacier à traverser pour rejoindre le départ de la voie..
Tout le monde est fatigué par cette marche
et on décide de souffler avant d’observer un peu plus cette face. Là on se rend compte qu’il faut déjà traverser le glacier qui fait environ 50m, en dévers, et sans crampons. On se dit qu’encordé ça peut encore passer. Mais entre le glacier et le départ de la voie, une ‘crevasse’ de 50 cm de large mais assez profonde. Une fois au pied, il faudra être vigilant ! La première moitié de la voie paraît assez évidente, le dernier tiers beaucoup plus péteux et sans itinéraire apparent. Ce sont pourtant des longueurs assez simples. Une fois les jumelles sorties, on s’aperçoit que le début de la voie est tellement peu emprunté que les fissures pour placer les coinceurs sont pleines de terre et bouchées. Difficile de se protéger correctement.
On commence alors à comprendre pourquoi on trouvait peu d’infos sur ce secteur et les mises en garde du pêcheur. On commence à douter et à remettre en cause le fait de s’engager dans cet itinéraire en apparence risquée. Alors qu’il y a tant d’autres choses à voir et à faire dans le coin, dans des endroits certainement plus sûrs.
Changement de programme
Plus tard, on apprendra qu’il y a eu pas mal d’éboulements quelques années en arrière. De ce fait, la voie n’est quasiment plus empruntée à cause de sa dangerosité. Après mûre réflexion et une grosse déception, nous décidons finalement de faire demi-tour et de rentrer au camping … Le retour en stop a été beaucoup plus difficile, après 1h nous n’avions toujours pas de véhicule. Nous nous sommes séparés, le premier réussissant à trouver un véhicule prendra les affaires des autres dans le cas où ils seraient obligés de rentrer à pied.
Une fois reposés
nous décidons de ne pas renoncer à l’Ascension du Trollrygen et d’atteindre le sommet par l’autre versant. Beaucoup moins vertical puisqu’il se fait en randonnée. Deux jours plus tard, après avoir trouvé un bus qui nous emmène à la plate forme touristique de départ, nous avons pu entamé l’ascension. Cette zone étant également propice au base-jump, nous avons pu voir deux personnes s’envoler en wingsuit . Juste avant d’ouvrir la voile quelques secondes plus tard juste au dessus de la route et d’atterrir tranquillement au fond de la vallée. La marche est donnée en 3h pour rejoindre le sommet à 1700m. Après 2h de marche, nous trouvons des portions de neige que nous traversons pour rejoindre le sommet de la voie.
Et là on arrive en fin au point que nous aurions du atteindre par l’autre coté. En se penchant un peu au bord, on s’aperçoit que les 1100m de vertical paraissent immenses par rapport aux grandes voies que l’on peut faire par chez nous. On est vraiment impressionnés. On décide de manger ici, afin de profiter de cette vue magnifique et des conditions météo favorables pour la Norvège (soleil avec quelques nuages), alors que le froid est bien là et nous oblige à renfiler les vestes Gore-Tex. La descente ne sera qu’une formalité. Une fois en bas, nous avons profité des jours suivant pour visiter le reste du massif puis d’autres endroits tout aussi magiques de la Norvège (Bergen, le Preikestolen, les îles Lofoten, …)
Conclusion sur l’Ascension du Trollrygen en Norvège
Une superbe expérience, qui a bien failli être avortée dès le début lorsque nous avons dû faire demi-tour pour l’Ascension du Trollrygen par la face verticale. Mais qui a bien fini lorsque nous avons pu rejoindre le sommet par l’autre côté quelques jours après.
En été, il n’y a quasiment pas de nuit, juste un peu plus sombre de 1h30 à 3h du matin. Ce qui une fois habitué (c’est un peu perturbant au début) permet de profiter de belles journées.
Au niveau escalade, nous aurons finalement plus trouver notre compte au nord du pays sur les îles. Et si nous devions y retourner, l’endroit le plus adapté à côté d’Andalsnes est sans aucun doute la vallée de Romsdal juste à côté, ce qui nous fera une occasion d’y retourner !
Matériel utilisé pour ce l’Ascension du Trollrygen en Norvège
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
CHAUSSURE | GTX | SALOMON | La robustesse | Adhérence précaire sur les rochers humides | Une paire de chaussure aussi rigide mais avec une semelle Stealth de chez Five Ten. |
SAC DE COUCHAGE | Expedition 6000 | MILLET | Le poids et le volume | Trop chaud | Pour la période estivale, un duvet confort 5°C suffit largement en camping, les villes étant au niveau de la mer, le froid ne se fait pas ressentir comme en altitude. |
MATELAS | Prolite Plus | THERMAREST | Le poids | Très confortable | Je le garde à vie ! |
SAC | Zion Haul Bag | BLACK DIAMOND | Son gros volume | Robuste | Il permet de prendre tout le matériel nécessaire et passe tout juste en bagage standard à l’aéroport. |
CASQUE | Vector | BLACK DIAMOND | Le poids | Fragile | Je reprendrais un casque un peu plus lourd, mais avec une coque plastique rigide moins sensible aux pocs. |
TENTE | T3+ | QUECHUA | L’encombrement | Parfaitement étanche lors des quelques journées de pluie. | |
FRIENDS | Camalot C4 | BLACK DIAMOND | Valeur sûre et idéal pour l’ascension du Trollrygen | Oui | |
BAUDRIER | Aero Mountain | BÉAL | Confort, habitude | Oui | Le même |