Philippe GERAL nous partage sa descente intégrale du fleuve de l’Hérault de la source à Valat de la Dauphine à la mer de Agde en Kayak. Il nous partage également ses avis sur le matériel utilisé pour cette sortie de 3 jours en kayak.
Présentation de la descente en Kayak de l’Hérault
Date
Du 29 Avril au 1er Mai.
Lieu
France, Languedoc Roussillon (ou Occitanie maintenant), Hérault et Gard.
Entre les villes de l’Esperou (30570) et de Agde (34300).
Trajet Montpellier / l’Esperou : 92km, 1h54, 9.99€ de carburant.
Trajet Montpellier / Agde : 70km, 55min, 7.58€ de carburant, 4.6€ de péage.
Participants à la descente en kayak de l’Hérault
Philippe GERAL : originaire de Narbonne (Aude) et passionné de sports natures (trail, escalade, VTT, course d’orientation, kayak rivière et mer, windsurf, montagne, ski). Pratique le raid multisport (sur 1 ou plusieurs jours) en compétition depuis 12 ans.
Adepte également de voyages natures à pied ou en VTT (GR5, GR10, TMB, Haute route Chamonix-Zermatt, GTJura en VTT, chemin de Stevenson en VTT par exemple) ou à ski (GTJura en ski de fond). Tombé récemment amoureux du Grand Nord, envisage des traversées dans les pays nordiques en ski + pulka et bivouac.
Autres participants : Gilles LELIEVRE (ancien champion du monde de kayak) ; Martin ZIEGLER (compétiteur de niveau national en océan racing), Cécile GERAL (qui a assuré notre suivi et notre intendance sur les 3 jours).
Où dormir pour la descente de l’Hérault en kayak
Nous avons bivouaqué le premier soir au bord de l’Hérault et nous avons été hébergés au club de kayak de Gignac (34150) le 2ème soir. ensuite, nous avons choisi le bivouac pour rester au contact de la nature (le fait d’être au club le 2ème soir nous a permis tout de même de respecter ce choix car le club est bien isolé au bord de la rivière).
Nous avions déjà dormi lors d’un séjour ski de fond, au gite d’étape « La Grande Draille » à l’Esperou. Très bon accueil et bien situé.
Les liens utiles pour les logements et les centres d’intérêts seront donnés dans la rubrique office du tourisme.
Où se restaurer/où se réapprovisionner durant la descente de l’Hérault
Au départ, on peut se ravitailler à l’Esperou ou à Valleraugue dans de petites superettes.
A Ganges, supermarché et multiples commerces
A Gignac (11km de Saint Guilhem le Désert), supermarché et multiples commerces
Et à Pézénas, supermarché et multiples commerces.
A Agde, supermarché et multiples commerces
De nombreux villages pourvus en épicerie et commerces tout au long de la descente.
Office du tourisme
Pour la zone des sources et du Mont Aigoual jusqu’à Ganges.
Pour la zone de Saint-Guilhem le Désert,
Et Pour la zone de la plaine de l’Hérault aux alentours de Pézénas.
Pour la zone d’Agde
Caractéristiques (falaise, massif…) de l’Hérault
La station de ski de Prat Peyrot permet de bénéficier de l’enneigement.
La pratique de la randonnée, du cyclisme, du VTT et des sports d’hiver font de ce massif un endroit privilégié.
Les Monts de Saint Guilhem le Désert :
Les massifs et reliefs concentrés sur le nord et l’est de la Vallée de l’Hérault abritent des peuplements forestiers remarquables. La végétation est représentée par de riches peuplements de chênes verts, de pubescents et de pins d’Alep et de Salzmann offrant des lieux de balades familiales.
La pratique de la randonnée et du VTT permettent de découvrir ce site fabuleux pourvu de nombreux sentiers de randonnée.
Les massifs calcaires de la Vallée de l’Hérault, contreforts du plateau du Larzac, abritent de nombreuses cavités creusées par des rivières souterraines.
Certaines d’entre elles ont été habitées ou ont servi de refuge depuis la préhistoire jusqu’à l’époque actuelle.
La spéléologie est donc une activité de pleine nature dynamique en vallée de l’Hérault ou les passionnés trouveront de nombreuses grottes à explorer.
Ne pas hésiter à pousser jusqu’à la magnifique vallée de la Buèges où un panorama exceptionnel et un calme unique vous permettront de vous évader ou de pratiquer vos activités natures favorites.
Quoi d’autre dans les environs
Pour les amoureux de l’escalade, plusieurs sites sont accessibles dans les environs du fleuve l’Hérault :
Les falaises du Thaurac, le cirque de l’Infernet à St Guilhem le Désert, les falaises de la Buèges.
La spéléologie dans les magnifiques grottes du massif de Saint Guilhem.
Toutes activités nautiques (planche à voile, kite…) à Agde en mer.
Lien Internet pour la descente de l’Hérault
La descente a été organisée à partir de sites spécialisés :
- Pour la partie supérieure en canyon ainsi que le topo guide
- Concernant la partie navigation
- Pour la partie cartographie
Les cartes ont ensuite été personnalisées avec report des informations trouvées sur les différents sites puis plastifiées.
Exemple de carte :
Descente de l’Hérault en kayak
Cela faisait un moment que cette idée me trottait dans la tête. De plus, cet hiver, une réalisation similaire sur un petit fleuve Héraultais (Le Lez) m’avait vraiment confortée dans mon projet.
Pour le mener à bien, je contactais donc deux copains kayakistes avec qui j’avais envie de partager cette aventure et que je savais capables de m’encadrer dans les parties compliquées.
Il y aurait donc : Gilles Lelièvre (dit « Lapin »), ancien champion du monde, une référence dans le monde du kayak qui allait nous faire bénéficier de tout son savoir en matière d’eau vive ; Martin Ziegler, un excellent kayakiste en océan racing du club de Palavas.
Cécile, ma femme, allait nous faire notre assistance ; indispensable pour transporter les bateaux ainsi que notre matériel de bivouac et notre ravitaillement.
On choisit deux types de bateaux différents : un K1 de rivière et un Bitopolino pour l’eau vive, et un Norté ponté k1 ainsi qu’un k2 Adonf pour l’eau plate.
On se décide pour le week-end du 29 Avril au 1er Mai. Tout le monde est disponible, la matériel et les cartes sont prêts, le niveau d’eau est encore bon et 3 jours devraient suffire à la réalisation.
1er jour sur l’Hérault
Direction le Valat de la Dauphine
Rendez-vous à Prades le lez pour charger tout le matériel sur le camion de Lapin puis hop, direction le massif de l’Aigoual. Après 2h de route, on arrive à la station de ski de Prat Peyrot. L’Hérault prend sa source juste là, dans un talweg sous les remontées mécaniques. Le temps est beau, il n’y a personne, le top pour commencer cette aventure.
Les 9 premiers kilomètres de la descente doivent se faire à pied, avec de l’équipement de canyoning. La pente est très raide (nous allons perdre 1100m de dénivelé en 9km) et le kayak ne s’y pratique pas.
Une petite photo au départ et à 11h c’est parti ! Nous partons en tenue de trail, les combinaisons dans le sac. A sa source, l’Hérault est un tout petit ruisseau qui devient rapidement un joli torrent avec de belles petites cascades. Nous suivons le cours au plus près.
Le coin est superbe, l’eau limpide. Nous prenons vraiment plaisir à descendre dans la forêt jusqu’aux grandes cascades. A ce niveau, un sentier aménagé nous permet de progresser facilement mais rapidement, nous devons trouver notre itinéraire.
Départ depuis le Valat de la Dauphine
La zone est escarpée et il y a beaucoup plus d’eau depuis la jonction avec le Valat de la Dauphine. Après une traversée un peu tendue, nous devons tirer le premier rappel sur un arbre. Ensuite la descente se poursuit au milieu de gros pierriers et de chaos rocheux.
C’est très sauvage et nous apercevons quelques animaux. Il ne doit pas passer grand monde par ici. La pente s’adoucit et à part un ou deux ressauts plus raides, on arrive à descendre sans avoir besoin de la corde.
La progression est lente, soit sur la berge au milieu de la végétation, soit dans le lit de la rivière. C’est magnifique ! Finalement, nous mettrons 4 heures à descendre les 9 km jusqu’au parking où Cécile nous a laissé le camion (elle est partie randonner pendant ce temps).
On mange un bon morceau sous un soleil magnifique puis on se met à l’eau avec les bateaux d’eau vive. On se situe environ 3km en amont de Valleraugue.
On attaque la descente et on se rend vite compte qu’il n’y a pas beaucoup d’eau. On racle beaucoup et dans les rapides, le pilotage est compliqué car on tape beaucoup de rochers, le bateau part dans tous les sens.
Gilles me donne des conseils pour que je l’aide à placer le bateau sur la bonne trajectoire.
Martin, avec son bateau plus court et plus maniable, passe mieux que nous. En plus nous devons passer des barrages infranchissables dont le portage est parfois problématique. Mais la rivière est magnifique et sauvage, on se régale.
Valleraugue
On passe Valleraugue où Cécile nous fait un petit coucou puis on continue la descente. La vitesse est lente et on commence à douter sur notre objectif du jour à savoir Pont d’Hérault.
Petit à petit, le niveau d’eau augmente légèrement grâce à l’apport de quelques petits ruisseaux, mais on racle toujours beaucoup et on doit souvent pousser avec la pagaie pour passer les gravières et autres bancs de cailloux.
Du coup, on s’épuise et on commence vraiment à ressentir la journée, ça promet. Il y a de nombreux barrages à passer, ce qui nous fait encore perdre du temps. La navigation n’est pas trop difficile mais il faut rester attentif.
Sur un petit rapide, Martin se fait piéger par une souche immergée et se bloque en travers. Gilles nous fait accoster rapidement et se rue à son secours car la situation n’est pas très sécu. Il débloque Martin très vite et on repart.
De temps en temps, Cécile nous attend sur le bord de la rivière pour qu’on fasse le point sur notre avancement. Elle en profite également pour nous ravitailler avec de bons biscuits d’apéritif qu’on apprécie beaucoup !
Les rapides de Peyregrosse
Nous passons de belles séries de rapides au niveau de Peyregrosse puis la rivière se calme un peu. Encore quelques barrages à passer qui nous rappellent combien nos jambes sont soudées à l’intérieur des bateaux. On commence tous à avoir une démarche bien particulière. La confiance revient et finalement on se dit qu’on va pouvoir atteindre notre objectif avant la nuit. Et c’est chose faite, nous passons l’arche de Pont d’Hérault puis la jonction avec la rivière Arre, ce qui va rajouter un bon débit d’eau pour la suite de la descente. Plus qu’un petit kilomètre et on arrive au point de bivouac à 21h.
Cécile a déjà préparé le coin « cuisine », on se change et on se dit qu’on va passer une bonne petite soirée au bord de la rivière. On est vraiment très fatiguée par cette journée de 10h d’efforts. On se change, prépare les « coins couchages » puis direction le réchaud et le repas…..et là……boum boum boum……Un son puissant retenti.
Une rave party a lieu à 400m de là, on est vraiment dégoutés, ici, au milieu de rien. Mais bon, cela n’entame pas notre moral et on engloutie rapidement notre repas.
Quelques boules quies dans les oreilles et hop, on s’écroule dans nos duvets.
2 ème jour sur l’Hérault
Le lendemain, les courbatures se font sentir. On dévore un bon petit déjeuner et on embarque à 9h. La navigation devrait être plus facile car il y a plus d’eau sur cette partie de la rivière. On garde les kayaks d’eau vive car même si la rivière est moins technique, il y a encore quelques jolis rapides à descendre. Le temps est assez frais et gris mais se maintien.
On croise Cécile régulièrement qui nous prends en photo. La rivière est très belle et on n’a vraiment pas l’impression d’être juste en-dessous de la route.
L’impression d’isolement et de terre sauvage est totale, on se régale. Les planiols se font plus longs et Martin doit envoyer pour garder la vitesse avec son k1. Le niveau d’eau étant plus haut, les jolis rapides s’enchainent bien, on se fatigue bien moins qu’hier.
Juste avant Ganges, une jolie glissière nous rafraîchit bien. Nous venons de jointer avec La Vis (sublime rivière), le niveau d’eau va donc encore être meilleur. A Laroque, on passe le barrage incliné et on attaque la descente classique des Gorges de l’Hérault.
Les Gorges de l’Hérault
Les difficultés sont moindres, mais on se fait bien plaisir dans le fameux rapide du S. Le temps se gâte et la pluie s’en mêle. On n’a pas vraiment chaud et il nous tarde d’arriver à la transition. Mais bon, la rivière est à nous et on en profite à fond.
St Bauzille de Putois, dans l’Hérault
Arrivés à St Bauzille de Putois, on débarque au niveau du pont suspendu, toujours sous la pluie. On a vraiment froid et même le portage ne nous réchauffe pas. On ne tarde pas à se changer et à faire le changement de bateaux. Puis, on mange un bon morceau et on blague avec Cécile.
On ne traîne pas trop car on se gèle. Hop un petit footing pour se réchauffer et on repart. A partir de là, la rivière devient moins agitée (à part quelques petits rapides sympas) et nos kayaks de mer glissent à merveille. En plus la rivière s’éloigne de la route, elle devient vraiment sauvage et magnifique.
L’isolement est total, c’est le bonheur. La végétation des berges est luxuriante, on ne se croirait pas aussi prêt de Montpellier. Nous passons sous le magnifique pont de Saint-Etienne d’Issenssac puis les confluences de La Buèges et du Lamalou.
Causse de la Selle, dans l’Hérault
Nous avançons bien à bon rythme et la pluie a laissé place à un temps assez beau avec quelques passages nuageux. Arrive alors un des portages délicat de la descente : le barrage Bertrand au niveau du Causse de la Selle. Il doit faire 25m de haut et est donc infranchissable. La seule option est la rive droite mais nous ne connaissons pas trop l’état des falaises par lesquelles nous devons débarquer.
Finalement, une succession de petites marches naturelles nous permettra de descendre, non sans mal, nos bateaux sans avoir besoin d’utiliser les cordes emportées au cas où. La descente peut donc se poursuivre toujours dans un cadre magnifique, avec en plus quelques petits rapides sympathiques mais facilement négociés, même avec des bateaux mer en carbone.
Gorges de St Guilhem le Désert, dans l’Hérault
On en termine avec cette partie au niveau des sources de Cabrier, en amont de St Guilhem le Désert. Là va commencer la partie que je redoute le plus, la fameuse descente des Gorges de St Guilhem, appréciée de tous les kayakistes locaux.
Pour ma part, mon niveau en eau vive étant relativement faible, je ne suis pas tranquille, même si le fait d’avoir Gilles comme barreur me rassure un peu. Martin se permet un petit départ en glissade sur rocher puis saut dans la rivière, le ton est donné !
Le départ est assez plat mais le cadre est splendide, avec une belle cascade et une rivière qui s’encaisse entre de belles falaises. Le premier rapide, donné comme le plus facile, met dans l’ambiance avec une succession de belles vagues…ça promet même s’il n’y a pas spécialement de difficultés.
Le rapide du Fer à Cheval dans l’Hérault
On dépasse St Guilhem puis au niveau de la tour ruinée arrive le premier gros morceau : le rapide du Fer à Cheval. On a de la chance car une manifestation d’eau vive a lieu et de la sécu est en place (en plus Gilles et Martin connaissent tout le monde).
Gilles va voir, j’attends et je gamberge……..trop……….Quand Gilles reviens, il me dit que ça passe avec la sécu, mais je lui dis que je préfère porter, j’en suis désolé mais le stress a pris le dessus. On porte et quand je vois le rapide, je suis content de ma décision, ça envoie quand même bien (même si maintenant avec du recul je regrette, faudra y revenir !!!!). Martin se lance au taquet et le passe superbement !
Pour le rapide suivant (dit du Champignon) par contre, la sécu nous conseille de porter car nous n’avons pas trop droit à l’erreur à cause d’un gros siphon en rive droite. On galère un peu mais on y arrive. Bon maintenant faudrait naviguer !
L’enchainement des rapides dans l’Hérault
La gorge est maintenant très encaissée mais magnifique. Les rapides qui se succèdent sont moins durs mais tout de même bien techniques et demandent de la vigilance. D’ailleurs ça ne loupe pas, dans un beau rapide en S avec une belle vague latérale en sortie, on se retourne.
Le temps de déjuper et on accoste. Le temps que je me remette, Gilles a déjà vidé le bateau. Cet épisode n’est pas pour me rassurer surtout que je sais que ce n’est pas fini….Au rapide suivant, on passe bien et là paf c’est Martin qui s’y plante.
Il arrive tout de même à se caler dans un contre pour ne pas être embarqué dans le rapide suivant qui s’enchaîne immédiatement.
Il vide son bateau et repart. Comme on s’était calé aussi dans un contre pour surveiller Martin, il faut maintenant repartir face au courant pour faire pivoter le bateau et s’engager dans le rapide. Gilles me dit de giter fort pour placer le bateau car la marge de manœuvre est faible…
Pression !!!!
On part, on gite, ça passe……………..juste juste…..
Le rapide de l’équerre dans l’Hérault
Tout ceci procure vraiment de grosses sensations, en plus le cadre est exceptionnel. Un passage sous des cascades d’eau chaude permet de se détendre un peu : c’est splendide ! Je sais qu’il reste encore un gros rapide technique : l’équerre. On en passe un qui envoie…c’est celui-là l’équerre ? Heu non pas encore……Il me tarde de voir le pont du Diable qui marque la fin des gorges.
Un petit attroupement de kayaks : ça patiente pour passer……l’équerre. On y est faut y aller. Gilles choisit la branche de gauche. Ce rapide porte bien son nom avec un virage à angle dans une étroiture où il fait faire attention de ne pas accrocher la pagaie.
Je suis concentré à fond, Gilles assure et finalement il se passe bien. Il est moins impressionnant que les autres mais très technique et piégeux.
Le Pont du Diable dans l’Hérault
Et voilà, le Pont du Diable, le stress peut descendre. J’en ai eu ma dose, mais quel plaisir, quel paysage exceptionnel dans ces gorges. En plus j’ai vraiment appris beaucoup de choses au niveau de l’eau vive.
On retrouve Cécile pour un changement rapide de bateaux.
Il ne nous reste que 6km jusqu’au point de bivouac mais on préfère avoir nos bateaux de mer car maintenant, l’eau sera calme. On finit cette journée vers 18h30. Les gars de la base de kayak de Gignac nous ont passé les clés : on peut donc manger au chaud et Gilles et Martin n’auront pas besoin de monter la tente. Ils dormiront sur leurs matelas dans le local : le grand luxe quoi. Le repas reste basique : soupe, pâtes. Mais on l’agrémente par quelques cochonneries qui font du bien : au diable la diététique, on a faim !!!!
3ème jour de kayak sur l’Hérault
Le lendemain, dernier jour, les courbatures sont bien là. Au programme, 62km d’eau plate avec 14 barrages à passer. Le temps est frais et il y a du vent. On espère que le soleil va sortir pour nous réchauffer. Cécile nous quitte et ne viendra nous rechercher qu’à l’arrivée.
Le premier barrage arrive dès le départ et nous cause déjà des problèmes de portage, ça promet ! Et c’est parti ! On essaye de prendre un rythme qui nous permet de bien avancer sans trop y laisser d’énergie.
Les bateaux sont tops et glissent bien. Martin avance comme un avion avec son Norté carbone. De temps en temps, de petits rapides viennent pimenter la descente. On sait que ça va être long et que les barrages vont nous ralentir. Certains seront franchissables en navigation, mais très peu au final. On s’hydrate bien.
Bélarga dans l’Hérault
Martin se bat avec une tendinite au poignet depuis 2 jours. Il est obligé de ramer avec une main inversée pour se soulager. La rivière est assez encaissée, ce qui fait que l’on a vraiment l’impression d’être isolés alors que nous sommes dans la plaine entourés de villages. C’est génial ! On s’arrête manger un morceau au niveau du barrage de Bélarga.
On cherche un coin à l’abri du vent, il ne fait vraiment pas chaud. Du coup les pauses sont de courte durée. On ne s’arrête que tous les 20km, donc le combat du jour c’est de ne pas faire pipi dans la combinaison….Les barrages s’enchaînent et on croise un nombre de pêcheurs impressionnant. C’est l’ouverture du carnassier, mais ils sont sympas et nous saluent lorsque l’on passe (ça change des 2 pêcheurs isolés qui nous ont pourris sur le haut Hérault…).
Certains barrages sont vraiment pénibles à porter et je manque de me casser la figure sur un ouvrage avec des passes à poisson. J’ai dû lâcher le bateau pour me rattraper, mais pas de casse. Au fil du temps, les plats se font de plus en plus longs.
Gilles nous fait part de ses connaissances en rivière au niveau de la faune et de la flore, une vraie encyclopédie ! Quand les silences se font trop longs, il demande à Martin de nous raconter une blague : ça fait bien marrer ! On parle beaucoup de raids vu que l’on pratique tous l’activité. La jonction avec La Lergue nous montre bien les dégâts des dernières crues.
Saint-Thibéry dans l’Hérault
Les kilomètres défilent et on tient Cécile au courant de notre avancement. Au niveau de Saint-Thibéry, le gros barrage précédent le pont romain semble délicat. On choisit l’option de la glissière qui passe dans le moulin. C’est un bon choix et on en profite pour manger un bout, toujours en ayant froid.
Il nous reste une vingtaine de kilomètres. Plus on avance plus la rivière s’élargie et finalement on arrive à la jonction avec le Canal du Midi puis à l’entrée de Agde. Le côté sauvage disparaît mais on sait qu’on touche au but.
Les maisons défilent et d’un coup l’embouchure apparaît avec la mer en toile de fond. C’est génial, le petit ruisseau du départ est maintenant tellement grand ! On décide de rejoindre la plage en passant par la mer. La tramontane est très forte, il y a des vagues qui nous poussent vers la jetée et on a toutes les peines du monde à faire les derniers 400 m !!! Un comble après 150 km de kayak !On débarque heureux et plein de sable.
Cécile nous rejoint et on fête ça ensemble autour de bonnes cochonneries à manger.
Cela a été un vrai grand plaisir de partager ça avec les copains et avec notre assistante de choc. Comme quoi, on peut faire une vraie belle aventure à 2 pas de la maison !!!
L’ÉQUIPE DE CHOC AU COMPLET !!!!
Conclusion de notre descente de l’Hérault en Kayak
Une aventure fabuleuse à deux pas de la maison. Comme quoi parfois il n’y a pas besoin de partir au bout du monde pour être dépaysé ! Au-delà de l’effort physique, c’était le partage avec les amis ainsi que la découverte du côté sauvage de cette rivière pourtant familière qui étaient recherchés.
Voir la naissance de ce fleuve en tant que filet d’eau dans son talweg, le voir grandir pour finir par une magnifique embouchure à la mer est une très belle expérience. J’ai été très surpris par le côté sauvage de cette belle rivière aux paysages si variés ! Et ce n’est pas seulement vrai dans le massif de l’Aigoual mais aussi dans les monts de St Guilhem et dans la plaine.
Une expérience que je conseille à tout le monde mais avec prudence car autant la partie canyon que la partie eau vive demandent de l’habitude et de l’attention de tous les instants.
Cette « aventure » m’a donné envie de recommencer ce style de périple sur des fleuves, plus longs et plus sauvages……bientôt…..
Matériels utilisés pour la descente de l’Hérault en Kayak
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
CHAUSSURES CANYON | Ultra Raptor | LA SPORTIVA | Tenu au pied, adhérence | oui | Je reprendrais ces chaussures car elles ont une excellente adhérence sur rocher mouillé. Pour un canyon plus long et plus technique, je partirais sur des Five Ten Canyoneer 3. |
BAUDRIER | CAMP | vieux | oui | Pour un vrai gros canyon, j’investirais dans une protection Spank de Aventure Verticale. | |
CASQUE CANYON | Scarab | KONG | Léger, aéré | Totalement | Ce casque se fait oublier sur la tête et ne tient pas trop chaud même si le soleil tape fort. J’aurais même pu l’utiliser pour le kayak vu qu’il est agréé par la fédération de kayak. |
SAC CANYON | SIMOND | Prêt | oui | Modèle résistant, un peu juste pour la combinaison, le ravito et la corde. | |
T SHIRT CANYON | Thermique chaud | FUSALP | Chaud, résistant | oui | Testé dans toutes les conditions (hiver, raids…), a fait ses preuves. L’équivalent du X Bionic Accumulator. |
COLLANT CANYON | ASICS | vieux | oui | Vieux modèle de course à pied qui ne craint rien ! Ok tant qu’il ne fait pas trop froid. | |
COMBI CANYON | Non utilisée | ||||
DESCENDEUR CANYON | 8 | KONG | Simple, fiable | oui | Je me suis déjà fait avoir avec un descendeur plus light mais où les cordes se coinçaient (car gonflées). Donc maintenant c’est 8 en canyon. |
CHAUSSURES KAYAK | Tech amphibian | SALOMON | Légères, bonne adhérence, modulables | oui | Elles permettent aussi, de par le réglage rapide des lacets et la sangle arrière, de mettre des chaussettes néoprènes. Tip top lors des portages. |
COMBI KAYAK | Long John 3mm | EGALIS | Assez chaud, liberté mouvement | oui | Idéal pour des températures fraiches (avec un lycra ou petit néoprène dessous). Par temps froid, plutôt partir sur un long john de 5mm comme l’Inferno de Palm. |
VESTE KAYAK | SK500 | TRIBORD | Imperméable, coupe-vent | oui | Fait très bien son travail même après un passage à l’eau. Très bon rapport qualité prix. |
CASQUE KAYAK | oui | Modèle plastique de windsurf qui protège bien les oreilles. | |||
LYCRA KAYAK | PROLIMIT | Light, suffisant sous veste | oui | Par temps froid, sera remplacé par un lycra doublé polaire à manche longue de chez Typhoon. | |
PAGAIE | ZASTERA | Pale creuse, light | oui | Parfaite pour la longue distance, carbone kevlar afin d’allier rigidité et souplesse afin d’éviter les tendinites. | |
KAYAK EAU VIVE | 2 places | TOPOLINO | Polyvalent Maniable | oui | Le même ! |
KAYAK EAU PLATE | 2 places | ADONF | Performant Stable | oui | Le même ou peut-être un Norté K2 si vraiment pas de rapides à passer et pas trop de matériel à transporter. |
PORTE CARTE ETANCHE | SILVA | Light, transparent 2 faces | oui | Très léger et permettant de voir sur les 2 faces (évite un changement de carte). | |
GPS | X10 | GARMIN | oui | Pas assez d’autonomie, peut-être amener un chargeur solaire….. | |
CAMERA | Atc9k | OREGON SCIENTIFIC | Full HD, étanche. | moyen | Manque de stabilité, pas facile à allumer. Peut-être plutôt prendre une Go Pro (Héro 4 ou 5). |
RÉCHAUD | Super carena R | CAMPING GAZ | Stable, puissant | oui | Lourd mais transporté par le camion. Parfait pour chauffer rapidement et avec stabilité une grosse gamelle de pates ! Si transporté, plutôt le MSR RocketPocket. |
DUVET | BigPack | LAFUMA | Très light | oui | Suffisant pour des températures fraiches. Si plus froid, je m’orienterai vers un duvet performant comme le Valandré Swing 500. |
FRONTALE | Tika | PETZL | Light | oui | Suffisant pour le bivouac. |
2 commentaires
Franchement, vous avez vécu une belle expérience ! C’est vrai que la France cache des très beaux coins ! ça donne trop envie de les explorer!
Bonjour,
Merci pour le partage de cette aventure magnifique.
Avec mes garçons 6 et 8 ans nous cherchons des rivière pour la randonnée canoë de plus d’une semaine.
Avait vous des conseils de rivière ou de fleuve praticable pour de la rando bivouac avec enfants.
D’avance merci car j’ai du mal à trouver des informations. Pour l’instant nous n’avons naviguer que sur des lacs.
Nous sommes situés sur millau, Aveyron.
Je connais déjà la Loire et la Dordogne.
D’avance merci pour votre aide précieuse.
Antonin, Gabin et éliott.