Arnaud Pasquer nous partage son expérience cascades de glace au Colorado, aux Etats-Unis.
Informations pour préparer un séjour de cascades de glace dans le Colorado
Date :
Décembre- janvier 2020
Quand partir :
Dès novembre si le froid est présent, jusqu’en février. Mais décembre semble désormais la meilleure période (le réchauffement climatique œuvre aussi là-bas, la période est plus courte qu’avant).
Lieu :
Chaîne des rocheuses du Colorado, Etats-Unis.
Participants :
Arnaud Pasquer (Grenoble), et Emilie (Toulon)
Comment s’y rendre :
En avion jusqu’à Denver. Un véhicule est ensuite indispensable. Un 4×4 n’est pas indispensable, mais avoir des pneus neige est impératif et éventuellement des chaînes. En effet, quelques cols certains jours ne sont autorisés qu’aux porteurs de chaînes). Les routes sont très souvent enneigées mais rapidement dégagées, le service local de la DDE est efficace !
Caractéristiques des rocheuses du Colorado :
Cascades naturelles, sauf l’Ice Park qui est une falaise avec glace artificielle (tuyaux d’eau)
Cotations glace : WI1 à WI7, quasi équivalentes aux cotations françaises.
Conseil pratique pour l’Ice Park:
L’accès à l’Ice Park est gratuit, mais la carte de membre à 50$ offre des avantages notamment au niveau de l’hébergement (10 à 20%) et chez pas mal de commerçants donc elle peut être vite rentabilisée ! D’autre part une petite équipe de salariés sont sur place tous les jours et c’est une façon de les aider. L’Ice Park ferme à 16h précises, quittez les lieux avant si vous ne souhaitez pas prendre une douche gratuite (les robinets se mettent en route tous les soirs à cette heure) !
Ancrages dans l’Ice Park :
Il existe des ancrages avec 2 à 4 plaquettes au sommet de la plupart des lignes, en retrait sur un gros bloc de béton, ou une longue chaîne sur la falaise derrière (secteur Schoolroom), ou rien si un arbre assez imposant est présent. Il faut prévoir une très longue sangle ou un bout de corde d’au moins 15m pour positionner le rappel ou la moulinette au-dessus de la ligne convoitée. Une grosse conduite d’eau passe entre les lignes et les ancrages, sur laquelle il ne faut bien entendu pas s’attacher ou faire coulisser les cordes de grimpe.
Les lignes font de 20 à 45m mais la moyenne est de 30 m. Avec une corde de 60m on peut faire la plupart des lignes en moulinette depuis le bas (ou assurage du haut, moins pratique). On descend généralement en rappel mais certains secteurs permettent un accès à pied (SchoolRoom, South Park, New Fontier, …).
Nos lignes préférées : l’incontournable Pick o’ The Vic, la classique du parc, 45m de raide en descendant jusqu’à la rivière et assurage depuis le haut (car trop étroit et dangereux du bas). Départ magique sous des stalactites obligeant à une traversée de 3m à droite, puis c’est parti pour 45m en grade WI4 soutenu. Schoolroom Pillar, un beau pilier pour s’initier au cigare, grade WI4/5, et Fingerbang, tout un ensemble de champignons en WI4/5, et de façon générale le secteur South Park a eu notre préférence.
Où dormir pendant un séjour de cascades de glace dans le Colorado :
Hébergements à Ouray :
- Airbnb Panoramic Views 60$/nuit (minimum 7j) avec spa sur le balcon (route secondaire, bonne voiture indispensable).
- Hôtels (ex : Quality inn) : environ 110$ la nuit.
- Camping Ouray RV Park & cabins pour ceux qui sont en van (20 % de réduction avec la carte de l’Ice Park) ou Camping KOA (10%), mais le prix des mobilhomes est à peine moins cher qu’une chambre à l’hôtel, idem pour les chambres d’hôtes (repérables grâce au panneau ‘Vacancy’ apposé devant l’entrée pour indiquer une disponibilité).
Vu la fréquentation il est fortement conseillé de réserver à l’avance dans cette ville.
Hébergements à Silverton :
Hôtel The Avon 100$ environ la nuit, coquet mais frisquet !
Hébergements à Redstone :
Crystal River Villas environ 90$ la nuit.
Restaurant à ne pas manquer : ‘Propagande Pie’ et ses épaisses et délicieuses pizzas !
Quoi d’autre dans les environs :
Sources d’eau chaude au centre aquatique de la ville d’Ouray ou à 20 min (cadre plus naturel).
A faire pour occuper une demi-journée : le ‘Ouray Perimeter Trail’ qui fait le tour de la ville sur les hauteurs. Il passe sous les chutes de ‘Cascade Falls’ et sur le petit pont qui enjambe le Box Canyon, aux roches compressés verticalement et horizontalement.
Autres secteurs du Colorado où l’on peut trouver des cascades de glace (mais non testées dans ce voyage) : Telluride, Wolf Creek au Sud, Lake City au centre, et le secteur allant de Glenwood à Grand Junction à l’Ouest.
Il y a également dans les environs, le Continental Divide Trail :
Si vous êtes intéressés par l’alpinisme sur glacier, nous vous conseillons d’aller lire cet article :
Si vous voulez découvrir d’autres activités outdoor à faire aux Etats-Unis, vous pouvez aller regarder ces articles :
- Les plus beaux parcs nationaux des USA et leurs activités outdoor
- Top des randonnées de Las Vegas
- Escalade trad et big wall aux Etats-Unis
Bibliographie :
- Colorado Ice de Jack Roberts volume 1 : un peu dépassé (2006), peu de photos, mais couvre une plus grande partie du Colorado que le second livre.
- Colorado Ice Climber’s Guide de Cameron Burns (1998) : dépassé. Couvre tout le Colorado mais des photos que l’on ne verra plus …
- Suffer Candy de Jason Nelson (décembre 2019) : plus précis, avec topo complet et photo pour chaque voie, mais centré sur Ouray, Silverton et Telluride (Sud-Ouest du Colorado).
Liens Internet :
- Bulletins d’avalanche dans le Colorado, secteur par secteur.
- Groupe Facebook des conditions en mixte et cascades de glace : Colorado Ice Climbing (et Ouray Ice Park Hub for Climbers si vous cherchez un partenaire de grimpe pour l’Ice Park).
- Forum sur Mountain Project (surveiller le topic 2019-2020 Colorado Ice Climbing conditions)
- Pour une course guidée : San Juan Mountain Guides ou Peak Mountain Guides.
Voyage en cascade de glace au Colorado
La cascade de glace au Colorado c’est d’abord l’incontournable Ice Park de la petite ville d’Ouray. Un site grand comme 10 fois celui des Aiguilles dans le Queyras, et qui attirent des grimpeurs de tous les États-Unis et du Canada. Ouvert dès mi à fin décembre pendant tout l’hiver, il est bien entretenu et fait le plein de monde spécialement le week-end. Nous y étions quasi seuls dans certains secteurs avant les fêtes de Noël. Et à l’opposé peu de lignes étaient libres le week-end juste avant le nouvel an.
C’est un endroit bien pratique pour se remettre dans le bain en moulinette (ancrages de qualité ou arbres au-dessus de la falaise) et Ouray est une petite ville charmante où passer une semaine, à 2375m ! Un festival de glace (avec compétition et prix à la clé) a lieu tous les ans fin janvier sur le site.
Cascades de glace abordables dans les rocheuses du Colorado
En dehors de Ouray situé au Sud-Ouest du Colorado, nous avons prévu à l’avance quelques jours à Silverton (et sa célèbre course à ski tractée par un cheval mi-Février), située plus au Sud de l’autre côté du Red Mountain Pass (col à 3350m), et quelques jours à Gunnison et Redstone, situés en plein centre de cet état américain, en plein cœur des montagnes San Juan, qui sont un sous-ensemble des rocheuses, chaîne de montagnes de l’Ouest du continent américain allant du Nouveau-Mexique au Canada.
Le Colorado est un grand plateau montagneux, on y trouve plus de 50 sommets de plus de 4000m ! Malgré cela il ne semble pas avoir le caractère aussi déchiré et alpin que les alpes françaises. Ceci est dû au fait que l’ensemble de cet état américain est surélevé par rapport au niveau de la mer. Les parties plates sont déjà à une certaine altitude (c’est le seul état américain à être entièrement au-dessus de 1000m). Les petites villes à proximité des montagnes qui nous intéressent sont ainsi souvent situées à plus de 2000m, ce qui est un avantage pour la pratique de la cascade de glace. Il y fait froid en général tout l’hiver.
Des recherches pas très fructueuses…
Reste à trouver les bonnes conditions ! Il avait pas mal neigé au moment de notre arrivée à Ouray. Le col est resté fermé deux jours et le risque d’avalanche était de 3/5 (‘considérable’ suivant la terminologie américaine). Nous attendons la réouverture du col et quelques jours de beau temps avant de basculer au Sud du col à Silverton, à une heure et demie d’Ouray. Il fait très froid et la neige, tombée sans vent, est d’une légèreté incroyable, mais reste froide. Cela ne va pas semble-t-il se stabiliser de sitôt.
A Ouray, nous avions perdu une journée à aller faire du repérage dans la forêt à l’Ouest de la ville, pour explorer le secteur Skylight (du nom de la cascade éponyme et emblématique du coin, 100m de cotation WI4/5 et M5/6). La route passant au pied des cascades est désormais fermée tous les hivers du fait du risque d’avalanche. Donc il y a 2 kilomètres à faire à pied, mais dans un cadre sympathique. Les cascades naturelles convoitées étaient trop peu formées, la glace très cassante et la seule qui paraissait en bonnes conditions était inaccessible du fait d’un ressaut sec dans l’approche. Mais je nourrissais de bons espoirs au sud du massif.
Recherche de cascades de glace en conditions dans le Colorado
Il y a deux façons de faire pour trouver des cascades en conditions : attendre derrière son écran sur des sites spécialisés ou les réseaux sociaux que quelqu’un poste une photo (avec le risque quasi certain que tous les autres morts de faim comme nous se ruent sur la cascade dès le lendemain), ou alors aller voir par soi-même.
Partir à la chasse aux cascades (ça marche aussi pour le mixte et les ascensions hivernales) fait partie de l’activité, et plus le temps passe et plus j’apprécie cette recherche des conditions. Une sorte de mélange entre déduction, réflexion et expérience. Nous voilà donc partis en repérage avec Emilie sur la petite route enneigée et sans issue qui part à l’Est en direction du secteur Eurêka, sous la montagne du même nom, à 10kms de la petite ville de Silverton. Température affichée au compteur de la voiture à 9h : -17 degrés Fahrenheit, soit un bon -25 degrés Celsius…
Une des classiques du coin se nomme ‘Stairway to Heaven’. Cascade de niveau WI3/4 de huit longueurs, constitués de plusieurs ressauts. Cette cascade est très probablement en conditions si la neige n’a pas pourri tout ça. Les jumelles et l’appareil photo en bandoulière, nous traçons pendant une heure sur un chemin de randonnée, la neige jusqu’aux genoux, en longeant les premières cascades exposées Sud à notre gauche. Il y en a 2,3 fort belles mais le bas n’est pas encore formé. Nous arrivons en vue de Stairway, de l’autre côté de la rivière, en conditions tout à fait grimpables.
La cascade « Whorehouse Hoses »
Malheureusement les pentes au-dessus de la cascade, en partie purgée, sont une menace par risque 3, et la cascade à sa droite, ‘Highway 66’ (grade WI4), bien que très bien fournie et abordable, est de la même veine. Pour l’atteindre il faut de plus remonter des pentes assez raides.
Nous revenons alors sur nos pas et décidons d’aller voir une cascade que nous avions tout d’abord écartée, en raison de sa difficulté (grade WI4/5) et son débit estival, annonçant a priori une position propice à y recevoir des avalanches, ‘Whorehouse hoses’, littéralement ‘les tuyaux de la maison des putains’ (tout un programme). Visible depuis le parking, cette belle cascade qui plonge et débouche d’un canyon resserré est à la fois ensorcelante et terrifiante. L’approche est réduite, sans aucun dénivelé, et à observer aux jumelles les pentes au-dessus, cela semble relativement sûr, plus sûr en tous cas que les cascades repérées précédemment : il faut qu’on aille voir !
Repérage à la cascade de glace Whorehouse Hoses
Trente minutes plus tard, nous arrivons au pied de ce canyon, et découvrons une des merveilles que seule dame nature est capable de faire. La rivière a creusé deux tunnels de neige dure à l’intérieur du névé, formant deux longues grottes dans lesquelles nous nous engouffrons. Des morceaux de bois se sont retrouvés bloqués dans cette neige façonnée par la rivière et traversent la grotte de part en part. Des grosses pierres tiennent au plafond comme par magie. Splendide ! Même si nos investigations ne donnent rien aujourd’hui, cette approche vaut le déplacement.
Un passage de deux mètres en glace est passé en taillant trois marches. Puis un petit pas d’escalade nous amène au pied d’une falaise qui semble déversante, creusée par la cascade. Une grotte de pierre s’enfonce dans la falaise et sur la gauche la cascade se dévoile, sublime ! La glace semble être de très bonne qualité et elle est très fournie. De superbes champignons de glace se sont formés sur toute la partie droite sur plus de 50 mètres raides et semblent vierges. A gauche la cascade est un peu moins raide et a été parcourue. C’est décidé, réveillon du 31 ou pas ce soir, nous serons là demain matin de bonne heure !
Une cascade de glace qui nous a appris la prudence au niveau de la confiance en la météo
Le lendemain l’approche est vite avalée mais la pratique du parapente et ses notions associées de météo m’indiquent que la neige prévue l’après-midi risque d’arriver plus tôt que prévu. Deuxième surprise : on entend la rivière couler dans la seconde grotte et on peut voir une résurgence à gauche de la cascade. Il fait 10 degrés de plus qu’hier mais toujours largement en négatif. Toute la structure semble solide et imposante, ça ne remet absolument pas en cause notre sortie mais il va falloir être efficace pour redescendre assez vite avant la neige : on limitera les photos !
Surpoids dans l’avion oblige, je dois me contenter de 10 broches à glace pour 65 m dans la 1ère longueur. Mais je ne pose volontairement finalement que 7 broches. Ca déroule assez bien, à part un passage vraiment raide à mi-hauteur où la rivière coule sous 15cm de glace translucide, ce qui m’oblige à une petite désescalade, suivi d’un crochet de deux mètres à gauche et un pas de mixte. Pour le reste la glace est excellente, peu cassante. Il y a même de superbes crochetages et des petites marches dans le dernier tiers. Il ne me reste que trois mètres à faire avant d’atteindre le relais équipé rive droite quand j’entends au talkie-walkie qu’Emilie démarre.
L2 est une belle promenade en neige effectuée à corde tendue au pied d’un cirque de toute beauté. L3 une jolie rampe en glace et neige de 30m facile qui débouche sur un 2ème cirque plus vaste, une formalité. De là, on a le choix entre un superbe mur soutenu à droite de 50m en 4+ et un système de ressauts de 50m en 3+/4. Il neige désormais, les flocons ne sont pas petits. : Malgré l’envie d’aller à droite, on assure le coup en partant à gauche.
La neige s’invite dans la cascade
En arrivant au dernier relais, il neige de plus en plus, j’hésite à taper le rappel direct mais fais finalement venir ma partenaire à qui je demande sitôt arrivée au relais de redescendre dare-dare ! C’est quasi au pas de course que nous rejoignons le deuxième rappel. Les premiers spindrifts coulent de chaque côté du canyon. Il neige désormais à gros flocons et le vent s’est levé. Les deux cirques nous protègent d’une avalanche à l’heure qu’il est, mais nous ne sommes pas à l’abri d’une coulée plus bas.
Je finis de ravaler la corde alors qu’Emilie est déjà partie, attachée à l’autre extrémité de nos deux cordes raboutées, en direction du relais du dernier rappel 80m plus loin. Je la rejoins avec l’autre bout que je jette en vitesse dans le vide et pendant qu’elle installe son machard je lui dis de faire vite et ne pas m’attendre au pied de la cascade, de prendre son sac et de partir. Les premières coulées redoutées partent et une petite me passe entre les jambes.
En l’espace d’une demi-heure tout a basculé d’une sortie tranquille au sauve qui peut.
Fuite dans le canyon
La corde qui devient molle est vite installée dans mon descendeur et je fuis cette belle 1ère longueur qui nous a donné tant de satisfactions. Au bas du rappel j’attrape fort le bon brin et je pars vers les grottes sans prendre le temps de ravaler la corde. Vu la pente et le tracé direct, toute la corde me suivra sans problèmes ! C’est alors qu’arrivé dans la première grotte je tombe nez à nez avec un grimpeur qui avait l’intention de grimper cette cascade en solo. « Too late » me dit-il. » « Yes, indeed ! » avec l’envie de plutôt lui répondre « No time to speak, go out ! ».
Nous rentrons vite au parking quatre heures après l’avoir quitté. Nos traces profondes de 50 cm ont disparu, il faut de nouveau brasser et vite car la route entre Eurêka et Silverton est réputée très avalancheuse. Pas le temps de se changer, on démarre. 40 miles au compteur (65 km/h) sur la route bien enneigée à tenter de suivre dans le brouillard les traces de la voiture du soliste devant qui a déjà pris de l’avance.
Nous repassons le col dans des conditions difficiles juste avant qu’il ne ferme et filons en direction de Gunnison, trois heures de route sous la neige et au milieu des chasse-neige, on est loin des 3 mm de neige annoncés dans l’après-midi !
Un guide de San Juan nous confirmera que cette cascade est effectivement la plus sûre du coin. Tout est relatif, cela reste une cascade. Et qu’au vu du bulletin météo il y serait allé aussi.
‘Whorehouse hoses’, faisant partie des 100 plus belles au monde d’après la légende canadienne de la glace Guy Lacelle, nous laissera un souvenir inoubliable mais aussi un rappel à l’ordre sur le fait de ne pas tenir pour acquis une prévision météo.
D’autres cascades de glace grimpables dans l’état du Colorado
Deux jours plus tard et un repos mérité dans une ferme bien à l’écart de nos objectifs (restrictions de budget oblige !), nous prenons la route de Gunnison pour une nouvelle journée de repérage mais avec l’idée de ne pas se contenter de repérer mais de grimper aussi, trajet oblige !
‘Gandalf’s Beard’, une des belles cascades du coin en grade WI5 n’existe plus depuis que le propriétaire du terrain a détourné le cours de la rivière et la cascade majeure du coin. ‘Curecanti Monster’, un autre grade WI5, ne s’approche qu’au prix de plusieurs heures de brassage dans la neige (chemin non déneigé). Une sacrée mission rien que pour en atteindre le pied.
Il existe aussi trois petites cascades en WI4 au-dessus de la grande rivière Gunnisson qui s’atteignent après deux heures de brassage, le contournement d’une grande propriété, du flair et un rappel, mais le jeu n’en vaut pas la chandelle, nous avons été déçus. De plus le locataire de cette maison isolée n’aime pas les grimpeurs et le fait savoir sur des écriteaux, depuis qu’un accident mortel est survenu sur cette cascade avec procès à la clé, comme nous l’a expliqué un voisin. Gunnison n’est donc pas l’endroit idéal où séjourner pour aller tâter du glaçon.
Cascades de glace grimpables dans le secteur de Redstone
Par contre le secteur autour du village de Redstone offre quelques amuse-gueules au bord de la route comme ‘Hayes Creek Falls’ (WI2, 1 min d’approche) et à l’opposé de raides cascades en forme de rideaux qui se suivent, au milieu de belles falaises de paroi rouge (on tape vite dans le WI5).
‘Avocado Gully’, plus abordable, est une petite cascade encaissée de trois longueurs (crux WI3/4) à 5 min du parking (situé au pied d’un panneau bleu Drive Safely à 4kms au Nord de la ville). Prévoir deux, trois petits coinceurs. A noter qu’à 200m se trouvent des sources d’eau chaudes gratuites où les habitants viennent se détendre, le top après une session de glace !
Dans le même coin se trouve une cascade immanquable en grade WI4 en se dirigeant vers Marble : à 5kms du début de la route, ouvrez l’œil vers la droite vers le canyon, une belle cascade gelée de 50m devrait vous démanger les piolets ! En conditions tous les hivers c’est une classique. Prendre le petit pont à droite et se garer dans la rue enneigée Holland Drive au milieu de la forêt. Tracer à vue vers le canyon pendant 15 minutes, and enjoy ! La sortie de la longueur de cette cascade est réputée fine et en effet ce fut plus fin que ce que l’on pouvait voir du bas : 10 cm de glace sur un torrent qui coule derrière, mieux vaut se contenter de faire de petits crochetages que de taper fort sur la glace !
Ancrages vieillissants à gauche et à droite sur vieux pitons, câblé et sangles vieillissantes, j’ai rafraîchi un peu tout ça. Mais de manière générale les cascades sont peu fréquentées ici. Donc il faut prévoir de quoi faire relais et rappel en toutes circonstances.
Conclusion sur ce séjour de cascades de glace dans les rocheuses du Colorado
Sur la route menant à Denver où nous reprenons l’avion, nous nous offrons une dernière cascade de 40m en grade WI3/4. Pas cher payé compte tenu de la raideur continue de l’ensemble ce jour, Pumphouse, au niveau de la station de ski Vail. En comparaison avec ce que l’on trouve dans les Alpes, les cascades se limitent souvent à une seule longueur, mais quelles longueurs !
Plusieurs autres cascades sont bien formées et visibles depuis l’autoroute, quinze minutes d’approche évidentes.
Clap de fin en ce qui nous concerne et au vu de la douceur sévissant en France en ce début d’hiver 2019-2020, nous ne pourrons pas enchaîner directement en rentrant dans nos Alpes.
Ce séjour fut effectué de fin décembre à début janvier, encore tôt pour la saison. Il est préférable de viser entre fin janvier et fin février. Il nous faudra revenir pour parcourir la suite des rocheuses, en allant dans les montagnes au Nord de Denver, en direction du Wyoming…
