On aborde ici un sujet a little bit technique que certainement peu d’entre nous connaissent : l’imperméabilisation veste ski. Comment ? On peut réimperméabiliser sa veste de ski ? Et bien oui, sans polluer la planète et sans dépenser une fortune.
Pour comprendre le principe, il convient de se pencher premièrement sur le fonctionnement d’une veste de ski.
Comment fonctionne une veste de ski ?
Également appelée hardshell dans le système des trois couches, le blouson de ski est un vêtement de protection contre les aléas extérieurs : il est d’un côté imperméable et de l’autre respirant.
Pour ce faire, celui-ci est composé d’une membrane imper-respirante calée entre le tissu extérieur et la doublure intérieure. Plusieurs types de membranes existent à ce jour, mais leur action est systématiquement la même :
- Évacuer la transpiration (qui n’est autre que de la vapeur d’eau) vers l’extérieur
- Empêcher l’eau de s’infiltrer à l’intérieur en la laissant glisser sur le tissu externe
Cette membrane contient donc des espaces microscopiques qui laissent passer l’eau sous forme de vapeur (autrement dit, la sueur) mais pas sous forme de gouttes. L’action de la membrane est donc double et garantit l’imperméabilité au maximum.
Choisir une veste de ski sans PFC = un geste éco-responsable
Le problème est que cette membrane est bien souvent conçue à partir de PFC (PerFluoroCarbure), des molécules appartenant à la famille des polymères fluorés. Bon, là comme ça, ça ne te dit sûrement pas grand-chose. Il faut cependant savoir que ces PFC sont dangereux pour la santé et l’environnement. On en parle plus longuement dans un article qui leur est dédié, « PFC : pourquoi nos vestes de ski contaminent-elles la planète ? ».
En plus de cette membrane, on ajoute un traitement déperlant sur la surface externe de la veste, également appelé DWR (Durable Water Repellent). Ce procédé permet d’empêcher l’absorption d’eau sur la couche extérieure de la veste. On dit alors que l’eau « perle » sur le tissu.
Sans l’application de ce traitement, le vêtement peut perdre jusqu’à 70% de ses capacités respirantes par temps humide.
L’utilisation fréquente et l’usure de ton blouson de ski réduisent considérablement l’efficacité du traitement déperlant. A force, la veste prend l’eau qui ensuite bouche les pores de la membrane. De fait, les vapeurs d’eau ne peuvent plus s’échapper et c’est l’effet sauna assuré !
Bien souvent, l’issue finale est la même : on finit par jeter notre vieille veste pour en acheter une nouvelle. Pourtant, il y a bien mieux à faire : la réimperméabiliser.
L’imperméabilisation d’une veste de ski en quelques étapes
Le test de la goutte d’eau
Avant toute chose, et pour savoir si ta veste a besoin ou non d’être réimperméabilisée, tu peux effectuer le test de la goutte d’eau. C’est très simple, verse un peu d’eau sur ton blouson : si l’eau perle et roule sur la surface du tissu, tout va bien et il n’y a aucun besoin de réactiver l’imperméabilisation. En revanche, si la goutte d’eau est absorbée par le tissu, la veste a perdu son imperméabilité et tu es bon pour suivre les prochaines étapes !
Le lavage de la veste de ski
Afin de réactiver la déperlance de ta veste, il suffit de la laver tout simplement. Mets-la en machine à une température de 30°, programme délicat. Pour être certain de la température, reporte-toi à l’étiquette de ta veste, mais généralement les vêtements techniques ne nécessitent pas d’être passés en machine à une température supérieure.
On proscrit également l’adoucissant, la lessive en poudre et la javel qui altèrent la qualité et la performance du vêtement. Ces produits peuvent laisser un film hydrophile qui absorbe l’eau sur le tissu, empêchant le DWR de faire son travail.
Il est aussi important de vérifier que les zips, velcros, etc. sont bien fermés et les élastiques desserrés.
La réactivation du traitement déperlant
Dans l’idéal après un lavage en machine, il vaut mieux mettre ton blouson au sèche-linge à basse température sur programme court. Si tu n’en as pas pour des raisons écologiques par exemple (et on t’en félicite), il y a toujours la possibilité d’aller au lavomatique du coin ou d’utiliser un fer à repasser sans vapeur et à faible température. Attention cependant à ne jamais poser le fer directement sur le vêtement, glisse une serviette entre les deux.
Pour être sûrs de réactiver la déperlance au moment du séchage, certains préconisent de combiner l’étape du sèche-linge à celle du fer à repasser.
Cette étape terminée, l’idéal pour s’assurer que la réimperméabilisation a fonctionné est de procéder à nouveau au test de la goutte d’eau. Si celle-ci roule sur la veste, c’est gagné ! Et si toutefois le test n’est pas concluant, cela veut dire que le séchage n’a pas réactivé le DWR et qu’il faut appliquer un traitement supplémentaire. Et oui, ça ne marche pas à tous les coups…
Renouveler le traitement déperlant
Ensuite, il convient de renouveler le traitement déperlant avec un produit adapté et sans PFC, qui sont cancérigènes et extrêmement polluants.
Deux possibilités sont envisageables : appliquer un produit déperlant par pulvérisation directement sur la veste, ou bien un imperméabilisant à diluer en machine. Si tu hésites entre ces deux alternatives, privilégie le traitement en machine pour une efficacité maximum.
Les polymères hydrophobes des traitements déperlants se fixent sur les fibres en laissant de petits espaces entre elles pour permettre au tissu de respirer.
Pour illustrer ce pouvoir déperlant, voici deux exemples de traitements proposés par NST®, une marque française PFC free :
En trempage :
En spray :
Les marques d’entretien de vos vestes de ski engagées dans l’environnement
Les agents NST ® ne contiennent pas de solvants ou Composés Volatils Organiques (CVO), ni de fluorocarbone nocifs pour l’environnement et toxiques pour l’humain. Les substances utilisées pour sa composition sont également biodégradables.
Une seconde marque européenne appelée Nikwax propose également une gamme de produits similaires, tout en contribuant à des projets environnementaux.
En choisissant des marques comme celles-ci, tu limites ainsi ton empreinte carbone et tu encourages des entreprises qui font le choix de produits sans PFC.
Au final, en réactivant la déperlance de ta veste de ski en deux temps trois mouvements, tu évites un nouvel achat tout en prolongeant la durée de vie de ton vêtement. Mieux vaut investir dans de bons produits d’entretien que dans une veste toute neuve (et ton porte-monnaie t’en remerciera).
Pour clore l’expérience, recommence le test de la goutte d’eau, histoire de vérifier que le traitement a bien marché.
Dans tous les cas, c’est en entretenant correctement ta veste de ski que tu pourras la garder en bon état. Alors, lave-la deux fois par an, réimperméabilise-la au moins une fois chaque année et utilise une lessive adaptée. Les marques citées plus haut proposent d’ailleurs des lessives imperméabilisantes conçues pour les vêtements techniques.
Et toi es tu un rider éco-responsable ?
Ainsi, tu agis en rider éco-responsable, et tu peux en être fier 😉
Si tu as déjà effectué une réimperméabilisation maison, partage ton expérience en commentaire. On serait curieux de savoir comment tu as procédé et si le test de la goutte d’eau a fonctionné !
Aux jeux des questions :
En quoi laver et sécher au sèche linge la veste réactive la deperlance?
Le nettoyage de la veste va permettre d’éliminer les particules (poussières, gras, etc..) qui bouchent les pores de ta membrane. Ce « bouchage » va avoir un impact sur la respirabilité de la membrane. C’est pour cela qu’il est important de nettoyer de temps en temps sa veste. Il faut faire attention à ne pas utiliser une lessive qui pourrait laisser justement des résidus à la surface de la membrane. Certaines marques préconisent même de faire 2 rinçages. Il ne faut jamais utiliser d’adoucissant.
Une membrane c est une membrane…normalement si la membrane de type Gore Tex par exemple n’ est pas abîmée ou détériorée, peut durer des années et des années ?
Si la membrane n’est pas abîmée, son rôle d’imper-respirabilité peut fonctionner très longtemps. Par contre pour que son fonctionnement soit optimal, il faut que le tissus qui est collé sur cette membrane soit parfaitement déperlant, sinon il se gorge d’eau et donc bouche les pores de la membrane qui ne pourra plus respirer… tu prendras donc l’eau par l’intérieur.
8 commentaires
Bonjour,
Merci à vous pour votre article et à lagreensession de me l’avoir partagé.
Je voulais savoir pourquoi est ce qu’il est préférable de sécher son vêtement en sèche-linge plutôt que de le laisser sécher naturellement?
Bonne journée!
Bonjour Jérémie,
Je vais te faire une réponse de Normande … ça dépend !
Cela dépend de ta veste, généralement il y a des indications concernant le séchage sur les étiquettes à l’intérieur. Le risque c’est de « trop sécher » (trop chaud) et donc de détériorer la membrane. Tu peux donc sécher à plat à l’air libre (pas sur un chauffage), et une fois ta veste sèche, tu peux la mettre quelques minutes dans le sèche linge (en délicat). Ce séchage va permettre de réactiver la membrane (DWR posé à chaud en usine) et par la même occasion, permettre de mieux fixer le nouveau traitement déperlant.
Hello les riders!
Etonné de ne pas voir la beewax de chez picture mentionnée dans l article. Produit moins efficace ou test non réalisé?
Perso j ai testé une fois le kit nikwax un peu déçu…
A plus bonne glisse!
Salut,
Alors attention, le beewax de Picture ou bien même les autres, ne doivent s’utiliser que sur les vestes en coton (et même plutôt en gros coton). Donc pas d’application sur les autres matières. Picture l’utilise sur les vestes « lifestyle ».
En ce qui concerne ton test Nikwax, il faut bien laver la veste avant de la réimperméabiliser et utiliser une lessive « spéciale » qui ne laissera pas de résidus. Si tu as suivi tout ça mais que le résultat n’est pas vraiment là … c’est peut être que ta veste est rincée … 🙁
Merci pour cet article. Je réimperméabilise mes vestes par spray mais je ne suis pas super contente du résultat. Je vais donc essayer avec fer je n’ai pas de sèche linge. Par ailleurs je n’ai jamais osé utiliser les imperméabilisant en machine parce que je ne comprends pas bien comment ta veste peut rester respirante si elle est imperméabilisée de partout. 🤔
Ou alors j’ai rien compris et le super produit j’imperméabilise que l’extérieur grâce à une technologie magique 🥳
Merci de me dire si je suis à côté de la plaque 😀
Très bonne remarque. S’il y a du traitement déperlant partout, on peut se demander comment la sueur va pouvoir passer au travers ?! La différence entre l’eau de l’extérieur et celle de l’intérieur (sueur), c’est que celle de l’intérieur est sous forme de vapeur, elle va donc pouvoir passer au travers le traitement déperlant et les pores de la membrane. L’eau de l’extérieur est sous forme de grosse gouttes, ce qui va faciliter la vie du traitement déperlant, qui va pouvoir repousser cet assaillant !
Il faut savoir que la plupart des marques trempent entièrement les tissus dans des solutions déperlantes avant d’assembler les vestes.
Salut !
Tout d’abord merci pour cet article et merci à la Greensession de l’avoir partagé !
Petite question, j’ai entendu dire que laver ce genre de tissus techniques polluait l’eau de la machine, car toutes ces membranes sont synthétiques et se désagrègent en micro-particules.
Vous en pensez quoi ?
Salut Grégoire,
C’est vrai les tissus synthétiques relarguent au moment du lavage des micro-particules qui se retrouvent ensuite dans les eaux usées, et par extension dans les océans…
Pour éviter ce phénomène, il existe ce qu’on appelle des « guppyfriend » : ce sont des filets ou sacs à linge dans lesquels tu peux par exemple mettre ta veste de ski ou tout autre vêtement en synthétique. Ce sac permet en fait d’emprisonner les petits fils plastiques qui sont susceptibles de se détacher pour éviter qu’ils ne se propagent dans l’eau.