L’hiver est souvent synonyme de paysages enneigés, d’un calme apaisant et d’une nature majestueuse, mais pour les aventuriers qui souhaitent expérimenter un bivouac hivernal, il est crucial de comprendre que cela ne s’improvise pas.
Un bivouac hivernal exige une préparation plus rigoureuse et laisse moins de place à l’improvisation. Le froid, les avalanches, les glissades sur la neige, le brouillard qui efface tout repère ou encore la nuit qui tombe tôt sont autant de dangers propres à l’hiver.
En plus de la vérification minutieuse du bulletin d’estimation du risque d’avalanche (BERA), il est nécessaire d’être bien équipé et formé pour anticiper et gérer les dangers du bivouac en hiver.
Dans cet article, Outdoor Fix spécialiste du lavage et de l’entretien de matériel de montagne, partage avec vous 5 conseils pour réussir votre bivouac hivernal et éviter tout risque d’hypothermie.
Ce que vous apprendrez dans cet article :
- les 3 mécanismes par lesquels le corps perd sa chaleur ;
- pourquoi il faut laver sa doudoune pour qu’elle continue de tenir chaud ;
- comment choisir entre une tente 4 saisons et un abri à neige pour votre bivouac hivernal.
Conseil n° 1 : Comprendre la différence entre les doudounes
Les doudounes sont indispensables pour les activités en montagne en hiver. Mais toutes les doudounes ne se ressemblent pas. Il existe une différence importante entre une doudoune pensée pour être statique et une doudoune conçue pour être en mouvement. Autant que sur la différence entre une doudoune en plume et une doudoune synthétique :
Voici les distinctions clés :
- La doudoune pour être statique offre une isolation maximale pour retenir la chaleur corporelle lorsque vous êtes immobile (par exemple, pendant un bivouac ou une pause). Elle aura généralement un garnissage plus épais. Elle peut être plus lourde en raison de l’isolation supplémentaire. Elle est peu respirante et évacue mal la sueur.
- La doudoune conçue pour être en mouvement est pensée pour offrir une chaleur modérée tout en permettant une certaine respirabilité. Les zones d’isolation peuvent être stratégiquement placées là où le corps a le plus besoin de chaleur, tout en permettant une meilleure ventilation ailleurs (dos, bras…). Elle est souvent plus légère pour faciliter le mouvement. Elle permet d’évacuer l’humidité produite par la sueur pendant l’activité physique.
Quelle doudoune choisir pour un bivouac hivernal ?
Vous aurez très certainement 2 doudounes dans votre sac.
Une doudoune légère (souvent en synthétique, car moins sensible à l’humidité et plus facile à laver après un effort physique) pour monter en raquette ou en ski de randonnée jusqu’à votre lieu de bivouac.
Et une doudoune beaucoup plus chaude et volumineuse (souvent en plumes, car le rapport poids/isolation est bien meilleur que les doudounes synthétiques) pour vous tenir chaud entre le moment où vous arrêtez de vous dépenser et le moment où vous irez vous glisser dans votre duvet.
Une des particularités des bivouacs hivernaux est la gestion du froid à partir du moment où la nuit tombe (généralement entre 17 h et 19 h en hiver).
Conseils pour choisir sa doudoune pour un bivouac hivernal
Comment entretenir une doudoune en plumes et garder son pouvoir isolant ?
Avec le temps et l’utilisation, une doudoune en plumes accumule la saleté et la sueur, ce qui peut agglomérer et aplatir les plumes. Cela réduit l’efficacité de la doudoune en empêchant les plumes de se gonfler et de créer ainsi des poches d’air isolantes.
En lavant correctement sa doudoune, on élimine ces impuretés et on permet aux plumes de retrouver leur gonflant initial. Un bon entretien et un lavage adapté préservent ainsi les performances techniques d’une doudoune en plumes et assurent sa longévité.
Mais une doudoune en plumes ne se lave pas n’importe comment… Retrouvez les conseils d’entretien des doudounes en plumes sur le site d’Outdoor Fix !
Doudounes mais que …. les sacs de couchage aussi
Et si vous avez peur de laver vous-même votre sac de couchage, Outdoor Fix, spécialiste de l’entretien de sacs de couchage, s’occupera de tout. Il vous faudra 52 secondes pour commander votre entretien en ligne. 2 semaines plus tard, vous récupérerez votre matériel propre et prêt pour de nouvelles aventures !
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Conseil n° 2 : Un bon duvet ne sert à rien sans un bon matelas
Le corps humain perd de la chaleur principalement de 3 manières :
- par convection, c’est le processus de perte de chaleur au travers d’un fluide en mouvement, comme l’air ou l’eau. Quand vous êtes exposé aux vents, par exemple, l’air en mouvement emporte la chaleur de la surface de votre peau, ce qui refroidit votre corps ;
- par évaporation, c’est le mécanisme de la transpiration qui est une grande source de perte de chaleur. C’est pour cette raison que vous ne devez pas rester dans vos vêtements humides si vous voulez vous réchauffer ;
- par conduction, il s’agit du transfert direct de chaleur d’un objet chaud vers un objet plus froid lorsqu’ils sont en contact. C’est ce troisième mécanisme qui explique l’importance d’un bon tapis de sol !
Même avec le meilleur des duvets, si vous n’avez pas de barrière isolante entre vous et le sol (surtout si ce sol est recouvert de neige), vous perdrez une quantité significative de chaleur par conduction.
Un bon matelas empêche le froid du sol de vous refroidir et préserve la chaleur corporelle. Sans un matelas approprié, la partie inférieure de votre duvet est comprimée sous votre poids, réduisant son pouvoir isolant. Conseil pour trouver son matelas hivernal
Découvrez le test terrain d’un matelas pour dormir en hiver
Ainsi, la combinaison d’un bon duvet et d’un bon tapis de sol est essentielle pour assurer une isolation thermique efficace pendant un bivouac hivernal. Voici un article pour bien choisir son duvet
N’oubliez pas de lire le test du sac de couchage RAB pour dormir en bivouac en hiver
Conseil n° 3 : Abri à neige, igloo, tente… Comment choisir ?
Le choix d’un abri pour un bivouac hivernal dépend de plusieurs facteurs, dont le climat, le terrain, la durée de votre séjour, votre expérience, le poids que vous êtes prêt à porter, et la protection souhaitée contre les éléments.
L’igloo est parfois utilisé comme terme générique pour désigner les abris à neige. Mais, en réalité, l’igloo dans sa définition la plus pure (découper des parallélépipèdes de neige, les entasser en cercles de plus en plus réduits jusqu’à former un dôme) n’est pas une construction adaptée pour un bivouac hivernal. Le temps de construction est bien trop long et nécessite un certain type de neige plutôt rare sous nos latitudes.
Voici un aperçu des 2 grandes options :
L’abri à neige | La tente | |
Avantages | Offre une excellente isolation thermique, utilisable même pendant les tempêtes, et ne nécessite pas de matériel supplémentaire à transporter. | Rapide à installer, protège contre le vent et la neige, variété de tailles et de conceptions disponibles, idéale pour une utilisation mobile (changer de camp tous les jours). |
Inconvénients | Nécessite du temps et de l’effort pour être construit. Il faut un certain niveau d’expérience pour le faire correctement, et il y a un risque de condensation à l’intérieur. | Peut ne pas être aussi isolante qu’un abri à neige, nécessite d’avoir acheté ou loué une tente prévue pour l’hiver. |
Meilleur pour… | Situations d’urgence ou pour ceux ayant une bonne connaissance de la construction d’abris dans la neige. | La plupart des situations de bivouac hivernal, surtout si vous déplacez fréquemment votre camp ou si vous n’avez pas l’expérience de la construction d’abris en neige. |
Si vous optez pour l’abri à neige avec un sursac c’est alors une belle solution pour dormir sur la neige
Un sursac offre une couche de protection supplémentaire contre l’humidité et le vent lorsqu’on dort dans la neige. Il renforce l’isolation thermique, empêche la neige de fondre et d’humidifier le duvet ; il augmente la résistance au vent, garantissant ainsi une nuit plus chaude et sèche en environnement hivernal.
Conseil n° 4 : Bien choisir son emplacement et la question de la fosse à froid.
Choisir le bon emplacement pour un bivouac hivernal est essentiel pour assurer la sécurité et le confort.
Voici comment bien choisir son emplacement :
- Évitez les zones basses. L’air froid est plus dense que l’air chaud et a tendance à s’accumuler dans les dépressions et les zones basses. Pour cette raison, la zone la plus basse est appelée la fosse à froid. Choisissez plutôt un endroit légèrement surélevé.
- Protégez-vous du vent. Cherchez des zones naturellement abritées, comme derrière une butte ou un amas de rochers. Cela vous protégera des vents glacés.
- Vérifiez le risque avalanche. Évitez les pentes abruptes ou les zones en aval de ces pentes. Assurez-vous d’évaluer le risque d’avalanche avant de choisir un emplacement.
- Éloignez-vous des arbres chargés de neige. Les branches lourdes de neige peuvent se briser et tomber, ce qui représente un risque pour votre sécurité.
Conseil pour réaliser une fosse à froid :
La fosse à froid est souvent un trou ou une tranchée qui permet de « prisonner » l’air froid. Comme l’air froid est plus lourd que l’air chaud, il est donc important d’en réaliser une pour dormir au « plus chaud ». Le schéma ci dessus proposé par Groeland 2017 donne de précieux conseils pour réaliser une fosse à froid pour son bivouac hivernal.
Conseil n° 5 : S’hydrater et s’alimenter pour produire de la chaleur
Bien s’alimenter et s’hydrater joue un rôle essentiel dans la production de chaleur corporelle lors d’un bivouac hivernal.
Les muscles sont de grands producteurs de chaleur corporelle. En fournissant à vos muscles l’énergie nécessaire, vous leur permettez de fonctionner de manière optimale, ce qui, en activité, contribue à générer de la chaleur.
L’eau joue également un rôle clé dans la thermorégulation. Un corps bien hydraté permet une circulation sanguine efficace, essentielle pour distribuer la chaleur dans tout le corps. En montagne l’hiver, la déshydratation peut survenir rapidement sans qu’on s’en rende compte, car on ne ressent pas toujours la soif.
L’hypothermie survient lorsque le corps perd de la chaleur plus rapidement qu’il n’en produit. Une alimentation adéquate garantit que le corps dispose des ressources nécessaires pour produire de la chaleur et lutter contre le froid.
En bivouac hivernal, l’eau peut geler la nuit dans votre gourde. Pour éviter de manquer d’eau, deux solutions s’offrent à vous :
- faire fondre de la neige pour obtenir de l’eau ;
- ou si aucune neige n’est disponible, verser de l’eau dans une popote la veille. Le matin, allumez simplement le réchaud pour faire chauffer votre eau et éviter d’avoir toutes vos réserves d’eau bloquées dans une gourde gelée.
Conseils bonus pour réussir votre bivouac hivernal !
Pour rendre votre expérience de bivouac hivernal encore plus agréable, envisagez d’intégrer une bouillotte légère à votre équipement. Les plus légères font une centaine de grammes. ATTENTION à vérifier qu’elle ne fuit pas 😉.
Faites fondre de la neige au réchaud, puis remplissez cette bouillotte et placez-la sous votre doudoune. Une telle source de chaleur externe peut faire une énorme différence, notamment parce qu’il est épuisant pour le corps, en bivouac hivernal, de produire continuellement sa propre chaleur.
Réaliser un bivouac hivernal est une expérience unique et un défi qui ne doit pas être pris à la légère. De la sélection minutieuse de l’équipement, en passant par la gestion du froid et l’importance de l’hydratation et de l’alimentation, chaque détail compte pour garantir sécurité et confort.
Et surtout, avant de vous lancer dans des terrains plus difficiles, testez vos compétences et votre équipement dans des conditions de bivouacs hivernaux faciles, comme le Vercors, les Bauges ou le Dévoluy.
D’autres précieux conseils pour réussir un bivouac en hiver en lisant cet article