Eric PABLO nous partage son expérience de sa course d’alpinisme en Espagne à l’arête du Maudit
Informations pour l’arête du Maudit (Maldito) course d’alpinisme en Espagne
Date de la course d’alpinisme en Espagne
13 et 14 juillet 2013
Lieu
Espagne, Aragon, province de Huesca, Benasque.
Activité
Alpinisme : course d’arête à 3300 mètres d’altitude. Niveau PD +
Depuis Montpellier : 5 h 30 de route. 26.50 euros de péage
Participants
Eric Pablo, Lydie Delsaux.
Où dormir dans les Pyrénées Espagnol
Refuge de la Renclusa, on peut aussi bivouaquer à coté du refuge.
Le camping municipal de Vallibierna est le meilleur marché, avec une gestion un peu familiale.
Il y a aussi le camping Aneto que je trouve cher, et le camping Ixeia que je ne connais pas.
Autrefois il y avait un hôtel qui proposait des chambres en dortoir (comme un refuge). Il était tenu par quatre catalanes un peu hippies. On pouvait y manger une tortilla à toute heure de la journée. C’était idéal pour les montagnards. Il s’agissait de la Fonda Barrabès. La famille Barrabès a repris le bâtiment pour en faire des logements privés. Le village a un peu perdu de son âme avec la disparition de cette fonda.
Où se restaurer/où se réapprovisionner
Benasque est un petit village de Montagne au pied de l’Aneto, le plus haut sommet des Pyrénées. Il est situé à 1140 m d’altitude. C’est un peu le Chamonix espagnol toute proportion gardée. Il est au pied de l’Aneto, comme Chamonix est au pied du Mont Blanc. Il en a les avantages et les inconvénients. On y trouve des montagnards et des touristes fortunés. On y trouve toutes les commodités, hôtel, restaurant.
Office du tourisme :
Benasque
On y trouve notamment la météo dans les massifs.
Caractéristiques du massif Pyrénéen en Espagne :
Massif de la Maladetta : un potentiel énorme, pour tout niveau, dans un cadre splendide.
Pic de la Maladetta : avec un petit couloir à 45° et une rimaye à passer en été. Voie normale PD +
Voie du Dièdre TD
Le pic collado de la Rimaya à sa droite (en regardant depuis la Renclusa) avec une pente plus prononcée.
L’arête de Salenques aboutissant sur le point culminant des Pyrénées l’Aneto (AD)
Arête Sud de l’Aneto : PD+
Couloir Estasen : PD +
Quoi d’autre dans les environs
En alpinisme : la crête des espadas dans le massif du Posets…
Couenne : sur la carreterra de Francia (la route de France)
Pour la randonnée, vous pouvez lire notre article sur les plus belles randonnées pyrénées espagnoles :
Bibliographie
- Les 3000 m del Pirineo – Luis Alejos
- Lien Internet :
- Le site pririneos 3000
- Le site Aemet pour la météo montagne
- Camptocamp
Course d’alpinisme en Espagne avec l’arête du Maudit (3355 mètres)
La météo a changé Lydie
Ça donne quoi ?
Beau temps samedi, et dimanche risque d’orage dans l’après-midi.
C’est pas terrible !
On peut aller au Mont Perdu si tu veux. La météo est plus clémente.
Ah non ! Maintenant que je me suis fait à l’idée du Maldito, j’ai pas envie de changer.
Allez Banco !
En route pour l’Espagne
Ce qu’il y a de bien avec Lydie c’est qu’elle est toujours partante. Nous prenons la voiture le samedi matin comme prévu. L’aventure commence.
on arrive à Montréjeau si tu veux changer d’avis, on est toujours à temps. C’est maintenant ou jamais.
Non je me suis fait à l’idée du Maldito. Je veux faire le Maldito.
Tant pis tu l’auras voulu. Au fait Mike ne vient pas.
Ah c’est dommage. Qu’est ce qu’il a ?
Il arrive à peine de Cardiff. Il préfère s’acclimater encore.
Ah bon c’est curieux !
Ben il y a des gens qui ressentent de la fatigue et des migraines à basse altitude.
C’est vrai qu’il est asmathique.
T’es content on a passé la frontière.
oui
Lydie le sait. C’est mon pays. Je n’y suis pas né. Mais c’est tout comme. D’ailleurs, il parait que j’y ai été conçu. Quand j’arrive au niveau de Les, je me sens revivre. Mais ce n’est pas encore l’Espagne, vraiment. Ces sont des villages trop touristiques à mon goût. Ça va bien pour les promeneurs du dimanche qui viennent acheter de l’alcool et des cigarettes. Ça me choque d’ailleurs que l’on puisse considérer l’Espagne comme un simple lieu d’achat et d’économie. L’Espagne c’est un petit vieux à qui tu demandes ton chemin et qui tient personnellement à t’emmener où tu veux aller, c’est le regarde de braise des jeunes femmes.
Ambiance Espagnole
A Bossost, nous faisons de l’essence. On en a pas besoin, mais il nous en faudra pour le retour. Je paye. La caissière me dit merci en français, je lui réponds en espagnol. On continue la conversation en espagnol. Elle me demande où je vais. Je lui dis que je vais randonner à Benasque. C’est ça l’Espagne tu engages la conversation avec tout le monde. Oh je ne me fais pas d’illusions. Je sais que ça se perdra aussi, comme ça s’est perdu chez nous.
On arrive à Benasque. On croirait qu’un ouragan est passé par là. Tout est dévasté. Par moments la route est emportée. Des maisons sont coupées en deux. A notre gauche seul subsiste un mur d’une maison bourgeoise.
La voiture connaît le chemin toute seule. Elle va se garer Au Vado. On prend le bus qui va nous amener à la Besurta.
Il y a un mois nous avons été bloqués sur cette route à cause des inondations si dévastatrices.
A la Besurta terminus tout le monde descend.
Il faut marcher maintenant. On laisse à notre gauche le sentier qui mène à la vallée du lys. Il y a déjà moins de monde sur le sentier. On est bien. On se sent en montagne. L’air est pur. On voit déjà le pic de la Renclusa, et celui de la Maladetta aussi. Les sacs sont lourds : on porte la tente. Mais il y a pas long ! On a que 200 mètres de dénivelé.
On aperçoit déjà le refuge de la Renclusa. Ce refuge, je l’aime bien. Il est proche du parking. La cuisine est bonne. Les gardiens servent même des desserts faits maison. A ma connaissance, c’est le seul refuge qui fasse des yaourts.
Le ciel devient noir faudrait peut-être se dépêcher avant qu’il pleuve
oui tu as raison
On accélère le pas et on arrive au refuge sous une fine pluie.
je vais planter la tente avant que l’orage n’arrive.
attends un peu !
Puis soudain la pluie tombe à grosse goutte. C’est l’orage. Je cherche un endroit pour la tente le plus plat possible. Impossible : il pleut trop. Je rentre au refuge. Je suis trempe. Lydie rigole.
Je savais que t’allais revenir.
Je dis rien. Fais chier ce temps ! L’orage à Benasque est souvent fort mais il ne dure pas longtemps. Un quart d’heure après, la pluie s’arrête. Bientôt c’est de nouveau le grand bleu.
Allez on va planter la tente. On sait jamais des fois que ça recommencerait.
Ok
Bivouac
La tente plantée, nous allons préparer la popote. Je vais essayer les repas lyophilisés que m’a conseillés Lydie. En fait ce soir c’est la fête. On a du pacharan et des amandes salées…
Nous allons nous coucher. On rentre dans la tente. Chacun dans son sac de couchage. Chacun dans ses pensées. Lydie se dit pourquoi il ne m’embrasse pas comme la première fois, dans ce gîte. Il avait baissé sa tête tout doucement sur moi. Je n’avais pas voulu résister. C’était l’homme de ma vie…
Je me dis que c’est trop drôle de se retrouver ensemble sous la tente. Hum, je suis bien, respirant son odeur. Je ne me souvenais plus de son odeur. Je me demande ce que je dois faire, et perdu dans mes pensées je m’endors.
Le réveil
5 heures du matin, le réveil sonne. Y a pas idée de se lever à des heures pareilles. On va déjeuner au refuge. On a besoin de notre café pour cette journée.
6 h 00 on est prêt. On décolle. On démarre vite, un peu comme notre histoire d’amour. Ça avait commencé très vite. On avait fait une rando ensemble, puis on s’était embrassé le soir même. On avait fait l’amour après notre premier 3000 ensemble. Je l’avais emmené aux cent ans de ma grand-mère. Elle m’avait présenté à ses parents. On partait toutes les semaines en rando. Toujours ensemble, toujours ensemble. On s’était installé dans le même appartement…
On commence les lacets qui nous dirigent vers le portillon supérieur. J’aime pas cette première partie : c’est beaucoup de caillasse. Vivement la neige ! A 2600 m enfin la voilà. On chausse les crampons. On avance mieux. La neige porte. C’est excellent !
On quitte la voie normale de la Maladetta. On peut voir les traces du sommet (à gauche sur la photo) que nous avons gravi il y a un mois pile. Beau souvenir. On y pense tous les deux.
On arrive un peu plus haut que le portillon supérieur, et on doit redescendre. De là, le paysage s’ouvre. On accède à une autre vallée. On peut voir l’Aneto avec sa caravane de randonneurs.
- Pourquoi part-on en montagne ?
- Pourquoi gravit on des sommets ?
Je crois que c’est pour voir ce qu’il y a de l’autre côté. Quand tu arrives au portillon supérieur, toute la vallée voisine s’ouvre à tes yeux. Auparavant tu étais encore enfermé dans celle qui remonte à la Maladetta.
On voit aussi l’objectif : la crête du Maldito.
En descendant du Portillon supérieur, on rejoint les caravanes de marcheurs qui vont à l’Aneto. C’est confortable. Il suffit de mettre le pied dans des traces toutes faites. Mais bientôt, on doit les quitter. On vise le col del Medio (à gauche sur la photo). La fatigue commence à se faire sentir. La pente devient de plus en plus raide.
Il y a encore long ?
Plus que 100 m avant le col Lydie. On y arrive
C’est vrai qu’elle est longue cette marche d’approche. L’année dernière on avait abandonné à cause de l’épuisement. Il y avait moins de neige et la progression dans les grands blocs était pénible et nous avait épuisés.
Mais ça y est, on voit le col qui se rapproche.
C’est parfait ! Il n’y a pas de rimaye (3). On va pouvoir s’approcher du col sans faire de manip. D’habitude, il y a une rimaye entre le glacier et le col del Medio. Pas méchante, mais bon il faut la franchir quand même. Mais cette année, il a beaucoup neigé dans les Pyrénées.
Le col se trouve à gauche de la photo précédente. Nous allons gravir toute la crête que l’on voit, pour terminer en rappel sur la droite de la photo.
Il est 10 heures on peut pas dire qu’on soit allé vite. Mais à partir de maintenant c’est moins physique. La partie la plus intéressante commence. Pour arriver au pic del Medio, il faut un peu mettre les mains mais rien de bien méchant. Nous arrivons au sommet et nous crions :
Cumbre ! (sommet en espagnol).
C’est notre cri de victoire! Je plonge mon regard dans ses yeux bleus. Et je pose mes lèvres sur les siennes. Je n’en reviens pas qu’elle ait accepté. On admire le paysage perdus dans nos pensées. Nous avons une belle vue sur l’Aneto au fond. On voit aussi la Tuca de Coronas, et le pic éponyme devant lui.
Nous sommes tous seuls sur cette crête, ce dimanche. Mais faut pas traîner. Le plus dur reste à faire.
On va mettre les harnais maintenant !
Et la corde aussi ?
Aussi.
Début de la traversée
Je sors la corde. On s’équipe. Je fais quelques anneaux de bustes. Je démarre sur le fil de l’arête. Puis je vois des gendarmes(1). C’est aérien mais pour l’instant ça n’a pas l’air abominable. Je vois des cairns un peu plus bas. A mon avis on a pas besoin de passer ces gendarmes. Ce cheminement par en bas ça me plait bien. On descend. On reste un peu en dessous de la crête. Pour l’instant on progresse en corde tendue.
Il y a suffisamment de béquets pour que de temps en temps, on passe la corde derrière. De toute façon, c’est pas très dur pour l’instant. On a fait le bon choix d’itinéraire. Il faut faire attention aux prises de main, aux cailloux. Mais dans l’ensemble ça va. La crête est longue. Bientôt les difficultés augmentent. Je décide de faire des relais puis d’assurer Lydie.
Bientôt, la crête devient très aérienne.
Eric j’aime pas quand tu fais cette tête ! qu’est ce qu’il y a ?
Tour Astorg ?
Elle m’a vu. Je me suis retourné. Et j’ai vu un gendarme derrière nous qui ressemble étrangement à la tour Astorg. C’est elle ou pas ? Bon je pense que non. De toute façon, trop tard pour faire marche arrière. On verra bien.
Attends un peu. Bon tu vas venir jusqu’à moi, et tu vas m’assurer. J’ai vu une sangle. Mais je vais essayer de passer plus haut.
J’essaie plus haut c’est vraiment très aérien puis il faut faire un rappel pour redescendre à ce que je crois être la tour Astorg. Ça m’embête. Si on fait un rappel ici, on sacrifie déjà une sangle. Après on risque de pas en avoir assez.
Non on va descendre un peu.
Je vais voir la sangle qui est à demeure. Ça va. elle me plaît bien. On va tirer un rappel ici.
Tu vas descendre dans cette cheminée. Tu restes au niveau de cette sangle rouge là bas.
Je descends Lydie. Et elle descend, elle descend. Elle ne s’arête plus. Elle descend plus bas que la sangle. Mais elle fait la blonde.
Lydie arrête ! T’es descendu trop bas.
Mais non !
Mais si ! Libère la corde et pars en traversée jusqu’à la sangle. Ensuite vaches toi et attends moi. Je descends en rappel et j’arrive.
Je monte le rappel sur la sangle à demeure. Le rappel est en araignée. Il y a un petit dévers dessous. Et je me prends le rocher en descendant. Boum ! C’est rien j’ai égratigné le coude mais ça saigne. Je descends.
Je tire la corde. C’est bien elle est venue de suite.
Tu vas venir jusqu’à moi.
Mais ça craint là !
Je vais t’assurer.
Je me vache sur un des seuls rochers qui tient. Lydie avance prudemment, et me rejoint.
La voilà ! C’est la tour Astorg.
Obstacle de caillou
Un mur devant nous avec peu de prise. Bien 30 mètres. Enfin un mur. On dirait plutôt un tas de cailloux posés les uns sur les autres en équilibre.
Si tu veux on peut abandonner Eric.
Abandonner ici ? J’y pense. Mais ça fait chier. Mike pareil avait voulu qu’on abandonne ici il ya quelques années. La retraite est pas commode : il te faut redescendre par la vallée de Vallibierna et se retaper la piste.
Je regarde ce mur, et je me dis que ça peut le faire. Il est pas trop protégeable. Un coinceur serait le bienvenu mais je n’en ai pas.
Tu vas m’assurer Lydie. Je vais monter.
A la recherche d’un Béquet
Lydie est pas tranquille, moi non plus. Mais je ne le montre pas. Je voudrais pas l’inquiéter. Je commence à monter en grosse (2). C’est pas dur. Il y a des prises et plus tu montes plus tu les vois. Par contre, il n’y a pas de béquet pour mettre une sangle, et je n’ai que ça. Je fais deux mètres et je vois un béquet. Bon c’est mieux que rien. Là, je vais le mettre. Putain, ça va mieux! Si je tombe maintenant je serais assuré par ce béquet la chute sera moins importante. Ça a l’air de passer sur la droite. Ça passe. Ici c’est au mental. Je reviens à gauche. Je suis passé. Putain je suis content ! Je l’ai passé. Le reste c’est de la rando. Je vois une sangle, je me vache.
vaché ! tu vas pouvoir venir.
Lydie monte et je peux déjà savourer la victoire. Je l’ai eu ce mur au culot. D’où je suis, je la vois la tour Astorg. C’est elle il n’y a plus aucun doute. Je voudrais y aller de suite. Je suis impatient. Mais il me faut attendre que Lydie monte. Elle aussi a du mal. Mais elle finit par y arriver. Elle se rétablit sur une vire puis arrive jusqu’à moi on est content.
on y est Lydie c’est là. Tu vas m’assurer.
Je monte. J’arrive au sommet
vaché tu peux monter.
c’est là. Oui pars à droite. Tu vas toucher le point culminant.
Sur le 4 ème sommet des Pyrénées
Lydie prends à droite, monte sur le rocher sommital (4). Une fois n’est pas coutume, je prends la photo. Puis c’est à moi de monter sur le rocher. L’émotion est forte. La dernière fois que je suis venu ici avec Sergio, il faisait trop mauvais. Nous n’avons pas touché ce cairn sommital. Ce sommet n’est pas connu. Pourtant c’est le quatrième sommet le plus haut des Pyrénées, après l’Aneto, bien sûr, le Posets et le Mont Perdu.
On se fait un autre bisou. Franc cette fois-ci.
Bon maintenant c’est plus que de la marche. Regarde le Maldito il est là.
ça parait pas possible ? c’est là ?
Comparé à ce qu’on vient de faire c’est vrai que ça parait pas possible. On poursuit en marchant. On a gardé la corde par sécurité. Et nous crions cumbre pour la troisième fois. Nous sommes au Maldito. Maldito c’est le nom espagnol.
En France, on l’appelle le Maudit. Maldito veut dire Maudit en espagnol. Mais pour moi ce sera toujours le Maldito. J’ai commencé la montagne en Espagne et j’utilise toujours la toponymie espagnole. Dans le même ordre d’idée, je ne dirais jamais le pic Schrader, mais le Bachimala.
A ce moment là, la crête se partage en deux.
A gauche c’est l’arête qui mène à l’Araguells. Que de souvenirs ! On y était l’année dernière. J’étais encore avec Lydie à ce moment là. Une nuit à 2800m ensemble !
Nous partons à droite vers le Schmidt Endell. 30 m de descente nous permettent d’arriver au pied du sommet. Nous remontons un peu. Et je réalise que je viens de gravir mon dernier 3000 des Pyrénées. Ce challenge que j’ai commencé il y a 15 ans. Je viens d’y arriver je n’arrive pas à y croire. 212 3000. J’ai envie de pleurer mais il faut rester concentré. Nous n’avons pas eu d’orage. Mais c’es toujours menaçant. Vite je monte le premier rappel. Il y a une belle sangle au sommet. Quasiment neuve.
T’y vas ou j’y vais
C’est quoi le mieux ?
Vu que je sais pas où est le relais suivant c’est mieux que je descende moi. Seulement tu seras obligée de mettre le descendeur toi-même.
Ok c’est pas grave.
Je descends le plus possible. J’ai mis le machard et je descends pas vite.
On aperçoit un éclair.
C’est joli. Puis un grondement. C’est moins bien. Puis de la pluie fine. Puis c’est l’averse. Maintenant des grêlons.
Sur une terrasse je libère la corde, et crie.
Libre !
Lydie aime pas l’orage je l’ai jamais vu redescendre aussi vite.
On va se vacher là. Cette sangle me plait pas. Je vais la renforcer.
Vite, on descend.
Maintenant la grêle s’accumule sur le rocher formant un tapis de grêlons qui vient se conglomérer avec la neige encore présente. Ça glisse sous les pieds. Les grêlons nous tombent dessus. Je suis bien content d’avoir la goretex. La grêle ça te cingle le visage. Et les mains aussi.
Je me dépêche car je sais que Lydie est inquiète. Mais je suis bien. Je me sens en montagne. L’orage gronde. Mais j’aime bien l’orage. J’ai l’impression d’être avec Lionel Terray dans une expédition. Je suis rentré dans le livre que je suis en train de lire « les conquérants de l’inutile ». Bien sur, je sais que c’est dangereux. Mais il faut descendre vite et puis c’est tout ! Nous faisons deux autres relais. Et nous sommes en bas. Nous reprenons pied sur le glacier. Puis nous nous sommes éloignés de la crête. Nous sommes sauvés.
fais-moi un bisou.
Je suis surpris. C’est Lydie qui me demande un bisou.
C’est en tout cas notre plus joli bisou. Un bisou précieux. Qui vaut cher !
Lydie et moi on avait l’habitude de se faire un bisou quand on était ensemble à chaque sommet. On s’est séparé pour des bêtises. On se sépare toujours pour des conneries. Mais on s’est fait un poutou en redescendant. Fâché au Canigou, réconcilié au Maldito…
On descend la pente du plus vite qu’on peut.
Maintenant on a des ailes. On sait qu’on est sauvé. Nous avons réussi. On se sent vivre. On voudrait crier. Bientôt on rattrape les traces de l’Aneto, qu’on reprend en sens inverse. Le portillon supérieur. Je commence à fatiguer, Lydie aussi. La grêle s’estompe. Bientôt ça y est il fait beau. L’orage est terminé. On va s’arrêter. On a pas mangé de la journée, occupés que l’on était à nos émotions. Nous grignotons un peu et bientôt on arrive au refuge. On a va pouvoir goûter à un repos bien mérité.
Le hasard du calendrier veut que Mike qui n’était pas présent a gravi cette arête plus tard dans la saison. Et aussi Camille un ami avec qui je randonne depuis 12 ans. On a partagé cette aventure à distance.
Conclusion sur l’ascension du Maldito course d’alpinisme en Espagne
Condition idéale pour faire l’arête : de la neige à partir du refuge, et pas de neige sur la crête. Toujours une histoire de compromis. On va dire que sur une année normale d’enneigement la bonne date serait vers le 15 juin. C’est une course très variée, avec de la marche sur sentier, sur grands blocs, sur glacier, un parcours d’arête, un peu d’escalade et des rappels. Une course où l’on ne s’ennuie pas !
Arête idéale pour les randonneurs qui aiment grimper, et qui aime les crêtés aériennes. Idéale aussi pour les grimpeurs qui aiment marcher. C’est une crête qui demande de la polyvalence et où on ne rencontre pas grand monde. Mais à faire par beau temps.
(1) ne croyez pas qu’il y a des agents de l’ordre en montagne. Un « gendarme » c’est une aiguille sur une crête, souvent sur la voie qui aboutit sur un sommet. Ce n’est pas un sommet (il ne porte pas de nom), et en principe on l’évite par la droite ou la gauche.
(2) on pourrait faire le choix d’amener les chaussons d’escalade et grimper cette partie en chausson. Mais cela fait du poids supplémentaire.
(3) Rimaye : intervalle entre la fin du glacier et le début du rocher. Ça peut poser problème, si la rimaye est importante. Parfois il faut un peut descendre de la neige pour ensuite remonter sur les rochers.
(4) rocher sommital : le rocher le plus haut du sommet, qui constitue pour les puristes le sommet qu’il s’agit de toucher.
Matériel utilisé pour l’ascension du Maldito course d’alpinisme en Espagne
MODELE | MARQUE | Le prix, le poids | Pour ce genre d’activité il faut privilégier le poids | Le prix, le poids Pour ce genre d’activité il faut privilégier le poids | |
PRIMO LINER GLOVE | chaleur | Oui | chaleur Oui | ||
SERIE 8000 TR75 | ARTIAGH | Pour bivouaquer | trop volumineux pour la course, c’était surtout pour porter la tente la veille, | Après cette course j’ai acheté un sac Altus (fabriqué en Aragon) un 45l qui aurait été plus adapté. Seul bémol (pas de poche intérieure dans la têtière. Je suis obligé de revoir mes habitudes de rangement. | Pour bivouaquer trop volumineux pour la course, c’était surtout pour porter la tente la veille, Après cette course j’ai acheté un sac Altus (fabriqué en Aragon) un 45l qui aurait été plus adapté. Seul bémol (pas de poche intérieure dans la têtière. Je suis obligé de revoir mes habitudes de rangement. |
LW 260 | CAMP | C’est un cadeau | je l’ai changé après cette course. Les mousses ne tenaient plus, et il était de travers. Mais je l’ai gardé 10 ans. | C’est un cadeau je l’ai changé après cette course. Les mousses ne tenaient plus, et il était de travers. Mais je l’ai gardé 10 ans. | |
VANOISE | CHARLET MOSER | le prix | Un piolet basique est suffisant pour ce genre de parcours | le prix Un piolet basique est suffisant pour ce genre de parcours | |
TK4 EXPEDITION | FALKE | Bon amorti prévient des ampoules | Oui | Bon amorti prévient des ampoules Oui | |
BOOSTER | FRENDO | Le prix | Oui | j’aurais pu prendre des plus légères, mais l’incidence est faible. Je n’ai eu besoin que de 4 dégaines. Les relais étaient assez rapprochés. | Le prix Oui j’aurais pu prendre des plus légères, mais l’incidence est faible. Je n’ai eu besoin que de 4 dégaines. Les relais étaient assez rapprochés. |
ON GO / UP300 / HINKING | GÉONAUTE | Le prix | oui c’est largement suffisant pour cette course. l’altitude est importante,elle est un des facteurs qui permettent d’identifier un sommet | Le prix oui c’est largement suffisant pour cette course. l’altitude est importante,elle est un des facteurs qui permettent d’identifier un sommet | |
SPITZ II JKT | HAGLÖFS | la qualité : légère, chaude, et pratique | Goretex 3 couches, je suis bien content de l’avoir amené. Elle m’a protégé des grêlons. Les poches au niveau de la poitrine permettent d’avoir des vivres de courses que tu peux attraper facilement pendant la course sans avoir à enlever ton sac. | J’ai toujours ma vieille goretex Millet que ma petite sœur m’a offert il y a 15 ans dont je me sers pour des courses faciles (elle protège toujours du vent mais pas de la pluie) | la qualité : légère, chaude, et pratique Goretex 3 couches, je suis bien content de l’avoir amené. Elle m’a protégé des grêlons. Les poches au niveau de la poitrine permettent d’avoir des vivres de courses que tu peux attraper facilement pendant la course sans avoir à enlever ton sac. J’ai toujours ma vieille goretex Millet que ma petite sœur m’a offert il y a 15 ans dont je me sers pour des courses faciles (elle protège toujours du vent mais pas de la pluie) |
MICROPORES | JULBO | Bon rapport qualité/prix | Bravo pour la marque qui vient de me remplacer des accessoires gratuitement. | Bon rapport qualité/prix Bravo pour la marque qui vient de me remplacer des accessoires gratuitement. | |
BOMBAY | LAFUMA | Léger | je suis rentré trempe avec | Je préfère les pantalons convertibles en short | Léger je suis rentré trempe avec Je préfère les pantalons convertibles en short |
HIMALAYA | MEINDL | Polyvalence | Très bien pour ce genre d’activité | Polyvalence Très bien pour ce genre d’activité | |
ODLO | par curiosité | inutile c’est du gadget mais ça égaye les soirées | Slip normal | par curiosité inutile c’est du gadget mais ça égaye les soirées Slip normal | |
ODLO | Très bien, aussi bien par temps chaud que froid. | Très bien, aussi bien par temps chaud que froid. | |||
BIONNASSAY | QUECHUA | prix, rapidité d’achat | oui, mais un poil trop chaud | Convient mieux au printemps, ou alors sans tente. | prix, rapidité d’achat oui, mais un poil trop chaud Convient mieux au printemps, ou alors sans tente. |
T2 ULTRALIGHT | QUECHUA | Prix | Zéro. j’ai pété un arceau. Le sympathique vendeur ne vend les arceaux que par lot etce, pour le tiers du prix de la tente. Donc je laisse tomber cette marque. | Malgré le nom du modèle tente un peu trop lourde(2,9 kg). C’est comme dans 1984, le roman de George Orwell, moins il y a à manger plus on a intérêt à trouver un joli nom aux choses. | Prix Zéro. j’ai pété un arceau. Le sympathique vendeur ne vend les arceaux que par lot etce, pour le tiers du prix de la tente. Donc je laisse tomber cette marque. Malgré le nom du modèle tente un peu trop lourde(2,9 kg). C’est comme dans 1984, le roman de George Orwell, moins il y a à manger plus on a intérêt à trouver un joli nom aux choses. |
SALEWA | peut importe le casque il faut en avoir un. Ça parait évident d’emblée, mais on voit tellement de choses. | peut importe le casque il faut en avoir un. Ça parait évident d’emblée, mais on voit tellement de choses. | |||
LOWE CAMP INTERALP | SALEWA | le prix | inconvénient : le poids | j’aurais pu partir avec des crampons plus légers, mais j’aime bien les crampons automatiques. Ils sont vite mis et et sont plus rigides. | le prix inconvénient : le poids j’aurais pu partir avec des crampons plus légers, mais j’aime bien les crampons automatiques. Ils sont vite mis et et sont plus rigides. |
PRO ICE REGULAR | SALOMON | Cramponnable | Pour cette activité il faut des chaussures bien rigides pour la marche d’approche, puis pour la grimpe (pour tenir sur un graton il faut que la chaussure fasse corps) | Cramponnable Pour cette activité il faut des chaussures bien rigides pour la marche d’approche, puis pour la grimpe (pour tenir sur un graton il faut que la chaussure fasse corps) | |
À DOUBLE 8.6 | SIMOND | Rapidité d’achat | corde légère et à la fois suffisante pour ce genre d’activité | C’est la bonne longueur pour les rappels. | Rapidité d’achat corde légère et à la fois suffisante pour ce genre d’activité C’est la bonne longueur pour les rappels. |
TRAIL LITE T | THERMAREST | inventeur du concept | j’y dors comme à la maison | Service après-vente de la marque de grande qualité. Fabriqué en Europe. | inventeur du concept j’y dors comme à la maison Service après-vente de la marque de grande qualité. Fabriqué en Europe. |