Antoine MARTIN-COCHER fondateur de U MUVRINU Randonnées nous raconte son expérience de randonnée en Islande entre la lave et la glace.
Information randonnée en Islande le pays des volcans
Date :
3 juillet 2014 – 17 juillet 2014
Quand partir en randonnée en Islande :
L’Islande réserve quelques particularités comme la durée des journées en hiver qui peut varier d’environ 21 heures au mois de juin ce qui est plus favorable pour pouvoir faire des randonnée contre seulement 4h au mois de décembre. Le mois d’août est la période la plus chaude de l’année. Ces informations sont importantes à prendre en compte pour pratiquer des randonnées. Entre le mois de juin et le mois d’août, les nuits sont très courtes, la lumière du jour est donc prolongée et les températures restent douces.
Lieu :
Islande ; Reykjavik, péninsule reykjane, Drangajokull (fjord nord ouest), Vatnajokull (glacier sud est)
Comment s’y rendre :
De paris, L’Islande est accessible en avion en vol direct. Il y a également des possibilités de faire une première partie du voyage en train au départ de Lyon ou de Strasbourg par exemple ; et de faire la seconde partie en avion. Pour se rendre à Reykjavik il y a plusieurs possibilité de moyen de locomotion en partant de l’aéroport comme : la location de voiture, le transfert en bus , mais également une possibilité de prendre les minibus, les transport public, les taxis ou des chauffeurs privés.
Et c’est là que le bât blesse : location de 4×4, environ 1500 euros pour les deux semaines, auxquels il faut rajouter les hectolitres d’essence… on a du faire au moins 5 ou 6 pleins à 100 euros.
Le 4×4 est vraiment obligatoire pour aller partout et surtout pour pouvoir faire des randonnée.
Participants :
Alex, José, Seb et Antoine, membres d’un club universitaire bien connu sur Grenoble, passionnés entre autre de spéléo, alpinisme, escalade, ski de randonnée et j’en passe. En 2012 nous avons contribué à l’ouverture des premiers sites d’escalade en Tunisie.
Où dormir en Islande durant un séjour randonnée en Islande :
Nous avons alterné entre les bivouacs sauvages à côté des aéroports, le confort des « emergency shelters » que l’on rencontre un peu partout sur l’île, et l’emplacement confortable de bivouac du refuge de Kverkfjoll. Le prix d’une nuitée de bivouac est d’environ 1500/2000 Couronnes soit dans les 10euros.
Où se restaurer/où se réapprovisionner durant un séjour randonnée en Islande :
Pour l’alimentation ; les magasin Bonus, c’est le moins cher et y’en a partout. Pour l’alcool (très règlementé) c’est les magasins vindubin. Les prix dans les bars sont sensiblements les mêmes qu’en France. La nourriture est assez onéreuse dans les restaurant.
Les bars où nous avons fait alte proposaient du wifi gratuit ainsi qu’une multitude de prises pour recharger nos multiples appareils électriques ; frontales, appareils photo, téléphones…
Office du tourisme d’Islande :
Le site est : VisitIceland.com
Caractéristiques de l’Islande :
Le projet initial était un voyage spéléo, visant à visiter les grottes volcaniques, ainsi que les grottes de glace du Vatnajokull, tout en adjoignant une partie de randonnée en Islande. Au final assez peu de verticalité.
Les environnements rencontrés sont de 3 types :
- les fjords, verdoyants et humides
- les plaines volcaniques ; des déserts de cendres pulvérulentes, parfois recouvertes de mousses
- les glaciers ; gigantesques et enneigés
A cela s’ajoute un élément caractéristique des zones d’activité volcaniques : les zones de géothermalisme, caractérisées par des émanations de souffre, de boues colorées et des torrents d’eau chaude.
Détail du séjour randonnée en Islande :
Région | Quoi | Nuit | ||
Jeudi | 03-juil | reykjavik | Trajet | aéroport, bivouac |
Vendredi | 04-juil | reykjavik | Spéléo | shelter |
Samedi | 05-juil | hveragerdi | rando | bivouac |
Dimanche | 06-juil | borganès | spéléo | bivouac |
Lundi | 07-juil | drangajokull | rando/alpi | piscine reykjafjordur |
Mardi | 08-juil | drangajokull | rando/alpi | shelter skorardalur |
Mercredi | 09-juil | drangajokull | rando/alpi | bivouac |
Jeudi | 10-juil | akureyri | tourisme | bivouac |
Vendredi | 11-juil | Askja | rando | bivouac au refuge |
Samedi | 12-juil | Kverkfjoll | rando/alpi | bivouac au refuge |
dimanche | 13-juil | Kverkfjoll | rando/alpi | bivouac au refuge |
lundi | 14-juil | Skaftafelljokull | trajet, tourisme | bivouac |
mardi | 15-juil | hveragerdi | trajet, spéléo | shelter |
mercredi | 16-juil | reykjavik | Visite | levé 16h (on s’est couché à 7h du mat) |
jeudi | 17-juil | reykjavik | Visite + Trajet | 1h00 du mat dans l’avion |
Quoi d’autre dans les environs :
Tellement de choses à voir, on a quand même fait le tour de l’île ! On y reviendra plus tard mais finalement il vaut mieux se concentrer sur une zone géographique restreinte, dans notre cas, c’est un bon premier contact.
On ne peut que recommander d’aller faire un tour dans les tubes de lave, facilement accessibles à pied, avec une bonne frontale c’est toujours mieux.
Bibliographie :
Très peu d’informations en amont du projet, toute la littératures/topo/cartes se trouve sur place (note, certaines cartes peuvent être trouvées dans les librairies spécialisées en France, le prix est identique), de nombreuses librairies à reykjavik, attention les prix peuvent varier sensiblement entre deux magasins !
- cartes
- topo spéléo sur les lava caves
- topo de rando
- diverses brochures et plans disponibles un peu partout
Vous trouverez une multitude d’information sur l’Islande avec le guide de voyage Lonely Planet.
Liens Internet :
La location de véhicules (il faut un 4×4 adapté aux F roads pour aller partout).
La météo (qui est assez changeante, par là j’entend des nuances de mauvais temps).
L’état des routes (c’est là que ça devient intéressant
Map : carte de l’Iceland
Randonnée en Islande de la lave à la glace au pays des volcans.
Prologue
Jeudi 3 juillet 2014 23h30, arrivée à Keflavik, l’aéroport qui fait face à la ville de Reykjavik, il fait jour, le ciel est couvert, un fort vent balaie les champs fleuris de superbes lupins qui nous accueilleront pour passer la nuit.
On organise nos 100kg de matos dans nos divers sac pour passer une nuit finalement assez courte ; vent, pluie, hordes de touristes espagnols déferlant sur le parking. On divaguera tant bien que mal jusqu’à 10h du matin où le 4×4 réservé sur un site par José nous sera enfin remit.
Ouf ! tout rentre, il reste même un peu de place pour…rien…on se met en route pour Reykjavik pour acheter les topos de spéléo, randonnée et autres cartes, ainsi que les vivres nécessaires à notre périple. Le temps d’un restau indien (oui…) où nous faisons le point et établissons notre feuille de route, et c’est parti pour l’aventure !!!
Part I. Prisonniers des laves d’Islande
On attaque avec le petit livre rouge, direction les champs de lave à l’Est de Reykjavik, nous tâtons les premières pistes de gravier, ça roule plutôt bien, nous parvenons sans peine à Leioarendi, la première grotte de lave à visiter ; il y a un minibus sur le parking, et un balisage part dans les champs de lave, c’est plus facile que le vercors !
Nous croisons alors un groupe et leur guide, notre équipement fait tache ; ils sont simplement équipés de frontales type « tikka », alors que nous sortons nos seyantes combinaisons de spéléo et nos Scurions à 500 euros… Une petite discussion avec le guide nous apprend que les grottes de lave sont en fait très accessibles car se développant à l’horizontal et que les plus grosses cavités ont tendance à être privatisées et aménagées pour le tourisme (« zut ! flûte ! »). Cette première grotte est finalement assez courte, les galeries sont vastes, vitrifiées, la roche prend déjà des teintes peu communes.
(photos supplémentaire à découvrir sur le site D’antoine MARTIN-COCHER )
On enchaîne, quelques centaines de mètre plus loin avec Floki, nous ne mettrons pas loin de 2h pour la trouver dans l’uniformité lénifiantes de ces immensités magmatiques. (réellement ça ressemble à une mer de cailloux noirs, poreux et coupants, empilés les uns sur les autres et agrégés par une jolie mousse verte). Cette grotte est un petit réseau qui se développe sur environ 600 m dans toutes les directions et offre toute une série d’accès, engagement 0 donc mais un dédale extrêmement ludique.
Rofarhoshellir
Après une nuit dans un refuge (les petites maisons rouges dans les plaines), nous prenons la route d’Hveragerdi, au passage nous en profitons pour aller toucher le fond de Rofarholshellir, un superbe tube de lave qui se subdivise en deux immenses galeries, nous remontons les coulées de lave dans des galeries aux teintes d’émeraude, de grenat et d’améthyste. Nous y croisons des Français.
Pour faire un break avec tous ces paysages souterrains, nous jouons la carte du thermalisme et partons pour les sources chaudes de Reykjadalur.
La météo est mitigée, toujours un fort vent et une petite bruine, mais ça ressemble déjà plus à l’Islande des magazines ; de belles prairies verdoyantes où s’ébattent de très jolis moutons au milieu des résurgences sulfurées multicolores, le paradis ! En plus y’a des filles qui se baignent nues dans la rivière ! Après 1h30 de marche à subir les éléments, pause bière et ablutions dans ce charmant petit ruisseau. (Note pour plus tard : la chaleur ne vient pas de l’amont mais du sol, attention aux petits geysers sournois…).
Retour à Hveragerdi pour se recharger au bar, un petit passage photo dans les serres abandonnées (c’est la ville qui allie géothermie et culture sous serre).
Stephanshellir et Sturtshellir
Une crevaison et une nuit plus tard, on remet ça, direction Borganès (on remonte vers le Nord pour ceux qui ont suivi), mais on fait un petit crochet pour aller visiter Stephanshellir et Sturtshellir, deux grosses cavités de la région, l’alignement des cavités et du volcan est saisissant. La surface de cette plaine volcanique est parsemée de cratères béants qui sont tout autant d’entrées des fameux tubes de lave, les crevasses et fissures qui lézardent à la surface sont saisissants, José glissera dans une de ces fissures et se rattrapera in extremis !
Ces deux cavités ont la particularité d’être plus fraîches que les précédentes, ainsi elles sont parfois engorgées de neige et de glace ! On se rapproche de notre but ultime…la spéléo glaciaire !
Part II. Voyage au bout de la Terre d’Islande
Comme prévu deux jours plus tôt, nous embrayons sur un « détour » par les fjords du Nord avant d’aller retrouver le fameux Vatnajokull.
Cette fois le but est de traverser le Drangajokull, un glacier juché au sud du Hornstrandir, pour gravir le sommet qui s’y trouve et admirer les « ice cauldrons », des marmites bouillonnantes de glace fondue.
Vallée glaciaire de Kaladon en randonnée en Islande
Tout commence par l’approche en 4×4 où nous remontons la vallée glaciaire de Kaladon, on dirait qu’on conduit sous le niveau de la mer, des nappes d’une eau marron, viennent se méler aux eaux verdoyantes de l’océan.
Il est 17h, on pense revenir le lendemain ; traversée en ligne droite jusqu’à Reykjafjordur, et retour en contournant par le Nord et Skoradalur.
Du parking nous remontons à vue vers le glacier, en suivant de vagues kairns en rive droite orographique, quelques nuages mais le temps est découvert. 2h après nous sommes à l’attaque du glacier, 1h plus tard nous sommes dans le brouillard et la neige…
S’ensuivent 4h de randonnée à la boussole, Alex a été impressionnant sur ce coup-là, et Seb a fait des merveilles avec le GPS de son smartphone ! Vers minuit nous abandonnons l’idée de faire le sommet, à 1h du matin nous arrivons de l’autre côté du glacier, en amont de Reykjafjordur, cette partie est en glace vive, le ciel est bas et lourd, il pèse comme un couvercle.
Références cinphiles
Par hasard, nous descendrons rive gauche (du torrent cette fois), ce qui s’avèrera être un choix aussi fortuit que judicieux car de gros affluents ne tardent pas à rejoindre la rivière rive droite. A partir de là il nous faudra environ 3h de marche pour rejoindre Reykjafjordur, 3h à couiner dans la pénombre et l’humidité, chacun de nos pas s’enfoncent dans 10 cm de mousse spongieuse, les kairns noirs se discernent mal dans le brouillard, l’itinéraire semble inexistant.
Pour les cinéphiles ça ressemble au marais des morts dans le Seigneur des Anneaux. La délivrance arrive à 4h, ou nous sommes accueillis en fanfare par les sternes arctiques, nous prenons un bain chaud et occupons les vestiaires de la piscine pour la nuit, l’ambiance est pour le moins humide.
Réveil vers 11h, normal, les gérantes du site nous taxent de quelques billets, c’est normal, c’est leur métier, et nous disent qu’elles nous ont vu (nous baigner à poil) de bon matin grâce aux piaillements des sternes. Il fait beau, on peut apercevoir notre objectif de la veille, finalement une dizaine d’heures de marche pour faire la moitié du chemin prévu !
Mais quelle randonnée ; le décor de fjords est à tomber, un sentiment d’isolement rarement atteint, tout est beau, il y a de l’eau à profusion (ça tombe bien parce qu’on a plus grand chose à manger). Cette partie est suffisamment balisée pour qu’on ait une idée du cheminement global. Nous rejoignons en fin de soirée un refuge penché. D’après la carte il reste une petite quinzaine de kilomètres pour le lendemain, l’affaire de quelques heures somme toute ; nous nous endormons penchés et le cœur léger.
Erreur d’interprétation durant notre randonnée en Islande
7h30, je me réveille en sursaut, je viens de me rendre compte que l’échelle n’est pas la bonne… ce n’est pas 15 kilomètres mais 30 qu’il reste à parcourir, et 10 de plus sur la route qui ramène à Kaladon… et les autres qui dorment…
Lever officiel à 9h30, j’informe mes camarades du « changement » de plan, le chien d’Alex avait remarqué lui qu’il restait 30 bornes et non 15 s’était bien gardé d’anéantir nos rêves.
Cette fois c’est parti ; on longe notre joli fjord (accessible en bateau), parfois l’itinéraire est évident, d’autres fois non, après 4h nous arrivons face à l’ultime vallée à franchir, elle est terminée par le glacier et d’innombrables cascades plus majestueuses les unes que les autres, le paradis des glaciéristes probablement.
De là où nous sommes nous discernons au loin la raide piste que nous devrons emprunter, elle est encore enneigée, c’est à se demander quand ils l’utilisent (mais la réponse va venir, ne vous inquiétez pas). Nous choisissons de tirer tout droit, en faisant fi des vagues indication de notre carte touristique au 1/100000e. Le premier gué est court et aisé, nous marchons ensuite dans un joli champ sans cailloux, d’énormes oies tournent au-dessus de nos têtes, attendant patiemment notre trépas pour se sustenter.
Plateaux enneigés
Au pied de la piste reste un gué à franchir, et pas des moindres. Seb passe à la première tentative, je franchi deux petites branches, sans soucis, je fais un pas dans la plus grosse ; j’ai de l’eau ras le caleçon, ça ne passera pas… je me retourne et je me prends un paquet d’eau qui me trempe jusqu’en dessus de la ceinture. Après quelques tergiversations je finirai par trouver une zone permettant de rejoindre l’autre rive, je me ferai néanmoins chasser sur 2 bons mètres, les pieds n’apprécieront que moyennement ces cailloux pointus et l’eau gelée…
Au sommet de la piste il ne reste plus qu’à franchir un immense plateau enneigé, et c’est là que le brouillard fait son grand retour !
Quelques heures à divaguer sur ces plateaux avant de trouver un lac caractéristique repérable sur la carte à partir duquel nous redescendrons aussi sec jusqu’au rivage.
Enfin, c’est ce qu’on croyait, il reste deux torrents conséquents à franchir (et on ne les voit que lorsqu’on y arrive, ah oui ; sur notre carte les cours d’eau n’étaient pas reportés…), les plus joueurs tenteront un passage à gué, Alex et moi préférons faire un détour par les ponts de neige en amont.
Fin de l’escapade randonnée en Islande
22h, nous touchons la route ! comble de chance des Allemands ramènent Seb et Alex au véhicule, nous évitant ainsi les 10 bornes de route bonus, je garderai de cette escapade de 3 jours une insensibilité des orteils pendant une dizaine de jours… Et comme d’habitude, dès qu’on sort d’une telle aventure, on a déjà envie d’y retourner !
Mes derniers pourcents de batterie du téléphone me permettent d’apprendre que l’Allemagne a littéralement éclaté le Brésil (7-0), les Allemands avec qui nous partageons une bière ne veulent pas me croire !
Interlude touristique & musicale
Une semaine s’est écoulé, d’un commun accord on lève le pied, l’occasion de faire la route tranquillement jusqu’au Vatna, tout en faisant un peu de tourisme.
Nous redescendons donc de nos Fjords du Nord-Ouest pour aller à Akureyri, notre mission principale sera de chercher un Vindubin car on est en panne sèche de bière. On enchaîne direction Myvatn, petit crochet par un site géologique tout à fait touristique et par une curiosité géologique enfin, pas pour ce pays : Grotadja.
Basiquement il s’agit d’une faille avec de l’eau chaude dedans, la particularité est que cette eau n’est chaude que depuis les années 70, suite à une activité sismique intense (plus intense que la moyenne on va dire).
Un air de Cap d’Agde en Islande
L’autre particularité, non géologique cette fois, est sa fréquentation par des baigneurs bien, tendance naturiste. Et pour finir en beauté notre ami Seb s’empresse de sauter dans l’eau alors que je dis « attention Seb, les rochers sont coup… ». BOOM ! une belle entaille dans le pied plus tard, avec du sang qui gicle partout, nous reprenons la route qui nous mènera au fameux glacier, non sans avoir stéristrippé notre malheureux ami.
On dort vite fait sur une piste, le lendemain on visite Askja et le lac Viti, le plus profond d’Islande, une langue de glace invite à traverser… Dernier bain du séjour dans le cratère au bord du Viti, une eau bleutée à 22°, on se fait rouster par les graviers soulevés par le vent, puis on redécolle pour Kverkfjoll !!!! Enfin !
Installons l’ambiance musicale, avec cette petite merveille de la francophonie que nous découvrîmes à Akureyri : « Parlez-vous Français », nous fredonnerons cet air enjoué tout au long des parties 3 et 4 !
Part III. De la glace dans le gaz d’Islande
Ishellir ! La grotte de tous les magazines ! Explorée sur plusieurs kilomètres il y a quelques années !
(Comme on l’aura déduit il s’agit d’une grotte « shellir » de glace « ice » ?)
On arrive à l’entrée… elle est effondrée, c’est l’été, ça fond, on entend du bruit à l’intérieur, on se regarde…bon bah c’est mort.
Mais non ! d’après les sources, rares mais variées que nous avons, il existe plusieurs entrées, et c’est ainsi que nous partons à la recherche de deux trous dans l’immensité blanche et crevassée. Bonne chance !
Nous remontons encordés dans la glace vive en rive gauche, le temps est dégagé, plus nous prenons de « l’altitude », plus l’immensité du Vatna se dévoile, au petit verrou nous n’allons pas plein sud mais continuons la remontée Sud/Sud-Est, les pics rocheux s’offrent à nous laissant imaginer de belles lignes pour l’alpinisme, quelques centaines de mètres plus loin, une raide montée nous permet de recoller avec l’itinéraire « classique ».
Nous arrivons au « sommet » dans le froid et le brouillard, quelques rafales intermittentes laissent entrapercevoir le bord du glacier. Après un petit casse-croûte, nous reprenons la descente, toujours à la recherche des fameuses « upper entrances ».
Nous passerons plusieurs heures à nous égayer dans les séracs pour se défouler de la frustration de cet hiver pourri pour la cascade de glace !
Le refuge lors de notre randonnée en Islandaise
Nous faisons chou blanc, rentrons au refuge et redemandons des informations, la charmante gardienne du refuge nous éconduira une fois de plus !
Grâce à un réseau 3G intermittent, nous récupérons quelques infos supplémentaires ; de vagues descriptifs, il faut aller voir plus loin. Le lendemain nous nous dirigeons donc sur Hveradalur, la vallée géothermale juchée au sommet du glacier, tel un phare surplombant l’étendue gelée.
Remontée au verrou de la veille, Seb et moi prenons la glace, Alex et José la terre ferme en passant au niveau de la passerelle emportée à la sortie d’Ishellir, on arrive quasiment en même temps. A partir de là on attaque une longue traversée à flanc, pour déboucher dans le bas de la vallée, on enchaine par une raide pente neigeuse, puis une raide pente de boue sulfurée multicolore.
Au creux de la vallée on voit de nombreuses émanations sifflantes, et en dessus de nous, dans la neige, un creux fumant se dessine !!! Vu de plus près il s’agit d’un trou immense d’une trentaine de mètres de diamètre, et tout autant de profondeur.
Après un débat technique sur l’accès pour descendre, et l’absence de glace vive, nous mettons en place un (ou des) corps morts de compète pour faire descendre Alex dans cet antre qui a des allures d’entrée glaciaire du Styx (visibilité quasi nulle à cause des vapeurs).
Alex descend, prend pied sur un cône de neige une quinzaine de mètres plus bas, et en fait tout autant à pied. Après un petit tour en rond au fond, il apparaît que… ce n’est pas là…
La cavité se referme, elle semble n’exister que du fait d’un jet de vapeur au fond.
Retour sur le glacier d’Islande en randonnée
On continue le périple, mais le temps se dégrade rapidement. Nous allons jusqu’à un petit pic qui accueille une station météo, en dessus du lac qui ne figure pas sur toutes les cartes et nous rebroussons chemin devant le froid, les chutes de neige abondante et la visibilité inexistante. Après la neige, la pluie, nous traversons rapidement le glacier, pataugeons dans le mélange de cendres/glace/cailloux en bordure de glacier et nous nous essorons dans la voiture.
Le lendemain matin, en quittant le refuge, nous croisons des américains qui ont traversé le glacier en ski, en une semaine à cause du mauvais temps, et la ranger du parc à qui nous expliquons notre périple de la veille et demandons conseils pour notre prochaine venue, la réponse est toujours la même « don’t go in ice caves »…
Interlude touristique en 4×4
14 juillet, le jour de la route ! Retour à la civilisation, quelques heures de F roads, des passages à gué sympa, nous devons relier la côte Est pour laisser Seb qui doit prendre le bateau pour d’autres contrées (ou alors il a passé 2 semaines à se faire masser les pieds par de belles petites islandaises).
On enchaîne par une longue route, la route principale, on passe à Jokullsarlon, le fameux lac où dérivent vers l’océan des chutes de sérac, le tout dans une volière de sternes arctiques, nous apercevons un phoque en train de pêcher (ce n’est pas impressionnant).
Nous dormons quelques dizaines de kilomètres plus loin, au pied du Skaftafeljokull, le fond de l’air est frais !
Le lendemain pendant que certains envisagent d’aller grimper sur des séracs à la dérive alors qu’il pleut, je suis un peu blasé, j’ai oublié mon pantalon d’alpi et mes collants à Kverkfjoll… ça commence à faire cher le voyage pour pas faire la spéléo et les photos que je voulais…
J’essaie de raisonner mes camarades comme quoi ça va être nul, mais ils se préparent quand même, la pluie battante les dissuadera finalement et nous reprenons la route pour rejoindre la zone de notre premier jour, près de Reykjavik avec une idée en tête, et pas des moindres. Nous jetons un œil à la très touristique chute de Selfoss.
Part IV. Voyage au centre de la terre Islandaise. Le Grand Final
La dernière étape, pour moi c’est un peu le all-in du séjour ; on a fait plein de trucs cool, c’était très beau mais pas majeur, on pinaille certes, mais quand même !
Le plan consiste à descendre dans la chambre magmatique d’un volcan, curiosité unique au monde car dans un cas d’éruption habituelle, la lave se solidifie et bouche le cratère, dans ce cas il semble que la lave soit partie autrepart durant l’éruption, rendant la cavité accessible et intéressante, tellement intéressante que l’endroit est un site touristique majeur.
L’accès se fait traditionnellement grâce à une nacelle de laveurs de carreaux, dans le cadre d’une excursion à la demi-journée pour la modique somme de 270 euros par personne, mais attention, pour ce prix-là on vient vous chercher à l’hôtel !
Visite de nuit
Comme nous n’avons pas d’hôtel, mais des cordes statiques et tout le matos de spéléo, nous optons pour la visite « old school », c’est à dire de « nuit ». On prépare les cordes, notre matos, il faut être discret, à 1h nous sommes à la station de ski et nous commençons une marche bien balisée vers le cratère après quelques vérifications sur Google Maps. (Si vous ne voulez pas marcher, vous pouvez vous faire déposer en hélico).
Il est 2h30, nous sommes à l’entrée du cratère, une légère bruine (du beau temps pour le pays) nous pousse à nous dépêcher d’installer nos 120 mètres de rappel sur la structure métallique de l’élévateur, il nous faudra 3 cordes, donc deux passages de nœuds à gérer.
Comme à son habitude, Alex « s’élance » dans le vide en premier, je pars en second, je galère au premier passage de nœud, je galère au second, un peu moins, même avec la technique il faut vraiment tout donner ! Je passe le second nœud, je vois Alex au fond, il semble assez proche, je vois la lumière de son appareil photo… en fait non ; il reste 40 m, ce que je prends pour la led de l’appareil est sa Scurion (1400 lumens).
Forte émotion lors de notre randonnée Islandaise
José nous rejoint en bas, nos frontales de compète compense le fait que les projo sont éteins, nous admirons la gigantesque salle aux couleurs surnaturelles, la prise de conscience d’être au centre d’un géant qui abritait une fournaise plusieurs millions d’années est grisante.
Après une longue séance photo, il est l’heure de partir, 120m à bout de bras, il faut environ 25 minutes pour remonter, par personne ! Mais rassurez-vous, les nœuds passent beaucoup mieux en montée.
Epilogue
Mercredi 16 juillet, 7h du matin, nous arrivons à notre petit refuge, satisfaits de notre « croix » du jour !
16h, c’est l’heure de se lever, on plie le camp et on part visiter Reykjavik, pas grand-chose à voir en fait, à part des pubs, des magasins de souvenir et des agences de tourisme. On s’envoie un fish&chips et on décolle pour l’aéroport, entre temps on cherche un endroit pour se laver mais on trouve pas… ça fait une semaine pour certains !
Jeudi 17 juillet, 1h30, on embarque après avoir fait le plein de mignonettes au DutyFree, de quoi passer un agréable voyage/nuit. Le voyage offre une vue splendide, avec un soleil de minuit qui ne se couche jamais et enflamme l’horizon jusqu’à notre arrivée à l’aéroport d’Orly.
Pour conclure
Nous aurons pu faire beaucoup de choses intéressantes, voir des paysages époustouflants et vivre des moments exceptionnels lors de notre randonnée en Islande. Un petit regret toutefois que ces choses, aussi plaisantes aient-elles étés, soient à des lieux de ce que nous espérions.
Le budget pour les deux semaines fut d’environ 1300/1500 euros, ce qui est assez élevé (gros frais liés au 4×4), ce voyage va donc devoir s’amortir sur la durée ; maintenant que nous avons « défriché » les lieux, il ne nous reste plus qu’à venir à une période propice pour pouvoir enfin explorer Ishellir (dont nous avons finalement localisé les entrées). Mais quelle option choisir pour accéder au site, enneigé jusqu’en juin…
- Traversée en ski de rando/pulka ?
- Hélicoptère ?
- « Super jeep » ?
- Chiens de traineau ?
- Motoneige ?
Ce qui est sûr c’est que nous retournerons pour revoir ces beaux paysages d’Islande !
Matériel utilisé lors du séjour randonnée en Islande
Équipement technique utilisé durant le séjour randonnée en Islande
CATEGORIE | NOM DU MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX | EST-CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
CHAUSSURE | nepal evo | LA SPORTIVA | polyvalent, cramponable, étanche | plus tellement étanches… | les mêmes, neuves |
PIOLET | sarken | PETZL | polyvalents | Toujours un peu lourds, mais adaptés | les mêmes |
PIOLET | quark | PETZL | polyvalents | Rien à redire | les mêmes |
BAUDRIER | corax | PETZL | polyvalent | Rien à redire | les mêmes |
MOUSQUETON | attache 3D | PETZL | légers et agréables | Rien à redire | les mêmes |
POULIE | mini traction | PETZL | pour secours crevasse | Pas utilisé | micro traction ou ropeman |
SANGLE | st’anneau | PETZL | léger et polyvalent | J’en ai pris trop | j’en prendrais moins |
MOUSQUETON | oz | BLACK DIAMOND | léger | Parfait | les mêmes |
BROCHE A GLACE | express | BLACK DIAMOND | légeres et agréables à brocher | On en a vissé 1 sur les 18… | pourquoi pas essayer les nouvelles petzl alu |
CASQUE | vector | BLACK DIAMOND | léger, confortable | super, dommage que la calotte plastique garde la trace du moindre impact | le même |
CORDE | dry cover, 8,5mm | BEAL | léger | ok, elle a pris une sale couleur avec les cendres qui se mêlent à la neige sur le vatna | la même |
MONTRE | vector | SUUNTO | prix raisonnable, multifonction | rien à redire, si ce n’est l’altimètre qui est parfois très sensible aux changements de pression (fréquents ici!) | passerais bien sur un modèle avec cardio |
LAMPE FRONTALE | nao | PETZL | surpuissant, très léger | quelques bugs à cause du froid (pas pendant ce trip) | la même |
Matériel de bivouac utilisé durant le séjour randonnée en Islande
CATEGORIE | NOM DU MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX | EST-CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
SAC A DOS | guide 40+ sl | DEUTER | volume adapté à l’alpin, bonne accessoirisation | un peu lourd, pas toujours confort si on a pas bien organisé le sac, l’ouverture par le bas est toujours un régal | à tester les ubics de millet |
SAC DE COUCHAGE | spirit 14 | SALEWA | peur d’avoir froid (c’est un -14) | j’ai eu trop chaud, prend trop de place dans le sac | trouver un sac plus léger et moins volumineux qui fasse du -5 |
RECHAUD | pocket rocket | MSR | léger, compact, efficace | rien à redire | pourquoi pas teste run jetboil |
POPOTE | titane | MSR | léger, compact, la bouteille de gaz 250g tient dedans | rien à redire | jetboil? |
SAC DE VOYAGE | duffel 90L | THE NORTH FACE | grand volume, robuste, bretelles | parfait, le style baroudeur à l’aéroport! | prendre un plus gros encore |
TAPIS DE SOL | trail lite | THERMAREST | léger, confortable | toujours au top, jamais crevé | le même |
Vêtement utilisé durant le séjour randonnée en Islande
CATEGORIE | NOM DU MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX | EST-CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
VESTE | MILLET | étanche, robuste | parfait, dommage que je l’aie oublié au refuge de kverkfjoll | la même | |
VESTE IMPERMEABLE | radikal jkt | MILLET | veste très technique, ajustée, orange pour être vu de loin | plus aussi orange qu’autrefois, mais toujours efficace car entretenue avec soin (nikwash/ patch gore tex) | la même, une micro doudoune patagonia aurait suffit |
DOUDOUNE | down alpine jkt | MILLET | confort et chaleur, douceur psychologique après l’effort | super confort, compact, légère par rapport au volume, je regrette vraiment d’avoir pris un si gros duvet, c’est aussi un super oreiller | |
BATON DE RANDONNEE | trail | BLACK DIAMOND | ancien modèle, avec les boules en bas des grips | plus de 2000 bornes avec, j’ai changé les pointes vers 1700 | on doit pouvoir trouver plus léger pour de l’approche, mais rien à ajouter |
CHAUSSETTE | trek light | XSOCKS | léger, confortable, durable | pas de mauvaise surprise | j’aurais du prendre les hautes (ski rando) |
VESTE SOFTSHELL | ultimate hoody | MAMMUT | confortable, super finition | plus vraiment « windstopper » depuis le temps | vieillissante, à remplacer par |
GANT | MAMMUT | agréables et chauds | jamais d’onglées avec | ||
LUNETTE | dirt zebra | JULBO | monture adaptée à mon visage, versatile | le mauvais temps habituel fait qu’il n’y a pas besoin des verres 4 iridium, au contraire l’augmentation du contraste est bienvenue | |
PANTALON | durable pant | MILLET | pantalon de tous les jours, robuste comme son nom l’indique, pour la rando et la spéléo | pas déçu, relativement chaud, j’ai pu faire quelques courses en altitude avec dans les Ecrins | le même |