Encordement sur glacier en alpinisme : comment être en sécurité ?

par Outdoor Fix
encordement sur glacier

Vous rêvez de traverser des glaciers en crampons, de naviguer entre des crevasses et d’atteindre des sommets qui s’élèvent au-delà de 3 000 mètres ? 

Les glaciers sont bien souvent la barrière qui sépare les randonneurs des alpinistes.

C’est pourquoi l’apprentissage de la marche et de l’encordement sur glacier constitue le premier pas vers le monde de l’alpinisme. 

En ce qui concerne l’encordement, il existe plusieurs techniques. Si vous êtes débutant, il est préférable de vous concentrer sur une technique bien maîtrisée plutôt que de vous éparpiller. Pour cela, participer à une école de neige avec un guide ou dans un club de montagne est une étape incontournable. 

Mais plus important encore, pour gagner en autonomie, vous devez comprendre les risques, apprendre à les identifier et connaître les mesures adéquates pour les réduire.

Dans cet article, nous verrons concrètement comment s’encorder sur glacier de manière simple, mais surtout à quoi cela sert et pourquoi votre sécurité sur glacier ne se résume pas à la question de l’encordement.

Cet article ne saurait remplacer l’expérience et l’apprentissage acquis lors d’un stage pratique avec un guide de montagne professionnel ou un encadrant bénévole formé au Club alpin français.

Pourquoi s’encorde-t-on sur un glacier ?

encordement sur glacier

Sur un glacier, les alpinistes s’encordent en raison de 2 risques :  

  • la glissade (ou le dévissage) d’un des membres de la cordée ; 
  • la chute dans une crevasse. 

Voyons ces risques plus en détail…

S’encorder, c’est bien ; mais éviter de tomber, c’est mieux

Sur un glacier, on s’encorde pour pouvoir sortir une personne d’une crevasse ou pour pouvoir endiguer la chute d’un des membres de la cordée. 

Mais l’idéal, c’est évidemment de tout faire pour ne pas tomber. 

C’est pour cette raison qu’il est essentiel d’apprendre à marcher avec des crampons (ce qu’on appelle le cramponnage). Cela s’apprend lors d’une école de neige et vous permettra de maîtriser le B.A.-BA de la marche sur glacier avec des crampons, mais aussi l’encordement, l’arrêt sur neige avec un piolet ou encore la fabrication d’un ancrage dans la neige…

Vous l’aurez compris, apprendre à cramponner est la condition sine qua non pour réduire le risque de glissade. 

Et évidemment, il faut aussi avoir des crampons bien affûtés ! Si vous récupérez une paire de crampons de seconde main pour débuter l’alpinisme, pensez à les faire affûter par un professionnel. Cela vous permettra d’évoluer en sécurité. L’affûtage des crampons à la main est possible, mais très fastidieux. Il est souvent nécessaire de les faire affûter par un professionnel pour qu’ils retrouvent leur accroche des premiers jours. Vous pouvez retrouver ici les services d’Outdoor Fix sur l’affûtage des crampons. 

Apprendre à lire un glacier pour éviter les crevasses

Une fois le cramponnage maîtrisé, il faudra apprendre à lire les glaciers pour éviter de tomber dans une crevasse. Voici les 4 grandes situations auxquelles vous pouvez être confronté : 

Les crevasses sont visiblesLes crevasses sont recouvertes de ponts de neige
Glacier très crevasséLe risque est faible. Vous pouvez voir facilement les crevasses. Mais elles sont grandes et vous devrez donc les contourner.Le risque est élevé. Si les ponts de neige sont trop fins ou si la neige est trop molle, vous risquez de passer à travers. Attention donc à l’horaire et aux conditions de la saison.
Glacier peu crevasséIl y a peu de risques, car les crevasses sont visibles et petites : vous pouvez les enjamber facilement.La neige cache des crevasses de petite taille. Veillez à respecter l’heure de retour au refuge et à vous renseigner sur les conditions auprès du gardien.

Voici un exemple pour rendre les choses plus concrètes :

sécurité sur un glacier
Glacier de la Vanoise, peu crevassé
sécurité sur un glaicer
Glacier Athabasca au Canada, très crevassé

Faut-il s’encorder quand la pente est très raide et qu’on ne peut pas poser de protections ?

La réponse est : ça dépend de vous. 

Dans une pente de neige raide, il arrive qu’on ne puisse pas protéger la progression des membres de la cordée. En effet, sans accès au rocher ou sans glace, il n’est pas possible de poser des protections qui pourront retenir les alpinistes en cas de chute. 

Dans ce cas, s’encorder peut constituer un risque supplémentaire puisque la chute d’un des membres de la cordée dans une pente raide entraînerait inévitablement la chute de l’autre. 

C’est pour cette raison que certains alpinistes décident de se désencorder à ce moment de la progression. C’est une discussion à avoir au sein de votre cordée.

Mais si vous êtes débutant, vous devriez avoir plusieurs belles sorties devant vous avant d’être confronté à ce genre de dilemme. 

De quel matériel a-t-on besoin pour s’encorder sur un glacier en alpinisme ?

encordement sur glacier

Voici la liste du matériel pour évoluer en sécurité sur un glacier : 

  • les incontournables baudrier, casque, corde, crampons, piolet ;
  • un mousqueton unidirectionnel ;
  • une broche à glace sur un mousqueton simple ou une dégaine ;
  • un kit de secours en crevasse : une Micro Traxion et son mousqueton à vis, une sangle de 120 cm et son mousqueton à vis, un autobloquant mécanique (Tibloc ou Ropeman) et son mousqueton, une poulie et son mousqueton à vis.

À cela s’ajoutent évidemment les doudounes pour vous protéger du froid, une veste imper-respirante pour vous protéger du vent et de la pluie, et des chaussures cramponnables. 

Vous vous intéressez au matériel requis pour l’alpinisme rocheux Retrouvez la CHECK LIST COURSE ALPINISME EN ROCHER ici.

Concrètement, comment fait-on pour faire un encordement sur un glacier en alpinisme ?

La première chose à retenir est que la progression sur glacier se fait en corde tendue. Si un membre de la cordée chute alors que la corde est détendue, il va prendre beaucoup de vitesse et entraînera son coéquipier avec lui.

Voici une méthode simple pour s’encorder à 2 sur un glacier peu raide : 

  1. chaque membre de la cordée s’encorde à une des extrémités de la corde grâce à un nœud de huit (comme on le ferait en grande voie en escalade) ; 
  2. puis on raccourcit la longueur de corde disponible en faisant des anneaux de buste pour laisser 15 mètres entre les 2 membres de la cordée ;
  3. on solidarise ensuite les anneaux de buste entre eux grâce à la corde et on la repasse dans le pontet de notre baudrier pour s’encorder à nouveau ;
  4. on avance ensuite en corde tendue et on réajuste la longueur d’encordement en fonction du terrain (passage d’une rimaye, arrivée sur terrain rocheux, couleur de neige…).

Voici une vidéo qui résume très bien ces étapes :

Lorsqu’on s’encorde à 3, l’encordement sera différent pour la personne située au milieu. On pourra notamment opter pour une potence mobile. Pour cela, on aura besoin d’une cordelette pour confectionner un machard (ou un prussik), c’est-à-dire un nœud que l’on fait coulisser le long de la corde mais qui est autobloquant. 

Que retenir de l’encordement sur glacier ?

Rien de plus dangereux que de s’éparpiller : c’est le meilleur moyen de faire des bêtises et des oublis ! 

Lorsque votre pratique évoluera et à mesure que vous gagnerez en expérience, vous deviendrez plus à même de faire évoluer vos techniques, et de les adapter aux situations très spécifiques que vous rencontrerez. 

En attendant, vous pouvez commencer par maîtriser 4 compétences clés que sont : le cramponnage, l’utilisation du piolet pour s’arrêter en cas de chute, l’encordement à 15-20 mètres, la gestion de l’horaire et de l’itinéraire sur un glacier. 

Les glaciers fondent et ça change nos pratiques 

Le réchauffement climatique n’est pas sans conséquences sur le renouvellement des glaciers. Le recul de la très célèbre Mer de Glace dans le massif du Mont-Blanc n’est qu’un des exemples de la fonte des glaciers… 

Selon une étude, publiée en avril 2019, de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), près de 50 % des sites du patrimoine mondial pourraient perdre leurs glaciers d’ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel. 

Les risques en haute montagne iront de pair avec l’élévation des températures. Pensez toujours à appeler le gardien pour avoir des informations actualisées sur l’état du glacier avant de vous lancer. La saison n’est plus un facteur aussi précis que par le passé. 

Prolonger la durée de vie de nos équipements est un moyen efficace pour réduire l’impact écologique de votre pratique. C’est la mission que s’est donnée l’entreprise Outdoor Fix, spécialiste de l’entretien du matériel de sport outdoor. 

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