Yoann FOULON et Florian DESJOUIS nous partagent leur expérience de 2 grandes voies d’escalade au Tour Termier
Informations pour préparer l’ascension de 2 Grandes voies d’escalade au Tour Termier
Date
Début juin 2014
Lieu
- France, Provence alpes côtes d’azur, Villard d’arène (05480)
Comment s’y rendre
- Depuis Montpellier -> Col du Galibier : 412 km
- 4h40 de route
- 23 euros de péage.
Participants
Yoann FOULON et Florian DESJOUIS
Où dormir aux Cerces
Différents campings à Briançon et dans ses environs :
Un des campings les plus proches, peu après Monétier les Bains :
- Camping les deux glaciers
- Camping à Monétier les bains
- Gite dans le joli petit village de Lauzet
Beaucoup d’autres offres sur les sites des offices du tourisme !
Où se restaurer/où se réapprovisionner
Tout ce qu’il faut à Monétier (ou pas très loin), à une dizaine de min du Lautaret : superette, pharmacie, station-service, bar, restaurant etc.
Bar/restaurant au col du lautaret.
Office du tourisme
Toutes les infos concernant les événements dans le secteur :
Caractéristiques de la falaise du Tour Termier
Superbe tour qui fait front aux grands sommets et grands glaciers de l’Oisans : vue splendide, plein les mirettes.
Vous grimperez ici sur un calcaire très adhérent, typique des cerces : un grain assez agressif, des gouttes d’eaux et réglettes parfois tranchantes, il faut gérer son capital peau de doigts ! En fonction des voies, on oscille entre dalle, vertical et très légers dévers. Donc un style plutôt en technique et rési sur petites moyennes.
Généralement entre 250 et 300 m, tout niveau (du 5c+ max au 7b+ max), c’est une paroi qui saura s’offrir à toutes (ou presque) les cordées.
Compter 45 min d’approche minimum (30 min annoncé dans pas mal de sorties : courent ils pour atteindre les parois ?), paroi orientée sud-ouest, prenant le soleil en fin de matinée il me semble (11h/12h).
Paroi qui se grimpe la plupart du temps en été, ou proche (paroi d’altitude) : malgré tout, durant cette période canicule pré estivale (36 degrés à Grenoble), nous avons bien apprécié de grimper à l’ombre !
Attention : au printemps, un névé sommital relargue une résurgence genre cascade dès que le soleil se met à chauffer, rendant absolument impraticable « Daisy chienne » et « Ici mieux qu’en face ». Des voies à tenter, mais plus tard dans la saison.
Un très joli bivouac à faire au pied du pierrier, à 15 min des parois environs : de l’eau sans soucis en cette période, et certainement suffisamment de débit en été malgré tout. Une bonne partie des voies ici
Site d’escalade Proche du Tour Termier
Beaucoup, beaucoup de choses !
Difficile de choisir tant le choix est immense : je vous conseille de vous reporter aux articles
- « falaises dans le briançonnais »,
- « falaise du côté de l’Argentière »,
- ainsi que « falaise du côté de Guillestre »
Voici une sélection des sites d’escalade des Hautes-Alpes :
Bibliographie
- Oisans Nouveau Oisans sauvage – Livre Est- Jean-Michel Cambon – 2011. Topo quasi exhaustif concernant les voies rocheuses des écrins :
Les 2 grandes voies d’escalade réalisées au Tour Termier :
« L’usure du temps », 300 m, 9 longueurs, 7c+ max, 6b/A0 oblig. Jolie voie raide, bien équipée. Les longueurs dures sont côtés assez cool (le 7c+ nous a semblé être bien moins : certainement un 7b/7b+ technique avec une lecture délicate) : les autres longueurs en 7 sont peut-être une demi côte en dessous, de notre humble point de vue. Les cotations sont cohérentes à l’échelle de la voie. Très bien pour découvrir la paroi.
« Le feu sacré », 7a max, plutôt 6b oblig que 6a oblig, 9 longueur, 300 m : nous voulions initialement voir ici mieux qu’en face, mais les résurgences monstres du névé sommital nous ont contraint à nous rabattre sur cette voie. Très sympa, rocher excellent, particulièrement à partir de l3. Cotation correct, un peu plus sèche que dans l’usure du temps il nous a semblé.
Escalade au Tour Termier
Café gazoil
Le soleil éclaire la tente, je me tourne et retourne dans mon duvet. Malgré mes boules quiès, je sens l’agitation autour de la tente, de la voiture. Curieux, car nous bivouaquons au milieu de nulle part, en bord de route entre le col du Lautaret et le col du galibier.
Le réveil sonne quelques secondes plus tard : je traîne un peu, c’est le we… Je sors la tête et tombe nez à nez avec plusieurs pares chocs, des paires de skis, et une agitation surprenante. Nous sommes au départ de la peut-être dernière rando à ski valable dans les environs, car tout le monde s’y retrouve !
Ces 6 ou 7 voitures agglutinées autour de la nôtre, ces moteurs qui ronflent, cette effervescence et cette agitation : le réveil est surprenant, manque un peu de progressivité…
Le café au fond des gosiers, les tartines avalées, il est temps de prendre un peu de distance.
Faire monter le désir
Le pas leste et l’esprit léger, nous avalons les mètres de sentier, et sentons disparaître ce très urbain col du Galibier. Le soleil illumine les pentes d’herbes grasses, les névés persistants sont larmoyants déjà, la chaleur annoncée sera au rendez-vous.
La pente qui se redresse, le pierrier mouvant, le rythme qui ne faiblit pas, et nous voilà la goutte de sueur perlant sur le front, au pied de notre objectif.
Premier au pied de la paroi, personne à l’horizon, nous pouvons prendre le temps de nous préparer tranquillement. Le souffle s’apaise, le corps se refroidit, et le tracé de la voie se dessine. L’envie monte, l’impatience prend le pas sur le reste, il est temps de faire les premiers mouvements.
Plaisir d’une journée qui déroule
Le caillou est excellent, c’est superbe : couleurs chaleureuse, sculptures variées, toucher rassurant, tous les sens sont mis à contribution. Nous avions craint la fraîcheur du matin, souvent handicapante dans les premières longueurs ombragées de cette tour ; il n’en est rien, la canicule du we rend l’atmosphère idéale.
Les premières longueurs peu raides voient notre grosse patate tractée se traîner, s’accrocher… Puis vient la raideur de longueurs plus dures. Cette fois ci c’est nous qui nous traînerons ! Pas tant en fait, le rocher assez prisu et les cotations pas trop vaches rendent l’escalade assez fluide.
Je m’élance dans le crux sans trop d’ambitions : tout déroule assez bien jusqu’à la section la plus difficile, qui m’est inaccessible à vue sur le papier. Mais après un décryptage, la section s’enchaînera sans trop de difficultés. Yo passera à l’aise en second. Nous ne nous priverons pas de flatter nos égos.
Quelques longueurs pour atteindre le sommet, le soleil nous chauffe depuis un certain temps déjà. Le temps est superbe, pas de vent, nous nous sentons à notre place ici. Le regard qui porte au loin, le silence, la sensation d’oxygéner et de nourrir nos corps et nos esprits, une perception, peut être une réalité.
Quelques rappels plus tard, nous voilà en au pied, à ranger nos sacs. Il ne reste plus qu’à valider cette journée au bar du galibier !
Demander le programme d’escalade au Tour Termier
À force de sillonner le coin, les bon plans bivouacs commencent à être identifier. Nous prenons la voiture une vingtaine de minute pour retrouver une belle plateforme ombragée dont je tairai la localisation, elle est bien trop précieuse.
Nous nous installons sans retenu, et lançons la popotte. Et l’éternelle question du programme du lendemain. Nous avions prévu initialement un petit tour dans daisy chienne ou Ici mieux qu’en face.
Mais nous avons été surpris d’avoir été arrosé par une cascade apparue dans le courant de la matinée. Une énorme résurgence résultant du névé sommital, qui, disparu durant la nuit, reprend sa vigueur dès 11 h du matin. Et ces 2 voies passent dedans… juste impossible d’y grimper ! Dommage…
Mais la Tour Termier n’est pas en reste, elle sait proposer des alternatives intéressante : « Feu sacré » en sera une. Le choix est fait ! Il ne reste plus qu’à s’occuper de la cuisson des pâtes.
Au pas de course
Lundi : nous remontons en voiture en direction du col du galibier à une heure où peu de voiture circule encore. Nous sommes surpris du nombre de marmottes qui errent sur la route et dans les parages.
Elle s’affole à notre arrivée, essaie de franchir dans l’urgence les grosses corniches de neige tassée en bord de route, avec plus ou moins de succès : voir ces grosses marmottes pas toujours si habile patiner dans la neige dure d’un matin frais nous fait bien rire, c’est franchement cocasse.
Après s’être allégrement moqués, on file en direction de la paroi : toujours personne ici, pas enquiquiné. Des cotations modestes aujourd’hui, mais le goût du jeu nous pousse à essayer de grimper le plus vite possible. C’est donc au pas de course que nous nous lançons dans cette voie annoncée par certains comme une des plus belle de la face.
C’est le souffle court que nous enchaînons les longueurs, les bras chauffent mais le cardio en prend un petit coup aussi.
Nous arrivons ainsi au sommet après un bel effort, un chrono tout à fait raisonnable, et une petite faim au creux du ventre. Une petite pause et nous entamerons le retour vers la voiture, puis vers Montpellier. Good time again !
Conclusion sur notre escalade au Tour Termier
Une superbe paroi, un cadre non moins superbe, une vue panoramique sur ce qui fait la renommée de la haute monte de l’Oisans, un caillou à la hauteur et un équipement sans mauvaises surprises : difficile de ne pas passer un bon moment ici.
Une valeur sûre, quelques soit le niveau.
À vous de jouer.
Matériel utilisé pour 2 grandes voies d’escalade au Tour Termier
Vêtements pour la sortie d’escalade
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix lors de l’achat | Ce choix a-t-il répondu aux besoins de la sortie ? | Si c’était à refaire |
Pantalon | Décathlon | RAS | RAS | RAS | |
T shirt technique | Capilene 2lightweigt | Patagonia | – confortable (élastane) – léger – sèche très vite | Très bien adapté | Malgré un prix assez élevé, il se fait vraiment oublier : un très bon compagnon pour les sports d’extérieurs. |
T shirt | Laine mérinos 260 | Ice breaker | Très bon apport de chaleur – Léger, confortable, bien taillé pour les hommes fins : on l’oublie complètement, même en grimpant – 1 détail : l’encoche pour placer le pouce dans la manche => mine de rien, quand il fait frais, ça couvre un peu plus de surface et ferme franchement les écoutilles : efficace | Idem | Je le garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salles, couenne grande voie, ski… Il a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas. Le prix reste excessif tout de même… |
Micro polaire | R1 | Patagonia | – apport de chaleur correct – très confortable (membrane souple, intérieur doux) – assez bien taillée, bien que le diamètre des manches soit un peu trop important, je flotte un peu (pour moi, mais je suis fin …) | « | « |
Veste | Lim | Haglöfs | Poids ! Volume de rangement | « | Cette veste je l’ai achetée dans un souci de gain de poids/volume pour l’utilisation grande voie, alpinisme estival et ski de randonnée à la journée. Dans ces utilisations là, elle est parfaite. Par contre en raid à ski, en cascade … je prends ma stratosphere (The north face) qui a une protection quand même bien supérieur et est bien plus solide dans le temps je pense (je n’ai la Haglöfs que depuis une grosse année). |
Chaussures
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix lors de l’achat | Ce choix a-t-il répondu aux besoins de la sortie ? | Si c’était à refaire |
Chaussons escalade | Katana | La sportiva | Les scratchs : comment faisait-on avant ? Que ce soit en salle ou grande voie en bloc et éventuellement en couenne, c’est tellement pratique de pouvoir se déchausser/rechausser en quelques secondes. C’est un des critères de choix prioritaires en ce qui me concerne. | Très bien adaptés | Je les garde ! Je recherchais un chausson le pluspolyvalent, qui réponde à mes besoins du bloc en salle au terrain montagne : la katana a répondu à mes attentes ! bravo LA SPORTIVA. J’utilise tout de même une nouvelle paire de chaussons pour les couennes un peu techniques : les apaches V de chez BOLDRINI : précisions et sensations au top. |
Basket | Speed cross | Salomon | Le voyage/tourisme : extrêmement légère, confortable ce sont des pantoufles de villes ! le laçage rapide est aisé est pratique dans les transports. Le tissu très fin est aussi intéressant, si les chaussures sont mouillées rapidement, elle sèche rapidement aussi, beaucoup plus que des chaussures classiques (et quand on prend une pluie d’orage ou que l’on marche dans une flaque, elles seraient les deux quasiment aussi humides de toute façon). – escalade en grande voie : où l‘on se trimballe assez de poids au baudrier pour ne pas s’en rajouter avec les chaussures. Je gagne 700g par rapport à une chaussure d’approche classique poids (speed cross : 290 g en 42 et mon ancien modele pour les approches, les merrel chameleon 3 : 1040 g en 43). Et l’accroche est bien suffisante (ce sont des chaussures de trail) | « | Vraiment top, je les garde! Cela s’use un peu plus vite que des chaussures d’approches, mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ! |
Outils techniques pour de l’escalade au Tour Termier
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix lors de l’achat | Ce choix a-t-il répondu aux besoins de la sortie ? | Si c’était à refaire |
Corde à double/double (1 brins) | Serenity | Mammut | Polyvalence : simple, double jumelé. Poids durabilité que j’espère supérieur à sa concurrente directe, la jocker (qui a mauvaise réputation de ce point de vue) | Tout à fait adaptée, très agréable de grimper avec une corde aussi fine, fluide et légère. Par contre elle ne fait pas 70 m, mais 67 m !! moyen la précision suisse… | Cf ci-dessus. Idéal excepté l’erreur sur la longueur : étrange tout de même ! |
Corde hissage | Trail line | Beal | Corde appartenant à mon compagnon de cordée | Tout à fait adapté. Toujours surprenant de faire les rappels avec un brin aussi fin. Attention au coulissement du brin de dyneema ! | RAS |
Dégaines | Ange | Petzl | Le poids en priorité ++. La taille (pour les versions longues) aussi (un moyen de plus de lutter contre le tirage) | Très bien adaptés | Je suis pleinement satisfait de mon achat. Le gain de poids est très concret, c’est évident, mais ce sont aussi des dégaines moins encombrantes que mes précédentes : l’organisation de mon baudrier n’en est que plus clair. Les anges se manipulent bien aussi avec des gants ; le mousqueton taille L côté clippage et quand même bien plus aisée à manier que les petites tailles. Bref, c’est top, avec un gros bémol, son prix !!! |
Système d’assurage | Reverso 3 | Petzl | Simple à manipuler Possibilité de mouliner son second si besoin N’ayant eu que ce système d’assurage, je n’ai peu d’éléments de comparaison ! | Très bien adapté | Je prendrai le même. |
Mousqueton à vis | Black diamond | Léger | Très bien adaptés. | Je prends les mêmes. Attention, les plus léger sont souvent petits, ne conviennent pas à certaines manips (passer dans la poulie bloqueur petzl par exemple) |
Les équipements d’escalade : casque, sac, sangle..
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix lors de l’achat | Ce choix a-t-il répondu aux besoins de la sortie ? | Si c’était à refaire |
Sac à dos | Lynx | Grivel | Très confortable : le découpage des mousses dorsal évite au sac de se transformer en boule. Forme idéal : très étroit dans le bas du dos pour dégager les portes matériels. Pratique : c’est tellement pratique c’est porte matériel sur le sac, et pas besoin de faire de l’artif, il suffit d’une voie semi équipée, ca a vraiment le mérite de clarifier l’organisation du matos. Beaucoup moins d’intérêt dans une voie toutes équipées. Litrage adapté | Très bien adapté, nous l’avons utilisé le 2eme jour. | Tout est dit ! C’est le sac que j’aurais dut acheter dès le départ. Top. |
Sangle | 120 cm | Dyneema | Léger Maniable Beaucoup plus facile de faire des nœuds avec moins de « mou » | Très bien adaptées. | Je reprends les mêmes, 120 cm est la taille idéal. |
Sac à magnésie | Le yéti | Très bien adapté. | J’achèterai le cocoon clic clac de chez BEAL : en plus des avantages de mon sac à pof, il a une fermeture plus simple et hermétiques que le serrage avec cordon. | ||
Casque escalade | Météor 3 | Petzl | Poids : on l’oublie complétement Stabilité : il a l’énorme avantage de ne pas se ballader tout autour du crâne => le soutien derrière la nuque est très efficace Confort | Très bien adapté. | Je prends le même sans aucun doute : je ne demande rien de plus à un casque, et il me fait oublier l’Elios de chez petzl qui était vraiment très moyen pour la grimpe (cf compte rendu maroc taghia) |
Équipement supplémentaire
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix lors de l’achat | Ce choix a-t-il répondu aux besoins de la sortie ? | Si c’était à refaire |
Lunettes de soleil | spectron | Julbo | Bon maintient au visage (fin) Protection 4 | Ce serait à refaire, je me renseignerais sur les lunettes en verre polarisant : la protection 4 est évidemment une garantie lorsque l’on évolue sur la neige toute la journée, mais dans des situations plus luminosités plus intermédiaires, c’est un peu trop sombre. | |
Maillon rapide | RAS | RAS | RAS | ||
Couteau | Petzl | RAS | RAS | RAS |