Anne-Sophie Bray nous partage son expérience de 15 jours d’itinérance en autonomie sur la Grande Traversée du Massif Central à vélo entre chemin et urbain.
Informations
Date :
Août 2020
Quand Partir :
Idéalement en été, période généralement plus sèche où les températures sont agréables même en altitude. En revanche, en se rapprochant du Midi, on trouve la chaleur et bien souvent des orages le soir. En tout cas, même en plein mois d’août, à une période où les Français sont restés en France pour les vacances, nous avons été agréablement surpris par la faible fréquentation sur l’itinéraire, mis à part les points de passage touristiques comme les Gorges du Tarn par exemple. J’imagine que la fin de printemps et le début d’automne doivent aussi être agréables si la météo est clémente.
Lieu :
Nous avons globalement suivi le tracé officiel de la GTMC mais l’avons adapté parfois à nos contraintes, notamment pour gagner un peu de temps ou éviter certains tronçons trop périlleux. Globalement nous roulions entre 4 et 6h par jour. Et même si le kilométrage semble parfois faible, les sentiers caillouteux, le dénivelé, et notre chargement ont considérablement freiné notre allure. J’ai donc indiqué aussi le temps mis pour réaliser chaque étape dont voici le détail :
De | A | Km | D+ | D- | Durée | Hébergement | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Clermont-Ferrand | ~ Vulcania | 41 | 900 | 360 | ~ 3h30 | Bivouac |
2 | ~ Vulcania | Lac de Servières | 41 | 1020 | 780 | ~ 4h50 | Bivouac |
3 | Lac de Servières | Compains | 52 | 990 | 1200 | ~ 5h40 | Camping |
4 | Compains | Neussargues | 62 | 1180 | 1310 | ~ 6h15 | Camping |
5 | Neussargues | Ruynes en Margeride | 42 | 790 | 625 | ~ 4h30 | Bivouac |
6 | Ruynes en Margeride | Chanaleilles | 49 | 1300 | 1000 | ~ 6h15 | Bivouac |
7 | Chanaleilles | Bagnols les Bains | 73 | 1055 | 1395 | ~ 7h | Camping |
8 | Bagnols les Bains | Florac | 65 | 1110 | 1435 | ~ 6h45 | Camping |
9 | Florac | LHom (Causse Méjean) | 57 | 1115 | 610 | ~ 6h | Bivouac |
10 | LHom (Causse Méjean) | Le Vigan | 58 | 840 | 1645 | ~ 4h30 | Camping |
11 | Le Vigan | La Couvertoirade | 52 | 1065 | 540 | ~ 5h40 | Bivouac |
12 | La Couvertoirade | La Tour sur Orb | 45 | 420 | 915 | ~ 4h | Camping |
13 | La Tour sur Orb | Lac du Salagou | 32 | 415 | 490 | ~ 3h | Camping |
14 | Lac du Salagou | Pézenas | 37 | 415 | 515 | ~ 3h15 | Camping |
15 | Pézenac | Cap dAgde | 46 | 140 | 135 | ~ 3h30 | airbnb |
TOTAL | 752 | 12755 | 12955 |
Comment s’y rendre :
Pour le départ, nous avons rejoint Clermont Ferrand depuis Orléans avec notre voiture que nous avons laissée dans un parking sécurisé du centre-ville.
Pour le retour, depuis le Cap d’Agde, nous avons rejoint Sète par la piste cyclable qui longe la mer (25 km sur du plat, autant dire que c’était une petite promenade !). A Sète, nous avons pris un train Intercité jusqu’à Nîmes, puis un train TER jusqu’à Clermont Ferrand où nous attendait sagement notre voiture. Nous n’avions pas réservé nos vélos sur les billets de train, ce qui a bien failli nous empêcher de monter dans l’Intercité de Sète à Nîmes où la réservation était obligatoire. J’ai dû racheter des billets en catastrophe, et par chance, il y avait encore de la place ! Donc attention à bien réserver vos vélos ! Dans le TER en revanche, aucun souci, il y a plusieurs espaces vélos et leur transport est gratuit. Mais la prochaine fois, je serai plus vigilante !
Participants :
Moi-même, Anne-Sophie, et Eric
Ou dormir sur la GTMC :
Nous avons trouvé des campings régulièrement. Il n’est pas nécessaire de réserver, et même dans les gorges du Tarn où les campings affichaient souvent complets, une petite place est toujours trouvée pour les voyageurs à vélo, avec souvent une petite réduction. Selon les campings, nous avons payé de 13 à 26 euros la nuit pour 2 personnes.
Le bivouac est possible à condition de ne monter la tente que pour la nuit, et de rester discret.
Où se restaurer/où se réapprovisionner sur la GTMC :
Nous avons traversé les villes et villages suivant, où se trouvent facilement commerces alimentaires et restaurants :
Murol, Besse, Allanche, Neussargues, St Flour, Ruynes en Margeride, Bagnols les bains, Pont de Montvert, Florac, Ste Enimie, Le Vigan, La Couvertoirade, Lunas, Pézenas.
Caractéristiques du parcours de la GTMC
La GTMC, Grande Traversée du Massif Central à vélo, emprunte essentiellement des chemins, allant de la piste forestière assez large, au petit single technique souvent très caillouteux ! Il faut donc aimer le tout terrain. Nous avons parfois fait quelques variantes, en empruntant de petites routes, pour se « reposer » ou pour gagner un peu de temps. Il faut compter environ 1000 m de dénivelé par jour, en tout cas jusqu’au Mont Aigoual, dernière grosse difficulté. Après, le relief s’adoucit en collines.
Autres Expériences outdoor dans la région du Massif Central :
Le Massif Central offre une multitude d’activités en plein air pour les amateurs d’aventure et de nature. Voici quelques-unes des activités les plus populaires dans la région :
Randonnée : Avec ses nombreux sentiers de randonnée balisés, le Massif Central est un paradis pour les randonneurs. Que ce soit pour une promenade tranquille le long des rivières ou pour une randonnée plus exigeante à travers les montagnes, il y en a pour tous les niveaux et tous les goûts. De belles randonnées près des Estables en Haute-loire avec l’ascension du Mont d’alambre et la randonnée mont mézenc vous charmeront.
VTT : Les collines et les vallées offrent des terrains variés et des sentiers balisés pour la pratique du VTT dans le Massif Central. Les amateurs de VTT trouveront des pistes adaptées à tous les niveaux, du débutant à l’expert.
Escalade : Les falaises et les parois rocheuses du Massif Central offrent d’excellentes possibilités d’escalade. Que vous soyez débutant ou grimpeur expérimenté, il existe des sites d’escalade adaptés à tous les niveaux. Un des départements du Massif Central propose des spots de grimpe en Haute-loire.
Canoë-kayak : Les rivières et les lacs du Massif Central sont parfaits pour la pratique du canoë-kayak. Vous pouvez descendre des rivières tranquilles ou affronter des rapides plus mouvementés, selon votre niveau d’expérience et votre envie d’aventure.
Parapente : Les montagnes et les collines du Massif Central offrent des conditions idéales pour le parapente. Vous pouvez vous envoler depuis des sites de décollage spécialement aménagés et profiter de vues spectaculaires sur la région.
Ski et snowboard : En hiver, le Massif Central se transforme en un terrain de jeu pour les amateurs de sports d’hiver. Plusieurs stations de ski proposent des pistes pour le ski alpin, le snowboard, ainsi que des pistes de ski de fond et des sentiers de raquettes à neige.
Bibliographie :
La Grande traversée du Massif Central des volcans à la Méditerranée :
Lien Internet :
- Le site de la GTMC : Indispensable, le site officiel du parcours GTMC avec toutes ses étapes détaillées que vous pouvez télécharger en version pdf ou gpx pour exporter vers votre GPS.
- Zenpark : Parking sécurisé : nous avons utilisé le site zenpark pour trouver facilement un parking fermé et sécurisé, afin d’y laisser notre voiture pendant 2 semaines en toute tranquillité. Nous avons payé une soixantaine d’euros pour 2 semaines, dans un parking souterrain en plein cœur de Clermont-Ferrand.
15 jours d’itinérance vélo sur la GTMC
Intro
Crise du covid-19 oblige, ce mois d’Août 2020, nous restons en France. Comme souvent, en fait…notre pays regorgeant de tant de merveilles ! Et comme toujours, nous cherchons les Grands Espaces et la Nature.
Et cette année, c’est à vélo que nous souhaitons voyager, et en autonomie. Car notre vélo est déjà notre compagnon au quotidien. Il est devenu depuis plusieurs années notre moyen de transport principal, notamment pour nous rendre sur notre lieu de travail. Et il est notre monture favorite pour des sorties en forêt d’Orléans, le long de la Loire, ou lors de courses d’orientation à VTT, et autres raids multisports.
Nous avions déjà entendu parler de ce fameux tracé VTT nommé la « GTMC » ou « Grande Traversée du Massif Central ». Mais ce n’est pas à VTT que nous allions l’appréhender, mais bien avec notre vélo urbain de tous les jours, que nous avons amélioré avec des pneus un peu plus larges, et avec un chargement nous permettant d’être en totale autonomie.
A l’origine, la GTMC partait de Clermont-Ferrand. Le tracé a été récemment étendu au Morvan, avec un départ d’Avallon. Faute de temps, nous sommes partis de Clermont-Ferrand, le 2 août 2020, mais 2 semaines auparavant, nous nous étions organisés un week-end préparatoire de 3 jours dans le Morvan. Une bonne occasion de tester notre matériel et nos gambettes ! Si vous souhaitez rester plus longtemps dans le Morvan, sachez que vous pouvez passer quelques jours au gîte de Vézelay pour faire un tour en vélo, faire de la randonnée.
Les doux volcans d’Auvergne
Dès la sortie de Clermont Ferrand, les premières difficultés commencent avec de bonnes montées. Le ton est donné et il va falloir s’y habituer : ça va grimper !
Mais rouler en laissant le regard divaguer sur le Puy de Dôme et toute la chaîne des Puys, ça aide. Et puis, nous avons la fraîcheur et l’enthousiasme du départ. Nous nous habituons donc peu à peu, d’autant que le relief est finalement d’une grande douceur, les monts sont veloutés d’un vert tendre, il y a de l’air, on respire !
Sur notre itinéraire, nous traversons des hauts lieux de la résistance, et notre parcours est jalonné de mémoriaux. Nous relions dans notre voyage l’Histoire à la Géographie.
Nos deux premières nuits seront de beaux bivouacs. Le premier, très sauvage, cachés dans un champ en jachère en lisière de forêt, au pied de jolis puys couverts de végétation. Le deuxième, plus fréquenté mais néanmoins sublime, au bord du lac de Servières, un premier coup de cœur tant la beauté du site est saisissante. Il faut dire que ce charmant lac niché au creux d’une forêt de pin avec en toile de fond la chaîne des Puys a des allures de petit paradis.
Sur les hauteurs de la Grande Traversée du Massif Central à vélo
Nous évoluons et dormons au-dessus des 1000 m d’altitude la plupart du temps, et malgré la chaleur qui se répand partout en France, les soirées et les nuits sont bien froides, et les journées agréables. Nous roulons entre champs et forêts, souvent seuls, et traversons de petits hameaux bien calmes.
Puis, nous retrouvons le monde : locaux, touristes, ou encore voyageurs à vélo comme nous, en arrivant à Murol (une bonne occasion pour se ravitailler), puis au charmant village de Besse-et-Saint-Anastaise, et ensuite au Lac Pavin. Ce lac profond et tout rond, aux eaux turquoise, est situé dans le cratère d’un ancien volcan. Une curiosité de toute beauté.
Quelques photos puis nous laissons le site aux vacanciers pour retrouver des lieux plus sauvages.
Les Grands Espaces du Cantal
La découverte du village de La Godivelle, avec son lac d’en-haut, et son lac d’en-bas est un avant-goût de la traversée du Cantal : sauvage. Je n’avais pas conscience que si près de chez nous existaient de tels paysages : la traversée du Cantal m’a marqué par ses grands espaces, parfois tellement déserts que nous avions l’impression d’être au bout du monde !
Nous évoluons sur de hauts plateaux avec une vue très dégagée, très aérienne. Nous contemplons les massifs au loin, et nous avons la sensation d’être seuls au monde et loin de tout.
La traversée d’Allanche puis de Saint Flour nous ramènent brusquement à la civilisation, mais sont de bonnes occasions de se ravitailler. A Saint Flour, nous trouvons d’ailleurs un magasin de vélo nous permettant de racheter une chambre à air. Eric a crevé il y a peu et nous préférons avons toujours un peu d’avance en chambres à air car nous traversons peu de grandes villes. Nous faisons aussi le plein de friandises : crème de marrons, m&m’s, barres de céréales : il faut bien se faire plaisir pour compenser les efforts de la journée !
Une fois Saint-Flour passé, nous retrouvons la campagne. Nous enchaînons les montées sous une chaleur de plus en plus étouffante. Nous nous échouons dans un champ pour reprendre des forces et bivouaquer, avant d’attaquer le Mont Mouchet qui sera une grosse ascension.
Entre Haute-Loire et Lozère : Etapes de montagne
L’ascension du Mont Mouchet (1497 m) est difficile mais superbe. D’abord le chemin grimpe dans la forêt. La pente bien marquée et caillouteuse nous oblige régulièrement à descendre et pousser le vélo. Nous faisons de fréquentes pauses. Ensuite, nous arrivons sur un plateau avec une superbe vue bien dégagée. Nous reprenons quelques forces en cueillant framboises et myrtilles qui jalonnent le parcours. Un régal !
En chemin, nous avons récupéré une petite route et passons le col du Mont Mouchet où se trouve un très intéressant musée de la Résistance, que nous visitons. Nouvelle plongée dans l’Histoire. Enfin, l’ascension finale jusqu’à la table d’observation est une épreuve avec, à nouveau, une pente bien raide et caillouteuse à souhait. Je finis à pied !
Nous continuons notre périple vers le Sud et faisons une petite incursion dans les forêts de Haute-Loire où nous trouvons une clairière bien accueillante pour bivouaquer. Une fois la tente installée et notre repas en train de chauffer, nous avons la surprise d’avoir des invités non prévus : un troupeau de vaches curieuses s’approche paisiblement, s’abreuve un instant au ruisseau qui coule à quelques dizaines de mètres en contre-bas, avant de repartir et nous laisser tranquilles pour la nuit !
Nous entrons ensuite en Lozère et nous nous régalons de paysages naturels sauvages et bruts : forêts denses, plateaux désertiques écrasés par le soleil, très rares hameaux… nous sommes contraints de nous ravitailler en eau dans de petits ruisseaux. Heureusement que nous avons une gourde filtrante !
Les seules incursions dans la « civilisation » seront la traversée du barrage de Charpal, puis plus bas, une étape en camping à Bagnols les Bains où nous pourrons nous ravitailler.
L’ascension du Mont Lozère
L’ascension du Mont Lozère nous replonge dans un décor de bout du monde. Nous sommes seuls au monde sur les pentes de ce mont désertique aux couleurs chatoyantes. Nous profitons du silence, avant de basculer ensuite sur un tout autre univers….
Les Gorges du Tarn et les Cévennes
L’arrivée sur les Gorges du Tarn est un choc : des grands espaces déserts et silencieux, nous arrivons dans le village enclavé de Pont-de-Montvert : foule, voitures, motos, camions, bruits, bousculades, … Nous faisons juste le plein de nos gourdes et repartons rapidement. Nous nous élevons alors sur une petite route très calme en aplomb des gorges, là où on peut jouir d’une vue magnifique dans le calme. Les montagnes qui nous entourent sont à présent beaucoup plus abruptes, et couvertes de végétation. Nous sommes enchantés de ce nouveau changement de décor.
En revanche, la petite route agréable laisse trop rapidement place à un chemin caillouteux infernal ! Nous sommes sur une ancienne voie romaine, certes magnifique en balcon de la montagne, mais nous sommes contraints à marcher et pousser, tracter, soulever le vélo, tant les pierres sont grosses et instables. Nous sommes sur l’étape la plus technique de la Grande Traversée du Massif Central à vélo et je veux bien le croire !
En direction de Florac
Du coup, lorsque nous débouchons enfin sur le Tarn en contrebas de ce passage périlleux, nous choisissons de finir les derniers kilomètres de la journée par la route, et nous faisons halte dans un camping à Florac. L’endroit est très touristique, et les campings affichent complets, mais pour des randonneurs à vélo munis d’une petite tente, il y a toujours moyen de trouver une petite place !
Depuis quelques jours, les orages grondent en fin de journée. Nous partons donc assez tard dans la matinée car nous prenons le temps de faire sécher tentes et affaires avant de repartir pour la journée… Nous profitons également de ce site touristique des Gorges du Tarn pour prendre aussi un peu notre temps : découverte du charmant village de Quézac, pique-nique au bord du Tarn, et délicieuse glace à Sainte Enimie.
Ensuite, nous quittons les Gorges du Tarn par une petite route pour passer un col sous un orage, et arriver sur le Causse Méjean sous le soleil. C’est ici un décor de Far-West avec de grandes plaines brûlées par le soleil, un aérodrome au milieu de nulle part, des chevaux… Nous sommes sous le charme de cet endroit hors du temps. Nous bivouaquons près d’une auberge dans le hameau de L’Hom qui ne compte qu’une poignée d’habitants.
En direction de l’Aigoual
La descente du Causse Méjean mène à l’ascension du Mont Aigoual, que nous gravissons par des chemins forestiers bien caillouteux. L’avantage est que nous sommes absolument seuls, l’inconvénient est que nous mettons beaucoup plus de temps que si nous avions pris la route. Mais qu’importe, un sommet, ça se mérite ! Et voilà la dernière difficulté de notre parcours accomplie !
Au sommet la vue est bien dégagée mais le vent souffle fort, ce qui rend notre descente un peu effrayante au début… puis carrément grisante car, une fois un col franchi, ce sont quelques 30 km de pure descente sur route qui nous font basculer dans le Midi !
On dirait le Sud…
Arrivée au Vigan. Nous sommes bien dans le Midi : des palmiers décorent les jardins, les cigales chantent… La chaleur et le soleil sont écrasants, ce qui nous oblige à raccourcir parfois nos étapes car à la mi-journée, nous peinons trop.
Les derniers jours du parcours sont un enchaînement de collines couvertes d’une végétation méditerranéenne, et de nombreux vignobles ponctués de villages. Le relief s’est adouci, et notre moyenne journalière de dénivelé positif fortement chutée. Cela nous permet d’avoir plus de temps pour visiter un peu plus cette région d’Occitanie donc voici les temps forts :
La Couvertoirade, une incursion dans le Larzac
J’ai le coup de cœur pour ce petit village fortifié, perdu en pleine nature, où vivent à l’année une trentaine d’habitants seulement. Surveillée par un moulin à vent perché sur une colline, la petite citadelle de pierre semble sortie tout droit du Moyen Âge. Nous pénétrons les remparts et débouchons sur une grande place où se tient justement un marché. La bière locale coule à flot et ravit locaux et touristes, réunis par la même joie simple de profiter de cette fin d’après-midi ensoleillée, dans un lieu hors du temps. Nous posons nos vélos et les imitons, en nous installant à la terrasse d’un petit restaurant pour reprendre des forces autour d’une planche de fromages locaux.
Nous demandons à l’office de tourisme où il est possible de planter notre tente. Aucun souci, nous pouvons nous installer juste à côté du village. Et nous n’avons que l’embarras du choix. La nature est accueillante partout autour. Nous choisissons une grande prairie où se tient de temps en temps des spectacles de rapaces.
Le lendemain matin, conquis par ce village enchanteur, nous décidons d’y passer la matinée à déambuler dans les étroites ruelles, et explorer les moindres recoins grâce à un audioguide. Et nous terminons la visite par un déjeuner dans une auberge chaleureuse où, dans la cheminée, le feu crépite sur les grillades. Eric s’offre enfin l’aligot dont il rêvait depuis un moment. Quant à moi, j’ai le plaisir de découvrir qu’ici, tous les petits restaurants servent de délicieux plats végétariens.
Le lac du Salagou, explosion de couleurs
Après avoir roulé dans des paysages de plus en plus arides, la terre devient subitement rouge. Pas de doute, nous approchons du lac du Salagou.
Ce lac artificiel immense est niché dans un écrin de roches couleur sang et de vignobles. Nous sommes dans un espace naturel protégé, aussi, nous nous rendons dans un camping pour planter notre tente. Ici, tout est plus intense, plus ardent : les couleurs sont vives, la chaleur écrasante, et il y a également beaucoup de monde. Nous n’en avons plus l’habitude et sommes un peu sonnés.
Heureusement, la soirée sera douce grâce au « Monsieur Expérience Outdoor », Michaël, qui nous rejoindra pour pique-niquer au bord du lac, face au coucher du soleil. Merci encore Michaël, ce fut un plaisir de te rencontrer et de partager ce beau moment.
Pézenas, la ville de Molière
Dernière étape avant l’arrivée, Pézenas, ville de Molière et Bobby Lapointe, a mérité qu’on s’y attarde une matinée. Déambuler dans ses ruelles pavées chargées d’Histoire est un régal pour les yeux : de vieilles bâtisses en pierre du Moyen-Âge, et des hôtels particuliers aux magnifiques portes colorées et ouvragées encadrent des placettes fleuries. Nous profitons de l’eau délicieusement fraîche de la grande fontaine du cœur historique, et remplissons nos gourdes avant de reprendre la route.
Agde, l’arrivée sur la Mer Méditerranée
Après avoir traversé le canal du Midi, nous traversons Agde et longeons l’Hérault qui débouche sur la Méditerranée. Ça y est nous voyons la mer, avec un mélange d’émotion, entre la joie d’être parvenus jusqu’ici à la force de nos jambes, et la tristesse de voir se finir aujourd’hui cette petite aventure à vélo… Au cap d’Agde, le terminus officiel de la GTMC ( Grande Traversée du Massif Central à vélo ), nous restons un peu dans cet état de flottement, un peu incongrus au milieu des vacanciers en maillots de bain.
Nous passerons la soirée à Agde. Par hasard, il se trouve que Les Innocents donnent un concert gratuit, installés sur une scène flottante au milieu de l’Hérault (distanciation sociale oblige). Il s’agit du dernier concert d’un festival, clôturé par un feu d’artifice que nous considérons comme le feu d’artifice de fin de notre périple !
C’est vraiment « Un monde parfait ».
Conclusion sur la Grande Traversée du Massif Central à vélo
Cette première expérience de voyage à vélo a été difficile physiquement mais passionnante. En effet, malgré ma bonne condition physique, j’ai souffert dans les descentes techniques un peu trop périlleuses, et dans les grosses montées sur chemins caillouteux où l’on était contraints de pousser le vélo. Là, j’avoue que mes forces venaient à manquer pour tracter les 30 kg que représentaient mon vélo chargé.
Néanmoins, malgré cette difficulté, voyager à vélo procure des sensations indescriptibles entre la contemplation, le dépassement de soi, et surtout ce sentiment de liberté inégalable… Donc, si vous aimer le VTT, les défis sportifs et la Nature, ce périple de la Grande Traversée du Massif Central à vélo est fait pour vous.
Et surtout n’oubliez pas, pour que la Nature reste aussi belle : « ne prenez rien d’autre que des photos et ne laissez rien d’autre que des empreintes ».
Matériel utilisé sur la Grande Traversée du Massif Central à vélo
Nous avions chacun 2 sacoches arrière de 25 litres, étanches. Environ 6 kg de chargement par sacoche.
Pour les effets personnels « précieux » (appareil photo, téléphone, GPS, portefeuille, carnet de bord, clés, etc…), Éric avait une sacoche de guidon avant, et moi un petit sac à dos.
Le matériel de réparation (chambres à air, pompe, etc..) était placé dans nos petites sacoches de cadre entre nos jambes.
Enfin, notre tente de 3kg, était fixée sur le porte bagage arrière de l’un ou l’autre (on alternait).
Nous avions donc chacun un chargement qui oscillait entre 15 et 20kg.
Il est aussi très important de bien sélectionner ses vêtements de vélo en fonction du climat. Pour les femmes, optez pour des tenues adaptées à votre morphologie. Retrouvez nos meilleurs conseils pour bien choisir vos vêtements de cyclisme féminins.
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi cet équipement ? | Retour d'expérience Avantages et Inconvénients | Si c'était à refaire ? |
---|---|---|---|---|---|
Vélo | City escape 2 | Giant | Vélo polyvalent pour vélotaf et balades, déjà équipé d'un porte bagages. Nous avons juste acheté un rétroviseur et mis des pneus Marathon mondial 42, + larges et + costauds que les pleus d'origine. | Pour un vélo typé plutôt VTC, il nous a agréablement surpris, au vu des chocs que nous lui avons fait subir dans les chemins caillouteux pendant 2 semaines. Bilan : seulement 1 crevaison chacun, et le garde-boue arrière brisé pour moi. | Oui, on les reprendra car ils ont fait leurs preuves. |
Sacoches | ortlieb ultimate 6 | Ortlieb | Petite sacoche étanche avant d'Eric pour ranger les affaires précieuses à garder à porter de main : appareil photo, papiers, téléphone, masque | Cette sacoche est très pratique car se transforme en sac avec sa bandoulière pour emmener avec soi le + important quand on se déplace à pied. On peut également clipser un porte carte. | Oui, sans hésiter, je me suis achetée la même depuis pour le prochain voyage ! |
Sacoches | Sacoche arrière étanche 25 litres | Décathlon | Parce qu'étanche et d'une grande capacité. | Très robuste, on a été ravi par son rapport qualité prix. | Oui, sans hésiter |
Sacoches | Sacoche arrière WP 25 litres | Giant | Etanche et également d'une grande capacité, nous avons été séduit par la petite poche extérieure, pratique pour ranger certaines choses à garder à porter de main, et également un compartiment intérieur permettant d'organiser un peu mieux ses petites affaires. | J'ai aimé le fait qu'il y ait plusieurs poches, c'est vraiment pratique. En revanche, les attaches en plastique sont relativement fragiles. Eric en a cassé une en "frottant" un poteau. | Si on devait en racheter, on reprendrait sans doute les décathlon dont les attaches semblent plus solides. |
Tente | Quickhiker 2 (2 personnes) | Quechua | Ce modèle est relativement compact et assez léger (3 kg) . Bon compromis poids / volume / habitabilité. | Pas la + légère du marché, mais elle a 2 gros avantages : elle se monte et se démonte hyper facilement et rapidement. Et elle est plutôt spacieuse avec un petit auvent de chaque côté pour laisser ses chaussures et sacoches dehors mais à l'abri. | Sans hésiter pour de l'itinérance vélo, mais trop lourde et trop encombrante pour de l'itinérance à pied. |
Matelas | FORCLAZ AIR | Quechua | Un modèle léger (550 gr) et compact | Oui, car légers, faciles à gonfler à la bouche, et surtout très compacts. Gonflés, ils sont relativement étroits mais ont une belle longueur. | Oui, ils font bien le job. On pense quand même à investir dans des matelas encore + conforts (on doit vieillir !) |
Sac de couchage | FORCLAZ 10° LIGHT | Quechua | Modèle à la fois chaud, léger et compact. | Oui car suffisamment chaud pour l'été (10°C en température de confort), et surtout très compacts, donc peu encombrants, ce qui compte ! | On garde les mêmes, sauf si on devait faire un périple dans des conditions plus froides. Nous avons connu juste 1 ou 2 nuits froides où ce fut un peu juste (à + de 1200m d'altitude) mais pour tout le reste, cela suffisait amplement. |
Oreillers gonflables | Air Basic | Quechua | Légers, pas chers, et ne prennent pas de place une fois dégonflés | Oui, cest le petit détail qui permet de mieux dormir, même si en cours de route, on a finalement opté pour nos sacs de vêtements en guise d'oreiller ! | Pas forcément indispensables car nos sacs de vêtements constituaient aussi de bons oreillers donc la prochaine fois on ne s'encombrera sans doute pas. |
Tenue de cycliste Anneso | Cuissard à bretelle et veste manche courte zippé | dhb | Vêtement technique, léger, qui sèche rapidement, et rembourage indispensable pour les fesses ! Je l'ai porté quasiment tous les jours ! | L'avantage est que la matière sèche vite donc lors d'une étape en camping, je pouvais laver ma tenue et la remettre le lendemain. | Oui car passer toute la journée les fesses sur le vélo, on apprécie d'avoir ce petit rembourage ! |
Vêtements de pluie | Veste de trail imperméable Storm Woman (Anneso) | Cimalp | Ultra légère, respirable, et bien imperméable | Les plus : sa légèreté, son très faible encombrement, et une bonne efficacité. | Oui, sans hésiter |
Vêtements de pluie | Veste de trail imperméable (Eric) | Décathlon | Rapport poids/encombrement/efficacité. Couvre bien le haut du corps, et capuche très efficace avec ses cordons. | Le plus : Le poids ; peut se ranger dans sa propre poche ; me sert de veste pour les soirées fraiches. | Sans hésiter |
Vêtement Chaud | Doudoune Hybrid Lady (Anneso) | Vertical | Rapport poids/encombrement/efficacité. Se replie dans une poche. | Le plus : excellent rapport poids/encombrement/efficacité. | Sans hésiter |
Vêtement Chaud | Polaire Wedze manche longue (Anneso) | Décathlon | Chaud et léger. | Le plus : Chaud et léger. | Sans hésiter |
Vêtement Chaud | Veste Down Gilet évo (Eric) | Vertical | Rapport poids/encombrement/efficacité. Se replie dans une poche. | Le plus : excellent rapport poids/encombrement/efficacité. | Sans hésiter |
Vêtement Chaud | Polaire Forclaz 20 (Eric) | Décathlon | Rapport poids/encombrement/efficacité/prix imbatable ! Éprouvé sur le Raid O'Bivwak 2017 et dans les montagnes Réunionaises. | Je m'en sers aussi et surtout de haut de pyjama pour les nuits fraiches. | Sans hésiter |
Divers | GPS e-Trex | Garmin | Eric a pu télécharger les étapes de la GTMC sur ce GPS, tout en ayant fait quelques personnalisations. Cela nous a permis de "juste" avoir à suivre le parcours. | Comme nous n'avions pas de cartes, ce GPS de rando s'est avéré indispensable. Nous avons suivi le parcours téléchargé, et lorsqu'un fois ou deux nous avons fait face à un chemin "impasse", nous avons pu utiliser ce GPS pour visualiser d'autres itinéraires. | Oui, sans hésiter |
Divers | Chargeur Panneau Solaire 19W Pliable Batterie Portable 2 Ports USB Etanche | CHOETECH | Pour pouvoir être complètement autonomes pour recharger nos téléphones et montres GPS. | Indispensable car nous n'avions pas accès à l'électricité puisque nous avons assez souvent bivouaqué. De plus, dans les campings, il devient très difficile de trouver des prises si on ne prend pas l'option payante "branchement électrique" (j'ai vu des campings sans prises aux sanitaires!). Donc au moins, avec la batterie, nous étions totalement autonomes. | Oui, sans hésiter |
Divers | Flitre à eau BeFree | Katadyn | Pour pouvoir se réapprovisionner en eau à partir de n'importe quelle rivière ou fontaine, même lorsque l'eau n'est pas potable. | Léger et faible encombrement car en plastique souple. Le filtrage se fait rapidement, ce qui permet de remplir toutes nos gourdes facilement. | Oui, sans hésiter un instant : ce filtre s'est révélé vital car sur certaines étapes, les villages et fontaines étaient rares, et nous avions été jusqu'à prendre l'eau d'un ruisseau dans un pré à vaches ! |
Divers | Appareil photo | Panasonic Lumix FZ72 | Un compromis entre un gros bridge et un compact. Polyvalent et bon rapport qualité prix. | Avantage : le gros + est un zoom optique puissant permettant de faire de jolies photos animalières. Inconvénient : ça reste un bridge donc un poil lourd et encombrant. | Oui car nous apprécions son zoom performant pour pouvoir faire des photos d'animaux. Sinon, à voir pour investir dans un appareil + compact. |
Divers | Pelle d'aisance Back Packers Truelle | Coghlan | Il est indispensable de ne jamais laisser de trace de notre passage. Donc on creuse un trou pour enterrer ses besoins, et on utilise du papier toilette spécial compostable ou mieux, on ramène son papier usagé dans un ziploc. | Pour un peu + de 5, rien à dire, pelle peu encombrante et légère en plastique très solide. | Oui, sans hésiter |
Divers | Multi tool kit : Pocket tool large (22 outils) | Sigma | Indispensable mulit-outils pour les réparations du vélo : clés allen, dérive-chaîne, démonte pneu, etc. | 184 grammes bien utiles à emporter pour les petites réparations ou réglages du vélo | Oui, sans hésiter |