Florian DESJOUIS nous partage son expérience grandes voies d’escalade dans les Pyrénées orientales.
Informations pour préparer l’ascension de 3 Grandes voies dans les Pyrénées orientales
Date :
Fin juin 2014
Lieu :
France, Languedoc Roussillon, Pyrénées orientales, Vernet-les Bains (66680)
Depuis Montpellier :
Montpellier => Vernet-les bains : 214 km, 14 euros de péage, 2h30 environ (rajouter 30 min pour accéder au parking)
Participants à la session escalade dans les Pyrénées orientales:
Yoann FOULON et Florian DESJOUIS
Où dormir dans les Pyrénées Orientales :
De l’hôtel au camping, en passant par le gite, toutes les infos concernant Vernet-les bains : ici
Refuge des Mariailles: pour le secteur petit yosemite, on ne passe pas au refuge (parking des secteurs plus en aval) – Plus d’info ici
Où se restaurer/où se réapprovisionner :
Tout ce qu’il faut à Vernet-les bains excepté une station-service pour lequel c’est fort probable mais je n’en suis pas certain.
Idem à Prades, un peu plus en aval, en plus grand.
Office du tourisme :
Caractéristique du massif des Pyrénées orientales:
Vous grimperez sur du beau granit : tous le panel classique est retrouvé, dalles lisses, fissures techniques ou épuisante en fonction. De 2 à 14 longueurs, mais généralement pas beaucoup plus que 6/7 longueurs. Du tout équipé au peu équipé, il y a de tout, assez également réparti. Les niveaux 5 et 6 sont particulièrement représentés. Les accès vont de 30 min (petit yosemite) à 3 h en bartassant (yosemite d’en haut). Les inters saisons et l’été doivent bien convenir : quelques surchauffe malgré tout possible l’été sur ces murs bien exposé au soleil. Et l’hiver, c’est sous la neige !
Site d’escalade proche :
Tout est dans le topo ! Excepté Targassone, superbe site de blocs.
Bibliographie :
« Les Pyrénées du levant » par Thomas Dulac et Pascal Testas. Edité en 2008, 32 euros environ.
Comme souvent, il suffit d’un topo bien fait pour ouvrir de nouvelles perspectives. Et c’est ici un exemple criant. Un topo exhaustif de près de 400 pages sur toutes les grandes voies d’escalade dans les Pyrénées orientales rocheuses équipés et non équipées, ainsi que toutes les voies d’alpinisme hivernal. En français et en anglais. On regrettera le fait que les tracés des voies rocheuse soit des schémas et non des photos… Dommage ça aurait gagné en clarté.
Lien internet :
- Le site de thomas dulac, un des auteurs du topo (partie rocher) ; quelques news concernant l’équipement de nouvelles voies
- Quelques topos et commentaires
Les 3 grandes Voies d’escalade dans les Pyrénées Orientales faites :
Jour d’éclipse:
6c max, semi équipé. 4 longueurs
Jolie voie, avec quelques très belles longueurs (L3 particulièrement). L’ensemble est digne d’intérêt bien qu’un peu court. Tous les relais sont équipés. Nécessite pas mal de friends malgré tout, particulièrement pour L3.
L1 : courte longueur, 2 spits il me semble. Bonne fissure pour se protéger.
L2 : A peine besoin de rajouter de friends. Départ rando puis gros pas protégé par spits en fin de traversée.
L3 : La longueur la plus jolie, la plus dur et la moins équipé. A équiper entièrement. Superbe, assez exigeante.
L4 : Jolie longueur, pas certains d’avoir suivi le tracé standard. Avons fait un peu de corde tendue à la fin, certainement sauté un relais.
Qué passa
6b+ max, une longueur à équiper (L2, 2 points en place), le reste est équipé. L2 superbe, L3 très jolie aussi.
L1 : Longueur de moindre intérêt.
L2 : Superbe fissure, qui se protège très facilement, et qui se grimpe facilement aussi. Facile pour la cotation en fissure/granit.
L3 : jolie mur raide avec quelques pas
L4 : longueur fastoche pour aller voir la vue.
Le fil d’ariane
7a+ max, peu équipé, 6 longueurs. Une drôle de voie, dont les commentaires assez élogieux (« voie très élégante ») nous laisse vraiment bouche bée… Certainement la voie dure du coin, dont l’intérêt est survalorisé.
L1 : 5+. Escalade malcommode sur du rocher médiocre et du lichen parfois.
L2 : 6a : après 15 m de végétation, on rejoint du rocher plutôt jolie : rouge, tout en rondeur.
L3 : 7a+. Longueur très courte (10 m peut être). Section déversante et teigneuse.
L4 : 7a. Longueur très courte (6/7 m peut être !!). Court, teigneux et malcommode.
L5 : 6c+. Peux être la longueur la plus délicate. Dur, caillou assez fracturé, protections médiocres. Bien content d’être en second. Assez court aussi (15 m peut être).
L6 : 5+. Mystère. Longueur pénible à grimper, entièrement recouverte de lichen noir, pas de ligne évidente pour rejoindre le sommet.
Ascension de 3 Grandes voies dans les Pyrénées orientales
Quoi de neuf sous les nuages :
La route défile une fois de plus ce samedi soir : météo médiocre, plan B dégainé. Il faut se creuser la tête pour ressortir les bonnes idées que nous nous étions juré de ne pas oublier il ferait un temps médiocre dans les plans A alpins et pyrénéens : certains bon plan B valent bien de mauvais plan A.
La route défile une fois de plus, ces we censés casser une routine s’inscrive aussi malgré tout dans celle-ci. Mais on n’y oppose pas, elle peut simplifier la vie cette routine parfois, pas forcément mauvaise à prendre.
Alors on y va avec curiosité sur ce site totalement inconnu pour moi, un peu moins pour Yo. Un site de granit pas si loin de Montpellier, ça surprend, ça questionne. Et qui ne semble pas si mal en plus. Allons voir
Forêt noire :
Un parking un peu sombre blotti le long d’une piste au cœur d’une forêt aux sapins immenses. Comme la plupart du temps lors de nos séjours dans les PO, nous nous réveillons sous la pluie : pas que ce soit une région tant pluvieuse, mais nous la choisissons souvent lors de we incertains. On ne s’en plaint pas pour l’instant, nous allons faire durer le plaisir sous la couette, toujours bon à prendre après une semaine de boulot.
La pluie daigne malgré tout s’arrêter, et en conséquence nous daignons nous lever. Atmosphère glauque, tendance bonnets vissés sur la tête. Il en faudrait peu, un petit rayon de soleil, pour rendre le cadre un peu plus chaleureux. Nous l’attendrons…
La voie à suivre :
Petit sentier se faufilant en pente douce le long du flanc de la montagne. Odeur d’hummus, mousse et feuilles humides. Des sensations, des images, des odeurs qui me rappellent à mes 20 premières années. Je me verrais bien déambuler toute la journée dans ce berceau de sensation, se laisser happer dans une forme de mélancolie presque nostalgique.
Mais bon, ça va bien quelques minutes l’introspection, lets go climbing !
Coup de sang :
Un jolie ruisseau à traverser, une eau encore bien fraîche, et pas d’issue possible : il va falloir mettre les pieds à l’eau. On sert les dents, les fesses, on se dit que cette fois ci on sera plus fort, on supportera sans broncher. On y était presque… Car cette eau qui vous saisis au bout de quelques pas, alors que vous n’avez pas fait la moitié, alors que le plus profond vous attend, ne faillira pas elle. Et ce sera donc en grimaçant et en se tortillant que l’on achèvera cette traversée, alors que vous vous étiez promis de rester digne…
Patinage artistique :
Premier pas de l’année sur le granit : une dalle peu raide, un petit surplomb, une fine fissure et un réta. Pas bien long, pas bien raide. Mais comme toujours on se méfie, on connait bien le jeu d’escalade : souvent surprenant, toujours exigeant, rien n’est acquis.
C’est donc empli d’une certaine ambition teinté du non moins certaine modestie que je m’élance dans la longueur. Les pieds à 1 m du sol, déjà sur un équilibre précaire, je prie pour que ces adhérences soit solides, le temps de clipper au moins. Départ peu serein, on se reprend en se disant que le pas de 6c a été fait.
Espoir vain, la séquence de mouvements se poursuit d’équilibre précaire en adhérence incertaines, de méthode d’urgence en improvisation délicates. Jusqu’à se rétablir à côté du relais. Bref, je reprends la grimpe sur granit…
Plaisir facile:
Fine fissure, bonnes écailles, une ligne oblique sans fioriture : pas d’entourloupe, pas de mesquinerie, je sais déjà où je grimperais, où je protégerais. J’arrive au pied de L2 de « qué passa » et je trépigne déjà de me lancer.
Les mouvements s’enchaînent facilement, les protections se laissent happer sans soucis, simple plaisir d’avancer concentrer, de maîtriser l’affaire, de mener à bien la longueur. L’acclimatation au granit se passe bien.
Conclusion sur notre ascension de grandes voies d’escalade dans les Pyrénées Orientales :
Un joli petit jardin de granit où il fera bon promener ses chaussons pour des journées à la carte, où l’on jonglera facilement en fonction des contraintes temporel et météorologiques. Du beau granit, une jolie vallée, une région ensoleillé et plutôt facile d’accès.
Matériel utilisé durant l’ascension de grandes voies d’escalade dans les Pyrénées Orientales
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix lors de l’achat | Ce choix a-t-il répondu aux besoins de la sortie | Si c’était à refaire |
Corde à double | Rubix triaxale 8.5 en 2 fois 50 m | Millet | Durabilité annoncée (et vérifiée : aucun signe d’usure après une cinquantaine de sorties) | Oui | Je réfléchirai à 2 autres solutions possibles, en penchant je pense pour la seconde: – Pour l’utilisation grande voie escalade dans les Pyrénées orientales équipée stricte : Utiliser un brin de corde à simple de 50 m (une ancienne corde que l’on a coupée par exemple) pour l’assurage durant l’ascension auquel on ajoute une corde de faible diamètre/poids (n’ayant pas besoin de qualité dynamique) que l’on attache sur le porte matériel. Ce dernier brin servira au rappel et à hisser le sac pour que tout le monde grimpe léger et quand ça grimpe un peu, ce n’est vraiment pas désagréable ! – La seconde solution, que me semble la meilleure : 2 brins de 50 m joker BEAL pour une utilisation identique à la solution précédente auquel on ajoute l’utilisation en terrain d’aventure. |
Baudrier | Sama | Petzl | Confort. Bon marché | Oui, mais il s’use beaucoup trop vite. | Baudrier qui a répondu à mes attentes : plutôt léger, confortable (en couenne comme en grande voie), et j’arrive à l’enfiler avec mon pantalon d’alpinisme malgré les jambières non réglables. Mais il s’use à vitesse grand V !! Je l’utilise beaucoup certes, mais comment expliquer que mon précédent baudrier (de la même marque) était en très bon état au bout de 8 ans d’utilisation, et que celui-ci est l’air fragilisé au bout de 3 ans… |
Dégaines | Ange | Petzl | Le poids en priorité ++.La taille (pour les versions longues) aussi (un moyen de plus de lutter contre le tirage) | Tout à fait adaptés pour l’escalade dans les Pyrénées orientales | Je suis pleinement satisfait de mon achat. Le gain de poids est très concret, c’est évident, mais ce sont aussi des dégaines moins encombrantes que mes précédentes : l’organisation de mon baudrier n’en est que plus clair. Les anges se manipulent bien aussi avec des gants ; le mousqueton taille L côté clippage et quand même bien plus aisée à manier que celui des petites tailles. Bref, c’est top, avec un gros bémol, son prix !!! |
Friends | Camalot | Black Diamond | Car c’est une référence… | Très bien adaptés | Je me renseignerais sur les autres marques (DMM, totem cam) : le marché du friends ne semble plus uniquement dominé par BD, les anglo saxons (fervent utilisateur de friends) utilisent énormément DMM, pourquoi pas nous ? |
Friends | Alien | Fixe | Souplesse de la tige Compacité de la tête Moins cher que les nouveaux camalots | Très bien adapté, très bon compléments d’un jeu classique Black Diamond | Je me suis rabattu sur les aliens alors que je cherchai des totems cams : pour les avoir eu en mains, les critiques faites précédemment sur les aliens, n’ont pas lieu d’être pour les totems cams. Ce serit à refaire, je patienterai peut être un peu plus ! |
Coinceurs | Black Diamond | Ils m’ont été offerts. | Bien adapté | Pas de problèmes, quelles pourraient être les différences entre 2 marques de câblés ? | |
Mousqueton à vis | Black diamond | léger | Très bien adaptés | Je prends les mêmes. Attention, les plus léger sont souvent petits, ne conviennent pas à certaines manips (passer dans la poulie bloqueur petzl par exemple) | |
Sac à magnésie | Le yéti | J’achèterai le cocoon clic clac de chez BEAL : en plus des avantages de mon sac à pof, il a une fermeture plus simple et hermétique que le serrage avec cordon. | |||
Casque escalade | Météor 3 | Petzl | Poids : on l’oublie complétement Stabilité : il a l’énorme avantage de ne pas se balader tout autour du crâne => le soutien derrière la nuque est très efficace Confort | Très bien adapté | Je prends le même sans aucun doute : je ne demande rien de plus à un casque, et il me fait oublier l’Elios de chez Petzl qui était vraiment très moyen pour la grimpe (cf compte rendu maroc taghia) |
Maillon rapide | |||||
Cordelette 5 mm | |||||
Ficelou | |||||
Couteau | Petzl | ||||
Basket | Speed cross | Salomon | Le voyage/tourisme : extrêmement légères, confortables ce sont des pantoufles de ville ! le laçage rapide est aisé et pratique dans les transports (avions, bus, …). Le tissu très fin est aussi intéressant, si les chaussures sont mouillées rapidement, elle sèche extrêmement rapidement, beaucoup plus que des chaussures classiques (et quand on prend une pluie d’orage ou que l’on marche dans une flaque, elles seraient les deux quasiment aussi humides de toute façon). – escalade en grande voie : où l‘on se trimballe assez de poids au baudrier pour ne pas s’en rajouter avec les chaussures. Je gagne 700g par rapport au poids d’une paire de chaussures d’approche classique (speed cross : 290 g en 42 et mon ancien modèle pour les approches, les merrel chameleon 3 : 1040 g en 43). Et l’accroche est bien suffisante (ce sont des chaussures de trail) | Très bien adaptés | Vraiment top, je les garde : évidemment, cela s’use un peu plus vite que des chaussures d’approches 2 fois plus lourdes, mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ! |
Pantalon | Décathlon | ||||
T shirt technique | Capilene 2 lightweigt | Patagonia | – confortable (élasthanne) – léger – sèche très vite | Très bien adaptés | Malgré un prix assez élevé, il se fait vraiment oublier : un très bon compagnon pour les sports d’extérieurs. |
T shirt | Laine mérinos 260 | Icebreaker | Très bon apport de chaleur – Léger, confortable, bien taillé pour les hommes fins : on l’oublie complètement, même en grimpant – 1 détail : l’encoche pour placer le pouce dans la manche => mine de rien, quand il fait frais, ça couvre un peu plus de surface et ferme franchement les écoutilles : efficace | Très bien adaptés pour l’escalade dans les Pyrénées orientales | Je le garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salle, couenne grande voie, ski… Il a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas. Le prix reste excessif tout de même… |
Micro polaire | R1 | Patagonia | – apport de chaleur correct – très confortable (membrane souple, intérieur doux) – assez bien taillée, bien que le diamètre des manches soit un peu trop important, je flotte un peu (pour moi, mais je suis fin …) | Très bien adaptés | Je la garde, sans aucun doute. En France, je l’utilise à toutes les sauces : salle, couenne grande voie, ski… Elle a sa place partout. J’ai payé un peu cher mais je ne regrette pas. |
Doudoune | Down sweater sans manches | Patagonia | – bon apport de chaleur pour un poids et volume très correct – pas de gêne en actif, elle se fait complétement oublier. | Très bien adaptés | Je la garde : j’ai fait ici un très bon achat, extrêmement polyvalent, je l’utilise à toutes les sauces : ski, alpinisme, escalade et tout simplement chez moi. Top. |
Veste | Lim | Haglöfs | Poids ! Volume de rangement | Très bien adaptés | Je reprends la même : cette veste je l’ai achetée dans un souci de gain de poids/volume pour l’utilisation grande voie, alpinisme estival et ski de randonnée à la journée. Dans ces utilisations-là, elle est parfaite. Par contre en raid à ski, en cascade … je prends ma stratosphere (The north face) qui a une protection quand même bien supérieure et est bien plus solide dans le temps je pense (je n’ai la Haglöfs que depuis deux grosses années). |
Popotte | Quick 2 system | MSR | – système très efficace pour égoutter les pâtes !! – la poignée est très sécurisante (pas besoin de serrer la poignée comme un fou pour que sa tienne, surtout quand on a 2 kg d’eau et de pâtes dans la casserole !) – la bande caoutchouc des mugs : isole le chaud du froid (la soupe n’est pas froide au bout de quelques minutes), et le froid du chaud (ça ne brûle pas les mains ) – le volume de la grande casserole (pour le rangement) est bien optimisé. – Bien que rajoutant du poids (mais on peut toujours l’enlever si on veut), la deuxième casserole est pratique si on veut manger les pâtes en même temps que l’accompagnement (s’il y en a ! ça commence à devenir franchement confort quand on commence à parler d’accompagnement) | Parfait. | Peut-être pas la plus légère, mais tellement pratique. Je reprendrai la même. |
Réchaud | Pocket rocket | MSR | – très compact – léger – puissant – autonomie très correct | Tout à fait adapté. | Toujours au top les produits MSR : attention, pour des voyages à l’étranger, un réchaud à essence sera certainement plus adapté, car les cartouches de gaz MSR ne se trouvent pas partout. |
Sac de couchage | Shocking blue | Valandré | chaleur, on est au chaud, il n’y a pas de doute. Assez compressible Fiabilité (avérée : il n’a pas bougé depuis 5 ans, pas une plume ne s’est échappée) | Très bien adapté. | Un sac de couchage que j’utilise bien souvent : on pourrait croire, avec ses températures de confort, qu’il ne serait pas polyvalent. Mais après une bonne journée de grimpe, de ski ou de rando, la fatigue nous fait apprécier cette valeur sûre dont l’apport de chaleur ne vous fera pas défaut. C’est un très bon achat. |