Julien DEFOIS vous raconte son expérience de 5 jours de traversée à pieds sur sa haute route Maurienne Queyras.
Informations pratiques pour préparer la haute route Maurienne Queyras
Dates :
Du 26 au 30 septembre 2023
Lieu :
Alpes, France et Italie
Comment s’y rendre
Au départ de chez moi, à Seyne, les options de transport en commun sont limitées.
J’ai donc opté pour un covoiturage depuis Guillestre, où j’avais laissé ma voiture, jusqu’à Montcenis, à proximité du départ. Ensuite, mon pouce m’a permis sans aucune difficulté d’arriver au début de la marche au dessus de Bessans. Pour le retour, stop depuis Aiguilles jusqu’à Guillestre.
En saison, l’utilisation des transports en commun s’avère plus facile. Il est en effet possible de prendre le train jusqu’à Modane puis une navette pour Montcenis. Dans le Queyras, des navettes permettent en juillet/août de descendre à Guillestre.
Meilleure période pour partir :
Certains cols et passages d’altitude s’avèrent exposés, voire très exposés. Il est préférable d’attendre la disparition de la neige ou alors d’être très bien équipé et tout aussi bien expérimenté. Certains passages se trouvent à haute altitude ce qui signifie un enneigement tardif.
La période optimale serait donc de mi-juillet jusqu’à fin septembre ou octobre tant que la neige n’est pas tombée.
Participant à la haute route Maurienne Queyras
Julien, accompagnateur en montagne, amateur de randonnée en solitaire pour me ressourcer quand je ne guide pas.
Où dormir sur la haute route Maurienne Queyras
Plusieurs options s’offrent au randonneur et elles sont plus nombreuses avant le 15 septembre :
- Refuge de l’Avérole (J1)
- Rifugio Tazzetti (J1)
- Bivacco Roccia Melone (J1, hors itinéraire)
- Bivacco Stellina (J1)
- Refuge du Petit Mont Cenis (J2)
- Refuge d’Ambin (J2)
- Bivouac du Sommeiller (J2)
- Ricovero Cima Valonnetto (J3)
- Nombreuses options à Oulx (J3)
- Plusieurs options à Pattemouche et dans le Val Troncea (J4)
- Le bivacco sous le col Clapis n’existe plus
- Rifugio Alpe Plane (J4)
- Bivacco Col Mayt (J4)
Où manger et se ravitailler
Outre les refuges précités qui vous donneront le couvert lorsqu’ils sont ouverts, Oulx propose un supermarché Conad au nord est de la ville et quelques restaurants. A noter que le bivacco Stellina dispose de quelques réserves alimentaires apportées par les bénévoles.
Itinéraire de la haute route Maurienne Queyras
Il s’agit d’un itinéraire que j’ai tracé personnellement. Il n’existe aucun descriptif : j’ai simplement regardé la carte et imaginé une ligne de passage entre les montagnes. L’objectif consistait à monter aussi haut que possible, et à y rester. Bien sûr, à un moment donné, il faut redescendre. Cette haute route s’aventure deux fois près de la civilisation : la première dans la vallée de Oulx et la deuxième vers Pragelato. A noter que l’itinéraire passe également dans le secteur du col du Mont Cenis où la route peut vous emmener soit vers la France soit vers l’Italie.
Si, à proprement parler, il ne s’agit pas d’un itinéraire d’alpinisme nécessitant corde, piolet et crampons pour progresser (hormis présence de neige bien entendu), cette haute route se situe en haute montagne, évolue parfois nettement au dessus de 3000m d’altitude, traverse un glacier non crevassé (Rochemelon) et exige un pied sûr dans certaines sections engagées.
Quelques chiffres :
- distance : 134km
- D+ : 9000m
- D – : 9300m
Etapes :
- J1 : Bessan-col de l’Autaret-Passo Novalese-Bivacco Stellina
- J2 : Bivacco Stellina-refuge du Petit Mont Cenis-Refuge d’Ambin-col du Sommeiller-Secteur du Plan del Frati
- J3 : Secteur du Plan Del Frati-Cima Del Valonetto-Oulx-Lago Di Laune
- J4 : Lago Di Laune-col de Costa Plana-Pattemouche-Col Clapis-Bivacco Mayt
- J5 : Bivacco Mayt-Col des Thures-Col du Malrif-Aiguilles
Quoi d’autre dans les environs
Fan des hautes routes? Pensez à la Trans’Alpes réalisée par Jérémy Bigé. Elle passe dans le secteur de ma haute route mais s’étend du Léman à la Méditerrannée.
La Via Alpina, itinéraire bleu, passe également dans le massif de Rochemelon. L’itinéraire rouge reste le principal parcours de la Via Alpina mais celle-ci se compose de plusieurs itinéraires dont le bleu, essentiellement en Italie. Un article du blog contient toutes les informations pour préparer la Via Alpina.
Enfin, cette haute route croise le fameux GR 58, également connu sous le nom de tour du Queyras, que vous pouvez enchainer si vous êtes motivés!
La haute route Maurienne Queyras
Montagne de vie
Comme bien souvent, je finis mon approche en stop. La solidarité s’avère plus que nécessaire en cette fin septembre : les transports publics, déjà peu nombreux, ont disparu avec le mois d’août. Me voilà à Vincendières, dans la vallée de l’Avérole. La route, interdite aux voitures, me sert de chemin d’approche vers le lointain col de l’Autaret, frontalier avec l’Italie. Déjà 11h du matin : j’envisage de passer du côté de Rochemelon pour ce soir et il me faudra donc être rapide. Le bitume s’avère parfait pour cela.
La vallée, déserte, semblerait presque surprise de me voir. Fin septembre, les randonneurs itinérants se font rare, surtout dans ces coins peu populaires des Alpes, un peu oubliés sous l’effet d’attraction de la Vanoise toute proche. De loin, le refuge d’Avérole semble fermé. C’est ce que je lui souhaite : attendre les randonneurs me parait synonyme d’ennui ici. Le très beau pic de la Bessanèse surveille les allers et venues du haut de ses 3592m. Perché très haut et bien dressé sur ses falaises abruptes, personne n’aurait envie d’aller le déranger.
Je passe donc respectueusement mon chemin et remonte l’interminable vallée qui me sépare de l’Italie. Toute en longueur, elle fatigue plus le mental que les jambes, qui cherchent désespérément un peu de pente, signe évident de progrès vers la destination finale. Toujours dans une apparente solitude, j’atteins l’Italie. Apparente car même si les humains ont déserté la vallée, celle-ci s’avère pleine de vie : chamois, marmottes, chocards, insectes innombrables. On n’est jamais vraiment seul en montagne.
Course avec le soleil
Mon envie : traverser le glacier de Rochemelon avec les dernières lumières du soleil et admirer ses adieux depuis le passo Novalese. D’ailleurs, les couchers de soleil sont les cadeaux que je compte m’offrir pendant cette itinérance alors autant faire ce qu’il faut pour être gâté. Mais l’heure tardive de mon départ impose un rythme exigeant : le soleil n’attendra pas. Chassé implacablement par la nuit qui arrive, il s’enfuit inexorablement. Mon pas doit s’adapter. Refuge Tazzetti : Rochemelon trône juste en haut, à portée de pied mais 600m au dessus quand même.
De ce côté de la montagne, celui que je cherche a disparu depuis belle lurette. Il se cache de l’autre côté de la montagne, versant ouest. Pour le retrouver, je monte dans un décor austère, gravissant des marches usantes. Mon sac pèse lourd, tout comme les kilomètres déjà parcourus à pleine vitesse. Mais la montagne se montre toujours réglo : il n’y a pas de mauvaise surprise quand on s’est acquitté du dénivelé nécessaire.
Me voilà sur le glacier, baigné par l’or du ciel. La neige semble prendre feu sous le flamboiement du soleil. Les montagnes s’illuminent et honorent la fin du jour. J’aurais bien voulu croire qu’elle faisait cela pour moi. Mais je préfère penser qu’elles célèbrent la beauté de la vie sans la moindre intention, que cette danse de joie entre la terre et le ciel leur appartient et que nous, humains, ne pouvons en être que les témoins les plus respectueux.
Présence
La haute route Maurienne Queyras avait pour projet de me faire profiter de points de vue fabuleux au coucher du soleil. C’est donc tout naturellement que je me dirigeais vers le Passo Novalese où j’avais rendez-vous avec le soleil. Traverser le glacier, en très bonnes conditions, me semblait bien plus rapide que de faire le tour par les crêtes rocheuses. Et, à la manière d’un train japonais, le soleil brillait par sa ponctualité. Bien évidemment, le passage par les crêtes m’aurait offert de belles vues et je le recommande. Mais j’aime les glaciers, ces témoins d’une histoire millénaire qui va bientôt disparaître. Cette traversée, c’était un moment privilégié avec l’histoire et la mémoire de la terre.
Au col, je me tais : la bavardage intérieur a cessé pour laisser place à une présence exclusive : devant un tel spectacle, aucune pensée parasite ne peut survivre. L’instant est contemplation totale et gratitude.
Le froid s’invite dans mon présent. A 3300m d’altitude fin septembre, il prend ses quartiers d’hiver. Une fois de plus, je ne vais pas pouvoir flâner : la descente du col s’avère raide, exposée, technique et exigeante. Il n’y a pas que la beauté qui exige une présence totale. Je n’ai pas envie d’être pris par la nuit dans ces flancs inhospitaliers alors je file aussi vite que possible vers le bivacco Stellina. C’est d’ailleurs plus un refuge qu’un bivacco : tout le confort est disponible, même si pour une douche chaude il faudra s’endormir et la prendre dans ses rêves. L’eau est indiquée non potable. Je la boirai, faute d’alternative.
Il y a des priorités
Retour en France après une nuit agréable à Stellina. Un sentier des plus faciles me ramène vers le Mont Cenis et ses vestiges de la seconde guerre mondiale. Des forts imposants témoignent de ce passé encore très vivace sur la frontière. Les hommes se sont battus pour de vrai ici. Aujourd’hui, la frontière s’est apaisée et on la traverse librement : signe d’espoir, les humains peuvent s’éveiller.
Le cheminement jusqu’au refuge du Petit Mont Cenis ne s’avère pas plus dur. La haute route Maurienne Queyras n’a pas pour objectif de prendre les chemins les plus infréquentables! D’ailleurs, le temps se dépêchant un peu trop ce matin, je dois ajuster mon itinéraire : si je veux atteindre ma zone de bivouac pour le coucher de soleil, alors le passage par des cols difficiles s’annonce incompatible avec mon intention initiale.
Adieu les cols de Savine et d’Ambin, me voilà donc en direction du refuge d’Ambin pour passer le col du Sommeiller. A plus de 3000m d’altitude, cette option n’est pas une déception! Certes, la remontée de la vallée d’Ambin s’annonce quelque peu monotone en comparaison de l’itinéraire initial, aux attraits indéniables. Mais mon souhait de beaux bivouacs sera respecté!
Fantômes
Comme prévu, la vallée d’Ambin me propose un test : Vais-je donner beaucoup de place aux regrets? Il est vrai que la vallée d’Ambin n’a pas les arguments de celle de l’Avérole : glacier, Bessanèse, village traditionnel. Mais elle est tout aussi longue…Qu’importe, ce ne sont que quelques kilomètres en montagne : des vues en plus ou en moins, pas de quoi en faire un problème. Je suis là et vivant, c’est déjà bien.
Toujours dans une solitude absolue, je quitte les pentes vertes pour entrer dans un cimetière minéral. Autrefois, il n’y a pas si longtemps, peut être 30 ou 40 ans, un glacier prospérait ici. Ce glacier n’a pas encore complètement disparu mais la marche inéluctable du temps aura sa peau : le glacier du Sommeiller va rentrer dans le grand sommeil.
Au col, à plus de 3000m, changement d’ambiance. Comme la veille, le soleil qui semble s’enfuir à mon arrivée, prépare son départ vers un autre jour. Mais il me baigne de ses rayons chaleureux alors que l’ombre s’employait depuis trop longtemps à me figer dans le froid.
Surprise : un bâtiment tout neuf. Il s’agit d’un nouveau bivacco, pas encore ouvert. Surprise encore, une piste conduit jusqu’ici les véhicules à moteur. Surprise, décidément : une station de ski existait ici. Construite au début des années 60, c’est elle qui a justifié la création de la piste. Un hôtel existait mais une avalanche le détruisit pendant l’hiver 1968-69. La station ferma en 1989. Il en reste quelques traces mais l’essentiel a été démantelé.
Quand la Haute Route Maurienne Queyras s’aventure en bas
Après un magnifique bivouac face au couchant et une nuit un peu fraîche à 2700, je reprends le chemin des hautes terres pour gagner les Passo dei Fourneaux puis la Cima del Vallonetto à 3200m. Minérale, la montagne n’en est pas pour autant austère : la roche se pare de couleurs chaudes, d’ocres qui chassent le froid et adoucissent l’altitude. Des vestiges militaires l’attestent : les humains ont occupé les lieux. Mais, pas plus que les autres jours, je ne croise aucune âme (humaine) qui vive. La montagne est rendue aux fleurs, aux ruisseaux et aux chocards.
Oulx se dissimule 2200m plus bas. La vie a souhaité éviter que je revienne trop brutalement vers les humains. Alors elle en a placé sur mon chemin pour que je me rhabitue. Sur les pentes du Vallonetto puis plus bas encore. Je ne serai pas choqué d’entendre des gens parler. La haute route Maurienne Queyras n’est pas un lieu de socialisation.
Cette aventure en bas s’accompagne d’une nécessaire visite à un petit restaurant où je mange une pizza bien méritée avant d’aller alourdir mon sac au supermarché. Point trop n’en faut, je ne reste que le temps d’avaler des calories et d’en empaqueter davantage.
Histoires d’eau
Après 2 arrivées plutôt tardives au bivouac, j’aimerais bien pouvoir planter la tente tôt et laver mon linge alourdi au sel et autres minéraux issus de la transpiration. Trois jours sur la haute route Maurienne Queyras : il me faut prendre soin de mes vêtements. Le bivouac offre cette luxueuse liberté de pouvoir décider de ses étapes pour peu que la montagne se montre accueillante. Elle le sera, au lac de Laune. Il se gagne au tarif de 1000m de dénivelé, un prix abordable ou pas selon l’état des jambes. Les miennes iront sans trop broncher au bivouac, bien protégées du soleil par les mélèzes.
Pour autant, la chaleur a transformé mon eau en sueur et j’ai cherché de quoi remplir mes bouteilles. Aucune source, aucun torrent n’a eu la bonne idée de se trouver sur mon chemin. Alors il m’a fallu devenir un bandit de grand chemin et enjamber une clôture pour subtiliser 2 litres d’eau au robinet extérieur d’une maison inoccupée. Une randonneuse de passage a elle aussi profité de mon larcin pour remplir sa propre bouteille.
Le lac n’est ni très sauvage, ni très baignable. Boueux et accessible en voiture par une piste, il sert aussi au club de pêche local. Néanmoins, une source d’eau claire, un terrain plat et une table en bois arrosée de soleil feront mon bonheur ce soir.
La haute route Maurienne Queyras dans le Val Troncea
Après le lac, la haute route Maurienne Queyras me catapulte vers le col de Costa Plana et le Val Chisone. Au col, des épilobes emplumées annoncent la fin de l’été, malgré les températures encore agréables. La descente se poursuit jusqu’au village étonnamment nommé Pattemouche.
De là, une vallée préservée s’ouvre en direction du Queyras. Préservée car le Val Chisone accueille son lot de stations de ski mais, dans le Val Troncea, un parc naturel vient protéger le vivant. Deux possibilités s’offrent à moi : quitter assez vite le fond de vallée pour gagner le col de Banchetta sud puis le Passo San Giacomo et le Bivacco Rattazzo, une version plus haute, ou bien remonter toute la vallée pour en prendre la mesure et basculer de l’autre côté par le col Clapis.
Je choisis la seconde option et transforme la haute route en basse route. L’avantage de cette seconde option, outre le fait qu’elle me fasse découvrir toute la vallée, c’est qu’elle me rapproche plus du Queyras que son alternative. Je pourrais ainsi finir un peu plus tôt le lendemain. Le prix de cette option c’est un parcours de 9km un peu ennuyant en fond de vallée.
Néanmoins, quelques belles vues agrémentent le chemin et la montée vers le col Clapis surprend. Le sentier file vers un mur infranchissable, questionne le randonneur qui se dit qu’il va devoir faire de l’escalade imprévue sur un terrain peu engageant, avant de se jouer d’une illusion d’optique : un petit vallon assez débonnaire mais invisible se cachait entre les falaises.
Vers le Queyras
De l’autre côté du col, en cette après midi déjà bien engagée, le soleil a déserté l’orient et laisse l’azur teinter le ciel de toute son intensité. Une lumière particulière, qu’on ne trouve que dans les Alpes du sud (du moins en France) et aussi un aimant : attiré par ce bleu puissant, je n’ai pas pu refuser les avances des Alpes du sud et je m’y suis installé.
Plus bas, le refuge d’Alpe Plane désormais fermé en attente de l’été prochain m’offre l’eau dont j’avais besoin avant d’attaquer la montée vers le bivacco Mayt sur un flanc orienté à l’est. A l’ombre, le soleil ne me verra pas et je n’aurai pas besoin de beaucoup d’eau. Ici les vallées sont larges, longues et invitent au voyage : les grands espaces rappellent les mondes sauvages qui jalonnent notre belle planète.
Le bivacco est installé dans une ancienne caserne : pas étonnant de la trouver si proche de la frontière. De l’extérieur, le lieu s’avère peu engageant : humidité, délabrement et manque de lumière. Mais des bénévoles ont su prendre soin d’une partie du bâtiment pour le transformer en un petit bivouac somme toute assez confortable, avec moquette, bons lits, tables et même un fauteuil de camping. Le luxe tient à peu de choses, c’est souvent l’écart entre ce que l’on s’attendait à trouver et le cadeau inespéré de la vie.
Bien entendu, avant la disparition du soleil, je m’en vais honorer notre rendez-vous quotidien, montant les 200m qui me séparent du col et célébrer mon amour du ciel enflammé.
Derniers pas sur la Haute Route Maurienne Queyras
Retour vers la France, dans ce massif du Queyras qui m’est cher et m’émerveille toujours autant. Il faut reconnaitre que c’est un très beau coin des Alpes. D’ailleurs, le tour du Queyras lui rend un bel hommage et je vous le recommande. L’itinéraire du jour se déroule pour l’essentiel sur une variante du GR 58. Même si je connais bien le Queyras, je n’avais pas encore eu l’occasion de visiter cette variante du col des Thures ni effectué la descente du lac du Grand Laus vers Aiguille.
Somme toute, difficile d’être déçu dans le Queyras. En effet, cette variante me conduit à travers plusieurs cols franchis en peu de temps. La variété est donc de mise : montagnes aux flancs noirs, alpages accueillants, roches créatives. Et puis surgit ce petit lac sans nom, sous le col de Rasis, dont le reflet ramène le ciel sur la terre. Enfin, le lac du Grand Laus et ses tombants abrupts vers les profondeurs.
Cependant, ce beau lac marque le début de la dernière descente. Aiguilles se niche juste en bas. Ainsi donc je vais achever cette belle traversée sous un soleil incontesté et dans une tranquillité que la présence de quelques randonneurs n’altère pas.
Conclusion de la haute route Maurienne Queyras
En premier lieu, ce trek entre la France et l’Italie m’a enthousiasmé la grandeur des paysages traversés : les Alpes respirent dans toute leur amplitude ici. Et puis, en dehors des dénivelés quotidiens conséquents, cette haute route s’avère facile techniquement : on peut passer de nombreuses fois à 3000m ou plus sans s’engager dans des passages scabreux. Egalement, elle a le mérite de la diversité : deux pays, des massifs aux caractéristiques bien marquées, un lien entre les Alpes du Nord et les Alpes du sud.
Bien évidemment, le soleil m’a beaucoup aidé dans ce parcours. Brillant en continu du matin au soir, sa présence a enchanté mes bivouacs
Voilà donc un itinéraire de toute beauté, peu fréquenté, surtout en septembre et potentiellement plein de variantes car les points de passages entre les vallées sont innombrables. Faites vous plaisir, allez-y!
Matériel utilisé
Tout comme mon tour de l’Ubaye sur le GR 56, cette traversée m’a permis de tester la tente de randonnée Big Agnes Copper Spur HV UL1.
Vêtements utilisés sur la haute route Maurienne Queyras
Catégorie | Marque | Modèle | Pourquoi avoir fait ce choix? | Ce choix a-t-il répondu à mes besoins? | Et si c’était à refaire? |
Short | Dynafit | Transalper Hybrid | Short long, léger, sans ceinture | Tout à fait | Je ne changerais rien |
Polaire | Haglöfs | LIM Mid Comp Hood | Une polaire ultralègère, zippée, avec une capuche pour gagner en thermicité | Absolument ravi de mon choix, pour 270g c’est parfait! | Je ne changerais rien |
Veste imperméable | Rad’ys | R1 X light tech | Une veste très légère (300g), super respirante et très imperméable. | Parfaite à tous les points de vue. | Je ne changerais rien |
Pantalon de pluie | Kalenji | Trail Running | Une couche imperméable légère pour les moments froids et pluvieux. Très bon marché pour un vêtement respirant. | Un vêtement étonnant par sa polyvalence. Aussi bon pour tenir chaud que protéger du vent ou de la pluie. | Je ne changerais rien |
T-shirt | Attiq | Vento Titanium | A la fois solide et épais donc protégant bien du vent mais également très respirant. | Impeccable. Séchage très rapide. | Je ne changerais rien |
Doudoune | Cumulus | Incredilite Endurance | Légère (350g) et construite avec un duvet 850cuin qui apporte beaucoup de chaleur. Tissu imperméable. | Ma meilleure amie dans le froid, que ce soit le matin ou le soir au bivouac. | Je ne changerais rien |
Gants | Camp | G air | Gants légers et thermiques | Vraiment très solides et très adaptés à la randonnée estivale. Pas imperméables mais cela ne me dérange pas en été. | Je ne changerais rien |
Chaussures | Hoka | Sky Toa | Confort, légèreté, stabilité. | Un modèle mid que j’ai racheté plusieurs fois. Grand confort et les terrains de rando sur sentier. Vraiment plus durable que les autres modèles Hoka mais parfois des soucis avec le pare-pierres avant qui se décolle. | Je ne changerais rien |
Matériel de bivouac
A noter également que vous pouvez trouver un test détaillé du sac de couchage ultraléger RAB Neutrino 400 sur Experience Outdoor.
Catégorie | Marque | Modèle | Pourquoi avoir fait ce choix? | Ce choix a-t-il répondu à mes besoins? | Et si c’était à refaire? |
Tente | Big Agnes | Copper Spur HV UL 1 | Tente autoportante la plus légère du marché, grande abside et volumes généreux. | Dans cette nouvelle version, la tente me satisfait toujours autant, mis à part les sardines beaucoup moins efficaces. | Je ne changerais rien |
Duvet | Rab | Neutrino 400 | Un sac léger, avec un duvet de qualité et une température confort entre 0 et -5. | Un sac polyvalent et agréable, une très bonne résistance à l’humidité | Je ne changerais rien |
Matelas 1 | Forclaz | Matelas mousse pliable MT 500 | Un surplus de confort et d’isolation et la possibilité de l’utiliser facilement pour une sieste confort en milieu de journée. | Parfaitement | Je ne changerais rien |
Matelas 2 | Nemo | Astro | Confort et solidité. | Matelas vendu comme faisant 9cm mais une fois sur le terrain je me suis rendu compte qu’il n’en faisait que 6 ou 7. Les 9cm valent pour la partie supérieure qui accueille la tête. Un peu déçu sur ce point mais le matelas reste confortable et agréable à utiliser. | Je lorgne chez Big Agnes depuis un moment et je prendrais un modèle léger comme le Zoom UL ou le Rapide. |
Réchaud | Jetboil | Minimo | Réchaud intégré, assez léger, très efficace pour bouillir de l’eau | 6 ans que je l’utilise et j’en suis totalement ravi. | Je ne changerais rien |
Equipement pour le GR 56
Catégorie | Marque | Modèle | Pourquoi avoir fait ce choix? | Ce choix a-t-il répondu à mes besoins? | Et si c’était à refaire? |
Couteau | Opinel | N°6 | Made in France et léger. | Un produit solide et durable qui m’accompagne partout en montagne. | Je ne changerais rien |
Bâtons | McKinley | Migra 4 | Pliables sur 3 brins avec une poignée en mousse très confort | Bâtons grand confort, surtout pour moi qui m’appuie beaucoup avec la paume de la main sur le haut de la poignée. | Je ne changerais rien |
Frontale | Petzl | Actik Core | Une frontale légère avec une batterie rechargeable et une très bonne autonomie. | Autonomie incroyable, une charge suffit pour un très long trek. | Je ne changerais rien |
Sac à dos | Osprey | Atmos 50 | Son confort remarquable. | C’est mon deuxième Atmos 50 et j’en suis toujours ravi. Il convient parfaitement pour 7 jours d’autonomie car son volume est très généreux. Confort impeccable et grande praticité: accès aux bouteilles d’eau, poches, accroches de bâtons sans poser le sac, etc. Cependant il est fragile au niveau du filet dorsal qui finit immanquablement par se trouer. | Je ne changerais rien |
Cuiller | Light My Fire | Spork Titanium | Très léger et polyvalent. | Parfaitement. | Je ne changerais rien |
Balise de détresse | Garmin | GPS Map 66i | Balise Inreach qui peut aussi servir de gps de secours si le téléphone est HS. | Utilisé en situation réelle de secours et cela fonctionne très bien même au fond d’une gorge. Par contre la version avec écran de navigation est vraiment lourde et encombrante. | Je prendrais un modèle plus léger. |