Les secrets de l’ultra léger : comment minimiser le poids de son sac à dos en randonnée ?

par Jérémy BIGE
comment minimiser le poids de son sac à dos en randonnée

Qui a déjà abattu les kilomètres à grandes foulées s’est déjà demandé comment il pouvait porter moins. Porter un sac à dos ultra léger. Que ce soient pour les marcheurs de grand chemin ou les randonneurs du dimanche, un sac trop lourd devient vite un fardeau voir une torture !

Là est la base de réflexion du marcheur léger en devenir :

« Que puis-je mettre dans mon sac pour que ce dernier passe le plus inaperçu tout en palliant à tous mes besoins ?« .

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Qui suis-je pour parler de randonnée légère ?

Jérémy Bigé, 26 ans, passionné de montagne, d’aventure et de voyage

Dromomane (nm): sous l’impulsion irrésistible de me déplacer à la marche ou la course.

Ingénieur et moniteur de ski diplômé, je réalise en 2018 une traversée intégrale de l’Himalaya népalais pendant 90 jours avec un sac de 15 kg.

J’y découvre la marche longue distance comme moyen d’immersion au sein de géographies et cultures isolées.

En 2020 j’effectue une traversée des Pyrénées par la Haute Route en mode ultra léger avec 4,5 kg de matériel.

En 2021, je concrétise une grande traversée des Balkans sur près de 1300 km en solitaire et en autonomie avec un petit sac à dos ultra léger de 3,7 kg .

Les films retraçant ces aventures sont à découvrir sur ma chaîne YouTube ou mon Instagram. Depuis peu, j’ai intégré la formation à l’accompagnateur en montagne.

Arrivée après 23 jours de marche sur la plage de Banyuls lors de ma HRP en 2020. Poids de base de mon sac à dos ultra léger : 4,5 kg.

Pourquoi s’alléger ?

Les deux principales raisons à l’allègement sont le gain en confort et la minimisation de la dépense énergétique. 4 kg en moins dans le sac à dos et ce sont plusieurs kilomètres de gagner, à fatigue équivalente, avec les courbatures en moins ! Qui n’a jamais rêvé de s’en aller courir la montagne pendant plusieurs jours sans douleur aux épaules et au dos ?

Ceci ne relève pas de l’utopie. Aux sarcastiques qui pensent que partir en trek avec moins de 7 kg dans le sac à dos est chimérique, je réponds qu’ils font fausse route. La légèreté est à portée de main (de pieds !).

Par delà ces deux aspects, il y a, à mon avis, un sens beaucoup plus profond à donner au dépouillement de son sac à dos. Marcher avec peu est un chemin d’accès vers une certaine liberté. Ne faire qu’un avec la nature demande de la sobriété.

Quand le randonneur suréquipé, avec son armada de 20 kg, se reclus dans sa « tente bunker », le marcheur ultra léger se fond dans son environnement. Le pas aérien, la stature fluette, le nez aux aguets, il hume le parfum grisant d’une liberté sans nom : celle de se soustraire à l’obligation de tout contrôler par le matériel en créant une certaine vulnérabilité. Qu’importe la durée de sa pérégrination, son petit bagage contient tout ce qui lui est, non pas suffisant, mais essentiel.

Prérequis et vocabulaire

Un MUL expérimenté peut se confectionner son Big Three totalement en DIY. Vous n’avez rien compris ? Voici un peu de vocabulaire :

Big Three : les trois éléments essentiels au trekking : un sac à dos, un abris et un sac de couchage.

Consommables : désigne le contenu du sac à dos qui varie dans le temps comme l’eau, la nourriture, le gaz, le PQ,…

DIY : Do It Yourself, ce qui est fabriqué par ses propres soins.

MUL : Marcheur Ultra Léger.

MULET : Marcheur Ultra Lourd Et Têtu.

Poids de base : désigne le contenu du sac à dos qui ne varie pas dans le temps. Il ne comprend pas les vêtements que l’on porte sur soi.

À partir de quel moment parle-t-on de légèreté en trek ?

Chacun son avis, chacun ses objectifs ! Il est certain qu’un sac de 15 kg est un sac lourd pour un corps humain. 10 kg peut être un premier palier facilement atteignable vers la marche légère sur plusieurs jours. 8 kg révèle une liste matérielle réfléchie. À partir de 6 kg en poids de base, on entre à mon sens dans l’ultraléger. Certains partent plusieurs jours avec moins de 3 kg !

Une liste matérielle est quelque chose de très personnel qui n’apparait pas en un claquement de doigts. Pas de baguette magique ici mais de la rigueur et de la reflexion. Rien ne sert de prendre la liste d’un tiers et dans faire sienne. Il faut s’en inspirer bien évidemment, mais il faut surtout se faire sa propre idée en testant sur le terrain et en faisant sans cesse des ajustements pour obtenir le panel qui nous convient. Ma liste est en constante évolution et c’est grâce à l’expérimentation, aux échanges et à la lecture que j’effectue sans cesse des modifications.

Comment réduire le poids de base de mon sac à dos ?

Trêve de blabla, là arrive la partie intéressante. Je vais tenter de partager mes connaissances et expériences pour faire du MULET un MUL averti ! Bien évidemment, loin d’être omniscient sur le sujet, n’hésitez pas à commenter l’article si une remarque pertinente vous vient à l’esprit.

Quels sont mes objectifs ?

En première directive du protocole, je vous conseille de bien cerner vos objectifs. Ce sont eux qui détermineront les items essentiels de votre liste de matériel.

Photo/vidéo : si votre priorité est de ramener des images de votre marche, il est indégnable que la partie électronique aura une part non négligeable dans ce que vous apporterez. À l’inverse, un simple smartphone suffira si vous vous contentez de quelques clichés souvenirs.

Confort : certains ne sont pas prêts à faire une croix sur le confort en bivouac. Un matelas gonflable épais et lourd aura alors sa pertinence quand il sera superflu pour quelqu’un recherchant la vitesse avant tout.

Bivouac rustique durant ma traversée des Pyrénées en 2020.

Vitesse : la légèreté est liée à la performance. Si abattre les kilomètres journaliers a plus d’importance que le confort au bivouac, des choix stratégiques en conséquence seront appliqués.

Autonomie : les puristes ont cœur à ne bénéficier d’aucune aide extérieure et à effectuer leur marche en transportant l’intégralité de leur nourriture pour plusieurs jours voir plusieurs semaines de marche. Difficile alors de rester MUL.

Aventure : quoi de plus grisant que de dépendre totalement de ce qui peut survenir en route. Un abri naturel ou une nuit à la belle étoile remplacera alors aisément une tente !

Vous l’aurez compris, il n’y a pas de règle tout établie. Il y a cependant une marche à suivre qui d’après moi ménera dans tout les cas à un allégement.

Quel matériel de ma liste est superflu ?

L’étape suivante est de laisser tomber sur le papier assez spontanément et sans réflexion particulière les éléments qui composeraient votre liste de matériel pour ladite randonnée. Répartissez-les en postes : couchage, portage, habits dans le sac, habits sur soi, électronique, hygiène… Pesez chaque item, des lunettes de soleil aux sardines, afin de prendre conscience de l’impact de chacun sur le total et d’avoir un premier aperçu du poids de base de votre sac à dos. Une feuille Excel peut faire l’affaire. Il existe par ailleurs le site lightpack exclusivement dédié à cette étape.

Les étapes pour réaliser un sac à dos ultra léger

Au regard de cette liste « version 1 », le gros du travail commence en se tenant aux règles suivantes :

  • Se focaliser sur l’essentiel. Pour chaque item, se poser les questions : « est-ce que j’ai déjà utilisé cet objet ? », « en ai-je vraiment besoin ? », « que se passera-t-il si je n’ai pas cet objet en ma possession ? », « comment puis-je me passer de cet objet ? ».

« Le plus léger est ce qu’on emporte pas »

Pyramide des besoins (source : randonner-leger.org)

Inutile de préciser que la notion de superflu appartient à chacun. D’une façon générale, il s’agit du matériel que l’on pense utile mais qui est de trop. Certains considèrent qu’un livre est essentiel à leur pérégrination quand d’autres, les avaleurs d’horizons comme j’aime les appeler, se couchent fissa, une fois les chaussures retirées. Tout dépend de la hiérarchisation personnelle des besoins ainsi que des objectifs définis plus haut.

  • Supprimer les doublons : si possible, faire d’une pierre deux coups. Penser aux usages multiples de certains objets. C’est une réflexion que j’adore mener dans ma chasse aux grammes : trouver plusieurs utilisations à un même objet. De cette façon il est possible de réduire de façon importante le nombre des items emportés. Par exemple, une doudoune roulée en boule remplace aisément un oreiller gonflable ! Certains vont même jusqu’à utiliser le savon de Marseille en dentifrice ! D’ailleurs, en parlant de dentifrice, n’est-ce pas superflu pour un trek de 2-3 jours ? Chacun son avis ! Je dévoile mes trucs et astuces un peu plus bas dans l’article.

Existe-t’il quelque chose de plus léger pour la même utilisation ?

Passer en revue chacun des items restants dans votre liste.

  1. Existe-t’il une alternative plus légère dans le commerce ?
  2. Comment puis-je alléger l’objet en le modifiant ? (couper des sangles, des étiquettes, retirer une armature,…)

Les postes principaux d’allégement :

Abris pour dormir

La tente double paroi telle qu’on la connaît tous n’est pas la seule solution. Il existe différentes catégories d’abris qui coïncident plus à la philosophie de la randonnée légère.

La partie lourde de l’abri consiste en l’armature (arceaux,…). Il est possible de s’en passer chez certains modèles en utilisant les bâtons de randonnée comme mat et ainsi de gagner un poids conséquent.

Les tentes doubles paroi

Il s’agit de l’abri classique comportant généralement une toile imperméable et une toile cloisonnée de type moustiquaire qui rend hermétique le tout. Le tout, maintenu par des arceaux, est généralement assez lourd, mais robuste et confortable. Très peu de modèles inférieurs à 1kg existent.

Les tentes mono paroi

Il s’agit d’un abri fermé avec la toile imperméable seule ce qui permet de gagner du poids. Certains sont maintenus grâce aux bâtons de randonnée qui servent de mâts. Souvent, la tente n’est pas complètement hermétique, ne comprenant pas de revêtement au sol. Il faut alors ajouter une petite bâche plastique ultralégère de type polycree afin d’éviter les remontées d’humidité. Certains modèles comme chez Zpacks ont une moustiquaire intégrée qui permet de fermer totalement l’abri. Ce type d’abri est un excellent compromis entre confort et légèreté avec de nombreux modèles à moins de 700g.

Les tarps

On rentre dans la catégorie bivouac d’aventure. Il s’agit seulement d’une bâche imperméable maintenue par les bâtons ou accrochée à un arbre qui sert de protection contre les intempéries. Souvent rectangulaire, le tarp ne permet pas une fermeture à 360° et confère la sensation de dormir à la belle étoile tout en étant abrité. Seuls bémols : les insectes type moustiques et le vent.

Si ce dernier est trop puissant, il risque de s’engouffrer dans l’abri et de le souffler. Il faut faire preuve d’ingéniosité en s’adaptant à son environnement : jouer avec le terrain pour s’abriter du vent par exemple ou bien adapter le montage à la situation.

Avec une bâche rectangulaire, il existe une multitude de configurations possibles suivant la place disponible au sol, l’espace intérieur voulu, le degré de protection, les intempéries, etc. Un jour j’ai rencontré quelqu’un qui se contentait de se rouler dedans comme un sushi !

Les sacs de bivouac

Il s’agit d’un abri, appelé aussi sursac, complètement différent et minimaliste comme un deuxième sac de couchage en toile imperméable.

Cette protection s’installe donc très vite et en tout lieu, mais présente un confort relativement limité en cas de mauvais temps par exemple. Il faut alors le combiner à un petit tarp.

Nuit en sac de bivouac au sommet du Dôme de Bellefont en Chartreuse.

Ce que j’utilise : Tarp Trek 900 Forclaz (500g).

Bivouac sous le tarp lors de ma traversée des Pyrénées en 2020.

Ce que j’ai dans le viseur : Zpacks Hexamid Solo (305g) ou Six Moon Designs Deschutes Plus (450g) pour avoir un abri fermé vis-à-vis des insectes type moustiques.

Sac de couchage

Le choix primordial est à faire entre garniture en duvet ou bien garniture synthétique. Pour un poids équivalent, le premier sera plus chaud et plus compressible. Le deuxième sera plus efficace en cas d’humidité. Le MUL privilégiera le duvet en plume pour gagner un poids considérable. Le CUIN désigne le pouvoir gonflant du duvet et donc sa capacité à utiliser l’air comme isolant. Il faudra par exemple plus de remplissage en duvet 600 CUIN (et donc plus de poids) pour obtenir une performance thermique équivalente que si c’était avec du 850 CUIN. Évidemment plus le CUIN est important, plus le prix s’en ressent.

Le second aspect important est de cerner ses besoins en terme de températures attendues. Il est évident que l’on emportera pas le même sac de couchage en hiver et en été. Quelques notions de base :

Température de confort : température limite extérieure pour laquelle l’on dort confortablement dans le sac de couchage en position allongée.

Temprérature de confort limite : température limite extérieure pour laquelle l’on dort confortablement dans le sac de couchage en position fœtal.

Température extrême : température limite extérieure pour laquelle l’on risque sa santé.

Sac de couchage sarcophage

C’est le sac classique qui englobe l’intégralité du corps avec une garniture en duvet devant, derrière et dans la capuche. Pour gagner du poids, il en existe sans zip, mais il n’y a alors pas moyen de réguler la température en ouvrant le tout. C’est le poids de la garniture en duvet et son CUIN qui conditionne les performances thermiques. En multipliant la masse en kg de plume par le pouvoir gonflant, on obtient l’indice de chaleur IC. De ce paramètre on peut calculer la température de confort théorique du matériel par :

Tc (°C) = -0.0413 x IC + 14.1

Pour une température de confort de 0°C, il faudrait donc par exemple 450 g de duvet 850 CUIN ou encore 520 g de duvet 650 CUIN.

Nuit chez l’habitant lors de notre traversée du Népal en 2018 avec nos Sea To Summit TKIII.

Pied d’éléphant

C’est un sac de couchage classique auquel l’on retire la capuche. Son utilisation est pertinente en été lorsque les températures extérieures sont clémentes, quitte à ajouter un petit bonnet.

Quilt

Le principe de ce dernier est que le garnissage dans le dos du dormeur est inutile puisqu’il va l’écraser dans son sommeil alors que c’est l’air emprisonné par les plumes qui garantit l’apport en chaleur. Ce sont donc des sacs qui ne comportent aucune garniture dans le dos afin de gagner du poids. Un système d’élastique permet de le fixer autour du matelas en s’en servant comme une sorte de couette. Les deux dernières catégories demandent une certaine adaptation de la part du marcheur.

Ce que j’utilise : Cumulus Liteline 400 (705g).

Bivouac dans mon Cumulus Liteline lors de ma traversée des Balkans en 2021.

Ce que j’ai dans le viseur: Cumulus X-lite 400 (575 g, Tc -1°C) ou Sea to Summit SpIII (665g, Tc -2°C) pour descendre plus bas en température pour de prochaines grandes aventures, et Cumulus X-lite 200 (350g, Tc 4°C) pour du bivouac estival en France ou du bikepacking.

Sac à dos

Le sac à dos est généralement l‘item à choisir en dernier une fois la liste finalisée pour ne pas se tromper sur la contenance. Il ne faut pas voir trop grand. Un sac de 40 litres peut largement suffire pour du trekking même sur du long terme !

Les différences de poids vont être expliquées par les accessoires (ceinture, poches, sangles, armature…) et le matériau de fabrication (nylon, cuben, polyester ripstop,…).

Sac à dos avec armature

Ce sont les sacs les plus confortables et permettant de porter de grosses charges car ils sont très rigides au niveau du dos. Par contre c’est l’armature du sac à dos qui pèse le plus lourd. Certains modèles font plus de 2 kg à vide ! Dans l’optique d’une marche légère, il s’agit d’un potentiel allègement important.

Sacs à dos Osprey Atmos AG 50 avec armature (ceux de droite !) lors de notre traversée du Népal en 2018.

Sac à dos sans armature

Ils ne comportent aucun rembourrage au niveau du dos et sont donc très légers. Cependant ils ne permettent pas, pour la plupart, de porter des charges de plus de 10kg sans devenir inconfortable. Ça tombe bien, ça ne concerne pas les MULs ! Il est possible de rigidifier le sac sans s’alourdir en utilisant un matelas de mousse placé à l’intérieur et contre le dos du marcheur.

Ce que j’utilise comme sac à dos ultra léger : Ultimate Direction Fastpack 35L (700 g)

Ce que j’ai dans le viseur: Atelier Longue Distance Hybride 35 (450g) pour changer celui actuel qui a près de 100 bivouacs à son actif et marcher avec du materiel français !

Matelas

Le choix du matelas n’est pas à négliger : il conditionne le confort de la nuit qui se veut réparatrice. En plus de rendre le sol douillet, il isole le dormeur d’un point de vue thermique. La R-value permet de comparer l’isolation des différents matelas :

R-value = épaisseur/conductivité thermique

Plus la R-value est grande, plus l’isolation est importante. En été une R-value de 1 peut suffire alors qu’il faut privilégier une R-value d’au moins 3-4 en hiver.

Matelas en mousse

C’est la solution la plus économique en termes de poids, mais surement la moins confortable. Les matelas en mousse sont très robustes et présentent l’avantage de pouvoir être découpés ! Utile pour le MUL souhaitant gagner du poids : un matelas de la tête au haut des cuisses suffit !

De plus, il peut se plier et servir d’armature pour le sac à dos. Dans les situations extrêmes, il peut s’enrouler autour du buste comme une couche supplémentaire vis-à-vis du froid.

Matelas gonflable

C’est la solution la plus confortable et qui prend le moins de place. Un peu plus lourd que les matelas en mousse, on peut gagner quelques grammes en prenant les versions small largement suffisantes. Sur le long terme, le risque est de percer le matelas. Il en existe avec des épaisseurs considérables !

Certains, comme le Klymit Inertia X Frame, ont été étudié pour garder de la matière seulement aux points d’appui et ainsi gagner du poids.

Klymit Inertia X Frame (258g)

Matelas autogonflant

Un peu plus lourd, le matelas se gonfle partiellement seul.

Ce que j’utilise : L’arkmat 127 coupé en deux ! Seulement 63g mais un peu limite niveau confort.

Ce que j’ai dans le viseur : Thermarest Z lite small recoupé ou Neoair X lite small pour des aventures courtes.

Chaussures pour randonner

Le choix des chaussures dépend, à mon sens, du terrain attendu et de la charge que l’on porte sur le dos.

Chaussure Tige haute

C’est la chaussure de randonnée de base : excellent maintien de la cheville, très bonne robustesse, confortable… Pour autant elle ne permet pas une agilité optimale, notamment sur des terrains techniques. De plus, le MUL portant un sac léger n’a pas forcément besoin d’autant de maintien au niveau des chevilles.

Chaussure Tige basse type trail

Les chaussures de course en montagne sont très bien adaptées à la marche légère. L’inconvénient principal est leur fragilité puisque le tissu est en mesh. Mes tiges hautes servent toujours après 2000 km de marche tandis que je change mes tiges basses tous les 800 km environ.

À noter que certains modèles de chaussures de trail existent en version Gore-Tex, ce qui contribue à améliorer leur durée de vie par l’ajout d’une membrane. Ainsi j’ai pu effectuer 1300 km avec les mêmes baskets à travers les Balkans.

Ce que j’utilise : Brooks Cascadia (2 paires par an).

Ce que j’ai dans le viseur : Brooks Cascadia !

Astuces diverses qui feront la différence

Je livre ici quelques-unes des mes astuces d’allègement :

Mi-matelas

Comme expliqué plus haut, je coupe mon matelas en deux pour gagner un poids conséquent. Sous mes jambes, je glisse mon sac à dos et tout ce dont je n’utilise pas comme certains habits et même mes paquets de nouilles chinoises qui isolent très bien du froid !

Faire un matelas avec peu.

Le couteau MUL

Nul besoin de grande lame pour aller marcher ! Plus de 50 jours de trekking effectué avec l’Opinel n°2 qui pèse seulement 5 g ! Qui dit mieux ? Penser à retirer la chaîne pour passer à 4 g.

Opinel n°2 (5g)

La technique des 3 couches

Privilégier trois couches de vêtements plutôt qu’une seule épaisse. Cela permet de réguler en fonction de la température et des intempéries. En été j’emporte un unique teeshirt, une doudoune et une veste de pluie. Lorsque je lave mon teeshirt et que celui-ci n’est pas encore sec au réveil, j’enfile ma Gore-Tex torse nu le temps d’une petite heure. La doudoune me sert surtout au bivouac. Je trouve ce vêtement plus performant et plus compressible qu’une polaire. Prendre les deux serait redondant !

Bivouac frisquet sur la HRP en 2020

Réchaud, késako ?

La technique la plus légère, que j’ai adoptée, est de ne pas utiliser de réchaud ! En été, je ne subis aucun manque et je me passe très facilement de manger chaud. Pour la première fois cet été, j’ai ressenti de la lassitude après 30 jours à manger mes nouilles chinoises froides. Il se peut que pour une prochaine grande aventure, j’emporte un réchaud. Il en existe de différents types.

Réchaud à gaz

C’est l’ustensile le plus utilisé par les randonneurs. Il permet de faire de la cuisine digne de ce nom. Cependant il est assez lourd à cause de la cartouche ! De plus les recharges peuvent être difficiles à trouver dans des zones où le trekking n’est pas développé. Il est limité à basse température.

Réchaud à alcool liquide

C’est celui que j’utiliserais si j’en prenais un. Très léger, il fonctionne à l’alcool, que l’on peut trouver facilement un peu partout. 15 mL suffisent pour faire bouillir 500 mL d’eau en 5 min. Il est pertinent pour tout ce qui est semoule, repas lyophilisés, thé, ect, mais pas pour faire cuire des aliments.

Réchaud à alcool solide

C’est le plus léger qui existe. Pertinent pour des pratiques du trekking sur le court terme et pour faire bouillir de l’eau. Les recharges ne peuvent pas se trouver partout.

Réchaud à bois

Celui qui demande le moins de portage, car aucun carburant à transporter. Il faut cependant faire un trek en milieu forestier pour avoir quelques branches sous la main. En altitude, il n’est donc pas approprié.

Économie d’énergie = économie de poids

L’électronique est un cercle vicieux. Plus l’on emporte et plus il faut de quoi recharger. En marchant très léger, j’ai pu produire deux petits documentaires sur mes aventures.

J’emporte dorénavant un petit panneau solaire 6W qui charge une batterie tampon 10 000 mah durant la journée. Cela me suffit pour être autonome et charger mon téléphone et ma GoPro. Dès que je le peux, je branche ma batterie sur secteur. Je prends des câbles siamois pour réduire leur nombre et j’utilise des cartes SD pour la mémoire.

Qui a parlé d’un oreiller ?

J’utilise ma doudoune roulée dans mon tour de cou qui sert de taie d’oreiller !

La jupe de pluie !

Mon ami Aubin durant la HRP en 2020.

Je pars avec un unique short, sans pantalon ni collant. En cas d’averse, j’utilise la bâche de sol en polycree pour le bivouac en l’enroulant autour des hanches de façon à garder mon short au sec.

Mes mains puent des pieds…

Pourquoi prendre deux paires de chaussettes si c’est pour ne pas s’en servir comme gants en cas de grand froid ?

La trousse à pharmacie du MUL

Maman, saute cette étape s’il te plait… J’emporte avec moi quelques antidiarrhéiques, une compresse, un tir tique, des dolipranes, des pastilles de purification et de l’elastoplaste. Le savon est mon désinfectant, l’elastoplaste me permet de maintenir la compresse comme un pansement en cas de besoin.

La magie de la micro fibre

Je me lave ! Régulièrement même ! J’ai découpé un bout de 30×30 cm dans une serviette en microfibres pour me sécher. Suffisant ! Il faut bien essorer le tissu pour qu’il soit efficace à nouveau. En plus il me permet de me couvrir la nuque pour me protéger du soleil.

Chaleur croate.

Comment réduire le poids de la partie consommable ?

Il est également possible de jouer sur la partie consommable, autrement dit tout ce qui n’est pas éternellement dans le sac à dos : la nourriture, l’eau, le combustible si réchaud il y a, le PQ…

Préparer, anticiper

Avant toute marche, j’étudie les potentiels lieux de ravitaillement sur ma route en discutant avec des gens l’ayant empruntée ou en regardant sur internet. Ainsi, je peux avoir une idée des autonomies à prévoir. J’essaie de faire mon itinéraire de telle façon que je n’aurais pas plus de 5 jours à faire en autonomie. Entre chaque point de ravitaillement je connais le kilométrage approximatif ce qui me permet de savoir pour combien de jour je dois acheter sachant que je peux marcher une trentaine de kilomètres avec du dénivelé à chaque étape. J’ai fait la HRP en portant pour 4 jours au maximum !

Pour l’eau c’est la même chose. Si la zone est riche en ruisseaux, je porte très peu de contenance : seulement 1L sur la HRP par exemple. Pour les Balkans, c’était une autre histoire. Certaines sources étaient espacées de 40 km. J’avais donc une poche supplémentaire de 2L qui me permettait de pallier mes besoins lorsqu’il le fallait.

Il existe également les solutions des déposes (cacher de la nourriture à l’avance comme c’est souvent fait pour la HRP) ou encore des postes restantes (s’envoyer des colis qui vont être stockés à un bureau de poste sur son itinéraire). Cependant je préfère dépendre de ce que je trouve sur ma route sans tout programmer à l’avance.

Manger chaud ou manger froid ?

Manger chaud implique de transporter un réchaud et surtout le combustible ! J’ai effectué mes deux dernières grandes marches sans emporter quoi que ce soit sinon un petit mug en inox dans les Balkans.

Repas froid !

J’ai appris que beaucoup d’aliments pouvaient se cuisiner à l’eau froide tels que la semoule, les nouilles chinoises, la purée en poudre… Il suffit de patienter un peu. En 15 min environ les nouilles sont prêtes ! Ces dernières sont très pratiques. Elles se mangent en toutes situations : avec de l’eau chaude, avec de l’eau froide et même sans eau comme des biscuits apéritifs. J’aime avoir quelques paquets au fond du sac.

Le fait d’emporter un petit récipient en inox permet de faire chauffer de l’eau à même les braises ou sur un poêle par exemple. Ça m’est arrivé plusieurs fois dans les Balkans.

Ma liste d’un sac à dos ultra léger à moins de 4 kg

Si vous voulez voir ma liste de matériel de moins de 4 Kg lisez mon récit sur la traversée des Balkans :

Pour aller plus loin

Je ne peux que conseiller la bible du MUL, le site randonner-léger qui regorge de mines d’informations, d’astuces et de commentaires en tout genre.

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3 commentaires

Xavier 1 septembre 2022 - 19 h 46 min

Voilà, tout est dit ou presque sur l’esprit MUL !
Et même sans être totalement MUL il y a pleins d’idées à retenir…
Un très bon article

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Bruno 11 janvier 2024 - 14 h 22 min

Salut Jérémy, tu indiques que « prendre une doudoune + une polaire serait redondant ». Influencé par mes lectures j’ai longtemps pensé comme toi. Lorsqu’il y avait de longues journées de pluie je ne mettais pas la doudoune sous la veste de pluie pour la préserver pour les arrêts au sec ou le bivouac afin de garder au moins un vêtement sec. En montagne lorsqu’il pleut, en hauteur il fait froid. Parfois même on peut avoir quelques flocons. A l’automne et au printemps les jours de pluies sont frais même en vallée. Dans ces situations avec seulement un Tee shirt sur le dos sous la veste de pluie j’avais souvent froid. En 2019 après plus de 5 mois de marche à travers les montagnes d’Europe, j’arrivais en Castille à l’automne, des journées fraiches et pluvieuses qui s’enchainaient, j’ai fini par me résigner à acheter une polaire, et la marche est devenue plus confortable sous la pluie ou dans la fraicheur. Pour l’avoir essayer, une doudoune synthétique seule n’est pas la solution. A l’effort on condense plus dessous qu’une polaire, et si une manche ou le bas prend un peu l’eau le garnissage devient une véritable éponge qui tient froid, et qui est difficile à faire sécher ensuite.
Depuis 2019 je prends toujours doudoune + polaire. Les 220 grammes supplémentaires de la polaire D4 basique col zip, sont largement compensés par les avantages que ce vêtement supplémentaire apporte. Dans les faits cela permet de prendre une doudoune plus légère voire un gilet. Placé dans un sac il devient la base d’un oreiller confortable.
Bruno

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Jérémy BIGE 23 janvier 2024 - 16 h 10 min

Salut Bruno, merci pour ton commentaire et ton partage d’expérience ! Je pense n’avoir encore pas vécu un enchaînement de journées de pluie suffisant pour regretter la polaire ! Par contre depuis l’écriture de cet article, j’ai ajouté un t-shirt à manche longue d’une centaine de grammes pour le soir au bivouac. Après j’évite en effet de mettre ma doudoune sous la veste de pluie quand il pleut quitte à marcher un peu plus vite pour me réchauffer. Merci pour ton avis en tout cas !
Jérémy

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