La team du Rise Festival de films de pêche à la mouche nous partage son expérience de 3 jours de pêche à la mouche sur le Guil dans les Hautes-alpes.
Informations pour préparer un séjour pêche à la mouche sur le guil dans le Queyras.
Date :
Du vendredi 2 au dimanche 4 Octobre 2020
Lieu :
Le Guil prend sa source au pied de la Pointe Gastaldi, en haute montagne, à proximité immédiate de la frontière italienne et se jette dans la Durance au pied du Mt Dauphin, à l’ouest de Guillestre, 50 km après environ.
Nous avons pêché un secteur assez encaissé en aval d’Abriès, notre point de chute, et un autre en amont de Ristolas. Ce sont avant tout les précipitations qui nous ont imposé ces choix.
La meilleure période pour pêcher sur le Guil
La saison de pêche à la mouche dans le Queyras est notamment conditionnée, particulièrement en début de saison, par la présence d’eau de fonte. Avant et après ces périodes sont forcément des instants intéressants concernant l’activité piscicole, en fonction de la météo bien entendu. La pêche à la mouche est aussi connu dans la rivière 1ère catégorie en Haute-Loire.
Une particularité, la fermeture tardive de la pêche en première catégorie qui offre la possibilité de pouvoir continuer à rechercher la truite après la fermeture dans les autres départements.
Entre les deux, la configuration de la vallée, l’altitude et le relief, la météo et la présence, ou pas, de nourriture, induisent sans aucun doute des conditions bien particulières que des novices tels que la Team du Rise-Festival ne peuvent qu’imaginer. Se rapprocher des AAPPMA locales, de la Fédé des Haute-Alpes ou, encore mieux, de guides de pêche renommés constituent de loin une meilleure option.
Comment s’y rendre :
Depuis Gap la direction de Abries Ristolas
Participants :
La team 2020/2021 d’organisation du Rise festival film de pêche à la mouche : Pierre M, Jean-Baptiste, Mathieu, Sébastien, Steeve, Michaël et Pierre P absent physiquement mais présent avec nous d’une part par son talent d’organisateur qui nous a permis de vivre 3 merveilleuses journées de pêche et de rencontre humaine et d’autre part car nous avons souvent trinqué à toi.
Ou dormir dans le Queyras :
Nous avons opté pour nos 3 jours de séjourner au chalet de Lanza
Où se restaurer/où se réapprovisionner dans le Queyras:
Retrouvaille le vendredi midi restaurant Meo Focaccia spécialiste de la cuisine italienne à gap
Le chalet Lanza du vendredi soir au dimanche matin inclus nous a concocté des PDJ copieux, des pique-nique variés et délicieux. Et nous ne parlons pas de nos apéros joyeux, de nos succulents repas du soir qui nous ont permis de veiller tard avec nos verres de Mélèze.
Office du tourisme :
Caractéristiques de la rivière le Guil :
Le Guil est une rivière emblématique des Hautes-Alpes avec sa propre histoire comme nous l’explique Dewis DAVUDIAN agent de développement à la fédération de pêche des Hautes Alpes. En juin 2000 lors de la crue centennale du Guil et du torrent de Peynin, beaucoup d’interrogations sur la vie de ses rivières. Que reste-t-il après cet évènement de la quantité de Truites et aux espèces à nageoires.
La Fédération de pêche des Hautes-Alpes décida, à la suite de cette crue, de ne pas intervenir pour les trois années qui ont suivi et de laisser la nature agir. L’objectif était de mesurer la capacité de résilience de la rivière.
Force est de constater que la première année fut très riche en reproduction et les alevins recolonisaient rapidement la rivière, et dès la troisième année, la rivière avait retrouvé sa configuration initiale.
Le Guil survie aux crues
Il a été constaté rapidement quelques années après que le Guil retrouva une vie piscicole de qualité et en abondance.
La crue avait fait un nettoyage important et permis aussi en quelque sorte de remettre à « plat » le lit de la rivière offrant ainsi des lieux de reproduction et aussi surement une abondance alimentaire.
La Fédération de pêche des Hautes-Alpes, à la suite de cet épisode, a décidé de ne plus aleviner cette rivière et d’innover dans un mode de gestion dit « patrimonial ».
Le Guil a aussi une particularité d’être une rivière d’altitude avec des saisons très marquées.
Ce qui rend la vie et le développement du poisson sur un autre rythme par rapport à d’autres rivières plus basse en vallée. Une truite de + de 40 cm sur le Guil est considéré comme un poisson trophé. Son environnement n’est pas le même, son alimentation aussi.
Aujourd’hui Le Guil est une rivière exceptionnelle, avec des poissons de grande qualité et il est pas rare de voir des compétiteurs de pêche à la mouche s’entrainer sur cette magnifique rivière. comme d’entendre certains pêcheurs vivrent des journées de pêche exceptionnelle avec des records de prise.
Pêcher sur le Guil c’est s’aventurer dans un décor montagneux et apprendre son langage. Comprendre la truite et quand celle-ci rejoint son épuisette sentir une joie immense de rencontrer un poisson d’exception repartir vivre sa vie dans les eaux claires des montagnes du Queyras.
Conseil de Bastien Galliano moniteur guide de pêche autour du Guil:
La rivière reste productive sur la quasi totalité de son linéaire avec des profils différents d’un parcours à l’autre. Sur la partie basse, sous la confluence avec le Chagne le parcours attractif est peuplé de belles truites fario et arc-en-ciel et, encore plus en aval, la Durance vous ouvre les bras.
Quoi d’autre dans les environs d’abriès
Le Queyras est un haut spot pour les amoureux de la montagne. De nombreuses activités outdoor et pas que sont pratiquées chaque année par de nombreux passionnés.
Pêche dans les Hautes-Alpes :
Découvrez cet article sur les plus beaux lacs de pêche dans les Hautes-Alpes :
VTT dans le Queyras :
Randonnée dans le Queyras :
Escalade dans les hautes alpes:
Alpinisme dans le Queyras:
Ski dans le Queyras:
Ou acheter son permis de pêche pour pêcher le Guil:
Pour acheter votre carte de pêche vous pouvez soit l’acheter directement sur le site carte de pêche ou dans bricomarché de à Guillestre qui est doté d’un rayon pêche ou le le magasin de pêche d’embrun : europêche
Avec qui pêcher pour découvrir le Guil:
Il y a plusieurs moniteurs guide de pêche qui pourront vous accompagner et vous faire découvrir la rivière du Guil et les autres spots autour.
Nous ne présenterons que les frères Galliano car ils ont été des personnes ressources pour le RISE depuis plusieurs années, mais aussi acteurs pour le blog expérience outdoor avec un des articles les plus lu sur ou pêcher sur les hautes-alpes:
Lien Internet :
Le site de la fédération de pêche des Hautes-Alpes dont nous remercions particulièrement Dewis DAVUDIAN Agent de développement à la Fédération de pêche du 05 pour sa disponibilité, ses connaissances et sa passion.
Le site des frères Galliano moniteur guide de pêche dans les Hautes-Alpes, à l’étranger et dont vous pouvez aussi les découvrir sur le film Transmission de Pierre MONATTE.
3 jours de pêche à la mouche sur le Guil pour la fermeture de la saison de pêche en première catégorie
Rise-Festival France: Team building sur le Guil
En ces temps perturbés, en cette période de relations humaines « covidées », la mode est à la « visio ». Il est vrai que c’est utile et très pratique, d’autant plus que nous habitons, pour la plupart d’entre nous, relativement loin les uns des autres. Toutefois, avoir la possibilité d’échanger de vive voix par écrans interposés ne suffit pas. Rien ne remplacera le « présentiel », rien ne pourra supplanter une discussion qui se termine en éclats de rire à trois heures du matin autour d’un verre de « Mélèze ». S’il est des moments lors desquels les idées fusent, c’est bien ceux-là.
Aussi, nous avons rapidement convenus que, pour la bonne marche de l’asso « Rise-Festival France » , il était impératif de se retrouver le plus régulièrement possible, tous ensemble et, vous vous en doutez, de préférence à proximité de quelques coins de pêche réputés. Plusieurs lieux furent donc évoqués. Des plus beaux réservoirs français ( Veirières, Malaguet, Bouchet, …) à quelques rivières de renoms telles que la Dordogne ou le Tarn.
C’est finalement la possibilité de pêcher la truite, après la date de la fermeture dans nos départements respectifs, qui nous a dicté le choix de la destination. Notre réunion de travail d’automne allait se tenir sur les berges du Guil, dans les Hautes-Alpes. Le fait que notre président en avait pris plein les mirettes lors du tournage de « Transmission » , projeté lors de la dernière édition du Rise-Festival France, n’y était pas étranger.
Organiser un We de 3 jours de pêche dans le Queyras
En bon père de famille, et parce qu’il avait également déjà foulé les fonds de vallées de ce magnifique département, guidé de main de maître par les frères Galliano, Pierre P s’est chargé de l’organisation, aux petits oignons, et rendez-vous fût pris pour le week-end de la fermeture dans les Hautes-Alpes. Nous allions tenter les magnifiques truites du Guil, de la Durance ou encore du lac Egorgéou.
Les semaines qui précédèrent la date fatidique du 2 octobre 2020, et puisque tout était déjà réglé en termes de transports et d’hébergement, de nombreux contacts “locaux” nous permirent d’affiner le choix des mouches indispensables à avoir dans nos boîtes et des techniques que nous allions mettre en oeuvre.
L’AAPPMA locale, la « truite du Guil », ainsi que Bernard et Bastien Galliano, deux frangins guides de pêche réputés, furent de très bon conseil pour notre préparation.
Mais c’était sans compter sur la météo. Nous savions, le jour du départ sur la route des Hautes-Alpes, que nous aurions plus besoin des doudounes, vestes étanches, et autres nymphes plombées que des crèmes solaires, bobs et mouches en cul-de-canard, mais nous ne doutions pas encore du caractère cataclysmique qu’allaient prendre les précipitations, même si, au final, nous fûmes relativement épargnés.
C’est en effet ce week-end là que des inondations meurtrières ont eu lieu dans le sud-est de la France, pas très loin de notre point de chute, le “Chalet de Lanza”, à Abriès.
We de fermeture de la pêche dans les hautes-alpes
Pour en revenir à notre petit séjour studieux, après avoir récupéré Matthieu, le seul homme pourvu d’un fourreau de canne à mouche à Lyon-Part-Dieu en ce début du mois d’octobre, entre les travailleurs matinaux et masqués et les militaires, nous nous retrouvâmes à Gap avec Michaël pour le premier casse-croûte. Là, sous les premières gouttes de pluie du séjour, nous avons eu la chance de partager le pain et la pizza, avec trois autochtones du coin, et non des moindres, messieurs Jean-Luc Bourgogne, Bernard et Bastien Galliano.
Les derniers renseignements pris, sur les “grosses truchas” de la Durance et sur la couleur des sedges du Guil, nous prîmes la direction de notre futur terrain de jeu et retrouvâmes Sébastien, déjà en tenue, puisqu’il avait fait le choix d’arriver la veille et avait eu le courage de bivouaquer en altitude.
Ou pêcher : La Durance ou le Guil ?
Nous avions laissé la Durance, magnifique, malgré la tentation d’y effectuer quelques lancés, pour le rejoindre et, arrivés sur place, la quantité d’insectes nous incita à penser que nous avions fait le bon choix.
Pourtant, après avoir cherché un coin pas trop compliqué d’accès et susceptible d’accueillir 6 pêcheurs quand même, force a été de constater que, finalement, la Durance aurait quand même constitué un spot de départ bien sympa.
La pluie, le froid, le vent qui s’installèrent pour plusieurs heures, ajoutés à la fatigue du voyage eurent raison de nos piteuses compétences et cette première session ne fut pas miraculeuse. Quelques petites farios, superbes, ainsi qu’un magnifique “salvelinus fontinalis” succombèrent toutefois à quelques-unes de nos nymphes.
Saumon de fontaine sur lequel nous reviendrons ultérieurement puisque son histoire est plutôt singulière. Ainsi s’acheva cette première journée de pêche et, bien refroidis par les précipitations, nous prîmes la direction de l’hôtel.
Pêche, gastronomie et festivités pour l’équipe du Rise Festival
Arrivés sur place, nous avons trouvé un logis parfait pour ce genre d’expédition. Un accueil au top, avec un local chauffé pour faire sécher nos tenues, des chambres complètement rénovées, avec une literie nickel, une cuisinière parfaite pour une demi-pension d’anthologie et quelques spécialités locales, dont le “Mélèze” déjà évoqué en début de ce récit.
Que dire de plus, sinon profiter de cet instant pour remercier notre Pierre P national pour cette organisation et le choix de l’auberge, d’autant plus que, malgré son investissement dans le fonctionnement du Rise-Festival France, n’a pas pu être des nôtres. D’un commun accord, nous avons donc décidé qu’il organiserait la prochaine réunion, au printemps prochain. D’ailleurs n’hésitez pas à lui souffler des idées de destinations possibles.
Mais parce qu’un week-end de travail à la pêche, c’est aussi de la pêche, laissons la parole à notre guide de pêche attitré qui va revenir sur cette première demi-journée et nous donner quelques conseils avisés sur la pêche dans les Haute-Alpes.
Le mot de Steeve sur cette première journée du vendredi 2 octobre
«A une altitude de plus de 1000 mètres, les rivières alpines offrent aux pêcheurs un cadre sauvage et préservé. il ne fait aucun doute que certains moments doivent être magiques sur le Guil, tant cette rivière semble prometteuse. Toutefois, avec des conditions de météo froides et dégradées, sans connaître les lieux, nous avons essentiellement pratiqué en nymphe.
Nous étions sur le Haut Guil, petite rivière et torrent de montagne aux eaux froides et limpides. Les truites farios, de souche méditerranéenne, nous ont permis d’admirer leurs belles robes jaunes tachetées de points noirs. Notons également la présence de saumons de fontaine. Dès notre arrivée, la pluie s’intensifia et en l’absence de gobages, nous fûmes contraints de pratiquer essentiellement en nymphe au fil, à la roulette. Une canne de 9 ou 10 pieds permettait de prospecter correctement sur ce secteur de pêche d’une largeur moyenne de 5 mètres.
Personnellement, j’ai opté pour une canne de 10 pieds en soie de 4/5 (T.56 de DEVAUX). Grâce à sa réserve de puissance et sa polyvalence, elle me permet de pratiquer aussi bien en sèche qu’en nymphe au fil. Le moulinet manuel est équipé d’une soie WF 4F (fuseau décalé). Lorsque que je pêche en nymphe au fil, j’utilise un bas de ligne à nœud dégressif de 5cm en 5cm en longueur et de 5 en 5 en diamètre. Pour les pêches courtes en torrent, il est préconisé d’utiliser des bas de ligne dégressifs pour que vos mouches ou nymphes se posent rapidement et précisément sur des postes bien marqués.
Steeve Colin moniteur guide pêche avec Émotion Pêche
Bas de ligne nymphe au fil pour une canne de 10 pieds
Ø 45 : 0,55m / Ø 40 : 0,50m / Ø 35 : 0,45m / Ø 30 : 0,40m / Ø 25 : 0,35m / Ø 21 indicateur nylon teinté dans la masse : 0,40m / Ø 20 : 0,30m + pointe en Ø 12 ou 14 = 3,95m
Sur des rivières d’eau claire, il est primordial de modifier votre bas de ligne en fonction de la technique de pêche choisie. Si vous commencez en nymphe et que vous souhaitez passer en sèche, vous devez retirer votre indicateur de touche. Combien de fois ai-je vu des truites refuser une mouche sèche à cause d’un indicateur en fil teinté dans la masse !!!
Les nymphes :
Lors de cette sortie, j’ai utilisé une pointe en 12 centièmes en pêchant à 2 nymphes. La nymphe de pointe (corps noir et thorax vert olive imitait une larve d’éphémère) avec une bille tungstène cuivre de 3 mm sur un hameçon droit fort de fer n° 12. En potence une nymphe d’hydropsyche (corps vert olive) monté sur un hameçon caddis numéro 14 équipé d’une bille tungstène or de 2.8 mm. La potence de 10 cm de long est réalisée à l’aide d’un nœud chirurgien ou baril. Cette longueur permet de changer 1 à 2 fois de nymphes. Les nymphes sont espacées de 40 cm. Dans de faible profondeur l’écart entre les nymphes doit être compris entre 30 cm minimum et 50 cm maximum. Ceci permet de pêcher sur 2 couches d’eau. La nymphe de pointe, plus lestée évolue proche du fond et la nymphe de potence pêche entre deux eaux.
Lorsque nous ne connaissons pas la rivière, il est primordial d’observer les mouches présentes en surface et les larves sous les cailloux de la rivière. Le haut Guil est une rivière de bonne qualité. Nous avons été surpris de voir autant de trichoptères voler avant la pluie. Quelques pierres retournées nous ont dévoilés une belle population de larves d’hydropsyches, ce qui explique que tous les poissons pris ce jour-là se sont laissés séduire par cette imitation.
Fin de journée humide
Avec la route, les trombes d’eau et cette première partie de pêche dans les Alpes, il était temps de nous rendre à l’hôtel, de nous mettre au sec et de partager nos premières émotions autour d’un bon verre et d’une bonne table. Un certain « Flow » envoûtait toute l’équipe du Rise Festival jusqu’au repos bien mérité !!! »
Poissons et plaisirs pour la journée de pêche du samedi sur le Guil
Côté pêche, c’est vraiment la journée du samedi qui est à retenir. En effet, le dimanche, nous n’avons pas réussi à tirer notre épingle du jeu, pêchant derrière un fameux pêcheur en la personne d’Hervé Charpenel, bien connu dans le milieu de la pêche qui lui, pour le compte, a plutôt vécu une super fermeture.
Le samedi, par contre, fut une splendide journée de pêche. La météo s’étant un peu calmée, nous avons commencé la journée juste en amont de Ristolas. Ce choix, surtout dicté par la couleur de l’eau, puisque les pluies de la nuit avaient fortement teinté la rivière au niveau d’Abriès et plus en aval, nous permit de prospecter cette vallée dans un décor de carte postale.
Les pluies avaient eu la bonne idée de se transformer en neige sur les hauteurs, venant blanchir les sommets et, sous le soleil, la beauté du paysage nous fit oublier le fait que nous n’avions pas pris un seul poisson au moment du casse-croûte de la mi-journée. Casse-croûte, soit dit en passant, toujours concocté par le personnel de l’hôtel…
à la conquête des souvenirs
Désireux de trouver à acquérir quelques souvenirs, dont cette fameuse boisson au goût si particulier, nous avons pris la (sage) décision, de redescendre la vallée à la recherche de commerces susceptibles de vendre des produits locaux.
Nous trouvâmes notre bonheur à Ville-Vieille et, en bon pêcheur que nous sommes, nous fîmes un petit tour sur le pont. L’eau avait repris une coloration beaucoup plus engageante et, la Durance étant passé de 25 à 250 m3 dans la nuit, nous décidâmes, d’un commun accord, de rester dans la partie “aval” de la vallée.
Ainsi, nous avons vraiment passé une superbe fin de journée. Ce genre de sorties ou tout semble être parfait, ou les parties de franches rigolades s’enchaînent aux prises, toutes plus jolies les unes que les autres. Bref, le Guil est une rivière fabuleuse.
Juste un petit bémol sur cette destination, outre la possibilité de garder un nombre de poissons encore trop élevé à notre goût, la réglementation pourrait être également un peu plus restrictive en termes de taille de capture, puisque nous vous rappelons qu’elle est ici à 20 cm.
Avec des mesures un peu plus en faveur des populations de poissons, cette rivière, et sûrement beaucoup d’autres cours d’eau de ce magnifique département, pourraient faire des Hautes-Alpes une destination de tout premier choix pour la pêche.
Le retour du guide de pêche Steeve Colin sur la fin du séjour
La pluie incessante de notre première nuit à l’hôtel « le chalet de Lanza » n’avait pas entamé notre motivation à poursuivre la découverte du secteur de pêche dans cette magnifique vallée des Hautes-Alpes.
Les quantités d’eau de la nuit avait transformé la rivière cristalline de la veille en torrent d’eau laiteuse. Nous avons donc opté pour une prospection beaucoup plus amont que le premier jour. Coup de chance, nous sommes passés à travers les gouttes mais également à travers la pêche du matin ! Les poissons devaient attendre que les températures se réchauffent pour commencer à s’alimenter.
Avec un grand soleil, nous en avons pris plein les yeux ! Les images des sommets fraîchement enneigés suffisaient à faire notre bonheur !!!
Changement de spot de pêche
Malgré quelques dérives en nymphe, il était temps de changer de secteur. Ce fut l’occasion d’essayer un petit affluent du Guil avec des eaux moins chargées. Une canne plus courte entre 7.5 et 9 Pieds s’avérait plus judicieuse pour pratiquer sur ce petit ruisseau encombré de végétation. Malheureusement, à 6 pêcheurs, nous devions nous résigner à quitter ce petit cours d’eau prometteur et entreprendre de pratiquer plus aval sur le Guil.
D’un commun accord, nous voici partis à la découverte des gorges du Guil. Après un bon panier repas concocté par notre aubergiste, nous nous sommes engagés sur un secteur de pêche plus sportif et très encaissé. Ici, des parois rocheuses d’où se détachent de gros blocs de schiste jalonnent la rivière. Avec un rayon de soleil plus chaleureux, ce fut l’occasion d’observer des éclosions sporadiques de Baetis rhodani.
2 équipes comme une finale de coupe de monde
L’équipe s’est répartie la rivière par groupe de 2 pêcheurs afin de prospecter correctement en nymphe tout en assurant un gage de sécurité. En effet, il est important de ne pas s’engager seul sur ce type de parcours.
La rivière plus large et plus profonde permettait de pouvoir pratiquer en nymphe au fil à « l’espagnole » et j’ai opté pour une canne de 10 pieds en soie de 3/4 (DEVAUX T50) accompagnée d’un moulinet manuel chargé de fil fluorescent bicolore en 14 centièmes et avec un bas de ligne en 12 centièmes d’une longueur de 1M10. Cette technique permet de produire des dérives et des lancers plus longs. L’idéal est de peigner la rivière en faisant évoluer ses nymphes le plus proche possible du fond et en respectant la vitesse du courant.
Il est important d’adapter le poids des nymphes au profil de la rivière que l’on pêche. Au vue du débit et des profondeurs, il était judicieux d’utiliser des nymphes en tungstène plus denses de l’ordre de 3 à 4 millimètres de diamètre.
Les perdigones (corps bleu) ayant une densité plus forte à taille égale, nous ont permis de prendre quelques poissons et les premières touches arrivèrent ! Sébastien nous gratifia même du plus beau coup de ligne de la journée en prenant un magnifique poisson à vue, un peu plus en amont. Après m’avoir dit qu’il voyait une truite en poste, monté à “l’espagnole”, il fît un premier passage sanctionné par un refus de la part du poisson.
Enfin de magnifiques truites
Après avoir changé sa nymphe, la deuxième dérive fut la bonne ! Sa nymphe se posa en amont du poisson et, en descendant lentement, elle arriva parfaitement dans l’axe de la truite. Puis, au moment où la mouche passa à proximité de sa gueule, elle s’en saisi en marquant un léger écart dans sa direction.
Le timing du ferrage fut parfait et une magnifique truite de 30 cm s’ajouta au compteur de Seb. La nymphe à vue se pratique avec des nymphes plus légères et un bas de ligne plus long (bas de ligne progressif : les diamètres diminuent progressivement mais les longueurs augmentent pour limiter le dragage de la nymphe sous l’eau).Après quelques heures de pêche intensive, nous nous sommes réunis pour faire un point.
Truite du Guil de + 50 cm
Surprise ! Michael et Jean Baptiste (J.B) ont tous deux réalisé une très belle pêche en nymphe au fil sur le parcours situé immédiatement à l’aval du notre. JB, à l’aide d’une canne de 10.6 soie de 4 (JMC « Compétition) a mis à l’épuisette une jolie fario de plus de 50 cm notamment, tandis que son partenaire, Michael, avait fait quelques jolis poissons également.
Il était temps pour l’équipe, enfin réunie, de s’aventurer sur l’amont du parcours. Ce qui m’a surpris, c’est la différence de couleur des salmonidés induit par la nature du substrat entre le Guil amont et sa partie aval distante de quelques kilomètres. Cet incroyable mimétisme permet aux poissons de se confondre avec leur environnement pour échapper plus facilement à leurs prédateurs. Sur le Guil amont, leur robe tend sur le jaune, tandis dans les gorges de schiste, la tonalité générale est plus grise.
Conseil pour la pêche en nymphe au fil
Pour revenir sur la pêche en nymphe au fil, il est primordial de prospecter en commençant à pêcher proche de vous et en peignant progressivement la rivière : mètre par mètre, veine par veine. Il faut lancer en amont et contrôler la dérive en gardant le fil tendu et en maintenant la nymphe de pointe proche du fond. Cette pêche tactile est éprouvante pour le bras qui tient la canne. Il est important de faire des poses régulièrement pour récupérer et garder la concentration tout au long du lancer, de la dérive et du ferrage.
En effet, dès que le poisson prend la nymphe, il la recrache quasi-immédiatement. Si la tension du fil n’est pas permanente, il y a de forte chance de décrocher le poisson au ferrage. L’usage d’un hameçon sans ardillon est préconisé pour le relâcher dans les meilleures conditions.
Pensez à faire appel à des moniteurs guide de pêche sur ces parcours « sportifs »
Lorsqu’on s’engage sur un parcours comme celui-là, il y a souvent 1 ou 2 points d’entrée et quelques passages plus ou moins délicat pour sortir. Nous avons opté d’aller au bout des gorges. Fin de pêche pour l’équipe du Rise Festival, « bien cuits » et heureux d’avoir pu découvrir ce magnifique secteur sportif. De retour à l’hôtel, reçu « comme des papes », la soirée s’annonçait sous les meilleurs hospices ! …
Le dimanche 4 octobre, dernier instants de pêche à la mouche
Toute l’équipe voulait profiter du dernier jour pour pratiquer à la mouche. Tous, avions convenu de retourner sur le secteur de pêche de la veille. Nous avons débuté un peu plus en aval que le 1er jour.
La température avait chuté de quelques degrés et les poissons n’étaient pas au rendez-vous le matin. J’ai tenté de pêcher au streamer en choisissant une pêche en trois-quarts aval. Equipé d’une canne de 10 pieds avec une soie intermédiaire 6 et un streamer imitation vairon lesté d’une bille tungstène or.
Streamers dans les rapides
Les courants rapides me rendaient la pêche plus difficile. Il fallait lever le scion de la canne assez haut pour ralentir la dérive. L’animation du streamer se faisait en strippant la soie par saccades. La main auxiliaire gauche tire la soie pour ramener et faire nager le leurre.
Au final, je me suis résigné à abandonner le streamer pour passer en nymphe comme les collègues. De retour sur une pratique plus légère. Très peu de poissons touchés le matin avec ce froid de canard !
C’est l’heure du casse-croûte
L’heure du casse croûte a sonné : c’est l’occasion de partager de bons moments avec des produits du terroir.
Ce pique-nique au cœur des gorges du Guil fut l’occasion d’échanger sur la stratégie de pêche pour l’après-midi. Les eaux froides, l’absence de mouches et donc de gobages ne nous permirent pas de pêcher en sèche. Pourtant le côté visuel de cette technique de base est purement magique ! Imiter une mouche en respectant sa taille, sa couleur et sa forme et enfin son stade (le plus souvent on imite en sèche le stade d’émergence à subimago) à l’aide de plumes et de poils montés sur un hameçon fin de fer apparut ce jour-ci totalement illusoire !
Au contraire, il fallait pêcher en nymphe en ralentissant fortement la dérive proche des caches des poissons. Voir les sortir de dessous leurs cailloux ! Pour ralentir la dérive, vous devez légèrement sur-lester et faire évoluer votre nymphe de pointe à proximité du fond. Il faut également se servir des rochers. Leurs cavités abritent souvent de beaux poissons.
Dans les torrents, afin de freiner la dérive, il est important de lancer en aval d’un bloc immergé. En effet, il y a des contre courants qui apportent de la nourriture facilement sur ce type de poste. Votre nymphe va suivre les contre-courants en descendant et tourbillonnant jusqu’au poste recherché. Vous devez gardez de la tension sur le fil et l’accompagner progressivement pour la faire évoluer à l’endroit recherché.
Le comportement des truites
De même, sur une veine longue et puissante, pensez à en prospecter les bordures. Les poissons sont postés au fond à l’abri des turbulences du courant de surface. Les truites en voyant votre nymphe peuvent se décaler à droite et à gauche de la veine pour saisir leurs proies. Moins le poisson fait d’efforts, plus vous optimisez votre chance de capture. Lorsque l’eau est froide, les truites dépensent un minimum d’énergie pour se nourrir. La nymphe doit passer le plus naturellement possible à proximité du poisson ou du poste ciblé.
Il était temps pour nous de rentrer. Vidés par le parcours sportif, des images pleins la tête et une aventure humaine hors norme. C’est aussi ça l’esprit du Rise Festival : partager une passion, malheureusement très souvent à distance, pour pouvoir nous retrouver de temps en temps et partager de grands moments ensemble. Toujours dans un profond respect de la nature et du vivant ! L’occasion d’aborder la programmation du RISE FESTIVAL qui, espérons-le, se déroulera à partir de l’automne 2021 …”
Conclusion sur notre séjour pêche à la mouche sur le Guil
Vous l’aurez compris, nous avons tous été enchantés par notre petite virée, d’autant plus que, pour ne rien gâcher, nos discussions concernant l’association ont été très riches et instructives, même si la principale décision prise ce week-end là, fût le report de l’édition 2021 du Rise-Festival à l’automne 2021, si les conditions sanitaires nous le permettent.
Pour finir, et puisque nous vous avions dit que nous allions en reparler, notre premier beau poisson du séjour.
Un magnifique saumon de fontaine, avait déjà été vu avant que nous le capturions et a été revu après, comme quoi, le no-kill, s’il n’est pas la solution à tous les problèmes que subissent nos cours d’eau, a quand même quelques vertues. Merci à Hervé Charpenel et JB pour ce partage.
Matériel pour un séjour pêche à la mouche sur le Guil
Qui peut mieux que des locaux et professionnels de la pêche à la mouche pour nous conseiller sur notre équipement pour pêcher le Guil. Merci à Bastien Galliano pour ce qui suit:
Cette rivière torrentielle qui prend sa source au Mont Viso en Italie, traverse la vallée du Queyras et nous garantit un dépaysement total pour finir sa course dans la Durance.
En ce qui concerne le matériel pour pécher le Guil à la mouche, une bonne paire de wader’s respirante est plus conseillée que de simples cuissardes classiques, pour avoir une meilleure mobilité au bord de l’eau et pour traverser les courants puissants de celui-ci suivant les périodes de l’année.
Pour les chaussures de wading il n’y a pas de règles, feutre ou vibram, cela dépendra de votre stabilité dans l’eau.
Concernant les cannes la longueur doit être comprise entre 9 et 11 pieds, cela dépendra de votre aisance bien entendu.
Pour parler des bas de ligne, la longueur est d’environ 1 fois et demi celle de la canne ( Queue de rat, bas de ligne à nœud… ).
Pour ce qui est des mouches sèches et nymphes, pratiquement toutes les mouches fonctionneront sur le Guil après tout est une question d’adaptation aux conditions du moment et à l’humeur du poisson qui peut être des fois difficile à leurrer.
En ce qui concerne les zones de pêche, le Guil est bon sur toute sa longueur, de sa source jusqu’à la Durance.
Cette rivière n’est pas la plus connue des Hautes Alpes mais elle vaut le détour, de part ses nombreux profils qui donnent une multitude de postes variés et grâce a qualité de ses poissons de souche méditerranéenne qui possède une robe que vous ne trouverez nulle part ailleurs.
1 commentaire
Une magnifique vallée, qui fait se déplacer des groupes de pêcheurs sur place, pendant plusieurs jours, synonymes de retombées économiques pour tous les acteurs liés au tourisme du territoire, qui risque de perdre de sa superbe avec un projet (un de plus) de microcentrale… Dommage…