Randonnée dans les Alpes à La Chèvrerie dans la commune de Bellevaux en Haute-Savoie

Hélène M nous partage son expérience de sa randonnée à la Chèvrerie à Bellevaux

Informations pour préparer une randonnée à La Chèvrerie à Bellevaux pour le Brame du cerf

• Date

Samedi 6 octobre 2012

• Lieu

La Chèvrerie, commune de Bellevaux, Haute-Savoie, France

• Depuis Montpellier (d’après le site viamichelin)

5h, 462 km, 92 euros dont 40.10 de péage

• Participante à cette randonnée à la Chèvrerie à Bellevaux

Hélène M. a adopté cette région qu’elle parcourt en toute saison, à pied, à ski ou en parapente en prenant également beaucoup de plaisir à la faire découvrir à ses amis.

• Où dormir à Bellevaux

Je dors dans un appartement à Hirmentaz, c’est très pratique l’hiver car au pied des pistes. L’endroit est bien situé et le tarif très avantageux pour profiter facilement de nombreuses activités moyennement un peu de voiture en été. Toutes les adresses des propriétaires sont disponibles à l’office de tourisme.
Je recommande aussi l’hôtel Le Christiania, pour la qualité de son restaurant et son emplacement et le Panoramik ou encore l’hôtel des skieurs pour son coté traditionnel

• Où se restaurer, se réapprovisionner

Il ne faut pas repartir sans acheter du fromage à la fruitière de Terramont (en direction de Lullin), réputée surtout pour son Abondance primé chaque année au salon de l’agriculture mais qui fabrique aussi la tomme et le reblochon. A la boulangerie pâtisserie de Bellevaux ou Lullin, vous craquerez pour une gourmandise au retour de la ballade ce qui clôturera magnifiquement cette journée… Et pour une fondue aux chanterelles, direction l’auberge de la chèvrerie.

• Office de tourisme de Bellevaux

Site Internet

• Caractéristiques du massif

Le point culminant de Bellevaux est le Roc d’Enfer (2249m). Tout autour il y a de nombreuses possibilités de randonnées relativement accessibles, encore qu’il faille se méfier de certains chemin qui attaquent « dre del pentu ». Les petites stations de ski d’Hirmentaz et de la Chèvrerie ont tout d’une grande, le monde en moins et un prix attractif. Ce sont des vraies stations familiales où toute la famille peut réellement se faire plaisir.

• Quoi d’autres

Le canyon de la cascade de Bellevaux, les stations de ski citées ci-dessus, le ski de fond aux Mouilles, le parapente à Mieussy et Tré le Mont, le rocher d’escalade du Rocher de Porte à Bellevaux, etc…

• Bibliographie

carte IGN 3428ET et 3429ET
Les bandes dessinées de Felix Meynet se déroulent sur ces pentes !

Journée de randonnée à la Chèvrerie à Bellevaux

Samedi 6 octobre 2012, le jour se lève doucement et moi aussi.

L’hiver dernier au sommet de la Pointe de la Gay, où j’étais montée en ski de randonnée, une combe sur le versant d’en face, attire mon attention. Un coup d’œil sur la carte me permets d’identifier le sommet : c’est la pointe de Paradis. Un sommet dont je n’ai jamais entendu parlé et qui ne doit donc pas souvent être gravi.
Dans le secteur, les sommets où je ne suis jamais allée deviennent rares. Le jeu consiste plutôt à trouver des variantes, ou à combiner les sommets. Alors cette Pointe de Paradis a tout pour plaire : non seulement je ne suis jamais allée dans ce secteur mais en plus ce n’est pas un chemin très parcouru. Ce matin, ce sera donc mon objectif.
Au départ du parking du Torchon, le chemin qui mène au chalet du Grand Souvroz est très boueux, des travaux et du débardage ont eu lieu ces derniers jours, sous la pluie et l’ont transformé en patinoire de boue…
Je croise un homme qui descend son cheval de traie en fumant un cigare, c’est la fin de l’estive. Plus tard dans l’après midi, à l’alpage de Tré le Saix, je verrai un vacher en bottes courir chercher ses vaches pendant que d’autres, en tracteurs descendent les machines à traire installées là haut depuis le printemps. Les arbres multicolores et l’abondance de champignons attestent eux aussi de la période de transition dans laquelle nous nous trouvons.
J’aime bien ressentir cette alternance de saisons : une nouvelle vie commence, celle des journées froides et des soirées au coin du feu, une ambiance particulière règne sur ces montagnes. Les chiens non plus ne s’y trompent pas. Depuis ce matin je les entends aboyer. Ils sont impatients de courir après le gibier demain matin. A la table d’un restaurant au chalet des Follys, tout un groupe de chasseurs trinque, certainement en planifiant la journée du lendemain en comparant leurs dernières observations.
Quel dommage que je n’aime pas les coprins, j’aurais pu faire une bonne fricassée… Au bord du chemin, la variété des champignons offre un festival haut en couleurs et en formes. Certains se mangent peut être, mais ne les connaissant pas je me contente de les photographier. Par contre, l’amanite tue mouche, très répandue, ne donne vraiment pas envie d’être dégustée !

Au milieu de ces merveilles naturelles, des déchets laissés par l’homme sont vraiment une honte. Un papier malencontreusement tombé de la poche, admettons, ça peut arriver. Il est facile de le ramasser en passant derrière et cela passe inaperçu, mais quand je vois ces bidons ou cette ferraille et ces bouteilles vides lâchement abandonnées, je ne peux supporter ou excuser l’auteur peu scrupuleux de ces horreurs !

Alors que je progresse doucement au dessus du col de Follys pour essayer de retrouver une croix des Chartreux gravée dans le rocher, un bruit rauque me fait sursauter. Serait-ce le fameux brame du cerf ? C’est la période mais je ne sais pas s’il y en a par ici. Les chamois se laissent facilement observés mais les cerfs, sont plus discrets et je n’en ai jamais vu… Une marmotte siffle, elle profite de ses dernières journées au soleil…
Je poursuis ma route vers les chalets de Follys. Pour rejoindre la Pointe de Paradis, je dois emprunter un sentier qui part à gauche peu avant les chalets. Je le vois une première fois mais je poursuis ma descente jusqu’aux chalets afin d’être sûre qu’il n’y en a pas un autre, qui serait  balisé. En effet, d’après la carte ce sentier est sensé être balisé. Rien d’autre, je remonte, saluant au passage les chasseurs attablés au restaurant le Tavaillon.
Il faut jouer les sangliers pour avancer sur ce chemin, vraisemblablement peu utilisé. Après une première grande clairière, je devrais trouver un sentier qui monte sur ma gauche. Mais je ne vois rien, mon sentier continue à flanc de montagne, en légère descente, un balisage bleu confirme que je ne suis pas des traces d’animaux mais j’ai quand même bien  loupé le chemin vers le Paradis…
Je pense qu’en continuant je vais arriver aux Essert. Je fais donc demi-tour en essayant encore une fois de trouver mon chemin. Mais non, je ne le vois pas et préfère remonter au Col des Follys et monter à la Pointe de la Gay, en descendant par Haute Meille, j’aurai fait une belle ballade. La Paradis n’est pas accessible aujourd’hui. Cela me rappelle une chanson qui dit « le Paradis n’existe pas… » . Elle m’accompagnera jusqu’au bout de cette randonnée… sans que je retrouve son auteur, ni le titre…

Retour au col des Follys. Une pause casse-croute rapide et je repars, le chemin est encore long, pas le temps de trainer. Le bruit entendu ce matin ressurgit. Je suis désormais certaine que c’est un cerf. Un autre randonneur me confirme que c’est bien de cela dont il s’agit. Selon lui, il y en a beaucoup dans cette forêt. J’essaie de le repérer en suivant le bruit mais je ne vois rien, même en utilisant le zoom de mon appareil photo comme jumelles. Je poursuis sur l’arrête, en jetant toujours un œil sur le coté, au cas où…
Quelques dizaines de pas après avoir doublé une dame qui portait des jumelles autour du cou, j’aperçois un gros animal marron dans la combe en contre bas. Je n’ose pas croire que c’est un cerf, et lui dire que c’en est un car si c’est une vache serait ridicule !… Alors je remonte vers cette dame et lui demande simplement si elle veut bien regarder ce qu’est cette bête. « Ah oui, c’est un cerf, tenez regardez » dit-elle en me tendant les jumelles. Génial, je n’en avais jamais vu, à part en Ecosse et en plus il brame. Peu après un deuxième cerf  rejoint son congénère et ensuite c’est une femelle qui arrive. Quelle chance ! Le spectacle est grandiose, nous avons l’image et le son. Un spectacle naturel impressionnant !
Je boucle mon tour en montant à la Pointe de la Gay et redescends par l’itinéraire de montée classique, par Haute Meille et Basse Meille. Le rocher de la Motte, comme le Roc d’Enfer se sont parés de leurs habits colorés et les reflets dans le lac Vallon sont de toute beauté.

Après 6h30 de balade, je regagne ma voiture. Encore une belle journée en montagne. Je n’ai pas atteint le Paradis, mais je n’en étais pas loin. Preuve peut être qu’il ne se trouve pas toujours où l’on croit…

Matériel utilisé pour une randonnée à la Chèvrerie à Bellevaux