Florian Desjouis nous raconte son week end randonnée à Sentein.
Information randonnée à Sentein
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Date
17/18 mai 2009
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Lieu
France, Midi Pyrénées, Ariège, Sentein (09800)
Depuis Montpellier :
Montpellier => Sentein : 4h28 min, 15 euros de péage, 303 km
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Participants
N. D, J. D, Florian DESJOUIS et Gwendoline ATTIA
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Où dormir en Ariège
Nous avons dormi au refuge de l’étang d’Araing, dans la partie hiver. On y trouve une table, 12 couchages (matelas et couvertures), rien d’autre. La partie été est ouverte du 1er juin au 29 septembre. Toutes les infos sur le site : Refuge-Araing.
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Où se restaurer/où se réapprovisionner
Supermarché, essence, boulangerie, tout se trouve à Saint Girons.
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Office du tourisme
Saint Girons, la « grande ville » du coin.
Le site officiel concernant le tourisme en Ariège, toutes les infos y sont : Ariège-Pyrénées. Retrouvez d’autres Randonnée à Sentein.
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Bibliographie
« 100 sommets des Pyrénées », éditions broché : un beau bouquin pour trouver des idées de rando dans le massif. Toutes les infos nécessaires sont retrouvées.
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Lien internet
Week End de randonnée à Sentein
Il fait chaud en ce mois de mai au cœur de Toulouse. Nous avons rejoint pour le petit déjeuner Nathalie et Julien, de très bons amis de Gwendoline. Un petit appartement en plein centre, tout est étroit, la vue ne porte guère plus loin que sur le mur d’en face. Une sensation d’oppression qui s’atténue à la vue du seul petit hublot donnant sur un îlot de verdure.
Pourtant le petit déjeuner est joyeux, le programme enchante tout le monde. Nous apprécions cette entracte, ce temps mort qu’est cette randonnée de niveau raisonnable. Nous aurons la joie de découvrir un massif que nous connaissons peu, les Pyrénées ariégeoises, le plaisir de découvrir une vallée sauvage. Un refuge comme sait nous l’offrir les Pyrénées, rustique mais loin de tout.
Nathalie et Julien voient leur curiosité teinté d’une petite appréhension, celle de savoir si l’effort ne sera trop long, trop dur. Ils ne font que rarement du sport, pourtant apprécient beaucoup la nature, mais d’autres passions occupent leur temps libre.
Les sacs sont volumineux malgré la courte durée du périple, le temps d’un we. Mais le refuge n’est pas gardé, nous l’avons peut être choisi pour ça d’ailleurs, être autonomes, libres de tout. Chacun porte son propre matériel, les denrées communes seront réparties dans le sac des plus entraînés.
Le soleil brille de tout son astre, la chaleur étouffante de la grande ville laisse petit à petit place à la nuance de ces grandes vallées ouvertes à la bise. Nous ne saurons résister à la tentation de ce petit marché croisé dans un de ces nombreux villages traversés durant le trajet. Plus de raisonnables ici, la gourmandise prend les reines, l’hédonisme sera le thème principal du we.
Délices
Ce sont les sacs un peu alourdis de bonnes charcuteries en tout genre, fromage frais à consommer d’urgence, miel délicat, que nous entamons notre marche. Un petit sentier qui a eu le bon goût de se terrer sous les feuillages de ces grands arbres charnus nous fait prendre le rythme, en douceur. Nous sommes au cœur du printemps, l’hiver a été pluvieux, le vert nous entoure, milles odeurs viennent nous embaumer, nous nous gorgeons de chlorophylle.
Le torrent que nous longeons voit son débit exceptionnellement élevé. L’hiver n’a pas été aussi généreux en neige depuis bon nombre d’années.
Nous rejoignons une superbe forêt, les arbres ont pris de la hauteur. De beaux contrastes persistent en cette période de transition. Le sol est tapissé de vieilles feuilles ayant certainement passé une partie de l’hiver sous la neige, grandes étendues moelleuses d’où s’extraient de jeunes pousses ambitieuses. Les mousses gorgées d’eau ne laissent pas de place au minéral, recouvert intégralement par cette flore conquérante.
Notre départ tardif nous fait rapidement prendre la direction du pique nique. Près du torrent, sa fraicheur nous soulage au départ, nous fait frémir ensuite. Le milieu est bercé d’une humidité qui nous imprègne. La faim nous étreint depuis un moment déjà, l’appétit n’aura pas besoin d’être encouragé. Pour autant, notre pitance sait se mettre en valeur. Des aliments simples, mais à la personnalité affirmée, aucune indifférence ne poindra ici, bien au contraire. Tous les sens en éveil, le goût ne sera pas oublié.
C’est reparti
Nous reprenons notre randonnée à Sentein, nous zigzaguons dans cet immense labyrinthe d’écorce, suivant ce fil d’Ariane qu’est ce sentier ayant disparu depuis longtemps sous un tapis de feuilles mortes. Les hures défilent et les écarts se creusent : la fatigue commencent à poindre chez nos apprentis randonneurs.
L’espace s’ouvre, nous laissons derrière nous le premier acte de notre journée : une grande prairie d’herbe rase nous accueille. Au milieu serpente une mince coulée de terre qui nous montre la voie. Nous nous arrêterons tout de même auprès de cette cabane de berger, le temps d’une pause : se retrouver, se restaurer.
Chacun se couvre, le soleil a disparu ici, nous avons pris de l’altitude et l’on se refroidit vite. Nous distinguons la crête menant au refuge. Et derrière, l’objectif du lendemain. En route, pressés par la perspective d’atteindre notre précieux point de chute. Nous ferons quelques pas dans la neige pour rejoindre cette crête, comme pour introduire nos compagnons du we à ce qui les attendent demain.
Seuls au refuge ce soir
Comme prévu, et nous le seront jusqu’au lendemain matin. De grands matelas confortables accueillent nos affaires en nombre : chacun se laisse aller à ce que bon lui semble ; on s’étire, on se prélasse, on discute ou l’on se perd dans ses pensées. Jusqu’à ce que la faim nous tire de nos rêveries : les tâches se répartissent, en fonction des compétences de chacun. Certains coupent les légumes, d’autres décapsulent les bières…
Les estomacs sont déjà un peu remplis avant même que nous ayons touché à notre plat, le luxe. Les conversations vont bon train, prennent des directions imprévues, s’étirent jusqu’à la fin de la tisane. Les paupières s’alourdissent, et l’on baille chacun son tour. Il n’est pas tard pourtant. Mais nous prenons le pli d’un autre rythme, de notre rythme naturel.
Il est un peu plus tard que prévu lorsque nous ouvrons l’œil, petit erreur de programmation de réveil ou la sonnerie de la montre polar bien trop discrète. La table de la terrasse est déjà au soleil, l’air est frais mais le rayonnement adouci l’atmosphère. Personne ne veut accélérer le mouvement. on se laisse aller aux plaisirs du matin.
Il fait déjà bien chaud
Lorsque nous prenons la direction du sommet. La neige recouvre la majeure partie du sol à présent, nous pouvons tout de même louvoyer entre les amas rocheux restés sec. Le rythme est lent mais régulier, c’est l’essentiel, la journée sera longue pour nos compères.
Arrivés face aux grandes pentes, nous chaussons nos crampons. La neige ne portent que peu, nous nous enfonçons jusqu’aux genoux tous les 2 pas, la fin de cette ascension sera un peu plus physique que prévu.
Nathalie et Julien gèrent leur effort avec lucidité, prenant un rythme lent, régulier, se posant sur leurs bâtons à certains moments pour soulager leurs cuisses endolories. Les regards se croisent de loin en loin, les sourires sont encore sur les visages, c’est bon signe.
L’arrivée au sommet est un beau soulagement. En effet les Pyrénées sont splendides, nous sommes seuls, le ciel dégagé laisse se perdre nos regards loin, très loin sur la chaîne. La neige recouvre encore une grande partie du massif, mais un regard en direction de la vallée trahit l’imminence de l’été.
Direction du refuge
La descente se fait facilement, à grands pas, les genoux sont soulagés par l’amorti de cette neige de printemps, s’affaissant à certains moments.
Ce départ tardif fait que nous ne sommes pas en avance sur l’horaire, loin de là. Et le train pour Montpellier ne nous attendra pas. Gwen file devant pour commencer à rassembler nos affaires au refuge, tandis que je reste avec Nathalie et Julien à redescendre plus tranquillement. Le brouillard nous a rejoins subitement. Nous suivons les traces machinalement pour rejoindre notre point de chute. Une pause sera nécessaire tout de même, avant de repartir sur cette longue descente qui nous attend. Reprendre des forces, réorganiser les sacs pour soulager Nathalie qui commence à être un peu fatiguée, se changer car l’humidité et le vent nous refroidis.
Nous repartons doucement, ce n’est pas le moment de se faire mal. Le compte à rebours presse un peu tout ce petit monde, la descente n’en sera que plus courte, ce n’est pas plus mal. La cabane atteinte, je prends les devant. La voiture peut être remontée plus haut, le long d’une piste qui longe le chemin. Je galope pour être sûr de l’amener à temps. Je me doute que derrière, les 2 Toulousains font ce qu’ils peuvent pour ne pas nous retarder. Déjà bien fatigués par une ascension qui leur a été éprouvante.
Je les récupère 1h30 plus tard, fatigués, au parking supérieur. Par conséquent pas le temps de trop souffler. Julien prend les commandes de son bolide pour rouler déraisonnablement vite sur l’autoroute.
Le train sera attrapé à temps, à quelques précieuses minutes près…
Conclusion de ce week end de randonnée à Sentein
Une superbe randonnée à Sentein variée, où l’on appréciera de passer de la belle forêt charnue au-dessus du parking de Frechendech. En passant par les rives de l’étang d’Arrain pour finir sur les grandes pentes du pic Crabère. Tout ce qu’il y a de plus varié et recommandable !
Matériel utilisé durant ce week end de randonnée à Sentein
CATÉGORIE | MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX LORS DE L’ACHAT | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIES | SI C’ÉAIT À REFAIRE |
TENTE | Hubba Hubba | MSR | – Poids : moins de 2kg – Hauteur de toit (je mesure 1,8 m et je suis assis très confortablement) et volume global – Facilité de montage (arceaux mono bloc ingénieux, autoportante) – Les 2 absides : c’est tellement plus pratique !! | Tout à fait adapté à ce trek malgré une petite nuance : la petite barre transversale (perpendiculaire à l’axe de la tente) est vraiment pénible à enlever des 2 oeillets, il faut forcer. | Je prendrai la même |
POPOTTE | Quick 2 System | MSR | – système très efficace pour égoutter les pâtes !! – la poignée est très sécurisante (pas besoin de serrer la poignée comme un fou pour que sa tienne, surtout quand on a 2 kg d’eau et de pâtes dans la casserole !). La bande caoutchouc des mugs : isole le chaud du froid (la soupe n’est pas froide au bout de quelques minutes), et le froid du chaud (ça ne brûle pas les mains ). Le volume de la grande casserole (pour le rangement) est bien optimisé. Bien que rajoutant du poids (mais on peut toujours l’enlever si on veut), la deuxième casserole est pratique si on veut manger les pâtes en même temps que l’accompagnement (s’il y en a ! ça commence à devenir franchement confort quand on commence à parler d’accompagnement) | Parfais | Peut-être pas la plus légère, mais tellement pratique. Je reprendrai la même. |
RÉCHAUD | Pocket Rocket | MSR | – très compact – léger – puissant – autonomie très correct | Tout à fait adapté. | Toujours au top les produits MSR : attention, pour des voyages à l’étranger, un réchaud à essence sera certainement plus adapté, car les cartouches de gaz MSR ne se trouvent pas partout. |
SAC DE COUCHAGE | Shocking blue | VALANDRÉ | – chaleur, on est au chaud, il n’y a pas de doute. – Assez compressible – Fiabilité (avérée : il n’a pas bougé depuis 5 ans, pas une plume ne s’est échappée) | Un peu chaud et lourd | Un sac de couchage que j’utilise bien souvent : on pourrait croire, avec ses températures de confort, qu’il ne serait pas polyvalent. Mais après une bonne journée de grimpe, de ski ou de rando, la fatigue nous fait apprécier cette valeur sûre dont l’apport de chaleur ne vous fera pas défaut. C’est un très bon achat. |
DOUDOUNE | Down Sweater | PATAGONIA | – Polyvalence – Légèreté – Très compact | Tout à fait adapté : un réel apport de chaleur pour si peu de poids et de volume, c’est idéal. | Sans aucun doute je la conserve |
T-SHIRT | Laine Merinos | ICEBREAKER | – Très bon apport de chaleur – Léger, confortable, bien taillé pour les hommes fins : on l’oublie complètement, même en grimpant – 1 détail : l’encoche pour placer le pouce dans la manche => mine de rien, quand il fait frais, ça couvre un peu plus de surface et ferme franchement les écoutilles : efficace. | Bien, tout à fait adapté | C’est cher, et c’est bien son plus gros défaut. Malgré tout, c’est un vêtement que j’utilise énormément, plusieurs fois par semaine certainement. Et il ne prend pas une ride. Je ne regrette pas du tout mon investissement. |
POLAIRE | R1 | PATAGONIA | – apport de chaleur correct – très confortable (membrane souple, intérieur doux) – assez bien taillée, bien que le diamètre des manches soit un peu trop important, je flotte un peu (pour moi, mais je suis fin …) | Tout à fait adapté | Je regrette un peu mon achat car son usure prématurée me déçoit. De nombreux trous se sont formés au niveau des zones de faiblesses du tissu (les carrés les plus fins), zones de faiblesses qui s’agrandissent sous la tension du tissu. C’est un peu léger pour un vêtement de ce genre. |
VESTE GORE TEX | Stratosphere | THE NORTH FACE | Je cherchais une gore tex simple, épurée et solide. | Bien adaptée, bien qu’un peu courte. | Une veste dont le seul défaut est la coupe : le tissu est vraiment résistant, les fermetures éclairs aussi. Je l’ai depuis un paquet d’années pour autant elle ne m’a pas déçu. Mais cette coupe trop courte minimise la protection, notamment dans la montagne hivernale où le moindre courant d’air vous refroidit le corps entier. De même, lorsque l’on met cette veste sous un baudrier (cascade de glace notamment). Ainsi, le moindre mouvement l’a fait se déloger, puis elle recouvre toutes les portes matérielles, et c’est pénible. Bref, quand vous achetez une veste, d’hiver notamment, il est essentiel qu’elle descende bas sous les hanches. |
PANTALON | Randon Stretch | QUECHUA | – Confort – Bon marché | Bien adapté | Un pantalon qui tient relativement bien dans le temps, assez bien adapté à ce type de randonnée. Un bon achat. |
SAC À DOS | Air Contact 50+10 | DEUTER | confortable – le serrage ventrale serre vraiment jusqu’au bout: et c’est fondamental ++ pour les long trek. – Compartimentation 2/3 1/3 très pratique. – Les nombreuses sangles permettent de moduler le chargement si nécessaire : – Poche supérieure assez volumineuse : pratique pour caler tous les petits éléments qui n’ont pas leur place dans la grande poche | Bien adapté | Un sac bon marché qui ne me déçoit pas : simple et efficace, sans fioritures, il répond aux besoins de bases du randonneur au « long cours ». |
FRONTALE | Tikka XP | PETZL | – Puissance : très bon éclairage – Autonomie : je l’ai utilisée pleine puissance plusieurs heures par jour, et cela faisait plusieurs we que je l’utilisais avec ce niveau de puissance en France : le voyant d’énergie était encore vert à la fin du trek. | Tout à fait adapté | Un frontale un peu volumineuse, mais cela reste un détail car c’est ce qui lui permet d’être puissante : un très bon éclairage est fondamental dans le choix du bon itinéraire (alpinisme), de nuit. |
CHAUSSURE ALPI | Nepal top extrem | LA SPORTIVA | – Polyvalence | Peu adapté, mais elle n’est pas prévu pour ça … | Peu adaptées car très lourde… Ce sont des chaussures robustes, mais cela reste de sacrées chars d’assauts : je pense ici aussi à l’alpinisme estival. Une trango guide chez la même marque serait, dans une utilisation estival, bien plus adapté, que ce soit en rando ou en caillou. |
BÂTONS DE MARCHE | Expédition ski pôle | BLACK DIAMOND | Système de serrage efficace. | Bien adapté | Je ne prendrai pas les mêmes pour plusieurs raisons : je prendrai un bâton avec une mousse qui redescend assez bas sur le manche (pratique et confortable). Dans un autre contexte d’utilisation : je ne prendrai pas des bâtons pliables pour le ski car ils sont fragile. En effet, une chute en ski avec un peu de vitesse pourrait leur être rapidement fatale. |
T-SHIRT TECHNIQUE | Capilene 2 lightweight | PATAGONIA | – Confort – Respirabilité – Vitesse de séchage | Idéal, comme toute bonne carline, l’odeur est vite nauséabonde ! | Très confortable, notamment dans les sports demandant une grande amplitude de mouvements (escalade etc…). Son seul gros défaut est son odeur : on ne s’y fait pas. |
LUENTTES DE SOLEIL | Spectron 4 | JULBO | – Protection – Confort | Tout à fait adapté | Une très bonne protection, indispensable lorsque l’on passe du temps sous le soleil et sur la neige. Un domaine où il ne faut pas hésiter à investir. Malgré tout je me renseignerai sur l’existence de verres polarisants : avoir une seule paire de lunettes de soleil, du glacier à la conduite en voiture. Cela ajouterai un peu de polyvalence au produit. |
CRAMPON | Sarken | PETZL | Polyvalence (alpinisme, glace, mixte…) | Un modèle alu aurait bien plus adapté car bien plus léger ! | Je me pencherai vers les sphinx de la même marque (pointes modulables): le mono pointe semble avoir beaucoup d’adepte (permet de retrouver une gestuelle et une technique très proche de l’escalade grâce au pivot du genou, permet de coincer la lame dans les fissures). |