Jérémie COINON nous partage son expérience de Randonnée autour du cirque de Gavarnie
Informations pour préparer une Randonnée autour du cirque de Gavarnie
Dates
Weekend du 26 au 28 juin 2015
Lieu
Cirque de Gavarnie, Hautes Pyrénées
Pour y aller
En voiture depuis le Pau : Prendre la direction Argelès Gazost puis Luz Saint Sauveur. Remonter la vallée qui passe par Gèdre puis finit à Gavarnie. Se garer sur l’un des parkings prévus à l’occasion.
Attention : Les parkings sont payant à Gavarnie, compter de 2 à 4€ la journée selon le parking. De plus, en période estival, l’accès au village en voiture est interdit de 8h à 19h.
Pour passer un meilleur trajet et économiser les frais, n’oubliez pas le covoiturage.
Participants de la Randonnée autour du cirque de Gavarnie
Jérémie, et Yo. Deux copains de longue date, toujours partant pour de nouvelles aventures vers l’inconnu, que ce soit en trip kitesurf sur la méditerranée, à pied ou en ski de randonnée en montagne. Après avoir fait de belles bambées ensemble, et pu éprouver notre « cordée » dans des situations difficiles, nous étions l’équipe parfaite pour tenter ce nouveau projet !
Où dormir vers Gavarnie
Gavarnie : Les logements sont nombreux à Gavarnie, mais pas forcément bon marché. Pour les petits budgets, préférez le camping « Le pain de sucre ».
Durant la randonnée, il y a trois possibilités pour dormir et rallonger le nombre de jours :
La Cabane de Pailla : Située sous le refuge des Espuguettes cette cabane rustique dispose d’un matelas 2 ou 3 places. Ramener un duvet et de quoi faire à manger.
Le refuge de Tucquerouye : Situé dans la brèche du même nom, ce refuge jouit d’un panorama à couper le souffle sur la face nord du Mont perdu. Il FAUT y passer une nuit. L’accès demande un peu d’attention, les couloirs étant raides d’un côté comme de l’autre de la brèche. Le refuge, rustique lui aussi, dispose d’un coin cuisine (tables) et d’un coin couchage pour 9 personnes. Attention, certain beaux weekends d’été, le refuge est pris d’assaut. Il faudra alors dormir par terre. Préférez donc les inter saisons (printemps/automne) pour profiter des belles lumières et y être tranquille.
Le refuge des Sarradets : Culminant à 2587m d’altitude, ce gros refuge situé sous la brèche de roland, et face au pic des Sarradets est le point de passage obligé de tous les randonneurs qui vont à la brèche. Il y a donc toujours du monde, mais l’ambiance y est bonne et le panorama sur la brèche de toute beauté.
Pour notre randonnée : Comme nous sommes partis sur deux jours, nous avons simplement dormi au refuge de Tucquerouye.
Ou se restaurer/s’approvisionner :
Il y a des supérettes a Gavarnie pour se réapprovisionner. Mais si vous voulez garder votre argent pour vous racheter de nouvelles chaussures de randonnée, faites le plein avant de monter en montagne, que ce soit à Pau, Lourdes ou Luz Saint Sauveur. Et après votre randonnée, l’un des nombreux bars de Gavarnie saura vous accueillir pour une bière bien méritée.
Caractéristiques du Cirque de Gavarnie
Une randonnée Montagne de deux jours autour du cirque de Gavarnie, combinant l’ascension de nombreux sommets :
- Petit Astazou – 3012m
- Grand Astazou – 3071m
- Mont perdu – 3365m
- Tour du Marboré – 3009m
Terrain de haute altitude, pierriers et glaciers sont au menu. Ajoutez à cela une bonne recherche d’itinéraire, un départ de nuit et une randonnée longue, et vous pouvez y aller.
Attention, itinéraire destiné aux personnes expérimentées ayant l’habitude de la haute montagne.
Jour 1 : Gavarnie – Petit et Grand Astazous par les rochers blancs – Refuge de Tucquerouye : 9h avec passages d’escalade facile et recherche d’itinéraire
Jour 2 : Refuge de Tucquerouye – Mont perdu par le col du Cylindre – Brèche de Roland – Gavarnie : 13h sans perdre de temps – Passage d’escalade facile, marche sur glacier, recherche d’itinéraire.
– Difficulté : Difficile.
Ville de départ et retour : Gavarnie
Le village de Gavarnie et son cirque, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est un site incontournable des Pyrénées. Cette muraille qui s’élève sur plus de 1000m de dénivelé forme un cirque grandiose dont l’ambiance est rehaussée par la cascade qui coule depuis le haut du cirque. Que ce soit en été ou en hiver, les activités ne manquent pas aux alentours (escalade, alpinisme, randonnée, ski…) et sont toutes l’occasion de découvrir ce paysage magnifique.
Attention par contre au randonneur qui arrive à Gavarnie entre le 14 juillet et le 15 aout, il ne sera pas seul !
- Prix : La randonnée ne coûte rien (à part des calories !). Par contre il faut prévoir son matériel, de quoi se nourrir et se déplacer.
- Végétation : En cette période et selon l’altitude, le paysage varie entre forêts d’altitudes, pierriers, névés et glaciers. De quoi ramener de belles photos du séjour.
- Faune : Si vous avez un peu de chance vous pourrez apercevoir des isards et quelques marmottes dans le coin.
- Climat du weekend : Tempête de ciel bleu prévue. De quoi profiter au maximum des paysages qui nous entourent. Il ne faudra pas oublier la crème solaire.
Quoi d’autre dans les environs
Si vous avez prévu une semaine voire plus dans le coin, il y a de quoi faire en matière de randonnée, de ski de randonnée, d’escalade ou d’alpinisme.
Ski en station : La station de Gavarnie, située sur les hauteurs du village, offre du ski de qualité loin de la foule des grandes stations.
Ski de randonnée : Pour ceux qui sont moins fan des stations de ski et veulent mettre les peaux pour partir à l’aventure, il suffit de lever les yeux pour trouver une multitude de sommets à gravir, dans tous les styles et tous les niveaux. Du classique comme le Piméné au plus engagé le Casque ou le Taillon.
Activités de montagne : Pas besoin de faire un schéma, vous en avez pour plusieurs vies avant d’être lassé des choses à faire dans le coin. Escalade, grande voie, alpinisme, cascade de glace à Gavarnie, randonnée…
Et s’il pleut : Emmenez vos chaussons d’escalade, la petite salle de Gèdre est très bien équipée et les voies sont belles.
Autres : Une fois les jambes lourdes et le visage rougi par le soleil, allez faire un tour dans les Thermes de Luz-Saint-Sauveur. L’eau qui coule naturellement chaude vous fera le plus grand bien et vous remettra d’attaque pour la journée du lendemain.
Bibliographie
Le guide rando – Gavarnie-Luz: Michel Record, Rando éditions, 20. Très bon topo de randonnée. De nombreux itinéraires du plus facile au plus difficile. Il y en a pour tous les goûts. A combiner sur le terrain avec une carte au 25 000ème, une boussole et un altimètre.
Pour cette randonnée : Bien recouper ce topo avec d’autres topos de Camptocamp notamment. Le caractère haute montagne et l’absence de sentier peuvent devenir compliqués si l’on se perd (croyez-moi sur parole !)
Liens Internet
Camptocamp : LA référence pour préparer ses sorties en montagne. Un site collaboratif très actif et extrêmement bien fait.
https://www.camptocamp.org/
Office de tourisme de Gavarnie : Pour préparer son séjour.
Perdido in translation ou 3 jours de Randonnée autour du cirque de Gavarnie
Prologue : Un rêve devenu réalité
L’idée rejaillit dans mon esprit, comme l’aiguille de l’horloge qui revient inlassablement sur le 12 de minuit après avoir fait le tour du cadran. A chaque fois que je regarde les cartes topographiques, mon regard se pose inlassablement sur ce tour. Il me saute aux yeux, telle une évidence, une ligne toute tracée sur le fil des 3000. Le tour du Cirque de Gavarnie en passant par ses grands seigneurs, les Astazous, le mont Perdu, la Tour. C’est une grosse entreprise, le cheminement n’est pas aisé, les pierriers sont paumatoires et la météo, si elle est capricieuse ne vous donne aucune chance.
Alors quand un pote m’a proposé d’y partir pour 5 jours mi-juin et que j’étais pris par le travail, j’ai senti en moi le désarroi. Impossible de m’extirper de mes obligations professionnelles, mais en même temps le créneau était parfait. Je n’ai pas 5 jours, mais…, mais le weekend suivant s’annonce excellent.
Faire le tour en 2 jours, en passant par les Rocher blancs, c’est faisable ?
Un petit check sur Camptocamp me le confirme. C’est audacieux, mais faisable. Il ne faudra pas perdre de temps. Mais avec qui y aller ? Pour cette question, la réponse est déjà toute faite. Yo, mon partenaire de grandes aventures sera de la partie. Un petit coup de fil, une sonnerie, puis deux, il répond. Je lui présente le projet, il n’hésite pas une seconde !
Nous partirons donc tous les deux sur le fil des 3000 de Gavarnie. Un weekend qui s’annonce mémorable, inoubliable…
Jour 1 : Se perdre, c’est une belle façon de se trouver.
Il est 20h lorsque nous arrivons à Gavarnie. Derrière le village, tel une forteresse imprenable, le cirque de Gavarnie se teinte d’orange au fur et à mesure que le soleil décline à l’ouest. Nous y voilà, à notre point de départ. Demain, nous partons pour deux jours autour du cirque de Gavarnie. Nous passerons par les rochers blancs, itinéraire sauvage et redouté par bon nombre de montagnards, puis après avoir passé une nuit à Tucquerouye nous tenterons l’ascension du mont Perdu pour enfin rejoindre la brèche de Roland et rentrer à notre point de départ.
Vaste programme !
Rien que d’y penser je trépigne d’impatience. Mon envie de fouler ces sommets, de trouver mon chemin dans ce dédale de rocs et de glace est plus forte que celle de dormir.
Malgré cela, après un repas frugal, nous plantons la tente dans une prairie et nous glissons dans nos duvets. Il nous faut prendre des forces pour les deux jours qui viennent. La nuit sera bonne, bercée par la voute céleste qui continue sa rotation pendant que nous dormons.
Au petit matin, les premières lueurs du jour colorent le paysage printanier tandis que l’eau du thé bout sur le réchaud. Nous sommes confiants et motivés, et normalement la journée d’aujourd’hui sera une bonne mise en jambes.
A 9h les sacs sont faits, et c’est avec entrain que nous nous élançons sur le sentier qui monte à la cabane de Pailla. Le temps est magnifique et nous avons toute la journée pour rejoindre le refuge de Tucquerouye, ça devrait aller. Après 1h30 de montée, nous passons la cabane.
C’est maintenant que commencent les choses sérieuses ! A partir d’ici, le sentier est moins bon et il faut le trouver.
Je dis à Yo en consultant les cartes.
Le chemin a l’air de partir du fond du cirque, on tente par-là ?
Me répond-il.
Recherche d’itinéraire
Nous nous engageons donc sous l’arête nord-ouest du petit Astazou en espérant trouver les cairns qui nous indiqueront le bon cheminement. Mais le problème avec le sentier des Rochers blancs, s’est de le trouver… et de ne pas le perdre. Et en l’occurrence, le trouver n’est pas chose aisée. Après quelques louvoiements dans les pentes nous finissons par tomber dessus. Les cairns et les marques rouges nous indiqueront la route à suivre. Nous avons déjà perdu un peu de temps, mais le soleil n’est pas encore passé à midi, nous sommes large.
Le sentier file maintenant plein sud en direction du cirque. Le dénivelé n’est pas très important et nous en profitons pour admirer le paysage grandiose qui se déroule au fur et à mesure que nos pas nous approchent de la cascade.
Après une petite heure de marche sur ce sentier, nous butons sur trois petites cascades qu’il nous faudra remonter. Vu d’en bas, l’entreprise parait périlleuse, mais une fois pris pied sur le rocher, le cheminement est évident et en posant un peu les mains, les cascades sont vite passées.
Il est midi lorsque nous prenons pied sur le glacier du Marboré situé en dessous du col d’Astazous. Nous troquons nos baskets pour les grosses chaussures et enfilons les crampons. Les belles pentes de neige ramollissent avec le soleil, et c’est un plaisir de remonter en faisant sa trace.
A partir de là nous devons remonter un couloir puis, dixit le topo, « s’engager sur une vire aérienne en mauvais rocher et remonter dans du mauvais rocher en direction du col (pas de III) ». Le problème, c’est qu’il y a plusieurs couloirs et je ne sais pas lequel prendre. A la vue du topo, le couloir central bien enneigé me parait correspondre le mieux à la photo (grossière erreur !), alors que celui de gauche est tout sec et mène dans un dièdre sombre. Nous nous engageons donc dans ce premier couloir qui se sépare en deux, puis prenons la branche droite qui bute sur un dièdre.
Ça a l’air un peu compliqué ce passage
Me lance Yo en regardant le dièdre remonter sur plusieurs dizaines de mètre.
Non ça devrait le faire, la vire doit être juste un peu au-dessus
Je réponds en testant le rocher, peu sûr de mon choix initial.
Nous nous engageons donc dans le dièdre dont le premier pas athlétique nous donne quelques suées. Puis nous rattrapons 5m au-dessus une vire en mauvais rocher comme indiqué dans le topo.
On est bon, c’est aérien et en mauvais rocher, tout va bien se passer !
Je lance en progressant prudemment sur ces petits graviers.
Mais je ne suis toujours pas sûr de mon choix.
Le topo indiquait la présence d’un cairn sur la vire et je ne vois rien qui y ressemble. Le doute commence à s’emparer de moi, mais redescendre serait presque plus dangereux que de continuer, et l’heure tourne. Ici la chute est interdite. Le moindre faux pas nous ramènerait 20m plus bas, en plusieurs morceaux. Nous assurons donc nos prises et arrivons sur une dalle en mauvais rocher.
Nous commençons donc à la gravir. L’escalade n’est pas difficile, mais le rocher délité demande la plus grande attention. Je prends les feuillets de schiste à pleine main en priant pour qu’ils ne cèdent pas, et une fois trouvé une plateforme potable, j’assure Yo à l’épaule avec la corde de 20 m que nous avons emporté. Pas à pas nous progressons, en maudissant intérieurement l’auteur du topo d’avoir minimisé les difficultés et l’engagement du passage.
Après quelques heures d’efforts et d’attention, la pente se couche et laisse apparaître le col. Enfin je me détends, plus que quelques dizaines de mètres dans un pierrier déversant et nous seront sortis d’affaire.
Mais nous ne sommes pas au bon col ! Nous sommes au col sud du Marboré !
Je m’écrie en regardant au loin le col des Astazous, celui que nous visions.
A défaut le col du Marboré
La photo du topo nous a induit en erreur, en cherchant un couloir enneigé, nous avons pris celui au sud alors qu’il aurait fallu emprunter le couloir déjà sec au nord. Mon moral en prend un coup, mais je me remotive en me disant que le plus dur est passé, et nous rejoignons le col du Marboré en espérant trouver un passage pour rejoindre le col des Astazous. Mais c’était sans compter sur l’autre versant du col, tout aussi exposé que celui que nous venions de gravir. Je commence à descendre prudemment mais le rocher délité glisse sous mes chaussures.
Il y a l’air d’avoir une vire qui rejoint le glacier, le cheminement a l’air plus facile.
Lance Yo en m’observant marcher sur des œufs
Nous empruntons donc cette vire et 30 minutes plus tard posons enfin pied sur le glacier Est du Marboré. Nous sommes épuisés psychologiquement, mais sauvés !
De là, une traversée nous permet de rejoindre le col des Astazous, puis de gravir le petit Astazou. Il est déjà 15h30 lorsque nous atteignons le sommet, et la journée qui devait être une mise en jambes s’est transformée en véritable aventure. Heureusement le moral est bon et nous savourons ce moment partagé seuls au sommet du Petit Astazou.
Après un bon pique-nique, nous empruntons l’arête qui relie le petit et grand Astazou et contemplons une deuxième fois le panorama qui s’offre à nous. Ces pics quelques peu excentrés de Gavarnie forment un belvédère formidable sur les cirques de Gavarnie et sur le massif du Mont Perdu. Nous amorçons ensuite la descente vers le lac glacé depuis lequel nous rejoignons le refuge de Tucquerouye.
Encore un dernier effort pour remonter le couloir qui garde l’accès à la brèche et nous arrivons enfin à ce lieu tant convoité qu’est le refuge. Il est 18h lorsque nous posons nos sacs, mais le soleil éclaire encore la montagne et la température est plus que clémente. Enfin nous pouvons relâcher la tension et savourer cet instant de bonheur, seuls au refuge.
Après un bon repas où nous ressassons les aventures de la journée, nous allons nous coucher à 20h, car le réveil sonnera à 3h30 tout à l’heure…
Jour 2 : Sans l’incertitude, l’aventure n’existerait pas.
Il fait encore nuit noire lorsque le réveil sonne. Aucun bruit ne vient troubler le calme à l’extérieur, si ce n’est les ronflements d’un montagnard arrivé en pleine nuit au refuge. La journée d’hier a laissé des traces, et les corps sont un peu rouillés. Mais lorsque nous sortons, la vue du ciel étoilé nous redonne toutes les forces dont nous aurons besoin pour cette grande journée.
Après un petit déjeuné prestement enfilé, nous redescendons le couloir et contournons le lac glacé pour nous diriger vers la face nord du Mont Perdu. Le repérage que nous avons fait la veille nous met sur la bonne voie, mais nous sommes obligés de nous fier à l’instinct pour avancer. Ici pas de chemin, et les quelques cairns sont difficilement repérables en pleine nuit. Heureusement la chance est avec nous, et une heure plus tard nous prenons pied sur le névé qui nous mènera au droit d’une barre rocheuse.
Il nous faut trouver la cheminée pour monter sur le glacier
Je dis à Yo en essayant tant bien que mal de me repérer dans cette nuit noire.
Nous longeons d’abord la barre par la gauche, mais après une quinzaine de minute sans rien trouver, nous décidons de rebrousser chemin et de longer l’autre côté. Après 45 minutes de marche, nous trouvons enfin la cheminée. Nous enlevons les crampons et escaladons prudemment les 30m de rocher qui nous séparent du glacier.
Enfin nous y sommes, sur la face nord du Mont Perdu !
Nous commençons à remonter le glacier en direction du col du cylindre lorsque l’aube teinte l’horizon d’une couleur orangée. Nous sommes seuls sur le glacier. Seul le crissement de nos crampons se fait entendre. Nous remontons encore quelques centaines de mètres quand le soleil apparaît à l’est, embrasant tous les sommets alentours. L’ambiance est féerique, nous ne savons plus où donner de la tête et avons l’impression d’être les rois du monde. L’instant restera gravé dans nos mémoires pendant longtemps.
Encore quelques centaines de mètres et nous rejoignons le col du cylindre. Une petite pause barre de céréales et nous redescendons au lac glacé par un système de vires. Quelques tentes sont posées là, mais personne n’a encore emprunté la voie amenant au sommet.
Nous posons les sacs, buvons un bon coup et attaquons les 300 derniers mètres nous séparant du sommet. Le fond de l’air est frais mais nous avançons à un bon rythme. Pas le temps de nous refroidir. Il est 6h30 lorsque nous arrivons au sommet, et nous sommes accueillis par deux montagnards ayant bivouaqués sur place. La nuit a été fraiche pour eux, surtout avec le vent qui a soufflé.
D’ici la vue est incroyable, De part et d’autre les sommets alentours se dévoilent et les canyons d’Ordesa et d’Anisclo sortent doucement de l’ombre.
Le temps de quelques photos, nous amorçons la descente. Le chemin à parcourir jusqu’à la voiture est encore long, et nous ne sommes pas certains de l’itinéraire. Une fois récupérés les sacs, nous longeons le Marboré pour rejoindre les grandes vires situées sous l’épaule.
Ici le paysage est incroyable encore. Les roches multicolores contrastent avec le blanc de la neige, et le vert des forets situées 1000m plus bas.
A partir de maintenant, le cheminement consiste en une succession de grandes vires enneigées séparées par quelques parois rocheuses à grimper. Quelques cramponnages et décramponnages plus tard, nous arrivons au sommet de la tour.
Nous sommes déjà bien entamés, mais la vue sur le Cirque de Gavarnie nous redonne de la force. Puis nous descendons le col puis remontons vers la brèche de roland. Nous passons le pas des isards en faisant attention, puis 20 minutes plus tard rejoignons la brèche.
Le bonheur est à son comble, nous avons quasiment réussis, après 10h de marche intensive.
Je pense que je vais raccourcir la boucle, je vais pousser jusqu’au col des tentes pour te rejoindre à Gavarnie. Finis ta boucle et on se retrouve en bas pour la bière.
Me dit Yo dont le genou commence depuis quelques temps à le faire souffrir.
Nous nous posons à la brèche pour manger notre pique-nique et troquer nos grosses chaussures pour les baskets, puis après une énième accolade.
Je file en direction du refuge des Sarradets en glissant le long du névé de la face Nord. Si je veux être en bas en même temps que Yo, j’ai intérêt à me cracher dans les mains ! Un dernier coup d’œil à la brèche depuis le col des Sarradets, puis je file dans la descente qui m’amène à la cabane du soldat.
Une heure plus tard je retrouve l’herbe et les vaches qui ruminent tranquillement. Le contraste est saisissant avec l’univers minéral que je viens de quitter peu avant. Encore une heure de bon chemin, et c’est fatigué mais heureux que je rejoins Yo à la voiture pour enfin fêter ce tour d’anthologie autour d’une bonne bière.
Conclusion sur notre randonnée autour du cirque de Gavarnie
Lundi matin, 8h30, je suis garé devant mon bureau. Bercé par la musique qui sort du poste radio, mon esprit flotte encore au lointain, au-dessus des 3000 de Gavarnie. Je ferme les yeux et prend une grande inspiration. Maintenant, je dois me rendre à l’évidence, je suis redescendu dans le monde réel. Je coupe le contact et rentre au bureau. Je me dirige vers la cuisine pour saluer mes collègues et met de l’eau à bouillir. La discussion se lance sur le weekend.
- Et toi Jérémie, tu as passé un bon weekend ?
Je me rends compte que l’on m’a posé une question, mais je n’ai pas les mots pour raconter ce que nous venons de vivre. Nous avons fait le grand tour par le mont Perdu, cherché notre chemin sans toujours le trouver. Cela me fait soudain penser à un titre de film. Je relève ma tête, et répond à mes collègues, un sourire en coin :
- Moi ? On dira que j’ai fait une sorte de « lost in translation »
Matériel utilisé durant notre randonnée autour du cirque de Gavarnie
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle au départ | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience raconté dans ce roadbook | Si c’était à refaire |
Vêtements / Sac à dos | |||||
Sac à dos | Speed 30 | Black Diamond | Lot concours « raconte ton expérience outdoor » / Poids / Technicité | Un super sac d’alpi ultralight. Vraiment bien pensé, j’ai pu rentrer le matériel de bivouac (sac de couchage, nourriture, réchaud, popote) et le matériel de randonnée (basket de rechange, vêtements, crampons, piolets). Très bien adapté pour ce type de course à la journée ou pour deux petites journées | Je reprendrai le même sans hésiter. A voir par contre la robustesse du produit dans le temps étant donné la finesse du tissu. |
Chaussures | Sherpa GV | Asolo | Rigidité / Technicité | De super chaussures que je porte depuis 6 ans. Excellente accroche sur rocher et neige dure. Pour se type de randonnée, seul leur poid était un peu lourd. | Pour l’instant le les garde, elles conviennent très bien. Si je dois les changer par le futur, j’opterais pour une chaussure plus légère type asolo Eiger GV. |
Guêtres | Alpine | Millet | Protection des chevilles Poids | Guêtre légère, enveloppant bien la cheville et remonte bien. Fragilité au niveau de l’accroche sous la chaussure au bout d’une certain temps. L’élastique au niveau du mollet a tendance à descendre. | Je prendrai des guêtres un peu plus solide et un peu plus facile à enfiler type Alpine chez outdoor design |
Chaussettes | Himalaya | Missegle | Chaleur | La rolls royce de la chaussette chaude ! En poils de Yack et mohair de chevreau. Moi qui ai tout le temps froid aux pieds, je les ai gardé au chaud pendant toute la randonnée. Et fini les mauvaises odeurs grace à la laine. | Je les reprends sans hésiter, randonner les pieds au chaud et sans mauvaises odeurs est un luxe non négligeable. |
chaussettes | Run 800 | Kalenji | Prix / Technicité | De bonnes petites chaussettes pour marcher avec les basket lorsque l’on a pas les grosses chaussures. | Je reprendrai les mêmes |
Gants | Dry Edge | Millet | Technicité / Chaleur | De bon gants bien adaptés pour les activités en hiver (ski de randonnée, Alpinisme). L’extérieur en cuir leur permet une bonne résistance aux accros et donc une bonne longévité. Mais après 7 ans de bon et loyaux services et de nombreux points de couture, il est temps de les remplacer | Je prendrai des gants chauds et techniques (je suis frileux) type Soloist Glove de Black Diamond |
Sous gants | Forclaz soie | Quechua | Chaleur Finesse Prix | Bon apport de chaleur mais sous gant trop fragile. Les extrémités des doigts s’abiment vite et font des trous. | Je choisirai des sous gants de construction plus solide type Gloves Liner ICEBREAKER |
Lunettes de soleil | The crush | Quicksilver | Catégorie 3 | Lunettes bien enveloppantes et filtrant bien les UV. Petit hic, elles s’embuent rapidement lors d’un effort important | Je prendrai des lunettes plus typées sport montagne pour éviter le désagrément de la buée (type julbo Bivouak) |
Chaussures d’approche | RT5,2 360° | Quechua | Poids, accroche, prix | Une super chaussure de trail, accroche impressionnante et très bon maintien du pied | Je reprendrai les mêmes |
Pantalon | Samson | Mk Kinley | Légèreté / Respirabilité | Bon compromis pour des sorties par conditions normales. Très léger, sèche vite mais a tendance à se mouiller dans la neige lourde. De plus la fermeture éclair derrière les jambes a laché. | Pour éviter d’être mouillé dans les sorties avec neige, je prendrai un pantalon d’alpinisme type Arc’Teryx Alpha AR Pant |
Collant nuit | New samuel | Mc kinley | Chaleur | Collant qui rempli parfaitement sa fonction : bon gain de chaleur pour dormir | Je prendrai le même |
Doudoune | Doswell UX | Mc Kinley | Chaleur Légereté Prix | Doudoune légère (400g) bien compressible et bien chaude. Manque juste une capuche pour bien isoler la tête du froid | Je choisirai une doudoune légère dans ce style mais avec une capuche en plus type Patagonia Men’s Ultralight Down Hoody (mais ce n’est pas le même prix !) |
Veste alpinisme | Trilogy GTX | Millet | Légèreté Technicité Respirabilité | Veste encore plus légère que ma précédente, pèse le poids d’une plume et ne prend pas de place une fois rangée dans le sac. Testée par -15° avec vent fort, elle conserve à merveille la chaleur | Je reprendrai la même |
Softshell | Solution Hoody | Black Diamond | Lot concours « raconte ton expérience outdoor » Légèreté Technicité Respirabilité | Une softshell vraiment légère et chaude, avec une capuche bien couvrante. C’est parfait pour un gain de chaleur lors d’ascensions en conditions fraiches | Je reprendrai la même |
T shirt technique | Cold gear men’s evo mock | Under Armour | Chaleur Respirabilité | Mon under armour me suit partout depuis plus de 6 ans, m’apportant toujours chaleur et respirabilité. Il était logique qu’il me suive encore une fois. | Je reprendrai le même. |
Sous vêtement thermique | warm manches longues | Odlo | Chaleur | Sous vêtement thermique efficace pour dormir au chaud, et bonne couche intermédiaire pour monter au dessus de 5000m | Je reprendrai le même |
T shirt technique | Techfresh 50 | Quechua | Prix | Tshirt technique à un prix imbattable. Aucun problème d’irritation , sèche vite et remplis bien ses fonctions. Seul problème, le synthétique garde les mauvaises odeurs | Je testerai peut être un Tshirt en laine (type MC TechWOOL Speed de quechua) pour éviter les désagréments de l’odeur sur un treck de plusieurs jours |
Matériel spécifique | |||||
Crampons | Sarken (semi automatique) | Petzl | polyvalence d’utilisation Poids raisonnable | Parfait, que ce soit pour la marche sur névés et glaciers. Un peu lourd toutefois pour une utilisation de marche estivale | Je prendrais des crampons beaucoup plus légers type Petzl Irvis |
Piolets | Aztarex | Petzl | Poids polyvalence d’utilisation | Un peu court pour la marche sur glacier (50cm), à combiner avec des bâtons Parfait dans les passages plus pentus ou techniques, leur légèreté est un réel atout. | Pour ce type de randonnée, j’opterai plus pour un seul piolet droit léger type Raven Black diamond (en 80cm), couplé à une paire de batons. Par contre pour les ascensions plus techniques je garderai les Aztarex. |
Batons | Ultra distance | Black Diamond | Poids, système de pliage / Lot concours « raconte ton expérience outdoor » Légèreté Technicité Respirabilité | De super bâtons de grande randonnée. Très légers, très pratiques à replier, on ne les sent pas dans les bras. Parfait pour ce type de randonnée ou le poid est l’ennemi. | Je reprendrai les mêmes sans hésiter. |
Image / GPS | |||||
Altimètre | on gu’up 700 | Quechua | Fiabilité Prix | Le même capteur que sunnto pour moitié moins cher. Pourquoi s’en passer? Cet altimètre remplit toutes ses fonctions et s’avère d’une excellente précision. Robuste et fiable, c’est tout ce qu’on peut lui demander. | Je reprendrai le même |
Appareil photo | RX-100 | Sony | Compact Poids Capteur de reflex | Un petit bijou cet appareil. Ouverture de 1,8 à 11, un capteur de réflex et un mode débrayable permettant de faire des photos plus belles les unes que les autres. Le must pour ceux qui recherchent une qualité d’image de reflex dans un compact robuste et léger. Très bon comportement de la batterie malgré le froid (2 jours sans recharger et photos de nuit pose longue) | Je reprendrai le même. Pour une expédition plus longue je rajouterai une batterie pour être sûr de ne pas être bloqué |
Trépied | Tripod maxi | Somikon | Versatilité Légereté | Super trépied léger, robuste et modulable. On peut l’accrocher partout et proposer des cadrages originaux. | Je reprendrai le même |
Matériel de bivouac | |||||
Frontale | Spot | Black diamond | Lot concours « ranconte ton expérience outdoor » Puissance, modes | Une bonne frontale puissante avec un mode de puissance modulable bien pensé. Petit hic : ne pas oublier de bloquer la lampe quand on la range. Le capteur est sensible et la lampe s’allume toute seule ce qui décharge la batterie | Je reprendrai la même |
Sac de couchage | 0°C Ultralight down | Quechua | Chaleur Légereté Prix | Bon sac de couchage. En association avec le drap de soie et vêtu de sous vêtements thermiques, aucune sensation de froid en dormant. Sac léger mais pourrait être un peu plus compressible | Je testerai un sac encore plus compressible et un peu plus chaud type Valandré Bloody mary |
Serviette | Serviette de randonnée | Quechua | Compacité | Cette petite serviette en microfibre se faisait oublier dans le sac pendant la marche, mais était bien utile pour la douche. Sèche très rapidement. Ella a le défaut de son avantage : très petite, trop petite ? | Je prendrai la même, même si sa petitesse ne permet pas de tout cacher lorsqu’on sort d’une baignade sous une cascade. |
Réchaud | Express | Primus | Poids / Efficacité | Une grosse puissance de chauffe pour un poids ridicule. Le parfait allié pour chauffer sa soupe en montagne | Je reprendrai le même, tout en sachant qu’il faut le nettoyer de temps en temps pour qu’il ne s’encrasse pas |