Julien DEFOIS nous partage son expérience d’improvisation pédestre: de la randonnée dans les Alpes de Haute-Provence en France.
Informations pour préparer une randonnée dans les Alpes de Haute-Provence
Dates :
Du 30 avril au 6 mai 2019
Lieu :
Alpes de Haute Provence, France
Quand partir :
Toute l’année ! Les nombreuses cabanes vous fourniront un abri plus ou moins chauffé pour les périodes les plus froides. Penser aussi à adapter son équipement en fonction de l’enneigement.
Comment se rendre en Haute-Provence
Voiture de Toulouse à Sisteron : compter 85 euros par trajet. Pour aller à Saint-Geniez depuis Sisteron, départ effectif de ma randonnée, comptez sur votre pouce.
Les Alpes de Haute Provence disposent d’un très bon réseau de bus, couplé à celui de la région. Il est donc facile de se déplacer même dans certaines vallées reculées.
C’est le réseau que j’ai utilisé pour aller de Digne à Sisteron.
Pour revenir à Digne, j’ai pris le très touristique train des Pignes, qui peut également vous emmener à Nice si vous voulez finir les pieds dans l’eau. C’est vraiment un moyen très agréable de se déplacer dans les montagnes, sans pour autant payer une fortune.
Participant à cette randonnée dans les Alpes de Haute-Provence
Julien, 39 ans, habitué des randonnées au long cours en solitaire. Toulousain grand amateur des Pyrénées, l’été en rando, l’hiver en ski-alpinisme.
Auteur de :
- Trekking en Alaska
- Ski de randonnée au Japon
- Colorado Trail
- Une ascension au Mont Blanc
- Ski de randonnée en Géorgie
- Pacific Crest Trail
Où dormir dans les Alpes de Haute-Provence
Outre ma tente, que j’ai utilisée au lac des Monges et au Lac des Sagnes, j’ai dormi :
– au gîte d’étape de Digne Les Bains
– à la cabane d’Archail
– à la cabane forestière du Pasquier
– au refuge d’Aurent
Je suis également passé à la cabane du Cheval Blanc, à la cabane du Bas Pasqueires et à la cabane pastorale de Lignin.
Il y a des gîtes et des campings à Thorame, mais je n’ai rien vu d’ouvert à cette saison.
Où se restaurer et se réapprovisionner dans les Alpes :
A Digne, vous trouverez tous les commerces possibles, à condition de ne pas arriver, comme moi, le 1er mai. Les bus de la ville permettent de se déplacer plus facilement car les distances sont importantes.
A Thorame Basse, un bar restaurant servira la bière brassée dans le village.
A Thorame Haute, vous trouverez également un bar restaurant, une boulangerie ouverte le matin et une boucherie/épicerie.
Office du tourisme :
J’ai trouvé beaucoup d’informations sur les sites suivants :
- Rando Alpes Haute Provence
- Randonnée Alpes Haute-Provence
- Guide randonnée
Caractéristiques du massif :
Les Alpes de Haute Provence s’étendent du piémont au cœur du massif. On trouve donc une grande variété de milieux naturels et de paysages. La végétation y est très méditerranéenne et on peut même ramasser son thym en marchant pour faire la tisane le soir. Le calcaire est la roche dominante et forme des manifestations géologiques qui m’émerveillent à chaque fois. Je suis ainsi passé dans la Réserve Géologique de Haute Provence qui abrite tout un tas de pépites minérales.
Globalement, au printemps, il y avait toujours de l’eau, mais je ne sais pas ce que cela peut donner en été ou en automne. Il n’y a pas de GR ou de site majeur dans le secteur mais lors de mes dernières étapes j’étais en bordure du parc national du Mercantour. Pour autant, les lieux que j’ai traversés étaient de toute beauté.
Quoi d’autres dans les environs
Pour ceux qui souhaitent un itinéraire balisé, avec des étapes déterminées, plus tranquilles et des gîtes tous les soirs, je recommande vivement le GRP Grande Traversée des Préalpes, qui court sur 190km de Sisteron pour aller jusqu’à Entrevaux. Il passe un peu plus bas que mon itinéraire et traverse donc plus de forêts et de villages, mais ne manque pas de points d’intérêt ou de belles vues. Il s’enfonce peu à peu dans le massif sans jamais dépasser les 2000m d’altitude. Le train des Pignes le dessert.
Improvisation pédestre dans les Alpes
Envisager une randonnée dans les Alpes de Haute-Provence itinérante sous tente en montagne fin avril début mai demande une négociation polie avec la neige qui avait pris ses quartiers sur les hauteurs pendant l’hiver. Skieur de randonnée, je ne voulais pas faire d’infidélité à mes spatules en recourant aux (très pénibles) raquettes, mais en même temps je ne pouvais pas faire comme si la montagne s’était libérée de son invitée saisonnière. Initialement, j’envisageais une traversée du Jura, aux allures nordiques qui me convenait mieux que les paysages méditerranéens. Mais il me fallait me rendre à l’évidence : le blanc ne s’était pas mis au vert dans les contreforts nordiques des Alpes. L’hiver avait été bien trop généreux.
Plan B obligatoire donc. Il n’y avait pas tellement d’options : je devais envisager une traversée dans les Pré Alpes, le cœur du massif étant encore sous la neige, et c’était dans les Alpes de Haute Provence qu’il avait le moins neigé cet hiver. Un coup d’œil au bulletin d’estimation du risque d’avalanche : je peux être tranquille en dessous de 1700 à 1800m. L’idée me vient donc de tracer une ligne fictive au travers du département, une ligne qui relie des coins perdus, inconnus, loin des sentiers battus entre Sisteron et Annot aux portes des Alpes Maritimes. Monges, Barres des Dourbes, Peyresq, plateau de Lignin, Aurent : des noms qui ne me disaient rien mais qui m’appelaient. Pour les relier, tout est laissé à l’improvisation, ma meilleure amie en montagne : pas d’étapes, pas vraiment d’itinéraire.
Improvisation, acte 1
Encore un jour avant le départ, je ne savais pas exactement d’où j’allais partir. Puis Sisteron s’est imposée. Jusqu’à ce que je décide de faire autrement, à la faveur d’une rencontre dans le covoiturage qui me menait vers cette belle ville de Haute Provence : un passager m’offrait de me monter à Saint Géniez, 20km au-dessus de Sisteron. En voiture Simone, et me voilà parti pour Saint Geniez, bien content de m’épargner ces premiers kilomètres qui faisaient la part belle au bitume. La montée dans ces beaux paysages n’en est que plus délicieuse et je suis enchanté de commencer dans un décor majestueusement calcaire.
Saint-Geniez. Petit village au charme certain, dont la bruyante population de grillons rendait totalement facultatif l’usage des enceintes connectées : tout l’air était empli de crissements aigus très doux à l’oreille. Quel gâchis cela aurait été de mettre une musique humaine pour recouvrir les efforts de ces braves insectes.
Un bar-gîte d’étape aurait pu m’offrir le confort de la civilisation pour la nuit, mais je préfère monter vers les hauteurs : il est 16h30, c’est l’heure des plus belles lumières et je ne veux pas rater le spectacle. En route (bitumée pour le moment) vers le massif des Monges, dont j’avais appris l’existence par un roadbook publié par Emilie Bray lors d’un précédent concours.
Comité d’accueil
J’avale rapidement les kilomètres bitumés vers Briançon. Je ne pensais pas que Briançon était fléché dès Saint-Geniez. Sauf que ce Briançon-là est un petit hameau de 3 maisons. Ah, d’accord…
À l’Ouest du pic des Monges
Un sentier balisé m’envoie vers un col sans nom sur la crête de Dormeilleuse, à l’ouest du pic des Monges. L’endroit est totalement désert au départ, puis je rencontre des ânes affectueux et un cheval qui se demande si mes vêtements sont comestibles. Un peu plus loin, 4 patous jappent à ma vue. Je me réjouis d’être de l’autre côté de la clôture, ils ont l’air aussi doux qu’une colonne de CRS qui va charger des manifestants. Mais le chemin est espiègle et me convoque dans le pré défendu par les patous.
Je me lance, constate qu’aucun croc canin ne vient transformer mon pantalon en article de mode pour adolescent, avance un peu, mais n’entends plus les grillons. Et pour cause : les chiens aboient plus forts. Ils se montrent menaçants, je tente une négociation mais rien n’y fait, ils me collent au train. J’avance, ils me suivent, grognent, sortent les dents. Gentils les chiens, gentils…Le jeu continue un moment, j’ai l’impression qu’ils ne vont jamais me lâcher. Mais, quand même, ils finissent par en revenir à leurs moutons.
Sur la crête pendant ma randonnée dans les Alpes de Haute-Provence
Je ne sais pas où je vais dormir ce soir. J’avance et je verrai bien où mon cœur (et un petit peu mes pieds aussi) me porte(nt). J’ai plusieurs points de bivouac possible (le refuge du Seignas décrit dans le roadbook précité, le lac des Monges ou bien ce merveilleux petit coin d’herbe près d’un arbre que je découvrirai au dernier moment) et plusieurs itinéraires pour y arriver. Je reste en crête, là où la lumière est la plus belle. Le soleil rasant dans le dos, je chemine dans un décor de rêve pendant quelques kilomètres.
Il est 20h passées quand j’arrive à une intersection vers 1900m. De là, je vais décider de la direction à prendre pour poser la tente. Soudainement, le terrain très sec laisse la place à une face orientée nord raide et complètement enneigée. Sans transition, comme dirait l’autre. En théorie, le chemin part à flanc : avec cette raideur et la neige, j’ai toutes les chances de faire du toboggan involontaire, et le sapin qui pourrait arrêter ma course plus bas n’aura pas le confort des bras maternels qui me recueillaient lorsque j’étais enfant. Je décide donc de descendre directement et mon bivouac sera donc au lac des Monges car aller au refuge aurait nécessité que je traverse.
Fin de journée
J’hésite un peu quant à l’usage d’équipements, mais la neige étant assez molle je me lance dans le raide sans rien, si ce n’est une bonne dose de prudence. Plus bas, je vois le chemin qui me sert de boussole. Ma jambe décidant de plus en plus souvent d’aller sonder la profondeur de la neige, j’opte pour le tapis volant : je m’assois sur un petit matelas sur lequel je vais glisser jusqu’en bas. C’est bien plus rapide et agréable que de se battre contre la neige molle.
Bientôt, me voilà revenu sur le sentier, baigné par les derniers rayons de lumières qui incendient brièvement les sapins. J’aime ces moments où le jour tire sa révérence en se parant de ses plus beaux atours, comme si, en montrant le meilleur de lui-même, il ne voulait pas qu’on l’oublie alors que la nuit le pousse au loin.
Au lac des Monges, l’émerveillement d’un reflet parfait, puis la joie d’un bon repas sur une table en bois, avant l’abandon au confort sommaire mais fort agréable d’une tente que je connais bien.
Autour des Monges lors de ma randonnée dans les Alpes de Haute-Provence
La nuit claire a invité un bon ami à elle pour lui tenir compagnie : le froid glacial. Bien abrité et équipé, je l’ai parfois senti me picoter les narines, mais il a eu la gentillesse de ne pas se montrer trop envahissant. Reparti à 7h30, je vais passer les cols de Clapouse et de la Croix de Veyre en suivant le GR 6, avant d’en revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire regarder la montagne et décider du chemin que je vais emprunter.
La croix de Veyre
Un petit talus sous la face nord des Monges rappelle qu’un glacier devait se loger là il y a un moment. Au-dessus, une montagne imposante mais haute de seulement 2115m concurrence sans complexe les hauts sommets. Je m’incline respectueusement devant cette œuvre naturelle.
Après une montée dré dans l’pintu, me voilà à la Croix de Veyre. De là, soit descendre en suivant le GR à travers bois, soit rester en crête en terrain dégagé mais majoritairement hors sentier. Plus loin s’étalent des crêtes boisées qui seront mon avenir lorsque j’aurai choisi par où y accéder. Me voilà capable de voyager dans le temps : derrière moi le passé, devant l’avenir.
Mais c’est le présent qui m’importe, et me voilà parti sur les crêtes, espérant une progression plus rapide sur un itinéraire plus direct. L’avenir, par l’intermédiaire d’un piquet de balisage, m’apprendra qu’il aurait été bien plus rapide de passer par les chemins forestiers, sur lesquels les pieds s’ébrouent avec bien plus d’aisance que sur les pentes buissonneuses.
Retour vers la civilisation
Ma progression me laisse espérer une bonne douche ce soir : je devrais pouvoir arriver à Digne les bains si je sais m’acquitter des kilomètres qu’il me reste à honorer avant la salutaire ablution. Je me réjouis de la chance d’avoir des pieds conciliants, qui savent faire bon accueil à tout type de chaussures. Je n’ai testé celles que je porte qu’une fois avant le départ et je m’y sens toujours très bien.
Après un ravitaillement en eau bien argileuse à Ainac, où les rares maisons semblent comme des phares en Bretagne, isolées et assaillies par des vagues sylvestres, je remonte en crête, loin de tout, mais le sentier peu tracé sous mes pieds témoigne que je ne suis pas le premier à passer.
La chaleur monte et les nuages ont déjà envahi les hauts sommets sur le fond de chaîne déversant un peu d’eau pour en refroidir les flancs. Pour sortir des crêtes, il me faut descendre 200 de D+ hors sentier. A ma gauche, des pentes obstruées par des buissons et hérissées d’épineux, à ma droite une forêt raide comme un soldat au garde à vous. Je tente la voie du milieu, accepte que les épineux fassent quelques graffitis sur mes mollets, salue l’épaisse et déméritée haie d’honneur des buissons, puis atterris sur le GRP GTPA. Bien content, car je n’ai rien contre la facilité.
Il n’y a plus qu’à suivre les couleurs rouge et blanche jusqu’à Digne.
Oui, mais…
En effet, c’eut été trop facile. La vie, qui a le sens de l’humour, a su me jouer un tour espiègle : mes chaussures ont commencé à me faire mal, au-dessus de la malléole, à l’endroit où la tige vient rencontrer le mollet. Je négocie sur le serrage, espérant éviter une révolte dans ce rouage essentiel. Mais je garde le cap, comme dirait l’autre. Plus loin, l’arrêt pour masser l’endroit douloureux s’impose. Peu à peu, je ne peux plus marcher aussi vite ni même normalement.
Devant moi, Digne. Je vais y arriver, mais je me demande si je ne vais pas devoir m’arrêter là. Ma cheville a sorti le gilet jaune et j’ai beau faire tout ce que je peux, la douleur ne s’épuise pas avec les kilomètres. C’est en boitillant que j’atteins le gîte d’étape réservé comme il se doit dans un trip improvisé : au dernier moment.
Lorsque je quitte mes chaussures, je quitte aussi la douleur : je connais donc les coupables. Ceci dit, je n’ai pas vraiment envie d’aller acheter une paire de chaussures neuves en ville car je ne veux pas prendre de risque une fois de plus avec une paire inconnue. Il ne me reste plus qu’à espérer que demain matin la douleur ait suffisamment décru pour que je puisse marcher. En attendant, qu’il est bon de sentir l’eau chaude évacuer le sel de sa peau !
Digne n’est pas Lourdes
Pas de miracle le lendemain matin : marcher avec mes chaussures est tout simplement intolérable, j’en ai la nausée tellement j’ai mal. Je tente vainement de trouver une protection en pharmacie. Il va me falloir me séparer de mes chaussures. Sauf qu’une idée m’est venue : ma voiture est à Sisteron ; j’y ai laissé une paire de chaussures d’approche que j’avais lorsque je conduisais ; il y a des bus entre Digne et Sisteron.
Voilà donc la solution : prendre des chaussures basses à la place. Encore une bonne improvisation. C’est un pari car je ne les connais pas sur le domaine de la rando itinérante, mais je les ai depuis 1 an et demi et j’y suis bien au quotidien. Le bon côté des choses c’est que j’en profite pour bien manger après l’étape très longue d’hier. Le mauvais côté c’est que des orages sont annoncés pour l’après-midi. Il va aussi falloir que je réorganise mon itinéraire pour aujourd’hui. Mais j’aime bien changer mes plans à la dernière minute.
Et la douleur s’en fut
14h passées, je quitte Digne à pieds, sous un ciel désormais menaçant. Mais le pas léger et la cheville insouciante. Les basses me conviennent très bien. Talonné par les nuages, je ne gagnerai pas la course et ma veste absorbera bientôt la première averse, peu avant d’arriver au hameau des Dourbes, sous la barre éponyme dont le franchissement ne se fera qu’avec la permission des orages.
De l’orage en vu
Aux Dourbes, je dois me décider car plusieurs options s’offrent à moi : parcourir la barre par un esthétique sentier en crête ou traverser la barre par le dessous en la franchissant qu’au dernier moment. Le choix eut été simple si le ciel l’était aussi. Mais il mijotait en douce quelque chose de bruyant, c’était sûr. Il eut quand même l’amabilité de m’envoyer un coup de tonnerre pour éclairer mon choix. Je traverserai donc la barre humblement en suivant la GTPA.
Je ne m’étonne pas de ne croiser âme qui vive alors que le ciel s’obscurcit chaque instant davantage. Premier orage, je bénis l’abri de la forêt. S’en suit une pluie de météorites de glace qui tentent de transpercer ma veste et la peau de mes mains. Cela s’en va, avant de recommencer. Plus d’une fois.
Sous la barre, le sentier s’aventure dans les airs, laissant une étroite bande minérale pour les pieds du randonneur. Les nuages s’apprêtant à crever l’air une fois de plus, je passe le Pas de la Faye en courant, fuyant la barre des Dourbes en sollicitant un répit céleste.
Bonne idée
En bon ami, le ciel attend que je sois sorti de la zone exposée pour commencer son spectacle en son et lumière (plus pluie et grêle). Il sait que je n’ai jamais eu de coup de foudre pour les orages. Trempé, j’arrive au pas d’Archail. A Digne, en me baladant sur les cartes, j’avais repéré une cabane sur ce col et renseignements pris, elle semblait très accueillante. Au dernier moment, je décidais donc de m’y rendre pour y passer une nuit au sec, et surtout sous la chaleur bienveillante du poêle. L’endroit est magnifique, sauvage et habité : alors que je descends vers la source, j’y surprends une belle troupe de chamois qui ne s’attendaient visiblement pas à ce qu’un randonneur ait la folie de débarquer par un temps pareil.
Crêtes sauvages
C’est quand même un luxe de pouvoir enfiler des chaussures sèches le matin. Je vais parcourir des crêtes en direction du col de la Cine et peut être, si la pluie le veut bien, m’aventurer sur le cheval blanc, en montant une croupe de 500m de D+. Un itinéraire hors sentier pour l’essentiel, à découvrir pas à pas.
Il faut repartir
Avant de partir, un petit coq de bruyères vient me faire l’honneur de son chant. Mouflons et chamois se succèdent dans leur fuite pour me rappeler à mon humaine lenteur, semblant me narguer une fois à distance. Aujourd’hui, ils seront ma seule compagnie en montagne. Derrière moi, le ciel bleu qui pousse les nuages me promet un soleil temporaire, d’après les sites de prévision météorologiques.
Au col de la Cine, une piste me donne brièvement l’espoir d’un chemin plus facile que sur les crêtes qui semblaient m’avoir du temps tant il m’en avait fallu pour les traverser. Mais, avalée par les buissons et un par un ravin, elle me laisse face à moi-même. J’hésite un peu, puis trouve un passage avant qu’une sente ne se présente pour me faciliter la vie.
Cavalcade
Me voici donc sous le Cheval Blanc. Pourquoi cheval, je ne sais pas, mais blanc, j’imagine que c’est à cause du calcaire très clair qui compose ses flancs, d’abord très raides, puis de plus en plus doux. C’est au col Sauvage que je me lance sur le Cheval Blanc, luttant pas après pas avec les pentes d’herbe et d’éboulis pour parvenir sur les crêtes où les intempéries de la veille avaient laissé un souvenir blanc bientôt dévoré par le soleil.
Je n’irai pas jusqu’au sommet, trop enneigé et lointain. Je vois déjà le lac des Sagnes, plus bas, où je prévois de passer la nuit. Et les kilomètres qui m’en séparent m’invitent à presser le pas pour ne pas donner à la pluie le plaisir enfantin de m’arroser une fois de plus. D’ailleurs, elle tarde à venir, et je ne m’en plains pas.
Je laisse à ma gauche la cabane du Cheval Blanc, qui mériterait bien le titre de refuge, tant elle est confortable et bien équipée, puis descend dans les mélèzes encore endormis après l’hiver. En peu de temps j’arrive à Château Garnier. Enfin, au péage de Château Garnier, composé de 2 patous…Cette fois j’opte pour une autre technique, je les appelle pour leur faire un câlin. Les bêtes massives sont désarçonnées par tant de tendresse et cessent aussitôt les hostilités. Je tenterai vainement de leur donner ce que j’avais promis, mais elles préfèrent la distance.
Civilisation(s)
Château Garnier, puis Thorame Basse, où je tenterai vainement de prendre une bière fabriquée sur place : faute de liquide, je ne peux payer. La CB ne joue pas à domicile dans ces coins désurbanisés. Mais j’accepte le prix à ne pas payer parce que je suis dans la nature. Ces villages sont tranquilles et semblent un peu oubliés à en croire les volets clos et les panneaux « A vendre ». Ils ont pourtant le charme certain et authentique des traditions ancestrales.
Derrière moi, le ciel me toise d’un gris sévère. La pluie est pour bientôt. J’hâte le pas pour ne pas monter la tente sous l’eau. J’ai déjà eu la chance d’avoir échappé aux prévisions humides de la journée. Au lac des Sagnes, je décide de poser ma tente comme prévu, sur un petit replat à proximité du sentier. L’endroit, effleuré par la route, n’est pas très sauvage, mais me conviendra d’autant plus qu’un petit abri offrira sa protection pour les averses qui ne vont pas manquer de s’abattre sur la terre.
Ce soir, je m’endors sous un tonnerre d’applaudissements de la pluie contre la toile de ma tente.
Le lendemain, je monte sur Thorame Haute pour déguster du pain frais et recharger mon porte-monnaie à la poste qui n’ouvre qu’à 10h. En attendant je fais sécher l’intégralité de mon sac au jardin public, qui, avec ses toilettes, sa table de pique-nique et son abri m’aurait offert un accueil encore meilleur qu’au lac des Sagnes.
Remonter le temps
Aujourd’hui, je n’avais qu’un seul point de passage : le petit village perché de Peyresq, perdu sur sa falaise. Tombé sous le charme de son isolement, j’avais été immédiatement convaincu qu’une visite s’imposait. Tout le reste, itinéraire ou point de bivouac m’était encore inconnu. Alors que je profitais de la pause ensoleillée, la carte m’invitait à me rendre à Ondres, un autre village qui n’était relié à la route que par une piste non déneigée l’hiver. La promesse de l’authenticité suffisait pour que j’y emmène mon sac à dos, d’autant qu’un sentier permettait de rejoindre Peyresq sans difficulté.
Ondres. De vieilles maisons en pierre serrées les unes contre les autres se dressaient sur le flanc de la montagne. Vestige d’un temps révolu où les hommes vivaient dans la montagne, Ondres perdure et revit parce que la civilisation ne semble pas combler toutes les aspirations et que certains viennent y trouver la quiétude des temps passés, quand tout n’allait pas si vite.
Je suis le GRP Tour du Haut Verdon, parfois vertigineux et exposé, jusqu’au pré de Thorame, un joli alpage de plateaux calcaires, pour descendre sur Peyresq.
Autrefois ruiné, ce village avait été rebâti à l’identique par des passionnés, puis investi par des belges qui y avait organisé des rencontres scientifiques. J’étais enchanté par l’impression de connaître les Alpes d’antan.
Remonter dans la montagne
J’envisageais d’y passer la nuit, pour bien m’imprégner de cette ambiance unique, avec ces ruelles étroites, parfois creusées dans les maisons, ces maisons au nom d’érudits depuis longtemps disparus, dont l’enchevêtrement donnait à ce minuscule village des allures de labyrinthes. Mais l’absence d’un jardin public accueillant et le contact un peu froid avec les rares locaux ne me donnaient pas envie de rester. D’ailleurs, l’un d’eux m’avait parlé d’une cabane ouverte sur mon itinéraire. C’était un signe. Les montagnes m’appelaient et j’allais y retourner. Même si les nuages n’étaient pas si bienveillants…
Sans regret, je quittais Peyresq vers 16h pour regagner les hauts plateaux qui saluèrent ma venue en me livrant un spectacle d’une grande beauté, éclairé par un rayon de soleil…et en me déroulant un tapis blanc.
Non loin de la cabane forestière du Pasquier, je buttais en effet sur un flanc nord enneigé. N’ayant pas trouvé le moyen de léviter, je devais me résoudre à mettre les raquettes, grommelant sur cet encombrant prolongement de mes pieds.
L’été, la cabane du Pasquier est occupée par le berger. Mais ce soir, ce sera mon hôtel de luxe : il y a même l’électricité grâce à un panneau solaire. La neige maîtresse de la terre à plus de 2000m et le vent maître de l’air qui hurle sur le toit de la cabane achèvent de me convaincre qu’une nuit en tente n’aurait pas été une bonne idée.
Hiver
J’ouvre péniblement un œil. Le vent a bruyamment claqué le volet qui donnait sur le versant en face de la cabane. Avec ses mots à lui, il venait me dire qu’il s’était passé quelque chose cette nuit : parfois, il emmenait des nuages devant la fenêtre, parfois il laissait la vue dégagée pour mieux me faire constater que les flancs de montagnes déneigés hier avaient changé de couleur.
Je reste un peu dans mon duvet, déçu de n’avoir pas de soleil pour cette journée tant attendue sur les hauts plateaux. L’hiver était de retour. La nuit n’avait pas été très profitable à mon sac à dos et au rongeur qui s’y était attaqué. Il avait vainement tenté de percer une de mes poches de ceinture où je cachais mes barres de céréales. La fermeture éclair avaient rendu l’âme, mais j’imagine que le bougre affamé devait avoir une dent contre elle désormais, car elle n’avait pas cédé.
Il a neigé cette nuit, mais le ciel est dégagé. Ce que je croyais être des nuages n’était en fait que de la neige qui dansait avec le vent. Galvanisé par les bourrasques, l‘hiver est mordant, semblant ravi de pouvoir faire un retour inespéré. Chose rare, je monte avec ma doudoune.
Il faut savoir apprécier les bonnes choses : la neige qui a tout aussi froid que moi a décidé de se serrer les coudes et soutient maintenant mes pas. Retour des raquettes sur le sac, mais crampons indispensables.
Les grands espaces
Je suis heureux que le soleil soit finalement venu. Aujourd’hui, je vais traverser le plateau de Lignin, en passant par de hauts cols. C’est le moment le plus spectaculaire du trek. Pour accéder au plateau, je dois passer la baisse du détroit, un col large mais défendu par des pentes raides. L’itinéraire direct, à l’ombre, ne révèle pas l’importance de sa raideur. Par contre, les barres rocheuses qu’il côtoie interdisent toute chute. Je vais donc opter pour le côté nord, en espérant que mes crampons aux dents courtes ne décident pas de m’envoyer en l’air. Piolet et bâton en mains, je monte, sentant la limite de traction des crampons pas très loin. Mais jamais franchie. Ouf.
Sur les crêtes, je suis fraîchement accueilli par le vent mais je décide de faire un petit sommet sur la montagne du Carton. Visiblement, je dois le déranger car il me chahute dans tous les sens, me poussant vers le bas des pentes. Devant moi, des montagnes à perte de vue, et ma vue qui se perd dans la magnificence des couleurs, des sommets, du ciel peint par les nuages. Le temps n’est pas à la contemplation, l’air hurle dans mes oreilles de me mettre à l’abri plus bas, là où il passe plus tranquillement.
Traversée blanche
Me voilà donc sur le plateau, cheminant vers les lacs de Lignin , que je ne verrai que sur la carte, ils n’avaient pas encore le courage de sortir de leur épaisse couette blanche. Des sommets imposants, dont le Grand Coyer, ajoutent une dimension verticale imposante et me ramènent en Amérique, car ils me rappellent les Rocheuses.
La neige toujours très dure m’apporte la satisfaction de laisser mes crampons aux pieds et les raquettes sur le sac. Le plateau se traverse vite et j’approche du col de Lignin. Timidement, les 2 cabanes pastorales tentent d’émerger de la neige. Elles en disent long sur l’épaisseur de la chape blanche. La cheminée fume, des randonneurs s’y trouvent : passer la nuit dans ce trou de neige s’apparente plus à de la spéléologie que de la randonnée.
Col de Lignin. Je dois maintenant me rendre à l’évidence : le soleil a travaillé en ce jour de repos dominical et la neige, il y a peu vaillante comme une foule de concert slamant son chanteur préféré, se dérobait maintenant. Je me consolais en voyant l’herbe non loin : les raquettes ne me serviraient que 20mn tout au plus, jusqu’à la cabane de bas Pasqueires.
Les temps anciens
Le canyon
Devant moi, un grand canyon, porté par des barres verticales : je le suivrai jusqu’à ma destination finale aujourd’hui, guidé par un balisage erratique sur un sentier ancestral. En 2h, entre vieilles terrasses et hardes de chamois, j’arrive en vue d’Aurent. Aujourd’hui, c’est vraiment la journée la plus riche du trek.
Aurent était un passage obligé après que j’ai découvert sur la carte. C’était un petit village, perdu dans la montagne, qu’aucune route ne reliait au monde. Incrédule, je demandais à internet de me confirmer qu’il ne s’agissait pas d’un tas de ruines. Eh bien non, il y avait même un refuge gratuit !
Au refuge
Aurent, c’est quelques dizaines de maisons regroupées dans une poignée de ruelles étroites, un bond en arrière dans le temps, mais aussi une ode à la vieillesse dans ce monde où le consommable et la jeunesse éternelle priment. Un contrepied aussi à tout cela, comme l’est finalement la montagne : ce qui est vieux est beau et on peut y trouver le bonheur.
Comme Lulu, ce descendant d’un natif du village, qui l’a rebâti à l’identique. C’est grâce à ce passionné qu’il nous est toujours possible de retrouver l’âme des temps anciens pour s’en inspirer.
Aurent
Aurent avait compté 130 habitants à son apogée, alors que la frontière avec l’Italie se situait sur les crêtes qui le surplombaient. Puis la ville avait lentement vampirisé le village qui s’éteignit dans les années 30. Puis, dans les années 60, emmenés par Lulu, des descendants d’aurentais reconstruisirent le village avec les matériaux et l’esprit de l’époque. Aujourd’hui, il ne reste quasiment plus de ruines. Le village n’est pas habité à l’année. L’accès est difficile : la piste est à 4 kilomètres et seuls des quads permettent de rejoindre Aurent en moyen motorisé, si la neige le permet. Sinon, il faut compter sur ses jambes. L’eau courante est captée dans la montagne, l’électricité arrive grâce à des panneaux solaires et le téléphone ne passe pas.
Les quelques habitants que je croise, dont Lulu, sont chaleureux, accueillants et très prolixes (surtout Lulu), quand il s’agit d’évoquer ce petit bout de terre que les hommes empruntent à la montagne. Je suis ému par ce village, je m’y sens bien, touché par son authenticité, sa beauté, son calme et sa capacité tranquille à me faire prendre du recul sur mon mode de vie.
Tout travail mérite sa bière
Je prends mes quartiers dans le refuge, vers 14h, interpellé par une information m’indiquant une buvette au village suivant, à 4km.
Puis je déambule dans le village, pour mieux m’en imprégner. Je rencontre à plusieurs reprises Lulu qui ne manque pas de me raconter des anecdotes sur la vie d’ici.
Puis, vers 16h, je succombe à l’appel de la buvette. Et je m’y rendrai à l’ancienne : à pieds, soit 8 à 9 km aller/retour. Je passerai plus de temps à marcher qu’à boire cette bière qui m’échappe depuis le début du trek, mais j’aime bien cette idée de ne pas céder à la facilité et à l’immédiateté, qui auraient vite fait de nous faire renoncer parce que le ratio temps/plaisir était défavorable. Au contraire, je trouve que marcher tous ces kilomètres pour une petite bière pouvait lui donner toute sa saveur et permettre de profiter très différemment du chemin.
Me voilà donc parti vers Argenton, un autre village qui n’avait de lien avec le monde que par une piste en terre, mais habité à l’année par un agriculteur, Marcel, qui tenait également une buvette.
Marcel
La rencontre avec Marcel m’a marqué autant que celle avec Lulu. Marcel vit ici toute l’année : il élève des chèvres, des vaches, fait du fromage, tient un gîte et la buvette, possède quelques chevaux. Il semble ravi de me voir débarquer et je suis ravi de prendre la dernière bière dans son frigo.
Une fois celle-ci définitivement disparue dans mon gosier, Marcel me montre un poulain vieux de quelques jours, me pose plein de questions sur les Pyrénées, sur le monde. Il n’a pas l’occasion de voyager, tenu à son village par les impératifs de sa ferme. Alors il profite des passants pour partir un peu dans son imaginaire. Il est ouvert sur le monde et n’a pas l’état d’esprit fermé que j’ai pu observer dans certaines vallées des Pyrénées.
Marcel me parle du loup, qu’il n’aime pas. Il me dit que ceux qui décident de protéger le loup devraient venir vivre de la ferme pour se rendre compte de ce que c’est exactement que d’avoir à protéger son troupeau et des dégâts financiers. Les patous ne suffisent pas : le loup est plus intelligent et peut attaquer quelque part pour faire diversion, attirer les chiens, pendant que le reste de la meute prélève des brebis. Il ne comprend pas qu’il ne puisse pas se défendre : « si un cambrioleur venait chez vous, ça serait normal que vous vous défendiez, non ? ». Il est dépité. Je suis favorable au loup mais j’écoute avec respect ce qu’il a à dire, sans juger. Et je comprends les problèmes qu’il rencontre.
Avant que je parte, Lulu me donne du pain et un de ses fromages. Sa générosité me touche.
Derniers kilomètres de cette randonnée dans les Alpes de Haute-Provence
Septième et dernier jour de marche. Rien de bien difficile : revenir à Argenton puis descendre à Annot où je prendrai le train pour Digne. Je refais donc le chemin d’Aurent, taillé dans la pierre et parfois bafoué par les ravages du temps qui ont emporté le chemin d’antan.
Argenton et sa châtaigneraie, dont certains arbres, d’après Marcel, auraient 2000 ans. Puis une descente sans trop de saveur dans la forêt, si ce n’est celle de la promesse d’une douche chaude prochaine. De temps en temps, les arbres s’écartent pour me laisser voir les falaises de grès si typiques de la région.
Annot. En un rien de temps, me voilà assis sur un siège dans une machine qui m’emporte loin des sentiers que j’ai parcouru. Retour sans transition en 2019.
Conclusion de cette randonnée dans les Alpes de Haute-Provence
Enchanté. La découverte des Alpes de Haute Provence m’a donné l’envie d’y revenir. Pour découvrir les montagnes qui étaient encore prises par la neige, mais aussi pour m’imprégner encore de ces coins perdus, loin des parcs nationaux et des emblèmes trop fréquentés, que je ne connaissais pas dans les Alpes. Je pouvais enfin adosser sauvages à Alpes.
Matériels de bivouac utilisés pour ma randonnée dans les Alpes de Haute-Provence
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix au départ ? | Ce choix a-t-il répondu à mes besoins ? | Si c'était à refaire |
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Tente | Copper Spur UL1 | Big Agnes | Tente légère et autoportante | Très bonne tente, avec de bons rangements, beaucoup d'espace. Montage facile et vraiment solide. Seul bémol : louverture qui n'est pas si pratique car le double toit peut avoir tendance à rentrer dans la tente intérieure en déposant un surplus d'humidité. | Je ne changerais rien. |
Matelas | Neo Air X Therm | Thermarest | Ultra léger | Complètement : matelas très confortable de surcroit. | Je ne changerais rien. |
Sac de couchage | Panyam 450 | Cumulus | Très léger (850g) et thermique. | Parfait pour les températures très froides de l'été au Colorado. | Je ne changerais rien. |
Drap de sac | Thermolite Reactor | Sea to Summit | Gagner quelques degrés et protéger le sac de couchage des odeurs et de la saleté. | Très bon produit ! | Je ne changerais rien. |
Réchaud | Minimo | Jetboil | Très économique, puissant, rapide, compact. | Incroyablement sobre, le piezzo est un plus mais il ne fonctionne pas toujours, un briquet est nécessaire en appoint. Le bol en plastique qui sert de doseur et de tasse est un peu fragile. | Je ne changerais rien. |
Chaussures utilisés dans les Alpes de Haute-Provence
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix au départ ? | Ce choix a-t-il répondu à mes besoins ? | Si c'était à refaire |
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Chaussures | Aenergy High | Mammut | Chaussures légères, étanches, flexibles avec une bonne semelle. | Douleur abominable à la jonction entre le haut de la tige et mon mollet. Jai dû abandonner ces chaussures, une première dans ma vie de randonneur. | Je ne prendrai plus de chaussures Mammut. Un ami a eu des douleurs très fortes avec ses chaussures Mammut également et a dû les abandonner. |
Chaussures de secours | Wall Guide | Mammut | Des chaussures que j'aime bien pour le look, que j'avais toujours portées au quotidien mais jamais en randonnée, propulsées sur le devant de la scène par la force des circonstances. | Confort très correct. Bonne imperméabilité et bonne accroche sur le rocher même humide. | Pour un non choix, c'était un bon choix ! |
Vêtements utilisés pour cette randonnée en Haute-Provence
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix au départ ? | Ce choix a-t-il répondu à mes besoins ? | Si c'était à refaire |
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Surpantalon | Pantalon imperméable Trail Running | Kalenji | Une couche imperméable légère pour les moments froids et pluvieux. Très bon marché pour un vêtement respirant. | Pas eu à l'utiliser. | Je ne changerais rien. |
T Shirt | Leaf Twist | Lafuma | Respirabilité. | Parfait, la transpiration s'évacue vraiment vite, les odeurs sont peu présentes. | Je ne changerais rien. |
T Shirt ML | Evolution Warm Turtle Neck Zip | Odlo | Chaleur, poids et stretch. Renouvellement de mon Odlo Warm. | Déçu car le tissu a été endommagé très rapidement et sans cause apparente. Chaud et agréable à porter. | Je ne changerais rien. |
Doudoune plume | Neutrino | RAB | Doudoune thermique pour faire face aux conditions froides et humides quand on dort dehors. | Impeccable. La qualité Rab garantit chaleur agréable et durée de vie excellente pour cette doudoune | Je prendrais un modèle mieux taillé. |
Veste imperméable | Stretch ozonic | Mountain Hardwear | Imperméabilité, stretch et poids. | Taille un peu trop grand (achat en ligne). | Je prendrais une taille en dessous (du M alors que je fais 1.90m !) |
Gants | G Comp Wind | Camp | Gants légers, assez thermiques et modulables avec la surmoufle qui se range dans la partie supérieure du gant. | Très bonne protection thermique. | Je ne changerais rien. |
Équipements utilisés pour mon improvisation pédestre dans les Alpes de Haute-Provence
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi avoir fait ce choix au départ ? | Ce choix a-t-il répondu à mes besoins ? | Si c'était à refaire |
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Sac à dos | Atmos 50 | Osprey | Confort de portage et accessoirisation, notamment les poches filets qui peuvent recevoir des bouteilles à 45°, très pratiques pour les attraper quand on marche. | Absolument parfait. Très solide, pratique, confort irréprochable. | Je ne changerais rien. |
Lampe Frontale | Storm | Black Diamond. | Puissance, étanchéité, rechargeable, dispose d'une fonction de verrouillage. | Parfaite. Son régulateur de puissance est un vrai plus pour adapter facilement la luminosité. Cependant, même verrouillée, elle peut sallumer dans le sac à cause de pressions d'autres objets. | Je prendrais une boîte pour la protéger et éviter qu'elle ne s'allume intempestivement. |
Bâtons de marche | Trail Back | Black Diamond | Légers, système de verrouillage très pratique, j'en avais une ancienne paire que j'ai dû remplacer après 5 ans d'usage, j'en étais très content. | Les pointes s'usent beaucoup plus vite que le modèle antérieur (fragilité sur les plastiques). J'ai perdu les pointes métalliques en chemin, alors que mes bâtons avaient tout juste un an et avaient servi 40 jours. Ce n'est pas la première fois que je constate une grosse baisse dans la qualité chez Black Diamond. | Je prendrais des bâtons d'une autre marque. |
Housse | Housse de compression étanche 25L | Quechua | Protection contre l'eau, gain de volume. | Cette housse qui fonctionne par vide d'air permet effectivement de gagner du volume tout en garantissant l'étanchéité. Le système de fermeture prend cependant un peu d'espace. | Je ne changerais rien. |
Housse | Housse imperméable pour vêtements (lot de 3) | Quechua | Maintien au sec des vêtements, légèreté et solidité. | Le système de fermeture par scratch ne garantit par contre une immersion du sac mais en cas de pluie il suffit. | Je ne changerais rien. |
Serviette | Pocket Towel | Sea to Summit | Lègère, compacte, séchage rapide. | Contrairement à mon précédent roadbook où je regrettais les odeurs qui sincrustaient dans la serviette, je n'ai pas eu à m'en plaindre cette fois-ci. | Je ne changerais rien. |
Couvert | Spork Titanium | Light My Fire | Léger, solide et multi-usage | Parfait ! | Je ne changerais rien. |
Lunettes de soleil | MH510 | Quechua | Protection 4 et polarisantes. | Un modèle qui enveloppe bien les yeux et les protège parfaitement. | Je ne changerais rien. |