Pashupati nous partage son expérience d’une randonnée dans les Calanques de Marseille à pied au bord de la Méditerranée dans le sud de la France.
Depuis Septembre 2012 cet itinéraire n’existe plus et n’est plus accessible.
Informations sur cette Rando dans les Calanques de Marseille à pied : Entre Morgiou et Eissadon
- Participants à cette ballade dans les Calanques de Marseille à pied
Pashupati & Marek
Ce pays a une âme : c’est un lieu de rencontre ;
l’eau, la pierre verticale, le soleil, le ciel s’y retrouvent et le vent quand il en a envie.
Gaston Rebuffat
- Introduction à cette rando dans les Calanques de Marseille à pied
Dès la veille du départ, nous comprenons que les conditions de vent, sans être franchement mauvaises, ne nous permettront pas de mettre en oeuvre le projet initial : un départ en kayak depuis le pittoresque Vallon des Auffes avec un débarquement dans la calanque de Morgiou pour une ballade sur les sentiers. Nous annulons donc à regret ce prologue aquatique. Longtemps repoussé, ce projet est devenu impérieux dans la mesure où le Parc National des Calanques est en cours de réalisation (le premier conseil d’administration s’est réuni courant juin).
Activités de plein air
Depuis nos premières sorties dans le secteur, en examinant les dernières cartes IGN mises à jour, Marek s’est aperçu que le tracé de certains sentiers avait en effet disparu. Il est évident qu’il y aura – qu’on le déplore ou non -, un avant et un après parc national. D’origine tchèque, Marek vit à Marseille depuis plusieurs années et pratique de nombreuses activités de plein air (rando, trail, escalade, kayak). Ayant fait ses classes dans les montagnes Tatras, il a une bonne connaissance des activités en milieu montagnard comme sur le littoral. Dans ce duo, une complicité rare s’est peu à peu créée et qui trouve tout son sens dans des bivouacs d’anthologie où les plaisirs du palais ont toute leur place.
En voisin, Marek connaît bien les Calanques et a un goût vicieux pour les sentiers dérobés. Peu programmée, cette sortie laissera place à des touches d’improvisation, mais l’objectif est de préserver nos jambes « fatiguées » en s’abstenant de courir tout en avalant de la pente. Autrement dit, se consacrer aux secteurs les plus escarpées pour brider nos élans de coureur. Par le passé, nous avons déjà expérimenté deux courts passages : la cheminée du Diable avec son Pas de l’OEil de Verre et le petit couloir sous les crêtes du Devenson.
Lors d’une de nos virées, nous n’avions pas réussi à nous engager dans la calanque toute proche de l’Eissadon en raison de violentes rafales de vent. Ce sont précisément à ces trois passages que nous avons voulu consacrer cette sortie.
- Pratique pour les Calanques de Marseille à pied
Carte IGN « Les calanques de Marseille à Cassis », 1/15000
Pour les modalités d’accès à l’Eissadon : Eissadon Calanques
Pour les grimpeurs : Camp To Camp
En accès libre sans laisser-passer pour le véhicule du 15 septembre à Pâques, la calanque de Morgiou peut constituer un départ de randonnée.
Comment se restaurer lors d’une sortie dans les Calanques de Marseille à pied
Retrouvez comment se restaurer lors d’une randonnée.
« Nautic bar », Calanque de Morgiou, 13274 Marseille cedex 09 ; 04 91 40 06 37
Sortie dans les Calanques de Marseille à pied
Tôt le matin, nous partons du parking des universités de Lumigny en direction de la calanque de Sugiton que nous contournons par le nord pour arriver à la bien nommée calanque des Pierres Tombées. La progression se fait alors très lentement dans un chaos de rochers légèrement au-dessus du niveau de la mer avant de remonter quelque peu pour évoluer en balcon au-dessus de la grande bleue. Au dessus de la calanque de l’Œil de Verre, nous laissons sur notre gauche le sentier du Val Vierge pour poursuivre sur un sentier aérien.
Les passages sont parfois vertigineux et en certains endroits, nous n’hésitons pas à mettre les mains pour multiplier les appuis. Après quelques tergiversations, nous retrouvons le passage équipé de chaînes au pied du petit couloir. Marche et grimpette ; le ton de cette sortie est dès lors donnée. Combien de temps encore ce passage sera-t-il autorisé ? Même s’il est peu fréquenté, il est probable que les premières mesures du parc viseront à interdire ces accès secondaires.
Marche alerte
La remontée jusqu’aux crêtes est raide, mais courte. Une marche alerte nous conduit alors en haut de la calanque de l’Eissadon, sans doute l’une des moins accessibles du site. On appréciera le panorama (50) en surplomb de la calanque avec vers l’est la majestueuse falaise rougeâtre du Cap Canaille au-delà de Cassis. Une dernière descente dans la rocaille nous amène au-dessus de l’Eissadon. Comme sur le point de découvrir un trésor longtemps dérobé, nous jubilons en tentant d’appréhender visuellement le parcours. D’en haut, impossible d’y rien comprendre.
Il faut s’engager sur la droite, dans un semblant de sente parsemée de chênes kermès qui vous cisaillent les mollets pour enfin découvrir une trace plus manifeste. Une corde à noeuds rustique facilite ensuite l’accès en contrebas. La descente abrupte et gravillonneuse impose alors la prudence. Le sol se dérobe parfois sous les pieds. Plus loin, à nouveau, une très longue corde permet d’aborder plus sereinement la partie finale. Notre effort est récompensé par la splendeur du site dans lequel nous resterons plusieurs heures, hébétés de soleil, de vagues et de roches. L’eau y est limpide et rafraîchissante.
Un hiver rigoureux
Comme en d’autres lieux, nous constatons les conséquences directes de cet hiver très rigoureux : c’est à coup sûr le dégel qui a provoqué le détachement de blocs entiers d’une des falaises. Pour l’heure, nous subissons un soleil écrasant lors de la remontée de la calanque. Sur les crêtes mêmes, soleil et calcaire fusionnent en une chaleur torride. Nous rebroussons chemin vers l’ouest en réempruntant le GR 98 51 pour rejoindre la crête du Devenson, un des lieux les plus emblématiques des Calanques. Sous un des rares pins, nous jetons un coup d’oeil à un abri de pierres idéal pour bivouaquer, mais ce secteur exposé est fréquemment venté et pas des plus intimistes.
Nous arrivons ensuite sur le flanc ouest de la Calanque de Saint-Jean-de-Dieu ou de l’Oeil-de-Verre.
Nous n’avons jamais emprunté la cheminée du CAF qui nécessite visiblement une bonne pratique d’escalade avec de l’équipement, mais nous jetons un coup d’oeil sur l’accès. Il faut alors remonter vers le nord en direction du cap Gros en prenant de l’altitude pour bifurquer vers l’ouest et s’engager dans ce qui devait être la dernière difficulté du jour : la Cheminée du Diable.
Après ce passage vertical, on débouche dans le Val Vierge – mis au jour tardivement, au début du XXe siècle – qui conduit au fameux Pas de l’Oeil de Verre, équipé d’échelles et de chaînes. Sans être très difficile, la descente nécessite une certaine assurance et de l’engagement. Quoi qu’il en soit les cuissots chauffent ! Une boucle est bouclé puisque nous retrouvons le sentier du matin. Nous n’avons pas d’autres buts après cette petite quinzaine de kilomètres de retrouver l’une des baumes aperçue le matin-même pour y bivouaquer à l’abri du vent. Nous savons qu’il faut quitter le sentier principal et s’engager sur notre gauche dans un goulet qui nous ramène peu au-dessus du niveau de la mer.
Le hors piste
Marek décide de s’engager en hors piste. Peu motivé par son choix, je le suis quand même… Le terrain s’avère très vite périlleux, du gravier s’écoulant sous nos pieds. Il semble impossible de nous retourner ; nous remontons donc en laissant le vide à main gauche. Un rapide coup d’oeil en arrière m’informe que la pente est découverte et qu’une falaise se trouve une vingtaine de mètres plus bas. Marek remonte face à la pente mais derrière lui, suivant ses propres traces, je ne parviens plus à assurer mes appuis. Mon pied droit se dérobe alors et j’ai le piètre réflexe que de me plaquer au sol. Pendant une vingtaine de secondes, je perds quelque peu mon sang froid. Marek, dont la sécurité n’est guère plus assurée que la mienne, met quelques longues secondes à déployer sa corde.
Sans rentrer dans les détails, il nous faudra un quart d’heure pour se sortir de ce sinistre guêpier. Précipitation, manque de lucidité, ivresse du chemin parcouru, bêtise… Tous ces facteurs ont contribué à une prise de décision qui aurait pu nous être fatale. Cela est d’autant plus navrant que nous retrouvons aisément notre sentier quelques dizaines de mètres plus loin.
Bivouac
Un bivouac plaisant au cours duquel nous évoquons le parcours de la journée et cet épisode scabreux.
Marek n’a de cesse d’évoquer l’absolue nécessité d’une corde dans les Calanques du moins pour des randonnées engagées.
Le lendemain, nous rejoignons Morgiou en passant par la calanque de Sugiton. Deux passages éventuellement délicats pour les personnes sujettes au vertige : les courtes échelles du bloc de Sugiton et un peu plus loin, un raidillon en descente fait d’une roche polie par des générations de randonneurs. Comme à l’accoutumée, nous concluons cette sortie par un repas poisson au « Nautic bar ». À noter qu’il est un des rares lieux de ravitaillement en eau, bouteilles exclusivement, puisque le site de Morgiou n’est pas relié au réseau. Le retour à Lumigny est court bien qu’un peu raide après ce repas.
Une petite sortie de vingt kilomètres pour 1700 m de dénivelée cumulée (sources Garmin). Rien d’impressionnant sur le papier, mais un parcours très exigeant avec des paysages époustouflants et beaucoup d’efforts et d’émotions.
Matériel utilisé pour cette sortie dans les Calanques de Marseille à pied
Pashupati
Portage
CATÉGORIE | MODÈLE | MARQUE | RAISONS DE CE CHOIX – RETOUR D’EXPÉRIENCE – PERSPECTIVES |
SAC À DOS | Talon 33 | OSPREY | Idéal pour l’hydratation avec le compartiment poche à eau. Confortable, léger, fonctionnel. Dos assez aéré. *** Peu chargé pour cette sortie dans les Calanques de Marseille à pied, il est vraiment d’un très grand confort. Même dans les passages les plus aériens de cette randonnée, on ne le sent pas. |
POCHETTE VENTRALE | Taille M | CILAO | Fixée sur la ceinture en complément des poches du sac pour un accès direct à la cartographie et à l’appareil photo. |
POCHE À EAU 2 L | Widepack | SOURCE | Aucun goût de plastique. Traitement anti-bactérien durable ? Accès large pour nettoyer l’intérieur. |
Chaussures et textiles
CHAUSSURES DE TRAIL | Moonrace | LAFUMA | Valeur sûre sur tout type de terrain ; à privilégier pour les longues distances. Une robustesse absolument nécessaire pour les Calanques de Marseille à pied. Un confort moyen, mais je recherche surtout un maintien optimal et une bonne protection. Le système de laçage double Twinlace permet des réajustements rapides sur le haut et le bas assurant une excellente tenue du pied. Une accroche sensationnelle avec la semelle Vibram, certes rigide, mais en rando course le manque de relance n’est pas important. *** Envie de découvrir toute la gamme Lafuma tant je suis séduit par cette marque. |
CHAUSSETTES | Run Performance Trail | X-SOCKS | Le must pour le trail. De l’increvable ou presque. Garantie 2 ans. Anti transpirant. Confortable. |
SHORT | Modèle Trail | RONHILL | Léger et confortable au point qu’on l’oublie. Séchage rapide. Marque peu distribuée en France |
SWEAT | Shift Pull over | CRAFT | Vêtement chaud pour le soir ou en début de marche. Textile très isolant. Col zippé. Séchage rapide. |
DÉBARDEUR | Raid | QUECHUA | Col zippé pratique. Respirant, agréable. Excellent rapport qualité/prix. |
Bivouac et accessoires divers
TAPIS DE SOL | Prolite Plus Small | THERMAREST | La version courte me suffit amplement malgré ma taille. Léger, compact et assez épais. |
SAC DE COUCHAGE | S10 | QUECHUA | Acheté précipitamment il y a quelques années, ce sac d’appoint cumule les défauts de ce type de produit. Trop chaud pour cette saison. *** Rechercher une solution de couchage léger pour l’été. |
ACCESSOIRES DIVERS | |||
BÂTONS DE RANDONNÉES TROIS BRINS | Forclaz 700 carbon | QUECHUA | Depuis quelques temps, je traîne ces bâtons par simple sécurité, pour un soulagement éventuel de mes jambes, même si le terrain des Calanques me semble globalement peu approprié à leur usage. *** Modèle un peu lourd mais solide. Problème récurrent de déréglage et de serrage des brins. Un peu de méticulosité. |
MONTRE GPS | Forerunner 310 XT | GARMIN | Largement plébiscitée dans le milieu de l’ultra-fond en raison de l’autonomie de la batterie (20 heures supposées). Très utile en montagne. L’altimètre assez fiable, à quelques dix mètres près. Cumul de dénivelé approximatif. La boussole est un atout majeur. Une boussole réelle recommandée en cas de panne. Conçu étanche pour les triathlètes, ce critère est absolument indispensable pour l’évolution en milieu naturel. |
LAMPE FRONTALE | Tikka XP2 | PETZL | Utile en bivouac Légère, polyvalente |
HYGIÈNE ET SANTÉ | |||
CRÈME POUR PIED | NOK | Badigeonné sur les parties sensibles des pieds. OEufs Kinder pour le conditionnement. |
Marek
Portage
SAC À DOS | Trail | QUECHUA | Modèle assez volumineux (27 litres) conçu pour le trail et le raid. Poche à eau fournie (peu pratique pour le nettoyage). Ergonomique. Assez léger. On peut le charger sans qu’aucune couture cède. Bon rapport qualité/prix |
Chaussures
CHAUSSURE DE TRAIL | Skyrace | LAFUMA | Accroche excellente. Utilisées fréquemment dans les Calanques de Marseille à pied, elles sont d’une solidité à toute épreuve. Système de laçage haut/bas du pied très pratique. |
CHAUSSETTE | Run Performance Trail | X-SOCKS | Commentaires ci-dessus. |
Bivouac
SAC DE COUCHAGE | Extrem 600 | LAFUMA | Sac synthétique léger (560 g), compressible (4 litres), bon marché. Usage estival. *** Prévoir un sac en soie pour les inter-saisons. |
TAPIS DE SOL | CAO | Matelas mousse minimaliste très léger (135 g) et compact (50×13 cm). Placé à l’extérieur du sac. | |
POPOTTE | MC KINLEY | Léger (en aluminium). Poignée-pince amovible. Produit basique mais fonctionnel. *** Projet d’acquérir l’équivalent en titane pour gagner en légèreté. | |
CORDE DE SECOURS | Trek Hydro 8,1 mm 20 m | MILLET | Assurage dans les passages délicatsde ce tte rando dans les Calanques de Marseille à pied. Fait partie de notre paquetage pour des sorties sur le mode grimpette, dont la dernière dans le Caroux (août 2012). |