Pierre BARBY nous partage son expérience de 10 jours de randonnée dans les montagnes des Balkans.
Informations pour préparer une randonnée dans les montagnes des Balkans
Date :
08 au 17 novembre 2015
Lieu :
Monténégro, Albanie, Kosovo
Participants :
Jerem et Pierre (moi-même)
Jerem est atypique ! Gros fumeur et 0 sport au quotidien. Et, pourtant, lorsqu’un défi se présente à lui, il ne se ménage pas et ose toute nouvelle aventure. Il aime les randonnées, et particulièrement si elles sont engagées.
En ce qui me concerne, je suis un touche-à-tout et je pratique diverses activités sportives, essentiellement orientées nature. A la recherche de nouveaux défis, je suis partant pour toutes les expériences pourvu qu’il y ait du sport et de l’aventure à la clé. Adepte de raids Aventure, j’ai tenté toutes les formules du simple raid d’un jour à celui d’une semaine non-stop. J’ai foulé tous les continents en backpackers, ou simple randonneur à pied ou à vélo.
Pierre est l’auteur de :
- Séjour randonnée au Pérou : Sur les chemins d’Olleros à Chavin de Huantar (randonnée à pied) ou la rencontre des Quechuas
- A la découverte du Lot et Quercy à vélo
Ou dormir :
Nous avons entièrement dormi en bivouac pendant la randonnée. Nous pensions trouver des guesthouses sur notre parcours. Elles étaient finalement peu nombreuses, voire fermées (mois de novembre).
Où se restaurer/où se réapprovisionner :
Sur le parcours, les petits commerces sont rares, très rares. Nous avions 7 jours d’autonomie dans nos sacs au départ et pensions pouvoir nous réapprovisionner dans les villages sur notre chemin. Or, les villages sont des villages d’alpage, et en novembre, il n’y a pas âme qui vive !. Nous avons malgré tout croisé les commerces suivants :
- Rragam : il y a un hotel tout en bois. Plutôt luxueux. L’occasion pour nous d’acheter du pain, et boire un café.
- Valbona : la petite cabane du Camping. Commerce tout petit mais nous a dépanné.
- Peje (Kosovo) : nous avons fait un aller-retour en taxi pour rejoindre la capitale Kosovarde et ainsi faire un ravitaillement complet dans une moyenne surface.
Office du tourisme :
Les offices de tourisme dans cette région ne sont pas nombreux :
- A Plav, il y a un bureau de renseignement qui était fermé lors de notre passage (un dimanche)
- A Podgorica, l’office de Tourisme principal du Montenegro vous renseignera sur les incontournables du pays.
Quoi d’autre dans les environs:
Le Montenegro, malgré sa taille, présente différents univers. Il y en a pour tous les gouts :
Pour les adaptes de la mer,
- Les Bouches de Kotor : incontestablement l’endroit le plus connu et le plus réputé : un Fjord majestueux ! Nous y avons passé quelques jours après notre rando, un repos bien mérité.
- Riviera Budva & Sveti Stefan sont connus pour leur ambiance méditerranéenne (fêtes et hôtels de luxe).
- Ulcinj et Ada, si vous cherchez des plages de sable fin
A la Montagne,
- Le Durmitor, le massif le plus connu et qui attire les amateurs de randonnée et rafting
- Le Biogradska Gora : pour les fanatiques de nature intacte et de randonnées
- Plav et son lac : pour ses traditions locales
Au centre,
- Le lac Skadar : pour les passionnés de paysages et d’ornithologie, c’est le plus grand lac des balkans
- Cetinje et Lovcen : pour les mordus de parc naturel, montagnes vues sur les Bouches de Kotor
- Monastère d’ostrog : pour les friands de patrimoine, monastère troglodyte
Lien Internet :
Le site officiel de la randonnée (par World Travel & Tourism Council)
Un article sur les Balkans dans l’excellente revue Outdoor Go !
Les récits de quelques routard et /ou randonneurs :
https://www.dubuis.net/aventures/peaks-of-the-balkans
https://uncorneredmarket.com/peaks-of-balkans-trek-beginners-guide/
Peaks of Balkans
Ce récit, cela fait 3 ans que j’y songe. C’est une randonnée à seulement 4 h d’avion de Montpellier et pourtant elle a été des plus déconcertantes. Déconcertante car, en ce mois de novembre qui voyait l’hiver s’installer dans les Alpes Albanaises, reignait une atmosphère pesante, difficile à décrire : nous avions l’impression d’être constamment observés, surveillés.
Le PoB, Peaks of the Balkans, est un itinéraire de trekking transfrontalier situé dans les Alpes dinariques. Il est à cheval sur trois pays : le Monténégro, l’Albanie et le Kosovo. Il suit en 10 étapes une boucle de près de 200 kilomètres autour du massif de Prokletije (Alpes albanaises). Peak of the Balkans traverse des zones protégées comme le Parc National Theth, le Parc National Valbone Valley, le Parc National Bjeshkët e Nemuma, la Réserve Naturelle Lumi i Gashi et le Parc National Prokletije.
Samedi 07/11
Arrivés à l’aéroport de Podgorica. Notre objectif est de rejoindre rapidement Plav, le début de notre randonnée. Nous montons donc dans le premier Taxi qui nous propose de nous amener à Plav. Le tarif trop élevé nous incite à rester à Podgorica. Les rues semblent désertes dans cette ville, et nous trouvons par hasard un hébergement pour la nuit.
Il nous reste encore à régler les derniers détails avant notre départ : acheter les compléments de nourriture nécessaires pour une semaine d’autonomie. Et, surtout trouver du gaz. Après avoir arpenté les allées de 4 supermarchés, on se résigne à accepter le fait qu’on ne trouvera jamais de bouteille qui s’adapte à notre réchaud. On achète finalement un bon vieux réchaud plastique pour la modique somme de 5€ (2 bouteilles de gaz comprises), mais pour quelle qualité ?
Dimanche 08/11
3h (9km, D+ 630m | Plav > dans les bois, au-dessus de Plav
4h de bus (11€/pers) nous permettent d’atteindre Plav. Nous mangeons rapidement à l’unique boulangerie ouverte. Au menu, pizzas, tartes au steak haché et friands : le tout pour 3,5€. C’est bon et le tarif est imbattable. Nous nous mettons à la recherche du poste de Police pour obtenir le permis qui permet de passer les frontières. Le Poste de Police est malheureusement fermé, et semble n’ouvrir que le lendemain. Nous décidons de poursuivre notre route, sans prendre ce permis. Le bureau du parc est aussi fermé : nous ferons la randonnée sans carte… Heureusement, nous avions imprimé en France une carte du parcours, la qualité est médiocre mais c’est mieux que rien. Nous disposons aussi d’un GPS, qui nous sera bien utile.
Nous attaquons le parcours en début d’après-midi, et hâtons un peu le pas car la nuit arrive vite (17h). Le début du chemin est relativement facile, à découvert sur les flancs de la colline, avec derrière nous le charmant lac de Plav. Sur notre chemin, des jeunes font les malins avec leurs quads et réalisent des allers-retours devant nous : nous faisons mine de ne pas être impressionnés, je sens que Jerem sert de plus en plus fort ses bâtons de randos, mais finalement, nos « compagnons de routes » redescendent la pente sans nous inquiéter.
Hameau de Duricka Rijeka
Nous avançons ensuite dans un paysage de prairies (hameau de Duricka Rijeka), puis on rentre assez rapidement dans une forêt de feuillus. C’est alors que je lance mon GPS pour vérifier notre position et la trace. Pas de chance, la trace n’apparait pas sur l’écran. Cela m’arrive assez fréquemment, je n’arrive pas à l’expliquer. Nous serons contraints de nous contenter du fond de carte Open Street Map pour la suite de l’aventure.
Nous suivons donc ce qui semble être le chemin, tout en jonglant entre une carte papier très imprécise et le GPS. Le suivi sur le GPS est compliqué car l’écran est petit et tous les chemins n’apparaissent pas sur le fond de carte. Pour augmenter la difficulté, les chemins ne sont pas balisés. La navigation est donc assez aléatoire en ce début de parcours, nous devons à plusieurs reprises couper en pleine forêt pour prendre la bonne direction.
Nous montons le bivouac en plein milieu de la forêt alors que la nuit est tombée.
Lundi 09/11
7h (25km D+ 1290m) | Forêt au sud de Plav > Vusanje, bunker après le poste frontière
La première nuit fut beaucoup plus fraiche que prévue. J’ai eu froid toute la nuit dans mon duvet 5°C, Jerem semble quant à lui ne pas avoir souffert de la fraicheur.
Début de journée un peu compliqué, on « bartasse » dans les bois pour retrouver un chemin indiqué par mon GPS. La pente est forte, mon GPS manque de précision, ce chemin est impossible à trouver. Finalement, nous continuons de suivre le chemin virtuel, qui se traduit par des coupes franches à travers bois, puis une ravine. Jerem laisse paraître un peu d’impatience quand il me voit galérer à essayer de trouver un chemin. Mais, à force de persévérance, nous trouvons enfin le chemin balisé rouge. Ce balisage rouge sera le balisage que nous suivrons tout le long du parcours. Tous les chemins de randonnées semblent avoir ce marquage, ce sera une source d’erreur pour les prochains jours !
Nous sortons enfin de la forêt et entrons dans une prairie. Un peu plus haut, on s’égare au passage d’un col, que nous n’aurions pas dû prendre, et il nous faut contourner la montagne. Heureusement, aucune barre rocheuse, seulement une prairie. La matinée se termine par un sentier mieux indiqué, qui descend dans la vallée de Vusanje. Nous mangerons à Vusanje dans une cabane à touristes flambant neuve.
Le parcours de fin de journée consiste à monter vers le col de Qafa e Pejes qui marque la frontière Albanaise. Une simple borne béton l’indique. Un peu plus loin, un bunker apparait, il s’agit de l’ancien poste frontière. Nous montons notre bivouac en dessous du bunker. Il fait froid, avec un vent qui nous incite à vite plonger dans nos duvets !
Mardi 10/11
7h30 (21km D+ 1300m) | Poste frontière > Col de Valbona après Teth
Nuit fraiche. Les températures doivent être proche des 0, vu la gelée dans l’herbe
Le col de la veille était finalement plus loin. Beaucoup plus loin, à environ une heure. On passe une succession de cols dans ce couloir. Ensuite, ce sera une descente « casse patte », et interminable jusqu’à Teth.
Ce village est étendu, avec de jolies petites maisons. Cependant, il n’est pas à la hauteur de nos attentes. Il n’y a aucun commerce. Nous n’avons plus de pain. Nous ne rencontrerons que 4 personnes : 2 adolescents qui bâtissent un mur avec leur père, ils nous indiquent notre chemin dans un bon anglais. Et une femme portant des feuilles qui nous salue dans un anglais à peine audible. Ce village fait désertique. Après un repas rapide au pâté et au chorizo local, on continue notre chemin vers Valbona. Ce sera une longue ascension de 1000m près du sommet Maja Valbones. Au col, la vue est magnifique. On redescend pour bivouaquer un peu plus bas.
Le moral n’est pas bon. Nos rations sont très faibles, l’autonomie des bouteilles de gaz est faible, uniquement 2 jours par bouteille. De plus, la nuit tombe vite : les journées sont courtes. Et, il fait froid… Quelle galère!
Mercredi 11/11
9h ((pas données, GPS éteint) | Col de Valbona > Un peu après Cerem
La nuit fut froide, une fois encore. Qui plus est, les coins bivouac ne sont pas nombreux, et nous avons finalement planté la tente dans une forte pente. Bref, nous n’avons pas beaucoup dormi, complètement recroquevillés au fond de la tente.
Aujourd’hui, nous devons naviguer sans GPS pour économiser les batteries.
Notre chemin nous conduit vers Rragram village. On y trouve du pain et des sandwiches dans un hôtel assez chic. Le tout pour 6€. Le moral remonte : nous avons enfin du pain !
On traverse le village de Valbona qui est atypique car rassemble des maisons luxueuses et des ruines. A la sortie du village, un camping attire notre attention, il y a 2 hommes qui discutent. Nous allons vers eux, afin de connaitre où nous pourrons trouver des commerces. Ils nous emmènent dans une petite cabane qui est l’épicerie du camping. Quel bonheur ! Ils ont du gaz, on prend 2 bouteilles, et on en profite pour acheter des barres de chocolats et des boites de thon à la tomate. La matinée est finalement bien remplie. Nous allons pouvoir faire un repas consistant à midi.
En soirée, nous arrivons à Cerem.
Un homme nous interpelle et nous explique qu’il possède une guest house. Ce plan nous intéresse, car nous permettrait de dormir confortablement. Il nous fait visiter sa guest house, qui n’est finalement que son chez-lui. Il nous propose de dormir sur les canapés, dans la pièce à vivre qui n’est pas très engageante. Notre hôte parle beaucoup dans un anglais approximatif, et il finit par nous proposer aussi la compagnie de filles pour la nuit. C’en est trop : nous lui expliquons que nous allons continuer notre route. Il nous ait difficile de nous séparer de cet homme tant il insiste pour que nous restions, mais nous ne sommes pas à l’aise dans ce contexte, et quittons le village.
Un peu plus haut à 30 min de marche, il y a une prairie plutôt agréable. Nous trouvons un endroit pour notre bivouac. Ce lieu possède l’avantage d’avoir une rivière en contre bas. Avant de tendre la tente, nous décidons d’aller nous laver à la rivière : même si l’eau est froide, nous en avons besoin et ce n’est que du bonheur ! Nous nous faisons surprendre sur la fin de notre douche par un homme âgé qui passe par là. Nous pensions être seuls : heureusement, nous étions habillés et présentables ! On tente de discuter avec lui, on comprend que c’est le propriétaire du pré, et nous souhaite la bienvenue. Nos échanges sont brefs, et ponctués de « problem » ou « no problem ». Et pour la tente dans le pré, ce sera un « no problem » : Cool !
Jeudi 12/11
8h30 (pas données, GPS éteint) | Un peu après Cerem > Doberdol
Comme chaque matin, le réchaud peine à porter notre eau à ébullition : ce réchaud est vraiment inefficace. Le café sera tiède ce matin. Néanmoins, on démarre tôt, plus tôt que d’habitude. Ça tombe bien, une montée bien ardue nous attend. Nous maintenons le GPS éteint pour préserver les batteries. Au bout d’une heure de marche, on se loupe sur une intersection : les balises nous ont induit en erreur. On se rend compte que ces balises ne sont pas seulement pour notre parcours, mais pour tous les parcours de randonnée. Et le comble, c’est que nous sommes complètement désorientés, car, sur le papier, tout semble bon… Finalement, on arrive à un col avec un village non cartographié !
Bref, on perd facilement 2 heures dans l’histoire. On fait demi-tour, on allume le GPS, et on finit par retrouver notre chemin. Le parcours navigue près de la frontière entre le Monténégro et le Kosovo. Et, de nouveau il y a des balises peintes sur tous les chemins. Le doute subsiste, et nous préférons continuer la navigation au GPS.
On arrive au village de Doberdol.
Village fantôme. Nous décidons de squatter une cabane et montons notre tente à l’intérieur, cela nous permettra de gagner quelques degrés. Nous avons choisi une cabane qui semble avoir été récemment fabriquée, avec un sol bétonné. On profite du bivouac de ce soir pour faire un point sur nos vivres. Il nous reste une soupe, 2 rations de semoule, une boite de pâté et un peu de pain. Il va falloir se restreindre. Tous les villages que nous rencontrons sont déserts, et nous savons que nous allons trouver une route, mais ce ne sera que dans 2 jours.
Pendant notre repas, nous entendons le bruit d’un moteur de voiture. Nous ne savons pas chez qui nous sommes ce soir, et notre premier réflexe est d’éteindre le réchaud, et de rester planqués. Pas de chance, la voiture se rapproche de notre cabane, et s’arrête plein phare en direction de notre squat. On entend alors plusieurs voix, au moins 4 à 5 personnes. On change alors notre stratégie et préférons sortir de notre cachette.
Nous sommes craintifs, et ne savons pas comment les autochtones vont réagir. Nous restons calmes et tentons une discussion avec des signes. Un homme se rapproche de nous tandis que les 4 autres restent près de la voiture. Il vient voir notre camp de fortune, et nous annonce un « no problem ». Nous sommes rassurés, il nous explique que nous allons avoir froid, il prend les mains de Jerem qui est en effet frigorifié, et il nous invite à venir manger dans leurs cabanes un peu plus haut dans le village. Nous refusons l’invitation, expliquant que nous avons fini de manger, et que nous allons dormir. La discussion fut assez courte, mais nous sommes passés par tous les états : angoisse, frayeur, inquiétude quant à notre vie.
Vendredi 13/11
8h30 (20km D+ 1000m) |Doberdol > Mischevilic
Les paysages de ce vendredi sont splendides, nous naviguons de nouveau le long de la frontière, avec des vues imprenables sur les vallées et les sommets (notamment celui de Marijash/Bogdash 2533m). Nous suivons le GPS même si dans les hauteurs les balises sont présentes. Nous avons si peu de nourriture que nous devons éviter tout détour.
Nous terminons la journée avec un bivouac à 1800m sur un terrain très pentu. Ça va cailler et glisser. Il nous reste à résoudre notre problème de nourriture. Les sacs sont vides, une seule ration de semoule qui servira de petit déjeuner, avec un complément de sucre !
Samedi 14/11
7h30 (17km D+ 900m) | Mischevilic > entre Malaj et Reka Alpa
Le sommeil fut très léger dans la pente et le froid. Pour agrémenter le tout, on commence par une grosse montée au réveil. Le parcours de ce jour est très agréable avec une vue très dégagée sur les hauts. La descente vers Campo est, quant à elle, interminable mais nous avons hâte de rejoindre la route pour se ravitailler. Jerem commence à souffrir du genou, il a le regard noir, et malgré les bâtons, la douleur ne fait qu’empirer. Moi, je ne pense qu’à une seule chose : manger ! Et que va-t-on trouver en bas ?
La route est là, à quelques centaines de mètres avec des bâtiments qui sont … des restaurants ! Le ventre parle, et nous conduit directement au premier restaurant. On s’installe un peu crasseux dans une salle relativement bon-chic-bon-genre. On ne se sent pas forcément dans notre élément avec ces serveurs en costume, mais nous lançons les commandes !
rejoindre Peje
Une fois notre repas avalé, notre objectif est de trouver des commerces. On questionne le serveur du restaurant, qui nous explique que la seule option reste de rejoindre Peje, la capitale Kosovarde. Taxi réservé, on fonce ! On croise un premier poste de police, et c’est à ce moment-là que notre cerveau se met en route. Nous n’avons aucun papier, nous sommes en situation complètement irrégulière dans ce pays ! Que pourrait-il arriver si on se fait contrôler par la Police ?
Jerem y va de son petit commentaire et me dresse un tableau noir des prisons Kosovardes, ça ressemble fortement au bagne. On ne s’attarde pas dans le centre commercial de Peje : on achète vite-fait bien-fait ce dont on a besoin. Le Taxi qui nous attendait pour le retour nous ramène au restaurant. Et hop, les sacs pleins à craquer, nous revoila sur les chemins des Alpes Albanaises ! Le moral remonte, et nous aurons un repas très copieux ce soir au-dessus de Reka.
Dimanche 15/11
8h (26km D+ 1300m) | Reka Alpa.> Kishitche
L’étape du jour est très longue. Comme tous les matins, on commence par une montée très difficile qui nous met bien en jambe. Pour être honnête, cette étape est longue et monotone. On espère se régaler lors d’une traversée de canyon, qui se fait finalement sur route (fraîchement bitumée) ! Bref, une étape sans intérêt et usante.
Le bivouac sera en face nord ce soir, et c’est une grave erreur. Les conditions (températures et humidité) sont les plus difficiles que l’on n’ait jamais eu. A 19h, nous sommes déjà emmitouflés dans nos duvets et la nuit va être longue.
Lundi 16/11
8h30 (19km, D+ 1500m | Kishitche > Babino
Le premier objectif de cette matinée est d’atteindre le lac glacière de Hridsko a 2100m. Dans un excès de confiance, on commet encore une erreur de navigation, et on rallonge notre parcours de 1h. Nous manquons d’attention, nous avons encore perdu les balises ! Pour récupérer la trace, nous choisissons l’option la plus courte, mais qui est aussi la plus haute (un sommet à 2450m qui nous permet d’admirer son petit voisin le Guri i Kuq 2522m).
La suite du parcours est en crête, avec une vue magique ! Et enfin, c’est la redescente vers Babino.
Mardi 17/11
7h (25km, D+ 650m) |.Babino > Plav
Arrivée : Plav
Dernier jour (matinée) de marche. Rien à signaler pendant la marche de ce jour. On est impatient de boire un expresso bien chaud !
Conclusion sur ma randonnée dans les montagnes des Balkans
En se lançant sur le Peaks des Balkans, on savait qu’on partait à l’aventure car les informations sur internet étaient très maigres. Nous pensions trouver tous les détails sur place, sauf qu’au mois de novembre… Tout est fermé ! Ce fut notre erreur, une erreur de débutant : un départ beaucoup trop tardif en saison. Mais, il nous en faut plus pour rebrousser notre chemin. Et voilà le résultat, une randonnée avec son lot de surprises, de péripéties et de rencontres.
Matériel utilisé pour une randonnée dans les montagnes des Balkans
Vêtements utilisés durant la randonnée dans les montagnes des Balkans
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir ce choix de ce modèle au départ | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience racontée dans ce roadbook | Si c’était a refaire |
VESTE | Alpine Approach | MILLET | Goretex. Un poids plus que raisonnable. En promotion lors de l’achat. | Très satisfait. Bon maintien de la capuche, avec double serrage cordelette. Bonne résistance : | Je reprends la même ! |
DOUDOUNE | M Atom LT Hoody | ARC’TERYX | Doudoune en synthétique, donc lavable. Compacte. | J’en suis content, cependant elle n’est pas assez chaude en statique. | Je vais en acheter une plus chaude. |
T-SHIRT | Inconnu | MILLET | A l’époque (2005), c’est mon premier t-shirt synthétique ! Donc, une grosse évolution par rapport au coton. | Inusable. Je le combine avec d’autres t-shirt, en synthétique que je gagne lors de trails ou différents courses que je fais. Certains prennent vite les odeurs, d’autres sont plus performants… Ce t-shirt Millet est de loin le meilleur t-shirt que j’ai. | J’aimerai tenter les t-shirts en laine de mérinos. |
CHAUSSURE | Trainer MID GTX | SALEWA | Légères ! Bonnes sensations lors de l’achat. Possibilité de ressemelage. | J’y suis comme dans des chaussons. Je les ai fait ressemeler une fois. Après 6 années d’utilisation, elles prennent l’eau, usure du tissu au niveau de la pliure sur le devant. Je vais devoir les changer… | Je reprendrai un modèle léger, mais en cuir. Mais je ne sais pas si cela existe. |
CHAUSSETTE | Trek Summer | X-SOCKS | Réputés comme tant les meilleures chaussettes de rando, et je confirme ! | J’ai essayé beaucoup de modèles de chaussettes. Notamment les X-Socks (avec double tissu). Je trouve ces chaussettes très confortables, et limitant les échauffements et ampoules. | Je reprends les mêmes. |
Matériel de camping utilisé durant la randonnée dans les montagnes des Balkans
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir ce choix de ce modèle au départ | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience racontée dans ce roadbook | Si c’était a refaire |
TENTE | Hubba Hubba | MSR | Spacieuse, avec 2 absides, 2 entrées individuelles. Autoportante. Ratio poids taille. Bonnes critiques dans revues spécialisées. | Excellente tente, qui répond à mes attentes. Bonne aération et étanchéité. S’il y avait 2 repproches à lui faire, ce serait le tapis de sol qui manque d’étanchéité. Et la couleur de la toile extérieure est plutôt claire, la lumière extérieure pénètre assez facilement, ce peut être dérangeant suivant les conditions d’utilisation. | Les tentes évoluent assez rapidement sur le marché. Je suis content du produit. Mais, s’il me fallait racheter une tente, je pense que je ferai une nouvelle analyse des différents produits existants afin de trouver le meilleur ! |
DUVET | Fuji | MOUNTAIN HARDWEAR | Duvet synthétique (donc lavable). Confort à -5°C. | Poids un peu élevé (1,6kg). Du haut de ses 10 ans, ce duvet commence à perdre en performance. | Je réfléchis à en acheter un nouveau en plume, car j’ai souvent froid dans ce duvet. |
MATELAS | Prolite | THERMAREST | Léger. Bonnes critiques. | Bon produit, Mais confort un peu sommaire, et un peu fragile. Une crevaison, suite à une utilisation en extérieur. | Je pense que j’achèterai le thermarest NeoAir, de part le confort supplémentaire qu’il apporte (plus épais). |
POPOTE | Inconnu | QUECHUA | Prix très concurrentiel | Bon produit, basique. Ne garde pas assez au chaud les aliments. J’ai dû remplacer les tasses en plastiques, qui se sont cassées au fur et à mesure de mes expéditions. | Je réfléchis à les remplacer, après 10 ans de bons et loyaux services ! |
Autre équipement outdoor utilisé durant la randonnée dans les montagnes des Balkans
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir ce choix de ce modèle au départ | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience racontée dans ce roadbook | Si c’était a refaire |
SAC À DOS | Jaguar | KARRIMOR | Bon maintien et ceinture large. Capacité de 60L, avec une forme assez étroite. Bonnes sensations lors du test en magasin | Excellent sac, qui commence à s’user avec l’age (6 ans). Cape de pluie trop fine, j’ai dû vite la remplacer. Les plastiques sont fragiles (changement des clips de la ceinture et de la poitrine, casse de la boucle d’attache des bâtons de marche) | Je reproche à ce sac son poids. J’aimerai en trouver un plus léger. |
SERVIETTE DE TOILETTE | Inconnu | QUECHUA | Tarif. Modèle très petit, et léger. | J’ai pris le plus petit modèle qui existe. Serviette qui sèche très rapidement. Cependant, elle prend vite des odeurs. | Si je peux trouver une serviette sans odeur, ce serait idéal. |
APPAREIL PHOTO NUMÉRIQUE | Powershot G15 | CANON | Acheté en 2012, semblait être un bon compromis dans la gamme compact semi pro. | (+) Niveau de fabrication (qualité des matériaux, solidité perçue). Ergonomie soignée, nombreux réglages accessibles. Compact, et dans une gamme semi-pro. Batterie fiable, avec longue durée. Donne un excellent résultat, avec des possibilités de réglage manuel. (-) Qualité optique en retrait de la concurrence. Viseur optique médiocre. | J’hésite toujours avec un reflex. Si je reste dans la même gamme, les concurrents (Fuji et Sony) offrent des nouveaux modèles qui me semblent plus compétitifs. |