Marion SIROI nous partage son expérience de sa randonnée itinérante à travers les alpes où elle a bivouaqué pendant deux mois à travers différentes regions.
Informations pour préparer une randonnée itinérante à travers les Alpes
Date :
Du 17/06/2013 au 15/08/2013
Lieu :
Depuis Les Gêts (France, Haute-Savoie, 74260) jusqu’à Nassfeld (Autriche, 9620 Hermagor) en suivant principalement l’itinéraire rouge de la Via Alpina. Retour en stop depuis Lienz (Autriche, Tyrol) jusqu’à San Candido (Italie, Sud Tyrol). Puis en train pour traverser l’Italie par Milan, Turin, Oulx.
Le train en Italie est très bon marché (environ 60€ pour traverser). Et de nouveau en pratiquant le stop ! En passant par Oulx puts par Briançon, Grenoble, Valence, Aubenas, Fabras.
Participants à cette randonnée itinérante à travers les Alpes :
Ma mère
Ma mère, agée de 49 ans, m’a accompagné pendant une semaine. Elle aime les grands espaces, les randonnées en montagne. Elle ssaye de partir chaque année pour des vacances-rando.
Mon compagnon
Quentin, agé de 24 ans, est venu pour deux semaines de Biasca au lac de Côme. Très sportif, il aime les activités de pleine nature et les sports collectifs. Il est cordiste, et passionné par la nature et la vie sauvage. De plus, les voyages rythment notre histoire…
Et moi
Marion, agée de 25 ans, quatre ans ont passé depuis mon dernier voyage en Ecosse… En effet, le temps passe vite. Or même si je n’ai pas repris la route depuis, je n’ai jamais cessé de penser aux voyages. La lecture de Carnets d’Aventures était un bol d’air frais, Mais jussi un moyen de voyager à travers les différents récits. En particulier le « voyage en solo au féminin ». C’est pourquoi je rêve aussi d’une expérience similaire, je suis attirée par l’aventure, en effet étant de nature solitaire et indépendante.
J’aime aller à la découverte de nouveaux paysages, horizons, cultures et rencontrer de nouvelles personnes. Pour compenser ce besoin, je suis saisonnière. L’hiver à la montagne et l’été où bon me semble. J’aime ce rythme de vie qui me laisse toutes les possibilités pour partir en voyage. Il arrive toujours un moment où l’appel de l’aventure devient plus fort… L’année 2012 a été lourde en épreuves. Je me suis perdue dans toutes ces émotions et ces difficultés à surmonter. Après la lecture du récit « 12 pattes et 5 sacs à dos », le voyage à pied s’est annoncé comme une évidence.
Où dormir et se restaurer durant notre randonnée à travers les Alpes :
Je ne peux pas citer ici tous les lieux où j’ai bivouaqué car il y en a autant que de jours de voyages. Tout au long de la randonnée, il est tolérer de bivouaquer. Très peu de randonneurs le font… et c’est bien dommage ! Sur le site internet de la via alpina, on trouve toutes les étapes avec les lieux où dormir pendant les balades, où se restaurer, où se réapprovisionner et même les accès à internet.
En général, le lieu de bivouac dépendait de l’accès à l’eau. Mais aussi de la météo, de l’état de fatigue et du terrain.. C’est la liberté de la tente ! Dans le Valais (Suisse) et les alpages, l’accès à l’eau n’est généralement pas un problème. Il y a beaucoup de source, de petits ruisseaux et de points d’eau pour les troupeaux. Et l’eau est quasiment toujours potable (je n’ai jamais été malade).
Attention à l’eau des ruisseaux
Cependant il faut rester prudent avec l’eau des ruisseaux car il peut y avoir des bêtes mortes en amont, celles-ci peuvent contaminer l’eau. En suisse, certaines aires sont aménager pour faire un barbecue, c’est magique d’arriver là et de trouver un foyer avec une grille. À Crans-Montana (Valais, Suisse) il y a même des bûches déjà coupées et des jeux en bois ! Dans le Tessin, les montagnes sont très abruptes et les vallées encaissées. L’eau est plus rare dans les hauteurs mais il y a de nombreux refuges non gardés où il est possible de dormir et de cuisiner. Il suffit de noter quel service on a utiliser (gaz, électricité, dortoir, vivres) et de déposer l’argent dans une enveloppe. J’ai beaucoup aimé ce système basé sur le respect et la confiance !
Dans les dolomites et les Alpes Carniques, l’eau est beaucoup plus rare. Mais là encore, il y a des refuges gardés où il est possible de se restaurer et de réserver son pique-nique pour le lendemain. Je n’ai jamais utilisé ce service mais je ne bivouaquer pas trop loin de ces refuges car c’était souvent le seul accès à l’eau et l’occasion de rencontrer des gens ou de s’offrir un petit gâteau…
Où se réapprovisionner pendant l’itinéraire ?
Lorsque j’avais un accès internet, je notais les villages répertoriés par le site via alpina où il était possible de se réapprovisionner. Je rencontrais des petits commerces assez régulièrement, tous les jours, tous les trois jours. Je prévoyais un ravitaillement pour quatre à cinq jours. Le matin, thé et muesli. Le midi, mon plat préféré, facile à faire et léger à transporter : semoule aux fruits secs (raisins, amandes, noix, etc..) ; un délice.
Le soir, en fonction des ravitaillements et des rencontres sur le chemin, j’essayais de varier les plaisirs : polenta au fromage acheté à la ferme croisée plus tôt, pâtes au chénopode ramassé en chemin, salade de pissenlit, soupe d’ortie, porridge salé et quand j’avais un peu de chance barbecue ! Mais la plupart du temps, c’était soupe déshydratée aux vermicelles.
Quelques petits restaurants tout de même :
– El Logasc,Via Logasc 5, 23823 Colico, Italie. Cuisine de la ferme.
– Pizzeria del Ticinese, Corso Di Porta Ticinese 65, Milan, Italie.
– Kinigerhof, Via Kiniger 1, 39030 Sesto, Italie. Cuisine de la ferme.
– Caffe Pasticceria Kofler, Heideck, 15, 39030 Sesto, Italie. Un délice de pâtisseries.
Régions traversées durant ma randonnée itinérante à travers les Alpes :
Régions traversées :
– Les dents du midi : encore trop de neige pour passé par la cabane de Salanfe. J’ai contourné le massif sans apercevoir une seule fois les dents ! Elles étaient toujours dans les nuages.
– Le Valais : région très contrastée. La vallée du Rhône est très industrielle et agricole. Les coteaux abruptes abritent des vignobles et les hauteurs sont parsemés d’alpages encore très actifs. À partir de la vallée de Loëch-les-bains/Leukerbad, on parle allemand.
– La région Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn (patrimoine mondiale de l’UNESCO). Le Glacier d’Aletsch est le plus grand glacier des Alpes.
– Le Tessin : suisse italienne. Région aux vallées très encaissées et aux sommets abruptes. De nombreuses randonnées alpines partent des refuges de montagnes. La randonnée pédestre y est plus sportive !
– Les lacs : lac majeur et lac de Côme : lieu de vacances et de détente.
– Les Dolomites (patrimoine mondiale de l’UNESCO). Pour moi le plus beau massif traversé. Lieu d’alpinisme et de randonnée par excellence. Plateau calcaire aux falaises gigantesques !
– Les Alpes Carniques : frontière italiano-autrichienne, lieu chargé d’histoire et riche en géologie. Le Karnischer Höhenweg est un trek d’une dizaine de jours qui traverse ce massif par les hauteurs.
Tracé de l’itinérance. Pointillés : trajet en stop/train.
Régions traversées durant ma grande randonnée :
– Le tour du Mont-Blanc
– Chamonix-Zermatt par les sentiers (il existe un itinéraire en ski de randonnée). Topo : Chamonix-Zermatt, Randonnée, François-Eric Cormier, JM Editions
– Le sentiers des bisses (bisses de saxon, bisses de sion)
– Sentiero Cristallina. J’ai fait l’étape du Val Bavona. Une des plus jolies mais escarpées avec des paysages très typique du Tessin et tout plein d’autres bien évidemment !!
Bibliographie :
– Le magazine Carnets d’Aventures pour ses articles qui nous font rêver, voyager ; nous donne des idées et des conseils précieux. Et plus particulièrement, le voyage en solo au féminin et l’article 12 pattes et 5 sacs à dos qui ont fait naître l’idée du voyage à pied et de la traversée des Alpes.
– Le Topo Chamonix-Zermatt pour préparer le trek en amont et avoir un premier descriptif des étapes.
– Le livre : L’aventurière des sables, 14 000 km à pied à travers les déserts Australiens– Sarah Marquis – Editions du Roc
– Le livre L’ivresse de la marche – Petit manifeste en faveur du voyage à pied – Émeric FISSET – Petite philosophie du voyage ; m’a accompagné au début du voyage. Au fur et à mesure de la lecture et des pas, je découvrais les sentiments, les sensations, les doutes et les bonheurs décrits dans le livre. Un réconfort pour surmonter les premières difficultés face à la solitude et au terrain.
Lien Internet :
Via Alpina une source d’information sur les itinéraire et les étapes.
Vous pouvez aussi lire des detours d’experience Sur la Via Alpina :
- Randonnée sur la Via alpina en 90 jours :
- Retrouvez dans les articles et conseils sur la Via Alpina de Julien DEFOIS :
- Via alpina des dolomites à la Suisse
- Via Alpina dans les montagnes de suisse
- La traversée des Alpes par le GR5
La lente progression de l’escargot (ou de la randonneuse)
La douce amertume du départ. Heureuse de partir mais tout de même un peu triste de quitter ses amis, sa famille surtout à une période où il fait bon vivre en Ardèche ! En route pour les Gêts avec ma mère, une semaine de vacances et de randonnées. L’amertume du départ est adoucie par sa présence et puis je retrouve les amis de l’hiver !
Dès les premières randonnées, je suis rassurée, c’est vraiment ce que j’ai envie de faire ! Voici mon projet : traversée les Alpes, à pied, en solitaire. Deux itinéraires m’attirent, le trek Chamonix-Zermatt et la Via Alpina. Combien de temps ? Je ne sais pas ! J’ai quatre mois devant mois, le but est de marcher… Et peut-être rejoindre Trieste.
Apprendre la flexibilité
La neige est encore très présente en cette fin juin. Je n’ai pas de crampons, je ne suis pas équipée pour des bivouacs enneigés ! Je comprends vite que je vais devoir changer mon itinéraire pour rejoindre le départ de Chamonix-Zermatt… Pendant une semaine, je me crée un itinéraire au jour le jour. Sans cartes de la région, je choisi mon chemin en fonction des recommandations des randonneurs et au feeling ! En solitaire, je n’ose pas m’aventurer dans la neige.
Le temps est maussade, froid et humide mais il ne me décourage pas ! Les rencontres sont une source d’énergie et d’encouragement. Un soir après un ravitaillement abusif, le premier ! mon sac est beaucoup trop lourd !
Je ne sais pas trop où aller… Le soir commence à tomber, je viens de faire une grande étape mais le coin n’est pas propice au bivouac, quartier résidentiel. La magie du hasard et des rencontres opère. Un monsieur me demande où je vais.
« Je cherche un endroit pour bivouaquer »
Une dame arrive de sa promenade du soir et de fil en aiguille, je suis accueillie dans le jardin. Petit à petit, les portes s’ouvrent, un peu de fraises ? Du café ? Sa gentillesse et son hospitalité n’ont plus de barrières!
La Via Alpina que j’ai croisée en chemin emprunte aussi des sentiers à plus de 2000 m d’altitude. Difficile de se trouver un itinéraire en dessous dans ces Alpes où le moindre col avoisine souvent les 2000 m !
De nouveau sur la carte pour mon itinéraire !
C’est tout de même plus facile pour choisir l’itinéraire. J’aime bien, le soir venu, tracer mon itinéraire et prévoir celui de demain. C’est un appel à l’aventure ! Je me remémore les étapes passées et imagine celles à venir…
Les jours suivants m’offrent la possibilité de rester entre les hauteurs et les vallées. Je découvre des alpages dynamique, la vie agricole des petits villages, c’est la saison des foins. Je découvre une Suisse loin de tout ce que j’avais imaginé dont la vie rurale et agricole est encore bien présente. Début juillet, la neige fond doucement mais elle reste encore trop présente pour rejoindre Zermatt. Je renonce à une chose mais je continue à découvrir la Suisse en me dirigeant petit à petit vers la Via Alpina.
Accepter la difficulté d’une randonnée de plusieurs jours
Un jour, où pourtant le soleil était présent, la solitude est plus lourde. Le dénivelé me donne l’impression de ne pas avancer, que je ne réussirais jamais à atteindre mon but. Pourtant, le sac est moins lourd.
- Ai-je vraiment les capacités ?
- Pourquoi je m’inflige une souffrance et une solitude ainsi ?
Je commence à ressentir les manques, les amis, les soirées ensembles au bord de la rivière autour du feu, les parties de grimpe, les moments en famille et aussi Quentin… La marche m’ouvre les yeux sur notre relation, sur tout ce que l’on a vécu, des joies aux peines. Le sommet est difficile à atteindre, le moral ne va pas… Arrivée en haut, je craque et laisse les larmes couler… J’ouvre mon carnet pour décrire et méditer sur mes doutes et mes craintes. Je n’acceptais pas la difficulté car je la voyais comme un ralentissement, un obstacle à mon but.
Ressenti de la grande randonnée
Mais quel est mon but ?
Trieste ? Non !
Voyager à pied ?
Randonner dans les Alpes ? Oui !
J’ai réalisé mon but lorsque j’ai fait le premier pas. Alors chaque jour où je marche est du bonus ! Peu importe si j’arrive ou non à Trieste ! Peu importe si je fractionne mes étapes par des trajets en stop, en bus ou encore en train ! J’ai du temps donc peu importe quand j’arrive !
Je me crée mon voyage au fur et à mesure et au rythme de mes pas ! Même si je n’avance que de 5 km, j’avance quand même et même si je recule, je marche quand même !
Ces quelques mots écrits, cette réflexion sur le sens de mon voyage et ces larmes coulées apaisent mon chagrin. La difficulté n’est pas synonyme de ralentissement mais gage de satisfaction, de petites réussites et de grands panoramas ! Je lève les yeux de mon carnet et m’aperçois que j’ai un panorama à 360°. Je peux dessiner mon trajet en direct depuis le début. Comme, je suis apaisée, je repars plus sereine, un peu plus grandie par la difficulté affrontée et acceptée.
Devenir itinérante
Le corps s’adapte à la marche, change, s’affûte et le sac à dos fait partie intégrante de soi. Petit à petit, j’apprivoise le milieu, le terrain. La neige n’est plus un obstacle et le beau temps est là ! L’itinérance devient alors un mode de vie.
La tente permet une autonomie, sur la durée de l’étape et le lieu du bivouac. On peut s’arrêter où l’on veut, dès que le coin nous plaît. On l’on peut, pour s’abriter d’un orage ou car l’endroit est le plus plat du coin. Le plus souvent, c’est l’accès à l’eau qui décide du lieu de bivouac et son état de fatigue de la durée de l’étape !
Certains n’ont rien de remarquable, comme ce premier jour de bivouac au bord d’une route en fond de vallée. D’autres sont insolites, dans la salle d’attente d’une petite gare avec tout ce qui faut à l’extérieur pour le voyageur (tuyau d’eau, évier, toilettes) ou sous un rocher pour se protéger de la pluie et beaucoup sont des endroits rêvés, au milieu des vaches, au bord d’un lac de montagne ou encore en face de panoramas et sites exceptionnels des Alpes.
Prendre des pauses
J’aime l’étape. Les sens s’éveillent. Les gestes deviennent des réflexes. Trouver le lieu idéal pour installer la tente, chercher de l’eau, faire la popote du soir et préparer la semoule pour midi, profiter d’un point d’eau pour se laver et faire une petite lessive.
Ensuite cela dépend du lieu où l’on se trouve, avoir la chance de cueillir des plantes sauvages et quelques fruits, faire un feu pour cuisiner ou se réchauffer, s’offrir une petite pâtisserie (gourmande oblige), profiter d’une rivière ou d’un lac, faire une petite bronzette, lire, écrire, tracer son itinéraire… On se créé son quotidien, sans attache, seulement de passage. Je profite pleinement de tout ce qui m’est offert puis je repars le lendemain sans laisser de trace de mon passage. Seulement le souvenir d’une fille voyageant à travers les Alpes pour ceux qui m’ont croisé et peut être un appel à l’aventure…
Solitude et partage en pleine nature
« L’homme qui voyage à pied dans la nature sauvage n’est jamais seul avec sa solitude. (…) L’esprit se remémore maints actes de sa vie passée. (…) Il imagine aussi ce qu’il s’apprête à voir. Il est bercé par l’attente et le souvenir. »
Elle apprend la patience. La solitude est aussi extrêmement grisante. Le fait d’atteindre son but fixé à la seule force de ses pieds et de sa tête est une grande satisfaction malgré toutes les difficultés. C’est aussi :
« la liberté que revendique le voyageur à pied : sa liberté de mouvement, sa liberté de regard, sa liberté d’esprit. »
« Quelle que soit l’impression d’isolement que ressent le voyageur à pied, la nature n’est pas pour lui un obstacle, mais la condition du retour à l’humanité. Car c’est en son sein que l’homme retrouve le goût des autres (…) »
15 jours de partage avec Quentin, qui me rejoint après 1 mois. Dès les premiers instants, une grande joie s’installe – que je n’avais pas encore ressentie jusque là. Celle de pouvoir partager une aventure ! Voyager seule me fait apprécier les moments de partage et d’échange. Et inversement, les moments de partage me font apprécier la solitude vécue et à venir.
À deux tout devient plus facile ! C’est un autre voyage !
On traverse le Tessin
Partie très escarpée et encaissée de la Suisse italienne. Avec des étapes de plus de 1000m de dénivelé positif et négatif chaque jour. C’est très dur physiquement et l’on reste très peu dans les hauteurs finalement, heureusement que les batons sent là pour aider… Le temps change aussi ! Après 15 jours de beau temps, c’est 15 jours de temps orageux. C’est aussi une partie très peu fréquentée seulement par les amoureux des randonnées alpines.
Sans l’avoir prévu, c’est ici que j’ai eu le plus besoin de Quentin pour tenir le coup face au dénivelé, à l’isolement et aux intempéries. Il m’a apporté un bol d’air, de changement et de courage pour continuer. Des vacances dans le voyage ! S’arrêter de marcher, ne pas traverser mais profiter d’un endroit un peu plus longtemps. Avant que Quentin rentre, l’on passe 4 jours de « vacances gastronomiques » au bord du lac de Côme. C’est agréable aussi.
Quentin prend le train pour la France et moi celui pour les Dolomites, un petit saut de puce pour atteindre un lieu qui m’inspire, m’attire… Je ne connais encore rien sur cet endroit. Après un jours de marche pour atteindre les hauteurs, c’est un paysage magnifique et grandiose qui s’offre à moi. Pour moi, le plus beau depuis le début ! Ce paysage m’apaise et m’aide à continuer malgré le départ de Quentin. Je veux encore vivre cette aventure en solitaire !
Conclusion sur ma randonnée itinérante à travers les Alpes
« Traverser un paysage, entrer en communion avec lui et avec ses habitants, fait aussi surgir des pensées de sédentarisation »
Après la traversée des Dolomites, je sens que la fin du voyage s’affiche à l’horizon. Pas comme une obligation mais comme une envie… Comme lorsqu’on a envie ou besoin de voyager ; j’ai envie de rentrer. La conclusion de ce voyage ce fait par une dernière « petite » balade. La traversée des Alpes Carniques, « Karnischer Höhenweg », 8 jours en autonomie dans les hauteurs.
De savoir au fond de moi que la fin de cette randonnée itinérante à travers les Alpes est proche et de pouvoir encore profiter de l’aventure me donne un moment de réflexion sur celle-ci. Je m’aperçois de tout ce que j’ai vécu. Tous les jours, il y a une découverte des paysages, un nouveau lieu de bivouac. Chaque jour, je m’adapte à ce nouveau lieu, je profite de ce que la nature a à m’offrir et le lendemain, ma « maison » sur le dos je repars vers un nouvel horizon qui le soir venu sera un lieu connu ! C’est la beauté du voyage à pied ! Je découvre le lieu au fur à mesure de mes pas. Et j’aime ça !
De la peur à la confiance
Marcher à travers les Alpes en solitaire m’a apporté beaucoup de confiance en moi. Je suis passé au delà de mes peurs, de mes craintes et des manques. De l’inconnu, j’en ai fait un quotidien. De l’itinérance, un mode de vie. Ce voyage a été une initiation, un apprentissage, une recherche de soi. Une fois que l’apprentissage est « finie », une liberté s’installe. Je peux mettre en pratique tout ce que j’ai appris jusqu’ici dans ce dernier trek, dans un paysage qui me correspond tout particulièrement.
Ça doit être comme le vélo, ça ne se perd pas. Il y a toujours un temps d’adaptation mais les gestes sont des réflexes et avec ces acquis on peut aller plus loin. On profite plus de l’endroit où l’on se trouve car il n’est pas assimilé à la difficulté de l’apprentissage.
Tout au long de ce dernière marche, je croise beaucoup de femmes en solitaire. Ça me fait plaisir. Le chemin longe les crêtes et suit la frontière Italie/Autriche. Riche en histoire et en particularités géologiques. Un vrai bonheur de finir là-dessus. C’est la fin du voyage à pied !
Le retour en Ardèche se fait progressivement en stop, en train et avec sérénité. On me demande si je ne suis pas triste de rentrer, que mon voyage soit fini. Non, c’est moi qui ai mis fin au voyage, pas une date de retour et je suis heureuse de retrouver les miens et de retrouver un peu de stabilité.
L’ivresse de la marche – Petit manifeste en faveur du voyage à pied – Émeric FISSET Petite philosophie du voyage
Matériel utilisé durant ma randonnée itinérante à travers les alpes
Catégorie Nom du Modèle Marque | Pourquoi avoir fait ce choix au départ ? | Est-ce que ce choix a répondu à cette randonnée itinérante à travers les alpes ? | Si c’était à refaire |
Sac à dos Deva 85 GREGORY | Bon compromis entre légèreté, confort, volume. Et le prix ! 90€ acheté à un cordonnier. | Sac très confortable. 85L C’est beaucoup ! Le sac est facilement trop lourd. Poids du sac : 2,6 kg Sac très fonctionnel avec de nombreuses poches et sangles. Le dessus du sac peut se transformer en petit sac pour la journée. | Si on oublie le prix… Je prendrais un sac de 70l max. Mais j’ai beaucoup apprécier son confort de portage et ses « fonctions ». |
Sac de couchage Piute 20°F/-7°C MOUNTAIN HARDWEAR | -Duvet -2°C Confort. -Poids : 1,3kg – acheté en soldes (fin de série) | R.A.S | Le quilt peut être une bonne solution pour gagner en légèreté. |
Tapis de sol Z-Lite Regular THERM-A-REST | -Pliable -Léger -Ne craint pas les crevaisons;) | R.A.S | Je prends le même ! |
Tente T2 Ultralight pro QUECHUA | -Prix : 100€ -Poids : 2kg -2 places | Possibilité de l’utiliser en mode tarp. Facile à monter. Espace limité pour deux personnes : on installer une bâche pour mettre nos sacs à l’abri. | Je changerai de système de couchage. Hamac + tarp |
Réchaud Kiro ST EDELRID | -cartouches à visser -simple, petit, léger | – Sensible au vent – Peu stable En suisse, je n’ai pas trouvé de cartouches à visser.. il n’y avait que des « camping gaz » J’essaie au maximum d’utiliser les feux de camp pour cuisiner. Quentin a rapporter des nouvelles cartouches. | Sa légèreté et sa taille font oublier ses « défauts » |
Popote Alu 1,2L LAKEN | -Rectangulaire -Casserole, assiette et lunch box en 1 | La forme rectangulaire est très pratique à ranger dans le sac. Le joint d’étanchéité s’est décollé. | Meilleur étanchéité. |
Popote Alu 0,5L CAO | Pour faire chauffer l’eau… du thé. | Il reste toujours de la graisse quand on lave les popotes à l’eau froide et je n’aime pas boire le thé avec de l’eau huileuse ou qui a encore le goût de la soupe minute de la veille.. c’est un petit confort qui ne pèse pas bien lourd ! | À refaire ! |
1 Bâton de marche QUECHUA | Prix | Soutien, stabilité, marche dans la neige | J’en prendrais deux ! |
Chaussures rando Vakuum men GTX MEINDL | Confort Résistance | R.A.S | Chaussures plus légères |
Sandales QUECHUA | Prix | Idéal pour l’après marche sur cette randonnée itinérante à travers les alpes | |
Vêtements : -1 Pantalon léger SALEWA -1 Short SALEWA -1 T-shirt manche longue SCHÖFFEL -1 T-shirt manche courte en laine de mérinos ICEBREAKER -1 débardeur -Veste Micro Dynamic L II SCHÖFFEL -Veste Rope Jacket L Gore Tex Pro SCHÖFFEL – 2 paires de chaussettes -3 culottes -Chapeau -Lunettes | Pourquoi ces marques ? J’ai la chance d’habiter proche d’un magasin de déstockage. J’aime beaucoup la marque Schöffel qui est technique et esthétique. Choix des matières : -séchage rapide -légèreté -imperméabilité pour la veste -la laine permet de porter un habit plusieurs jours sans odeurs (plus d’une semaine) | L’usure que j’ai constatée me paraît normale par rapport à l’utilisation. | Poncho au lieu d’une veste. |
Trousse de toilettes/de secours: -Affaires de toilettes -Pastille pour purifier l’eau -Pince à tique -Désinfectant (gaze individuelles) -Savon à l’argile -Paracétamol -Coupe menstruelle | Le strict minimum ! | J’ai utiliser sur cette randonnée itinérante à travers les alpes les pastilles purifiante seulement une ou deux fois. | Je prends maintenant de l’huile essentielle de Tea Tree pour désinfecter. |
Appareil Photo D60 Nikon Objectif 18-200mm SIGMA | Qualité Reflex Objectif polyvalent | LOURD !! 1,2kg | Mais je n’ai pas regretté sur cette randonnée itinérante à travers les alpes de le prendre car les photos sont des souvenirs magnifiques et c’est un plaisir de photographier ces paysages. |
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Deux guides touristiques francophones:
« Dolomites Alpes italiennes » chez Petit Futé,
« Dolomites » chez Lonely Planet ».