Séjour raconté par Franck ANDOLFATTO, ambassadeur BEAL, SCARPA, et le Yéti, retrouvez aussi les voies réalisées, ses avis sur le matériel d’escalade testé ainsi que les conditions de grimpe concernant le site d’escalade dans le Tarn.
Présentation du site d’escalade dans le Tarn
Date
08 avril 2017 au 14 avril 2017
Lieu
France, Occitanie, Lozère, commune de Saint George de Lévéjac 48500
Depuis Montpellier il faut compter 2 petites heures de route pour rejoindre les falaises, 145 km. Nous ne faisons jamais le trajet à la journée, uniquement si nous avons 2 jours de grimpe minimum.
En provenance de Montpellier ou Béziers : aller jusqu’à Millau pour quitter la ville par la N9 en direction d’Aguessac. Là, suivre la direction « Gorges du Tarn » par la D907, jusqu’au lieu dit du « Cirque des Baumes », après les Vignes.
Participants
Camille Doumas, puis les amis grimpeurs rencontrés sur place, montpelliérains, millavois, biterrois, etc…
Où dormir dans le Tarn
Gîte du Tarn
Chez Nathalie et Bernard au gîte Les Fleurines. J’y ai dormi plusieurs fois, et ce gîte de France est vraiment top, la vue est exceptionnelle. Situé sur le Causse de Sauveterre à la verticale du Roc Aiguille, vous êtes à 15 minutes des falaises.
Il faut compter 40€ la nuit pour une chambre 2 personnes, cuisine et salle à manger collective
Plus d’infos sur Les Fleurines :
Camping au Tarn
Le plus proche est le camping Le Beldoire, à mi-chemin entre le village des Vignes et les falaises. Mais attention, le camping est actuellement fermé pour changement de gérant.
Où se restaurer/où se réapprovisionner dans le Tarn
Uniquement au village des Vignes où l’on trouve une supérette. Le village de la Malène, en amont sur la rivière a aussi sa supérette mais cela vous rajoute presque 10km.
Si vous devez faire de grosses courses vous avez le choix entre Le Massegros, Millau et Séverac le Château, pour 20 à 30 minutes de route.
Office du tourisme du Tarn
L’Office du tourisme https://www.explore-millau.com/de Millau
Office du tourisme Lozère
Caractéristiques du Tarn
Les falaises de la vallée du Tarn sont regroupées en 3 sites.
- Le Piédestal : c’est la falaise que vous verrez depuis la route, au-dessus du village de Rivière-sur-Tarn. Orienté plein sud, il faut attendre l’hiver pour y grimper. Cette barre calcaire de 20 à 30 mètres offre quasi 30 voies du 6a au 8b.
- La Muse : ce secteur se trouve juste après le village du Rozier à la confluence des gorges du Tarn et de la Jonte. Ici le rocher est dolomitique avec plus de 40 voies, plutôt courte, 20 mètres maximum et du 4+ au 8b. Attention site fermé actuellement suite à un éboulement.
- Le Cirque des Baumes : C’est de loin le site le plus important de la vallée et c’est de lui dont on parle lorsque l’on annonce « Les gorges du Tarn » ! Plusieurs secteurs se répartissent sur presque 2 kilomètres. En tout il doit y avoir plus de 700 voies, de 10 et 70 mètres et de tous les niveaux, sur un rocher dolomitique 3 étoiles.
Pour vos journée de repos, profitez de la rivière. Le cadre est exceptionnel, et vous apercevrez des falaises de partout ! Pour louer des canoës, je vous conseille mes amis du Soulio, en plein cœur des Gorges :
Plus d’infos sur Le Soulio
Pour ceux qui veulent faire travailler leurs guibolles, la montée au point sublime, au départ du cirque des baumes, constitue une belle ballade d’environ 1h (juste pour la montée). Visiter l’intégralité des secteurs d’escalade est aussi une balade que je recommande, quelques vestiges de maisons troglodytes sont encore visibles, la chapelle de St Hilaire, le chaos de rocher du Pas de Soucis, etc… et pour les plus fatigués il y a toujours les plages de galets !
Bibliographie
Le topo d’escalade des Gorges du Tarn qui va connaître très prochainement une réédition.
Sur place il est possible de l’acheter à la location de canoë du Soulio.
Lien Internet
Le club gestionnaire des falaises est Couleur Caillou à Millau.
Escalade dans le Tarn au coeur des gorges
Les Gorges du Tarn sont un des sites d’escalade où j’ai surement passé le plus de temps. J’aime l’environnement et le calme qui règne dans ce lieu. La rivière tranche la vallée laissant de part et d’autre des parois colorées et criblées de trous. Les falaises se situent dans le massif des Grands Causses, dans le Parc nationale des Cévennes, réputé pour sa beauté.
Chaque année c’est avec plaisir que j’y retourne. Il faut dire qu’avec le nombre de voies et le potentiel d’itinéraires à libérer, qui est encore énorme, il y a de quoi s’amuser. Pour ce séjour, je m’étais fixé deux gros objectifs.
En premier, un 8c en plafond qui se nomme « 3 pattes dans le plâtre ». Le nom fait référence à Pierre, fort grimpeur du coin qui a fait une grosse chute au sol, à cause d’un ancrage défaillant. Cet accident avait secoué tout le microcosme de la varappe locale et même nationale. S’en est suivi le questionnement du conventionnement des sites d’escalade dans les gorges du Tarn.
Par la suite des conventions ont donc été signé avec les propriétaires privés, ainsi que la commune qui a fait l’acquisition de terrain pour permettre la pratique de notre sport ce qui a permis un immense chantier de rééquipement des voies.
Mon second objectif était un 8b, nommé « Le cirque de Solé » 20 mètres. Une voie très récente, équipée juste avant le Petzl Roc Trip de 2013 par mon pote Manouche. Info et vidéo du Roc Trip ici.
Premier jour
En ayant six jours de grimpe sur place, j’ai décidé d’optimiser le temps et dès le premier jour c’est direction le plafond. Après quelques pas d’escalade, on arrive directement au pied du toit. C’est un type d’escalade auquel nous sommes très peu confrontés en général et dans lequel je ne me sens pas spécialement à l’aise. Mais c’est atypique et ça j’aime bien.
Ça commence par quelques mouvements assez teigneux avant d’arriver à des gros trous, où je peux coincer les pieds, les mains, les genoux. Le but est de se délester au maximum. Juste derrière, la difficulté de la voie s’intensifie : un très grand mouvement vers un tri-doigt où les pieds ne doivent pas quitter le rocher sinon c’est la chute assurée. S’ensuivent quelques mouvements très blocs pour s’échapper du plafond, puis enfin un très bon repos. Arrivé là on a déjà fait la cotation de la voie, mais pour le plaisir, il reste encore 10 mètres de grimpe qui valent 7c environ.
Mes premiers essais me verront chuter à chaque fois sur le grand mouvement en plein toit. La plupart du temps, lorsque je repars je parviens à faire le pas dur et à enchaîner toute la suite de la voie, jusqu’au relais. Il faut de la patience et de l’abnégation.
Au bout de 3 jours
Après 3 jours à batailler dans cette voie, je parviens sur un seul essai à attraper ce foutu tri-doigt pour chuter 2 mouvements plus tard… Je décide alors de me reposer la journée suivante.
C’est avec beaucoup d’envie et de motivation que je retourne frais dans la voie. Mais pour être honnête j’étais très loin du compte ce jour-là. Rien ne va, la peau des doigts me fait mal, ma cheville blessée aussi, bref je râle. Il était alors temps de changer d’objectif et de se rebooster ! Grimper à deux dans une voie s’est toujours plus stimulant, alors direction le 8b avec Camille. On fait un repérage rapide en fin de journée. On cherche, on essaye plusieurs méthodes jusqu’à trouver les séquences parfaites. Je fais assez facilement les mouvements jusqu’à l’avant-dernière dégaine de la voie, là où se trouve le pas le plus dur. En descendant je brosse les prises, et mémorise les séquences.
Dernier jour
Le lendemain, dernier jour de nos trop courtes vacances, après un bon échauffement, je décide de mettre un essai directement. Le pas de bloc du bas est vite avalé, puis j’avance bien dans la section résistante du milieu. J’arrive relativement frais à l’avant-dernière dégaine. Je fais exactement ce que j’avais prévu la veille, je charge bien les petites prises de pieds, je souffle comme il faut et me voilà déjà au relais ! Génial ! Camille me fait redescendre. L’enchaînement d’une voie est toujours pour moi un sentiment de bonheur, et une source d’inspiration.
De bonheur, car les sensations que procure la réalisation d’une voie sont quelque chose de fort. Le fait de sentir son corps évoluer avec légèreté, et ses muscles fonctionnels est top. C’est aussi une source d’inspiration, car à chaque fois cela me pousse pour essayer de nouvelles voies, plus belles et plus dures. Alors pour le 8c ce n’est que partie remise !
Dans le cirque des baumes il y en a pour tous les goûts. A mon sens chaque secteur présente des caractéristiques différentes.
Quand s’y rendre
Des murs immenses et raide de De Que Fas A Qui en passant par les gros dévers de l’Oasif et par les voies très bloc de Gullich, tout le monde peut trouver son bonheur. La période optimale pour y grimper reste les inter-saisons, même si en été il est possible d’avoir un peu d’ombre et parfois un thermique salvateur. L’hiver, le soleil a du mal à passer au-dessus des falaises de l’autre côté de la rivière et donc nous laisse à l’ombre une grande partie de la journée. Les conditions deviennent donc un peu plus rudes. Les secteurs de l’Usine, du Triplex et de Choucatine on le plus long temps d’exposition durant les courtes journées hivernales.
Les dernières années, les équipeurs ont joué du perfo pour enrichir le site de voies moins raides, pour que tout le monde y trouve son compte et que chacun puisse profiter de ce lieu d’exception. Ainsi, les secteurs Noir Désir, Foeutus, De Que Fas A Qui possèdent une multitude de voie en 6 et parfois en 5.
Petit coup de gueule
J’aime ce lieu, j’y ai passé beaucoup de temps, j’ai vécu une année au pied de ces parois. J’ai beaucoup échangé avec certains propriétaires, et les locaux bien sur. J’ai passé des journées à nettoyer le site, à remplir des sacs de poubelle avec du PQ, des emballages, des bouteilles, etc…
Et durant mon séjour, j’ai pu constater une forte influence de grimpeurs étranger et bien sûr français sur le site. Mais comme partout, plus il y a de monde et plus les traces de l’homme sont visibles. La commune de St Georges de Lévéjac a construit un toilette au fond du site. Il est bien entretenu et propre. Et pourtant on retrouve du papier toilettes (et ce qui va avec) partout aux abords et même contre les murs de celui-ci. Nous avons aussi croisé une grimpeuse qui posait son étron sur le chemin de la falaise… choqué. Alors s’il vous plaît faites un effort, marchez, éloignez-vous, la nature est grande ici. Puis enterrez tout, ramassez votre PQ et ramenez-le dans votre poubelle.
Au pied des voies, très peu des grimpeurs sont équipés de brosse. Brossez vos prises, c’est gratuit, et vous pouvez même le faire dans vos voies d’échauffement. En revanche, la magnésie s’est payant, alors économisez la, évitez les traits pour marquer vos prises, surtout quand vous n’avez pas de brosse avec vous.
Sur les parkings, respectez les autres et optimisez les places. Si un parking est complet, prenez le temps d’aller jusqu’au suivant. Si un panneau vous indique « interdiction de stationner » ce n’est pas pour rien. Souvent des locaux et accessoirement propriétaires de falaises se trouvent bloqués par le mauvais stationnement des grimpeurs.
Cette année, les conventions des falaises arrivent à terme, est-ce qu’elles seront reconduites par les propriétaires ?
Préservons notre terrain de jeu, respectons les gens et la nature !
Conclusion du site d’escalade dans le Tarn
En pénétrant dans les gorges du Tarn, on entre dans le royaume des grandes envolées interminables sur des murs de dolomie calcaire démesurés, parsemés de trous de toutes tailles et de toutes formes. Ce lieu a quelque chose de magique et d’intemporelle, je ne m’en lasse pas. Dès que j’ai deux jours de libres, je jette mon sac de grimpe et ma corde dans le coffre de ma voiture et c’est reparti !
Matériels utilisés pour le site d’escalade dans le Tarn
Equipements utilisés pour le site d’escalade dans le Tarn
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
CORDE A SIMPLE | STINGER III 9,4 MM EN 80M | BEAL | DOTATION AMBASSADEUR BEAL | Bon choix mais noeud en bout de corde obligatoire. On a fait des voies de 40 mètres et même 45 mètres (avec relais intermédiaire pour la descente). Corde fluide et légère. | |
LONGE DYNAMIQUE | DYNA CLIP 50 CM | BEAL | DOTATION AMBASSADEUR BEAL | ||
ASSUREUR DESCENDEUR | AIR FORCE 3 | BEAL | DOTATION AMBASSADEUR BEAL ET SCARPA | ||
MOUSQUETON DE SECURITE | TWIN AUTO BELAY | BEAL | DOTATION AMBASSADEUR BEAL | ||
MOUSQUETON DE SECURITE | BE SAFE SCREW | BEAL | DOTATION AMBASSADEUR BEAL | ||
MOUSQUETON DE SECURITE | BE LINK | BEAL | DOTATION AMBASSADEUR BEAL | ||
GANTS | ROPE TECH 1 | Toujours les gants pour l’assurage, c’est bien confortable lorsque la peau des doigts commence à tirer. | |||
DEGAINES | BE FREE RUBBER 12 CM | DOTATION AMBASSADEUR BEAL ET SCARPA | Je suis très partagé sur ces dégaines. J’aime bien le mousqueton coté corde car il est assez large de diamètres et donc réduit l’angle de frottement de la corde. Ca augmente la durée de vie de la corde. Par contre, le mousqueton côté plaquette est très petit, et le déséquimpement des voies devient pénible, surtout en dévers. Gorges du Tarn = 15 dégaines pour être à l’aise. |
Accessoires utilisés pour le site d’escalade dans la Tarn
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
SAC A MAGNESIE | MAXI COCOON | DOTATION AMBASSADEUR BEAL ET SCARPA | Toujours top, large et agréable. Par contre le porte brosse à dent lui aussi large et laisse échapper la brosse. Pas top. | ||
SAC A MAGNESIE | MONSTER COCOON | DOTATION AMBASSADEUR BEAL ET SCARPA | |||
LAMPE FRONTALE | FF 210 R | DOTATION AMBASSADEUR BEAL ET SCARPA | Obligatoire lorsque l’on rentre tard de la falaise, et aussi pour le camping. Cette frontale se recharge soit en micro USB soit avec des piles, tip top. Puissance et autonomie très bonne. | ||
CHAUSSURE D’APPROCHE | MOJITO | SCARPA | DOTATION AMBASSADEUR BEAL ET SCARPA | Je ne les lâche plus depuis que je les ai. Elles sont confortables et très adhérentes sur rocher. Rien à dire. | |
CHAUSSON D’ESCALADE | INSTINCT VS | SCARPA | DOTATION AMBASSADEUR BEAL ET SCARPA | C’est le modèle de chausson qu’il me faut pour réussir le 8c en plafond. L’enrobage de gomme sur la contre pointe est redoutable, tout comme le talon. Les crochets de talons et de pointes deviennent de suite plus agréables. | |
SAC A MAGNESIE | SCARPA | DOTATION AMBASSADEUR BEAL ET SCARPA | |||
SAC D’ESCALADE | COMBI CLIFF | BEAL | DOTATION AMBASSADEUR BEAL ET SCARPA | Très grand et aussi très pratique grasse à sa large ouverture. Enfin un vrai dos matelassé et des bretelles confortables, merci BEAL. |
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