Emilie Bray nous partage son expérience de ski de rando dans le Queyras
Informations pour préparer un séjour ski de rando dans le Queyras
Date :
Du 29 février au 8 mars 2020
Meilleur période pour partir skier dans le Queyras
On est partis la deuxième semaine des vacances scolaires, période qui convenait à tout le monde. On avait choisi cette période pour maximiser nos chances de pouvoir faire du beau ski après plusieurs expériences décevantes de ski de printemps en avril. Et il faut avouer qu’on a été sacrément gâtés par Mère Nature.
Lieu :
France, Hautes-Alpes, massif du Queyras, Ceillac
Comment s’y rendre :
Nous sommes allés à Ceillac en voiture. De Grenoble, cela représente 165 km et 3h de route. Deux itinéraires sont possibles (quasiment le même temps et la même distance) : soit par le nord des Ecrins en passant par la belle route de la Grave, puis en redescendant vers le sud depuis Briançon, soit par le sud des Ecrins en passant près de Gap et du lac de Serre-Ponçon pour ensuite remonter légèrement au nord. Nous avons pris cette dernière option car de la neige était annoncée au Lautaret et on n’avait pas trop envie de jouer à mettre les chaînes.
Information importante : la station de Ceillac a mis en place un système de navettes (gratuites) qui desservent les 4 coins du plateau à intervalles réguliers. La voiture n’a donc pas bougé de la semaine et nous a servi de nivomètre !
Participants à cette semaine ski de rando dans le queyras:
Une bande de copains, et un bébé de 9 mois, réunis par la passion du ski et de la montagne.
Ou dormir dans le Queyras :
On a passé la semaine dans un appartement loué via la plateforme bien connue de réservation d’hébergements de particuliers. C’est la solution la moins onéreuse qu’on ait trouvée. Il existe plusieurs gîtes ainsi qu’un camping municipal.
Où se restaurer/où se réapprovisionner au Queyras :
Bien que Ceillac soit resté un petit village de montagne – et c’est tant mieux – le village dispose de plusieurs adresses pour se restaurer.
Restaurant Le pied Jaune à ceillac
S’il ne faut en retenir qu’une : le restaurant Le Pied Jaune ! Une très bonne adresse où l’on mange divinement bien et où le jeune chef, un local, sort de sa cuisine pour discuter… cuisine avec ses clients. Ce restaurant est aussi réputé pour sa carte de bières belges extrêmement fournie. Ajoutez à cela un lieu chaleureux (dans tous les sens du terme) à la décoration soignée, agrémentée d’une exposition photo (Ceillac dans les années 1920-1930) et d’une exposition de minéraux, et vous comprendrez que ce restaurant est l’adresse à visiter si on vient à Ceillac.
Mais ne croyez pas qu’on ait mangé au restaurant tous les jours, non, non ! Grâce à une organisation pointue avant de partir, nous avions prévu les menus de presque tous les repas et c’est les voitures chargées de victuailles et de matériel que nous avons débarqués à Ceillac.
Supérette à Ceillac
Dans le centre, on trouve une supérette pour se ravitailler, mais tout y est plus cher du fait de la localisation de Ceillac, sorte de bout du monde perché à 1640 mètres d’altitude. On trouve également deux boulangeries, chacune à l’extrémité de la rue principale.
Fromagerie de Ceillac
Autre adresse à noter : la fromagerie « La Riaille » où l’on peut acheter d’excellents fromages, yaourts et du bon lait de ferme (garanti frais +++). Sur ma demande, l’agriculteur, très sympa, a bien voulu nous emmener voir son étable. Fascinant de sentir la chaleur générée par une petite trentaine de vaches quand souffle la tempête de neige à l’extérieur.
Refuge de la Cime
Un peu plus loin, après les pistes de ski, accessible par la route l’été, mais uniquement en ski ou à pied l’hiver se trouve un petit refuge bien sympathique : le refuge de la Cime. On y mange bien et il y a une petite terrasse très sympa, bien que le soleil en hiver ne reste pas longtemps.
Comme d’habitude pour le ski de rando, nous n’avions pas prévu de vrais pique-niques parce qu’il est rare que les conditions météo se prêtent à une longue pause. Nous avions simplement prévu du pain, du fromage et des graines salées et sucrées.
Office du tourisme :
L’office du tourisme de Ceillac se situe au cœur du village, juste en face de l’église. Il est multi-fonctions puisqu’il tient de lieu d’office de tourisme, de bureau de poste, de mairie, etc. On y allait tous les jours pour consulter la météo et le bulletin nivologique.
Caractéristiques de Ceillac au Queyras :
Ceillac est un petit village perdu au fin fond d’une vallée des Hautes-Alpes, lové sur un vaste plateau à 1650 mètres d’altitude. En hiver, on peut tout y faire : du ski de piste, du ski de rando, de la cascade de glace, du ski de fond. On avait pris tous nos « jouets » avec nous, pensant initialement varier les plaisirs, mais la quantité de neige tombée tout au long de la semaine nous a amenés à laisser au placard les piolets et les skis de fond. Après un début d’hiver décevant du côté des massifs environnant Grenoble, nous étions complètement surexcités de voir toute cette neige, mais aussi un peu inquiets par rapport aux risques d’avalanche.
Du fait des gros cumuls de précipitations, nous n’avons pas pu faire tout ce qu’on avait imaginé à l’origine sur le papier. Pas de déception : c’est toujours ainsi en montagne. Il faut s’adapter. On a donc choisi des sorties adaptées aux conditions du moment.
En résumé, Ceillac c’est :
- Une petite station familiale de ski de piste
- De belles pistes de ski de fond dans une ambiance très « nature »
- Des cascades de glace facilement accessibles
- De belles courses de ski de randonnée
- De nombreuses courses d’alpinisme
- Un village authentique (qui vit toute l’année et pas seulement l’hiver et l’été)
Quoi d’autre dans les environs de Ceillac :
Ceillac est aussi un spot mythique pour le parapente. On y trouve un déco accessible à pied en 20 minutes environ.
Bibliographie :
- Toponeige ski de rando Queyras, Louis Volle et Lionel Tassan, Volopress, 2012
- Carte TOP 25 n°3537 Guillestre, Vars et Risoul, IGN, 2019
Lien Internet :
Site officiel du tourisme dans le Queyras, très complet, parfait pour organiser un séjour, que ce soit en hiver ou en été.
Le site de Météo France qui propose une analyse nivologique détaillée et actualisée quotidiennement, massif par massif
Site de la commune de Ceillac
Une semaine de ski dans une poudreuse de rêve
Arrivée à Ceillac
En prenant la route, je suis tout excitée à l’idée de passer une semaine entière à Ceillac qui est l’un de mes endroits préférés. Mon rêve serait d’y faire un vol en hiver dans la neige, mais le bulletin météo, annonçant du vent toute la semaine, nous a dissuadés de prendre nos ailes. Et puis, covoiturage oblige, la voiture n’aurait pas pu accepter ces « jouets » bien encombrants, tant elle était déjà pleine à craquer. Ça a été un vrai tétris pour réussir à tout faire rentrer.
La neige est attendue en abondance et je m’imagine déjà des décors de carte postale… Vous savez, ces cartes postales de vieux villages de montagne croulant sous des mètres de neige ; le genre de scènes qu’on ne voit qu’en photo à tel point qu’on finit par se demander si cela arrive encore de nos jours. Mais trêve de rêverie, la route serpente fort, nous sommes dans les fameux lacets qui nous mènent à Ceillac et bizarrement, autour de nous, c’est tout… vert !
Il ne reste plus que 10 km avant d’arriver et je commence à me dire qu’on n’a pas pris le bon matériel. On aurait mieux fait de prendre les VTT et les baskets. La neige finit par apparaître… en bien maigre quantité. Les faces sud ont un furieux air de printemps. Grrr !
Une première sortie de ski
La neige tant attendue finit par tomber dans la nuit…Mais quelques centimètres seulement. Au matin, le ciel est tout gris : un temps à rester au chaud sous les couettes… Mais tout le monde est surmotivé pour aller tâter la neige. Alors, direction le col Albert pour cette première rando, avec deux possibilités de descente : soit par le vallon Souchier, soit par le vallon d’Albert.
La montée se déroule d’abord dans une belle forêt qui monte dré. L’air est empli d’humidité et des nuages s’accrochent aux reliefs. On contourne un ravin scabreux par la gauche. S’en souvenir pour la descente si l’on reste enveloppé dans les nuages, me dis-je, un brin inquiète. Mais au sortir de la forêt, on s’extirpe du brouillard et nous voilà en plein soleil, gagnant 10°C au passage.
On profite de cette pause contemplation pour enlever une ou deux couches de vêtements et grignoter quelques graines. Le col est en vue, au fond d’un grand replat. De part et d’autre, de belles montagnes prennent des airs aguicheurs et nous appellent. Mais de nature peureuse en montagne, tout spécialement par rapport aux risques d’avalanche, je décide d’attendre mes amis au point de jonction des deux vallons, trouvant les derniers mètres du col trop raides à mon goût.
D’où je suis, je pourrais facilement les rejoindre quel que soit le vallon choisi pour la descente. Je les laisse poursuivre leur ascension, puis je finis par les perdre de vue, cachés par un bout de montagne.
Valse des nuages inquiétantes
Je me tourne de l’autre côté et regarde la valse des nuages qui montent, qui montent, tant et si bien que je commence à me dire qu’ils vont finir par m’envelopper. Depuis une aventure hivernale à ski en Norvège, j’ai une certaine appréhension du brouillard. Heureusement, les nuages redescendent et restent à la limite de la forêt. Je me retourne pour inspecter les deux vallons. Je vois un skieur descendre à toute vitesse le vallon d’Albert. C’est Rémi qui se presse pour retourner à Ceillac donner le relais à Chloé qui veille sur leur bébé.
Lucas et Julien, eux, préfèrent redescendre par l’itinéraire de montée, dans le vallon Souchier. Ils arrivent avec le sourire jusqu’aux oreilles. Je chausse mes skis et on redescend tous les trois. La neige est bonne, mais évidemment, j’arrive à trouver LE requin (en référence à la forme rocheuse cachée à fleur de neige et pouvant s’apparenter à un aileron) qui me fait faire un vol plané qui se solde par un magnifique planté de tête dans la neige.
Au refuge de la Cime
En bas, on rejoint une piste de ski à l’écart de la station : c’est en réalité une route l’été qui permet de rejoindre le petit hameau de la Cime du Mélézet où se trouve le refuge de la Cime. Je trouve que je skie vraiment mal : certes, mon niveau n’est pas incroyable, mais quand même, je n’arrête pas de faire des fautes de carre d’un côté.
Arrivée au refuge, j’enlève mes skis et je comprends vite : mon ski droit, stoppé par un rocher ou un piquet (qui sait), a été salement amoché et se retrouve avec un long morceau de semelle déchiqueté, ne tenant plus qu’à un fil. Tout s’explique ! Julien coupe le bout de semelle et je peux repartir pour faire les derniers virages plus sereinement avant le retour à la maison.
Première perturbation !
La journée du lundi s’annonce intensément neigeuse : une grosse perturbation arrive en déversant des tonneaux de neige fraîche, mais on espère que l’iso 0°C ne monte pas trop. Au matin, on constate que la neige est déjà bien tombée. Le bulletin nivologique annonce un risque de 4 sur 5.
Pas question de sortir en rando aujourd’hui. On se décide à prendre un forfait à la petite station de Ceillac qui ne propose que deux télésièges et deux téléskis, mais qui donne accès à un terrain de jeu immense quand les conditions de neige s’y prêtent. Le briefing aux remontées mécaniques est sans appel : avec nos looks de skieurs de rando, on nous met en garde contre la tentation du hors-piste, très dangereux aujourd’hui.
Les premières descentes sont incroyables car les pistes, damées la veille au soir, ont été recouvertes de 20 à 40 cm de neige en fonction de l’altitude. On trace en s’enfonçant jusqu’à mi-cuisses par moment. Lucas s’en donne à cœur joie. Au fur et à mesure de la journée, les pistes, peu nombreuses, finissent par être bien tracées. J’ai les jambes qui flageolent et je me dis que je ferai bien d’arrêter avant de me casser quelque chose.
Alors, certes, la station, pour plein de raisons, ce n’est pas trop notre truc, mais il faut avouer que lorsque les conditions sont trop dangereuses en montagne, ce n’est pas désagréable de profiter des remontées mécaniques pour enquiller les descentes et se faire les cuisses !
Ski de rando à pow-pow land
Toujours un risque d’avalanche très élevé. De notre appartement, on voit en face de chez nous une forêt dense – le bois de Lourette – avec une petite ligne de faiblesse où les arbres sont moins serrés et qui débouche sur un replat nous protégeant ainsi des avalanches qui pourraient dévaler de plus haut.
On se dit que ça peut être une bonne idée d’aller explorer cet endroit avec nos skis. On trace une première montée dans la forêt jusqu’à un endroit encombré d’arbres tombés au sol. Puis on fait une première descente dans une neige fantastique, tellement fantastique qu’on se motive à remonter, cette fois, jusqu’au replat. Le vallon est magnifique, mais la quantité de neige ne donne pas envie d’aller plus haut.
Atelier de sculpture sur bois
Ce soir, c’est atelier sculpture sur bois avec deux sculpteurs réputés du village. On va fabriquer notre propre rosace, le motif typique du Queyras qui se retrouve un peu partout sur le mobilier en bois de la région. On franchit la porte d’un petit atelier à l’atmosphère embrumée par la poussière de bois et où la sciure fait un tapis moelleux sous nos pieds. C’est rempli de machines, encombré de planches de toutes tailles.
Il y a aussi une grande table d’exposition qui présente toutes les créations de nos deux maîtres sculpteurs. Ce sont de véritables passionnés qui transmettent leurs savoir-faire et leurs connaissances avec enthousiasme. Ils utilisent du pin cembro, une essence de bois très homogène, sans nervure marquée, facilitant le travail du sculpteur.
Cet arbre résiste bien au froid, mais sa croissance est très lente. Au bout de 20 ans, il ne mesure qu’un mètre de haut ! En plus d’être sculpteurs, l’un est agriculteur – il élève des brebis – et l’autre est un dameur fraîchement retraité. De son métier, il garde un goût prononcé pour le ski.
Trois autres personnes sont avec nous, c’est tout. L’ambiance est plutôt intimiste. On nous explique les différentes étapes du travail pour obtenir un dessous de verre orné de la rosace du Queyras : dessin au crayon de papier à l’aide d’un compas, sculpture du bois, finition, découpe finale et polissage au papier de verre. Mes petits camarades montrent une grande habileté, mais moi, j’ai bien du mal à tenir correctement le couteau (un Opinel taillé spécialement pour la sculpture). A force de persévérance et avec quelques petits coups de main, je finis par obtenir une rosace tout à fait honorable pour une première !
A la rencontre des brebis
Puis, a la fin de la séance, je ne peux pas m’empêcher de demander où se trouvent les brebis. Claude nous emmène les voir : elles sont à quelques mètres seulement de l’atelier, dans une sorte de bergerie souterraine. Elles attendent patiemment, bien au chaud, la fin de l’hiver pour aller gambader à l’extérieur.
Ski de rando au col Tronchet
Grand ciel bleu limpide. Une belle journée s’annonce, le risque est descendu à 3 sur 5. On vise un itinéraire peu exposé : le col Tronchet qui culmine à 2661 mètres d’altitude. L’itinéraire initial est le même qu’au premier jour, on s’enfonce juste un plus loin dans la vallée, puis on oblique à gauche dans une forêt encore une fois assez raide. Les cumuls de neige sont incroyables.
Pour plus de sécurité, on laisse de la distance entre nous. A un moment, c’est entre deux murs de neige que nous devons nous frayer un chemin ! Au bout de 500 mètres de dénivelés environ, les arbres se font plus rares et la forêt disparaît pour laisser la place à un grand vallon (les prés de Tronchet) qui remonte en pente douce vers le col qu’on aperçoit au loin. Les pentes sont bien chargées et on décide de s’arrêter sur une épaule à environ 2400 mètres et de ne pas poursuivre jusqu’au col. Il faut parfois savoir renoncer.
Pur bonheur de glisse
La descente du vallon dans une poudreuse légère à souhait est un pur bonheur. Quant à la suite de l’itinéraire en forêt, c’est du « velours » : les arbres sont serrés, c’est bien raide par endroit, mais il y a tellement de neige que ça passe tout seul.
Sur le chemin du retour, on fait halte au refuge de la Cime pour fêter cette belle sortie par un petit verre. Le soleil brille fort et la terrasse nous aimante bien que les tables et les bancs soient recouverts de 30 cm de neige fraîche. Qu’à cela ne tienne, nous sortons nos pelles de nos sacs et hop, au boulot ! Au bout de 20 minutes, la terrasse du refuge est dégagée. Mais, pas de chance, c’est le temps qu’il a fallu au soleil pour aller se cacher derrière les montagnes de la crête de la Cube. La gardienne du refuge, sympa, décide de nous offrir les boissons pour nous remercier de notre labeur.
Deuxième perturbation !
Une deuxième perturbation est annoncée depuis quelques jours et nous l’attendons avec impatience. On a beau avoir déjà plein de neige, on en veut toujours plus. Car quoi de plus beau que de voir tomber des flocons lourds et serrés recouvrir tout le paysage en le baignant de ce silence si agréable.
Pour cette deuxième journée de grosse neige, nous ne pouvons toutefois pas nous résigner à rester derrière les fenêtres en sirotant des chocolats chauds. On s’équipe pour aller affronter la tempête et profiter des pistes de ski de Ceillac. Tout le domaine n’est pas ouvert, mais on trouve quand même de quoi s’amuser.
Après avoir bien profité de la neige, on retourne à Ceillac, fourbus et trempés de la tête au pied. On s’en est encore mis plein le museau !
On consacre le reste de l’après-midi à une exploration minutieuse de toutes les ruelles et recoins de Ceillac qui commence bel et bien à ressembler à ces villages de carte postale. Connaissant les heures de repas des brebis, on passe saluer Claude et ses bêtes. On assiste même au nourrissage au biberon d’un jeune. En effet, la mère de cet agneau n’a pas suffisamment de lait pour nourrir ses deux petits.
Claude s’est donc substitué à la brebis et joue le rôle de la mère… avec plus ou moins de succès ! Il fait chauffer le lait, puis le met dans une bouteille surmontée d’une tétine. L’agneau se jette dessus, mais secoue la tête. Quelque chose ne lui plaît pas. C’est le lait qui est trop chaud ! Un petit coup d’eau et l’affaire est réglée : l’agneau boit maintenant goulûment sa ration du soir.
Une dernière sortie en ski de rando dans une ambiance magique
Pour notre dernière sortie de rando, Lucas nous emmène au sommet de Queyrellet (2776 m). Avec Rémi, la veille au soir, ils avaient fait ce tour en repérage. Les photos, au soleil couchant, dans une neige fabuleuse, nous laissent songeurs.
Le début de l’itinéraire est commun à celui du premier jour qui nous emmenait au col Albert. Du fond de vallée, on passe au hameau de la Riaille, devant une jolie chapelle où les randonneurs peuvent sonner les cloches grâce à une cordelette qui descend jusqu’à la porte. La montée est familière, mais on est toujours émerveillés par cette belle forêt, dont les arbres ploient sous le poids de la neige. Tout est calme. De la neige tombe d’un arbre, on lève la tête et on aperçoit deux écureuils facétieux qui font une course poursuite.
Arrivés au sommet du Queyrellet, le vallon de Beaubarnon, grandiose, déroule ses belles pentes en contre-bas. Au beau milieu, plantée là, se trouve une tour rocheuse majestueuse qui offre un décor mythique pour une descente qui s’annonce mémorable. Mais on ne se laisse pas gagner par l’euphorie. Prudents, on s’engage un à un dans la pente car elle est un peu raide et les cumuls de neige sont importants. Cela étant, on se trouve du bon côté de la montagne vis-à-vis du transport de neige par le vent. Vient ensuite une descente en forêt encore une fois agréable à skier grâce à l’épais manteau neigeux. Il ne reste alors plus qu’à glisser/pousser sur plusieurs kilomètres au fond de la vallée du Cristillan qui débouche sur Ceillac.
Conclusion sur notre séjour ski de rando dans le Queyras
Ceillac est un petit village perdu du Queyras, comme on les aime. Je suis heureuse de voir qu’il a réussi à garder son authenticité en ne cédant pas à l’architecture ravageuse et à la superficialité de certaines grandes stations de ski alpines. Malgré tout, il ne faut pas penser que Ceillac vit dans le passé : la jeune génération prend le relais et on voit des trentenaires qui viennent s’installer là, comme Céline, ancienne gardienne de refuge, qui s’est reconvertie dans la poterie et a ouvert un très joli atelier.
Côté nature, Ceillac est un paradis à toute saison, tout spécialement à l’automne avec ses lacs d’altitude bleu turquoise et ses forêts de mélèze qui se changent un or. En hiver, c’est un spot réputé pour la cascade de glace, avec les lignes mythiques des Formes du Chaos ou bien encore Easy Rider. On n’aura pas tâté la glace cette semaine, mais qu’importe. On a eu la chance d’avoir des conditions de neige exceptionnelles et on a en profité jusqu’à plus soif. Ces vacances entre copains auront été une bouffée d’oxygène salvatrice, une semaine seulement avant le confinement. On se replonge désormais dans des livres et des films qui assouvissent nos envies de nature, en attendant de pouvoir retourner dans nos belles montagnes !
Matériel utilisé sur notre semaine ski de rando dans le Queyras
Equipement vestimentaire pour une semaine de ski à Ceillac
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi ce choix ? | Ce choix a-t-il répondu à cette expérience ? | Et si c'était à refaire ? |
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Gore-tex | Sickline insulated | The North Face | Cadeau très bien choisi | Le côté coupe-vent fonctionne bien, l'imperméabilité aussi si les précipitations ne durent pas trop longtemps. Par contre, tendance à la condensation à l'intérieur de la veste, c'est un peu dommage. Heureusement, il y a de longues fermetures éclairs sous les bras, ce qui permet d'aérer pour éviter ce problème. | On est parfois allé skier, sur piste, lors des deux journées de poudre où le risque était trop élevé et la météo très mauvaise, et j'ai été bien rincée à la fin de la journée. Mais je ne crois pas qu'il existe réellement une veste capable d'endurer des heures de précipitations sans que l'on soit mouillé à la fin de la journée, à moins d'avoir un ciré jaune de pêcheur ! |
Softshell | Speed | Dynafit | Veste coupe-vent, stretch, déperlante, bien aérée dans le dos, pratique pour toutes les activités hivernales qui font monter le cardio | Quand il ne fait pas trop froid et qu'on produit un effort physique important, cette veste est vraiment top | Oui |
Doudoune | Thermik Lady | Windsrider | Cadeau très bien choisi aussi ! | Doudoune chaude. Il manque juste une capuche pour qu'elle soit parfaite | Oui |
Pantalon de ski | Windy summit | Vertical | Acheté en 2011 pour un raid à ski en Norvège : pantalon de ski chaud et coupe-vent | Très bien pour la mauvaise météo. Ce pantalon est increvable bien que je le porte chaque saison pour mes sorties de ski de rando | Seul point négatif : il est trop chaud dès que le soleil sort au printemps |
Polaire | W Caliber Hoody | Arc'teryx | Légère, chaude, joli coupe | C'est un modèle "increvable" qui m'accompagne dans toutes mes sorties en montagne | Oui |
T-shirt ML | "Ski good" | Maille à part | Matière fantastique, super design, ne sent pas mauvais (et c'est vrai 🙂 | Parfaitement | Oui |
Gants | Midweight softshell | Black Diamond | Polyvalence | Très bien pour un raid à ski au printemps | Oui |
Gants de secours | Ski de piste 500 | Décathlon | Cadeau d'une personne qui sait que j'ai toujours les mains congelées | Paire de gants supplémentaires que j'ai toujours en fond de sac quand je fais du ski de rando. Je les mets pour la descente quand il fait froid. |
Matériel de ski pour un séjour ski de rando dans le Queyras
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi ce choix ? | Ce choix a-t-il répondu à cette expérience ? | Et si c'était à refaire ? |
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Ski de rando | Ubac Lady 95 | Zag | Skis de poudreuse achetés d'occasion à une monitrice de ski de Chamonix qui les trouvaient trop souples à son goût ! Pour moi, ils vont très bien vu mon niveau de ski et en conditions de neige poudreuse, ils sont vraiment déments | Parfaitement. On a vraiment eu de la chance car on est tombés pile pendant la dernière semaine "Canada" avec deux jours où la neige est tombée à gros flocons | Avec les mêmes conditions de neige, je les reprendrais sans hésiter. Mais pour de l'itinérance à ski, je prendrais mes skis Elan Dynali magic, plus fins, plus petits et donc plus maniables |
Chaussures de ski | Zzero 4 U-TF W | Dynafit | Excellent rapport qualité/prix | Après plusieurs années d'utilisation, ces chaussures sont toujours aussi bien (confortables, pas de traces d'usure, etc.) | Oui |
ARVA | Barryvox | Mammut | J'avais un vieil Arva EVO 3 jusqu'à l'automne dernier et on a décidé de renouveller notre kit ARVA/pelle/sonde à l'automne. Notre choix s'est porté sur le Barryvox de Mammut car c'est devenu au fil des ans la référence dans le domaine des DVA | Oui. Heureusement, on n'a pas eu à s'en servir en conditions réelles. Les conditions de neige étaient compliquées à cause des cumuls importants. Durant notre semaine à Ceillac, le risque était de 4/5 pendant 2 jours et le reste du temps, un 3/5 ++ | Je suis ravie d'avoir changé. C'est un matériel de sécurité important : chaque seconde compte lorsqu'une avalanche survient et je suis contente d'avoir un matériel plus performant, au cas où j'ai besoin de m'en servir un jour, pour de vrai |
Bâtons de ski | X-light thunder | Kohla | Solides et ultra-légers | Oui | Oui |
Accessoires ski pour une semaine de vacances à Ceillac
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi ce choix ? | Ce choix a-t-il répondu à cette expérience ? | Et si c'était à refaire ? |
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Sac à dos | Explorer 18 | ARVA | Acheté pour des sorties ski à la journée | Parfaitement. Il est bien adapté à la pratique du ski avec des emplacements dédiés pour la pelle, la sonde, le masque de ski | Oui |
Casque | Meteor 3 | Petzl | Ultra-léger et polyvalent | Oui, très bien. Je prends toujours ce casque pour le ski car il se laisse oublier sur la tête | Oui |
Masque de ski | Downhill 2000 | Uvex | Cadeau de Noël 2019 | Photochromique de 1 à 3, il s'adapte à toutes les conditions météo. C'est vraiment agréable et ça fait sacrément la différence avec un masque traditionnel | Non |
Masque anti-froid | - | ARVA | En néoprène, ce masque protège parfaitement le bas du visage contre le vent et le froid | Parfaitement, surtout pendant les jours de tempête de neige | Oui |
Lunettes de soleil | MH530W | Quechua | Couvrantes, jolies, pas chères | Lunettes polarisantes très couvrantes avec un design passe-partout | Oui |
Frontale | Bindi | Petzl | Légère | Oui, complètement. Elle ne prend pas de place, éclaire bien. Elle dispose de plusieurs modes d'éclairage et se recharge par USB | Oui |