Guillaume LEDOUX nous partage son expérience de 4 jours de ski de randonnée dans la région Oberland Bernois du 7 au 11 avril 2014, à proximité du Glacier d’Aletsch.
Informations pour préparer un raid de ski de randonnée en Oberland
Date
Du 7 au 11 avril 2014
Quand partir
La meilleure période pour organiser sont évidemment la période hivernale en Suisse. Les départs se font idéalement à partir du mois de novembre jusqu’à la fin de mois d’avril afin de pouvoir bénéficier de la meilleure qualité de neige possible durant votre raid.
Lieu
Situé en Suisse, dans la région la plus élevée du sud du canton de Berne, l’Oberland Bernois, à proximité du glacier d’Aletch.
Comment s’y rendre :
Depuis la Franche-Comté : Besançon – Vallorbe (penser à la vignette d’autoroute suisse) – Martigny – Sierre – Blatten (dans le Lötschental) Compter 3 h 30 environ.
Autrement L’Oberland est accessible en train ou en bus, vous pouvez trouver un trajet à partir de la gare qui vous convient. Retrouvez ici votre itinéraire !
Participants à ce raid à Ski de randonnée en Oberland :
Yves : passionné de ski de randonnée (plus de 60 000 mètres de dénivelé par an), grosse expérience.
François : notre télémarkeur ! Agréé club alpin Français !
Guillaume : Petit Alpiniste dans la course aux 82 4000. N’en reste à ce our à gravir qu’environ 25 ! Parcourt la montagne sous toutes ses formes : ski de randonnée, VTT, randonnée, trail…
Blogger montagnard invétéré : http://alpinisme.over-blog.net/
Mon objectif pour ce raid : « Terminer ma collection de 4000 de l’Oberland, sans utiliser de remontée mécanique donc, à ski de randonnée. Pas si simple, quand on sait que le train du Jungfraujoch vous amène à 3500 mètres sans effort ! »
Où dormir dans le massif d’Oberland :
Nous avons établi notre camp d’altitude à la Konkordiahütte 2850 m
Téléphone : +41 (0)33 855 13 94
Tarif : 66 CHF la demi-pension CAF
Réservez dès maintenant votre logement pour votre raid !
- Inconvénient : 120 m d’escaliers
- Bonne ambiance, accueil et nourriture +++
- Possibilité de randonner en étoile +++
- Possibilité de bivouaquer sur la Konkordiaplatz mais ça fait un gros portage !
Où se restaurer/où se réapprovisionner :
Nous nous sommes restaurés au parking- essence Blatten.
Office du tourisme :
Caractéristiques du Massif d’Oberland :
Glacier d’Aletsch
Plus grand glacier des alpes avec ses 24 km de long
Attention grosses distances parfois à parcourir et grosses crevasses
La météo est donnée pour capricieuse dans ces contrées !
Encadré par 7 sommets de plus de 4000 m
- L’Aletschhorn
- Le Finsteraarhorn
- Le Gross Fiescherhorn
- L’Hinter Fiescherhorn
- Le Gross Grünhorn
- Le Mönch
- La Jungfrau
Il me restait juste à gravir à ski de randonnée 2 4000 de cette liste : le Gross Grunhorn et la Jungfrau
Carte du Raid à ski en Oberland :
Gross Grunhorn PD +
De konkordiahütte 2850 m
Descendre les échelles et rejoindre la Konkordiaplatz. Partir au Nord et gagner la rive gauche de l’Ewigschneefäld (crevasses). Gravir les pentes sous le Grunegghorn (crevasses) puis la rampe directement sous le Grunegghorn (séracs) Rejoindre l’arête au milieu (neige 45 °) puis la suivre jusqu’au sommet (II II+)
Jungfrau
Nous la décrirons depuis la Konkordiahütte. Il est également possible de rejoindre la voie normale depuis le Jungfraujoch et le train
De Konkordiahütte descendre les escaliers menant à la Konkordiaplatz (2 km)
« Remonter » le Jungfraufirn (plutôt plat) en rive gauche puis le traverser (2 km 500)
Grimper les pentes jusqu’au pied du point 3506 m, une pente à 40° environ
Puis remonter l’éperon pour gagner la rimaye du Rottalsattel
La passer et gagner le Rottalsattel 3885 m
Remonter l’arête puis traverser la pente de neige ou de glace pour gagner l’arête proprement dite. Remonter l’arête (mixte et la gauche de la pente de neige pour gagner le sommet de la Jungfrau (II III)
Parking
A Blatten 1540 m : jute à gauche avant la barrière si la route est fermée
A Gletscherstafel : 1766 m : Grand parking au niveau des pistes de ski de fond si la route est ouverte
Quoi d’autre dans les environs :
Le Glacier d’Aletsch et là région sont un paradis pour le ski de randonnée et l’alpiniste.
Attention toutefois aux distances, ce n’est pas l’Himalaya mais il y a tout de même pas mal de kilomètres à faire (sans beaucoup de dénivelé par moment)
Egalement :
Bibliographie :
Topo
Les 100 plus belles de Daniel Anker et Hans Grossen
Lien Internet :
Gross Grünhorn – topo camptocamp
Ski de randonnée : Sur les 4000 de l’Oberland
1 jour du raid à Ski de randonnée en Oberland de Blatten à Konkordiahütte par la Lötschenlücke
Tout commence la veille, je rentre de la double ascension Dufourspitze Nordend avec Cécile et Enguerran, et il me faut trouver un gîte. Il est plus de 18 h et j’ai la flemme de faire des bornes. Fort intelligemment j’ai anticipé le problème, j’ai mis un matelas dans ma voiture. La transformant en mini-camping car à volonté !
Je me cherche un petit parking tranquille et après 15 minutes de quête, je trouve une jolie clairière au dessus de la vallée du Rhône. Un avant goût de paradis.
Je prépare mon sac du lendemain, prête à effectuer ma randonnée à ski sur l’Oberland et décide de me faire un repas, et là, problème : je n’ai pas d’eau. Et le gros de ma nourriture est de la nourriture déshydraté… bien joué ! (et pas la moindre trace d’une petite trace de boite de conserve !
Le lendemain matin
Réveil à 7 heures pour un rendez vous à 8, la nuit a été bonne, déjeuner, rangement, et décollage pour Sierre. Je retrouve Yves et François, un skitourien et un camp2campiste.
On remplit rapido la voiture et c’est parti … 5 minutes plus tard, je me rends compte que j’ai oublié mes chaussures de ski de randonnée à la voiture, pas pratique pour grimper l’Oberland. Demi-tour, retour au parking pour récupérer mes précieux ustensiles. Ouf, j’étais parti sans le savoir pour un plan galère !
Un voyage en voiture mouvementé
Le moteur vrombit à chaque sortie de virage, incrustant un peu plus les morts de la fix dans mon frêle épiderme. Je sers les dents en gémissant discrètement. Coté passager, François fait la conversation, j’essaie de rester courtois, supportant difficilement, la lame du piolet qui me lacère le mollet à chaque virage.
Les virages s’enchaînent, nous prenons de l’altitude, je prend un sac à dos sur la tête, et les broches à glace, non protégée, viennent me lacérer le cou. Plaisir du covoiturage alpin. A présent il pleut. Le Lötschental blafard nous accueille. Pas un chat dans les rues de Blatten. Et la route de Fafleralp est fermée, bilan 5 km de plus et 300 m de déniv supplémentaire !
Nous voilà partis, les séances chaussage déchaussage se suivent régulièrement, il n’y a pas assez de neige sur la route. Il pleut, l’occasion de tester l’étanchéité de nos vêtements high tech en Gore tex XCR ! Avec la capuche, je suis au sec mais je n’entends rien. Sans, j’entends la conversation, mais je suis humide… Nous croisons une fraise, puis une deuxième qui travaillent ardemment au déneigement de la route.
C’est la guerre.
Les fraises déneigent le peu de neige qu’il nous reste à skier. Au retour ça va être l’horreur. Voilà qu’elles se mettent à deux de front et nous poursuivent. J’hésite à me coucher sur la route et faire le sacrifice de mon corps afin d’arrêter ce carnage, JE VEUX redescendre à ski à la voiture. Je ne sais pas si c’est la pluie, ou la peur de me faire hacher par les Fraises puis déchiqueter et projeter dans le bas côté, mais je ne suis pas allé au bout de mon idée …
A notre retour, 4 jours plus tard, la route sera dégagée, et il y aura un système de navette pour descendre à Blatten
Flafleralp, citée morte, pas un chat, on aperçoit de vieilles traces de ski de fond. Il pleut à grosse gouttes, et dire que la météo annonçait des AVERSES EPARSES ! La pluie est continue et forte. Nous poursuivons ce long chemin plat, elle est loin cette Lötschenlücke.
Relais et brouillard
Je prends la tête alors que j’ai bien remarqué que j’étais le moins en forme. Après la pluie… la pluie ET le brouillard. Jour blanc, les pentes sont faibles, il faut tirer tout droit en se jouant des irrégularités du relief. C’est ensuite François qui passe devant, il neige à présent.
Bilan, à un moment, on se retrouve à 200 m de la trace, trop à gauche, c’est le GPS qui l’indique. Je prends les choses en main, mais mes 2 acolytes, ne veulent pas perdre d’altitude, On est toujours trop à gauche. Sur le GPS je vois qu’il devrait y avoir un éperon rocheux, que j’aperçois lors d’une rare éclaircie… GO GO vers l’éperon, et revoilà la trace.
C’est reparti
Je garde ma place de dernier de cordée, toujours un peu derrière, il faudra un jour que je pense à partir avec des gros nuls, ça me changera !
Voilà le col, le ciel s’éclairci pour nous montrer, les sommets de l’Oberland. L’aletschhorn, gravi il y a près de 10 ans, le Gross Grunhorn, objectif du lendemain et les immenses glaciers. Au fond, le Finsteaarhorn, méconnu maître des lieux, gravi il y a près de 15 ans (mon premier 4000 du coin)
Tiens en parlant d’immense glacier, il faut descendre. Nous faisons de beaux virages dans cette fraîche poudreuse, et puis … c’est tout… La pente s’aplani, et il faudra pousser sur les bâtons et prendre beaucoup d’élan pour avances. Que ceux qui n’ont pas farté lèvent la main. Nous sommes deux, seul François avance dans cette douce poudreuse.
7 km 500 de poussette avec un sac énorme, quelle joie. Je ne suis pas prêt de remmener Yves, le spécialiste du ski de rando à la journée et du petit sac !
Grand plat, nous remontons sans peau au pied des échelles. Je décide de les parcourir à fond (chaque jour) En 12 grosses minutes, je suis au refuge.
Bon accueil du gardien. Opération fonte d’eau réalisée par François, perso je suis crâmé, fumé, demain, il y a encore un beau morceau : le Gross Grunhorn…
2 journée du raid à Ski de randonnée en Oberland : Gross Grünhorn
Ce matin, je suis réveillé, secoué comme un cocotier ! C’est François, le responsable réveil du groupe qui s’applique à m’appliquer sa torture. 4 heures. Je me lève donc et descend à la cuisine où c’est l’effervescence. Pour le coup, on se lève une heure après les autres, l’objectif étant de bien laisser passer la perturbation.
Petit déjeuner dans le coltard, classique. Et zou, en piste… Escaliers pour descendre jusqu’au glacier (nos 120 m biquotidiens !) un poil de ski à la descente, puis on « peaute ». Traversée d’une partie de la Konkordiaplatz. Puis virage à droite vers le glacier Ewigschneefäld. Deux cordées nous précèdent, une de 4 puis une de deux. La trace louvoie entre les crevasses mais ça passe bien.
Comme d’hab, je suis loin derrière Yves et François, mais au miracle, je dépasse la cordée de deux. Bon, j’ai longuement hésité à les suivre pour garder un bon rythme, mais l’occasion était trop belle. Oui, au cours de ces 6 jours de montagne, j’aurais dépassé !!!
Nous opérons une judicieuse pause au pied de la réelle montée vers le sommet. La cordée de 4 s’est encordée, nous restons libres… Ils restent devant, nous papillonnons derrière. Ça grimpe bien.
Nouvelle pause. Je remercie nos hôtes pour la trace, ils repartent devant.
Mais peu après, François décide de dépasser. Un combat France Allemagne digne de la demi-finale de coupe du monde de 82. Le duel Batiston-Schmumacher se rejoue à 4000 m. La finesse contre le gros bourrinage. En gros, nous, petites conversions élégantes mais fréquentes, eux, Dré dans le pentu, cale de montée au maxi de chez maxi, je me demande même s’ils n’ont pas voulu mettre une « raponse »… Pas une conversion.
Dans le combat, il y en a un qui souffre, c’est bibi.
Voilà le col, François y opère un virage. Puis nous rejoignons les « casques à pointes » sous la rimaye. Ils se décordent. Et nous partons les uns après les autres. Pour la rimaye, c’est François qui est devant (le chef des Allemands, l’aurait judicieusement laissé passer à l’approche de cette perfide crevasse) Je lis dans le regard de François tout le désarroi à avoir à jouer le rôle de testeur de pont de neige. Je l’encourage avec Force (ben oui, ça m’évite à avoir à passer devant !)
Il hésite; se dresse sur le pont, et par un pas immense passe sur la lèvre supérieur. Je passe en troisième position, et c’est déjà de la rigolade ! Tout est admirablement bien tracé. Un peu de mixte dans les rochers et voilà l’arête. Et je ne sais pas par quel miracle, je me retrouve devant. Et je déroule dans ce mixte facile. Rapidement, je me retrouve loin devant les autres, tachant de choisir le passage le plus judicieux sur l’arête ou dans la face ouest.
Cette escalade facile est un régal. Je me retourne de temps en temps pour attendre les autres.
L’arête est longue, mais pas infaisable.
Trop loin devant, j’opère une nouvelle pause, et en profite pour mettre ma doudoune. Le vent est bien présent sur l’arête. François me rejoint. Au loin Yves ferme la marche derrière les allemands, d’un geste du pouce il me fait comprendre que tout va bien !
Nous repartons, l’arête finale en neige. Un dernier collet avec de la neige pulvérulente va me proposer une petite résistance, comment le passer. Je commence par évacuer la neige poudreuse puis décide de descendre les crampons dans la raide face ouest. Ça passe, pas forcement esthétique, mais ça passe, et voilà le sommet.
François passe, assis sur les fesses, le court passage puis le premier allemand et tout le monde se rejoint au sommet.
Et voilà la descente. Nous sommes devant. Yves mène la danse, puis moi, et enfin François qui assure chaque pas. L’arête passe bien, la pente raide au dessus de la rimaye aussi. La rimaye ne pause aucun problème, déjà les skis.
Enfin nous allons skier…
Alors là, il faut préciser que François, initiateur CAF Télémark, nous a venté depuis 48 heures les avantages du télémark au point que s’il y avait eu un point de vente sur la Konkordiaplatz, je me serais procuré le précieux matériel.
En pratique, il n’en est rien. A la moindre faute de quart, c’est chute en avant, et le visage de François est maculé de neige et de glaçons, stigmates des aléas de son sport !
Il faut reconnaître que le geste est élégant mais que la technique ne pardonne pas l’approximation, et avec cette neige… Notre François , tel Jésus sur le Golgotha, tombera au moins trois fois, sans Simon de Sirène pour venir l’aider…
Je décide à ce moment là, d’abandonner l’idée de me mettre au télémark et de conserver mes bons vieux ski de rando classiques !
Voilà le plat du glacier, pause pique nique bien sympa, avant de poursuivre vers Konkordiaplatz et ses mythiques échelles, à remonter pour la seconde fois !
3 journée du raid à Ski de randonnée en Oberland : Jungfrau
Les journées se suivent et se ressemblent, à une heure près. A 3 heure du matin, comme d’hab, je suis secoué comme un cocotier par François, classique et efficace, mais peu agréable quand on est en train de rêver qu’on farniente sur une plage de Tahiti, bercé par le doux bruit des vagues et le chant des vahinés…
Le petit dej’ est dur à avaler, je me remémore les paroles du gardien » la Jungfrau est en glace » m’a t’il affirmé quand je lui est parlé de notre projet. Et sur camp to camp, la dernière Jungfrau gravie portait les mêmes mentions : GLACE
Je mâchonne mon pain comme une âme en peine.
Classique début de journée, les escaliers pour rejoindre le skis, les frontales sur le glacier puis d’un seul coup nous voilà seuls dans cette immensité. Les autres cordées vont ailleurs, mauvais présage. Je rumine en moi même, ça sent mauvais le but, cette glace à passer.
Le petit Himalaya
Mes deux partenaires me larguent c’est un classique, et nous avançons lentement, fourmis dans cette immensité. L’Oberland, c’est un peu, le petit Himalaya. C’est plat !
A un moment, François est loin derrière, il fait des photos. J’en suis tout éberlué. 3 minutes plus tard, il est déjà dans ma trace, même pas essoufflé… Trop fort
Il faut traverser le glacier, c’est interminable et voilà que ça monte sous le lever de soleil, magnifique, même les crevasses deviennent belles, avenantes, on s’y jetterai presque … Le Mönch brille de mille feu. Le vent est là, la luminosité superbe. Nous louvoyons entre les crevasses surveillant au loin quelques skieurs en provenance du Jungfraujoch.
Nous laissons les skis sur le sac pour chausser les crampons dans la raide pente sous le point 3506 m. Chacun à notre tour nous faisons la trace.
On se cale dans la file
Less zones de conversion sont étroites mais solides. Les groupes se mélangent, et voilà la rimaye nous laissons les skis pour l’aborder et rejoindre le col : le Rottalsattel. On remonte alors l’arête pour passer une petite crevasse sans prétention (pour l’instant) puis voilà le passage en glace. Un guide suisse passe et nous laisse deux broches pour nous assurer (il les laisse avant tout pour ne pas avoir à les reposer à la descente). Je ne m’en plains pas et les utilise. Encore un effort et nous voilà au sommet.
Nous entamons la doucement descente, le guide du sommet me lance : « Et vous laissez les vis à glace ! », me suspecterait il de vouloir lui voler ses broches ?
La descente s’opère plutôt calmement
et nous profitons bien des broches, sans les gauler, on sait se tenir…
La petite crevasse de la montée s’est bien ouverte, elle nécessite déjà un bon petit saut pieds joints … la rimaye s’est également ouverte et nécessite également un petit saut.
Nous voilà sur les skis, la neige est bonne, pas parfaite, mais bonne, le paysage de rêve. La pente raide est avalée à ski. Au pied, c’est pique nique, avec le groupe du guide Suisse à proximité.
La descente se poursuit, les Suisses devant, les Français derrière. Le plat du Jungfraufirn nécessite de pousser quelque peu sur les bras. Je remets les peaux aux pieds de la Konkordiaplatz.
Dépose des skis au pied des échelles. Et c’est reparti pour 120 m de montée. Un petit quart d’heure plus tard, voilà le refuge, le soleil et la fonte d’eau pour nous réhydrater.
Plus qu’à retraverser la Lötschenlücke en passant par l’Abeni Flue pour arriver à l’Oberland grâce à nos ski de randonnée… Mais ça, c’est le programme de demain !
4 journée du raid à Ski de randonnée en Oberland :Abeni flue
Dernier jour du raid, et dernier jour de cette semaine à 4000 après la Nordend, la pointe Dufour, le Gross Grünhorn , et la Jungfrau, le programme a été bien rempli.
Dernier réveil de type Orangina par François, je me retrouve dans la salle à manger à mâchonner mes tartines de beurre qui ce matin ont du mal à passer.
Décollage, et dernière descente pour rejoindre la Konkordiaplatz.
Balais des frontales, je tente quelques photos, et certaines sont assez réussies.
C’est parti pour 6 ou 7 km de plat, presque comme chaque jour. Nous rattrapons un groupe d’anciens, ils doivent être 7 ou 8. Sous l’Aletschhorn, c’est très beau. Comme d’hab, Yves et François prennent les devants, et je traine derrière. Je scrute ma montre, 2 heures qu’on a quitté le refuge et 65 m dénivelé positif… UN RECORD !
Yves et moi montons tranquillement tandis que François file comme le vent. Passage entre les crevasses, je me retrouve à nouveau seul derrière. On va bientôt rejoindre le monde en provenance d’Hollandiahütte.
Quelques crevasses plus tard, je propose à Yves et François de laisser les sacs pour les 300 derniers mètres, proposition qui rencontre l’approbation générale. Ca fait du bien, je commençais à montrer de gros signes de lassitude.
Quel plaisir de skier sans sac !
Sans sac la dernière pente est relativement vite absorbée, voilà le sommet, joli panorama sur les 4000 environnants.
Il est temps de descendre. C’est parti pour une jolie descente de ce sommet qui est … tout moche ! (ben oui c’est une dépose d’héliski, ça n’aide pas, pourtant on n’a pas trop été dérangé).
Puis c’est la descente, à fond, vers Blatten, tout se passe bien, nous descendons en rive droite alors que nous sommes montés en rive gauche. Nous amusant à la vue de nos traces, perdues dans le brouillard à la montée, on a presque tourné en rond… Quelques faux plats plus tard (ben oui, c’est ça l’Oberland), un peu de canard, des skis qui collent, nous arrivons à Fafleralp. Sous le soleil, les randonneurs arrivent nombreux. Et lambinent au soleil. La route est à présent complètement dégagée et une navette est mise en place. Nous la prendrons (10 CHF !) Ça économise 5 km de portage. Nous descendrons avec les musiques traditionnelles Suisse en fond sonore
4 belles journées de montagne, 3 sommets gravis (dont 2 4000 et 1 3900 m) 2 compagnons de cordée parfaits, des paysages somptueux ! Un régal
Conclusion sur mon raid à ski de randonnée en Oberland
Gravir les 4000 de l’Oberland sans utiliser de remontée mécaniques c’est tout à fait possible ! Il suffit juste de disposer d’une journée de plus pour accéder au refuge (possibilité de dormir à Hollandia hütte ce qui gagnerai 1 h ½ )
Après, les possibilités de raid sont sans fin, à 4000 m ou à moins !
La Konkordiahütte est un emplacement idéal pour randonner en étoile ! Attention, les distances sont importantes par rapport au reste du massif alpin !
Matériel utilisé durant mon raid à ski de randonnée en Oberland
Catégorie | Nom du modèle | Marque | Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle au départ | Est ce que ce choix a répondu à cette expérience raconté dans ce roadbook | Si c’était à refaire ? |
Ski de randonnée | Seven summit light | Dynafit | Légèreté | Ce ski est assez adapté à ma pratique, je ne suis pas un grand skieur et le ski n’est pas trop lourd.Son défaut : il vibre un peu à haute vitesse ! | Un ski un peu plus léger mais stable à haute vitesse (est ce possible ?) |
Peaux de phoque | GlideLite Mohair Mix Custom STS 125 mm | Black Diamond | Colle efficace | Pas de colle en rouleau pour les réencoller. Malheureusement)La colle est efficace. | Revenir au Coll Tex |
Pelle à neige | Economic | Ortovox | Prix et légèreté | Jamais utilisée (en avalanche) Pelle en plastique. Quelle efficacité pour pelleter des blocs de neige dure/glace ?Pour le reste, elle est impeccable : légère ! | Tester l’efficacité de la pelle dans un bas de coulée d’avalanche pour voir si ça n’est pas trop galère. |
Sonde à neige | 200 Economic probe | Ortovox | Légèreté – taille repliée | Rien à redire | Bon choix |
Fixation | TLT Vertical ST | Dynafit | légèreté | Légère, | Rien à redire |
Chaussures | ZZéro 4 U | Dynafit | Efficace en descente | Léger manque de débattementPoids : un peu trop lourdes | Prendre un modèle un peu plus léger en restant technique à la descente ! |
ARVA | S1 | Ortovox | Technicité, recherche rapide | ARVA 3 antennes, très efficace en recherche multivictimes | Bon choix |
Crampons | M10 | Petzl | Technique s et polyvalents. L’objectif était de pouvoir utiliser sur des courses bien différentes : depuis le F (Facile ) au D (Difficile) cotation alpinisme | Trop technique pour ces courses Antibottes pas top (les éléments métalliques ont tendance à partir dans le mixte)Et trop lourd ! | Un crampon un peu plus light avec un bon antibotte voilà le bon compromis Pour remplace je prendrais des sarken de petzl plus léger et antibotte dur ! |
Piolet | Fox carving Simond | Simond | Légèreté | J’ai pris le plus petit modèle, un peu court à mon goût pour être à l’aise | Peut être un corsa nanotech 70 cm |
Casque | Elios | Petzl | Poids | Ce modèle me satisfait ! | Voir dans les nouveaux modèles « hyperlight » si il n’y a pas plus adapté (Petzl Sirocco) |
Corde | Rando 8mm | Beal | Poids | Théoriquement pas adaptée à l’alpinisme, on l’a utilisée en 25 m | Prendre une corde avec certificat de conformité alpinisme |
Baudrier | Air | Camp | Poids | Les lanières qui rejoignent le baudrier au tour de cuisse on tendance à lâcher | Je prendrais un baudrier plus solide. |
Sac à dos | Prolight 35 | Millet | Le poids porte matériel à la ceinture | Oui Le rabat trop rempli est parfois difficile à placerUne seule sangle de compression, c’est un peu juste |
Sac correct. Sa légèreté est adaptée.A remplacer par un Deuter guide 35 light |
Guêtres | Alpine gaiters Dryedge | Millet | Etanchéité | RAS elles ont bien protégé de la neige e du froid ! | Rien à redire : pas de neige dans les chaussures, c’es ce qu’on leur demandait ! |
Frontale | Myo XP | Petzl | Puissance | Rien à redire pour la puissance, par contre les boutons sont un peu petits et parfois difficiles d’accès | Je prendrais la même |
Lunettes | Bivouac J383 Spectron 4 | Julbo | Qualité des verres | Pas de problème pour les yeux, mais je les trouve un peu inconfortable ( pas assez derrière l’oreille) | Choix d’un autre modèle avec la même qualité de verre ! |
Bâtons | Diamond trail trekking pole | Black Diamond | Fiabilité | Rien à redire, ils n’ont pas bougé | Je reprendrais les mêmes |
Polaire | Aconcagua jkt | Mammut | Chaleur Poche |
Impeccable pas eu froid au piton des Neige Poche tip top pour appareil photo ou GPS |
Je reprendrais les mêmes ! |
Duvet | Down fil powder | Mammut | Chaleur Légèreté Compact |
Utilisé entre 3800 et 4800 m , pas eu froid Il a par contre perdu quelques plumes |
Adapté à ce type de courseje le reprendrais |
Veste | K jkt | Millet | Pour être à l’abri des éléments (vent neige pluie) | J’adore cette veste | Déjà partagé de nombreux sommets de plus de 4000 m avec elle : bon choix |
Gants | Punischer | Black Diamond | Thermicité Technicité |
Les coutures commencent à la cher au bout de 2 ans 1/2 | Pas eu froid aux mains et c’est là le principal ! |
Moufles | Bionnassay | Décathlon | Chaleur | Utilisées comme moufles de rechange, en fond de sac, bon rapport qualité prix | Avec un budget un peu plus élevé, des moufles plus techniques type BD |
Pantalon | Svalbard | Norona | Technicité Chaleur |
Beaucoup de poches utilies pour y ranger carte, GPS …) Le pantalon est un chouilla lourd Les ceintures scratchs ne sont pas efficace |
Je le trouve assez confortable, je lui ai ajouté des bretelles |
Appareil photo | Cybershot DSC HX50 | Sony | Compact | Un peu trop lourd Grain sur les photos Vidéo au top |
Peut être revenir chez Panasonic (TZ 40 par exemple) |
Montre | Suunto Ambit 2 | Suunto | technicité | La montre parfaite (ou presque) GPS hyper précisJe regrette : le site movescount pas très convivialLa perte des données d’altitude précise quand on est sur movescount (pas de problème sur la montre, l’altimètre barométrique est très précis)Autonomie un peu juste, je me suis créé un mode « ski de rando éco » pour tenir une semaine (mode moins gourmant en énergie) | Une des meilleurs montre du marcher |
GPS | E Trek vista HCX | Garmin | GPS de rando | Avec le fond de carte et la préparation de la rando (téléchargement des fichiers GPS sur internet)Difficulté à lire l’écran avec un grand ensoleillement | Je suis assez satisfait du modèle |