Tracking sur les traces du Bardarbunga

par Expérience Outdoor

Kévin Alinat nous partage son expérience de 8 jours de tracking sur les traces du Bardarbunga en Islande

Informations pour préparer 8 jours de tracking vers le Bardarbunga en Islande

Date :

Du 10 et le 18 septembre 2014

Lieu:

Pendant ces 8 jours je me suis rendu en Islande, sur le massif du Vatnagokull (la plus grande calotte glacière du pays), Noðurland eystra, sur le chemin du Bardarbunga.

Comment se rendre en Islande

Etant héraultais, j’ai dû partir de Montpellier pour parcourir 2798km, d’abord en train jusqu’à Paris, puis en avion pour terminer le voyage. Cela m’a pris 7h de transport jusqu’à Reykjavik  et 3 jours de marche (+ auto-stop) jusqu’au Bardarbunga.

Budget pour 8 jours de tracking au Bardarbunga en Islande :

Ce tracking m’est revenu à environ 800 € tout compris.

Participant

Je m’appelle Kévin Alinat, passionné de sports extrêmes. Je pratique un grand nombre de sports parmi lesquels je citerai le wake board (3 ans de cours), le parachutisme (15 sauts),  le surf (8 ans), la plongée (depuis l’âge de 6 ans), la randonnée, le tracking et le ski freeride.
J’ai eu la chance de pouvoir visiter quelques pays : la République Dominicaine, l’Espagne, la France, la Suisse, la Corse, la Belgique, et bien sûr l’Islande.

Cascade de Seljalandsfoss, Roadbook bardarbunga

Cascade de Seljalandsfoss

Bibliographie

Vous trouverez de nombreuses informations sur l’Islande avec le guide de voyage Lonely Planet.
Séjour trekking en Islande Guide de voyage Lonely Planet Islande

Le Projet :

Je suis parti en Islande après avoir appris aux nouvelles télévisées que le volcan Bardarbunga était en éruption. Le but de mon voyage était de pouvoir m’approcher le plus près possible de la « bosse de Bárõur » (traduction française du nom Bardarbunga).
Je ne me suis donc pas éternisé dans les hôtels restaurants du pays. La ville la plus proche du désert qui entoure le volcan était à environ 150 km. Il existe cependant des refuges entre la ville et le Bardarbunga, mais il faut noter que ces refuges sont fermés en septembre.

Afin d’atteindre mon objectif, je me suis seulement procuré une carte papier du pays achetée à l’aéroport de Reykjavik (environ 15€) ainsi qu’un Gps.

Mon tracking s’est fait au milieu des montagnes faites de roches volcaniques et des glaciers, uniquement en hors-piste. L’altitude maximum était de 1500 m.

Bivouac en Islande autour du volcan bardarbunga

Bivouac en Islande autour du volcan bardarbunga

Sur les traces du volcan en éruption : Le Bardarbunga en Islande

L’aventure commence lorsque j’ai mis le pied sur le sol islandais. On était le 10 septembre 2014 aux alentours de 18h.
J’ai entamé mon périple à Reykjavik, que j’ai traversé de part en part pour me rendre sur le chemin du Bardarbunga. Il m’aura fallu quelques jours à pied et en auto-stop pour me rapprocher du désert.

La deuxième nuit de mon séjour, alors que je regardais une série sur la télévision de ma chambre d’hôtel, une lumière traversait les volets. En sortant, j’ai levé les yeux au ciel et là j’ai pu observer un spectacle magnifique : des aurores boréales. J’étais excité comme un enfant au matin de Noël en voyant ce phénomène si rare.

Aurore Boréale en Islande

Les Aurores Boréales d'Islande

Aurores boréales vues de l’hôtel Hrauneyjar

Aurores boréales vues de l’hôtel Hrauneyjar

Au début du troisième jour de mon voyage, une personne a accepté de me prendre en stop devant l’hôtel-restaurant Hrauneyjar. Il s’appelait Enok, islandais d’origine et passionné par le paysage de son pays. Par chance, Enok conduisait un Ford F350 remonté avec des roues énormes ce qui nous a permis de traverser une bonne partie du désert. Malgré que cet homme soit islandais, nous nous sommes arrêtés presque toutes les 30 minutes pour qu’il puisse prendre des clichés de ce vaste désert qui m’était encore inconnu

Enok et son Ford, Roadbook bardarbunga

Enok et son Ford sur les pistes Islandaise

Après quelques heures de route, à l’intersection qui me permettait d’arriver au volcan, un barrage avait été formé par la police locale à cause des risques d’explosion du cratère.
Enok m’a donc déposé sur la Sprengisandur Route au niveau de l’intersection de la vallée de Nýidalur, à 1 km du barrage policier pour que je puisse continuer à pied.

A pied vers le volcan de Bardarbunga

J’ai donc contourné le barrage et entamé la marche en direction de la faille en éruption qui se trouvait à environ 30 km du cratère du Bardarbunga.
Mon périple a commencé par la traversée de trois cours d’eau. Par chance, j’ai pu franchir ces rivières créées par la fonte des glaces en plaçant des rochers pour me frayer un chemin à travers l’eau.

La matinée était déjà bien avancée et c’est à ce moment-là, sur le plateau avant d’entamer l’ascension, que j’ai été survolé par les gardes côte islandais. J’ai pensé qu’une patrouille de police viendrait me chercher pour me ramener sur la route sachant que la zone où je me trouvais était fermée pour cause d’éruption.

Les gardes côte sont finalement partis et j’ai pu continuer ma route.
Il était environ 13 heures quand j’ai commencé l’ascension par une crête de cailloux étroite. J’ai dû mettre une heure  pour traverser la saillie afin de me rendre sur le plateau suivant.

Cette fois, le plateau était constitué de nombreuses failles  que j’ai dû traverser une par une. J’avais tout le matériel nécessaire (harnais, corde, etc.) mais ces failles n’étaient pas très larges, bien que pour certaines on n’en voyait pas le fond, j’ai donc pu les traverser en sautant.

Islande, Roadbook bardarbunga

Paysage avec quelques traces de neige sur les collines d’Islande

Photos du massif du Vatnagokull

Photos du massif du Vatnagokull,

Une fois ce plateau franchi

j’ai continué à monter jusqu’à arriver au pied de la glace que j’ai longé. Très rapidement, je me suis retrouvé pris dans des sables mouvants. Ils étaient formés par la fonte de la glace et du sable de roches volcaniques. Plus je bougeais et plus je m’enfonçais. J’ai réussi à garder mon calme malgré la situation et j’ai analysé les possibilités que j’avais pour me sortir de là. Par chance un rocher se trouvait à proximité. J’ai jeté mon sac hors des sables mouvants et je me suis agrippé au rocher pour m’en extirper.

Après ce contretemps, j’ai marché encore 3h.

Il devait être entre 18 et 19h quand le vent a commencé à souffler avec des rafales allant jusqu’à 150 km/h. J’ai donc pris la décision de chercher un endroit pour installer ma tente. Je me trouvais au bas d’un versant rempli de glace et de rochers, il fut difficile de trouver un endroit à l’abri du vent et du risque de chute de rochers ou de glace.
J’ai finalement installé mon campement derrière un immense rocher qui me protégeait des risques d’éboulement mais malheureusement, pas complètement du vent.

Comment bien préparer son voyage en Islande?

-20°C la nuit

A la tombée de la nuit, la température est très vite descendue, atteignant les -20°C.
Je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit car le vent transperçait la tente ce qui fait que j’ai eu beaucoup de mal à me réchauffer. Je pouvais entendre les rochers tomber du haut de la montagne.
Dans ce genre de conditions, il faut l’admettre, on se sent mal. Je me suis rendu compte que j’étais seul au milieu de nulle part et même si cette idée peut être très attrayante par moment, je dois avouer que mon moral en a pris un coup.
La nuit fût longue et même si le soleil se levait très tôt le lendemain, il n’y avait aucun signe d’amélioration des conditions météorologiques.

J’ai tout de même put monter en haut de la montagne pour avoir une vue dégagée sur la suite de ma route. J’ai jugé le chemin trop dangereux pour continuer sur cette voie. Il aurait fallu que je descende des falaises en rappel et dans ces conditions, les risques de me blesser étaient trop élevés.

J’ai donc attendu toute la journée que la tempête se calme pour envisager de continuer le lendemain. Bien que la nuit suivante ait été encore froide et mouvementée, je pouvais voir la lave du volcan se refléter dans le ciel, formant des traînées rouges. C’était un paysage émouvant bien que quelque peu frustrant car je me disais que finalement, mon but n’était pas loin.

Froid, vent et pluie

Le surlendemain, le climat n’avait pas toujours évolué. Au vent et au froid s’est ajoutée la pluie, ce qui m’a forcé à faire demi-tour.
J’ai repris le même chemin, en évitant les pièges cette fois, jusqu’à arriver à l’intersection où Enok m’avait déposé quelques jours plus tôt.

J’ai marché en direction du barrage de police. Les policiers m’ont demandé d’où je venais. Contraint de mentir, je leur ai dit que je venais de la Sprengisandur Route, j’ai ajouté que je voulais me rendre au refuge qui se trouvait à 10 km de là.

Police locale qui m’a aidé à traverser la rivière (en arrière plan)

Police locale qui m’a aidé à traverser la rivière (en arrière plan),

Ils m’ont gentiment proposé de me faire traverser la rivière en voiture car à pied cela aurait été impossible.
Après que les policiers m’aient déposé, j’ai marché les 10 km qui me séparaient du refuge pour finalement me retrouver face à une autre rivière juste devant le refuge.

Puisque je pouvais me réchauffer au refuge, j’ai décidé de traverser la rivière. J’étais mouillé jusqu’à mi-cuisses sans compter qu’il pleuvait toujours et que la température avoisinait les 3°C.
Arrivé au refuge, j’ai eu la désagréable surprise de voir que 2 bâtiments sur 3 étaient fermés.

Refuge de Nýidalur

Refuge de Nýidalur

A la recherche du confort Islandais

Je me suis donc réfugié dans le troisième bâtiment dans l’espoir d’y trouvait un chauffage pour me sécher et me faire à manger. Dans mon malheur, j’ai tout de même eu de la chance, il y avait plusieurs chauffages à gaz et du gaz ! J’ai pu en allumer trois : un au pied du lit, un sur le côté et le troisième pour sécher les vêtements.

J’ai ainsi pu me faire à manger. Il restait un fond de spaghetti que j’ai mélangé avec du paprika, sans beurre et sans huile. Il n’y avait pas l’eau courante, je suis donc allé remplir la casserole à la rivière. Pas fameux comme premier repas après 3 jours de tempête, mais au moins j’ai pu manger chaud.

Le festin après une grosse journée de marche en Islande

Le festin

Après ce festin de roi, je suis allé me coucher, éreinté par toutes ces péripéties.
Je ne dormais que d’un œil, quand, sur les coups de 23h, la porte du refuge s’est ouverte en grand. Imaginez-vous, au milieu de nulle part, dormant dans un dortoir, essayant de trouver le sommeil alors que le vent faisait grincer le bois de la bâtisse … Finalement, ce n’était qu’un couple Suisse qui avait dû faire demi-tour à cause de la rivière. Après avoir discuté avec eux, j’ai pu terminer ma nuit. Ils ont gentiment accepté de me faire profiter du trajet le lendemain et j’ai ainsi put retourner à la civilisation que je voulais fuir au départ mais que j’étais heureux de retrouver.

Cascade de Gullfoss en Islande

Cascade de Gullfo

Matériel utilisé pour ce tracking sur le bardarbunga en Islande

Catégorie Nom du modèle Marque Pourquoi avoir fait le choix de ce modèle au départ ? Est- ce que ce choix a répondu à mon expérience ? Si c’était à refaire …
Tente Shelter 2 tente JAMET Son poids et sa forme Légère En ce qui concerne le poids et la forme de la tente il n’y a rien à redire, par contre il manque une isolation thermique
Duvet Armée de terre Armée de terre Résiste à -11°C Non, pas assez chaud Je prendrais un modèle plus récent et plus résistant
Cordes / / Pas de critères particuliers Oui Rien à dire concernant la qualité de la corde, même si finalement je n’en ai pas eu l’utilité
Harnais Shadow harnais Beal On me l’a prêté Oui Rien à dire concernant la qualité, même si finalement je n’en ai pas eu l’utilité
GPS MAP 62 Garmin Compact, résiste aux intempéries, bonne appréciation public Oui, parfaitement Absolument rien à redire, il a parfaitement fonctionné même dans la tempête
Sac 65 L Opex Compact et confortable au dos Oui Sac parfait pour ce genre d’expédition
GoPro Hero3 silver Gopro Compact, très bonne qualité d’image Parfaitement Rien à redire

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