Nicolas HEBINGER nous partage son expérience de sa Traversée des alpes de Samoëns à Trieste
Informations pour préparer la Traversée des Alpes de Samoëns à Trieste
Date
4 juin au 13 Aout 2011
Participants à la Traversée des Alpes de Samoëns à Trieste
Nicolas et Rudy
Comment se nourrir sur la traversée des alpes de Samoëns à Trieste
Autres expériences de la Traversée des Alpes :
Bibliographie sur la Traversée des Alpes
De nombreux livres existent sur la Via Alpina. Voici une sélection de cette Traversée des Alpes:
- Via Alpina : La traversée des Alpes Suisse en 20 étapes
- Via Alpina : 2500 km d’une mer à l’autre
- La Grande Traversée des Alpes
70 jours pour la Traversée des Alpes de Samoëns à Trieste
Depuis quelques mois l’envie de reprendre la route a progressivement fait son chemin dans nos têtes, 1 an en Italie pour Rudi et une traversée de l’Islande à vélo pour moi ont suffi à raviver notre envie de voyager au rythme de nos pas.
De 2008 nous avons gardé un souvenir extraordinaire des Alpes, lors de notre traversée de la France par le GR5 (Nice – Wissembourg). Nous repartons donc dans cette direction. Très rapidement l’itinéraire Rouge de la Via Alpina devient le fil rouge de notre aventure. On décide cependant de conserver une certaine indépendance par rapport au tracé proposé.
La Via Alpina a « une logique Refuge » : parfois l’itinéraire « dévie quelque peu » pour atteindre un refuge ou pour pouvoir justifier les 2500 km du parcours proposé… Nous sommes d’accord pour traverser les Alpes d’accord mais faire des détours pour incrémenter le compteur ne fait pas parti de notre philosophie.
Comme en 2008, nous partons en autonomie complète, ce qui bien évidemment offre une souplesse indéniable sur l’organisation des étapes mais c’est aussi un atout économique incontestable.
Le jour du GRAND départ de la randonnée de la traversée des alpes de Samoëns à Trieste est fixé au 4 Juin 2011 !
Durant la première semaine notre corps reprend difficilement du service. Quelques crampes, les jambes qui tremblent en se couchant, le souffle court, tous les signes d’une vie « confortable » où l’effort physique est secondaire.
Mais au fil des sentiers les journées de marche s’allongent malgré un temps capricieux. On se rassure en se disant qu’on est qu’au mois de juin et qu’après ça ira mieux… Les premiers gros cols arrivent (col de Susanfe, col du Domecre…) que l’on franchi en compagnie de la neige, non sans quelques frayeurs… Pourtant les paysages dépassent de loin nos attentes, les quelques éclaircies qui nous sont offertes sont d’intenses moments de bonheur. La neige sublime les sommets, on se nourrit comme des ogres de tant de splendeur.
Repos contraint
Malgré cet engouement nous sommes partis trop vite. Rudi à des problèmes au niveau de la malléole droite et j’ai une tendinite aiguë au tendon d’Achille gauche. Même si cette fois ci j’avais pris le temps de « faire » les chaussures. Impossible de mettre le pied dans la chaussure sans que ça me fasse mal. Nous passons donc 2 jours au camping de Lenk, à tutoyer l’ennui, à me masser le pied et à ne pas bouger. Le troisième jour on décide de racheter chacun une paire de chaussures de trail en croisant les doigts pour que ça nous permette de continuer.
Re-départ
On redémarre timidement mais on avance quand même. On a même un compagnon de luxe qui se joint à nous : le soleil !
Auquel viennent s’ajouter la vue du Jungfrau (4158 m) et du Finsteraarhorn (4274 m) qui font office d’anti douleurs exceptionnels.
On passera ensuite par 3 journées plates dans le Valais bien utiles à ma guérison. En rejoignant les Alpes suisses italiennes et l’Italie où nous tombons sous le charme des torrents sauvages comme dans la « Valle di Peccia » où la truite règne encore en maître des lieux.
Enfin nous rentrons vraiment entrer dans la peau du marcheur. Notre corps s’habitue bien au traitement qu’on lui inflige, efforts physiques et rationnements. Les kilos superflus disparaissent à vue d’œil.
En juin la saison estival n’est qu’à ses balbutiements, nous ne croisons encore personne sur les sentiers. La plupart des refuges ouvrent tout juste leurs portes. Pourtant les hameaux grouillent d’activités ! Tous les habitants s’affairent à préparer l’été et nous sommes impressionnés par le soin qu’ils apportent à leurs chalets et aux jardins attenants. On idéalise presque la sédentarité en les voyant…
Pause dans pendant la traversée des alpes de Samoëns à Trieste
On prend une pause bien mérité, du côté de Biasca (Suisse Italienne) où notre premier restaurant depuis le départ nous rappelle que nous n’avons plus l’habitude de manger en quantité et en « qualité », il faut dire que la pizza était gargantuesque !
Les ascensions sont longues dans cette partie des Alpes mais à chaque fois la récompense au sommet est au rendez vous. (Quand il ne pleut pas…)
On se nourrit de la vue, de l’air pur et du silence reposant que nous offre la solitude des montagnes. La beauté des paysages et l’effort sont les meilleurs assaisonnements que nous connaissons. On ne le répétera jamais assez mais dans ces moments là, un morceau de pain rassit et un vieux bout de saucisson valent tous les grands restaurants !
Toujours plus loin dans les Alpes nous découvrons de merveilleuses vallées encore préservées de l’industrie du ski. La vallée splendide vallée de Juf est un parfait exemple : située à une moyenne de 2000 m d’altitude elle est bordée de part et d’autre de pentes plus ou moins douces et se termine en « cul de sac » par le Pix Turba (3018 m) une vraie carte postale. Nous prenons plusieurs clichés pour conserver l’image de cette zone encore sauvage, mais pour combien de temps…
Entre 2 vallées
Juste derrière nous faisons connaissance avec la vallée de Saint Moritz. C’est le Chamonix Suisse avec son côté clinquant et ses sommets renommés tel que le P. BERNINA ( 4019 m) et le PIZ ROSEG (3937 m). Cette vallée n’est rien sans les 3 lacs :
- Lej da Segl
- Lej da Silvaplauna
- St Moritzersee
Où la truite se pêche de la manière la plus noble qu’il soit : à la mouche.
Nous longeons ces lacs dans une ambiance féerique. De cette matinée nous tirerons quelques uns de nos plus beaux clichés.
Changement de décor au cours de notre traversée
Bien qu’ayant reçu un accueil exceptionnel de la part des suisses nous aspirons à changer d’air. Nous arrivons en Autriche par le Schlappinner Joch (2202 m) ce changement de pays nous donne une bouffée d’oxygène exceptionnelle malgré le mauvais temps qui s’est réinstallé. Notre compte en banque n’est pas mécontent non plus car lors de notre passage en Suisse 1 euro équivalait à 1,15 Francs Suisse, d’où le coût exorbitant de la nourriture qui a durement tailladé notre budget.
Nous sommes à cheval sur la frontière Suisso Autrichienne durant 3 jours le long d’un sensationnel sentier en balcons jusqu’au Lichtenstein où nous rencontrons nos premiers Via Alpiniste. C’est un couple d’américain d’environ 50 ans, qui parcourt l’itinéraire rouge de la Via Alpina 6 semaines par an.
Avant d’entrer au cœur de l’Autriche nous prenons une journée et demie de repos bien méritée à Feldkirch où la piscine du camping répare nos corps fatigués mais heureux de vivre cette aventure.
Après les paysages somptueux de la Suisse le démarrage en Autriche nous paraît, au premier abord, un peu ennuyeux. L’altitude est moins élevée et les deux jours en fond de vallée pour quitter Feldkirch sont un peu longs. Mais comme toujours les sentiers réservent des surprises. En passant dans un village on se fait gentiment inviter par une institutrice à prendre le café…
On reprend un peu de hauteur en passant le village de Schröken et le col de Hochtannbergpass qui nous offre une nuit agitée sous le signe des orages et de la danse démoniaque de nos toiles de tente. On commence à aimer ces paysages moins « grands » mais dont le charme est avéré. Nous avons l’illusion d’être dans un immense terrain de jeu ou chaque chemin, chaque sentier est une histoire à vivre.
La rivière Lech dernière rivière sauvage d’Europe
Depuis plusieurs jours nous rêvons de la rivière Lech, la dernière rivière sauvage d’Europe. Nous imaginons ces eaux cristallines grouillant de truites et son lit tumultueux. Ce jour arrive le 10 juillet, mais avant, une fois encore l’aventure nous surprend au détour d’un sentier. Ce sont des bergers autrichiens qui nous ouvrent les portes de leur bergerie pour une bière King Size à 9h du matin… On se fait chambrer un peu quand je leur parle des ours et de la Slovénie. Ils nous rétorquent qu’on n’a rien à craindre, on sera trop maigre en arrivant là bas…
La rivière Lech dépasse grandement nos espérances. Elle est large, sinueuse au possible et l’eau d’un bleu à concurrencer le ciel. Les truites sont aussi là dans les petits ruisseaux qui la bordent. On se pose plusieurs minutes sans rien dire juste pour contempler et apprécier le moment présent.
Symboliquement on boit chacun une gorgée en pensant à toutes ces rivières en Europe dont la seule survivante est devant nous.
Nous continuons notre découverte de l’Autriche entre montagnes, fonds de vallées et jolis petits villages. C’est aussi le temps des orages qui s’occupent de réduire à néant tous nos efforts pour sécher notre équipement. Juste après Lermoos nous découvrons avec plaisir la vallée du Galstal où sans efforts nous cheminons dans un paysage grandiose.
1 mois et demi de marche pour arriver à Innsbrück
Cela fait déjà un mois et demi que nous marchons quand nous arrivons à Innsbrück. Au programme visite de la vieille ville et une journée et demie de repos. Nous avons pris la décision de nous arrêter le moins longtemps possible, par expérience nous nous sommes rendu compte qu’il était de plus en plus difficile de repartir quand nous cassions le rythme.
Bien que la pluie accompagne notre arrivée en ville nous passons un bon moment en visitant la vieille ville, le château impérial et en nous offrant un suculant chocolat viennois « with cream » dans l’illustre hôtel de l’Aigle d’Or.
C’est également l’occasion de réparer un peu le matériel. La tente Vaude de Rudi souffre de gros défauts de conception et ses arceaux sont cassés. Nous partons donc à la recherche de scotch blindé au cas où… Les pointes des bâtons sont également très fatiguées, Rudi qui a déjà attaqué le carbone de ses bâtons opte pour un simple bâton de ski, à la station d’Hintertux quelques jours après notre départ d’Innsbruck.
Cette petite pause citadine nous a fait du bien et c’est ragaillardi que nous repartons tutoyer les « hauts » sommets.
Retour en montagne sous la neige
Après une journée sans saveur pour nous éloigner d’Innsbruck nous prenons la direction de notre plus haut col : Friesenbergcharte 2912 m.
Ce sera notre porte d’entrée vers 5 jours de temps abominable où la neige sera notre plus fidèle amie. Un réveil glacial au bord du lac Schlegelsspelcher et une crête avortée avant notre arrivée sur Campo Tures entravent profondément notre moral. Mais nous avons notre kit de survie : le chocolat !!
Un après midi « tranquille » en ville et quelques pâtisseries locales nous font oublier les désagréments des précédents jours.
Pour la deuxième fois, depuis le départ, c’est avec des chaussures neuves que nous attaquons notre plus grosse étape : plus de 2000 m de dénivelé positif pour atteindre Gemsbichljoch à 2800 m. On se lève vers 5h. Après deux heures le long de la route on arrive au départ du sentier. A Innere Gelttalam on a le souffle coupé tant le paysage qui s’offre à nous est majestueux.
Hier nous maudissions la neige aujourd’hui on la remercie de sublimer ainsi les sommets. Cette ascension reste encore aujourd’hui graver dans notre mémoire comme celle nous ayant offert un des plus beau panorama.
Nous prenons calmement la direction des Dolomites
Le temps se détériore à nouveau et c’est le début de deux jours de galère à s’égarer, à descendre du mauvais côté du col, à remonter sur un autre inutilement et à dormir sous la neige. On arrive tant bien que mal au Tre Cime où l’on refait à nouveau connaissance avec le tourisme de masse. Une véritable « Autoroute » pour accéder au refuge qui est sale et bondée. C’est la contrepartie de ce site exceptionnel facilement accessible.
Au départ Karnisher Hohenweg
On s’extirpe comme on peu des Dolomites pour arriver à Sesto, point de départ du Karnisher Hohenweg, un trek de 10 jours où 95% du parcours se fait sur la crête. Un moment unique en perspective.
On ravitaille pour sept jours, il va falloir tenir la cadence car il n’y a aucun moyen de ravitailler sauf en redescendant dans la vallée. Le soleil nous accompagne par intermittence mais c’est suffisant pour rendre cette partie du voyage extraordinaire. C’est grisant d’évoluer sur un sentier avec une vue à 360°. On se régale de magnifiques paysages et aussi d’Apfelstrudel… (spécialité autrichienne à la pomme servie dans les refuges).
Un soir après avoir bu un bon chocolat chaud et mangé une part d’Apfelstrudel accompagnée de crème chantilly (…) nous partons installer notre bivouac au dessus du refuge Hochweisstein. Les vaches sont loin donc pas d’inquiétudes (…)
Rapidement, on ne sait pas par quel miracle, elles s’approchent et viennent se poser près de nos tentes. Le bruit du ruminement de ces machines à herbes est insupportable, elles n’arrêtent pas, on croyait que la nuit allait les calmer ! Mais non, elles ruminent couchées, assises, en dormant !
Ne trouvant pas le sommeil, de rage on sort à 1h du matin pour les faire fuir une n-ième fois. Là c’est le choc… Le ciel est éblouissant, aucune pollution lumineuse n’est là pour nous empêcher de voir les millions d’étoiles qui tapissent le ciel. Le voilà notre hôtel avec des milliards d’étoiles dont parlent Poussin et Tesson. On s’excuse finalement auprès des vaches pour ce moment unique.
Traversée des Alpes Carniques
La traversée des Alpes Carniques est fréquentée sur les portions les plus intéressantes mais avec les altitudes qui diminuent et des paysages moins imposants, les randonneurs se font plus rares. Notre moral est un peu en berne. Depuis le début le temps n’est pas vraiment avec nous et les montagnes qui rapetissent nous alertent qu’on approche doucement mais surement de la fin de notre aventure.
Comme nous l’avions prévu nous arrivons au bout de la crête à Thörl-Maglern au bout des 7 jours. Bien que la fin soit peu intéressante cette partie de notre traversée des Alpes restera comme la partie la plus aboutie d’un point de vue randonnée. Effectivement nous laissons derrière nous 7 jours de sentier pur sans équivalent depuis notre départ.
Notre arrivée en Slovénie est un véritable moment d’émotion et un bon coup de pouce au moral. En quelque sorte la Slovenie est le pays « exotique » de l’aventure et une frontière à laquelle nous avons rêvé sans penser l’atteindre un jour.
Au Dreiländereck (point de rencontre des 3 frontières : Italienne, Autrichienne et Slovène) nous prenons notre temps pour entrer en Slovénie.
Le parc national du Triglav lors de la traversée des alpes de Samoëns à Trieste
Très vite nous atteignons notre premier village Slovène Ratece . Le temps de chercher les différences et similitudes avec nos villages, nous abordons le parc national du Triglav. On fait connaissance avec un groupe de randonneur Autrichien parti la veille pour effectuer la traversée de la Slovénie. Nous discutons brièvement de nos expériences respectives et ils nous mettent en garde contre les Rangers. On passe plusieurs minutes avec eux en attendant que « leur messager » revienne avec des informations sur les chemins. Nous venons de découvrir que les cartes slovène sont approximatives, ce qui nous vaudra quelques petits détours par la suite…
Nous sommes légèrement déçu, nous avions rêvé la Slovénie comme un endroit sauvage, vierge et préservé et c’est ici même au cœur du massif du Triglav que nous rencontrons le plus de monde. Malheureusement aussi, le plus de papiers le long des chemins… La Slovénie est elle victime de sa beauté ?
Après un après midi de repos au petit camping de Trenta, nous nous reveillons à 5h le 05/08/2011 direction le sommet de la Slovénie : Le Triglav. La journée va être très longue, Trenta est à 600 m d’altitude et le Triglav à 2864 m soit quasiment 2300 m de dénivelé d’un seul tenant.
Ascension du Triglav 2864 m
La première partie est « normale » jusqu’au col de Luknja (1758 m), c’est un sentier sinueux très bien entretenu. Nous avons pris la décision de prendre le chemin le plus « court » (sur la carte…) et de passer par Plemenice.
En franchissant les derniers mètres qui nous séparent du col je commence à avoir des doutes. Le sentier est en pointillé sur notre carte et de chaque côté du col il n’y a que de la roche… Nous arrivons vers 8h15 au col de Luknja, et là nos doutes se transforment en certitude ! Il n’y a aucun chemin ! Nous levons un peu la tête et à notre grande stupeur on observe des gens évoluer sur la roche sur une espèce de Via Ferrata.
Faire des choix pendant une randonnée
On prend quelques minutes pour les observer et réfléchir. Nous avons deux solutions qui s’offrent à nous :
- on tente la Via Ferrata sans baudriers et avec des sacs de 20 kgs
- on fait demi-tour et on reprend le sentier « classique » 500 m plus bas.
Je déteste faire demi tour mais à ce moment précis on n’en mène pas large. Un petit groupe de 3 personnes se lancent dans l’ascension, ils n’ont pas l’air très physique et n’ont même pas d’équipements spéciaux. On se regarde et contre toute attente on décide d’y aller !
Les premières minutes sont légèrement stressantes d’autant que nos sacs ne sont pas du tout adaptés pour ce genre d’exercice. Mais rapidement on commence à aimer jouer avec les câbles et la roche. Au bout d’une demie heure le stress cède la place à l’euphorie. Nous n’avons aucune expérience d’alpinisme et jusqu’à maintenant on se demandait quel plaisir peut on avoir à tromper la mort en permanence. Sans parler d’alpinisme cette première nous a surement permis d’approcher un peu le sentiment de plénitude que doit apporter l’ivresse des cimes.
Au sommet du Triglav
12h00 nous arrivons au sommet ! Nous sommes éreintés mais au comble du bonheur. La vue est époustouflante et l’ascension fût magique. Cette première approche de la rando/escalade nous a transcendé. Nous pensons déjà aux prochains sommets que nous gravirons une fois rentré. Ce fût un véritable rêve éveillé, dans lequel nous avons pleinement vécu l’instant présent. Vivre le moment présent, une utopie dans la vie de tous les jours que l’appréhension et le stress de ascension nous ont offert…
Nous ne nous attardons pas au sommet, le temps commence à se gâter et c’est la cohue (il y a même un vendeur de canettes !).
Nous redescendons direction le refuge Triglavski Dom qui est le point de départ de la chaine humaine continue, qui se lance tout au long de la journée, à l’ascension du Triglav.
Pour les Slovènes le Triglav est un symbole, chaque Slovène doit l’avoir gravit au moins une fois dans sa vie. Il figure même sur le drapeau national ! Ce qui explique les cris de joie qu’on entendra en provenance du sommet jusque tard dans l’après midi.
Pour une fois nous avons eu de la chance, le soleil a été avec nous pour l’ascension, mais depuis il a disparu pour laisser place à la pluie et à un épais brouillard en altitude. Difficile de rebondir après cette intense journée du Triglav, notre moral comme le temps ne sont pas au beau fixe.
Les journées qui suivent sont plates
On sort paisiblement du parc national après être passé sur les rives du lac Bohinjsko Jezero. On avance pour avancer, pour finir. La fin de l’aventure est toute proche, notre esprit commence déjà à se projeter dans l’après Traversée des Alpes.
Pourtant on découvre une autre facette de la Slovénie. Le côté sauvage n’est pas là où on l’attendait. C’est finalement dans ces paysages de moyenne montagne, aux vallées profondes, que la Slovénie prend à nos yeux tout son sens. Nous passons Porezen à 1630 m sous un vent particulièrement violent mais qui accompagne notre descente sur une petite crête que l’on assimile sans mal au Ballon des Vosges. A perte de vue une montagne arrondie, vallonnée, « ballonnée » et tachetée d’une multitude de hameaux.
Nous continuons notre descente paisible vers la mer en passant par Sovodenj et Idrija non sans avoir fait quelques détours plus ou moins voulus et où nous retrouverons à nouveau notre groupe de randonneurs Autrichien descendant d’un bus…
Le passage dans les hameaux Slovène est toujours un grand moment gustatif, chaque maison possède un grand jardin et un verger dans lesquels nous soulageons les arbres de quelques prunes et pommes qui dépassent plus ou moins sur notre route…
On s’arrête à Postojna 2 jours pour visiter les grottes du même nom. Une visite hors norme et mémorable. Mais malheureusement trop rapide, à l’opposé du voyage tout comme la petite capitale, Ljubljana, qui ne nous laissera pas un souvenir intarissable.
Fin de notre traversée des alpes à la mer adriatique
La descente vers la Mer Adriatique s’amorce sérieusement après ces 2 jours de visites. L’esprit n’est plus à l’aventure il veut en finir. Le corps a bien récupéré depuis plusieurs jours, les efforts sont beaucoup moins importants depuis que nous avons quitté le Triglav.
Samedi 13 aout 2011 nous arrivons dans la matinée à Trieste en Italie sur les bords de la mer adriatique, 71 jours tout juste après notre départ de Samoëns dans les Alpes. Nous ne réalisons pas encore tout le chemin parcouru, même en étant très bien préparés, depuis quelques temps quelques images commencent à revenir. On s’arrête au port de Trieste, on ne peut plus aller plus loin. C’est fini, nous y sommes arrivés, traverser les Alpes à pied en autonomie totale. Le voyage n’est pas totalement terminé, le retour en fait aussi parti mais pour l’instant nous prenons un bon repas sur le port en guise d’adieux (momentanés…) à la montagne…
Matériel utilisé sur la traversée des alpes de Samoëns à Trieste
Matériel utilisé sur la traversée des Alpes par NICOLAS :
Matériel | Quantité | Remarques du matériel utilisé pendant la traversée des alpes de Samoëns à Trieste |
Vêtements | ||
Chaussures Rando (Salomon au départ…) | 1 | J’en rachèterais 2 paires au cours du voyage… |
Sandales (Colombia) | 1 | Ca a surement sauvé le voyage… |
Chaussettes | 3 | 1 fine, 2 randos. Au final je n’ai utilisé que la fine les « spéciales » randos ne me conviennent pas du tout. |
Pantalon rando/short (Quechua) | 2 | Pantalons avec jambes détachables (1 « propre » pour le soir) |
Caleçon | 2 | |
Tshirt manche courte merino (1 Smartwool, 1 Icebreaker) | 2 | Celui que j’ai utilisé tous les jours est mort… Dans l’ensemble ils sont assez fragiles. Ils sont utiles uniquement sur des parcours longs; à la journée préférer le synthétique. |
Tshirt Manche Longue (Smartwool) | 1 | Idem |
Bonnet | 1 | Le soir ça tient chaud ! |
Sur pantalon étanche (Quechua) | 1 | Indispensable ! |
Veste Gore Tex (Millet) | 1 | Indispensable ! |
Polaire (Quechua) | 1 | Pour le soir et comme oreillé |
Gants Wind stopper (Mammut) | 1 | Hors d’usage à la fin |
Chaussettes étanches | Je regrette de les avoir oubliées !!!! | |
Campement | ||
Sac de couchage (Valandré Swing 700) | 1 | En duvet naturel, super chaud, super compressible par contre il prend facilement l’humidité |
Tente (Vaude Taurus Ultralight) | 1 | Très rapide à monter, bien tendue même sur terrains « spéciaux » elle a résisté à des orages de fous !! Seul un arceau a commencé à fissurer. |
Matelas (Thermarest Néo Air) | 1 | Il coute un bras mais j’ai jamais rien eu d’aussi confortable et de si peu encombrant. Aucune crevaison à déplorer. |
Serviette micro fibre (MSR) | 1 | Utile pour sécher la tente … (les nombreux soirs ou la douche n’est pas envisageable) |
Sac à dos (Gregory Baltoro 65) | 1 | Ce sac est une turie !!! Avant de partir j’appréhendais j’avais des problèmes de dos et franchement rien avec plus de 20 kg parfois !!! |
Popote | ||
Gamelle (Quechua) | 1 | |
Verre | 1 | gobelet en plastique |
Cuillère | 1 | En plastique et raccourci à la disqueuse… |
Réchaud gaz multi cartouche | 1 | Bien utile car passez la suisse les petites cartouches bleues sont très rares… |
Morceau d’éponge | 1 | Pour la vaisselle sans savon… |
Leatherman | 1 | Pour tout faire, construire un radeau ou attaquer un ours… |
Divers | ||
Cartes | 1 paquet | J’ai photocopié l’ensemble des cartes ainsi j’ai pu revendre mes cartes et limiter le poids. Dans un premier temps j’envisageais de les bruler au fur à mesure mais je les ai garder pour la suite… |
APN (Panasonic FT1 chargeur) | 1 | Appareil 4*4 très utile pour les intempéries… |
Frontale (Petzl) | 1 | |
Boussole | 1 | |
Scotch | 1 | Pour tout et n’importe quoi |
Fil + aiguille | 1 | On ne sait jamais |
Rivesant | 10 | Pour attacher tout et n’importe quoi |
Couverture de survie | 1 | On ne sait jamais |
1 bouquin | 1 | Pour lire (ouais c’est déjà pas mal…) Fini lors de mes 2 jours d’attente à Lenk… |
Porte feuille en Zip Lock | 1 | Le plus léger de tout les portefeuilles |
Argent liquide + carte bancaire | 1 | |
Papiers d’identités | 1 | Passeport, le reste sauvegardé sur ma boite mail |
Trousse à pharmacie | 1 | Compeed, Carbolevure…, et surtout des Advil pour tout et n’importe quoi… |
Savon de Marseille | 1 | Je ne l’ai pas trop abimé… |
Poche Camel Back 2 L (Platypus) | 1 | L’embout n’est pas du tout pratique si il se pince quelque part l’eau se vide très rapidement (sur la veste ou dans la tente…) |
Gourdes | 1 | Bouteille plastique de 1L rien de plus léger et quasi indestructible |
Lunette de soleil (Oakley) | 1 | Toujours avec moi depuis que je les ai trouvé dans un train. |
Cordon lunette de soleil | 1 | ça évite de les perdre… |
Brosse à dent | 1 | pour se brosser les dents |
Camescope + pied (chargeur) | 1 | Sony CDX 116 E |
Bâtons de marche (Black Diamond Carbon) | 2 | Les pointes ont cassé au bout d’un mois, on a du adapté une autre marque car BD n’est pas très présent. Sinon tenue exceptionnelle. |
Carte mémoire supplémentaire | 2 | Une pour l’APN et l’autre pour la caméra |
Zip lock de rechange | 4 | Au cas où certains rendent l’âme. |
Bouillons de cubes | – | Pour agrémenter un peu les nouilles… |
Papier journal | – | Pour sécher les chaussures pour d’éventuels jour de pluie… |
Sac poubelles | 2 | Pour isoler la tente du reste du sac au matin d’une nuit bien arrosée (par la pluie…) et/ou pour mettre à l’abri les derniers habits secs. |
Matériel utilisé sur la traversée des Alpes par RUDI :
Matériel | Quantité | Remarques |
Vêtements | ||
Chaussures Rando (Meindl au départ…) | 1 | J’en rachèterais 2 paires au cours du voyage… |
Sandales (???) | 1 | |
Chaussettes | 3 | 1 fine, 2 randos. |
Pantalon rando/short (Quechua) | 2 | Pantalons avec jambes détachables (1 « propre » pour le soir ) dont 1 qui est passé à la poubelle |
Caleçon | 1 | |
Tshirt manche courte merino (Quechua) | 3 | Fumet spécial au bout d’une journée |
Tshirt Manche Longue (Icebreaker) | 1 | Quelques trous… |
Bonnet | 1 | Le soir ça tient chaud ! |
Sur pantalon étanche (Quechua) | 1 | Indispensable ! |
Veste Gore Tex (Quechua) | 1 | Indispensable ! |
Polaire (Quechua) | 1 | Pour le soir et comme oreiller |
Gants (Quechua) | 1 | |
Campement | ||
Sac de couchage (Valandré Swing 500) | 1 | En duvet naturel, super chaud, super compressible par contre il prend facilement l’humidité |
Tente (Vaude Hoogan Ultralight) | 1 | Bonne tente à première vue, tenue moins bonne sur terrains « spéciaux ». Matériaux scandaleux première casse des arceaux au bout de 3 semaines, une vrai ruine à la fin. Alu de mauvaise qualité !!! En attente du SAV Vaude ! |
Matelas (Thermarest Néo Air) | 1 | Il coûte un bras mais j’ai jamais rien eu d’aussi confortable et de si peu encombrant. Aucune crevaison à déplorer. |
Serviette micro fibre (MSR) | 1 | Utile pour sécher la tente… (les nombreux soirs où la douche n’est pas envisageable) |
Sac à dos (Osprey 70) | 1 | Beau volume et bien équipé mais manque une Rain cover, ceinture pectorale manquante sur mon sac… Osprey spécialiste des petites volumes doit ici passer son tour la ceinture abdominale est beaucoup trop light !!! |
Popote | ||
Assiette (Quechua) | 1 | |
Verre | 1 | gobelet en plastique |
Couteau Bivouac avec fourchette et cuillère | 1 | Pratique |
Divers | ||
Cartes | 2 paquets | Photocopie des cartes |
Kit de l’écrivain | 1 | 3 carnets pour relater chaque jour du voyage, 1 pour dessiné, gommes, crayons, stylos… |
Frontale (Petzl) | 1 | |
Scotch | 1 | Scotch blindé pour réparer ma tente… |
1 livre de poésie | 1 | Compagnon de ses journées de marche |
Porte feuille en Zip Lock | 1 | Le plus léger de tous les portefeuilles |
Argent liquide + carte bancaire | 1 | |
Papiers d’identités | 1 | Carte d’identité |
Trousse à pharmacie | 1 | Strap, sparadra, pastilles Micropure |
Savon de Marseille | 1 | Je ne l’ai pas trop abimé non plus… |
Dentifrice | 1 | Le petit plus propreté de chaque jour… |
Poche Camel Back 2 L (Platypus) | 1 | L’embout n’est pas du tout pratique si il se pince quelque part l’eau se vide très rapidement (sur la veste ou dans la tente…) |
Gourdes | 1 | Bouteille plastique de 1,5L rien de plus léger et quasi indestructible |
Lunette de soleil (???) | 1 | Pour la classe ! |
Cordon lunette de soleil | 1 | Ca évite de les perdre… |
Brosse à dent | 1 | Pour les chicos |
Bâtons de marche (Black Diamond Carbon) | 2 | 1 des bâtons dort paisiblement dans une poubelle autrichienne suite à la casse des pointes je l’ai remplacé par un bâton de ski. |
Zip lock de rechange | 4 | Au cas où certains rendent l’âme. |