Willy MINEC nous partage son expérience de sa traversée dans le désert d’Atacama au Chili
Informations pratiques sur cette traversée du désert d’Atacama au Chili
La Traversée dans le désert d’Atacama au Chili durant 40 jours en Aout 2003
-
Activités support
Le trekking
-
Préparation de la traversée du désert d’atacama au Chili
Beaucoup de travail m’a été nécessaire pour monter cette expédition dans le désert d’atacama au Chili. Le désert d’Atacama se trouve en zone frontalière avec la Bolivie. Une grande partie est minée. C’est pourquoi il est obligatoire d’obtenir un permis d’expédition (appelé permis DIFROL) auprès du consulat chilien. Une fois déposé il faut se rendre au ministère des armées à Santiago du Chili pour un entretien et une formation sur les mines anti-personnelles. Votre voyage peut alors commencer.
Le but était d’acheter 2 lamas sur place pour porter mon eau le long des 700 km de voyage prévu. Je me suis donc rendu préalablement dans un élevage de lamas près de Bédarieux. Le responsable m’a appris à les choisir, les diriger, les nourrir…
Je me suis aussi beaucoup documenté sur les caractéristiques de ce désert d’altitude où le taux d’humidité est de seulement 9 % !!! (le plus bas du globe)
– Bibliographie
Vous trouverez plein d’information sur le Chili avec le guide de voyage Lonely Planet.
Traversée du désert d’atacama au Chili
Comme le dit souvent Philippe JARDON (skieur-alpiniste) : « Une expédition c’est tout anticiper pour finalement improviser ». Je suis resté bloqué plusieurs jours au village de San Pedro de Atacama, mon point de départ. Il me fallait acheter ces 2 lamas. Ma première surprise a été de constater que les chiliens ont un train de vie supérieur à celui des péruviens et des boliviens.
Ils ne se servent donc plus des lamas comme animaux de bât mais seulement pour leur laine ou la viande. Ils sont donc laissés à l’état sauvage ou semi-sauvage au milieu de la pampa. Me voici donc avec 2 lamas non dressés dans les bras. Je perds 5 jours à dresser comme je peux le mâle dominant et son compère. Au matin du départ tant attendu, je me rends à l’enclos pour les charger et quelle stupeur de voir qu’ils se sont échappés pendant la nuit, cassant la clôture.
Me voici à revoir entièrement le parcours du désert d’atacama au Chili. Désormais c’est la course aux petits villages afin de réduire mes jours d’autonomie. Je me blinde d’eau et commence ma traversée du ésert d’atacama au Chili avec 45 kg sur le dos. J’ai envie de tuer ces lamas !!!
J’avais décidé de rajouter un challenge dans cette aventure de traverser le désert d’atacama au Chili. Je voulais effectuer la traversée du désert de sel de l’Atacama dans l’axe sud-nord (100 km), qui n’a rien à voir avec son cousin le salar bolivien d’Uyuni. Cela n’a jamais été fait, et pour cause la partie sud est inconnue, même des militaires. J’ai d’ailleurs rendez-vous avec eux pour planifier ce parcours. Ils sont intéressés par la configuration du terrain. Ils sortent les cartes d’état major. Je suis impressionné par la précision de ces cartes militaires que nous ne voyons jamais. On organise une équipe d’assistance avec quelques militaires et un guide argentin. Il est temps de s’y engager.
Je vais vite déchanter. Le sud de ce salar n’est finalement qu’un immense champ de vase de sel où l’on s’y enfonce jusqu’aux genoux. Curieux de trouver autant d’eau dans ce désert. Cette importante couche de sel agit comme un morceau de sucre qui ferait remonter à la surface l’eau souterraine de ruissellement provenant de la fonte des neiges de la Cordillère des Andes, toute proche. Et le peu de zones asséchées ne sont que des arêtes de sel coupantes comme des rasoirs. Je me bats dans cet enfer blanc et consomme mes dernières calories. Mon rationnement précédant en nourriture destiné à privilégier le portage de l’eau me coûte cher. Je fais un malaise au beau milieu de cette étendue blanche. Tentative avortée.
Je rentre à San Pedro pour me reposer quelques jours avant de repartir cette fois pour l’autre visage du désert : la Cordillère del Sal avec ses vallées de la lune et de la mort. Par contre je ne sais pas si c’est le mental qui s’est durcit ou la beauté de ces paysages lunaires qui me font avancer à une si belle allure. Je me régale comme un gamin à progresser dans ces micro-vallées labyrinthiques. Partie la plus enivrante de ce voyage dans le désert d’atacama au Chili, le désert me montre enfin ses plus beaux joyaux.
Matériel utilisé pour cette traversée dans le désert d’Atacama au Chili
Vêtements
CATEGORIE | MODELE | MARQUE | COMMENTAIRES |
CHAUSSURE | ASICS | Chaussures de Trail ASICS (2003). Choix délicat. Je ne voulais de tiges hautes, trop lourdes et les rando tiges basses n’étaient pas aussi étudiées qu’aujourd’hui. Ce type de baskets renforcées me semblait convenir. Satisfaisantes et pourtant je ne reprendrais pas ce type de chaussures. Souples à la marche, tenant le pied, bien crantées, mais toutefois 2 problèmes : le système de membrane respirante filet à l’avant laissait rentrer le sable. J’avais les espaces interdigitaux très abîmés. Un souci qui a son importance. La rudesse du désert les a défoncé en 1 mois et demi. Trouées, usées, elles étaient bonnes à jeter. | |
CHAUSSETTE | RYWAN | Double chaussettes RYWAN. Concues normalement pour éviter les cloques. Je voulais tester. Mouais, pas super convaincu. Ce système de double chaussettes n’évite les cloques qu’à la condition de les enfiler correctement. Hors quand vous les mettez, il n’est pas toujours évident que la chaussette intérieure n’ait pas de plis. Et puis ce sont 2 chaussettes fines. Elles s’usent donc très vite. | |
SLIP | NOVELASTIC | Mes slips de sport. Je voulais éviter d’en acheter d’autres. Par super. Ils ne conviennent pas vraiment. Ils ne sèchent pas assez vite et retiennent trop la respiration sur une journée entière. | |
PANTALON CONVERTIBLE | QUECHUA | Pantalon-short de randonnée. Pratique, pas cher, léger. A tester sur le terrain Pas cher, j’ai vite compris. Les fermetures éclair du panta-short sont galères à remettre. Mais c’est surtout la qualité des tissus. J’ai rapidement fusillé les fesses et les genoux. | |
T-SHIRT MANCHES COURTES | QUECHUA | Bon marché et semblant être assez respirant. Contrairement au pantalon ils ont tenu la route. Ils sèchent convenablement et respirent bien. Ils m’ont assez plu. | |
MOUFFLES | WDS MITT | MILLET | Moufles polaires windstopper se transformant en mitaine. Elles semblaient chaudes et très pratiques pour pouvoir les utiliser quand on a besoin de précision avec ses doigts. Super concept. Elles sont top. Relativement chaude, séchage moyen, coupe-vent nickel. Ce système de mitaines est génial. On peut utiliser l’appareil photo ou faire à manger tout en ayant ses gants. Elles même été améliorées depuis (renfort paume en grip). Très bon produit. |
BONNET | WINDSTOPPER | THE NORTH FACE | Bonnet polaire windstopper en forme de bonnet papale, vous avez d’un clown. Mais il semblait très chaud et protégeant bien les oreilles. Les nuits sont fraîches dans le désert. Mes nuits sont parfois descendues à -5°C. L’Atacama étant un désert d’altitude (2300m). Super bonnet, chaud et stoppant bien le vent. Dommage que l’on ne ressemble à rien une fois qu’on l’a sur la tête ;-). Il m’a suivi depuis plusieurs fois en alpinisme. Top. |
POLAIRE | FORCLAZ 100 ET 200 | QUECHUA | Petite polaire légère et fine associée à une plus grosse. C’est le prix qui m’a convaincu d’acheter. La petite polaire m’a plus convaincu que la grosse. La fine a joué son rôle : souple, légère, touché agréable. La grosse m’a plus déçu : sèche mal, lourde, un touché trop « électrique ». |
VESTE | LAFUMA | Cadeau, cette veste imperméable et respirante en sympatex me permettait de ne pas acheter un autre type de coupe-vent. Et puis certains disent que cela fait 500 ans qu’il n’a pas plus dans la partie la plus aride de l’Atacama alors… Nulle, bidon. Elle devient comme grasse avec le temps, elle s’use vite et les qualités imper-respirantes du Sympatex ne valent rien. Ou si, peut-être quelques mois. A mon retour de voyage, à la première pluie j’étais mouillé. Je n’achète plus Lafuma. Entre cette déception et un sac à dos de 60L donc les armatures avait déchiré une partie du sac. Merci bien Lafuma. |
Equipement
SAC A DOS | LIBERTY 75+20 | LOWE ALPINE | Sac destiné aux expéditions de longue durée, je décidais de tenter le coup avec cette marque réputée et ce sac jouissait d’une très bonne critique. Très solide, gros confort, très volumineux, armature résistante. Mais en revanche très lourd, ne tient pas debout (fond mal étudié), exclusivement rando (pas de porte-matériel). Trop volumineux pour la plupart des voyages car plus on en a, plus on en met, plus on porte. Il reste quand même un sac de très bonne manufacture, parfaitement fiable. Efficace jusqu’à 35 kg, au-delà son confort nuit au portage qui devient trop souple. On ne peut être déçu par ce sac, tellement il est solide et confortable. Mais il était trop volumineux, trop lourd. Il convient très bien aux expé demandant beaucoup de matos et du portage. |
BATON DE MARCHE | LEKI | La réputation de Leki en la matière m’avait influencé. J’ai testé. Pas mal. Lourds, mais bon c’était il y a 8 ans aussi. Assez solide pour le coup, poignée et grip agréable. Pas vraiment compact mais les nouveaux modèles ont corrigé cela. De la bonne marque. | |
TAPIS DE SOL | THERMAREST | Tapis de sol court Thermarest (vieux modèle Prolite) 2003. Acheté pour sa compacité et son poids, malgré le prix excessif. J’ai été assez déçu par son dégonflage un peu rapide pendant la nuit. Mais son poids et sa compacité restent très utile en expédition. J’espère que les nouveaux modèles ont corrigé le tir. | |
SAC DE COUCHAGE | SAFARI | LAFUMA | Mon premier duvet synthétique. Et oui Lafuma. Au moment de l’achat je n’avais pas encore pu faire de mes précédents achats chez eux (cf. plus haut l’analyse de la veste Sympatex Lafuma). Je l’avais mal choisi : trop long. Donc plus lourd qu’il ne devrait. Mais il est quand même trop lourd pour cette gamme et trop volumineux. Du coup il peut se permettre de tenir vraiment chaud (confort réel -2°C testé). Il est confortable. Sa fermeture éclair a pété il y a 1 an, soit 7 ans. Conclusion : son poids et son volume le condamne face à la concurrence. |
POPOTTE | LAKEN | Achetée pour l’occasion je voulais savoir si le revêtement anti-adhésif était un point fort pour une popotte. Solide, poignée pratique, revêtement qui tient bien et fait son office. Elle m’a convaincu et me suis encore 8 ans après. | |
TENTE | LIGHTENT | FERRINO | Légère, bon marché à l’époque (8 ans). Sa compacité et sa légèreté m’ont séduit. Tente à double toit dont l’intérieur en moustiquaire complète, cela présente des avantages et des inconvénients. Gain de poids, respirabilité, possibilité de ne dormir qu’avec la moustiquaire. A contrario, si le vent est fort en plein désert, tout le sable rentre dans la tente. Plusieurs fois j’ai du rester cloîtrer dans la tente en pleine tempête, tout en bouffant du sable. J’en reste tout de même satisfait. |
FRONTALE | ZOOM | PETZL | Voilà ma lampe à tout faire : bricolage, running, spéléo… Pas à LED à l’époque. J’avais pris le parti de ne prendre que la lampe classique et non pas l’halogène (pompe trop de piles). Une lampe indestructible, un peu lourde sur la tête, un peu volumineuse dans le sac mais rappelons que les lampes LED n’étaient pas encore au niveau d’aujourd’hui. Pour l’époque c’était une très bonne frontale. Maintenant il y a mieux 😉 |
RECHAUD | OMNIFUEL | PRIMUS | Annoncé comme top qualité et pouvant faire brûler tout ce qui s’enflamme. Je ne savais pas ce que j’allais pouvoir trouver comme carburant au milieu du désert, alors… Voilà du très bon matos ! Solide, efficace, large support de gamelle, bon rendement de flammes. Petit sac de rangement bien foutu. Kit d’adaptation au gaz ou à essence bien conçu. Bref de la bonne came. Evidemment il ne faut pas s’attendre à un poids super light. C’est vrai il est lourd. Mais bon, il brûle avec n’importe quoi. Par contre il s’encrasse vite selon le carburant. Il demande donc pas mal d’entretien. On n’a pas rien sans rien. |
Conclusion de ce voyage dans le désert d’atacama au Chili
Au départ planifiée juste pour vivre une expérience marquante, cette expédition s’est révélée être un véritable test-match me confirmant d’une part mon envie de vivre dorénavant d’aventure et d’autre part que j’avais suffisamment de trempe pour cela. Cette expédition au milieu du désert a été révélatrice.
L’Atacama a été pour moi un véritable compagnon et c’est curieux de voir à quel point on peut devenir familier avec un territoire. J’arrivais à cheminer à travers les zones sableuses les plus fermes rien qu’en analysant les nuances de couleur du sol. J’anticipais les rafales de vent qui vous jettent du sable plein les yeux.
Grâce à ce désert je me suis aperçu que l’homme pouvait bien plus s’humaniser au contact du minéral que de ses propres congénères.
Retrouvez d’autres expériences outdoor raconté par Willy MINEC :
- Ascension de la voie normale du Mont Elbrouz en Russie
- Traversée de la Nouvelle-Zélande
- Traversée des Highlands écossais en hivernale
- Ascension du Mont-Blanc