Véronique LEON nous partage son expérience de sa traversée des alpes en vélo en solitaire
Quelques informations pour la traversée des alpes en vélo
Date :
Du 10 juillet au 10 août 2018
Lieu :
De Ljublijana à Gap. Une mise en jambe en Slovénie, un petit morceau d’Autriche, de belles côtes dans les Dolomites italiennes, de rudes cols en Suisse, puis à Chamonix, je tourne à gauche et je rentre à la maison via les Aravis, les Bauges, la Chartreuse, et le Vercors.
Participante à la traversée des Alpes en vélo
Un beau vélo Rockrider 600 orange, et Véronique LEON, fan de voyages et d’activités outdoor (vélo, VTT, randonnées, voyages, ski de rando… et plus si affinités !) ; Tombée amoureuse du voyage à vélo en 2014, elle a depuis entraîné sa petite famille dans de belles aventures : la Vélodyssée de la Rochelle à Hendaye en 2014, le Kirghizisant en 2015 , Le tour de la Bretagne en 2016, des Dolomites à Venise en 2017, entre autres.
Où dormir durant une traversée des Alpes en vélo :
Nuits sous tente, pour moitié en camping et pour moitié en camping sauvage. Les tarifs des campings sont assez élevés, surtout en Autriche, Italie et Suisse. Et généralement, le camping sauvage est interdit. Il faut donc ruser pour trouver des coins discrets, où planter sa tente.
Où se restaurer/où se réapprovisionner :
L’idée générale était de faire un voyage en autonomie. Donc pas de restaurant (tout seul, c’est pas drôle), mais des pique-nique et des dîners-popote sous la tente.
- Petit déjeuner : thé (c’est facile à préparer et ça ne pèse rien)-tartines (le pain à acheter la veille, avec les provisions pour le dîner du soir) – confiture ou miel (stockés dans une petite bouteille en plastique, plus légère que les gros pots en verre).
- Déjeuner : salade de crudités / tomates / maïs / concombre, sardines en boite ou pâté, 1/’ de poulet acheté dans les rôtisseries en chemin, fromage, fruits.
- Dîner : pâtes / riz / purée, en ration pour 2 (une journée de vélo, ça creuse !), et cuisinés sur mon réchaud MSR, fromage, fruits
L’eau n’a jamais été un souci (fontaines, sources, lavabos publics). Les pastilles micropur n’ont pas servi.
En fin de journée, je réapprovisionnais mes bidons (2×800 ml pour la boisson, le petit déjeuner et la cuisson du diner, et une bouteille d’1,5 l. pour la toilette du soir.
Budget pour une traversée des Alpes en vélo :
28€ par jour. Oui, c’est cher. Mais en Europe, tout est cher, à commencer par les campings (250 € de camping environ pour 13 nuits).
Caractéristiques du parcours de ma traversée des alpes en vélo :
1500 km tout rond, et 22… m de dénivelée, parcourus en 30 jours.
Bibliographie :
Au niveau cartographie, j’avais les photocopies de cartes papier Michelin, ainsi que quelques copies des massifs montagneux (cartes Kompass, IGN ou autres). Seules ces dernières ont été vraiment utiles, car sur route, l’application maps.me (indispensable!) sur mon téléphone portable. Et en France, l’application SITYTRAIL a été bien appréciée aussi.
Itinéraire de la traversée des alpes en vélo :
« n’ayant moi-même aucune imagination pour créer des itinéraires originaux, je me suis largement inspirée du blog TSAGAVENTURE.COM, car ils ont effectué ce voyage l’an dernier. Allez y jeter un coup d’œil, allez flâner au fil de leurs voyages, allez y puiser l’inspiration pour vos prochaines sorties, bref, allez vous y perdre, ça fait un bien fou de lire tous ces beaux récits, ça fait rêver…. Donc rendons à César ce qui appartient à Tsagaventure, et même si c’est moi qui étais sur le vélo, je n’ai fait que mettre mes pas (mes pneus en l’occurrence !) dans des traces déjà faites. Mais qu’est ce que c’était chouette !!! »
Principalement sur les petites routes, mais j’ai aussi traversé des massifs montagneux (Massif de Fanes et massif du Stelvio) et emprunté des sentiers de randonnée.
Saute-mouton sur l’Alpe Ou la traversée des Alpes en vélo et en solo
« les vacances à vélo ?? encore ????… dommage, j’ai encore des cours en juillet, mon semestre ne sera pas encore fini… »
« J’serais bien venu, mais j’ai un job pour cet été…. »
« Ah non, merci, les vacances à vélo, ras le bol ! Je préfère les vacances « normales », aller à la mer avec mes cousins, ou rester ici, à refaire le monde avec mon copain… »
« j’peux pas… j’ai piscine »
J’ai bien compris les messages, personne ne veut venir profiter du bon air pur de nos montagnes… Je partirai donc toute seule (ben oui, je suis grande, non ?)
Direction : les Alpes, ou plutôt, la traversée de l’arc alpin, depuis la Slovénie jusque… eh bien, jusqu’à la maison, en vélo évidemment !
C’est parti !!!
SLOVENIE
Mardi 10 juillet 2018 : Le départ
Départ en train à 13.36 de Veynes, arrivée à 16.30 à Marseille, Gare Saint Charles.
Une dernière vue sur la Bonne Mère et me voilà à démonter mes roues et à emballer mon vélo dans des sacs poubelles, à grand renfort de scotch et de cartons de protection.
18.25, l’autocar de la compagnie FLIXBUS (48€ pour traverser la moitié de l’Europe, qui dit mieux ?) quitte Marseille direction Ljublijana via Nice, Bologne, Venise (sous la pluie), Trieste… la nuit est longue !
Mercredi 11 juillet 2018 : Ljublijana – Skofja Loka
Distance : 26 km
Dénivelée : 75 m.
Arrivée à 10.40, et le temps de remonter mon vélo, la pluie commence à tomber, d’abord tout doucement puis de plus en plus forte. C’est le moment de se lancer dans de nouvelles expériences ! Je m’inscris sur le réseau Warmshower… il faut bien un début à tout… A Skofja Loka, 20 km au nord de Ljublijana, un couple propose un hébergement ponctuel, les critiques sont excellentes. Aucune hésitation, j’appelle… malgré un début de communication un peu hésitant, je comprends que ma demande est acceptée, je vais dormir au sec ce soir, le moral remonte !!!
Dégoulinante comme un rat mouillé, je débarque chez Igor et Marteja avec mon vélo et mes sacoches… pour une soirée formidable. Je suis chouchoutée, la discussion va bon train, elle est prof de français, lui est chanteur classique – photographe, nous parlons voyages, projets culturels pour les étudiants, je suis autorisée à voir la maquette d’un livre en cours de parution sur la « Slovénie secrète », avec tous ces jolis coins méconnus….
Première revue de paquetage : j’ai dans mes sacoches 2 frontales et 2 boussoles. Dans mon programme weight watchers, j’ai encore des progrès à faire….
Jeudi 12 juillet 2018 : Skofja Loka – Dovje
Distance : 69,83 km
Durée : 6h41
D+ : 1003 m.
Vrai départ, cette fois-ci, sous un ciel sec mais couvert.
Ma poignée ergonomique a cassé pendant le voyage en bus, sans doute usée (car non protégée…) par les frottements contre le plancher de la soute à bagages. Je la remplace par une poignée toute simple.
Igor m’avait dit : tu suis la rivière Save, ça va tout seul. J’ai bien dû me tromper quelque part car à moins que la Save remonte les pentes, je me suis retrouvée à grimper une grosse côte jusqu’à un joli belvédère pour ma pause casse-croûte, d’où j’ai pu admirer….l’itinéraire que j’aurais dû suivre !!!
La descente est sympa, je vois Bled au loin (quel nom !!!), et Jesenice, le long de la rivière. Enfin, je rejoins la piste cyclable (avec de belles côtes !) qui me dépose au camping de Dovje. Un bel orage en fin de nuit, avec feu d’artifice en prime !!!
2 chutes à vélo (sans les sacoches ; mais avec les cales-pieds…) en allant faire un tour dans le village…
AUTRICHE
Vendredi 13 juillet 2018 : Dovje – Arnoldstein
Distance : 55,83 km
Durée : 3h28
D+ : 376 m.
Le temps de tout sécher et je décolle vers 10.00, le long du circuit SLO1 qui fait le tour du massif du Triglav (point culminant des Alpes Juliennes et plus haut sommet de Slovénie, avec ses 2864 m d’altitude) ; la piste cyclable est légèrement ascendante, le paysage sur les montagnes environnantes (aux noms imprononçables) est saisissant. Puis la piste descend en forêt (c’est même un peu louche que ça descende autant…) jusqu’à Tarvisio, où je rejoins la Pista Ciclabile Alpe Adria (FVG1A / Friuli Venezia Giulia), que je lâcherai à Coccau/ Arnoldstein pour la R3 autrichienne.
Des panneaux d’information et des cartes détaillées sont installées régulièrement le long des parcours pédestres et cyclistes, c’est rassurant.
Peu après Arnoldstein, je plante ma tente derrière un oratoire (au moins j’aurai la protection divine !!!) le long de la piste longeant la rivière Gail. J’ai même une fontaine privative !!!
Ce n’est qu’après avoir planté ma tente que j’avise un panneau de mise en garde contre les ours qui fréquentent les forêts slovènes… prudemment, j’accroche mon sac à nourriture au sommet du panneau d’information, assez loin de ma tente…. Et je garde à proximité un rondin de bois et mon opinel.
Illusion auditive produite par mon imagination débordante, ou réalité ? des grognements se font entendre dès que je me couche. Je grogne plus fort (carrément plus fort !!!) et les bruits cessent. Si ça se trouve, je deviens parano, et ce n’était qu’une souris asthmatique…
Samedi 14 juillet 2018 : Arnoldstein – Schattseite
Distance : 51,27 km
Durée : 4h07
D+ : 926 m.
Première casse ce matin : le porte-bagages avant vient de casser, je rafistole avec un collier Rieslan. Je savais bien que j’allais la payer, la longue descente d’hier… J’étais partie dans l’intention de remonter tranquillement la rivière Gail, bordée de vert sur la carte Michelin, mais hop ! au dernier moment je bifurque (et hop ! une côte à 18% en passant…) vers le col Windische Höhe (1110m.), en direction du Weissensee. Un lac, c’est comme un valet tournant à la belote, ça ne se refuse pas.
J’ai eu raison. La montée au col a été rude (je sais bien que des montées, j’en aurai beaucoup d’autres… mais là, c’est la première, et ça pique…les mollets !!!), avec une portion à 18% (ma parole, c’est pas raisonnable, ces pourcentages…), mais la descente est sublime ; j’ai même croisé un élevage de nains de jardins
et l’arrivée sur le lac (après toutefois quelques côtes bien longues et bien raides…) est à couper le souffle. Véritable bijou noyé au creux des montagnes, dont les pentes boisées viennent se jeter dans les eaux turquoises qui miroitent au soleil, c’est un pur bonheur des yeux. Le petit bain en attendant le bateau est un enchantement, une vraie récompense, d’autant que l’eau n’est pas très froide.
La croisière jusqu’au débarcadère de Naggl est vraiment un moment de détente après cette rude journée.
L’installation au camping de Schattseite est, comme d’habitude, déprimante. Les tentes, pourtant l’âme même du camping, sont reléguées aux confins du terrain, coincées contre la route, sur une bande de terrain caillouteuse, derrière les caravanes et camping-cars rutilants et bruyants, qui eux, ont droit à la pelouse vert tendre… Et en plus, ça sent l’orage. Ma tente, qui est montée toute de travers, va claquer toute la nuit, je le sens…
On ne va pas se plaindre, les poubelles sont loin…
Et ce soir, c’est 14 juillet ! On va au baletti ?!!!
Dimanche 15 juillet 2018 : Schattseite – Lienz
Distance : 62,30 km
Durée : 3h46
D+ : 334 m.
La pluie est tombée très tôt ce matin. Entre deux averses, je démonte et j’essaye de sécher la toile au maximum avant de la plier. La piste est agréable, je longe maintenant la rivière Drau, au milieu de la forêt d’où émergent de temps en temps de petites églises nichées à flanc de montagnes. Le soleil revient, tout va bien.
Je profite de la pause de midi vers Oberdrauburg, avant Lienz, pour tout étaler au soleil. La vallée est encaissée au milieu des montagnes (Grosse Sandspitze, 2772 m., qui barre la vallée de la Drau).
Pendant mes longues périodes de pédalage, il m’arrive d’avoir des réflexions hautement philosophiques…. Notamment quant à mon équipement. Du genre : les culottes à 7 grammes, c’est vraiment de la daube. Ça roule sous les fesses, et ça se coince là où il ne faudrait pas. Heureusement, j’ai une culotte ODLO bien moulante et pas du tout sexy, ça tient bien. Comme quoi, un voyage réussi, ça tient des fois à pas grand-chose… 7 grammes !
Sur la route, personne ne sourit, ni ne répond à mes bonjours. Ils sont tous genre crispés du trouduc. Peut-être souffrent-ils aussi d’avoir des culottes à 7 grammes ??? va savoir… En tous les cas, les prochains cyclorando qui font la gueule, je leur tire la langue… !!!
Pique-nique avec un Autrichien
A midi, une cycliste est venue s’assoir à la table de pique-nique, en face de moi, et n’a pas décroché un mot ni un regard. Au bout d’un petit moment, elle est repartie. Curieux, ces autrichiens…
La piste passe à côté d’un mémorial dédié aux Cosaques (et d’un pont actuellement disparu, matérialisé par une plaque commémorative) : une chapelle orthodoxe en gros rondins de bois. En 1945, 40 000 Cosaques et leurs familles sont venus se réfugier dans la région, fuyant l’URSS, et réclamant la protection des autorités britanniques. Mais selon les accords de Yalta, ces dernières voulurent les renvoyer chez eux. Finalement, 38000 d’entre eux furent tués ou déportés dans des wagons à bestiaux vers des camps de travail en Sibérie.
Nombre d’entre eux dont des femmes et leurs enfants, préférèrent se suicider, se jetant du pont (aujourd’hui disparu) dans la Drau pour échapper à la déportation. Une cérémonie a lieu chaque année pour commémorer cette triste période.
Après avoir passé Lienz (encore une chute, suite à un moment d’inattention…), j’ai trouvé un coin à camper dans un champ entre deux villas. Chez les voisins, le rock’n roll donne à fond. Ça met un peu d’ambiance, avant la finale France-Croatie de la coupe du monde de foot !!!!
A 17.48, le score est à 2-1 sur pénalty de Griezmann (c’est David, mon beau-frère, qui me tient au jus par sms…) parce que les voisins, ils crient tout le temps, du coup je ne sais pas quelle équipe ils soutiennent !
Au final, 4-2 pour la France ! Qui c’est les champions ? En tous les cas, le quartier est très calme. Finalement, je pense que les voisins, ils soutenaient les Croates…
Un cyclo-randonneur est venu s’installer dans le même champ que moi. Il s’appelle Tom (en réalité Tsutomu Shimagami), il arrive du Japon et depuis 3 ans, il parcourt l’Asie et l’Europe….en vélo !!!
ITALIE
Lundi 16 juillet 2018 : Lienz – Tobblacher See
Distance : 44.65 km
Durée : 3h51
D+ : 665 m.
Petit coup de mou, aujourd’hui. J’ai pas la frite, et pourtant, au début du moins, ça ne monte pas beaucoup… Aurais-je besoin de repos ? La pente se renforce, ça monte, ça monte….
pour finalement déboucher sur un plateau et sur la petite ville de Dobbiacco. Quelques courses et 3 km plus tard je débarque au camping du Tobblachersee où je plante la tente. L’eau est glaciale (je dirais 12° ; j’y ai trempé les pieds, il va falloir m’amputer de quelques orteils…) mais le paysage est sublime.
Le coin des tentes est tout au bout, le terrain est en pente (ben oui, y’a qu’à mettre des cales sous le matelas…) et ce soir il sera bondé de tentes. Pourquoi c’est toujours les mêmes qui sont discriminés ? A côté de moi, trois motards s’installent. Celui qui est dans la tente la plus proche va ranger dix fois ses top-cases avant de s’endormir, à point d’heure….
Mardi 17 juillet 2018 : Tobblachersee – journée de repos
Distance : / km
Durée : /
D+ : / m.
Grasse matinée ce matin, lessives, repos, sieste…. Je profite du soleil. Petite visite de Dobbiacco ce matin : statue de Gustav Mahler, compositeur autrichien, fin XIX – statue de Maximilien 1er, qui séjourna au château de Dobbiacco pour ses vacances d’été en 1508 et 1511, période pendant lesquelles il préparait ses guerres contre la République de Venise…
Dans une boutique de vélo, j’ai failli craquer pour une tenue de cycliste tyrolienne (T-shirt/chemise à carreaux et short en cuir pour Monsieur, et tenue de Heidi pour Madame, la classe, quoi…
J’ai bien tenté une petite baignade, mais non, décidément, c’est trop froid. D’ailleurs, il n’y a personne dans l’eau !
Mercredi 18 juillet 2018 : Tobblachersee – Lago di Fanes
Distance : 29.61 km
Durée : 3h31
D+ : 528 m.
Vitesse moyenne : 8.41 km/h
Remontée tranquille du val di Landro. Je fais route pour quelques kilomètres avec deux papis italiens, Alfredo et Alberto, fort sympathiques. L’un est avocat, il pédale, mais reste pendu au téléphone pour régler les affaires en cours. L’autre est architecte. Je les laisse peu après Ospitale d’Ampezzo, ils descendent au sud vers Cortina alors que je pars plein est vers le massif de Fanes, sur l’Alta via n° 10.
Je traverse le torrent de Boite (et j’essaye de pas m’en mettre une, de boîte, car c’est vraiment très escarpé) et je commence la longue montée vers le Lac de Fanes, à la limite entre les parcs régionaux de Cortina et de Fanes/Braies. Interdiction de camper des deux côtés… !
Ca va me prendre un peu de temps, et même, sur quelques tronçons, je serai obligée de détacher les sacoches et de faire des navettes afin de tout monter séparément. Il est vrai que je suis sur un itinéraire pédestre, pas sur un circuit vélo… Dans ces cas-là, j’ai l’impression d’être un bousier, ce petit scarabée qui pousse sa boule de bouse, trois fois plus grosse que lui… (notons quand même qu’il a la particularité d’être, à son échelle, l’insecte le plus fort du monde !!! puisqu’il aurait été démontré qu’il peut soulever une masse 1141 fois son poids… !)
L’emplacement de bivouac est magnifique
Au bord du ruisseau, au niveau du Lago di Fanes (alt : 1840 m.) entre les sommets vertigineux de Croda del Vallon Bianco (2686m.) au sud, et Croda d’Antruiles (2405m.) au nord.
Jeudi 19 juillet 2018 : Lago di Fanes – Armentarola
Distance : 13.54 km
Durée : 2h25
D+ : 260 m.
Vitesse moyenne: 5.58 km/h !!!
J’aimerai bien qu’on m’explique pourquoi, tous les matins vers 5h00, il fait un froid glacial ???
Dès le départ du bivouac, ça monte. En fait c’est ça le problème de la montagne : c’est que des montées et des descentes…
Mais les Dolomites, c’est beau, y’a pas à dire… Je sais pourquoi je suis là. Je me sens à ma place. J’arrache littéralement à la piste les 27 kg de mon barda. Mais pas une fois je ne me suis sentie découragée, ou inquiète, pendant ce périple. Je sais que je vais y arriver. Je vais doucement, j’avance lentement, je fais des navettes, et si c’est trop long, je plante ma tente. C’est aussi simple que ça.
Après 1h20 de pédalo-poussage, je parviens sur le plateau, à la Uscia di Gran Fanes (altitude : 2102m.), après 260 m. de dénivelées un peu éprouvantes. Mais le paysage est fabuleux. Les 50 derniers mètres de dénivelée s’adoucissent un peu, je peux remonter sur le vélo.
Je pousse jusqu’au col à pieds (2157m.)
Vient ensuite un long plateau où jeu peux enfin aligner quelques coups de pédale…. Et une nouvelle gamelle ! Arghhh ces pédales automatiques !!!
Un dernier coup de cul (plutôt : de pédale, car le cul, ça ne sert pas à grand-chose ici…) et me voilà sur un promontoire rocheux, à admirer la vallée qui descend vers Armentarola.
La montée était dure, la descente l’est tout autant. Un long passage rocheux, équipé de câbles, demande beaucoup d’attention et de prudence, et des allers retours successifs pour tout acheminer. Moi qui pensais avoir de l’avance, et l’énergie nécessaire pour avancer encore un bout sur l’itinéraire, je suis bien contente de trouver un camping à la sortie du parc.
Comme souvent dans les campings, le terrain est dur et caillouteux. Impossible de planter un piquet ! J’applique donc la tech nique des copines : petit cailloux/ficelle/gros cailloux. C’est radical. Encore faut-il avoir des cailloux. Et hop ! la tente est montée.
Vendredi 20 juillet 2018 : Armentarola – Monte Pana
Distance : 42 km
Durée : 4h40
D+ : 972 m.
Vitesse moyenne : 8.99 km/h
Peu après le départ, je retrouve une vieille connaissance sur la route qui descend du col Falzarego : un petit bonhomme en bois, juché sur un vélo ; on l’avait vu l’an dernier, lors de notre périple des Dolomites à Venise. Il est toujours là…
La piste cyclable, très agréable, longe la rivière San Cassiano et m’amène à la bifurcation de La Villa-Stern, où je vais commencer à remonter vers le Paso Gardena.
J’ai un mal fou à trouver un drapeau italien pour orner le mât arriere qui me sert de cale vélo lorsque je m’arrête.
Vers midi, une averse m’oblige à me réfugier à la gare intermédiaire du télécabine. Non non non, je ne craquerai pas, je finirai le col sur mon vélo !… J’envisage un temps d’installer mon bivouac ici à l’abri si la pluie persiste, mais le soleil réapparait, et j’en profite pour arriver au col du Paso Gardena, pas très difficile, il est vrai (2121 m.).
Je profite de la belle et longue descente vers Wolkenstein/ Selva di Val Gardena.
Et comme d’habitude, alors que je suis quasiment à l’arrêt… boum, une nouvelle chute. J’ai vraiment du mal à décaler, avec ces pédales automatiques…
le massif du Sasso Lungo
La route s’arrête, et je commence à remonter les pistes de la station du Monte Pana, dans le massif du Sasso Lungo. Et comme son nom l’indique, « Monte Pana », ça monte !!! Ca grimpe même bien raide !!! Mais avant de planter le bivouac, j’aimerais bien en finir avec les montées, histoire de commencer l’étape, demain, par de la descente, surtout si le temps est mitigé… Enfin, vers 18.00, la pente devient horizontale et bientôt la descente s’amorce. Je plante ma tente juste avant le déluge, ouf !
Et comme d’habitude, les messages et whatsapp de « ma bande » me réjouissent. C’est ma récompense de la journée !
Au dîner, je finis enfin le dernier petit pain au cumin acheté à prix d’or à Dobbiacco. Le pain au cumin, à l’anis, bref, toutes ces épices, j’en raffole pas… surtout au petit déjeuner, avec de la confiture de framboises!!!
Samedi 21 juillet 2018 : Monte Pana – Bolzano
Distance : 63.98 km
Durée : 4h07
D+ : 403 m.
Vitesse moyenne: 15.48 km/h
Il a plu toute la nuit, avec l’orage, le tonnerre, la foudre et les éclairs, il ne manquait rien. Le petit déjeuner sous la toile, c’est pas le mieux, mais heureusement le temps se calme vers 8.00 et me permet de plier tranquillement au sec. La toile, chargée d’eau, pèse un poids de folie, je la ferai sécher à la pause de midi. Je commence à pédaler vers 8.30, je n’ai jamais été aussi matinale !!!
Allez hop, encore une belle côte pour passer l’Alpe di Siusi… Sacrée Siusi !!! C’est pas facile, au réveil, sur la terre trempée !
La vue est magnifique, les paysages bucoliques se succèdent, vertes prairies, chalets en bois, forêts de sapins, troupeaux de vaches… il ne manque que la petite Heidi !
Je croise deux jeunes vaches coquines, qui en veulent à mes drapeaux…
J’arrive à Saltria, dans une cuvette. Pas à tortiller, quand on est dans un fond de cuvette, il faut remonter !!!
Des camions sillonnent les routes pour venir récolter le lait des fermes.
Enfin, après 7 km et 260 m. de dénivelée positive, j’ai enfin droit à la descente. Et ce n’est même pas une descente, c’est carrément une plongée vertigineuse vers Campodazzo et la vallée de l’Iscaro…
Ça n’en finit pas de descendre…. Les paysages sont extraordinaires, les falaises accrochent des lambeaux de nuages, les vallées sont noyées de brumes, tout est irréel. Et j’avance dans cette féerie comme dans un rêve…
750 mètre de D- plus bas
Je rejoins le fond de vallée, son autoroute, symbole de civilisation, son fleuve sale, et les bruits assourdissants de la vie moderne. La chute (au sens figuré cette fois ci, hein ?!!) est rude.
La montagne à vélo, ça va tout de suite plus vite quand ça descend, et à midi, j’arrive à Bolzano. Une portion de poulet-frites plus tard, je rejoins le camping Moosbauer, à la sortie Nord-Est de la ville (dans les sanitaires, de beaux posters de la région et des coutumes locales, des paysages, des métiers du bois, des costumes… Les propriétaires, allemands, changent de thèmes tous les 2-3ans). Dans ces régions du nord, on ne sait pas si on est encore en Italie ou déjà en Autriche… ce sont les conséquences des mouvements de frontières suite aux conflits passés ? toujours est il que tout le monde parle aussi bien italien qu’allemand.
Un petit bain à la piscine pendant que la tente sèche, et je repars pour un petit tour en centre-ville. Un petit tour au musée archéologique pour aller saluer un vieux monsieur de quelque 5000 ans, Ötzi, découvert en 1991 dans une vallée du sud Tyrol. Ma parole, je rencontre que des vieux pendant ce voyage !!!
Petit tour en centre-ville avant l’averse du soir.
Dimanche 22 juillet 2018 : Bolzano – Silandro
Distance : 61.96 km
Durée : 4h06
D+ : 547 m.
Vitesse moyenne : 15.06 km/h
Remontée le long de l’Adige (vent de face) sur une piste cyclable entre fleuve et vergers. J’accroche un papi qui va à peu près à mon rythme et je me mets dans sa roue, profitant du vent relatif et de son aspiration … Mais c’est qu’il avance, le bougre, sur son vieux biclou !!! Qu’importe, je m’économise un peu. Nous finissons par échanger quelques mots, et gentiment, il se propose de me faire traverser Merano, où l’itinéraire est un peu compliqué, en centre-ville.
Il connait, il est chez lui ! je peine un peu à le suivre… Tant pis pour la visite de Merano, mais j’ai gagné du temps, de l’énergie et du stress, car le vélo-sacoches, avec la circulation, c’est toujours un peu angoissant…
Passé Merano, ça commence à grimper. L’Adige n’est plus un long fleuve tranquille, mais un beau torrent, on sent qu’il y a du débit et de la pente !!! Et passé Lagunde/Algund, les 6 virages consécutifs (et numérotés !) font bien mal aux mollets…
J’échange quelques mots avec un américain du Colorado en route pour Salzbourg.
La piste retrouve enfin un profil plus calme, les villages se succèdent, et peu après Silandro, je trouve une aire de pique-nique un peu à l’écart de la piste, et à l’abri d’une haie, qui me fera un bel emplacement pour la nuit.
Lundi 23 juillet 2018 : Silandro – Parc du Stelvio
Distance : 48.66 km
Durée : 4h57
D+ : 1086 m.
Vitesse moyenne : 9.82 km/h
Total : 583 km
Encore du temps couvert ce matin ; le mauvais temps m’angoisse toujours un peu : la moindre tache bleue porte tous mes espoirs…. Non pas que je redoute la pluie, elle ne m’empêche pas de pédaler, c’est toujours mieux que de rester calfeutré sous la tente, mais c’est pas marrant, et ça demande beaucoup de vigilance, surtout dans les descentes. Et puis le soleil, c’est quand même plus joli pour les photos…
Une connexion free wi-fi sur la place du village de Glorenza me rassure quant à la météo : nuageux, mais pas de pluie, pour toute la semaine.
Je quitte maintenant le débit tranquille de l’Adige pour remonter le long d’un torrent tumultueux, et à Valchava, je m’engage à nouveau sur des pistes et des sentiers pour traverser le massif du Stelvio. Je quitte l’Autriche pour un bref passage en Italie entre le Val Müstair et le Valle del Livigno.
Le bivouac est interdit dans les Parcs naturel, c’est bien stipulé ; je me fais donc toute petite, mais avec ma belle tente orange, c’est difficile de passer inaperçu… Il faut ruser pour s’installer, assez loin de la piste pour ne pas être repérée, assez près du torrent (Aua da Vau) pour profiter de l’eau courante dans la salle de bains…
Bref, un bon emplacement de bivouac, c’est tout un art. Et il m’est arrivé quelques fois de déplacer mon bivouac de quelques centaines de mètres parce que « je ne le sentais pas ». Le flair… Et ce soir, en pleine montagne, trouver un emplacement plat relève de l’exploit. J’installe mon bivouac de rêve sous un sapin, sur une bosse à peu près horizontale, entre une bouse séchée, des racines et un nid de fourmis.
Mardi 24 juillet 2018 : Parc du Stelvio – Livigno
Distance : 38.25 km
Durée : 4h13
D+ : 689 m.
Vitesse moyenne : 9.03 km/h
J’avais calé le matelas avec les sacoches afin d’être à peu près à plat. Et contre toute attente, la nuit fur plutôt bonne, bien qu’un peu fraîche. Normal, à environ 1900 m. d’altitude…
Encore une bonne heure de montée, de roulage et de poussage, et me voilà enfin au col Döss Radond (2250 m.). Je quitte maintenant le Val Vau pour enquiller une descente fabuleuse dans le Val Mora. La piste doit être connue des Vttistes, j’en croise beaucoup. Mais peu d’entre eux ont des sacoches…
Emportée par mon élan, je loupe la bifurcation à gauche qui suit le Val Mora, et je me retrouve encore une fois dans une montée bien raide… (il m’avait bien semblé voir un panneau « interdit aux VTT » à l’entrée de cette piste…). Peu importe, je tournerai à la prochaine piste… sauf que la piste suivante, c’est un pur sentier de randonnée, qui descend bien raide. .. prudente, je descends les tronçons les plus exposés à pieds… c’est pas le moment d’avoir un accident !!! et je rejoins la piste du Val Mora, qui devient bientôt un single magnifique, jusqu’au Lago di San Giacomo di Fraele. Il reste encore quelques névés….
D’un coup de pédale, je passe d’Autriche en Italie.
L’arrivée sur le lac San Giacomo est saisissante. L’espace s’élargit d’un coup, comme une bouffée d’oxygène lorsqu’on a retenu sa respiration, et le turquoise de l’eau éclate soudain. Un pur bonheur. Mais l’eau est quand même bien fraîche !
Pause obligatoire pour recharger les batteries (pour ma part, j’ai une batterie dans chaque godasse. Contrairement à tous ces cyclistes qui me doublent, sur leurs vélos électriques…. Et la beauté de l’effort, alors ? J’ai même croisé un gamin de 12 ans sur un engin électrique…), et petite sieste avant d’enquiller sur le Paso di Alpisella (2268m.) puis la belle descente sur Livigno.
Quelques belles pièces d’eau se succèdent au niveau du col.
La piste de descente est parfois bien raide au début, les freins chauffent…finalement, je débouche sur le lac de Livigno, quasiment sur la terrasse d’un restaurant…
j’ai l’impression d’arriver dans une fête foraine ! Du bruit, du monde, et des odeurs de frites….
Bivouac le long du torrent de Vallacia.
Mercredi 25 juillet 2018 : Livigno – Plauns
Distance : 38.13 km
Durée : 2h58
D+ : 495 m.
Vitesse moyenne : 12.80 km/h
TOTAL : 659 km
Mon porte bagage avant vient de casser, je dois attacher mes deux sacoches sur le PB arrière, en équilibre instable, mais surtout il faut trouver un moyen de rafistoler l’arc avant, qui maintient les deux rails de façon parallèle sur la fourche avant. Le PB étant en alu, je sens la galère arriver à grands pas. Ou alors, il faut en commander un par l’intermédiaire d’une boutique de cycles, mais le temps que ça arrive, ça va bien me cramer 2-3 jours…
Je m’adresse au patron du carrossier du village qui, après m’avoir dit que oui, il peut ressouder sur de l’alu, mais bon, il travaille pas dans le vélo, hein ?! lui il est carrossier, etc etc… et il m’envoie carrément bouler, un vrai ours (comme quoi les ours ne sont pas forcément là où on les attend…). Bref, il me prend les deux morceaux du PB, et avant que j’aie pu lui expliquer quoi que ce soit, m’envoie attendre dehors…. Au bout d’une heure, il me rend le PB ressoudé…. à l’envers…. Je sens que la journée va être très longue….
Avec beaucoup de patience, de persuasion, et de sourires, j’arrive à lui faire recasser et ressouder l’engin.
Ouf ! Il est midi, je ne sais pas si mon PB ira bien loin, on verra bien…
Val Livigno
J’attaque enfin la remontée du Val Livigno par la piste caillouteuse, mais alors qu’elle se redresse et serpente en zig zag jusqu’à la Forcola (2315m.), j’avise une échappatoire qui rejoint la route. Malheureusement, des éboulements ont emporté la piste, il me faut démonter les sacoches et porter le vélo. Et passer le tout à bout de bras par-dessus le parapet de la route !!! Comme quoi, quand il n’y a pas d’autre solution, on se découvre des ressources insoupçonnées…
De la Forcola, je rejoins en descente la bifurcation (1887 m.) puis la longue montée vers le Paso Bernina (1887 m.). J’ai droit à des « Respekt ! » de la part d’autre cyclistes, qui eux, descendent et voyagent légers. Arrivée au col, et sans doute à cause du manque d’oxygène, je tente un bain de pieds dans le lac de la Cruzeta avec mon vélo. Lui aussi a les pneus qui chauffent !!! Puis je croise 3 couples d’allemands qui voyagent en Aston Martin, mais je ne repère ni James Bond, ni ses girls… ! Mais ça vaut la photo tout de même !!!
Hilare, je poursuis ma descente jusqu’au camping de Mortebach. L’endroit est super, enfin un vrai camping pour de vrais campeurs !
SUISSE
Jeudi 26 juillet 2018 : Plauns – Tiefencastel
Distance : 52.45 km
Durée : 3h20
TOTAL : 712 km
Je me réveille sous la protection du massif de la Bernina, dont les glaciers brillent au soleil levant, juste derrière le camping. Quelle salle à manger pour un simple petit déjeuner !!!
Aujourd’hui j’ai décidé que c’était dimanche, alors je profite un peu. Pause déjeuner au bord du charmant lac de Saint Moritz, petite ville très chic. Puis descente jusqu’à Samedan pour prendre le Bernina Express, petit train rouge et blanc à crémaillère qui sillonne les cols et les montagnes suisses.
Lorsqu’on regarde une carte du pays, on peut être surpris par des tracés qui forment de belles arabesques. Route ? Piste de ski de fond ? Tracé de bobsleigh ? Non, non, c’est le tracé du chemin de fer qui fait des boucles et des détours dans les vallées afin d’avoir une pente de progression régulière, moyennant un nombre impressionnant de ponts ferroviaires et de viaducs.
Bernina Express, donc, jusqu’à Preda, afin d’éviter le col de l’Albula Pass (2312m.), et pour profiter du paysage. En fait, pour le paysage, c’est raté : le train traverse la montagne SOUS l’Albulapass. Mais la descente de la Vallée de l’Albula est ensuite très belle, sur piste cyclable, et permet d’admirer le passage du fameux petit train.
Une petite pause est nécessaire en fin d’après-midi, afin de maintenir la fixation de mon PB avant sur son rail, à l’aide d’un serflex, car l’écrou vient de casser. Il est tard et je décide de planter ma tente au bord du sentier, avec une vue imprenable sur le torrent et sur…la ligne de chemin de fer ; Je profite en plus d’un banc, et d’un magnifique coucher de soleil. Et pour m’endormir, pas besoin de compter les vaches : maintenant, je compte les petits trains rouges….
Vendredi 27 juillet 2018 : Tiefencastel – Rueras (Val Tavetsch)
Distance : 91,31 km dont 27 de descente au début
D+ : 1418 m.
Vitesse moyenne : 13.73 km/h, pas mal !!!
TOTAL : 803 km
27 km de descente jusqu’à Chur puis je tourne à gauche vers l’Oberalppass, au fond, tout au fond de la vallée ! Je quitte donc l’Albula pour suivre maintenant le Rhin Postérieur. La route suit des gorges magnifiques, parsemées de demoiselles pas toujours bien coiffées, pour rejoindre le Rhin Antérieur, aux belles couleurs turquoises. Des kayakistes ont l’air de se régaler. On est loin de l’image triste et grise du Rhin, fleuve majeur de communication européen…
Maps.me me donnait un profil bien raide jusqu’à Versam (alt 909 m.), je ne suis pas déçue. De nombreuses pauses sont nécessaires pour me rafraîchir, les fontaines aux eaux claires sont les bienvenues.
Je tente de suivre les pistes secondaires afin d’éviter la route cantonale, où la circulation est dense. Mais c’est fatiguant, le profil est irrégulier, les directions ne sont pas toujours claires, bref, je préfère revenir sur la route principale ou l’ascension est régulière. J’ai trouvé ma vitesse de croisière, et je ne peux plus m’arrêter, les jambes pédalent toutes seules, elles ont leur volonté propre. Et tous les kilomètres parcourus ce soir seront autant de moins à gravir demain. Logique…
Je suis heureuse d’être là où je suis, j’ai la conviction profonde d’être à ma place, et ça n’a pas de prix. Et tant pis (ou tant mieux ?!) si c’est difficile, je sais qu’à la fin de chaque étape, j’aurai des étoiles dans les yeux de tous les paysages, de toutes les rencontres, de toutes les sensations que j’aurais vécus chaque jour, chaque minute, chaque kilomètre. Eh oui, à passer toute la journée à pédaler, j’ai le temps de poetiser…
Il est 19h00 lorsque je fais enfin étape au campin Campadi Rein, à Rueras, sans doute le dernier du Val Tavetsch.
Samedi 28 juillet 2018 : Rueras (Val Tavetsch) – Furkapass
Distance : 42.05 km
D+ : m.
Vitesse moyenne : 8.71 km/h
TOTAL : 845 km
Le temps était au beau ce matin, mais ça n’a pas tenu plus loin que ce midi… Les dix derniers kilomètres et les 10 derniers virages pour atteindre l’Oberalp pass ont été bien éprouvants. Mais, bon, les passages du petit train rouge m’occupent bien, je me régale. Enfin j’atteins le col, il est courronné d’un curieux phare, peut-être pour guider les trains en perdition dans le brouillard???
Et voilà, 74 km de montée depuis Chur, ça use un peu quand même. La route passe le col, longe un petit lac, et redescend progressivement sur Andermatt (11 virages en épingle). Elle joue à saute-mouton avec la voie ferrée. Juste après Andermatt, un vaque replat le long de la route me donne un point de vue stratégique sur un viaduc pour pouvoir prendre le train en photo.
La route se poursuit, toujours en montée. Je passe Réalp et son golf de montagne, et je commence à gravir la James Bond Street (9 virages !) du Furkapass. Une plaque et quelques photos rappellent que c’est dans ces virages qu’une scène de Goldfinger a été tournée.
C’est à partir de là que ça s’est gâté. La pluie et le brouillard sont arrivés, m’obligeant à une retraite stratégique dans une étable. J’aurai bien installé mon bivouac ici, mais Gloria, Helga, Berni, Gina et leurs copines ne l’entendaient pas de cette oreille. Lorsqu’elles ont commencé à revenir à l’étable pour la traite, j’ai bien dû céder la place… à regrets !
Dehors, la pluie s’est calmée, et je poursuis dans le brouillard. J’arrive finalement au Col du Furkapass (2436m.) où quelques vans et tentes de grimpeurs sont déjà installés, j’en fais autant. Un vieil hôtel (le Furkablick), et quelques baraquements militaires désaffectés complètent le paysage. Au loin, de belles falaises et des glaciers, la nuit sera fraîche !
Dimanche 29 juillet 2018 : Furkapass – Brig
Distance : 69.49 km
Durée : 3h37
D+ : 282 m.
Vitesse moyenne : 19.14 km/h
TOTAL : 915 km
Malgré un début de nuit un peu frisquet sous le duvet (vent glacial dehors + humidité de la journée pluvieuse), j’ai passé une super bonne nuit, réveillée à 6.30 par le soleil.
Avant de partir, je discute avec des français du Maine et Loire, en minivan. Des Français, il n’y en a pas beaucoup, par ici, c’est d’autant plus appréciable !
Puis, lors des photos traditionnelles sous le panneau du Furkapass, j’échange quelques mots avec Sébastien, un jeune cyclo qui arrive de…Téhéran ! Quel périple ! C’est son dernier jour il rentre chez ses parents (brave petit) à 30 km de là. C’est sur mon itinéraire, nous décidons de faire la route ensemble. La descente est super longue, malgré les pauses. Une petite halte aux sources du Rhône, qui ne s’appelle pas encore le Rhône mais le Rotten.
Le Rotten
Le fleuve, à sa source, est alimenté par les eaux de fonte du glacier du Rhône, à plus de 2400 m. d’altitude. La vallée est un enchantement. Prairies claires succèdent aux forêts sombres, des chalets en bois, des potagers fleuris, et le fleuve aux eaux pastel comme ligne directrice. Sébastien va bon train, le bougre, il sent l’écurie toute proche, j’ai du mal à le suivre ! Si bien qu’à 13h00, nous avons déjà parcouru quasiment 40 km lorsque nous nous séparons.
Je poursuis mon chemin en suivant la Route du Rhône n° 1, qui descend doucement le long du fleuve, avec les sifflements de la locomotive à vapeur en bruit de fond.
En fin d’après-midi, je me pose au camping de Brig.
Lundi 30 juillet 2018 : Brig – Martigny
Distance : 81.54 km
Durée : 4h40
D+ : 169 m.
Vitesse moyenne : 17.46 km/h
TOTAL : 996 km
Depuis quelques kilomètres, le Rhône/Rotten a perdu la belle couleur de ses origines, et son cours est plus tranquille.
L’Eurovélo 17 devient un peu monotone, et sur ces longues distances à plat, je rêve ou bien ??? J’ai toujours le vent dans le nez… Comme s’il avait planifié le même itinéraire que moi, mais en sens inverse…
Bref, j’avance, entre Rhône et vergers. Les pommes et les raisins ne sont pas mûrs, mais les abricots, si !!! Je me restreins, toutefois : c’est moi qui porte !!!
Peu à peu, les montagnes du fond de vallée se rapprochent ; je longe de beaux lacs et ne résiste pas à l’envie de m’y rafraîchir. Je fais ensuite un bout de route avec deux cyclos australiens qui sont arrivés, l’un à Oslo, l’autre à Copenhague, et qui se sont rencontrés à Zermatt. Ils font route ensemble jusque dans le Sud de la France.
L’après-midi s’étire, et comme d’habitude la température est pénible : plus de 40°… Je pédale plein ouest, je cours après le soleil, mais il finit toujours par gagner… Je suis contrainte par la nécessité de trouver un emplacement de bivouac, de l’eau, le ravitaillement, le montage de la tente… et je m’arrête toujours avant lui. Et c’est très bien comme ça !!!
Ce soir, mon hôtel sous les étoiles, est à 4 km de Martigny, 22 km de la Forclaz, et 48 km de Chamonix. Et côté pile c’est : une aire de pique-nique, avec un robinet d’eau, et la vue sur le vignoble Valaisan, et…sur la France !!! Dommage, côté face, c’est les containers à poubelles un peu plus haut… on peut pas tout avoir !
Mardi 31 juillet 2018 : Martigny – Col de la Forclaz
Distance : 25.82 km
Durée : 3h14
D+ : 1013 m.
Vitesse moyenne : 7.97 km/h
TOTAL : 1022 km
Réveil un peu brutal ce matin dès 6h00 par l’hélicoptère qui se pose juste derrière ma haie. J’imagine l’armée helvète sur le pied de guerre, venant récupérer les 12 abricots que j’ai rapinés hier… ou me déloger manu militari de mon campement, le camping sauvage étant interdit en Suisse… En fait, le traitement les vignes à flanc de coteaux se fait par épandage aérien.
A Martigny, je retrouve les deux Australiens, Jeff et Basil, et nous décidons de rouler ensemble pour passer le col de la Forclaz. Basil grimpe fort, Jeff a plus de mal, et il pousse souvent le vélo dans les montées. Mais moyennant de nombreuses pauses, pause-glace, pause-bière, pause-paysage… nous atteignons notre but et plantons les toiles dans un petit camping derrière l’Hôtel du Col.
Mercredi 1er août 2018 : Col de la Forclaz – les Praz/Chamonix
Distance : 26 km
Durée : ?
D+ : 580 m.
Vitesse moyenne : ? km/h
TOTAL : 1050 km
Je pensais qu’il suffisait maintenant de se laisser descendre…que nenni !!! Ca monte encore, jusqu’au col des Montets (ah ah… le bien nommé !!!).
Nous y arrivons pour le pique-nique (après 2 pauses-café en 12 km tout de même…), et là, enfin, ça descend !!! Jusqu’au camping des Praz, 2km avant Chamonix. Le camping est très bien, le seul hic c’est que la base hélico de la gendarmerie est située juste derrière. Et l’été, à Chamonix, l’hélico, il fait des rotations toutes les 10 mn !!!
Ce soir, pas de menu pâtes-riz-purée. Le steak frites l’emporte sur la fondue, à l’unanimité !!!
Et comme d’hab à Cham, ce soir il pleut…
Jeudi 2 août 2018 : Les Praz/Chamonix – Plan la Croix
Distance : 30.74 km
Durée : 3h29
D+ : 547 m.
Vitesse moyenne : 8.81 km/h
TOTAL : 1080 km
Je laisse mes deux compères profiter de leur journée de repos à Chamonix pour poursuivre mon chemin, direction les Houches et le Prarion (en télécabine, je me ramollis…)
Le spectacle à l’arrivée est à couper le souffle, la vue sur la chaîne du Mont Blanc est tout simplement sublime.
La piste de descente aussi, et prudemment, je descends à pieds les passages les plus exposés. Au Col de Voza, je descends plein sud, direction le Champel et les Contamines, la piste est de plus en plus raide. Mon PB avant souffre, je dois en resserrer souvent les serflex… Une erreur topo plus tard, à Bionnassay, je me retrouve à démonter les sacoches afin de gravir le sentier pédestre, très abrupt, et sillonné de racines. Quelle journée !!! C’est dur à la montée, c’est dur aussi à la descente !!! Mais que c’est beau…
Au Quy, je traverse le torrent du Bon Nant et commence à remonter, Saint Nicolas de Véroce, c’est raide !!! Je compte les virages… Au 10e j’arrive enfin à Plan La Croix, et je tombe sur un charmant monsieur qui me propose de planter la tente dans son jardin, ses locataires ne devant arriver que dans quelques jours. Une aubaine, les terrains plats ne sont pas légion par ici… C’est un peu la définition de la montagne, d’ailleurs… que du pentu ! et si c’était plat, ça se saurait…
Très sympa, ce monsieur, un ancien de la marine marchande, qui a déjà fait deux ou trois fois le tour du monde, puis qui s’est reconverti en instructeur de navigation, avant de prendre sa retraite et d’acheter un voilier, pour enfin (pour l’instant) faire escale dans les alpes afin de découvrir les montagnes. A l’occasion, c’est aussi un adepte de la cyclorando.
Vendredi 3 août 2018 : Plan la Croix – Col des Aravis
Distance : 39.88 km
Durée : 4h02
D+ : 935 m.
Vitesse moyenne : 9.88 km/h
TOTAL : 1120 km
Il y a des jours où on ferait mieux de regarder la carte à deux fois avant de commencer à pédaler. J’aligne les erreurs topos comme d’autres s’enfilent des petits fours. Au lieu de monter directement au Mont Joli (ben oui mais ça mooonte) et de me laisser descendre ensuite sur Megève, j’oblique à la première bifurcation et me retrouve à faire du radada autour de la montagne, avec plein de montées (très raides) et de descentes (très raides aussi), jusqu’à Megève.
Puis la route est descendante (ouf…) jusqu’à Flumet, et là…ça monte jusqu’au col des Aravis, 10 km. Des lacets, La Giettaz, des lacets encore, et enfin le col, les vaches, et un bivouac pour la nuit, à côté de mes copines les vaches.
Samedi 4 août 2018 : Col des Aravis – Annecy
Distance : 43.35 km
Durée : 3h19
D+ : 603 m.
Vitesse moyenne : 13.06 km/h
TOTAL : 1164 km
Mais elles ne dorment donc jamais toutes ces vaches ??? Ce matin, ce n’est plus vraiment mes copines… Leurs belles cloches ont sonné toute la nuit, quel raffut !!! Et diguedongue !!!
Enfin, bref, je pensais que ça allait être une journée cool, juste à me laisser glisser doucement jusqu’au lac… que nenni !!! J’ai fait un petit détour (descente 4 km) pour aller jusqu’au col de Merdassier (quel nom !!!) et plutôt que de remonter les 4 km par la route, j’ai eu l’idée lumineuse (ça m’arrive des fois) de passer par un sentier pédestre pour descendre sur Manigod.
Quelle erreur ! La piste, elle était…verticale. J’aurais encore pu faire demi-tour ! Mais, toujours optimiste, j’ai pensé que ça pouvait passer…le vélo à la main. Mais dans un virage, j’ai perdu l’équilibre, le vélo m’a échappé, et il est parti vivre sa vie dans le ravin. Quelques tonneaux plus tard, il s’arrête enfin, contre un sapin providentiel. Grosse manip’ pour remonter les sacoches et l’engin sur le sentier. Deux jeunes randonneurs se chargent de mes sacoches avant, qu’ils déposeront au parking.
Au bilan, le PB avant est bien tordu, j’ai perdu ma bannière avec mes précieux drapeaux, et ma roue avant est en 8. Des touristes anglais me prennent gentiment à leur bord et me déposent à Thônes devant une boutique de location de cycles. Ouf….
Deux heures plus tard, mon vélo est tout retapé, la gente tordue est changée, le PB est redressé, les gérants de la boutique étaient vraiment serviables.
Je reprends la route, le moral remonte. Je reprends ma descente, en me jurant que fini ! les pistes, c’est fini ! je reste SUR LES ROUTES !!!
Je rejoins Talloires, joli petit port et maisons coquettes, petits villages très chics, auberges et hôtels grand luxe, pas vraiment dans mon budget… puis Menthon Saint Bernard, et enfin Annecy, où je ne résiste pas au plaisir d’un petit bain. Et là, c’est la fête du slip. La fête du lac. Impossible de traverser la ville, je suis coincée en rive Est du Lac, et ma foi… j’y reste, je serai aux premières loges pour le feu d’artifice.
Le pétarfice fut vraiment grandiose. Plus d’une heure de spectacle, toute la ville et toute la région est là, c’est énorme.
Et finalement, je reste sur mon bout de pelouse pour bivouaquer, avec Isabelle et Benoit, deux autre cyclos voyageurs.
Dimanche 5 août 2018 : Annecy – Lescheraines
Distance : 37.02 km
Durée : 3h04
D+ : 500 m.
Vitesse moyenne : 12.05 km/h
TOTAL : 1201 km
La nuit fut bonne tout de même malgré les jeunes qui se sont attardés longtemps sur les rives du lac, à profiter de la fraîcheur nocturne.
Ce matin, je flâne dans le vieil Annecy, c’est jour de marché, la ville est pittoresque, sorte de Venise alpine, avec ses canaux et ses ponts.
Les maraîchers, les locaux et les touristes ont investi le centre-ville, les ruelles, les passages et les ponts. Il est difficile de circuler avec mon vélo chargé, même s’il est tenu à la main ! Je croise à nouveau Isabelle et Benoît, qui profitent de l’ambiance joyeuse qui règne ici.
Soudain, un petit sifflement me rappelle que mes pneus ne sont pas si increvables que ça… Allez zou, je m’installe sur un banc, à l’ombre, et sors la trousse à outils. Alors que j’en finis avec ma réparation, qui vois-je arriver ? Les australiens ! C’est trop drôle, ces rencontres au hasard !!!
Nous décidons de pique-niquer au bord du lac avant de nous séparer, eux ayant décidé de faire escale une journée à Annecy.
Lorsque je repars, en milieu d’après-midi, je loupe l’embranchement pour le col de Semnoz. Zut, c’est dommage, il parait que la route est très belle. D’autant que maintenant, j’ai le rythme, les côtes ne me font même plus peur !!!
A la sortie d’Annecy, le paradis pour les passionnés d’outdoor, je fais halte au musée Paccard, fonderie de cloches depuis deux cents ans. En 1891, ils ont coulé la plus grosse cloche de France, la Savoyarde (18,8 tonnes, offerte par les diocèses de Savoie à la fin du XIXe siècle, à l’église du Sacré Cœur de Montmartre), et en 1998, la plus grosse cloche en volée du monde (33 tonnes ! commandée par un mécène américain pour le passage au 3e millénaire).
Je poursuis ma route, la chaleur de l’après-midi est accablante dans ces fonds de vallées, elle dépasse les 40°. Seule l’altitude me permet de gagner un air plus frais. Au col de Leschaux, c’est franchement plus agréable. Je me laisse glisser jusqu’à Lescheraines, où je passe la nuit (camping de l’Ile).
Lundi 6 août 2018 : Lescheraines – Col du Granier
Distance : 61.26 km
Durée : 5h34
D+ : 1470 m.
Vitesse moyenne : 10,69 km/h
TOTAL : 1262 km
Plutôt que de rester en fond de vallée où la chaleur est étouffante, j’écoute les recommandations avisées de ma copine Greewy qui me conseille de rester en altitude. Mieux vaut pousser sur les pédales que de cuire sur du plat.
Je bifurque donc vers Chambéry, par le massif des Bauges, direction de col de Plainpalais (10 km, alt : 1174 m.) avant de profiter de la sublime descente. La route et les paysages sont magnifiques, et j’arrive dans la capitale des Ducs de Savoie à l’heure de la fournaise, ça tombe bien, j’en profite pour faire une pause et aller flâner dans la vieille ville (sans oublier la glace…) :
- la fontaine des éléphants (autrement appelée « les quatre sans cul »), érigée en 1838 afin de commémorer les exploits en Inde du Comte de Boigne ;
- le château des Ducs de Savoie, dont l’origine remonte au XIe siècle, et qui abrite aujourd’hui les services de la Préfecture et du conseil départemental de Savoie ;
- la cathédrale Saint François de Sales (XVe siècle)
Après la pause culturelle, je commence à remonter vers la Chartreuse afin de me mettre au frais pour la nuit. L’affaire s’annonce difficile, les coins campables sont rares… Finalement, j’arrive au col de Granier (1134m.) sous l’orage…. Je plante ma tente entre deux averses, entre les sommets du Mont Granier et de la Bornée.
Demain, il faudra que je pense à bifurquer à gauche en partant afin de redescendre sur la vallée de l’Isère…
Mardi 7 août 2018 : Col du Granier – Grenoble
Distance : 45.86 km
Durée : 3h43
D+ : 1013 m.
Vitesse moyenne : 12,28 km/h
TOTAL : 1308 km
Les orages ont bien donné cette nuit encore, mais le ciel est clair ce matin.
Et avec ma mémoire de poisson rouge, j’ai oublié de bifurquer à gauche. J’enquille tout droit dans la descente, et ne me rends compte de mon erreur qu’une fois arrivée à St Pierre d’Entremont que je me dis que j’aurais dû jeter un œil sur la carte ce matin…. Me voilà donc à traverser le massif de la Chartreuse, avec de beaux dénivelés en plus…
Les lavoirs et les fontaines sont les bienvenus, je m’y trempe carrément pour me rafraîchir. Même en altitude, il fait bien chaud…
Je profite de ma pause de midi dans le hameau de la Martinière pour réparer une deuxième crevaison, puis je reprends la route, Chamechaude, puis le Charmant Som me rappelle de beaux souvenirs, nous étions venus y randonner avec les enfants.
Deux cols plus tard (Cucheron, 1140m. et Col des Portes, 1326m), et après avoir passé St Hugues et St Pierre en Chartreuse, j’arrive enfin au-dessus de Grenoble. La ville s’étend tout en bas dans la vallée.
Enfin, enfin, il arrive un moment où la route ne monte plus, et même on dirait que ça descend ! Je passe (sans trop d’effort puisque c’est dans la descente) le Col de Palaquit, et alors que la route descend et que la température monte, j’avise une propriété à vendre. J’y vais au culot ! et demande à planter ma tente dans le parc… et ça marche ! Un immense bassin vient compléter le tableau, c’est royal. Les propriétaires sont vraiment adorables.
En fait, et je m’en rendrai compte le lendemain en partant, le château fait partie des Gîtes de France. C’est la grande Classe !
Mercredi 8 août 2018 : Grenoble – St Julien en Vercors
Distance : 76,18 km
Durée : 6h28
D+ : 1387 m.
Vitesse moyenne : 11,77 km/h
TOTAL : 1384 km
Je quitte à regret mon petit paradis ce matin pour plonger dans la fournaise de Grenoble (D512), bien contente de ne pas avoir dormi ici !!! et remonte vers le Vercors (D106b) par Seyssins Pariset. La route est looongue jusqu’à la Tour sans Venin puis Saint Nizier du Moucherotte. 15 km, 950 m. de D+…. Ça secoue un peu, quand même !!!
La prochaine fois, il faudra étudier d’autres itinéraires. Je fais bien une tentative sur la Via Vercors, mais avec les sacoches, c’est un peu galère, ça ressemble à des montagnes russes… le gravier en plus !!!
Une fois sur le plateau du Vercors, le profil de la route est beaucoup plus confortable. Cependant, tous les champs sont clôturés, et les coins campables sont rares. J’arrive bientôt dans les Gorges de la Bourne, très belles. Dommage que l’eau soit bien troublée (dû peut être à l’usine de traitement des eaux, en amont ?)
Puis après les Gorges commence la montagne et la forêt, le jour commence à baisser, lorsqu’enfin je trouve, après St Julien en Vercors, une aire de pique-nique, avec tennis, WC et lavabos. Evidemment, ce soir, ce n’est pas un Gîte de France, mais ça fera très bien l’affaire !
Je plante vite fait ma toile, et avant que le soleil ne se couche, je remonte 2 km en arrière afin de prendre une photo ….dans un abreuvoir à vaches ! J’arrête une voiture et explique mon projet à la passagère. Du coup, elle est hilare, moi aussi !!!
Jeudi 9 août 2018 : St Julien en Vercors – Die
Distance : 24.36 km
Durée : 2h13
D+ : 574 m.
Vitesse moyenne : 10.94 km/h
TOTAL : 1410 km
Le temps est bien couvert ce matin, le tonnerre gronde au loin mais se rapproche rapidement, et les premières gouttes commencent à tomber alors que je prends la route. Je passe St Martin en Vercors encore au sec, mais dès St Agnan en Vercors, je ne suis déjà plus étanche, et à Rousset, je prends l’eau de toutes parts.
Sur la route, je fais la course avec les escargots… et je ne suis même pas sûre de gagner !!!
Le temps va de pair avec l’ambiance générale, puisque des mémoriaux aux résistants et martyrs jalonnent les routes du Vercors. Tristes périodes de notre histoire…
Arrivée au col du Rousset, j’ai à peine le temps de me réfugier au snack-bar, que les éléments se déchaînent. Il pleut des trombes d’eau, et ça n’a pas l’air de vouloir se calmer…
Un chocolat chaud et une crêpe beurre-sucre plus tard, le gérant me propose de me déposer au camping de Die, avec son estafette. Et hop ! J’économise 15 km de descente sous le déluge, mes nerfs me disent merci !!! Arrivée au camping de Chamarges, 2e coup de vent arrière : alors que je lui demande en rigolant un emplacement sec avec chauffage au sol, le gérant me propose un bungalow au prix d’un emplacement de tente ! (les clients ayant fui le déluge dès le matin)… comme quoi… tout finit bien !
Vendredi 10 août 2018 : Die – La Roche des Arnauds
Distance : 89.57 km
Durée : 6h10
D+ : 1422 m.
Vitesse moyenne : 14.52 km/h
TOTAL : 1500 km
DUREE TOTALE : 120 heures
ALTITUDE TOTALE : D+ 21848 m.
Grand bleu ce matin !!! Je traverse Die, ses vieux quartiers, ses ruelles étroites et fleuries, tellement étroites que l’ombre y reste fraîche. Un couple s’attarde en terrasse devant le petit déjeuner, un chat s’étire dans un rayon de soleil…
Les derniers cyprès se mêlent aux noyers, on est en Drôme Provençale, ce n’est plus tout à fait la Provence, mais ce n’est pas encore les Alpes.
Puis vient Châtillon en Diois, où Jean Giono a implanté l’histoire de son roman « les âmes fortes ».
La route remonte le long du Bez, traverse les gorges des Gâts où la rivière cavalcade jusqu’à Pont de Quart pour se mêler aux eaux de la Drôme.
Les gorges, magnifiques, révèlent ici un vieux pont de pierre, là, un mas en ruine adossé à la falaise, noyé dans les herbes folles ; un jardinier facétieux a donné de drôles de formes aux buis… La route se raidit, le col se devine, encore au loin.
« En fait de route, c’est un escalier qu’on devrait dire. En vingt-cinq kilomètres, elle grimpe au col de Grimone qui est quinze cents mètres plus haut que Châtillon. Et elle le fait avec des tourniquets, des hoquets, des coups de queue, des soubresauts, je ne vous dis que ça ! »
(Jean Giono, Les âmes fortes).
Dans mon dos, la vallée se noie dans la forêt, seule une petite tâche ocre révèle les toits des derniers hameaux, au loin.
Je passe Grimone, endormie sous le soleil de midi et enfin, enfin, j’arrive au col, 1318m. pour une pause bien méritée.
Devant moi s’ouvre la vallée de Lus la Croix Haute, je reconnais le Roc et la Tête de garnesier, le Pic de Bure, l’Obiou, le Rocher Rond… Je suis chez moi !!! Plus qu’à me laisser glisser vers Lus, Saint Julien en Beauchêne, La Faurie. Je ne pédale plus, je vole, le col des Eygaux (914 m.) n’est qu’une formalité. Veynes, je suis à la maison !
Enfin, le col de la Plaine (alt 921 m. ; D+ 1 m. !!!) juste avant d’entrer dans la Roche des Arnauds. Soudain, en centre bourg, des cyclistes me rejoignent en riant : mes enfants et mes amis, mon fan club, ils sont venus m’accueillir, quelle belle surprise ! La Clairette de Die est au frais, on remonte la route ensemble jusqu’à la maison, telle l’échappée du Tour de France… ! Elle est pas belle, la vie ?
La boucle est bouclée, ce beau périple s’achève maintenant, les messages affluent sur mon portable, je suis heureuse d’être rentrée chez moi, au terme d’un si beau voyage. Car si j’aime tant partir c’est qu’à chaque fois, je suis heureuse de revenir….
Conclusion sur ma traversée des alpes en vélo
Pour une première expérience de voyage en solo, je n’en retire que du positif. Un peu inquiète tout de même avant de partir, et la tête pleine de questions (que faire en cas de blessure ? En cas de casse de matériel ? j’ai déjà du mal à changer une chambre à air… Et si je n’y arrive pas ? si je me perds ? et si je fais de mauvaises rencontres, etc…etc…), chaque tour de pédale m’a apporté la preuve que j’avais eu raison de me lancer.
A chaque virage, un nouveau paysage.
Pour chaque hameau traversé, de belles rencontres.
A chaque côte, la satisfaction de l’effort accompli.
Bref, un profond bonheur d’être là où j’étais, et…la furieuse envie de repartir !!!
Liste du matériel utilisé pour ma traversée des alpes en vélo
Il est primordial de bien choisir ses vêtements de vélo pour une traversée des Alpes en solo. Dans les montagnes, vous pouvez faire face à toutes les saisons en une journée. Mais alors, comment être sûr de partir bien équipée ? Découvrez notre article pour bien choisir sa tenue de cyclisme femme.
Equipement pour le transport utilisé pour ma traversée des alpes en vélo
Portage vélo
CATÉGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX ? | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE ? | ET SI C’ÉTAIT À REFAIRE ? |
SACOCHE AVANT | Aqua Front | VAUDE | achetées en 2014 lorsque j’ai commencé à cyclo randonner, je voulais des sacoches étanches | Rien à redire, elles sont au top | cependant j’ai découvert que l’ennemi n° 1 du cyclo randonneur, c’est le poids. Je travaille actuellement à coudre des sacoches perso en cordura, légères et étanches. Cf les sacoches arrières. |
SACOCHE ARRIÈRE FAITES MAISON | https://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=27541 | Le poids! Les chiffres parlent tout seuls : 251 (AR) contre 820 gr (AV) … | J’ai adopté définitivement les sacoches DIY… | ||
PROTECTION PLUIE POUR SACOCHE GUIDON | |||||
SACOCHE GUIDON | DECATHLON | Plus légère que Vaude ou Ortlieb | |||
BIDON | |||||
ANTIVOL | DECATHLON | Indispensable. | J’attache systématiquement mon vélo. Même au camping, ou pour m’arrêter à la boulangerie, etc… Même pas de question à se poser, c’est u n réflexe. | Un seul aurait suffi | |
PIQUET PORTE DRAPEAU-BÉQUILLE VÉLO | https://www.extremtextil.de/en/ | 3 sections de piquets de tente reliées par un élastique. Ca évite de devoir coucher le vélo à terre | Et en plus ça permet d’y accrocher les petits fanions des pays traversés… |
Outils indispensable pour une traversée des alpes en vélo
CATÉGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX ? | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE ? | ET SI C’ÉTAIT À REFAIRE ? |
CHAMBRE À AIR | |||||
POMPE À VÉLO + MAILLON RAPIDE | |||||
DÉMONTE PNEUS | |||||
MULTITOOL | |||||
MORCEAU CHAMBRE À AIR DE VOITURE | pour renforcer un pneu déchiré | ||||
SERFLEX METAL ET PIÈCES DIVERSES | |||||
SERFLEX PLASTIQUE | toutes tailles | ||||
2 OUTIL EN Y | clé à pipe – clé allen | ||||
PIÈCE RECHANGE PORTE BAGAGES | |||||
RUSTINES | |||||
CLÉ ALLEN EN L | |||||
SCOTCH DUCT TAPE | |||||
CABLES FREINS/VITESSES | |||||
LUBRIFIANT |
Matériel dans Sacoche de Guidon
CATÉGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX ? | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE ? | ET SI C’ÉTAIT À REFAIRE ? |
SACOCHE DE GUIDON | |||||
CARNET, STYLO | |||||
CABLE HP | |||||
PASSEPORT, PERMIS, CASH, CB | |||||
CLEFS MAISON | |||||
TÉLÉPHONE PORTABLE + HOUSSE | |||||
TPH OPPOSITION CB-MAIF ASSISTANCE- | |||||
PRISE USB | |||||
LUNETTES NOIRE A VUE | |||||
LUNETTES A VUE | |||||
SAC A DOS UL | DECATHLON | repliable | |||
BATTERIE EXTERNE | RAV Power 10400 mAh | Très utile car elle permet de recharge 5 fois mon téléphone portable, pour les soirs passés en camping sauvage. Rechargée lors des nuits en camping | Attention à bien laisser les appareils tes que portable, batterie externe, appareil photo au chaud au fond du duvet lorsque les nuits sont fraîches, pour éviter que le les batteries ne se déchargent |
Vêtements utilisés pour ma traversée des alpes en vélo
CATÉGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX ? | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE ? | ET SI C’ÉTAIT À REFAIRE ? |
T-SHIRT VÉLO | 2 T-shits vélo, 2 slips, 2 paires de chaussettes… ça suffit largement pour faire un roulement de lessives. | ||||
T-SHIRT VÉLO | |||||
TSHIRT | mérinos | 1 T-shirt « de ville » et 1 pantalon, pour présenter mieux qu’en tenue cyclo, selon les circonstances! | |||
PANTALON | TRANGOWORLD | ||||
COLLANT DE SPORT | pour les nuits frisquettes | ||||
T-SHITR TECHNIQUE | manches longues, pour les nuits frisquettes | ||||
T-SHITR TECHNIQUE MANCHES LONGUES | veste ekoi rose | ||||
DOUDOUNE | Jacket climalite pullover | CUMULUS | très légère | ||
GORE TEX | ARC’TERYX | ||||
PANTALON ÉTANCHE | genre k-way. Attention de bien le choisir. Le mien était vieux et usé, il ne servait pas à grand-chose contre la pluie… | ||||
GANTS MITAINES | mitaines vélo | Perdues à mi parcours, et pas remplacées… | |||
GANTS LONGS | DECATHLON | Appréciés pour les cols | |||
TOUR DE COU | sert aussi de bonnet pour la nuit | ||||
CASQUE | Sans commentaire. Simplement indispensable. | ||||
TONGS | |||||
CHAUSSETTES | |||||
SLIPS | |||||
SOUTIEN GORGE SPORT | |||||
CUISSARD | Bien appréciée au début, pas très utile par la suite (on s’habitue vite à la selle…) | ||||
MAILLOT DE BAIN | |||||
CHEMISE DESERT | RAIDLIGHT | Utilisée avec une brassière dessous, cela permet d’avoir les bras couverts dans certains pays, sans avoir trop chaud. Ca évite également les coups de soleil sans avoir à supporter un t-shirt à manches longues | Pas vraiment utile pour ce périple. Je ne l’ai utilisé que quelques fois. | ||
CASQUETTE | Utile sous la pluie, sous le casque! |
Matériel camping utilisé pour ma traversée des alpes en vélo
CATÉGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX ? | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE ? | ET SI C’ÉTAIT À REFAIRE ? |
RÉCHAUD-BRIQUET-OUVRE BOITES | Pocket rocket | MSR | pour son poids/encombrement. | oui | Sur ce trajet, on trouve partout des cartouches à visser ou à clipser, mais ce n’est pas le cas dans tous les pays. Attention de bien se renseigner avant de partir |
CARTOUCHE À VISSER | neuve | PRIMUS ou AUTRE MARQUE | |||
COUVERTS | cuillère fourchette | ||||
OPINEL | |||||
PETITE POIGNÉE | pour la popote | ||||
GAMELLE ALU | Capacité 1 litre. 750 ml de thé le matin, ou une grosse ration de pâtes/riz/purée au dîner, ça demande une gamelle conséquente. | ||||
PARE VENT | TOMSHOO (@Ali express) | ||||
ASSIETTE | alu | ||||
BOLS A NOUILLES | pour sa légèreté. Ca ne craint rien et C »est solide et facilement remplaçable | En prévoir 2 : un pour le thé, l’autre pour le dîner (le thé du matin avec un arrière goût de nouilles chinoises, c’est pas top) | |||
LESSIVE, ÉPONGE | |||||
BOUTEILLE VINAIGRETTE | stockée dans une petite bouteille plastique, et prête à l’emploi. | ||||
THÉS | 40 sachets de 3 gr | en secours. Au cas où j’oublie d’acheter du citron. | |||
6 DOSETTES CITRON | |||||
SUCRE EN POUDRE | 1morceau = 6 gr | ||||
NOUILLES CHINOISES | En secours | ||||
SOUPES ROYCO | en secours | ||||
SEL, POIVRE, BOUILLONS KUB | le Kub, ça agrémente bien la semoule. | ||||
CONFITURE | en bocal plastique a sérum | ou miel, mais éviter les bocaux en verre!!! | |||
POCHE A EAU | 4 Litres | ORTLIEB |
Affaires de toilette utilisés pour ma traversée des alpes en vélo
CATÉGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX ? | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE ? | ET SI C’ÉTAIT À REFAIRE ? |
SERVIETTE | Ultra light | SEA TO SUMMIT | Elle pèse rien, elle est résistante, et elle ne tient pas de place | ||
SHAMPOOING | |||||
COUPE ONGLES, COTONS TIGES, PINCE A EPILER | |||||
CRÊME SOLAIRE | dans sacoche guidon | ||||
STICK A LEVRES SOLAIRE | dans sacoche guidon | ||||
STICK LEVRES RÉPARATEUR | |||||
CRÈME | Tube Lipikar; indispensable | Pour le bien-être !!! | |||
DENTIFRICE | mini tube Elmex : ça suffit | ||||
BROSSE A DENTS | |||||
GANT DE TOILETTE | non tissé; récupéré a l’hopital | ||||
MÉDICAMENTS | spasfon Locoïd immodium aspirine 1000 | ||||
PQ | biodegradable, CAO | ||||
SPRAY ANTIMOUSTIQUES | |||||
PEIGNE | |||||
BOUCHONS D’OREILLES | utile lorsqu’il y a des ruisseaux ,des vaches ou… des voisins de camping bruyants, à proximité! |
Pour le couchage utilisé pour ma traversée des alpes en vélo
CATÉGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX ? | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE ? | ET SI C’ÉTAIT À REFAIRE ? |
DUVET | quilt | CUMULUS | Plus léger et moins volumineux qu’un duvet classique, il se positionne et s’attache autours du matelas; je n’ai jamais eu froid dedans. Pour les nuits fraîches, je gardais un collant et la doudoune à capuche | J’ai adopté le quilt. Pour ce type de voyage en période estivale, c’est le top. De plus, pour les nuits chaudes, il suffit de le remettre en configuration « couverture » pour avoir moins chaud. | |
MATELAS + KIT REPARATION+SAC GONFLAGE | SEA TO SUMMIT | ||||
FRONTALE | |||||
SAC A VIANDE | |||||
TENTE + PIQUETS+SARDINES+MOUSTIQUAIRE | tente fabrication maison : http://www.randonner-leger.org/wiki/doku.php?id=couture | Tente idéale pour 2 avec tout le bazard, confortable pour 3 et possible pour 4 (si, si, j’ai testé), et puis…parceque c’est moi qui l’ai faite! | tente faite maison selon ce modèle : https://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=19973&p=2 | Cette tente m’a déjà accompagné sur plusieurs trips, elle a déjà fait ses preuves, et ça va continuer… | |
CHAISE PLIANTE | HELINOX GROUND CHAIR | La chaise, c’est selon chacun. Perso, j’aime bien un peu de confort le soir à l’étape… | Si VRAIMENT il fallait alléger, je m’en séparerais. Mais vraiment en dernière option! | ||
MATELAS A TOUT FAIRE | bleu, pourri, pour la sieste ou pour protéger le sea to summit | Bien utile, c’est pratique et ça ne craint rien |
Pour mon confort
CATÉGORIE | MODELE | MARQUE | POURQUOI CE CHOIX ? | CE CHOIX A-T-IL RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE ? | ET SI C’ÉTAIT À REFAIRE ? |
LISEUSE | c’est la petite détente du soir… | Elle a une grande autonomie. Je n’ai pas eu à la recharger de tout le voyage | Tout une bibliothèque dans un petit boitier… | ||
CARTOGRAPHIE PAPIER | Pas vraiment utilisée, l’appli maps.me suffisait. Sauf peut être en dehors des routes (parcs nationaux, sentiers) |
5 commentaires
Je viens de passer un moment magique à lire vos péripéties. J’ai bien rigolé aussi !
Mais surtout RESPECT, quel courage …et merci de nous faire partager ce moment de bonheur.
Bravo pour cette traversée !
Et pour la description du voyage, très vivante.
J’envisage la même traversée, à quelques variantes près. Peux-tu me dire quelles cartes papier tu as utilisées ?
D’avance merci et encore bravo.
J’avais laissé un commentaire hier mais je ne le vois pas apparaître…
Je disais un grand bravo pour cette belle traversée. Mais aussi bravo pour le blog.
Merci de nous avoir fait partager ces bons moments.
Questions : quelles cartes papier as-tu utilisées ? Y a-t-il des portions avec de la grosse circulation ?
D’avance merci.
Bonjour Hélène et Nathalie,
Merci pour vos petits mots, c’est sympa. Pour les cartes, j’ai utilisé des photocopies de cartes routières Michelin pour les pays européens et des cartes IGN récupérées à droite, à gauche. Mais en fait, maps.me convient largement tant qu’on reste sur les routes. Pour la traversée des massifs (Stelvio, Fanes), des cartes Kompass. Et en France, l’appli Sititrail suffit, pas besoin de carte papier!
Bonjour et merci pour ce beau récit, ça donne très envie ! Pourriez-vous me partager la trace GPX si elle existe? Notamment pour les parties faites en train dans dans le cas de Tsagaventure? Merci beaucoup !