Guillaume DESVIGNES nous raconte sa traversée des arêtes de la Meije
Informations pour préparer la Traversée des arêtes de la Meije
Date :
Dimanche 14 et Lundi 15 Juillet 2013
Lieu :
France, région Provence Alpes cote d’azur, Haute Alpes, La Grave (05320)
Participants de la traversée des arêtes de la Meije:
La traversée des arêtes de la Meije: toute une organisation
Gringo et Phablo (le rédacteur)
On se connait depuis maintenant une quinzaine d’années sachant que l’on en a 25. Nous pratiquons principalement l’escalade, l’alpinisme et le ski de randonnée. On a eu l’occasion de voyager et de grimper ensemble en Thaïlande, en Ecosse (Ben Nevis, Cairgorm), Angleterre (Peak district, Lake District, Chair Ladder…). Et bien entendu les Alpes Françaises, Suisses et Italiennes. Prochain trip prévu dans les Pyrénées.
Où dormir :
Refuge du promontoire, accueil très sympa des gardiens qui vous offre le kir. Et qui donne de très bonnes infos sur les conditions et les itinéraires. Refuge situé à 3092m d’altitude et au pied de l’ambiance dans un environnement grandiose.
C’est un refuge CAF, demi-pension 51.80euros, avec réduction CAF 38.75euros
Refuge de l’aigle, refuge non gardé car en travaux pour être remis aux normes. Ce refuge peut être utilisé lors de la descente si l’on à été trop long sur les arêtes. Refuge précédemment utilisé pour la traversé Meije orientale-pavé. Petit refuge très sympa situé à 3440 m
Où se restaurer/où se réapprovisionner avant la traversée des arêtes de la Meije:
Divers restaurants et commerces disponibles à la Grave (Epicerie, Sherpa, fromagerie…)
La plupart sont ouverts toute l’année mais les horaires varient en fonction des saisons.
Moyen de locomotion :
Par Bus :
– Bus Grenoble gare routière/SNCF – La Grave / Villar d’Arène – Briançon.
Site Internet ou 0974 500 750.
Réservation obligatoire 48h à l’avance sur leur site ou à l’office du Tourisme de La Meije.
– Navette Grenoble gare routière/SNCF – Aéroport de Lyon Saint Exupéry
Site Internet ou 0825 825 536
– Navette Grenoble gare routière/SNCF – Aéroport de Genève
Site Internet ou 04 76 60 46 97
Réservation obligatoire 2 jours avant au minimum.
– Navette Grenoble gare routière/SNCF – Aéroport de Grenoble Saint-Geoirs
Site Internet ou 04 76 93 40 00
Réservation 7 jours avant au minimum.
De plus sur présentation de votre ticket de bus, les gardiens du refuge du promontoire vous offre une boisson, pour encourager le transport en commun.
Par avion :
– La grave est accessible facilement depuis les aéroports de Grenoble, Lyon Saint Exupéry et Genève.
Par train :
L’arrêt le plus proche est à Briançon à partir duquel on peut prendre un bus ou le taxi pour La Grave.
Caractéristiques du Massif de l’Oisans :
La Meije est situé dans le massif de l’Oisans qui est constitué de différents types de rocher (Granit, gneiss…). Et qui à la réputation d’être mauvais, cependant le rocher de la Meije est très bon.
- Il y a une multitude de course d’alpinisme dans ce coin et de tout niveau, le Râteau, le Pic Gaspard, le Pavé…
- Le village de La Grave est réputé pour ces activités hivernales, il y a une multitude de cascade de glace à proximité et de tout niveau. Certaine sont très difficiles et d’ampleur tel que Les Moulins ce qui fait que les glaciéristes viennent du monde entier tous les hivers.
La Grave est aussi une station de ski réputé pour sont domaine skiable « Hors Piste ». En effet les pistes ne sont pas damées et restent très sauvage.
Autres expériences autour de la Meije
Bibliographie sur la traversée des arêtes des la Meije:
– Oisans nouveau, Oisans sauvage. JM CAMBON 2007
-Chemins du Ciel – Les plus belles courses d’arêtes des Alpes – Mario Colonel – 2003
-Le Massif des Écrins – Les 100 plus belles – Gaston Rébuffat – 1974
-La Meije , Reine de l’Oisans, Pierre Chapoutot (Auteur), Frédéric Chevaillot
Il existe une multitude de livre parlant de ce sommet mythique donc …
Lien Internet pour préparer la traversée des arêtes de la Meije:
- Camp To Camp
- Club alpin briancon (Info refuge de l’aigle)
- Lagrave-Lameije.com (Office tourisme la grave)
Traversée des arêtes de la Meije
Après un premier essai de la traversé des arêtes de la Meije avorté pour cause de grosse chute de neige, Gringo et moi-même retournons à La Grave bien motivé. Le traversé de la Meije n’étant pas une boucle complète, je dépose Gringo à La Grave et monte déposer la voiture au lieu dit Pied du Col.
Je redescends sur La Grave sur mon vélo de la marque grenobloise Libéria des années 70, ce n’est pas évident de pédaler avec des grosses d’alpinisme heureusement la majorité du trajet est en descente et les « vrais » cyclistes souris en me voyant passer.
Monté au refuge du promontoire début de notre traversée des arêtes de la Meije:
Nous montons au refuge du promontoire par les Enfetchores qui nous mène à la brèche de la Meije ou l’on n’aura plus que 150 m de dénivelé à descendre afin d’atteindre le refuge. Cet itinéraire permet de rejoindre le refuge en faisant une petite course d’alpinisme niveau PD avec un peu d’escalade et de marche sur glacier. Cela représente 1000 m de dénivelé mais nous décidons de ne pas prendre le téléphérique de La Grave et de monter à pied ce qui nous rajoute 400 m de dénivelé.
Les 400m de chemin de randonnée sont vite avalé mais le poids du sac se fait sentir tout de même, nous attaquons la partie d’escalade que nous faisons sans encordement car très facile (3b maximum)
Cette monté est très agréable car sous le soleil et avec un paysage magnifique, nous montons sur un éperon rocheux bordé de deux glaciers.
Nous prenons ensuite pied sur le glacier pour rejoindre la brèche de la Meije, glacier sur lequel nous nous encordons car fortement crevassé.
Puis nous atteignons la brèche d’où l’on peut voir le refuge et le début de l’arête que l’on va gravir le lendemain, escalade qui commence depuis la terrasse du refuge.
Arrivé au refuge
Nous atteignons le refuge ou Michel, le gardien nous accueil et nous donne une bonne nouvelle. Demain les conditions vont être parfaites et il y a seulement quatre cordées qui partent pour la Meije. On profite de la fin d’après midi pour se reposer et savourer le paysage grandiose. Le soir arrive et nous préparons notre maigre repas.
Pendant ce temps là Michel nous apporte un kir comme pour les personnes ayant pris la demi-pension. Chapeau bas aux gardiens, c’est le meilleur accueil que j’ai pu recevoir dans un refuge. Cela aidera à faire passer notre repas, semoule mélangée avec une soupe chinoise mais cela suffit à nous caler.
Pendant que tous le monde mange le gardien donne la météo et les derniers conseils. Nous choisissons l’heure de réveil, payons et allons nous coucher. Le temps étant chaud et stable. Il ne sert à rien de partir trop tôt et de faire l’ascension de nuit donc pour nous cela sera réveil à 4h pour un départ vers 4h30.
Monté au grand pic :
La nuit n’est pas très bonne, l’appréhension du lendemain m’empêche de trouver un bon sommeil, au réveil nous prenons un petit déjeuner rapide, un demi paquet de prince et un thé chacun. Nous somme près à partir vers 4h30, nous nous encordons à une quinzaine de mètre car nous avons décidé de faire toute l’ascension en corde tendue en gardant toujours au moins une protection entre nous.
Nous sommes la dernière cordée à partir, nous commençons notre escalade entre le refuge et les toilettes, pas de marche d’approche ca c’est top !!!
Après 30m d’escalade nous rejoignons une cordée de trois espagnols en train de s’encorder sur une petite vire en hésitant sur le passage du pas du Crapaud. Je les double et trouve un friend coincé comme indiqué dans le topo.
Ouf !!! On est au bon endroit on ne s’est pas encore perdu.
Nous suivons l’arête au plus facile et traversons à gauche pour rejoindre le couloir Duhamel. Le jour est levé, voici notre première photo de la journée.
Nous trouvons au fond du couloir un peu de neige dur mais les traces sont bonnes donc nous passerons sans mettre les crampons mais en utilisant nos piolets. A partir du haut du couloir nous rejoignons la muraille Castelnau.
La muraille Castelnau
Elle a longtemps empêché l’accès au Grand Pic. C’est pourquoi la Meije a été l’un des derniers sommets des alpes à être gravi. La muraille se franchi par un système de vires ascendantes entrecoupées de passage d’escalade comme notamment la dalle des Autrichiens. Lors de notre ascension, cette dalle était humide. J’ai eu le droit à une bonne frayeur lors de mon passage avec un pied qui à zippé heureusement sans gravité.
Dans cette muraille nous rattrapons les deux cordées de guides qui nous précédent. Ils sont un peu plus long car ils tirent des longueurs pour assurer leur deux clients Japonais. Nous décidons de faire une pause afin de les laisser prendre de l’avance. Nous les reverrons mais à chaque fois de loin.
Ensuite, nous rejoignons le glacier carré. Sur ce glacier une glissade serais sanctionné par le saut d’une falaise de plus de 300m. Et dire que certain s’amuse à monter les skis jusqu’ici pour faire trois virages.
Puis, nous accédons enfin la brèche du glacier carré on l’on à la vue sur la grave et la suite de l’ascension
Cette face nous mèneras en environ une 1h30 au grand pic en passant par le fameux passage du cheval rouge. D’ou l’on doit passer à califourchon avec 600m de vide de chaque coté. Nous atteignons le sommet en 5h. Faisons une seconde pause en profitant de la vue sur la suite de l’itinéraire, la traversé des arêtes jusqu’au doigt de dieu.
Traversé des arêtes de la Meije
Nous descendons du grand Pic en trois rappel. Atteignons la brèche Zsigmondy ou nous chaussons les crampons. La suite sera en neige, glace et rocher. A ce moment là j’ai eu petite pensée pour Fred, un ami qui a perdu son crampon à cet endroit l’année précédente et qui à du se faire hélitreuiller. Nous contournons la dent de Zsigmondy à l’aide des câbles mis en place suite à un éboulement, câbles à moitié enterré sous la glace.
Nous continuons et gravissons une à une les 4 dents qui précédent le doigt de Dieu
Doigt de Dieu que nous atteignons en 4h30. L’altitude commence à se faire sentir, après une petite pause nous attaquons les rappels. Après le troisième rappel nous nous trompons d’itinéraire. Et au lieu de traverser nous continuons de descendre. On se retrouve en bout de corde au dessus d’une rimaye ouverte d’au moins 5 mètres.
On se retrouve obligé de traverser au dessus de la rimaye sur une cinquantaine avant de creuser un corps mort afin que le premier passe la rimaye qui est relativement bien bouché à cet endroit. Puis par une petite marche glaciaire nous rejoignons le refuge de l’aigle.
Nous avons mis en tout 11h du refuge à refuge pour réaliser la traversée des arêtes de la Meije. Il nous reste à descendre dans la vallée ce qui prend environ 3h. Le gardien nous avais donné une fourchette de temps de 10 à 20h suivant les cordées. On est assez content de notre course même si nous avons perdu au moins 30min dans la descente en rappel du doigt de Dieu
Retour à la voiture après la traversée des arêtes de la Meije:
Après avoir terminé le moindre gramme de nourriture qu’il nous restait nous attaquons la descente qui à été longue et difficile pour nos jambes. Nous rejoignons finalement la voiture après 14 heures d’effort. Puis un rapide arrêt à la Grave ou nous récupérons mon vélo que nous avons failli oublier à cause de la fatigue. De retour sur Grenoble, un bon plat de pates et au lit. Voila deux jours d’alpinisme comme on les aime qui se termine bien avec plein de souvenir et une seule idée en tête repartir…
Matériel utilisé pour la traversée des arêtes de la Meije
Catégorie | Modèle | Marque | Pourquoi ce choix ? | Le produit a-t- il répondu aux attentes | Et si c’était à refaire ? |
Sac à dos Phablo | Talon 44 | Osprey | Sac léger mais bien équipé et confortable | Oui cependant ce sac s’use vite, c’est le compromis de la légéreté | Je choisirais plutôt un Deuter Guide 35+ plus lourd mais réputé increvable |
Sac à dos Gringo | Sphynx 35 | Black Diamond | Confort de portage Robustesse | Très solide, confortable et bien accessoirisé | |
Piolet Phablo | Air Tech Racing | Grivel | Léger et suffisant pour les pente de neige pas trop raide ou le ski de rando | Oui, mais limite si passage en glace | Un manche légèrement courbé peu aidé dans le raide. |
Piolet Gringo | Summit | Petzl | Solidité, praticité (manche courbe) | Oui, ce produit respire la solidité | |
Chaussures Phablo | Rebel lite GTX | Scarpa | Chaussant correspondant à mon prix, chaussure light et précise pour l’escalade | Peu montante donc nécessite l’utilisation de guêtre | A voir l’usure dans le temps ? |
Chaussures Gringo | Verto S4K GTX | The North Face | Prix | Usure très rapide au bout d’une saison la paire et morte | Produit non abouti, usure trop rapide |
Crampons Gringo et Phablo | Air Tech | Grivel | Légèreté et efficacité antibotte | Idéale pour de l’alpinisme estivale, course de neige. | Oui cependant une des pointe latérale est plus courte ce qui donne une accroche en traversé moins efficace mais une plus grande légèreté |
Réchaud | Zip | Jet Boil | Rapidité de chauffe et économie de gaz | Trop petit pour le repas de deux personnes | Oui petit mais léger |
Frontale Phablo | Storm | Black Diamond | Autonomie, étanchéité, puissance et possibilité de la verrouiller | Oui les deux modes d’éclairage sont très pratiques pour trouver son chemin dans la nuit | Lourd à cause des 4 piles |
Vélo | Inconnu (année 70) | Liberia | Vélo de la marque historique Grenobloise, raison sentimentale | Idéale pour le plat et la descente mais lourd pour les dénivelé | |
Veste Gore Tex Phablo | Alpine Project | The North Face | Léger et très respirant (Active shell) | Utilisé en coupe vent donc efficace | Capuche très pratique |
Polaire Gringo | R3 | Patagonia | Bon ratio poids/chaleur | Très bon produit | La couleur verte pomme |
Micropolaire Phablo | Eclipse | Mountain Equipment | Coupe près du corps et tissu stretch idéal pour l’escalade | Oui, le produit est joli | Longévité à confirmer ? Version avec capuche plus efficace pour l’hiver (cascade de glace) |
Doudoune Phablo | Down sweater | Patagonia | Leger, très bon rapport poid/thermicité | Oui mais attention au accros, le tissu est très fin | Je choisirais un produit avec un duvet plus hydrophobique |
T -shirt Gringo et Phablo | Merino wool | Quechua | Economique et efficace | La coupe n’est pas parfaite notamment lorsque l’on leve les bras | Je choisirais le même car très économique |
Pantalon Phablo | Apex mountain | The north Face | Robustesse et thermicité pour la haute altitude | Confortable et suffisamment étanche pour la neige | Il manque juste des guêtres intégrées digne de ce nom |
Appareil photo | DHC H10 | Sony | Zoom et solidité | Photo correcte, je pense que se serais à l’utilisateur d’apprendre à mieux s’en servir | Juste un peu encombrant pour l’alpinisme. |
Trepied rando | UltraPod II | Pedco | Poids (115g) et compacité (20cm) | Pratique avec son velcro! Et puis pour le peu de fois où je l’utilise, il est suffisamment petit et léger pour que je le prenne tout le temps. | Rien de mieux pour la rando. Si c’est trop lourd ou encombrant, j’hésiterais à le prendre. |
Téléobjectif | 200mm – f2.8 | Pentax | Focale fixe à grande ouverture – piqué excellent | Lourd (939g) – cher (autour de 800€)…mais qualité d’image exceptionnelle! | La qualité se paye en terme de poids et prix, c’est un choix que j’ai fait. |
Objectif polyvalent | 17-70mm – f4 | Pentax | Objectif polyvalent – ouverture intéressante | Complémentaire du 200mm. Grand angle intéressant pour les paysages. | Idéal pour la photographie de paysage. |
Appareil compact | Powershort 220HS | Canon | Rapport qualité / prix intéressant Compacité et poids (151g) | Qualité suffisante pour faire des tirages A4 de très bonne qualité. Compact => toujours dans la poche! | A cause des frottements, la peinture se décolle du boîtier. Mais on ne l’a pas choisi pour son look! |
Veste Gringo | Latok alpin | Rab | Economique et coupe | Efficace et bien coupe vent | Usure rapide |
Coinceur | Wallnuts | DMM | Efficace et léger | Code couleur facilement reconnaissable, taille bien échelonné | |
Cam | Dragon | DMM | Double axe et sangle extensible | Efficace car es sangle extensibles sont très pratiques et permettent de limiter le tirage | Très grande plage d’utilisation grâce au double axes, (comme les Black Diamond C4 mais moins cher) |
Cam | C3 | Black Diamond | Très léger et très petit | Le 0 et le 1 nous ont beaucoup servi dans cette ascension, cependant la rigidité des ressort les rend difficiles à placer | Efficace mais à comparer avec les Wild country Zero qui sont plus récents, mais que l’on a pas testé |
Sangles | Dyneema | Fixe | Anneau cousu simple et peu cher | Sangle de 60 et 120 très pratique et utilisable dans beaucoup de situation (Entourer un rocher, rallonger une dégaine…) | Bonne résistance à l’usure même si la sangle prend plus de volume avec l’usure |
Corde double | Ambition 60m dry cover | Tendon | Corde double 8.5mm, choix économique | Corde relativement mais durable et avec un traitement Dry efficace dans le temps | Oui, mais je choisirais certainement une corde plus fine et plus légère pour le confort |