Voici le récit d’un Trek au Ladakh raconté par Sophie COQUELIN.
Préparation du Trek au Ladakh :
Lieu de notre trek au Ladakh :
Le Ladakh est situé au Nord de l’Inde dans l’Himalaya
Dates du Trek au Ladakh :
Du 29 juillet au 29 août 2013
Participants :
Sophie, Emilie et Isabelle. Nous avons partagé le trek au Ladakh ensemble mais pas tout le voyage
Formalités pour l’Inde :
Un passeport valide
Un visa pour l’Inde 80 euros. S’y prendre 2 mois à l’avance pour être sûr de l’avoir à temps
Vols pour se rendre au Ladakh:
Paris Delhi : Air india 650 euros. Billets pris en décembre pour fin juillet. Vol direct 9h
Leh-Delhi : 1h d’avion. Réservation depuis la France 140 euros mais normalement 80 si l’on s’y prend plus tôt. Important de partir de Leh au minimum deux jours avant le vol Delhi Paris car les avions ne décollent pas par mauvais temps.
Bus :
Delhi-Manali : Bus de nuit en partant de Mandi house à Delhi. 14H de bus climatisé avec sièges inclinables
Compagnie : Himachal pradesh tourism development corporation. Réservé par internet depuis la France. 15 euros
Manali-Leh : Mini bus de 11 places. Réservation sur place. Des agences partout dans le village. Deux jours de bus avec nuit sous tente. Dîner et petit déjeuner compris. 20 euros
Hébergement en Inde pendant un Trek au Ladakh :
Partout en Inde vous trouverez des guest house entre 4 et 10 euros la nuit pour 2
Il existe aussi des hotels plus confortables mais plus chers. 30 euros la nuit pour 2
A Leh, « Malpak » guesthouse, accueil sympathique, central
A 3 kms de Manali, petit village, Vashiht, plus calme, « Amar family house ». Accueil très chaleureux, très propre.
Restaurants à Leh « coup de coeur » :
Tibetan kitchen sur fort road
Norlalk tibetan restaurant, cuisine tibétaine, très familial et chaleureux. Sur Main road
Références de lecture :
- Guide peuples du monde « ladakh », P Kaplanian. Très complet
- Guide du routard « Inde du nord » pour les petites adresses sympathiques
- « Deux hivers au Zanskar », d’Olivier Follmi. Récit biographique. Une façon d’entrer dans l’univers de ce pays.
- « L’usage du monde », Nicolas Bouvier
Référence internet :
Ladak.free.fr : N’a pas été réactualisé depuis 2010 mais pas mal d’informations utile pour le climat, les avions…
Organisation du trek au Ladakh « la marka valley » :
Depuis la France mais possibilité de le faire sur place car il y a de nombreuses agences sur leh.
38 euros la journée par personne avec un guide-cuistot, un jeune aidant pour le montage des tentes, la vaisselle et l’accompagnement des chevaux, un horse man, cinq chevaux pour trois personnes, plus les trois accompagnateurs.
Très souvent les agences proposent des tarifs pour organiser tout le voyage à partir de Delhi, c’est un choix à faire.
Les tentes et matelas (très confortables) sont fournis. Possibilité aussi de Duvet. Emilie n’en avait pas et elle a eu un très bon duvet sans frais supplémentaire.
D’autres agences proposent des prestations plus confort avec une tente salle à manger, une tente toilette et des repas plus copieux pour le midi mais pour nous c’était largement suffisant et confortable.
Notre trek au Ladakh a duré 8 jours mais 6 jours suffisent pour ce trekking.
Niveau requis pour un Trek au Ladakh :
Bon marcheur mais pas d’entraînement spécifique. Accessible à une grande majorité.
Pharmacie indispensable pour un Trek au Ladakh :
- « Diamox » en cas de mal des montagnes
- Aspirine pour léger mal de tête
- Le reste comme pour tout voyage en asie (intestins)
- Pas de moustique au Ladakh c’est un luxe !
- Crème solaire indice 50 minimum pour le corps, le visage et les lèvres.
- Arnica en gélules et crème
- Compeed pour les ampoules
Quoi d’autre dans les environs :
- visiter le nord de l’Inde en 3 mois
- la traversée à pied des Himalayas
- faire de l’escalade dans le sud de l’Inde
Julley Julley ! – départ du trek au Ladakh
Le Ladakh, un rêve depuis plus de vingt ans.
Le Ladakh, appelé petit Tibet, est une région de l’Inde située entre le cachemire, le Tibet et la grande plaine du Gange. L’Indus est le fleuve qui traverse le Ladakh et prend sa source au mont Kailash au Tibet, haut lieu de pèlerinage aussi bien pour les bouddhistes que pour les hindouistes.
Leh la capitale du Ladakh se situe à une altitude de 3600m. Contrairement à ce que l’on peut penser c’est très vert. Il y pousse des pommiers et des abricotiers qui supportent très bien le gel hivernal. Les abricots y sont excellents. Ils les font sécher pour l’hiver et font de l’huile avec les amandes contenues dans les noyaux. Rien ne se perd !! La vallée de l’Indus est bordée de saules et de peupliers servant surtout à la construction.
Plusieurs solutions pour arriver à Leh. Soit par l’avion venant directement de Dehli. Soit par deux routes : Une passant par Srinagar au Cachemire, et l’autre passant par Manali au nord de l’Inde.
Nous décidons de prendre la route, passant par Manali, afin de pénétrer progressivement dans cette ambiance himalayenne et s’acclimater progressivement à l’altitude.
Le 30 juillet : arrivée à Delhi
Arrivée de Paris à Delhi à 9h le matin. Nous traversons Delhi pour rejoindre la gare de bus à Mandi house où nous prendrons un bus de nuit pour Manali.
A 18h30 nous prenons un bus climatisé, heureusement car il fait 45 degrés avec un taux d’humidité approchant les 80%…. même si la clim nous coule dessus tout le voyage
La sortie de Delhi est laborieuse car la circulation est dense mais cela nous permet de plonger dans cette atmosphère indienne où vélos, motos, camions, vaches au bord de la route se côtoient avec plus ou moins de respect. C’est le plus gros qui passe et surtout celui qui a le klaxon le plus puissant. Sans celui-ci le véhicule est en panne. 14h de bus, avec une conduite dépassant l’entendement. Sous la protection des dieux ils conduisent au klaxon doublant même quand cela nous paraît impensable. Rien n’est impossible dans la conduite indienne c’est ce que nous comprendrons tout au long de ce voyage.
Le 31 juillet : Manali
Le lever de soleil se fait dans un paysage montagneux très vert. Magnifique. Dès 6h, les hommes travaillent au champ à la récolte des pommes, des poires. Ce sont des chargements complets qui défilent sous nos yeux. Nous traversons des villages où la vie s’éveille avec beaucoup d’effervescence. Petites échoppes de tout ordre. Je retrouve l’atmosphère indienne, découverte lors de précédents voyages, avec ses couleurs et ses odeurs, où tout se côtoie dans un même espace-temps. La toilette, la lessive et les bêtes qui s’abreuvent, tout cela dans la même rivière.
Nous arrivons à Manali vers 8h30 le matin. Nous trouvons une petite chambre dans un petit village, Vashisht, situé à 3kms de Manali. Plus paisible. Nous sommes accueillis dans une famille fort sympathique.
Nous restons deux jours pour nous reposer de ce voyage et se préparer à cette fameuse route de deux jours.
Le 1er août : deuxième jours d’acclimatation a Manali
Nous goûtons à la douceur de ce climat de montagne. Ce village, situé à 2000m d’altitude, est doté de sources d’eaux chaudes permettant aux villageois de prendre des douches dans les bains publics. Celle des hommes est ouverte au grand air et ça défile toute la journée.
Nous goûtons à la cuisine indienne et tibétaine toujours aussi délicieuse à mon goût et aux merveilleux jus de mangue frais.
Nous réservons une place dans un petit bus pour partir dès le lendemain pour Leh.
Le 2 août : 475 Kms de bus
Départ 6h sous une pluie avec un brouillard. Nous sommes 11 dans ce bus avec un seul chauffeur. 475 kms à parcourir en deux jours. Une autre possibilité est de faire cette route en une journée en partant à 2h du matin mais c’est rude et ça ne permet pas de profiter pleinement des paysages.
La route conduit d’abord à un col à 3978m. En 51 kms nous montons de 2000m. La route est terrible car il pleut, elle n’est pas goudronnée et le brouillard n’arrange rien à l’affaire. C’est de la boue. Nous croisons et doublons régulièrement de gros camions lourdement chargés et des troupeaux de chevaux. C’est une des deux seules routes qui approvisionnent Leh. Il faut s’accrocher et surtout faire confiance.
La musique indienne nous accompagne toute la route.
Nous accueillons avec le sourire l’éclaircie au col. Une petite pause et nous repartons. La conduite est loin d’être douce et tranquille mais la beauté des paysages que nous traversons l’emporte sur l’appréhension.
Nous traversons des vallées toutes différentes dont les lumières dansent avec les nuages. Des népalais ou indiens du sud travaillent tout le long de la route. Leur main d’œuvre est soit disant moins chère que les gens d’ici. Le travail est rude sur cette route soumise aux intempéries et aux fortes gelées l’hiver. Il fait très chaud la journée et les nuits sont fraîches. C’est difficile d’assister à cette réalité.
Nous crèverons deux fois. Vaut mieux ne pas regarder de trop près l’état des pneus mais … C’est l’Inde rien n’est impossible.
Nous dormons à 4000m sous des tentes restant à demeure. L’altitude se fait sentir. Le souffle est court et nous avons légèrement la nausée. Mais c’est normal c’est l’acclimatation.
Un repas léger nous suffira.
Le 3 août : nous voila au Ladakh
Lever 6h. Le ciel est tout bleu, le soleil se lève sur les sommets c’est magnifique. Je me sens au bout du monde.
Il faut pousser le bus pour qu’il reparte mais c’est bon ça démarre. Nous entrons dans le Ladakh.
La journée va nous surprendre. Deux cols à 5000m, un défilé de paysages tous différents passant d’un univers désertique, proche de celui du Hoggar en Algérie, aux steppes de Mongolie…
Nous faisons plusieurs poses pour boire un thé ou manger quelques chappattis. L’appétit est timide.
Les rencontres sont toujours très belles.
Nous arrivons dans la vallée de l’Indus en fin d’après-midi. Les derniers kms sont goudronnés et notre chauffeur s’en donne à cœur joie pour conduire à fond ce qui ne nous rassure pas.
Mais nous arrivons à Leh vers 18h sans encombre, un peu fatiguées mais les yeux émerveillés de cette route qui restera inoubliable par ses surprises et sa beauté.
4 Août : dernier jours avant notre départ en trek
Il faut quelques jours pour s’habituer à l’altitude avant de partir en trek. La vallée est parsemée de beaux et anciens monastères à visiter. C’est la terre des dieux.
Ses monastères sont habités par des moines. Nous avons pu assister au « puja » un matin. C’est un temps de prières et de petit déjeuner.
Des enfants y vivent aussi, malheureusement loin de leur famille. C’est un moyen de leur offrir une instruction car ils suivent une scolarité ainsi que l’enseignement du bouddhisme.
Partout dans la ville de Leh raisonne le mantra mis en musique « Om mani padme um ». Le mantra de la compassion.
Ils vivent leur religion qui est une philosophie, une manière de vivre que l’on ressent lors de chaque rencontre. L’accueil est sincère très chaleureux. Les vrais commerçants viennent plutôt du cachemire. Les tibétains sont moins accaparants.
Chaque rencontre du regard est associé au « Julley » signifiant à la fois bonjour, merci, bienvenue, au revoir. Leur spiritualité est vivante et profonde il n’y a aucun doute.
A Leh se côtoient les musulmans, les bouddhistes, les hindouistes et quelques chrétiens. A aucun moment nous n’avons senti de tension particulière.
Leh est devenue une ville très touristique car c’est de là que partent tous les treks du Ladakh ainsi que du Zanskar.
On trouve des treks de tous niveaux. Chacun peut y trouver son compte. Le tout est de supporter l’altitude.
Le trek de « la Marka valley »
Nous avions convenu avec une agence depuis la France de faire le trek de « la Marka valley » mais il est tout à fait possible de le prévoir sur place. C’est un des treks les plus prisés du Ladakh car un des plus beaux et accessible.
De 10 jours nous sommes passées à 8 puis finalement à 7. Prévoir 6 jours est suffisant mais il est possible d’y ajouter l’ascension du stok kangri, un sommet de 6000m tout à fait accessible si le temps le permet sans trop de matériel technique. Nous ne l’avions pas prévu au programme mais c’était bien tentant.
Le 8 août : Depuis Leh nous rejoignons le village de Stipuk en jeep.
Nous avons un guide, Galson, servant aussi de cuistot, Stiley, un jeune de 18 ans le soutenant pour la cuisine et la vaisselle. Un autre que nous avons peu rencontré s’occupant des 5 chevaux pour les gros sacs, la tente cuisine et nos tentes. Nous sommes trois pour le trek, Isabelle, Emilie et moi.
Le premier jour nous marchons 3 h pour rejoindre le camp de Zrinchen. Camp sous les saules au bord d’un ruisseau. Ce jour est complétement inutile puisque depuis peu le chemin est goudronné et nous avons donc marché sur le goudron pendant 3h ce qui est complètement absurde pour arriver à 11h au camp. bien entendu, nous l’avons bien sûr évoqué au retour au responsable de l’agence.
Nous dormions au milieu des chevaux, avec le son des cloches qu’ils portent autour du cou.
Aux camps, nous n’étions jamais seuls . Nous retrouvions les différents groupes de trek chaque soir. Je suis touchée par le contact qu’ont les horse-men avec leurs chevaux. Ils chantent des mantras en les nourrissant, les brossant ce qui donne une atmosphère très paisible. Le soir ils se retrouvent avec leur jeu favori le « tok » en fumant leur beedies (cigarettes indiennes). Les repas sont très copieux. Chaque soir nous avions cinq plats différents et jamais les mêmes.
7 août : Le camp de base au pied du col de Ganda la . 5-6h
Nous longeons une vallée passant à gué la rivière à plusieurs reprises. Les chemins sont très confortables.
Nous faisons un petit crochet par le village de Rumback où vivent 10 familles à 4500m d’altitude. Une fois de plus nous sommes accueillies par des « julley » et des sourires.
Pause pique-nique pour remonter progressivement vers le camp. La montée est très tranquille.
Nous apercevons le sommet du Stok Kangri très fier du haut de ses 6000m. Les lumières sont fantastiques et les couleurs changent au fur et à mesure de la montée.
L’arrivée au camp vers 16h. Nous sommes toujours près de l’eau où le bain dans la rivière nous attend. C’est frais mais très agréable. Le soleil se couche vers 18h30 éclairant majestueusement le Stok Kangri qui semble nous rappeler la grandeur de Dame nature. Nous montons un peu au-dessus du camp et croisons quelques lapins peu farouches. La végétation est quasi inexistante.
Le 10 août : Col de « Ganda la » pass 4980m et en route pour Skiu 7-8h
Réveillées à 6h avec le thé sous la tente. La nuit a été fraîche mais très raisonnable pour cette altitude. 5 degrés. Une fois couchées nous ressentons les effets de l’altitude, souffle court et léger mal de tête tout à fait supportable.
La montée est une fois de plus très progressive et au bout d’une heure et demi nous atteignons le col. Le ciel est un peu couvert mais la vallée qui s’offre à nous est encore surprenante. Les paysages sont tellement différents. Nous montons un peu plus histoire d’être à 5000m. Des « poussées de joie » nous animent. Les drapeaux à prières flottent au vent. C’est magnifique.
La descente est longue 6h mais tellement belle. Les chevaux nous rattrapent, nous doublent.
Nous arrivons vers 16h à Skiu où la pluie menace mais quelques gouttes seulement nous rafraîchissent. La rivière est grise « acier » et le courant très puissant. Apparemment c’est une année où le niveau d’eau est assez haut. Ils nous expliquent que les pluies se font plus fréquentes et les quantités de neige l’hiver sont moins importantes. Ils ressentent aussi le changement climatique.
Ce soir cours de cuisine avec Galson. Au menu pâtes aux légumes revenus au wok avec le gingembre, l’ail et toute une panoplie d’épices. Puis momos, raviolis tibétains aux légumes. Et oui ce n’est pas toujours très diététique mais c’est tellement bon. Galson est heureux de nous transmettre son savoir. Stiley essaye d’apprendre quelques mots en français et nous en apprend aussi en Ladakhi.
11 août : Nous entrons dans la vallée de la Marka. 6h
Nous marchons dans la vallée. Quasiment pas de dénivelé aujourd’hui. La vallée est très verdoyante. Les montagnes autour passent du rouge ocre à l’orangé. De belles falaises me tendent les bras et me font rêver pour y grimper. Mais apparemment la roche n’est pas très praticable.
Cette vallée semble sacrée. Nous trouvons des shortens tout au long de la vallée.
Ce sont des monuments rappelant la foi bouddhique. Ils symbolisent à la fois le corps de Bouddha, les degrés de connaissance et les éléments (eau, feu, air, terre).
Ils sont souvent accompagnés de murs de mane qui sont des constructions de forme parallélépipède sur lesquelles sont posées des pierres gravées en tibétain de la formule du mantra de la compassion « Om Mani padme hum ».
Nous contournons toujours ses murs par la gauche, dans le sens des aiguilles d’une montre. Ils font office de protection des villages. Parfois les petits sommets sont surmontés d’un bouquet de branches. Ce sont des autels, des divinités locales, les Lha qui ont eux aussi une fonction de protection.
Nous arrivons dans le camp de la Marka. Une immense prairie. Ce vert est très vif et nous offre un contraste inoubliable de lumière avec l’orangé des montagnes.
Nous sommes vraiment surprises par la diversité des paysages que nous rencontrons et par cette atmosphère si chargée de spiritualité.
Le 12 août : Camp de Tchangchungtse 6h
Emilie a de gros problèmes d’ampoules et va passer la journée avec un groupe de touristes faisant le trek à cheval. Une autre façon de découvrir la vallée.
La journée se poursuit dans cette vallée. Nous passons d’une rive à l’autre de la Marka. Le niveau est très haut ce qui nous oblige à nous déchausser pour mettre les pieds à l’eau. Elle est fraiche mais c’est agréable. Nous visitons le monastère de Humlung et passons dans ce très beau village: Hankar dans lequel vivent quelques familles.
Nous avons du mal à imaginer leur vie surtout l’hiver quand les températures atteignent -30 degrés.
Ils vivent de leur culture. Une école réunie tous les enfants de la vallée. Les grandes vacances ont lieu pendant l’hiver car il est difficile de sortir des foyers. Beaucoup de maisons sont dotées de panneaux solaires aujourd’hui. Nous traversons un champ d’orge dont le vert nous éblouit. Je regrette de ne pas avoir un très bon appareil photo.
Nous attendons Emilie des heures sous une pluie fine. Finalement les cavaliers ont eu beaucoup de mal à traverser la rivière qui était beaucoup trop haute. Une cavalière s’est faite emporter et a été rattrapée de justesse par le guide. Finalement nous sommes mieux sur nos pieds.
Nous finissons la journée en quittant la vallée par une montée progressive d’une heure sous la pluie afin d’atteindre le camp de Tchangchungtse. Puis, nous sentons que nous sommes à 4200m.
Nous croisons des bergers avec leurs troupeaux.
Le ciel s’éclaircit et nous offre un beau lever de lune et un ciel étoilé comme je n’ai jamais vu.
L’impression de pouvoir toucher les étoiles. Le froid me fait rentrer dans le duvet mais je serais bien restée un peu plus à contempler ce ciel. Quel bonheur de se trouver là.
13 août : Camp de Nimaling 3h
Nous continuons à grimper doucement. Les paysages sont époustouflants. Nous sommes tout près du camp de base du Stok Kangri. Malheureusement le ciel est chargé et le sommet n’est pas très dégagé. La lumière est blanche. Nous croisons trois français ayant ce projet mais la météo ne leur permettra pas de le réaliser. Ils sont très déçus mais heureux d’être là malgré tout.
Nous arrivons assez tôt au camp de Nimaling à 4700m. Isabelle et moi montons au-dessus pour nous rapprocher du glacier. Le souffle est court mais le désir d’aller au plus près l’emporte sur notre fatigue. Nous montons très doucement et croisons un troupeau de Yak.
Nous ne devons pas être loin des 5000m. Malheureusement l’orage nous rattrape et nous prenons la grêle. Nous redescendons en courant et arrivons trempées mais heureuses.
Ce soir nous ne mangerons pas sous les étoiles mais dans la tente cuisine. Nos chaussures sècheront toute la nuit près du réchaud.
Demain dernier col à 5300m
Le 14 août : Col de Gongmaru la 5300m, Sumbo 7-8h
Nous montons une heure et demi tranquillement avec un ciel menaçant. Des campanules poussent à 5000m c’est incroyable. Nous arrivons au col avec une belle éclaircie. Beau cadeau !!! Des drapeaux à prières bouddhistes flottent en grands nombres. J’en accroche quelques- uns avec les prénoms de tous ceux qui m’accompagnent dans le cœur. Ces drapeaux flottent au vent et envoient de belles pensées positives. Je suis très émue d’être là. Un sentiment d’éternité, de liberté, de grande paix m’envahit. Je me sens bien petite mais habitée d’un grand bonheur.
Nous sommes nombreux au sommet et la magie pourrait s’arrêter en constatant que tous les tibétains allument leurs portables car depuis quelques jours il n y a bien sûr pas de réseau.
Mais voilà c’est la vie, la réalité et cela nous fait sourire nous qui ne souhaitons qu’une chose vivre un temps loin de toute cette technologie.
La descente est longue et raide pour rejoindre notre dernier campement à Sumbo à 6-7h du col.
L’aventure s’arrête. Nous avons marché un peu plus aujourd’hui que prévu car le temps menaçait ce qui a raccourci le trek d’une journée.
Puis, nous rentrons à Leh le lendemain matin sous la pluie. Nous avons eu beaucoup de chance pour le temps car la pluie a duré 4 jours de suite. C’est assez rare paraît-il.
Conclusion de notre Trek au Ladakh:
Un voyage hors temps où la nature s’impose comme pour nous rappeler que la vie se trouve dans chaque brin d’herbe dans chaque goutte d’eau ce que l’on oublie trop souvent dans notre quotidien. Là-bas c’est vital d’en avoir conscience car c’est ce qui rend la vie possible.
Un retour sur soi, sur ses valeurs, sur sa place dans l’humanité. Le trek en fait partie mais tous les autres temps de ce voyage. Les rencontres avec les Ladakis et la rencontre avec la spiritualité qui offre une dimension existentielle toute autre à qui désire s’y imprégner. L’ici et le maintenant prennent tout leur sens.
Je finis par cette merveilleuse pensée de Nicolas Bouvier dans son livre l’usage du monde « On ne fait pas un voyage c’est le voyage qui vous fait ou vous défait »
Matériels utilisés durant notre Trek au Ladakh
Un grand merci à Gwendoline qui m’a prêtée une grande partie de matériel technique dont le duvet qui est indispensable.
J’avais oublié le tour de cou « buff » qui sert de protection contre le vent et pour le soleil sur la tête.
C’est très utile. Un foulard a fait office mais c’est moins confortable.
Equipement pour le Trek au Ladakh | Marque | Caractéristiques du matériel utilisé pour notre Trek au Ladakh |
Sac à dos | Lafuma, 50L | Sac à dos Lafuma, 50L Confortable, très résistant mais lourd à vide. N’existe plus mais car date de 1994 |
Sac à dos | 22L, alpinism ultralighy Simond | Très confortable pour marcher en trek. Manque poches extérieures qui ferment |
T-shirt manches longues | Mountain Hardwear | Très confortable chaud, Agréable autant pour marcher que quand il fait un peu frais que pour le soir |
T-shirt manches longues col roulé | Mont-bell | Très chaud, anti transpirant et sêche vite. Plus adapté pour les soirées fraîches. Pas pour marcher |
T-shirt manches courtes | Icebreaker Merinos | Léger, chaud anti transpirant, sêche vite et joli 🙂 Agréable pour marcher |
Collant laine patagonia | Capilene 4 | Très confortable et très chaud. Pour les soirées fraiches. Ne prend pas de place et très léger à porter |
Chaussettes | Quechua | Pas de problème d’ampoules ni de transpiration |
Chaussures de randonnée | Five Ten | Très résistantes, confortables et très bonne adhérence. Des chaussures basses m’ont suffit pour faire ce trek. Important de les faire avant de partir car sont assez raides |
Chaussures | Chaco | Nus pieds très résistants et adhérents même dans l’eau. Je conseille +++ car bonne tenue du pied sans avoir trop chaud |
Doudoune sigma | Moutain Equipment | Très chaude, compressible et légère. S’emmène partout. |
Polaire sans manche | Mountain Hard Wear | Pratique pour marcher sans être trop serrée dans ses vêtements. |
Polaire sans manche | Quechua | Pratique léger mais pas très chaud |
Veste coupe vent | Helium series chez Décathlon | Très léger prend la place d’un mouchoir de poche et très efficace en cas de vent |
Duvet en plume d’oie | Mountain Equipment -12 degrés | Compressible, léger, un peu grand mais très chaud. S’ouvre presque jusqu’en bas ce qui est très pratique lorsqu’il fait un peu chaud. |
Sac à viande | Thermolite reactor extreme | Chaud mais n’a pas été utile pour ce voyage |
Sac à viande | Soie vient du Vietnam | Très utile pour ne pas salir son duvet et suffit quand il ne fait pas froid. Très léger et ne prend pas de place |
Frontale | Petzl | Indispensable, prendre des piles de rechange |
Gourde pliable en silicone, 600ml | Nature et découverte | Très pratique car souple, légère et compressible, mais pas assez de volume |
Lunettes solaires | Rayban en carbone, 8305, verres polarisés, homme | Très confortable et protection optimale. Mais chères |
Bonnet | Acheté sur place en laine de chèvre | Chaud et sympa d’avoir un produit de là bas |
Voici un autre récit de voyage au Ladakh :
3 commentaires
Salut,
Je viens de parcourir ton carnet de route.
Merci pour tous ces détails sur l’inde du nord.
Je pense voyager vers l’inde ce weekend et comme par hasard j’irais au ladakh dans les himalayas.
Merci pour ce joli récit et pour les infos. Le Ladakh m’a beaucoup marqué. C’est une région du monde que j’ai adoré. Voyage prévu en mai 2018… Je n’ai qu’une hâte depuis des années : Y retourner !
ça donne envie d’y faire un trek ! Superbe récit de voyage.