Nicolas SINOIR nous partage son trek au Langtang
Informations pour préparer un trek au Langtang
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Dates du trek au Langtang
Départ de Paris : 05/04 (vol Paris – Delhi – Katmandu)
Départ de Kathmandu : 19/04 (même vol)
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Lieu
Népal, Parc National du Langtang (au Nord de Kathmandu) : départ de Syabrubesi, retour Dhunche
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Participants au trek au Langtang
Anaïs H. et Nicolas S. / Marion B. et Nicolas H. : Un frère et une sœur, 2 couples
Un peu avant la trentaine Marion B. Et Nicolas H. se sont rencontrés. Un peu avant la trentaine, ils ont eu une envie plutôt dans l’air du temps : ces deux amoureux de la grimpe et du vélo sont partis ; depuis Chambéry mi-Août 2012, ils ont traversé l’Europe et les balkans, grimpé à Kalymnos et Antalya, roulé à travers la Turquie vers l’Iran, Dubaï et Oman, le Sri Lanka, l’Inde et… Le Népal. Au moment où j’écris ces lignes (avril 2013), ils sont quelque part sur la Pamir highway, en plein Tadjikistan, en train de commencer à se demander comment bien finir ce voyage…
Pendant ce temps-là, nous (Anaïs, sœur du premier Nico, et moi-même) on bosse. On grimpe aussi, mais on bosse surtout, et on ronge notre frein d’amateurs de grands espaces depuis l’Irlande à vélo l’an dernier et nos trop rares épisodes d’alpi et de rando hivernale depuis l’été… Du coup, la première occasion d’aller les retrouver, on saute dessus, surtout quand ils proposent d’abandonner leurs vélos le temps d’un trek au Langtang au Népal.
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Office du tourisme
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Où dormir au Langtang
Kathmandu la tourmentée
A l’arrivée à Kathmandu, la plupart des possibilités d’hébergement sont dans le quartier touristique de Thamel ou à proximité. Tous les chauffeurs de taxi connaissent des guest houses. Auberges de jeunesse dans lesquelles ils vous emmèneront préférentiellement (ça leur rapporte un peu).
La meilleure possibilité testée : Langsisha Guest House, à la frontière Sud deThamel. (Cliquez ici pour voir les infos)
Astuce : n’hésitez pas à négocier le prix de la chambre. Ne réservez pas à l’avance via internet, c’est forcément plus cher… Une chambre double très correcte, avec salle de bain et toilettes, à 6 euros pour deux.
Les guesthouses en montagne
On trouve des guesthouses tout le long du trek au Langtang. Les guesthouses proposent des chambres doubles ou multiples (pas de dortoirs). Souvent une pièce pour se doucher (en général à l’eau froide), une pièce à vivre chauffée par un poêle et où l’on prend le repas du soir. Mis à part dans les guesthouse de la vallée, la nuit est en général gratuite dans les suivantes. Ce que vous payez, c’est le repas).
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Où se restaurer/où se réapprovisionner pendant ce trek au Langtang
Kathmandu la généreuse
on trouve de tout à Kathmandu; des fruits dans la rue, de l’eau, du fromage prétendument de yak, de petites épiceries et des supermarchés plus occidentaux. Les prix sont très variables et il vaut mieux avoir des références pour ne pas se faire arnaquer par les vendeurs de rue ; dans les supermarchés, les prix sont affichés.
Kathmandu regorge de centaines de petits restaurants,du boui-boui au resto népalais « gastro ». Il est parfois difficile de trouver son bonheur dans le dédale de l’affichage népalais mais nous avons retenu deux adresses dans le quartier de Thamel. Un petit boui-boui plutôt caché très bon marché et un grand resto « gastro » pour 10 euros par personne.
Dans les deux cas, on peut se régaler des spécialités du pays; dhal bat (traditionnel riz-lentille avec un curry de légumes), fried rice aux légumes, œufs, viande, chow mein (pattes sautées aux garnitures au choix), momos (raviolis cuits à la vapeur ou frits, avec des garnitures végétariennes ou carnées).
Pour le resto gastro, le menu comportait onze éléments (entrées et plats traditionnels népalais particulièrement réussis, viandes en sauce… le tout à volonté !) ; un très bon rapport qualité-prix !
Comme on n’a pas eu le temps de parcourir trop Kathmandu, on laissera à d’autres le soin de décrire la ville, ses environs et les sites à voir. Ce qui est sûr, c’est que pour qui n’a pas vu l’Asie, c’est une porte d’entrée assez fascinante…
En montagne
Les guesthouses et les particuliers proposent les mêmes plats qu’en vallée. Quoi que pas toujours aussi bons: Dhal bat, Chow Mein (veg/egg/mixed), veg fried rice, egg fried rice, mushroom rief rice… On trouve très peu de viande, le régime de base des népalais n’en contenant que très rarement. Les animaux à manger ne parvenant pas jusqu’en altitude. Les tarifs sont plus chers en montagne que dans les vallées : si l’on peut manger un dhal bat pour 80-100 roupies sur la route de Dunche. On le paie 300 dans les villages du Langtang.
Il est facile de se procurer de quoi boire et manger le long du trek au Langtang; les repas du soir sont pris dans les guesthouses, et on peut sans problème s’approvisionner en galettes, fromage pour le midi ; voire s’arrêter se remplir de fried rice si on a pas peur de ne pas repartir. Il y a aussi de l’eau dans toutes les guesthouses (évitez d’oublier les pastilles purifiantes, par contre…).
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A prévoir avant le départ de Kathmandu
Retirez des sous avant de partir de Kathmandu
A l’arrivée à l’aéroport, un guichet de retrait (sans commission) permet d’échanger les quelques centaines d’euros que vous aurez pris soin de retirer avant le départ. La monnaie nationale est la roupie népalaise ; pour mémoire, il faut compter en gros 10 roupies pour 1 euro (avril 2013).
Pendant le trek au Langtang, vous dépenserez par jour entre 8 et 12 euros par personne.
Dépenses impondérables
Transport : Bus pour Sabrubesi ou Dunche: 300 roupies / bus express : 450 / Jeep : 700 roupies
Privilégier la jeep au bus ; pour ceux qui, comme nous, n’ont pas eu beaucoup d’autres occasions de s’immerger un peu dans la vie quotidienne népalaise, le bus reste un bon moyen, mais une épreuve certaine… D’autant que la différence de prix n’est pas vraiment élevée.
Permis de trek : sur ce point, les guides varient, donc on vous l’affirme, le permis de trek est obligatoire pour la vallée du Langtang. Il coûte 3000 roupies et doit être demandé au Nepal Tourism Board de Kathmandu (Exhibition Road, à l’est de Thundikhel) avec photo d’identité et copie du passeport. Cela peut nécessiter d’être sur place un jour ouvrable avant le départ de votre trek au Langtang.
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Caractéristiques de ce trek au Langtang
La vallée du Langtang est située au Nord de Kathmandu, dans la Parc National du même nom, donc plus à l’est que les Anapurna et le Manaslu et juste au sud des plateaux tibétains. Les lacs de Gosaikund sont situés au-dessus de Dunche et peuvent être rejoints en bifurquant depuis la vallée du Langtang, à mi-chemin de la redescente.
Ce trek au Langtang est idéal si vous avez peu de temps (une dizaine de jours) et si vous ne souhaitez pas passer trop de temps sur les routes avant de commencer à marcher (on met déjà une journée à se rendre au départ). Il permet de s’immerger dans les paysages himalayens en passant de la forêt dense à celle de rhododendrons, aux alpages d’altitude et aux sommets enneigés, en passant par des lacs. La vallée est habitée, ce qui n’est pas le cas de tous les parcours de trek. Bon ou mauvais côté ? on vous laissera en juger…
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Quoi d’autre dans les environs
Possibilité d’enchaîner plusieurs treks, d’intérêts différents comme le Tamang Heritage, la Vallée du Langtang, les Lacs de Gosaikund, Helambu
Pour les amateurs de conditions plus compliquées, à la fin de la vallée du Langtang (après Kyangien Gompa), possibilité de franchir un col à 5200 puis de redescendre sur la vallée d’Helambu. Une portion de 4 jours pour rejoindre la vallée d’Helambu se fait en autonomie complète, sous tente. Porteurs et guides sont d’ailleurs obligatoires sur ce tronçon, qui n’est pas praticable par toutes conditions.
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Bibliographie
On peut acheter facilement la carte du trek à Kathmandu, notamment dans les nombreux magasins de trek de Thamel et des environs. Et c’est à peu près la seule chose dont vous aurez vraiment besoin. Le Lonely planet peut être bien utile pour préparer le voyage et le passage à Kathmandu notamment.
Pour avoir envie de partir dans l’Himalaya, il y a plein de possibilités. Si je devais ne conseiller qu’un bouquin ce serait : « Sur la trace de Nives », d’Erri de Luca.
Vous trouverez plein d’informations sur le Népal avec le guide de voyage Lonely Planet.
Trek de la vallée du Langtang aux lacs de Gosaikund
Le plus impressionnant, c’est cette poussière fine qui recouvre tout, enveloppe les silhouettes dans un brouillard constant. On a l’impression d’évoluer dans un hiver nucléaire, soleil flouté, visibilité limitée, trachées encombrées et mouchoirs noircis… C’est peut-être aussi un désavantage d’avoir « choisi » de partir en avril (les créneaux les plus adaptés pour les treks au Népal sont en octobre -novembre après la mousson, et en avril-mai juste avant), il n’a pas plu sur la capitale depuis un bon moment… Heureusement qu’en arrivant à Kathmandu la polluée, j’ai fumé ma dernière clope, mes poumons sont déjà plus que sollicités.
Le plan, c’est de faire :
– le trek au Langtang, au nord de Kathmandu,
– puis d’enchaîner avec ce qu’on pourra faire du trek des lacs de Gosaikund, pèlerinage hindou qui rassemble 15000 personnes tous les ans au mois d’Août,
On verra ce qu’on arrivera à faire dans nos 8 petits jours… Et ce matin, on prend la route en bus. On apprendra plus tard qu’il existe un express (ne s’arrête pas entre Kathmandu et la destination), mais dans le tumulte de la gare routière. et la baston pour avoir des tickets, on ne cherchera pas à comprendre les petits caractères au bas de l’explication du guichetier. Notre voyage au Népal ne permettra pas cette fois de nous attarder sur le pays, ses habitants, sa culture et ses multiples facettes, mais le bus du trajet nous offre un concentré de vie quotidienne.
Pour le voyageur non pressé mais contraint par son agenda, c’est à faire (quitte comme nous à revenir en Jeep, beaucoup plus rapide ): le bus est chargé du triple de passagers que ce qu’il peut sereinement contenir, avec ses enfants qui vomissent et ses vieux qui crachent, et sans compter les sacs de trek, de riz, les caisses de provisions pour les villages perchés. On arrivera plus de 10h après être partis, pour environ 120 km de route, piste et ravins ; au Népal, les chauffeurs de bus sont des héros quotidiens, qui conduisent leurs engins sur des routes défoncées et étroites, à flanc de ravins vertigineux…
Note : Pour le trajet, mieux vaut se renseigner avant, voire réserver sa place si possible, pour éviter de ne pouvoir arriver qu’au village avant la destination faute de place. Et pour ceux qui ont le vertige / sont malades en voiture / ont le derrière sensible ou la vessie réduite : évitez le bus.
De Shyabrubesi à Lama Hotel (1480-2480 m)
Quelle meilleure manière de commencer un trek au Népal que de franchir un pont suspendu, avec drapeaux de prière qui flottent au vent, rivets qui sortent et oscillation à vous faire rendre un petit déjeuner ? Cette première journée servira d’introduction : l’Himalaya de nos rêves est à portée mais se laisse désirer, retranché derrière les hautes murailles qui se dressent de chaque côté du talweg que l’on longe, plutôt doucement ce matin.
L’ascension est tranquille, et les grands arbres nous protègent d’un soleil pénétrant. Les premiers rhododendrons se montrent, des arbres… On se rend compte que la mousson peut être d’une violence phénoménale dans ces montagnes, en témoignent les blocs énormes et les troncs immobiles dans le creux d’un torrent ridicule, qui doit gonfler comme la grenouille de la fable durant les mois pluvieux… jusqu’à éclater sur les parois des murailles que l’on distingue au travers de la brume poussiéreuse, loin au-dessus de nos têtes.
De Lama Hotel à Langtang Village (2480-3430 m)
L’expérience du jour, c’est le tsampa. Pour qui a lu Tintin au Tibet, le tsampa original se compose de farine d’orge grillé, de thé et de beurre de yak. Et pour le coup, pour qui cherche à entamer sa journée de rando avec le ventre suffisamment plein pour éviter l’hypo, ça paraît être une des meilleurs solutions… digestibilité, pouvoir calorique, quantité dans le bol, tout y est. Par contre, c’est pas bon. Et pour nos estomacs européens, pas idéal à gérer (l’expression « les dents du fond qui baignent » s’éclaire d’un jour nouveau).
Jusqu’à 3000 m, on évolue dans une forêt de plus en plus dense en rhododendrons. La vallée s’élargit aussi doucement, on passe un premier palier. Petit conseil concernant l’heure de départ : ne pas hésiter à partir tôt pour précéder les groupes et éviter la longue file de marcheurs. Ce trek au Langtang est le 3eme plus fréquenté du Népal après le camp de base de l’Everest et le tour des Annapurnas, un cran largement au-dessus tout de même.
A partir de 3000, la forêt laisse place aux arbustes et à une végétation beaucoup plus rase. La végétation subsiste, mais la vision est beaucoup plus large. A l’arrivée à Langtang assez tôt (14h30), le thé est bienvenu, surtout que le ciel se charge. L’averse de grêle, pluie et neige qui s’ensuit durera jusqu’au soir.
Note : N’hésitez pas à négocier le prix de la guest house, à partir de tôt dans la journée. Les propriétaires descendent en effet quelques centaines de mètres plus bas que l’étape (en l’occurrence, Langtang Village) pour « recruter » leurs clients de la soirée. Le principe est simple, la chambre est en général gratuite, et ils offrent un discount plus ou moins important sur le prix total des repas (jusqu’à quasiment moitié prix).
De Langtang Village à Kyangien Gumba (3430-3850 m)
Cette journée marque la rencontre du néo-hymalayiste avec les montagnes de ses rêves : premièrement, le fait de savoir que l’on est entre 3500 et 4000m permet de réaliser à quel point les montagnes sont immenses. Au départ de Langtang, le Lirung (littéralement en Néwari, « plus haute montagne ») pointe l’extrémité sud de son arête sommitale au-dessus de nos têtes, impressionnante et acérée.
Il a neigé la nuit dernière à quelques centaines de mètres sur les pentes : hier grises et aujourd’hui poudrées, elles sont comme fardées pour notre premier rendez-vous. La première montée après le village (magnifique d’ailleurs, un des rares de la vallée où les maisons traditionnelles de pierres et bois sont plus nombreuses que les guests houses) permet de se rétablir sur un replat qui à lui seul justifie le réveil tôt, le froid, et les jours de marche précédents. Dans le lointain, un fond de vallée enneigé s’ouvre, les cimes sont dégagées et la vue large.
Acclimatation
L’étape est courte, pour s’acclimater à l’altitude le mieux possible. Après l’arrivée à Kyangien Gumba, repas vite avalé et on continue la vallée, dans d’immenses pierriers et la large vallée morainique qui se prolonge et n’en finit plus. On n’est plus habitués à marcher à plat, alors on abandonne quand ça se couvre et qu’il commence à faire trop froid…
Note : Plusieurs possibilités de prolongement de la journée de marche sont possibles, au départ de K.G. ; un ensemble de temples bouddhistes proches du village, la fabrique locale de fromage de yack, la première aiguille derrière le village ou la poursuite de la vallée morainique qui continue la vallée, presque à l’horizontale. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’hôte de votre guest house (le nôtre est un ancien guide de haute montagne qui connaît comme sa poche toutes les cimes de la région, source appréciable même si pas forcément adaptée concernant les temps de marche…)
Ascension du Tserko Ri (4986 m)
Quel dommage, on aura raté de peu nos premiers 5000m… Equivalent du Langtang Lirung dans la catégorie colline (le népalais a une définition particulière de la colline), à savoir « plus haute colline », le Tserko Ri se dresse plutôt rondement au dessus de K.G.
Pour trouver le départ du chemin, partez vers le fond de vallée après le village, et à la traversée du premier lit de torrent (très large hors mousson), vous trouverez le chemin qui monte sur les pentes.
L’ascension se poursuit ensuite sur la crête, ce qui offre des points de vue complètement fous pour qui s’arrête et se retourne. On croise pas mal de perdrix peiu farouche, gros lagopèdes presque pas dérangés par notre passage. S’il y a visiblement plusieurs possibilités pour rejoindre la crête finale, le tout est d’y aller doucement : ça monte pas mal, et on sent quand même un peu la baisse de l’oxygène.
Les 100 derniers m sont assez durs : 1 m 50 de neige fraîche contrarie nos efforts. Même si on vient de mettre 50 m dans la vue du Mt Blanc, on est pas arrivé. En haut, c’est surprenant… les drapeaux de prière qui flottent au vent de l’à-pic nous ramènent cette question lancinante : mais qui a mis ça là ? et comment, nom de Dieu ? Tous les sommets des alentours, entre 6000 et 7200, le col enneigé qui ramène vers l’Helambu et la longue descente vers Kathmandu, le tibet à 1 jet de pierre, le souffle court et le froid qui s’installe ne nous arrachent même pas à la contemplation.
Paysage de rêve sur notre trek au Langtang
Neige, rocaille, vent et un ciel bleu sans tâche, Dieu que la vie peut être belle… D’ici, on se demande aussi comment montent les fous qui grimpent au Lirung : par cette énorme langue de glace bleue à droite ? Par la fine crête de neige qui clôt le cirque et mène au sommet ? Le camp de base se niche en dessous du sommet, écrasé sous la masse énorme du roc et de la glace.
La redescente se fait vite, les maux de tête (mal des montagnes ? migraine oculaire due à la réverbération ?) donnent l’impression à deux d’entre nous d’avoir des clochers à la place de la tête. D’ailleurs, Marion aura mal à la tête pendant 14h de suite, et il faudra la redescente jusqu’à Lantgang à 5h du matin le lendemain pour que ça cesse…
Note : Mention spéciale pour les deux kiwis en collant qui m’ont doublé quasiment en courant dans la montée, alors que je considérai être parti sur une moyenne plutôt élevée et très bien dans mon effort. Respect éternel aux mecs en short-collant qui courent en montant à 4500m.
De Kyangien Gumba à Lama Hotel (3430-3850 m)
Pas grand-chose à dire, la descente est longue et fatigante, surtout qu’on a déjà fait le chemin.
Pour info, Lama Hotel est situé au bord du torrent en fond de vallée, ne pas hésiter à explorer un peu les alentours pour découvrir des coins chouettes et essayer la cryo-régénération des jambes dans une cascade à 6°C…
Note : à voir dans les forêts de part et d’autre de la vallée : vautours, gypaetes, petits passereaux groupes de singes, chèvres sauvages
De Lama Hotel à Dursagang (2480-2650 m)
Aujourd’hui, on bifurque. L’idée, c’est de rejoindre le trek des lacs de Gosaikund par les pentes de Tyulo Shyaphru, sans redescendre jusqu’au bout. Facile à trouver, la bifurquation nous offre aussi un calme comme nous n’en avons pas connu pour l’instant. Autant le Langtang est blindé, autant nous ne croiserons sur ce chemin que très peu de monde…
Ce n’était pas prévu, mais cette journée monte. Quand on traverse Tyulo Syaphru, le village de la montée, il y a presque 300m de dénivelé entre premières maisons et derniers hôtels. D’ailleurs aussi nombreux que désertés d’ailleurs. Hormis les quelques propriétaires qui racolent sur les marches de leurs guest houses, personne sur le chemin.
C’est rude et il fait chaud, mais c’est très beau. Le spectacle des terrasses de grandes céréales, d’un vert profond, tranche sur les pentes, les adoucit.
Au final, on s’arrêtera à flanc de montagne, dans la guest house d’une étrange fermière qui cultive pommiers (en fleurs, magnifiques), oignon, moutarde et pommes de terre. Elle jette aussi des cailloux aux vaches du voisinage. Et comme ce soir, on veut de la bière, on demande. Donc un conseil : avant de demander de la bière dans une guest house de montagne à plusieurs centaines de mètres de dénivelé du premier village, vérifiez que la tenancière en a. Sinon, elle risque de ne pas vous le dire et d’envoyer un enfant la chercher. Pendant que la nuit va tomber… et vous boirez une bière avec un petit arrière-goût d’esclavage.
De Dursagang à Laurebinayak (2650-3900 m)
L’étape du jour nous prévoit 1300m de dénivelé. Nous commençons par tâtonner sur le chemin à suivre, peu évident depuis l’auberge où nous avons dormi. Heureusement, les habitants de Dursagang sont très aidants. Comme à l’image du propriétaire voisin qui nous accompagne pendant vingt minutes en corrigeant à plusieurs reprises nos choix d’itinéraires. Il est vrai que ce chemin est un raccourci, et si nous savons vers où nous devons aller, l’itinéraire est bien moins clair pour les touristes que nous sommes que le sentier marqué de la vallée.
Un berger nous confirme à son tour que nous sommes sur la bonne voix et nous montons tranquillement entre pâturages et forêts de rhododendrons.
Nous passons la barre des 3000m.
Puis, nous arrivons assez tôt à une grande guesthouse (agrémentée d’échoppes de souvenirs). Nous y retrouvons un couple de touriste qui avait opté pour l’itinéraire classique (passer par Sin Gompa avant de revenir vers Gosaikund).
Visiblement ils n’ont pas mis beaucoup plus de temps que nous par notre raccourci. Cela dit nous ne regrettons pas cet itinéraire éloigné des touristes. Après avoir bu des litres de thé et joué un moment à la belote, nous décidons de nous avancer sur la route des lacs. De là nous montons jusqu’à l’auberge de Laurebinayak, qui n’est plus qu’à une petite heure.
Il fait sacrément plus froid maintenant qu’on approche les 4000. Ça sent la neige ! Ce qui met dans l’ambiance, c’est que les chambres sont de vrais courants d’air. Car les rideaux des fenêtres bougent à l’intérieur à cause du vent dehors et tout passe par les murs épais de 2 cm ! et que la porte de l’auberge s’ouvre toutes les deux minutes. Heureusement que le poêle est là, et un bon duvet pour la nuit aussi…
De Laurebinayak à Sin Gompa, en passant par les lacs de Gosaikund (3900-4380- 3330 m)
C’est parti pour notre dernière ascension et notre deuxième point culminant. Il fait un peu brumeux ce matin, les sommets autour semblent flotter dans les airs.
Mais le ciel au-dessus est clair. Nous grimpons jusqu’à un petit temple en constatant que les sommets ici sont moins acérés et moins minéraux que dans le Langtang (plus enneigés aussi). Les pentes restent en revanche d’une raideur impressionnante (le grand plongeon jusqu’à la vallée étroite). Aussi le chemin qui passe à flanc l’est tout autant – mais pas dangereux.
Après avoir surplombé un lac, nous parvenons au principal des lacs de Gosaikund dont nous faisons le tour. Les milliers de petits cairns érigés tout autour nous rappellent que ce lac est un lieu de pèlerinage. En effet lieu où se rassemblent 15000 personnes au mois d’août en hommage à Shiva. La brume qui envahit les crêtes au-dessus donne un côté mystique à ce lieu.
Il est encore tôt. Les 2000m de dénivelé qui nous attendent jusqu’à Dunche nous incitent à entamer la descente le jour même. Après une pause repas à Laurebinayak, nous marcherons jusqu’à Sin Gompa. Là nous retrouverons la chaleur de la forêt de pins.
De Sin Gompa à Dunche (3330 – 1960 m)
C’est la dernière étape : redescente sur Dunche, pour un retour à Kathmandu dès le lendemain. Les 1400 m de dénivelé négatif passent mieux que ce que nous craignions. Nous passons l’après-midi dans la petite ville, assez peu intéressante pour les touristes. La jeep réservée à l’avance viendra nous chercher le lendemain à 8h. Pour un retour sur Kathmandu en début d’après-midi ( bien plus confortable qu’à l’aller…)
Conclusion de ce trek au Langtang
Pourquoi faire ce trek au Langtang ? Pour le Népal, l’himalaya ! Ça donne très envie de revenir, déjà. Et ça offre une solution vraiment sympa pour nous. Notre première fois et nos possibilités limitées d’organisation (on a pas vraiment anticipé). Par contre, c’est vrai que c’est fréquenté.
Ensuite, partir seul, c’est bien (surtout pour les budgets un peu limités). Mais on peut aussi considérer qu’avec guide et porteur, ça permet de s’imprégner plus de culture, surtout sur un séjour aussi court.
Concernant les dates, essayer peut-être plutôt après la mousson qu’avant? Ca doit être bien plus vert, avec moins de poussière.
Enfin, 15 jours en comptant l’avion et le trajet jusqu’au Trek, c’est définitivement trop court. Mais on y retournera !
Matériel utilisé lors de ce trek au Langtang
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE DE DÉPART ? | EST-CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉE DANS CE ROADBOOK ? | ET SI C’ÉTAIT À REFAIRE ? |
CHAUSSETTES MERINOS | Multisport ultralight mini | ICEBREAKER | Le mérinos tient plus chaud à volume et poids égal qu’une autre matière | Tiennent assez chauds mais pas trop pour marcher; le mérinos sèche vite et les chaussettes ne puent pas! | Je les reprendrais ! |
COLLANTS MÉRINOS | Vertex leggins | ICEBREAKER | Peut se mettre sous un pantalon pour tenir chaud sans emmener un pantalon de plus | Oui (cf propriétés du mérinos) ; poids négligeable | Je le reprendrais si je crains d’avoir froid |
T-SHIRT MÉRINOS | Bodyfit 260 et Smartwool RN 116388, VN 70880 | ICEBREAKER | Le mérinos tient plus chaud à volume et poids égal qu’une autre matière | Oui: chaud, respirant, sèche et ne sent (presque) pas la transpi (j’ai gardé le même 15 jours !) | A emmener (1 ou 2 couches) |
PANTALON D’ALPINISME | M’S Backcountry Guide Pants | PATAGONIA | Pour avoir un pantalon d’alpi, ski de rando, escalade… un peu chaud, solide, imperméable | Très adapté à ces activités, confortable, solide, chaud mais permet de marcher. Superflu pour le trek au Népal (pas (très) froid, marche, un peu lourd) | A acheter mais pas à emmener pour ce trek au Langtang |
DOUDOUNE | RN 51884, Cu+ 7526, STY 84614F9 | PATAGONIA | La doudoune tient aussi chaud qu’1 ou 2 polaires pour un poids et volume beaucoup plus faible | Bon choix, mais il en faudrait une plus chaude et avec capuche | A prendre mais acheter au Népal une plus adaptée et moins chère! |
DOUDOUNE | Kilimandjaro | PYRENEX | ultra légère, ultra compacte | parfaitement adapté au Népal, vu les écarts de température au long de ce trek au Langtang ou simplement dans une journée | j’en suis très content, mais je prendrais une avec capuche. Et pour des conditions vraiment rigoureuses, peut-être un peu léger. |
POLAIRE | Thermalpro | MOUNTAIN HARD WEAR POLARTECH | Très chaude et forme de gilet pratique | Oui, chaude et pas très lourde mais ça prend de la place | Une doudoune est plus efficace pour ce trek au Langtang |
VESTE GORE-TEX | Hyvent | THE NORTH FACE | Gore tex donc imperméable, pas trop chaud (pour pouvoir marcher) | Très bon: pas un défaut en 6 ans. Polyvalente (permet de mettre des couches, adaptée à la neige, capuche et pare-neige)mais un peu chaude pour marcher sous la pluie (et un peu encombrante). | Pour ce trek, une membrane plus fine et plus légère suffirait, mais on ne prend pas de risque en emmenant celle-là |
VESTE | Makalu | MAMMUT | sur la renommée de la marque: une trois couche (pas goretex, membrane drytech de chez Mammut), polyvalente et résistante. | Non. A peine 3 ans, se détrempe rapidement et étanchéité limitée pour ce trek au Langtang. Trop en tout cas pour le prix. | je ne rachèterai plus chez Mammut |
CHAUSSURES DE RANDONNÉE | INNOX GTX® MID Ws, anthrazit/p | LOWA | Assez polyvalentes, semelle rigide qui permet de faire de l’alpi, légères en même temps | Très agréables à porter; résistent à l’eau et à la neige (à peu près); par contre, une couture se défait et la semelle s’est vite détachée | Je reprendrais les mêmes pour ce trek au Langtang |
CHAUSSURES DE RANDONNÉE | Borneo 2 MFS (homme) et Island Lady MFS Active Gore Tex (femme) | MEINDL | Polyvalentes (rando, gore tex donc possibilité de marcher dans la neige), résistantes (cuir, semelles épaisse…) | Qualités vérifiées; très confortables, solides, étanches. Les coutures commencent à se défaire et le cuir à se rabotter… | Je reprendrais les mêmes si mon budget le permet |
CHAUSSURES DE RANDONNÉE | Forclaz Trek 300 | QUECHUA | En promo à l’époque ! | Oui, oui et re-oui: pas forcément convaincu à l’achat, totalement après 3 ans d’usage (jamais ménagées, du volcan à la neige). Confortables et bon maintien des chevilles (qui ont tendance à partir facilement). De moins en moins étanches, par contre. | Sans hésiter |
DUVET | Camp de base 1200 | MILLET | Chaud (-5, -12, -24°C)et léger (1,25kg) | Bon rapport poids/chaleur vérifié. Colerette qui tient au chaud le visage, petite fermeture qui permet de tenir un livre sans ouvrir le haut du duvet mais… qui s’ouvre de dehors! Poche intérieure | Point négatif, le duvet pers beaucoup de plumes pour son jeune âge… je pense que j’en prendrais un autre (celui d’en dessous?) |
DUVET | Trek TK3 | SEA TO SUMMIT | Bon rapport chaleur/poids (T°C confort: -5°C, 1,3kg pour 2m) | Bon rapport poids/chaleur vérifié. Solide, confortable (pas sarcophage, utilisable en couverture, tête carrée mais ficelles pour faire une capuche). | Je reprendrais le même |
DUVET | Aleutian 3S | THE NORTH FACE | En solde: bon prix pour un duvet chaud (-1, -7, -25), 1,5kg | Très chaud, capuche resserable, confortable (large et long, pas de saussissonnage), semble solide | Préférer le modèle femme (moins grand, 1,15kg) pour une fille de 1,63m… s’il est soldé! |
DUVET | S5 ultralight | QUECHUA | pas cher, pas lourd, correspondait à ce que je cherchais sur le moment | sans conséquence en tout cas: couvertures disponibles dans la majorité des guest houses, indispensable si on a un mauvais duvet (souvent très froid dans les chambres, à peine au dessus de 0°C) | Non, duvet vraiment trop juste. Même s’il est léger, c’est de la légèreté inutile… |
SAC À DOS | Matrix 70L | HAGLÖFS | Grand et très léger (1,6kg pour 70L) | Oui, de plus agréable pour porter des poids lourds; du coup, peu pratique au niveau des poches (pas sur les côtés, une en bas mais pas pratique) Je | Je referais ! |
SAC À DOS | LD Odyssée 50+10L femme | MILLET | Volume important et modèle adapté femmes, bon portage | TB, portage très confortable (tout sur les hanches, ne tire pas sur le dos), solide. Manque d’un zip devant | Je rependrais le même car il porte vraiment bien, même s’il pourrait être plus fonctionnel |
SAC À DOS | MILLET | Acheté pour des courses d’alpi à la journée (taille moyenne, léger, sangles, poches…). Ici nous avions décidé de prendre 2 gros sacs et 2 moyens pour 4. | Adapté pour le volume, accès facile aux poches mais pas extensible en haut et beaucoup de sangles inutiles pour un trek | Préférer un sac plus adapté au trek au Langtang. Pour l’alpinisme, préferer une matière plus solide (tissu) | |
SAC À DOS | Guide 35+ | DEUTER | courses d’alpi / treks sur 3 jours maxi | Pas forcément très adapté pour ce genre de trek au Langtang, mais l’ouverture latérale compense presque l’absence de poches. | oui, je préfère défaire et refaire mon sac tous les jours et avoir un sac compact et en hauteur, beaucoup plus agréable à porter |
BÂTONS | LEKI NÉPALAIS ! | Très légers, pliables donc coûte peu de poids | Bâtons utiles dans les pierriers, les pentes… une pointe cassée | A racheter aussi sur place au Népal (moins cher!) |
1 commentaire
Merci pour les information, qui m’aide de prepare mon trek