Trek de Toulouse jusqu’à la mer à pied

par Expérience Outdoor
Dos au soleil, direction plein Est : marcher et voir la mer comme pour la première fois !

Camille Seguy nous partage son expérience de trek de Toulouse jusqu’à Gruissan.

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L’arrivée a pied à la mer Gruissan

Informations pour préparer un trek de toulouse à Gruissan

Dates du trek Toulouse

Le séjour se déroule durant une semaine, du 11 au 18 juillet 2016.

Lieux

Le trek commence à Toulouse (31) et se termine Gruissan (11).

Participants à ce trek de toulouse à Gruissan

Camille, 34 ans, enseignante spécialisée et Rafael, 33 ans, chercheur océanographe. Nous habitons et travaillons tous les deux à Toulouse.
Nous pratiquons des activités de plein air, Camille plutôt rando, raquettes, VTT, et Rafael plutôt surf, rando, ski de rando et escalade.

Où dormir durant le trek de toulouse à Gruissan

En bivouac sauvage, sur le chemin entre deux vignes, au bord d’un champ,
Sinon, tout au long du chemin des hébergements du type :

  •  gîte d’étapes communal de Duilhac-sous-Peyrepertuse
  • chez Yves notre ami à Castelnaudary, super bouffe et couchage pour un prix modique !

 Où se restaurer, se réapprovisionner pour ce trek de toulouse à Gruissan

Le long du chemin, dans les diverses villes ou villages traversés.
Ne pas oublier de réapprovisionner aussi en eau, ce qui est faisable dans quasiment tous les villages.
Restaurant à Duilhac sous Peyrepertuse (très bon accueil et produits frais!) :Auberge du Moulin, 9 Rue de la Fontaine, 11350 Duilhac-sous-Peyrepertuse Tél.: 04 68 48 95 34

Caractéristiques/ Quoi d’autre dans les environs

Dans les environs d’autres lieux ou sentier sont a faire :

  • Le Pech du Bugarach
  • Le sentier Cathare/ les châteaux cathares
  • Le Canal du Midi
  • St Ferréol et le musée Pierre Paul Riquet

Liens Internet et Bibliographie pour prépare ce trek de toulouse à Gruissan

  • festival Rose béton : festival du graffiti à Toulouse
  • Gîte d’étape communal Duilhac-sous-Peyrepertuse
    3 Rue de la garrigue, 11350 Duilhac-sous-PeyrepertuseTél. 06.74.04.93.76, [email protected]
    Capacité : 19 personnes
    Tarif / nuit /personne en gestion libre : de 14.00 € à 17.30 €
  • Sentier cathare : GR 367 et variante sud GR 367-a
  • Sentier du golfe antique : GR de pays
GR 653

GR 653

Allons à la mer à pied

Allons à la mer à pied

Les étapes de notre trek de toulouse à Gruissan

Jour 1 : Toulouse > Villenouvelle – 32km – bivouac sous tente
Jour 2 : Villenouvelle > Castelnaudary – 34km – nuit chez un ami
Jour 3 : Castelnaudary > Quillan : En Stop (environ 60km)
Quillan > Spot de bivouac au dessus de Quillan – 5 km – bivouac sous tente
Jour 4 : Quillan > Bugarach – 21 km – bivouac sous tente
Jour 5 : Bugarach > Duilhac-sous-Peyrepertuse – 32 km –gîte communal
Jour 6 : Duilhac > Durban – En Stop (35 km)
Durban > Spot de bivouac – 8 km – bivouac sous tente
Jour 7 : Durban > Port la Nouvelle – 31 km – bivouac sous tente
Jour 8 : Port la Nouvelle > Gruissan – 10 km

7 jours de trek de toulouse à Gruissan pour voir la mer

Les deux premiers jours, le long du Canal du Midi, durant le trek Toulouse

Sacs sur le dos, chaussures lacées, nous fermons derrière nous l’appartement à clé, et c’est parti pour rallier la mer à pied, nous avons une bonne semaine devant nous et sommes déjà en pleines vacances ! Nous voilà tout de suite dans le vif du sujet : objectif rallier la côte Méditerranéenne à pied, d’abord par le Canal du Midi, puis plus au sud par le Sentier Cathare.

Randonnée urbaine pour commencer ! canal du midi

Randonnée urbaine pour commencer ! canal du midi

Où dormir ce soir ? Là ou nos pas nous porteront ! Pour l’instant il faut quitter Toulouse, et nous rejoignons le Canal du Midi, itinéraire que Rafael emprunte chaque jour pour aller au travail. Une de ses collègues nous double en vélo et s’arrête pour papoter. « Chouette idée, et bonne route ! Allé, je file j’ai une réunion !… ». Pour nous, c’est le rythme paisible de la marche à pied qui commence.

Rose Béton à Toulouse

Rose Béton à Toulouse

Sur le mur d’un immeuble des énormes poumons peints dans le cadre du festival « Rose Béton » qui vient d’avoir lieu à Toulouse. Paysages de ville, bruits de pots d’échappements, rando urbaine pour commencer. L’idée de s’échapper de ce tumulte, à la vitesse de nos pas, nous réjouit, c’est une fuite en douceur, un « décollage » au ralenti qui nous rapproche un peu plus de la plage de sable chaud.

Toulouse n’est pas une ville très étendue, très vite nous sortons de l’ambiance citadine et nous nous retrouvons à longer des champs et des prés.
Nous prenons le rythme au bord du canal. D’abord beaucoup de vélos, des gens qui se rendent au boulot, quelques joggers matinaux, puis de moins en moins à mesure qu’on s’éloigne de Toulouse.

Marche au bord du canal du midi

Marche au bord du canal du midi

Le long du canal, c’est un peu monotone, un peu ennuyeux à force… mais c’est bien aussi de s’ennuyer parfois. Nous prenons un pas régulier. Les vélos nous doublent, avec sacoches, eux aussi destination la mer… chacun son rythme, chacun sons style : En famille en rang d’oignons, en tandem façon inséparables, en amoureux à pied style bobos écolos…

Habitation péniche sur le canal du midi

Habitation péniche sur le canal du midi

Nez à nez avec un kangourou durant le trek de toulouse à Gruissan…

 Nous quittons en fin de journée le canal du Midi, et empruntons plus au nord dans les coteaux, le GR de pays 653. Quelle surprise lorsque nous tombons sur des zèbres ! Nous longeons en effet un parc clôturé qui accueille des animaux exotiques : zèbres, émeus, paons, marsupiaux… l’occasion pour moi de voir des kangourous  pour la première fois de ma vie ! Rafael rentre de déplacement en Australie et n’en a même pas croisé là-bas !
GR 653 : le chemin d’Arles vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Ce GR très bien balisé, appelé aussi Via Tolosana va de la Provence aux Pyrénées en passant notamment par la Montagne Noire, le Lauragais et le Toulousain. Avec ses paysages très variés, il est emprunté par les pèlerins de Compostelle.
Nos sacs à dos sont plutôt légers (moins de 10 kg), le dénivelé est négligeable, notre pas est lent mais régulier : 3 à 4 km par heure. Nous faisons en une journée ce que nous pouvons rallier en 15 minutes de voiture. Mais pour l’instant nous nous interdisons le stop. D’ailleurs au moment de traverser l’autoroute, un sentiment curieux d’être déjà un peu en dehors du rythme effréné de la vie moderne nous envahis.

Traverser l

Traverser l’autoroute à pied

Premier soir, nous posons enfin notre tente à 21 heures. La pizza à emporter est délicieuse. L’endroit un peu insolite, entre la voie ferrée tout près et l’autoroute loin là-bas, mais les bruits sont lointains.
Chacun rêve les vacances qu’il veut…

Nous avons emporté dans notre baluchon le bouquin de Jack Kerouac « Sur la route », celui d’Eckart Tollé « Le pouvoir de l’instant présent », notre boite d’aquarelles, et un petit carnet à remplir de pensées poétiques. Nous nous offrons lors des poses des moments de lecture partagée, de griffonnage et de peinturlures sans prétentions qui nous procurent du bonheur.

Au fur et à mesure des kilomètres, les pieds se tannent, les ampoules apparaissent. La météo est plutôt clémente, c’est agréable de marcher avec pour seule préoccupation de trouver un joli coin pour bivouaquer et d’admirer le paysage.
Comme dit simplement Kerouac, « La route, c’est la vie. »

Tournesol sur le chemin de la mer

Tournesol sur le chemin de la mer

Un champ de tournesols… humer son odeur, se cacher entre ses soleils, observer les abeilles poudrées de pollen et continuer le chemin…
32 km parcourus le premier jour, puis 34 km le deuxième, même avec un dénivelé insignifiant, ça échauffe les pieds ! Nous nous habituons à la monotonie du canal.
Compter les écluses, pour rythmer les étapes.
Se faire doubler par les péniches et les redoubler aux passages des écluses.
Un voilier, mât couché sur le pont manœuvre dans une écluse.

Ecluse du Roc

Ecluse du Roc

Ecluse du Roc canal du midi

Ecluse du Roc canal du midi

canal du midi

canal du midi

Ecluse d

Ecluse d’emborrel

Nous arrivons en fin d’après-midi à Castelnaudary chez un ami, il vient à notre rencontre sur le bord du canal, à bicyclette, nous emmène jusqu’à son jardin, et nous accueille avec une bière fraiche et une succulente andouillette au barbecue. Là, après une bonne douche, on soigne les pieds, on ajuste le sac à dos et on s’endort comme des loirs.

Andouillette

Andouillette

Troisième jour, un peu de stop, un peu de marche et nous voila dans le « Pays Cathare »

 Un peu de stop pour aller jusqu’au piémont pyrénéen. On triche un peu…mais étant donné que c’est nous qui fixons les règles, nous nous en accommodons sans souci !

C’est l’occasion de rencontrer ce pompier avec ses deux enfants qui profite des vacances scolaires et d’une journée de repos pour amener ses enfants chez leur grand-père et partager ces kilomètres avec lui. Et cette instit « baba cool » qui ne regrette pour rien au monde la vie dingue des villes.

Le premier nous dépose à Limoux, puis la deuxième nous amène jusqu’à Quillan. Je ne peux pas m’empêcher de calculer : 60km… il nous aurait fallu deux jours de marche !
Nous avons souhaité quitter le Canal du Midi, itinéraire le plus court, mais aussi plus monotone, pour nous qui sommes à pied. Nous allons continuer par le Sentier Cathare.
Nous arrivons sur la place centrale de Quillan, en fin de matinée. Le marché est en train de plier, le vendeur de fruits secs range ses paniers, le boucher rabat l’auvent de son camion. A côté, les employés de mairie montent une scène pour le concert du soir. Le 14 juillet approche, c’est la fête à Quillan.

Une averse vient de tomber, la température est agréable, presque fraiche pour ce mois de juillet. Nous buvons un verre dans la brasserie Art-déco de la ville, le Palace, comme projetés dans une faille spatio-temporelle : dans ce décor années 1920, tout le monde autour parle anglais ! Le QG de tous les British des environs… c’est vrai que l’Aude est un département qui a séduit nombre de retraités anglais il y a quelques années ; ils se sont installés là et viennent manger une entrecôte-frites avec leurs petits enfants en vacances scolaires.

Nous ne restons pas longtemps dans le village et commençons à marcher sur le Sentier Cathare alors que le beau temps revient. Nous longeons le château de Quillan et faisons provisions de quelques mirabelles mûres à point que nous trouvons sur le chemin.

Nous surplombons à présent la ville de Quillan, continuons à marcher pour s’éloigner et trouver un coin propice au bivouac. L’après-midi est douce, ponctuée de lectures, peinture et écriture. Le sandwich aux restes d’andouillette grillée est délicieux… Qu’on est bien en vacances, les doigts de pieds en éventail !

Bivouac Quillan

Bivouac Quillan

Le Sentier Cathare : un pas dans l’histoire

Nous empruntons alors le Sentier Cathare. Ce sentier, long de 250 km, permet de rallier Foix en Ariège jusqu’à Port la Nouvelle dans l’Aude, en passant par les châteaux d’Aguilar, Quéribus, Peyrepertuse, Puivert, Montségur dans des paysages variés.

La plupart des marcheurs l’arpentent de la mer vers les terres, le plus souvent hors saison, lorsque les températures sont clémentes. Les nombreux gites et chambres d’hôtes permettent de cheminer de manière très confortable, sans porter les bagages. Nous sommes un peu à contre-courant.

Notre avantage est que nous allons vers la mer, donc le dénivelé est faible, et nos sacs à dos sont légers : nous approvisionnons en eau et nourriture au fur et à mesure, la tente, les matelas et le sac de couchage sont légers et nous mangeons froid, cela signifie : pas de réchaud, de gaz ni de popote. Rafael prend sur lui pour son café du matin ! Quand c’est possible on s’arrête le boire dans un bar.

Quatrième jour, de Quillan au Pech de Bugarach… groseilles et papillons

Nous marchons toute la journée sur le sentier, et traversons des hameaux et villages qui semblent s’être figés dans le temps : volets clos et vieilles pierres, les quelques habitants se tiennent à l’ombre. Saint-Julia-de-Bec, Saint Just, Le Bézu, nous cherchons une fontaine pour remplir nos gourdes, préoccupations simples de la marche à pied. Sobriété heureuse qui consiste à se réjouir de trouver un robinet d’eau fraiche au détour d’une place.
A l’entrée d’un hameau, au bord d’un jardin abandonné, nous mangeons des groseilles, avec la même jubilation que des ours sortis d’hibernation !

Par chance, le sentier n’emprunte quasiment pas les routes, mais rallie les villages par des chemins qui longent les champs et les fermes anciennes. Des papillons blancs nous accompagnent parfois par nuées. Ephémères et désinvoltes, ils nous rappellent de profiter pleinement de chaque instant.

Ecole

Ecole

La végétation change peu à peu. Nous marchons, pas après pas, vers la garrigue. Buis et sols calcaires remplacent les forêts de châtaigniers. Les paysans ont emballé le foin en prévision de l’hiver.

Nous approchons de Bugarach. Le Pech culmine au dessus du village, à 1230 mètres, il y fait un vent à décorner les bœufs ; nous restons au pied pour ce soir.
Nous plantons la tente près d’une haie de buis, à l’abri du vent, pour le plus grand bonheur des tiques. Par chance nous déjouons toutes leurs attaques, tire-tique à la main !
Des chevaux en liberté viennent brouter autour de notre campement alors que le soleil se couche.
Un vent du diable, un épouvantail à tête d’Alien, et des chevaux sauvages sortis de nulle part, Paco Rabanne avait raison, il règne là une atmosphère de fin de monde !

Pourquoi Bugarach est-il le refuge de la fin du monde ?

Le 21.12.2012 était prévue par quelques pessimistes la fin du monde. L’ordre des couches géologiques qui composent le Pic a été inversé du fait de la tectonique des plaques, ce qui en fait une «montagne renversée».
Selon différentes rumeurs, cette anomalie géologique aurait inversé les pôles magnétiques du site, ce qui en ferait lors de l’inversion des pôles magnétiques (l’Apocalypse), un refuge sûr… Bon à savoir !

Bugarach

Bugarach

Cinquième jour, de Bugarach à Peyrepertuse, nous apercevons la mer au loin !

Après une bonne nuit malgré le vent et la fraicheur des températures, nous voila repartis vers la mer. A près de 1000 mètres d’altitude, même en été les nuits sont fraiches, nous n’avons pris qu’un sac de couchage pour deux que nous utilisons comme une couverture, c’est un peu juste.
Les Cathares avaient-ils aussi la motivation d’aller se dorer la pilule en Méditerranée pour avoir bâti avec tant de détermination ces châteaux perchés ?
Nous traversons des grandes prairies, des vaches nous regardent passer, car il n’y a pas de trains… Mais à quoi pensent-elles ?

Des anciennes métairies à l’abandon, des arbres centenaires nous rappellent que des hommes ont vécu dans ces coins isolés, ils circulaient certainement à pied comme nous, mais leurs buts étaient surement tout autre. Pour le moins, nos préoccupations du moment sont de continuer à marcher, sous le beau temps, en ayant suffisamment d’eau dans notre gourde et de nourriture dans nos sacs à dos.

C’est cette pensée qui me vient à l’esprit aujourd’hui sur le chemin, celle de Killian, le frère d’un ami qui fait le tour du monde à pied :

 « Mes pas sont insignifiants ; mais qu’est ce qui m’a amené si loin aujourd’hui, si ce n’est qu’une multitude d’insignifiances ? »

Il est actuellement en Australie, et est parti de chez lui à pied, il y a maintenant un peu plus de 7 ans.

Sur le chemin de la mer

Sur le chemin de la mer

Puis au détour du chemin, le paysage s’ouvre et nous apercevons…la mer ! Quel bonheur, à la mesure de l’attente, ce paysage a une saveur particulière !

Encore quelques jours  de trek de toulouse à Gruissan et nous y serons ! Nous continuons à cheminer. Nous croisons une jeune, la vingtaine, visiblement étrangère, qui marche seule avec son gros sac à dos et son matelas qui ballote à chaque pas… un bonjour furtif et chacun continue sa route.

Et puis un groupe de retraités qui ont du se lever aux aurores et profiter de la matinée pour marcher d’une chambre d’hôte à une autre. Ils nous interrogent sur la suite du parcours.

Le paysage est vallonné, le Pech de Bugarach reste longtemps visible dans notre dos, comme s’il nous surveillait après nous avoir laissé dormir à son chevet. Le ciel est d’un bleu limpide, la chaleur commence à cogner, on ne va pas s’en plaindre !

Le village de Camps-sur-l’Agly vaut le coup d’œil, perché sur un petit promontoire, nous nous y arrêtons le temps du pique-nique. Les figuiers embaument l’air tiède de ce mois de juillet, mais les fruits ne sont pas murs, dommage !

Nous faisons des détours sur la piste qui mène jusqu’à Peyrepertuse ; nous nous perdons un peu, et jouons aux sangliers pour rallier le chemin égaré, car nous ne voulons pas faire demi-tour… mon matelas en mousse manquera de rester dans ce dédale de genêts, ronciers et autres buissons, mais il s’en sortira avec simplement quelques accrocs, tout comme les bras et les mollets de Rafael qui fait le bélier dans cette jungle audoise. Pas de tiques en vue, nous repartons !

Nous arrivons en fin d’après-midi au pied du château de Peyrepertuse, et nous posons notre baluchon dans le gîte d’étapes du village de Duilhac. Les pieds sont un peu meurtris mais l’idée de la douche et du resto nous réjouit !

Village paisible qui accueille les « pèlerins cathares », Duilhac nous offre sa fraicheur et sa vue imprenable sur le château.

Sixième jour, de Peyrepertuse à Durban… ils sont fous ces Cathares !

Il fallait être fou pour bâtir des châteaux si hauts, et pour y vivre, sous le soleil écrasant de Méditerranée. D’ailleurs pour être exacts, il faudrait plutôt dire « châteaux du pays cathare », car ils n’ont pas été construits par les Cathares, mais les ont abrités au cours du XIIème siècle.

Encore un peu de stop pour rallier Durban. La température grimpe. Là encore, nous nous évitons deux jours de marche, à regret car ce sont de très belles étapes, mais notre planning ne nous laisse « que » 8 jours. Et encore, nous ne rentrons pas à Toulouse à pied ensuite !

Nous hésitons à shunter la dernière étape comme le conseillent certains guides, celle jusqu’à Port la Nouvelle, car elle est longue, caillouteuse et il y fait chaud, mais nous souhaitons vraiment arriver à la mer à pied et restons sur notre idée de départ.

La première étape en stop nous amène jusqu’à Tuchan.

La personne qui nous conduit est justement taxi pour les marcheurs du sentier cathare. Elle se charge de récupérer les gens à l’aéroport, les amener au début de la rando et d’acheminer leurs bagages entre chaque étape. C’est un boulot saisonnier. Elle nous confirme que nous sommes peu nombreux à le faire dans le sens de la mer !
Arrivés à Tuchan, nous sirotons tranquillement un Perrier, faisons le tour du village en repérage d’un endroit calme et ombragé. Nous déjeunons à la terrasse d’un PMU et bavardons avec un motard qui rode sa bécane sur les routes des Corbières… autant de projets que de personnes … et à chacun son allure.

A l’ombre des platanes une petite pause…

Sous les platane de TUCHAN

Sous les platane de TUCHAN

A l’ombre des platanes, sur la place du village, nous entamons notre sieste. A côté, quelques vieux et vieilles refont le monde, certains tentent une pétanque. Nous nous lisons à tour de rôle des passages de Kerouac, qui n’en finit pas d’user ses pneus sur le bitume américain, entre New York et « Frisco »… Nous faisons des allers-retours entre les Etats-Unis et l’Aude, entre le rythme frénétique de Jack, et le notre plus paisible.

 « Les seuls qui m’intéressent sont les fous furieux, les furieux de la vie, les furieux du verbe, qui veulent tout à la fois, ceux qui ne baillent jamais, qui sont incapables de dire des banalités, mais qui flambent, qui flambent, jalonnant la nuit comme des cierges d’église.»

Jack Kerouac, Sur la route.

Et puis il est temps de reprendre la route, en stop encore.

Jusqu’alors, nous n’attendions pas plus de 10 minutes avant d’être pris par des conducteurs, mais là nous attendons plus d’une heure. Si personne ne vient, qu’importe… notre maison est sur notre dos, nous avons la liberté des vagabonds ! Un couple de campeurs finit par s’arrêter et nous fait de la place sur la banquette arrière, ils se reconnaissent un peu en nous, et nous avouent qu’eux bivouaquent tout près de leur voiture pour n’avoir rien à porter sur le dos. Nous leur sommes reconnaissants de s’être arrêtés, et nous jurons qu’à notre retour nous prendrons nous aussi des gentils autostoppeurs !

A Durban, ravitaillement en eau, arrêt dans une boulangerie pour acheter un pain au maïs, et nous voilà repartis à la fraiche, pour une ou deux heures de marche à la recherche d’un lieu accueillant pour notre tente.
Nous nous élevons sur les hauteurs des Corbières, au loin une fumée épaisse et stagnante nous indique que la garrigue brûle quelque part… Heureusement ce jour-là, la Tramontane ne souffle pas et n’aggrave pas les choses.
Nous nous faisons voleurs d’amandes, hissés sur le bout des pieds, nous en cueillons une, vérifions qu’elle n’est pas amère, puis en remplissons nos poches de sacs à dos. L’enveloppe verte et veloutée du fruit est agréable au toucher. Un gros caillou, et nous les ouvrons pour manger l’amande croquante et blanche au goût subtil.

Ce paysage de garrigue m’est familier et je l’aime bien ; ce soir encore notre chambre sera « avec vue » et les cigales nous berceront jusqu’à la nuit !

Notre « chambre avec vue » dans la douceur du soleil couchant

Notre « chambre avec vue » dans la douceur du soleil couchant

Septième jour, de Durban à Port la Nouvelle …  voir la mer comme pour la première fois

Lever à la fraîche, nous commençons à marcher vers 7h30. Dernière étape avant la mer, en pente douce, sur le terrain sec et rocailleux, entre vignes et champs d’éoliennes. Vers midi il commence à faire très chaud, c’est l’heure de la coupure jusqu’à 17h ! Un rythme inhabituel de marche pour moi qui suis habituée à marcher dans les Pyrénées, lever tôt, 2h de route, rando puis installation du bivouac ou bien retour à Toulouse en fin d’après-midi. Nous allons recommencer à marcher à l’heure où on se pose en montagne…

chemin

chemin

A l’ombre d’un chêne vert, nous déballons notre pique-nique, puis une sieste, quelques pensées écrites à la volée sur le petit carnet, et nous retrouvons l’intrépide Jack qui a gouté à cette vie vagabonde sur les chemins et qui a désormais du mal à se poser… Gare à ne pas attraper le virus !

peinture chaleur

peinture chaleur

peinture chaleur

peinture chaleur

Et c’est reparti pour quelques heures de marche, notre but est d’atteindre la mer dans la soirée. Nous avons tout notre temps.

Dos au soleil, direction plein Est : marcher et voir la mer comme pour la première fois !

Dos au soleil, direction plein Est : marcher et voir la mer comme pour la première fois !

L’arrivée à Port la Nouvelle est plutôt décevante, peu esthétique : passer sous l’autoroute, traverser la voie ferrée, contourner une décharge, une carrosserie, passer des carrefours, avec en fond la centrale à béton, ça pue, ça fait du bruit… mais au loin il y a quand même la mer !

Nous renonçons à aller en droite ligne jusqu’à la plage, et après avoir avalé un sandwich en guise de repas du soir, nous poursuivons notre chemin, vers le nord, le Canal de la Robine et les étangs. Nous nous sentons mieux dans cet environnement qu’au milieu de l’agitation estivale de la ville.

Nous parcourons encore quelques kilomètres, maintenant dans un terrain très sablonneux, au milieu des tamaris, des roseaux et des pins. Nous longeons les marais salants par le chemin de Sainte Lucie, juste avant l’étang de l’Ayrolle. Les goélands s’envolent. A  nouveau, nous croisons des péniches sur le canal, et alors qu’il est plus de 21 heures, nous plantons la tente. Ce n’est pas vraiment autorisé alors nous nous faisons aussi discret qu’une aigrette aux aguets.

A Port la Nouvelle, le Sentier Cathare se termine et laisse place au GR de pays, joliment appelé « Sentier du Golfe Antique ». Il longe la côte et les salins de Sainte Lucie et fait le tour de l’étang de Bages-Sigean. Rafael a très envie de se baigner, vivement demain près de Gruissan.

Ce soir sous la tente, nous accompagnons une énième fois Kerouac dans sa traversée est-ouest du continent américain. Les derniers pêcheurs du canal ont plié leur canne, les moustiques ont battu en retraite, il est l’heure de se coucher.

Huitième et dernier jour, de Port la Nouvelle à Gruissan

Nous terminons comme nous avons commencé, en longeant le Canal. Les pins ont remplacé les platanes. Des carcasses de bateaux agrémentent le parcours. Les pêcheurs d’anguilles sur leurs barques en bois, ajoutent à l’air désuet du lieu. Le train brise de temps en temps cette douce monotonie.

Port la nouvelle à Gruissan

Port la nouvelle à Gruissan

Port la nouvelle à Gruissan

Port la nouvelle à Gruissan

Et c’est sous un ciel voilé que nous nous baignons enfin ! Nous troquons nos baskets poussiéreuses contre des tongs. L’eau est fraiche, salée comme la sueur sur nos fronts. La corne des pieds se ramollit à nouveau sous l’effet de l’humidité. C’est bon d’enfouir les pieds dans le sable chaud.
Alors que Kerouac à peine arrivé à San Francisco, n’a qu’une idée en tête : repartir d’où il vient ; nous ne pensons pas au retour. Nous lézardons encore un peu sur la plage et profitons de l’instant présent (et oui, il y avait aussi Eckhart Tollé dans notre sac à dos… !).

Mais il est déjà l’heure du retour : un coup de covoiturage et en 1h30 par l’autoroute, nous rentrons à Toulouse… nous voilà à engloutir d’un coup les deux-cent kilomètres, c’est nous « les fous à 100 à l’heure » à présent

L

L’arrivée a pied à la mer Gruissan

- Mais tu as peint quoi là... ? - Tu vois pas ? C’est le bonheur !

– Mais tu as peint quoi là… ?
– Tu vois pas ? C’est le bonheur !

Matériels utilisés pour ce trek de toulouse à Gruissan

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CATEGORIE MODELE MARQUE POURQUOI AVOIR FAIT CE CHOIX AU DEPART CE CHOIX A-T-IL REPONDU AUX BESOINS DE LA SORTIE SI C’ÉTAIT A REFAIRE
VESTE COUPE-VENT Infinity, stretched women VAUDE membrane Event, aération sous les bras (fermeture à glissière), légère et efficace les bonnes conditions météo n’ont pas nécessité son usage mais cette veste stretch est très confortable, bonne résistance au portage du sac à dos, wind et rain-stoppeur Super veste que j’utilise à toutes les saisons depuis plus de 3 ans. entretien exigeant pour réimperméabiliser. membrane efficace qui ne perd pas en efficacité suite aux lavages successifs contrairement au Goretex
PANTALON TRANGOWORLD Pantalon léger, modulable en short, marque idéale pour petites tailles (XS), bon rapport qualité/prix Pantalon confortable et léger qui sèche vite, un peu salissant car couleur claire validé
CHAUSSETTES DOUBLES La Double THYO limite les ampoules, développe peu les mauvaises odeurs J’ai eu des ampoules malgré ces chaussettes, mais je pense qu’elles ont malgré tout rempli leur fonction. bien les enfiler pour ne pas avoir de plis gênants dû à la superposition des 2 chaussettes Je suis adepte des doubles, donc je continue à en porter en rando ! Chaussettes confortables, et large choix de tailles/coloris en magasins.
CHAUSSURES BASSES S-lab xt 6 SALOMON Adepte de la marque Salomon, pour courir dans la montagne, sur les chemins poussiéreux ou sous la pluie,légères et très confortables, semelles Ortholite Après avoir remplacé les semelles d’origine par des semelles Sidas, malgré mes réticences, j’avoue que les chaussures en sont plus confortables super chaussures, mais si c’était à refaire, je prendrai du temps pour les tester après achat, sur des plus courtes distances. j’espère qu’elles ne se déchireront pas comme la plupart des Salomon au pli-avant du pied.
CHAUSSURES MONTANTES Peakfreak COLUMBIA 3 ans, très résistantes et rigides, parfaites pour ce genre de trek mixte route/chemin en conditions de marche légère Ancienneté de 3 ans un peu limite sur la dureté de la semelle, ampoules Je prendrais soit des chaussures neuves équivalentes, soit des grosses chaussures
CASQUETTE Casquette Running Grise Kalenji DÉCATHLON Casquette légère et fonctionnelle, bon rapport qualité/prix Bon usage, casquette réglable, pratique en cas de coup de vent, et se rince si elle prend l’eau de mer RAS
T -SHIRT À MANCHES LONGUES LOWE ALPINE T-shirt léger et respirant, que j’utilise depuis l7 ou 8 ans en randonnée Bonne protection du soleil et bonne isolation thermique, ne garde pas les odeurs de transpiration malgré un usage prolongé, séchage rapide. RAS
T -SHIRT À MANCHES COURTES LD Sunny Alpi TS MILLET bonne résistance à l’abrasion du sac à dos, séchage rapide, fibre synthétique, confortable Il a répondu aux attentes de ce trek de toulouse à Gruissan, les picots d’adhérence situés sur les épaules ont bien résisté aux lavages successifs RAS
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SEMELLES SIDAS Cushioning Gel SIDAS Très sceptique au début quand à leur efficacité, je dois avouer qu’elles ont soulagé mes ampoules et m’ont permis de continuer à marcher pendant 4 jours Ces semelles sont confortables et s’adaptent bien aux chaussures, Texture « gel » un peu surprenante au début A refaire, je testerai un peu plus mes chaussures avant de les mettre à l’épreuve, c’est mieux que d’ajuster durant le parcours
SAC À DOS Talon 33 OSPRAY Sac à dos réglable Confort de portage pour charge d’environ 10Kg Sac très léger à vide, Très confortable et adapté aux petits volumes de portage A refaire, je reprendrais ce sac à dos, j’y ai ajouté un sac intérieur pour garder mes affaires au sec car ce sac est vendu sans housse anti-pluie.
SAC À DOS Kenai 45+10 L MC KINLEY Polyvalent été/hiver/voyages, sur 2 à 7 jours Bien adapté à cette rando légère, avec ouverture frontale intégrale de haut en bas pour aller chercher les affaires oubliées au fond du sac. RAS
TAPIS DE SOL TRIXES Tapis en mousse, très léger, bon marché, un côté avec « support réfléchissant thermique » Peu isolant lorsque les nuits sont froides ou les sols accidentés, ne pas utiliser lorsqu’il pleut à moins de pouvoir le protéger Malgré le froid quelques nuits, ce tapis au rapport qualité/prix/poids imbattable a rempli sa mission
TAPIS DE SOL Prolite autogonflant THERMAREST Léger et faible encombrement, confortable Idéal pour ce trek de toulouse à Gruissan RAS
SAC DE COUCHAGE synthétique HELSPORT Sac de couchage ancien (plus de 25 ans !) synthétique, léger, qui s’ouvre pour en faire une couverture 2 places Un peu léger pour les nuits les plus froides, Très bien pour s’allonger lors de la sieste de l’après-midi, car nous ne craignions pas de l’abimer a été complété par un plaid en polaire pour les nuits les plus froides, à refaire, chacun son sac de couchage même si cela ajoute un peu de poids au sac à dos
POCHE À EAU Widepac 2L SOURCE Grande ouverture pour nettoyage/séchage, Etanchéité parfaite du tuyau (position ouvert ou fermé) Bon produit, l’ouverture souple permet de remplir quelle que soit la configuration, (robinet court, source, torrent, …) Une poche à eau assez robuste mais que je change régulièrement (2 ans d’usage maximum)
POCHE À EAU Liquitainer&Trade SOURCE Faible encombrement ; légère Percée à la première utilisation de ce trek de toulouse à Gruissan, ce qui nous a mis en difficulté ponctuellement Préférence pour des gourdes aluminium ou plastique
FRONTALE Tikkina Verte PETZL Légère (80g), compacte Bonne autonomie et suffisante pour utiliser le soir sous la tente. 2 intensités d’éclairage Bonne lampe de tente, idéale pour ce genre d’usage où l’on a besoin d’une lumière ponctuelle.
SAC ÉTANCHE Ultra-Sil Dry Sack 35L sac de rangement SEA TO SUMMIT j’utilise généralement ce sac à l’intérieur de mon sac de randonnée pour garder mes affaires au sec. Il n’a pas eu à rempli ses fonctions pour cette fois, mais il en a eu l’occasion à d’autres moments ! RAS
BÂTONS DE RANDONNÉE Women’s Trail Trekking Pole BLACK DIAMOND Ce sont les bâtons que j’utilise toute l’année, que ce soit pour la rando ou les raquettes Bâtons légers et télescopiques, avec système de verrouillage à clip très performant. RAS, si ce n’est le prix mais je compte les utiliser encore longtemps !
COUTEAU SUISSE PLIABLE VICTORINOX Trouvé lors d’une randonnée ! Lame tranchante et affûtable, tire-bouchon, bon usage depuis près de 6 ans A choisir, je prendrais un couteau plus léger
TENTE T2 ultralight pro QUECHUA Légère et spacieuse avec son abside sur le côté, facile à monter, étanche. Très bon rapport qualité/prix Bien adaptée à ce trek de toulouse à Gruissan à deux, bonne résistance au vent et aux sols caillouteux et abrasifs. Tiges pré-intégrées ce qui facilite le montage, + Double ouverture, qui évite de se gêner le matin ! RAS

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1 commentaire

seguy marie-claude 20 novembre 2016 - 20 h 54 min

Super! quand on connait les lieux on s’y retrouve on chemine avec vous . J’ai ressenti les plaisirs simples que vous avez vecu. Le plus beau c’est la peinture du BONHEUR génial d’y avoir pensé c’est très parlant

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