Jérémie COINON nous raconte son Trip escalade en Catalogne sur les sites de grimpe de Villanova de Meia, Corça, Montserrat, Siurana
Informations pour préparer un Trip escalade en Catalogne
- Date
Semaine du 14 au 20 septembre 2015
- Lieux
Trip grimpe et balade en Catalogne avec découverte de plusieurs spots :
Villanova de Meia
Corça
Montserrat
Siurana
- Pour aller en Catalogne
En voiture depuis Bayonne : Prendre direction Pampelune, puis suivre Huesca par Jaca, puis Lleida. L’autoroute est presque tout le temps gratuite et les vues sur les Pyrénées sont à couper le souffle sur la route entre Huesca et Jaca. Compter 5h Bayonne-Lleida.
Pour passer un meilleur trajet et économiser les frais, n’oubliez pas le covoiturage
Stop 1 et 2 : Vilanova de Meia et Corça
Vilanova de Meia : Depuis Lleida, prendre la direction Balaguer puis suivre la C-13 direction l’Andorre. A Artesa de Segre, prendre à gauche la L512 direction Montargull. Après environ 5km, prendre à gauche direction Villanova de Meia
Corça : Depuis Villanova de Meia, prendre la piste qui part à l’ouest vers Santa Maria de Meia, puis suivre la piste sur 15km jusqu’à Figuerola de Meia. Une fois sorti de la piste, prendre à droite la C-13 puis 3km plus loin prendre à Gauche direction Ager puis Corça.
Stop 3 : Montserrat
Depuis Lleida, prendre l’autoroute en direction de Barcelone. Sortir au Km 570 puis prendre la direction du Monasterio de Montserrat.
Stop 4 : Siurana
Depuis Montserrat, prendre vers le sud en direction d’Igualada, puis Montblanc pour prendre la magnifique route T700 qui passe par Prades au cœur de la sierra de Prades. Une fois passé Prades, continuer direction Albarca, puis Cornudella de Montsant. Juste avant le village, prendre à gauche la route qui mène à Siurana (panneau).
- Participants
Jérémie, et Pierre Gilles. Deux copains passionnés de montagne, que ce soit en randonnée, escalade ou à skis. L’idée nous trottait dans la tête d’aller prendre le soleil quand chez nous la tempête grondait. Grand bien nous en a pris !
- Où dormir
Le trip s’est fait en bivouac la majeure partie du temps, sauf à Siurana.
Pour poser la tente au coucher du soleil, aucun problème à Villanova de Meia et Corça, vous trouverez vite un coin au calme et plusieurs fontaines sont disponible à proximité ou dans les villages alentours. Attention à laisser le site tel que vous l’avez trouvé, sans aucune trace de votre passage.
Pour Montserrat, le mieux est d’aller au camping, accessible depuis le parking du monastère (payant 6,50€ pour 1 jour, 10€ pour 3 jours). Par contre emportez les boules quies, les moines doivent être fans des cloches, donc vous les entendrez !
A Siurana, profitez du petit camping à l’entrée du village (7€/personne/jour tout compris). L’ambiance y est détendue, la cuisine du petit restaurant est bonne et les locaux sont de bon conseils pour trouver le spot approprié pour la grimpe ou une balade (topos disponibles en consultation à l’entrée du camping).
- Ou se restaurer/s’approvisionner
Les supérettes permettent de faire le plein en prévisions d’aventures plus ou moins longues. L’avantage en Espagne, elles ferment à 21h !
Sinon nous avons testé le petit restaurant du camping de Siurana. Menu à 13€, testez le lapin aux champignons, un régal.
- Caractéristiques du projet
Une semaine de voyage entre randonnée et grimpe à la découverte de la Catalogne. Découverte de 4 sites majeurs :
- Vilanova de Meia et ses grandes voies.
- Corça, ses via Ferrata, son lac et sa vue sur le Conglost de Montrebei, Mecque de l’escalade en terrain d’aventure.
- Montserrat et ses pains de sucre en conglomérat. On dénombre plus de 5000 voies d’escalade dans le massif.
- Siurana, petit village perché au-dessus de falaises de grès et de calcaire. Un petit air de bout du monde pour une escalade magnifique.
– Prix : Les ascensions en soit ne coûtent rien. Par contre il faut prévoir son matériel, de quoi se nourrir et se déplacer.
– Climat en septembre : Nous étions partis du Pays basque pour fuir la tempête qui s’annonçait et trouver le soleil, nous avons réussi ! Le climat a été très ensoleillé quoique frais en début de semaine. Parfait pour la randonnée et l’escalade.
– Difficulté : facile à difficile.
Selon les endroits, il y a toujours moyen de profiter d’une randonnée facile, d’une grande voie accessible ou au contraire de tester certaines des via ferrata les plus dures d’Espagne et de partir dans une grande voie cotée 7c.
– Fréquentation : Peu de monde croisé pendant les sept jours. Nous étions tout le temps tous seuls lors des balades ou escalades, sauf le dernier samedi à Siurana où quelques locaux nous ont rejoints.
- Quoi d’autre dans les environs
La Catalogne est un paradis pour prolonger l’été quand l’automne arrive par chez nous. Avec une densité impressionnante de spots majeurs d’escalade, des sierras à en perdre la tête pour la randonnée et des lacs plus jolis les uns que les autres, ce secteur est un paradis des activités de pleine nature.
- Bibliographie
Lleida Climbs, 2013. Très bon topo de l’ensemble des spots autour de Lleida. Une bible ! On y retrouve principalement de l’escalade sportive mais aussi de la grande voie (à Villanova de Meia par exemple). Un bouquin à avoir dans son sac si l’on part grimper en Catalogne.
Montserrat – Guia d’escalades del vessant nord, Desnivel, David Hita Sánchez2003. Topo du versant Nord de Montserrat. De quoi occuper quelques journées de grimpe en perspective.
- Liens Internet
Camptocamp : LA référence pour préparer ses sorties en montagne. Un site collaboratif très actif et extrêmement bien fait. https://www.camptocamp.org/
Salade d’escalades en Pays Catalan ou trip escalade en Catalogne
Fuyons la tempête, filons au pays du cochon
Dimanche matin, le ciel est gris au-dessus de Bayonne. La pluie menace et tout le monde relève le col de son manteau pour se protéger du froid. Tout le monde ? Non, car Pierre Gilles et moi avons prévu les tongs et les shorts pour la semaine à venir. Une fois la voiture chargée de tout le matériel nécessaire à une bonne semaine – c’est-à-dire cordes, baudrier, casque, chaussures de randonnées, matériel de camping – direction la Catalogne pour continuer l’été entre grimpe et randonnées.
C’est après 5h de route en direction du soleil que nous arrivons à Villanova de Meia, petit village perdu dans la Sierra de Montsec. Mais ce lieu-dit n’est pas connu pour son clocher ou pour les odeurs fortes qui émanent des élevages de cochon de la région, il est connu par les grimpeurs pour sa grande face sud, la Roca del Arcs, qui surplombe le village et offre de belles grandes voies verticales sur plus de 200m de dénivelé.
Camel à la paroi Roca del Arcs
Pour moi c’est une première par ici et la vue de cette muraille verticale ne me laisse pas de marbre. Il est 15h et le soleil est encore haut dans le ciel, nous décidons de partir découvrir le site avec une première grande voie de 170m : Camel.
Cette grande voie bien équipée qui ne dépasse pas le 5 est l’occasion de se familiariser avec le rocher. Pierre Gilles attaque la première longueur. Un pas de dalle, un petit bombé et l’affaire est dans le sac. Je le rejoins rapidement et profite de ces premiers mètres de grimpe pour savourer le bonheur d’être au soleil. Le rocher est bon et l’escalade est belle. Arrivé au relais, j’enchaine sur la deuxième longueur qui suit le fil d’une fissure sur près de 40m. L’escalade est facile mais verticale, et très vite on est mis dans l’ambiance de la paroi. Encore un petit passage les fesses dans le vide et me voilà sur la vire, relais 5 étoiles pour assurer mon second.
L’échauffement est fini, voici les longueurs clés de la voie
Me dit Pierre Gilles en regardant la traversée horizontale qui nous attend et le mur légèrement déversant qui suit. Ca n’est que du 4+ mais l’ambiance est garantie, et les points se sont éloignés.
Pierre Gilles s’élance, traverse prudemment la vire qui rétrécit à vue d’œil au fur et à mesure que la corde avance, puis se lance dans le mur déversant. La vue est superbe et les bonnes prises formées par des fissures horizontales permettent de grimper sans se faire peur. Nous enchainerons les deux longueurs suivantes pour déboucher au sommet de la voie 2h plus tard, heureux de cette première immersion en Pays Catalan.
La descente
Par contre pour la descente j’ai lu sur Camptocamp que c’était plutôt craignos.
Nous n’avons qu’à tenter de suivre le fil de la crête et de rejoindre le col de l’autre côté !
Nous troquons donc les chaussons d’escalade pour les baskets et remontons le fil de la crête en direction du col. La vue est magnifique et les vautours tournoient en contrebas alors que le soleil éclaire les parois alentours d’une belle lumière.
Après une demi-heure de marche, nous butons sur un ressaut rocheux qui parait se contourner par la gauche via une vire qui surplombe la paroi, ou par la droite sur un chemin qui descend dans la forêt de genévriers. N’ayant pas envie de redescendre ce que nous avions remonté, nous optons pour la première option. Au fur et à mesure que nous avançons, la vire qui faisait au départ 4m de large se rétrécit pour ne faire bientôt plus qu’un mètre de large, nous coinçant entre le vide et une paroi lisse.
Ça n’a pas l’air d’être le bon chemin. A moins de descendre en base jump, nous ferions mieux de faire demi-tour !
Revenus au point de départ, nous testons le chemin qui descend, mais nous retrouvons vite dans un dédale de buis peu agréable.
Il ne reste qu’une solution : escalader un peu pour rejoindre le fil de l’arête. Après quelques pas sur le rocher, nous retrouvons la crête, et le chemin nous conduit naturellement au col puis 1h30 plus tard à notre point de départ. Il ne nous reste plus qu’à dégotter un petit coin de bivouac à proximité d’une fontaine, et nous terminerons la journée à revivre l’escalade du jour autour d’une bonne plâtrée de pâtes et d’une bonne bière.
Allons méditer à Zaratrusta, et nous baigner à Corça.
Le soleil brille déjà quand nous nous réveillons. La nuit a été bercée par le vent, et le thé du petit déjeuner nous permet de dérouiller les corps non habitués à une nuit sur le sol dur. Ce matin au programme, étude de Zarathoustra. Non pas le prophète, mais la paroi orienté ouest qui offre une escalade sur 140m de haut.
Mar de Nùvols
Nous choisissons Mar de Nùvols, une voie de quatre longueurs en 6a max pour profiter de la matinée.
Après une marche d’approche de 10 minutes, nous voici au pied de la face. Chacun s’équipe et Pierre Gilles part dans la première longueur en V+. De la même façon qu’hier, le rocher est excellent et l’escalade plaisante. J’enchaine la deuxième longueur. Un petit bombé athlétique en sortie de relais nous amène sur une magnifique face verticale de près de 40m. Le plaisir est à son comble. Après une troisième longueur entre les arbres nous attaquons les 20 derniers mètres avec un pas de 6a. C’est bien protégé et en plaçant les pieds, nous sortons vite au sommet de la voie. Deux petits rappels et nous revoici en bas de la paroi.
En route vers Corça
Il est déjà 14h, et plutôt que de nous lancer dans une autre grande voie, nous décidons de filer vers Corça pour finir la journée par un plouf dans l’embalse de Canelles. Après un petit pique-nique sur le parvis de l’église de Villanova de Meia, nous prenons donc la piste en direction d’Ager, puis de Corça.
Une fois sur place, nous profitons du soleil de l’après-midi pour parcourir le paysage du regard. Au nord, le Conglost de Montrebei dresse ses parois ocre et jaune au-dessus du lac. L’endroit est sublime et les possibilités de grimpe en terrain d’aventure sont énorme. Afin de reprendre des forces, nous décidons de descendre jusqu’au lac pour nous baigner. Mais Pierre Gilles m’a préparé une petite surprise pour le retour.
Prends ton casque, ton baudrier et ton set de via Ferrata, au cas où !
Nous descendons donc le long de la paroi surplombée par un ermitage pour arriver au bord du lac. Nous sommes seuls et profitons de l’occasion pour faire quelques brasses et plonger dans cette eau limpide.
La Via Ferrata
Une fois rafraichis, nous enfilons les baudriers et casques pour rejoindre le début de la via Ferrata qui nous ramènera jusqu’à la voiture. Arrivés au pied de la paroi, première surprise : seules 6 tiges de 5cm de long plantées à l’horizontale dans la paroi – 3 pour les pieds et 3 pour les mains -permettent de traverser une dalle lisse et de rejoindre les premiers barreaux de la via Ferrata.
-Tu es sûr que ça commence par la ?
Je demande à Pierre Gille, un peu dubitatif sur l’équipement en place.
-Oui, les standards Catalans ne sont pas les nôtres. Clippe tes mousquetons à la chaine qui pend et lance toi.
Pas la peine de tergiverser trois heures, nous sommes là et nous devons rejoindre la voiture. Je clippe donc les mousquetons à une chaine pendante et m’engage sur les tiges. Le changement de main n’est pas aisé et les baskets sont incertaines sur ces petits bouts de métal, mais le passage est rapide et rejoint les barreaux classiques que l’on retrouve en via Ferrata.
La suite n’est que pur délice. L’ascension se déroule tantôt sur le fil de l’éperon, tantôt sur une dalle grise très compacte, verticale et déversante à certains endroits. Il y a de l’ambiance et nous sommes deux pour en profiter. Après une bonne heure d’ascension nous retrouvons l’ermitage, et le coucher de soleil arrive au bon moment. Une petite Estrella, bière locale pour compléter le tableau, et nous sommes bon pour un second bivouac au milieu des oliviers.
Montserrat, le massif aux 5000 voies
Lorsque le jour se lève sur Corça, la météo n’est pas engageante. De gros nuages rendent le ciel tout gris et présage quelque averse dans la journée. Nous décidons de filer plus à l’est, en direction du soleil et prenons la route de Montserrat. 2h plus tard, nous prenons la petite route qui mène au monastère de Montserrat. Le massif se dresse devant nous, imposant, avec ses centaines d’aiguilles dressées vers le ciel qui augurent une escalade plus que sympathique.
Il parait qu’il y a plus de 5000 voies d’escalade, nous devrions trouver notre bonheur !
Nous nous garons avant l’entrée du parking du monastère, nous équipons et partons pour un premier repérage en vues des grandes voies du lendemain.
Pendant les 25 premières minutes de marche, nous nous retrouvons dans un monde parallèle. Les cars arrivent en file et déversent leurs flots de touristes russes, japonais ou encore estoniens qui viennent visiter le monastère. Cette abbaye qui a vu le jour en l’an 1025 abrite une statue d’une vierge noire qui, selon la légende, n’aurait pas pu être déplacée de la grotte où elle se situait et aurait été l’élément déclencheur de la construction du monastère.
Gorro Frigi
Nous dénotons avec nos cordes, nos sacs et nos baudriers au milieu de tout ce petit monde en pèlerinage ou en visite. Mais très vite, alors que nous empruntons le sentier situé derrière le monastère, le calme revient et nous profitons à nouveau de la quiétude des lieux. A droite comme à gauche, des aiguilles formées de petit conglomérat nous invitent à l’escalade. Nous décidons de monter plus haut vers le secteur du Gorro Frigi pour apprécier la vue.
Au bout d’une heure trente de marche et quelques divagations dans des chemins perdus, nous sommes au pied du Gorra Marinera. Il est déjà 17h et nous ne nous sentons pas de nous lancer dans une grande voie qui nous ramènerait à la voiture après la nuit. Nous choisissons donc une ligne de spits qui semble accessible et nous lançons pour une première escalade sur ce rocher si particulier.
Sans le savoir, la Via del Davant, bien équipée et relativement facile sera notre objectif du jour. Après un petit pas de 5 délicat pour partir, Pierre Gilles prend ses marques et déroule jusqu’au premier relais. C’est à mon tour de me lancer. Les premières sensations sont bizarres. S’élancer sur cet agrégat de petits cailloux n’inspire pas confiance, et les galets incrustés donnent l’impression que les pieds ne tiendront pas. Mais tout se passe dans la tête !
Les prises sont bonnes et franches, et ce petit conglomérat est adhérent à souhait. Je m’élance plus à l’aise pour la deuxième longueur et cède la tête de la cordée à Pierre Gilles pour la troisième longueur. Il est déjà 18h30 lorsque nous arrivons sur la vire et nous décidons de redescendre, prudence oblige. Un petit rappel de 60m et nous retrouvons le plancher des vaches.
Magdalena superior
Le soleil brille déjà haut dans le ciel lorsque nous nous réveillons le lendemain matin. La nuit a été ventée et nous prenons le temps de récupérer avant de partir pour l’objectif du jour, la voie « 98 octans » sur la Magdalena superior. Cette jolie ascension de 140m commence tout en douceur pour se redresser au fur et à mesure et finir sur un mur vertical avec un pas de 6a athlétique. La voie étant bien équipée, nous partons sereins.
Nous passons parmi les touristes russes du monastère, puis nous arrêtons à la fontaine pour remplir les Camel Back. Grossière erreur, l’eau est javellisée à souhait et a un goût horrible. Mieux vaut trouver de l’eau ailleurs ! Tant pis, nous ferons avec pour la journée.
Après 1h de montée, nous sommes dans le petit couloir herbeux qui mène au pied de la voie. Le topo indique « remonter le couloir en direction du col (chaines), et un peu avant celui-ci, trouver sur la gauche le départ de la voie ». Nous remontons donc le couloir et tombons sur un départ spité mais peu engageant. Pierre Gilles se lance, mais 15m plus loin les spits s’arrêtent.
-On ne doit pas être dans la bonne voie, mieux vaut faire demi-tour et chercher le vrai départ.
Me propose Pierre Gilles.
Ni une ni deux, on relove les cordes, on redescend et c’est au pied de la face nord que nous trouvons le bon départ. Un petit pique-nique plus tard, Pierre Gilles s’élance pour une première longueur d’échauffement en III/IV. La seconde longueur se redresse doucement, mais les spits sont bien répartis et les prises sont bonnes. Mais c’est sur la troisième longueur, complètement verticale avec son pas de 6a que va se jouer la réussite de la voie.
Montserrat
Pierre Gilles se lance, et après une ou deux hésitations parvient à trouver le chemin parmi ce dédale de petits cailloux. A mon tour de gouter au 6a de Montserrat. C’est beau, athlétique et le vide commence à se faire ressentir. La dernière longueur en V sera l’occasion d’effectuer une petite traversée, et nous nous retrouvons au sommet. Deux petits rappels plus tard, nous sommes en bas de la face sud. L’après-midi étant trop avancé pour refaire une grande voie, nous décidons d’explorer les voies en face sud de la Magdaleina. Nous en trouvons une qui fera l’affaire, avec des spits plus espacés, mais une difficulté relative (IV max). Le soleil commence à redescendre à l’ouest lorsque nous finissons cette deuxième escalade et rejoignons le sentier qui nous ramènera au monastère.
Siurana, et elles sont où les 6a ?
Le lendemain matin, le réveil est tout autre. Après avoir roulé pendant 2h la veille, nous sommes passés de Montserrat à la sierra de Prades, et du royaume de la grande voie en conglomérat au royaume de la falaise calcaire verticale et déversante. Nous voici à Siurana !
Situé à 30 minutes de Margalef, spot mondialement connu, Siurana n’a pas à rougir du cadre qu’elle offre. Plus de 800 voies réparties toutes orientations confondues sur de magnifiques falaises calcaires posées sur un socle de grès rouge. Le cadre est sublime et invite à la grimpe. Attention par contre, il y a peu de voies faciles, et les cotations montent très vite dans le 7.
Après un bon petit déjeuner, nous filons versant sud sur un premier secteur où nous avions repéré quelques 5+ et 6a qui nous permettraient de nous échauffer avant de tenter plus dur. Une petite vire avec vue plongeante sur la rivière nous amène au secteur. Encore une fois nous sommes seuls, nous avons tout le loisir de choisir nos voies… ou pas car seule une 5+ et deux 6a nous permettront de nous échauffer.
En progression
Je me lance donc sur cette falaise et découvre la beauté de l’escalade de Siurana. Après une première 5+, puis une 6a+, nous nous élançons dans une 6a de 30m de long. Et là, sentiment de plénitude. La voie, quoiqu’accessible ne présente que de beaux mouvements, pas un seul mètre à jeter ! Ça y est je suis amoureux de Siurana ! Après quelques 6b et 6b+, nous décidons d’aller manger vers le petit village. Il est déjà 16h et les ventres gargouillent.
Nous nous installons sous l’ancien château Maure et dégustons nos sandwiches au soleil. Tant qu’à être sur place, nous filons visiter le village qui se révèle être magnifique. La succession de maisons en vieilles pierres et de rues pavées, située sur un éperon surplombant toute la vallée nous donne l’impression d’être revenu au 18ème siècle. Nous profitons du coucher de soleil, puis rejoignons le camping pour un repos bien mérité.
Les deux jours qui suivront seront calqués sur le rythme du premier. Des accès par des vires très esthétiques nous amènent sur des secteurs au rocher orange et blanc. Le bon équipement nous amènera à tester des voies dures pour notre niveau : 6c+, 7a. Elles ne seront pas enchainées, mais les mouvements nous donnent envie d’y retourner. Seuls les bras ne suivent plus. Le samedi après-midi, les doigts commencent à souffrir de ces 7 jours de grimpe.
Le beau temps est revenu en Pays basque, nous rembarquons le matériel dans la voiture, et reprenons la route en sens inverse, la tête pleine de souvenirs et avec l’envie de revenir dans ce coin de paradis.
Conclusion de notre Trip escalade en Catalogne :
La Catalogne aura tenu ses promesses, que ce soit pour le beau temps ou pour la qualité et la diversité de ses sites d’escalade. Une vie ne suffirait pas pour tout découvrir, mais l’envie de revenir est forte.
Que ce soit pour randonner, grimper, se baigner ou même faire du VTT ou du canoë, la Catalogne est le paradis des sports de pleine nature, particulièrement au printemps ou en automne. En y ajoutant une bonne nourriture et un bon vin, c’est une destination de vacances dépaysante et accessible.
Vêtements utilisés pour le trip escalade en Catalogne :
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
VESTE ALPINISME | Trilogy GTX | MILLET | Légèreté, Technicité, Respirabilité | Veste encore plus légère que ma précédente, pèse le poids d’une plume et ne prend pas de place une fois rangée dans le sac. Testée par -15° avec vent fort, elle conserve à merveille la chaleur | Je reprendrai la même |
SOFTSHELL | Solution Hoody | BLACK DIAMOND | Lot concours « raconte ton expérience outdoor » Légèreté, Technicité, Respirabilité | Une softshell vraiment légère et chaude, avec une capuche pour mettre le casque. C’est parfait pour un gain de chaleur lors d’ascensions en face nord | Je reprendrai la même |
CHAUSSETTES | run intensive | KALENJI | Technicité pour éviter les ampoules | Bonne chaussette normalement utilisée pour le running, mais me convient bien pour la randonnée. Seul problème, les matières synthétiques sentent vite mauvais. | Je partirai plus sur des chaussettes en laine fine type « sport randonneur » de missegle qui offrent le confort d’une chaussette en laine |
PANTALON | ROSSIGNOL | Légèreté, Technicité, Respirabilité | Ce pantalon de rando m’accompagne partout. Pratique avec la possibilité d’en faire un short, il sèche vite et est léger. Il manque juste une ceinture et le bouton a tendance à sauter | Je prendrai sûrement un pantalon du même style (avec option short) mais plus stretch | |
T SHIRT TECHNIQUE | Techfresh 50 | QUECHUA | Prix | Tshirt technique à un prix imbattable. Aucun problème d’irritation , sèche vite et remplis bien ses fonctions. Seul problème, le synthétique garde les mauvaises odeurs | Je testerai peut être un Tshirt en laine (type MC TechWOOL Speed de quechua) pour éviter les désagréments de l’odeur sur un treck de plusieurs jours |
Matériel d’escalade utilisé pour le trip escalade en Catalogne :
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
CASQUE | Armour | CAMP | Polyvalence d’utilisation /Prix | Casque pratique et ajustable, couvrant bien la tête. Pratique pour y mettre la frontale. | Je reprendrai le même |
BAUDRIER | Rythm gold | SINGING ROCK | Confort | Un baudrier qui me suit partout que ce soit en salle, en grande voie ou en alpinisme. A parfaitement rempli sa mission. Avec quelques grammes en moins ce serait le baudrier parfait | Pour gagner du poid je ne dirigerai bien vers un baudrier type Cilao OZ37 pro |
CORDE | 2*60m | SIMOND | Durabilité | Une bonne corde qui me suit partout, que ce soit en grande voie ou en alpinisme mixte et rocheux. | Je remprendrai la même |
DESCENDEUR | Reverso | PETZL | Prix / Longueur | Que ce soit en salle, en falais, en cascade de glace ou à 6000m en Bolivie, ce descendeur est sur mon baudrier. Alors il était aussi de la partie pour la Catalogne | Je reprendrai le même |
SANGLES | Fin’Anneau | PETZL | Poids/ Versatilité | Des sangles fines et légères, rien de mieux pour les relais ou les dégaines rallongeables. J’avais auparavant de grosses sangles, elles ont vite été remplacées | Je reprendrai les mêmes |
COINCEURS | Stoppers | BLACK DIAMOND | Poids / Praticité | La base pour le terrain d’aventure. Facilement manipulables, et plus légers qu’un set de friends | Je reprendrai les mêmes |
Matériel de bivouac utilisé pour le trip escalade en Catalogne :
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
FRONTALE | Spot | BLACK DIAMOND | Lot concours « ranconte ton expérience outdoor » Puissance, modes | Une bonne frontale puissante avec un mode de puissance modulable bien pensé. Petit hic : ne pas oublier de bloquer la lampe quand on la range. Le capteur est sensible et la lampe s’allume toute seule ce qui décharge la batterie | Je reprendrai la même |
SAC DE COUCHAGE | S15°C Ultralight | QUECHUA | Légereté, Prix | Bon petit sac de couchage pour les nuits chaudes. Ne prend pas de place dans le sac et est léger à transporter | Je reprendrai le même |
RÉCHAUD | Express | PRIMUS | Poids / Efficacité | Une grosse puissance de chauffe pour un poids ridicule. En conséquence le parfait allié pour chauffer sa soupe en montagne | Je reprendrai le même, tout en sachant qu’il faut le nettoyer de temps en temps pour qu’il ne s’encrasse pas |
Équipement utilisé pour le trip escalade en Catalogne :
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
SAC À DOS | Alpinism 22 ultralight | SIMOND | Poids, contenance, prix | Un bon petit sac pour les escalades à la journée. Très léger, prend peu de place., une sangle porte corde et des filets extérieurs Les seuls hics : un portage moins confortable et l’absence de poche zippée extérieure | Etant donné que le poids est le plus important, je prendrai le même |
LUNETTES DE SOLEIL | The crush | QUICKSILVER | Catégorie 3 | Lunettes bien enveloppantes et filtrant bien les UV. Petit hic, elles s’embuent rapidement lors d’un effort important | Donc je prendrai des lunettes plus typées sport montagne pour éviter le désagrément de la buée (type julbo Bivouak) |
CHAUSSURES E TRAIL | Kiprun trail XT5 | KALENJI | Poids, accroche, prix | Une super chaussure de trail, accroche impressionnante et très bon maintien du pied | Je reprendrai les mêmes |
ALTIMÈTRE | on gu’up 700 | QUECHUA | Fiabilité,Prix | Le même capteur que sunnto pour moitié moins cher. Pourquoi s’en passer? Cet altimètre remplis toutes ses fonctions et s’avère d’une excellente précision. Robuste et fiable, c’est tout ce qu’on peut lui demander. | Je reprendrai le même |
APPAREIL PHOTO | RX-100 | SONY | Compact,Poids, Capteur de reflex | Un petit bijou cet appareil. Ouverture de 1,8 à 11, un capteur de réflex et un mode débrayable permettant de faire des photos plus belles les unes que les autres. Le must pour ceux qui recherchent une qualité d’image de reflex dans un compact robuste et léger. Très bon comportement de la batterie malgré le froid (4 jours sans recharger) | Je reprendrai le même. Pour une expédition plus longue je rajouterai une batterie pour être sûr de ne pas être bloqué |