Via Dinarica : 1300 km à pied sur le fil des Balkans

par Jérémy BIGE
Sur le Fil des Balkans 1300 kms de rando en Ex-Yougoslavie

Jérémy Bigé nous partage son expérience de sa grande traversée des Balkans par les sentiers de la Via Dinarica avec un sac de moins de 4 kg.

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Informations pour préparer la Via Dinarica (et plus !)

Date

Départ le 5 juin 2021 de Vratnik (Croatie) – Arrivée à Tirana (Albanie) le 21 juillet 2021.

Quand partir ?

Cet itinéraire est réalisable de mai à novembre si l’hiver n’anticipe pas son arrivée. Attention toutefois à deux aspects :

  • Certains passages se font au-dessus de 2500 m et le terrain est technique. Des sommets comme le Maja e Jezerce ou le Korab sont à éviter en conditions enneigées et sans équipement. Il est toujours possible de contourner. Une aventure est par définition faite d’imprévus, il faut parfois s’adapter, surtout dans ces régions souvent très isolées.
  • Les massifs de Croatie et de Bosnie sont très arides et une bonne gestion de l’eau est primordiale. Sur certaines sections, les points d’eau peuvent être espacés de 40 km. En aout, les portions les plus basses et les plus sèches doivent être insupportables. En juin, j’ai déjà cru fondre vers Jablanica !

Lieu

Ma marche s’est étalée sur 6 pays des Balkans : Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Kosovo, Macédoine du Nord et Albanie. J’ai ainsi marché sur une terre pleine d’histoire puisque certains formaient l’ex-Yougoslavie. La zone est montagneuse avec trois massifs principaux flirtant avec les 3000 m : les Alpes Dinariques, les Monts Sharr et le Korab.

Mon parcours à travers 6 pays.

Comment s’y rendre ?

Sans prendre l’avion ! L’aventure aura d’autant plus de saveur. De Lyon, des Flixbus rejoignent Rijeka à l’ouest de la Croatie en une vingtaine d’heures. Des bus locaux permettent d’atteindre Senj puis Vratnik en des temps dérisoires. Le retour par la voie terrestre est plus hasardeux. Les plus téméraires opteront pour un ferry depuis Durrës jusqu’à Bari en Italie avant de remonter la botte en bus ou train. Il existe également la solution du bus intégral depuis Tirana jusqu’en Croatie puis de Croatie jusqu’en France.

Malade et vide d’énergie à la fin de ma marche, je me suis résolu à prendre un avion de Tirana jusqu’à Milan (2 h de vol) puis un flixbus jusqu’à Grenoble (6 h).

Participant

Jérémy Bigé, 26 ans. Habitant la région grenobloise au pied du Vercors depuis tout jeune, j’ai longtemps pratiqué le ski alpin en compétition puis me suis tourné vers différents sports outdoor tels que le ski de fond, le ski de randonnée, le trail, ou encore le cyclisme.

En parallèle de mes études d’ingénieur, je valide le DE de ski alpin et me lance dans celui d’accompagnateur en moyenne montagne. Je découvre l’aventure avec un grand A en 2018 lors d’une traversée intégrale de l’Himalaya népalais à pied. Depuis, j’ai réalisé plusieurs longues marches à travers les Pyrénées et les Balkans. J’aime partager ces expériences au travers de films diffusés en festivals et/ou sur YouTube. Depuis quelques années, je suis adepte de la randonnée (très) légère ! J’aime me délaisser du superflu et dépendre complètement de ce que je trouve sur ma route.

Où dormir durant cette traversée des Balkans ?

« On s’apercevra vite que la nuit à la belle étoile est néfaste. La voûte céleste rend insomniaque: trop de beauté, trop de grandeur pour songer à dormir. »

Sylvain Tesson – Petit traité sur l’immensité du monde (2005)

J’ai passé la majeure partie de mes nuits en bivouac, abrité sous mon tarp, une bâche rectangulaire. Les régions traversées sont très sauvages, il est obligatoire d’avoir de quoi installer un abri. J’ai fait le choix de quelque chose de rudimentaire pour gagner quelques grammes mais bien évidemment une tente fait l’affaire. D’autant plus que certaines zones sont sujettes aux moustiques.

En Croatie, de nombreuses cabanes high tech parsèment le massif du Vélébit. La plupart sont non gardées et ouvertes, tenues par les clubs de randonneurs locaux. Plus à l’est, il faut camper la plupart du temps. Il est toutefois possible de dormir ponctuellement dans des auberges/lodges dans certains parcs nationaux ou aux alentours de villes et villages.

Il existe des informations précises concernant les logements potentiels dans les descriptions des étapes sur le site de la Via Dinarica ainsi que dans les commentaires de trekkeurs pour chaque tronçon. Je conseille de s’appuyer sur le gros travail de Dylan Ivens qui a répertorié, le long de la Via Dinarica, les cabanes/lodges, les points d’eau et les points de ravitaillement possibles. Ces informations couvrent les Alpes Dinariques, mais pas les Monts Sharr et Korab.

Où se restaurer/où se réapprovisionner dans les Balkans ?

À nouveau, je me suis appuyé sur l’énorme travail de Dylan qui répertorie les points de ravitaillement sur la première partie de mon parcours. En moyenne, je marchais avec 4 jours d’autonomie mais il m’est arrivé de porter pour 7 jours dans le massif du Vélébit en Croatie. Voici les endroits où j’ai trouvé de quoi me ravitailler sur l’intégralité de mon itinéraire :

  • Senj (Croatie) : gros supermarché.
  • Knin (Croatie) : gros supermarché
  • Podhum (Bosnie) : superette
  • Bukovica (Bosnie) : superette
  • Jablanica (Bosnie) : gros supermarché
  • Jezero (Bosnie) : petite superette
  • Kalinovik (Bosnie) : petite superette
  • Zabljak (Monténégro) : gros supermarché
  • Mojkovac (Monténégro) : gros supermarché
  • Gusinje (Albanie) : superette
  • Plav (Monténégro) : gros supermarché
  • Gjakova (Kosovo) : gros supermarché
  • Prizren (Kosovo) : gros supermarché
  • Brod (Kosovo) : petite superette
  • Maqellare (Albanie) : supermarché
  • Bulqizë (Albanie) : supermarché

Souvent, les établissements ne sont pas spécialisés dans le trekking et il faut faire avec ce qu’il y a. Voici d’ailleurs un article sur la nutrition en trekking pour vous aider :

Caractéristiques des différents Massifs traversés

Les Alpes Dinariques, monts Sharr et Korab sont des massifs de moyenne montagne oscillant entre 0m et 2764m d’altitude. Ces montagnes sont souvent vierges de tout sentier de trekking ! Il m’est arrivé plusieurs fois de passer 3 jours sans croiser personne.

Quoi d’autre dans les environs ?

La Via Dinarica se décline en trois itinéraires : le White, le Blue et le Green trail. Les 2/3 de mon parcours ont consisté à suivre le White trail, le sentier qui suit le fil montagneux et qui est le plus abouti. Le dernier tier s’est déroulé en dehors d’un parcours connu à travers le Kosovo, la Macédoine du Nord et l’Albanie. Le Blue et le Green trail ne sont pas terminés mais il est toutefois envisageable de s’y lancer.

White, Blue et Green trails de la Via Dinarica.

Liens internet

Le site de la Via Dinarica. Il découpe l’itinéraire en étapes en détaillant les informations utiles pour chacune. De plus, les trekkeurs ayant effectué la portion en question peuvent commenter et apporter des précisions. Cela constitue une vraie mine d’or !

Le retour d’expérience de Caminaire, un français qui a effectué une traversée de l’Europe d’est en ouest et qui apporte pas mal de précision.

Pour la partie orientale de mon parcours, il n’y a pas beaucoup d’informations sur internet. Je me suis appuyé sur le travail d’Eva qui en plus d’avoir sillonné la Via Dinarica, est allée voir ce qu’il se passait du côté du Kosovo et de la Macédoine du Nord. Il existe également un site internet pour le High Scardus Trail, projet de sentier longue distance sur les crêtes des monts Sharr.

J’ai reconstitué ma trace GPS intégrale pour aider ceux qui voudraient aller s’y frotter ! Je décline toute responsabilité 😉

39 jours de marche sur la Via Dinarica

Croatie

Jour 1 à 6 : Massif du Vélébit

Sur les coups de 6h30, j’arrive à intégrer l’unique bus local au départ de Senj et qui peut me déposer en montagne. Le temps est maussade, je ne sais pas trop dans quoi je me lance. À l’entrée du parc National du Vélébit Nord, le garde m’annonce qu’il a vu un ours de 200 kg quelques jours auparavant ! De quoi me rassurer… Haut les cœurs, le chemin devant moi est tous tracé. Il me mène de forêts gargantuesques en petits îlots rocheux émergeant de cette mer de végétation. 

Bouffée d’oxygène entre deux passages en forêt.

Sous mes pas, les souris (porteuses de fièvre !) se dispersent comme une onde se propage. Gare à la morsure. Il parait que c’est un véritable fléau cette année et qu’il y a eu des morts ! Après un petit col, je débouche sur un sentier balcon avec vue sur la mer Adriatique. Saviez-vous que la Croatie formait un archipel d’iles couleur ocre ? 

L’archipel croate depuis les montagnes.

Il est interdit de bivouaquer au sein des parcs du Vélébit du fait des risques d’incendie. L’itinéraire est ainsi ponctué d’un nombre incalculable de cabanes non gardées. Attention, rien à voir avec les cabanes vertacomicoriennes, celles-ci sont parfois luxueuses avec poêle à bois, matelas, eau courante, électricité ! J’y fais la rencontre de quelques randonneurs locaux venus arpenter les sentiers croates. 

Il n’y a aucun ravitaillement possible d’ici à Gracac. Je transporte donc de quoi être autonome pendant une semaine. Le massif est calcaire et n’est traversé par aucune rivière. À Baske Ostarije, je demande à une dame : 

– Où est la prochaine fontaine ?

– Sous tes yeux ! Après, plus rien avant un jour de marche !

Les rares points d’eau consistent en des puits qui recueillent l’eau de pluie. Un seau au bout d’une chaine permet de remonter quelques litres. Je n’ai pas emporté de réchaud avec moi pour gagner du poids. J’utilise les poêles pour cuisiner des aliments aux apports nutritifs élevés comme la semoule et les lentilles. 

Dans le parc du Vélébit sud, les forêts sont terrifiantes. La densité des feuillages laisse à peine passer la lumière du jour. Les chemins disparaissent sous la végétation. Je chante à tue-tête pour éloigner les ours sous le sifflement moqueur d’une horde de serpents ! Je finis par émerger des sous-bois et je gravis l’un des sommets les plus hauts du massif, le Sveto Brdo à 1751 m et le Vaganski Vrh à 1758 m. Pour le moment, c’est de la colline ! 

Je rencontre un croate et lui parle de mon envie de rentrer en Bosnie en restant dans les montagnes.

– Est-ce que c’est possible de rentrer en Bosnie par Troglav ?

– Impossible. C’est contre la loi, et puis c’est plein de mines là-haut.

Pas très rassurant. Qui vivra verra ! J’ai appris d’expérience qu’il ne faut pas rester figer à l’avis des locaux. Combien de fois m’a-t-on traité de fou, car je partais seul en montagne ? 

Après 6 jours de marche, j’atteins Gracac où je prends un jour de pause. Le lendemain j’embarque dans un train pour Knin qui m’évite 50 km de marche sur route. 

Jour 7 à 8 : Massifs du Dinara et Troglav

Depuis Knin, après avoir visité la citadelle, je pars à l’assaut du Dinara, le plus haut sommet de Croatie à 1831 m. La bura, ce vent du nord terrible dans les Balkans, souffle fortement m’obligeant à marcher courber, le buste casser en avant. Sur les contreforts de la montagne, je passe les carcasses de vieux chars militaires criblés de balles. La guerre n’est pas si vieille que ça. 

Vieux char dans la montée du Dinara.

À Cetina, il faut faire un choix. Soit je me contente de suivre le tracé de la Via Dinarica qui contourne les montagnes pour entrer en Bosnie par un poste-frontière officiel. Soit je joue les clandestins en passant par la montagne. J’ai eu vent d’un ancien sentier militaire emprunté par les forces croates en 1995 lors de l’opération tempête. Les armées sont venues libérer Knin des occupants serbes. Le sentier existe toujours, j’ai même trouvé une tracxe GPS. Cependant il traverse le massif de Troglav, très austère, très isolé et parsemé de champs de mines. Un Français m’a récemment dit que ça passait assez bien. Je fais le choix d’aller vérifier ses propos ! 

Très vite, je parviens dans un vrai no man’s land. Même la végétation s’y casse les dents ! Le vieux sentier zigzague dans le plateau bosselé. Je marche sous le regard des têtes de mort qui figurent sur les pancartes annonçant les champs de mines. Je reste concentré pour ne pas faire de pas de côté. 

Au passage d’une crête sont entreposés des gros parpaings qui marque la frontière. Un panneau interdit le passage des piétons. Je frémis, je viens de passer en Bosnie — Herzégovine ! Le pays m’accueille avec un immense plateau calcaire carbonisé. L’endroit est très hostile. Sans GPS, la traversée est vouée à l’échec. Les marquages sont à moitié effacés et le sentier n’existe plus. Au milieu, une grotte s’ouvre à moi avec l’inscription « voda » qui signifie eau. J’allume ma frontale et m’engouffre dans les entrailles de la Terre. Après 100 m dans le noir complet, je tombe sur une grosse stalactite qui s’écoule dans un bassin. L’unique point d’eau journalier. Il ne fallait pas le rater !

Bosnie – Herzégovine

Jour 9 à 11 : Passage en Bosnie

De crête en crête, je parviens, après n’avoir croisé personne pendant 4 jours, au sommet du Kamesnica haut de 1809 m avec une magnifique vue sur le Busko Jezero.

En débarquant dans le village de Podhum, j’ai l’impression d’arriver de très loin. Mes réserves de nourriture sont à sec, plus personne ne parle anglais. Je me sens complètement étranger. J’arrive à acheter quelques aliments de base en payant en euro alors que la monnaie utilisée est le mark. Je pose le bivouac en hauteur, avec une magnifique vue sur l’orage qui part vers l’horizon.

Bivouac sur les pentes du Vitrenik.

Par une étape très monotone le long d’une piste sableuse, j’atteins Bukovica et je récupère par la même occasion l’itinéraire officiel de la Via Dinarica. Je m’abrite le temps d’un orage dans les gradins du stade de foot communal et à la dernière goutte je frappe à la porte d’un restaurant pour avoir de la Wifi et donner des nouvelles à mes parents. Me voilà tout crasseux au plein milieu de la diffusion d’un match de la Croatie à l’Euro de foot. Je deviens l’attraction du moment et plus personne ne regarde la télé. Je lis dans les yeux : 

« Mais d’où il arrive celui-là ? »

Je prends conscience que la notion de nationalité est différente de la nôtre. Ces Bosniaques-là se sentent croates ! L’un d’eux m’aide a décortiquer le charabia nécessaire à l’activation d’une carte SIM locale puis je m’en vais dormir sur les hauteurs du village. 

Jour 12 à 13 : Parc national de Blidinje

Je poursuis mon échappée vers l’est et à travers un nouveau plateau calcaire. Les sources indiquées sont sèches, je me rationne en eau et le fait de constamment marcher en hors sentier rend la vie très difficiles à mes pieds. J’ai des échauffements sous les voutes plantaires qui m’arrachent des gémissements. Quel calvaire sur ces plateaux calcaires ! 

Dans l’ascension vers le Vran (2002 m : il m’aura fallu 12 jours pour passer les 2000 m !), je bénéficie d’une apparition divine. Un Bosniaque me convie à sa table et me sert une pinte de bière fraiche. Miracle ! Quelques minutes au préalable j’aurais donné une année de vie pour un verre d’eau.

Sauvé de la déshydratation !

À l’assaut du Veliki Vilinac (2113 m), je subis à nouveau le chemin. Celui-ci est complètement enseveli sous les arbustes. Parfois, je dois ramper pour continuer. J’ai la sensation d’être le premier marcheur sur ce sentier depuis 10 ans ! Ce n’est pas des bâtons de marche qu’il me faut, mais une machette ! 

Le sommet vaut le détour. Je passe mes premiers névés et j’aperçois ce qui m’attend les prochains jours. De la montagne, de la montagne et encore de la montagne ! Une descente interminable de plus de 2000 m de dénivelé me ramène dans la fournaise de Jablanica. Je déboule dans la ville complètement liquide, abruti par la chaleur. Le demi-litre de coca frais est à 60 cts. Il m’en faudra 4 s’il vous plait !

Jour 14 à 15 : Massif de Prenj

Il est conseillé de faire le plein d’énergie à Jablanica. La montée qui suit est raide, très raide. Une demi-heure après mon départ je me souviens m’être questionné sur l’intérêt de laver mes habits. Tout juste sortis du lavage, les voilà imbibés de sueur. En mode bucheron je me fraie un passage entre arbustes, herbes hautes et toiles d’araignée. Et tout à coup, Prenj. Cet immense plateau rocheux aux allures de haute montagne. 

Prenj

Je suis la trace GPS avec une grande concentration, car de nouveau, la zone est potentiellement minée. Pour la première fois de mon périple, je me fais la réflexion d’avoir intégré des montagnes dignes de ce nom. De longues traversées de névés sont nécessaires pour passer le col permettant de s’extraire du plateau. 

Traversée de névé.

À Boracko Jezero, je trouve une petite ville pleine d’effervescence touristique. Le camping est archi bondé, les gens se baladent dans les rues en maillot de bain en mangeant des glaces. Où est-je atterri moi qui il y a peine quelques heures entendait comme seul bruit le son de ma respiration ? J’entre dans une petite épicerie. Il faut que je fasse des courses pour 4 jours ! Seulement, le magasin n’est pas vraiment adapté pour le trekking. Je repars avec quelques cheddars, du pain, un paquet de pâte (je n’ai pas de réchaud) et deux boites de pâté sur lesquelles je ne comprends pas les inscriptions. J’espère que ce n’est pas de la nourriture pour chat !

Jour 16 à 17 : de la Fédération de Bosnie-Herzégovine à la République Srpska

Ah, ce fameux jour… Celui où j’ai cru que toute l’eau de mon corps m’avait quitté ! En me limitant à une gorgée toutes les demi-heures sous une chaleur accablante, je parviens à Lukomir, le plus haut village de Bosnie. Je n’y crois pas mes yeux quand la première maison présente une pancarte : 

« Boissons fraîches »

Il n’en faut pas plus pour que je m’installe à une table. Le village est magnifique et provoque en moi un dépaysement total. J’ai l’impression d’avoir quitté l’Europe. Les maisons sont les katuns, ces habitations aux toits proéminents. Les locaux travaillent aux champs en habits traditionnels. Les femmes portent le voile. Je me trouve alors en République fédérale de Bosnie-Herzégovine, l’une des trois entités composant le pays, à majorité musulmane.  

De Lukomir, je rejoins Bobovica puis les crêtes du Vito (1960m). Je suis funambule sur un fil montagneux.

À Tusila je fais la connaissance de Thierry, gérant du lodge de Domvrela. Il a déjà parcouru trois fois la Via Dinarica et fait partie du comité de développement. Il me met au défi de rejoindre Kalinovik dans la journée. Pari tenu ! Après 45 km de marche, je rejoins la petite ville au sein de la République Srpska, deuxième entité de Bosnie, à majorité serbe. Dans l’entrée de l’hôtel trône une grande photo de Vladimir Poutine. 

Jour 18 : Parc de Sutjeska

Après deux jours de pause passés à Sarajevo, je repars en direction du Monténégro. Mais avant la frontière m’attend le parc national de Sutjeska. Je passe une nuit chez des fermiers qui me font boire lait cru sur lait cru. Le matin, ça ne rate pas. Je suis malade, pris de diarrhées. La première montée est terrible, je suis à bout de force. Je n’arrive même pas à me saisir du paysage. Vers 15 h, toujours malade, je suis assailli par des nuées de moustiques à plus de 2000 m. Ces derniers me font vivre un calvaire durant des heures.

Je vois moustique, je respire moustique. Je pique des sprints en criant pour essayer de les semer. Rien n’y fait. Ils s’engouffrent dans mes oreilles, ma bouche, mes narines. S’ajoute à cela un sentier quasi inexistant qui m’oblige à couper au travers de marécage plein d’orties. Je suis à bout, je voudrais qu’on vienne me chercher. Je ne sais pas à quoi faire, je vis un enfer. J’ai les larmes aux yeux. Je ne peux pas m’abriter, car j’ai seulement une bâche pour bivouaquer. Je n’ai pas d’autre solution que de marcher. 19 h. 20 h. 21 h. Voilà maintenant plus de 39 km et 2000 m de dénivelé que je marche, terrassé par la maladie. 

Parc de Sutjeska

Je sais qu’il y a une cabane fermée au bord du Donje Bar. Je me dis qu’avec un peu de chance il y a quelqu’un. En pleine nuit, je tombe sur un couple en vacance qui a réservé le refuge. Ils ont les clés et me proposent de rester dormir dans la deuxième chambre. Je n’ai pas les mots pour décrire mon bonheur. 

Monténégro

Jour 19 à 21 : Parcs nationaux de Piva et Durmitor

La maladie n’est plus qu’une histoire ancienne, mais les moustiques font leur retour alors que je passe la frontière avec le Monténégro. Alors que je suis recouvert de piqures, je double un Serbe qui marche torse nu ! J’hallucine.

« J’ai trouvé la technique contre les moustiques. Je me couvre le corps de vinaigre. Tiens, prends-en !

J’arrive au Trnovacko Jezero complétement enduit de vinaigre. Le lac est particulier, il a une forme de coeur !

Le lac Trnovacko Jezero

En aller-retour, je fais l’ascension du Maglic (2386 m), le plus haut sommet de Bosnie. Le parc national de Piva me tend maintenant les bras. Vers 17 h, un paysan me siffle au loin en me montrant une bouteille. Je suis invité à l’apéro. L’ensemble de leur nourriture est déballé sur la table tandis qu’il me sert bière sur bière. Je repars complètement repu et un peu ivre. Le bonheur ! 

Derrière un parc s’en cache un autre. Me voilà au parc du Durmitor, sans doute le plus connu du Monténégro au sein duquel les sommets accrochent les 2500 m d’altitude. Par une montée très raide, j’atteins le sommet du Planinica à plus de 2300 m qui surplombe le lac Veliko Skrcko. 

Dans la montée du Planinica.

Jour 21 à 25 : Hauts plateaux Monténégrins

La suite est une marche steppique à travers les hauts plateaux monténégrins. J’ai la sensation de passer à un étage supérieur. Des plaines ondulées à perte de vue s’étendent devant mes yeux. Serais-je en Asie Centrale ? 

Il m’arrive de passer des villages d’estive isolés où l’agriculture vivrière est reine. Les animaux pâturent, les potagers encerclent les maisons. La fumée fume des cheminées. À Katun Mulece, sur les coups de 10 h du matin, je demande mon chemin à un paysan. Il n’en faut pas plus pour qu’il me convie à boire un café (précédé d’un verre de Rakja, l’eau-de-vie locale). Je m’installe donc avec la maisonnée tandis que des curieux regardent par la porte. On m’apporte finalement du pain, du beurre et du fromage. J’apprends que les villageois ne viennent ici qu’en été. 

À peine sorti, une deuxième famille du village m’alpague. Eux aussi veulent me convier chez eux ! C’est reparti pour un deuxième repas à base de porc, de pomme de terre, de pain, de beurre et de yaourt. Je fais une prière intérieure pour mes intestins. 

Je fais un gros ravitaillement à Mojkovac avant de m’élancer pour les dernières étapes avant l’Albanie. De plus en plus les paysages me font penser aux Alpes. Les prairies d’alpage laissent progressivement leur place aux roches. J’enchaine quelques cols à plus de 2000 m avant de basculer en Albanie. 

Albanie

Jour 26 à 28 : Alpes Albanaises

Le passage en Albanie est remarquable. Je coupe droit dans la forêt en suivant le cap de ma boussole pendant plusieurs heures. Vermosh est le premier village du pays que je traverse. Les cochons se baladent dans les rues, le sol est jonché de détritus. J’ai bel et bien quitté l’ex-Yougoslavie. Je prends la décision de faire un détour de la Via Dinarica pour éviter une portion bitumée. Au détour d’une rue, je prends la direction de Lepushe à travers la montagne. Le sentier est labouré par les animaux de pâture et je prends vite de la hauteur. Je passe quelques baraquements d’altitudes où l’on me sert le café.

Le détour vaut le coup. Au sommet du Talijanka (2057 m), je prends la claque de cette traversée. La vue sur les plus hauts sommets des Alpes Dinariques est à couper le souffle.

Vue depuis le Talijanka.

Après avoir rejoint la Via Dinarica à Gusinje, un nouveau choix s’offre à moi. Depuis quelques semaines, j’ai en tête de faire le sommet du Maja et Jezerce, point culminant des Alpes Dinariques à 2694 m. Cependant, il est encore tôt dans la saison et la voie d’accès risque d’être sous la neige. Tous les locaux me disent que c’est dangereux d’y aller seul dans ces conditions et que personne ne l’a encore gravit de ce côté cette année. Au moment de l’intersection, j’hésite longuement, puis je me lance tout de même dans la direction du sommet. Au pire je ferais demi-tour si les conditions sont dangereuses. 

L’itinéraire est complètement sous la neige, mais il ne présente pas de difficulté particulière jusqu’à 2400 m. Ensuite il faut traverser un long névé très raide. Je creuse des marches dans la neige pour éviter la glissade. Un dernier passage rocheux où il faut mettre les mains et me voici au sommet ! Tellement content ! Ce n’était pas gagné. La descente par l’autre côté est tracée. Après un passage délicat où figure un câble, je me contente de suivre les traces de pas dans la neige jusque dans la vallée. Au village, j’annonce que je viens de faire le sommet par la face nord et ils tombent des nues. On m’offre l’open-bar ! 

Valbona marque le terme de la Via Dinarica. Pour autant, je ne compte pas m’arrêter là. Il reste des montagnes à découvrir, des gens à rencontrer. Les chemins vers l’est, le Kosovo et la Macédoine du Nord m’appellent violemment. Par le col du Prosllopit à 2039 m, je passe une dernière fois au Monténégro et effectue une journée de pause au bord du lac de Plav. 

Col du Prosllopit

Kosovo

Jour 29 : Bonjour Kosovo

À partir de maintenant, je n’ai plus d’info précise sur mon itinéraire. Je sais qu’il est possible d’emprunter un col sur les hauteurs de Plav pour basculer au Kosovo puis suivre les crêtes montagneuses jusqu’au point culminant du pays, le Gjeravica à 2656 m. Un passage au col de Bogices à un peu plus de 2000 m me permet de passer la frontière et je suis accueilli au Kosovo par… l’orage ! Je me réfugie sous ma bâche pour me protéger de la grêle. 

En descendant du Gjeravica, je me fais inviter à partager le repas d’un groupe de Kosovars. L’un d’eux me fait la réflexion que je n’ai pas le droit d’entrer dans le pays comme je l’ai fait. J’apprendrais plus tard qu’il me fallait un permis spécial pour passer la frontière dans les montagnes. 

Jour 30 à 33 : Des Alpes Dinariques aux Monts Sharr

Entre les Alpes DInariques et les Monts Sharr, il y a une séparation par la plaine sur une soixantaine de kilomètres. Je fais le choix de faire le lien en marchant pour ne pas couper le fil que je tends depuis la Croatie. Je dors dans les villes de Gjakova et Prizren très influencées par la culture turque avec des bazars, des mosquées. À Prizren, je rencontre un Kosovar qui connait bien les montagnes environnantes et m’aide à construire mon itinéraire pour les prochains jours. 

Prizren, deuxième ville du Kosovo.

Macédoine du Nord

Jour 34 à 35 : Monts Sharr

Il s’agit là de la partie la plus hasardeuse de mon aventure. Je ne sais pas trop où je mets les pieds. En 10 km à la sortie de Prizren, je prends 2000 m de dénivelé positif, ce qui monte mon total à plus de 3000 en fin de journée. Je couche juste sous les crêtes des Monts Sharr que je compte suivre pendant plusieurs jours. 

Le soir, c’est nouilles chinoises froides au menu !

Pendant deux jours, je suis le fil de l’arrête avec à ma gauche la Macédoine du Nord et à ma droite le Kosovo. Je ne rencontre personne à pars un paysan montant ses brebis à la pâture. Le sentier disparait complètement par moment et n’ayant pas de trace GPS, j’erre dans les pentes herbeuses en essayant de maintenir une bonne direction. Je suis épuisé.

Un soir, alors que le soleil entame sa descente, j’entends des bruits de pierres qui roulent en contrebas. Je m’approche doucement et je le vois : un ours brun ! Je ne réalise pas tout de suite. Qu’est-ce qu’il se passe ? Je ne suis pas au zoo ! il y a bien un ours à côté de moi ! Il ne m’a pas vu et continue ses activités tandis que je l’observe depuis les broussailles. Quelle joie ! Quand il me repère, je siffle et il tourne bride dans le vallon. Incroyable rencontre. 

Je fais un bref détour pour me ravitailler à Brod et je remonte dans la petite station de ski de Sopovsci. Après une longue traversée à travers une nouvelle steppe, le mont Korab m’apparait au loin

Mont Korab au loin.

Albanie

Jour 36 : Mont Korab

C’est le jour J. Je vais atteindre le point culminant de ma marche au sommet du Korab à 2764 m ! Il faut que je me presse, car la météo est instable. Après avoir partagé un café avec des bergers, je donne tout ce que j’ai dans la montée à travers le brouillard. Au sommet l’ambiance est apocalyptique. J’y suis ! 

Sommet du Korab, point culminant de la marche à 2764 m.

Le soir je suis acceuilli chez l’habitant à Zagrad. La famille me fait même un sandwich au beurre rance pour le lendemain !

Jour 37 à 39 : Lent retour vers Tirana

Aie le sandwich. Après avoir traversé le massif sud du Korab, je m’échoue à Bllate et Siperme, victime d’une dysenterie. Durant deux jours je me retourne dans mon lit secoué par des maux de ventre terribles. Mon corps me lâche et je me sens très seul. Les Albanais me viennent en aide et m’emmènent faire une perfusion dans un centre médical. Je suis complètement déshydraté.

Leur sérum me remet en jambe et bien que très affaiblit, je me lance dans les dernières encablures qui me séparent de Tirana. Après une dernière journée de 62 km, j’arrive sur la place centrale de la capitale. Je regarde derrière moi avec la sensation d’avoir vécu mille vies. 39 jours de marche, 1300 km et 58600 m dénivelés avec mon petit sac de moins de 4kg. 

Arrivée !

Conclusion sur mon trekking sur la Via Dinarica

J’ai beaucoup marché, en Himalaya, dans les Pyrénées. Mais je n’ai sincèrement jamais fait quelque chose d’aussi difficile. 30 % du temps, les sentiers sont inexistants. Il faut rester concentré à tout moment pour suivre le bon cap. J’ai eu de grosses douleurs aux pieds du fait du terrain alors que mes pieds sont ressortis presque indemnes de la HRP en 2020 ! Il ne faut pas s’attendre à un GR ou bien un itinéraire type PCT. On rentre complètement dans la définition de marche hors des sentiers battus. 

Je suis très satisfait d’être allé au bout. Je suis passé par tous les états d’esprit sans jamais perdre espoir. Rien ne dure, même pas les plus grosses galères. Il faut arriver à tirer le positif dans chaque évènement qui nous survient. Les habitants des Balkans seront toujours là pour tendre la main ! Allez les rencontrer !

Voici le documentaire retraçant cette aventure :

Matériel utilisé pour la Via Dinarica

Pour un total sur le dos de 3,7 kg hors nourriture et eau.

Sac pour 4 jours d’autonomie et 3L d’eau.

Matériel lié au portage pour la Via Dinarica

CATEGORIENOM DU MODELEMARQUE POIDS (g)REMARQUE
Sac à dosFastpack 35Ultimate direction624Sac qui tient bien au dos, car fait pour le trail/raid avec poches pour les flasques au niveau de la poitrine. Il ne faut pas qu’il soit chargé à plus de 10 kg sinon il devient peu confortable. J’ai retiré l’armature en mousse et la ceinture ventrale pour gagner une centaine de grammes. 
Sac étancheNylofume29Très léger (29 g) et grand (une trentaine de litres). Rien à redire.
CeinturePulseSalomon61Un petit plus qui permet de garder les papiers et le téléphone toujours sur soi. La fermeture éclair s’est décousue après une vingtaine de jours de marche. 

Matériel lié au couchage pour la Via Dinarica

CATEGORIENOM DU MODELEMARQUE POIDS (g) REMARQUE
Sac de couchageLiteline 400Cumulus736Il a très bien convenu pour les gammes de température rencontrées (5° la nuit au minimum). Par rapport à celui de Décathlon, je le trouve moins confortable au niveau de la tête. Avec mon ancien (Trek 900 Forclaz), j’avais la douce sensation d’être enveloppé dans un cocon, un peu comme la capuche d’une doudoune. Le Cumulus est plus léger, mais le système de serrage au niveau de la tête me plait moins.
Matelas127Arkmat63En mousse, le minimum. Coupé en deux, il ne pesait qu’une soixantaine de grammes. Il me sert d’armature dans le sac à dos. Je peux l’enrouler autour du buste sous la veste s’il fait trop froid pendant la marche. C’est limite pour les sols durs, mais parfaits pour les sols herbeux. J’envisage de changer pour un mousse un peu plus épais. 
Drap de soieMT 500Forclaz104Pas trouvé plus léger. Très utile pour ne pas souiller le sac de couchage quand on ne prend pas beaucoup de douches ! Il peut servir d’écharpe s’il fait trop froid.
Bâche au solFilm de survitrageCastorama52Très résistant à la perforation et très léger. J’ai quand même réussi à le trouer, mais pour le prix que ça coute ça vaut le coup. 
AbrisMT 900Forclaz462Plus de 60 nuits dessous et il tient toujours la route. Assez léger, on peut faire une quantité incalculable de montage différent avec. Seule limite : les moustiques. Il faudrait ajouter une petite moustiquaire type Sea to Summit à 80 g, ça peut sauver une vie ! 
Toutes mes habits en train de sécher à Jablanica.

Vêtements pour la Via Dinarica

CATEGORIENOM DU MODELEMARQUE POIDS (g) REMARQUE
Veste de pluieEvadict192Léger, respirante et pas cher. Très compressible. Perds en imperméabilité avec le temps. 
Doudoune Quechua254Je l’ai depuis une dizaine d’années, c’était un modèle de base. Légère et assez chaude pour l’été. Elle me sert d’oreiller durant la nuit. 
Tour de couGuidetti30Basique. Plus utile qu’un bonnet. Il me sert de taie d’oreiller la nuit.
CaleçonMT500Forclaz50Basique. Confortable. En double.
ChaussettesRUN900Kiprun52Costaud ! Pas de trou en 1300 km. Elles montent assez haut. En double. Peut servir de gants si grand froid.
T-shirtMH900Forclaz107Basique. Ne pue pas trop 😉 Un seul teeshirt ! 
ShortKalenji98Basique. Je l’ai depuis des années. Pas de poche. Un seul short !
CasquetteMT900Forclaz54J’ai perdu le parasoleil que j’ai remplacé avec ma serviette. Niquel.
ChaussuresCascadia 14 Gore-TexBrooks780Mon modèle de cœur. Très confortables et robustes. La version Gore-Tex permet d’augmenter leur durée de vie (membrane en plus). Elles se sont trouées vers les 900-1000 km.

Matériel lié à l’hygiène pour la Via Dinarica

CATEGORIENOM DU MODELEMARQUE POIDS (g) REMARQUE
SavonArtisanaleArtisanale23Parti avec 23g, ça m’a suffit !
Brosse à dent10Coupée en deux.
Dentifrice25Echantillon.
PQ50Parti avec 50g puis je me servais dans les refuges/lodges.
Trousse de secours52Doliprane, micropurs, Anti diarhée, tir tique, compresse, boules kies, sparadrap.
ServietteKalenji32Recoupée pour arriver à 32g. Elle me servait de parasoleil coincée sous ma casquette.

Matériel électronique/vidéo pour la Via Dinarica

CATEGORIENOM DU MODELEMARQUE REMARQUE
CaméraHero 5 GoPro166La GoPro, quoi ! Très robuste et se sort facilement donc permet de saisir un moment furtif. Assez discret pour filmer des rencontres. Plusieurs points négatifs : mauvais son, beaucoup de mouvement. Il va falloir que j’investisse dans quelque chose de plus récent pour la prochaine aventure !
BatteriesHero 5 Gopro24En double, mais j’aurais pu n’en prendre qu’une. Il faut faire du qualitatif pour économiser de la batterie. 
FrontaleLenser Joggled42Très légère (42 g). OK pour la marche, mais pas suffisant pour la course ou le vélo.
Cartes mémoire64GoSanDisk44 cartes, mais j’en ai utilisé que deux. Il faut faire attention à ne pas les perdre.
Câbles51Câble siamois, adaptateur iphone, prise secteur.
TrépiedUltrapod IPedco50Il n’y a plus minimaliste. Je m’en sers comme d’une perche. Il peut s’accrocher à un piquet/bâton grâce à un scratch. Très peu de hauteur s’il faut le poser par terre.
Batterie externeSky 10 000 mAhX-moove182L’une des 10 000 mAh les plus légères (182 g). Rien à redire. Je la branchais au panneau solaire pendant la marche.
Panneau solaire« Classeur »Tomtop72Très satisfait (72 g) ! Puissance mesurée max : 4,5 W 900 mA. En moyenne je rechargeais l’équivalent d’une charge complète de mon téléphone chaque jour si beau temps ce qui me permettait d’être autonome pendant près de 2 semaines. J’ai enchainé 6 jours de nuageux en Albanie et c’était plus compliqué. Sinon, la prise USB du TomTop est assez fragile et je faisais tenir le tout avec du scotch.
MobileSE 2020Apple179Belles photos, bonne autonomie (neuf).
MontreVectorSuunto56Altimètre/baromètre et permet d’enregistrer le dénivelé. Autonomie un ou deux ans. 

Matériel lié à la nourriture/hydratation pour la Via Dinarica

CATEGORIENOM DU MODELEMARQUE POIDS (g) REMARQUE
CuillèreDeltaSea To Summit5Très légère.
CouteauN°2Opinel44g et suffisant. Attention à ne pas le perdre.
Gourdes500mLSalomon34Elles ont fait l’affaire, mais elles s’usent vite. Elles se sont percées peu de temps après mon retour.
Poche à eauPlatty Bottle 2LPlatypus36Elle m’a beaucoup servi en Croatie et en Bosnie puis elle est restée roulée au fond de mon sac. 
Popote 550 mL PotToaks71En titane très légère et suffisant pour une personne.
BriquetBic13RAS

Matériel divers utilisé durant la Via Dinarica

CATEGORIENOM DU MODELEMARQUE POIDS (g) REMARQUE
Argent/papiersPorte monnaieAtelier Longue Distance93Fabriqué par un artisan français. Impermeable. Assez grand pour y mettre le mobile.
Carnet + crayon36RAS
BâtonsMigra 03Mc Kinley508Lourds. Achetés au dernier moment d’occasion. Assez robustes pour tenir mon abris. Bas de gamme.
Trousse de réparation7Super glue, aiguille, fil, épingles, scotch
Lunettes de vue + sachet33RAS
Lunettes de soleilExplorerJulbo44À ma vue. Utile quand on marche vers le soleil levant !

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