Yorick MULLER nous partage son expérience de la Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue en Lozère.
Informations sur le Tour des Via Ferrata de Lozère: la Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue
Il n’y a pas besoin de quitter la France, ni même le Languedoc Roussillon pour trouver de quoi s’amuser !
Un petit tour par quelques villes et villages lozériens abritant des via-ferrata dont les Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue va me le prouver.
Le programme de ces Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue?
Une boucle d’un peu moins de 500 kms, environ sept heures au volant pour à peine moins à jouer des longes, 0€ de péage (si on ne passe pas sur le Viaduc de Millau !) et la possibilité de rajouter deux, voire même trois autres parcours en rallongeant de moins de cent bornes : presque impensable dans le Sud de la France il y a encore cinq ans !
Car c’est il y a cinq ans, cinq Etés exactement, que j’ai débuté en via-ferrata.
Alors âgé de dix-neuf ans et accompagné de mon Meilleur Ami, j’avais eu l’occasion de parcourir les via de Saint Etienne en Dévoluy et de Corps dans de supers conditions.
Peu de temps après, ayant vraiment accroché, je me suis équipé.
Depuis, j’ai eu le temps de rentabiliser le matériel, même en ne pratiquant qu’en France !
Mais, j’ai aussi commencé à travailler et ai donc moins de vacances pour partir à droite à gauche…
Du coup, je profite de mes repos en semaine pour prendre la voiture et partir m’amuser.
Où dormir en Lozère
Là, le départ était prévu le mardi matin, une nuit de bivouac prévue à Mende, la nuit suivante à Alès, chez les parents et retour sur Montpellier jeudi dans la journée pour reprendre le boulot vendredi.
De multiples possibilités pour dormir sont possibles, il n’y a pas que le bivouac et la banquette arrière de Titine dans la Vie !
Et, même si c’est le meilleur rapport qualité/prix à mon sens, voici quelques numéros utiles si vous ne partagez pas mon point de vue
Office de tourisme de Lozère
Millau : 05 65 60 02 42, (si vous ajoutez les via du Boffi et de Liaucous)
La Canourgue : 04 66 32 83 67,
Malzieu-Ville : 04 66 31 82 73,
Mende : 04 66 94 00 23
Villefort : 04 66 46 87 30
Pont du Gard : 04 66 37 22 34 (si vous ajoutez la via de Collias)
Et la Bible du Via Ferratiste Français, où toutes les informations sont regroupées : Via ferrata.fr
Où se restaurer/où se réapprovisionner en Lozère
Pour les parties alimentation et hydratation, je vous conseille de faire dans le local.
N’hésitez pas à faire le tour des villages traversés, ça en vaut très souvent le coup !
Sinon, à Millau, le fameux fast-food a été remonté et il est même allé s’implanter à Mende par la suite…
Amis de la malbouffe, bonjour !
Et, pour ceux qui auraient beaucoup de temps à passer sur cette courte boucle, il y a vraiment de quoi faire : Gorges du Tarn, Gorges de la Jonte, Massif de l’Aigoual, Margeride, Causses, Cévennes, …
Pas que d’autres via ferrata (une à Les Rousses en Lozère, une autre en projet au dessus de Florac) mais aussi de l’escalade, du canyoning, du VTT, du parapente, de la spéléo, …
Suffit de fouiner sur internet pour se rendre compte des multiples possibilités de séjours outdoor à proximité !
Découvrir les Via de Lozère avec la Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue
Voici donc quelques années que les Lozériens ont décidé de nous faire découvrir leur département à l’aide de quelques via-ferrata dont les Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue.
La première que j’ai fait là-haut est celle de Les Rousses que j’ai refait en mode initiation depuis.
Ce n’est pas celle que je préfère techniquement mais, passant au dessus du final des Gorges du Tapoul, ça vaut le coup de s’organiser un week-end là-bas et de coupler cette activité là à la descente des Gorges en Canyoning !
Ensuite, j’avais profité d’une balade lozérienne en famille pour tester celle de Villefort au dessus de la partie Ouest du lac, bien m’en a pris…
Là-bas, c’est la même : il faut, au moins, y partir en week-end !
Entre le tour du lac à faire à pieds ou en VTT, la découverte du coin et les possibilités en canyoning et escalade juste au dessus, dans les Gorges du Chassesac, ça vaut le coup !
Mais, là, je voulais voir l’autre côté de la Lozère et optimiser au maximum les quarante-huit heures disponibles et la fenêtre météo qui ne devait en durer que vingt-quatre…
En route pour la via de Roqueprins
Du coup, départ de Montpellier le mardi matin et ça commence avec… deux heures de route direction La Canourgue et la via de Roqueprins !
Et oui, pas le temps de flâner sur les via millavoises du Boffi et de Liaucous…
Dommage, cela aurait fait deux belles pauses !
Au lieu de ça, donc, je continue plein Nord pour sortir de l’A75 à la sortie 40, desservant La Canourgue et les Gorges du Tarn.
Petite route d’accès sympa mais réservée aux voitures « hautes » : quatre kilomètres de pistes plus ou moins carrossables pour arriver au pied d’un relais TV marquant le départ de la via.
Joli départ original d’ailleurs avec vingt mètres de d’escalade !
Puis un passage sur une belle crête rocheuse menant à une traversée autour d’un piton : on est encore dans l’originalité !
Ensuite, une passerelle nous fait atteindre une seconde traversée très bien équipée débouchant sur… un filet face au vide !
Habitué des échelles fixes, j’avoue avoir été plus impressionné ici, même si le filet est quand même bien tendu.
Pont népalais ou tibétain par la suite menant – enfin – à une courte dalle puis à une longue tyrolienne avec un joli crash-pad à la fin qui n’augure rien de bon.
Mais, même avec le Tandem Speed, sans élan, j’ai dû faire le dernier mètre à la main…
Encore une originalité de cette via, c’est qu’elle ne se termine pas au sortir de la tyro.
C’est même là que commence le vertical ascendant avec la succession de deux belles dalles sans difficultés majeures séparées d’un pont de singe.
Petit pique nique sous les antennes pour profiter de la vue sur La Canourgue.
Route pour la via ferrata de Malzieu
Ensuite, encore une heure de route pour rejoindre le Malzieu Ville et la via du même nom.
Une via qui est vraiment juste à côté de ce beau village de l’ancien pays du Gévaudan, dans la région naturelle de la Margeride.
Je regrette d’ailleurs de n’avoir pu prendre le temps de flâner au milieu de ces vieilles pierres, pressé que je suis par la météo qui commence à tourner.
Me voici donc au départ de la via, surplombant à peine les Gorges de la Truyère.
Je dépasse rapidement deux groupes de jeunes encadrés par des monos souriants, ça fait plaisir !
Le parcours débute donc par un « practice » permettant aux néophytes de s’acclimater avec le matériel juste au dessus du sol.
Puis, on entre dans le vif du sujet : un court passage en vertical et quelques « escaliers » naturels, sympa !
Vient ensuite un court pont de singe menant à la première séparation des parcours, le difficile empruntant un très court surplomb – un pas à peine – puis une belle volée verticale.
De là, les parcours se rejoignent pour redescendre sur un joli pont tibétain, un passage en traversée et voici une longue passerelle menant à la seconde séparation des parcours.
Le premier passage surplombant annoncé est juste fatiguant comme il faut ; le second, lui, annoncé comme ED – Extrêmement Difficile – ne se compose en fait que d’un ou deux pas compliqués et se fait très bien, pour peu qu’on ait l’habitude de la via ferrata !
Vient ensuite une dernière dalle suivie d’une courte vire même pas équipée qui amène au départ de la tyrolienne dont l’arrivée se fait tranquillement dans de la terre meuble.
On peut la faire et la refaire encore par un très court sentier passant juste au dessus !
Mais, après un bref coup d’œil à ma montre, je décide de rejoindre ma voiture en vitesse et de partir rapidement vers Mende.
En direction de la via Ferrata du Rocher de Moïse
En effet, selon où porte mon regard, les nuages ont tendance à s’amonceler et s’assombrir.
Je préfère donc, vu qu’il n’est que 16h, partir vers Mende. Puis faire la via du Rocher de Moïse avant la nuit, ce sera toujours ça de pris pour le lendemain !
Du coup, après une courte heure de route à suivre des producteurs locaux et autres autochtones plus ou moins pressés, me voici sur le Mont Mimat qui, comme le Pic Saint Loup l’est pour les Montpelliérains, est la montagne des Mendois qui, eux, y vont nombreux pour courir !
D’ailleurs, un bus de lycéens pratiquant la course d’orientation est garé sur le chemin d’accès à la via et devant le panneau qui l’indique…
Un petit quart d’heure de jardinage plus tard, je m’en rends compte et finis l’approche en trottinant.
Me voici enfin sur la troisième via de la journée.
La fin de la marche d’approche est un peu difficile : une descente en dévers en sous bois humide !
Puis, ce sont les premiers câbles en traversée et désescalade avant de rejoindre le passage de la Lucarne duquel j’ai entendu parler sur internet.
Le choix est possible entre parcours facile et difficile, évidemment, je choisis le difficile qui comporte le passage dans la lucarne et un léger surplomb dans la foulée.
Rien de très dur mais passage original et agréable se poursuivant par une belle désescalade.
Après une vire non équipée, on repart sur un pont tibétain bien tendu puis une passerelle dont quelques planches sont en dévers, attention si elles sont mouillées…
Arrive ensuite l’escalade d’un piton rocheux puis sa désescalade par l’autre face.
La fin est bientôt là.
Ne reste plus qu’à désescalader un bout pour rejoindre le départ de la tyrolienne finale au départ de laquelle s’équiper n’est pas vraiment évident et se lancer encore moins…
Je remonte tranquillement jusqu’à ma voiture qui m’attend sagement en passant par le Village Mort de la Chaumette où j’avais prévu de bivouaquer.
Nuit à Villefort
Mais, avec l’avance prise, je vais aller dormir à Villefort.
Même si, vu l’heure, je vais prendre le temps de commencer à préparer ma nuit tranquillement sur le parking mendois, ça ne sert à rien que je me presse, la nuit est bientôt là…
Je reprends donc la route, subissant les affres d’une déviation me rallongeant de quelques kilomètres mais me permettant de vivre un coucher de soleil sur une route somptueuse.
Passage de nuit sous le village fortifié de La Garde Guérin, effrayant mais envoûtant !
Me voici enfin à Villefort et je m’offre un pique nique à la lueur de la frontale face au lac artificiel.
Le ciel est complètement pris et je me demande si les cieux ne vont s’ouvrir durant ma nuit, me réveillant par la même occasion…
Finalement, au réveil, il n’a pas tant plu que ça mais le temps est à l’humide et le ciel est bouché.
J’ai souvenir de passages sur cette via où j’avais pas mal glissé sur un rocher sec l’an passé.
Aujourd’hui, tout est trempe autour de moi, le ciel n’en finit plus de s’obscurcir et l’orage gronde sur l’Ardèche voisine…
A contrecœur, je me dis qu’il est plus sage de ne pas prendre le départ de cette via.
Une seconde fois en moins d’un mois, la Nature me montre encore qu’elle est la plus forte et qu’il faut parfois savoir renoncer pour ne pas se mettre en danger à trop vouloir la braver…
Du coup, petite session footing autour du lac histoire de ne pas avoir baladé deux paires de chaussures pour rien et d’évacuer un peu de frustration !
Puis, direction Alès sous des trombes d’eau déversées par un ciel enfin décidé à s’ouvrir…
Le soir, à nouveau, un bel entraînement trail sous la pluie, entre Amis, de quoi se revigorer, au frais !
Conclusion de ces Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue
un peu triste de devoir rentrer si vite. J’aurais aimé pouvoir commencer par une journée à Millau à profiter des via du Boffi et de Liaucous mais aussi des Gorges du Tarn avant de partir plus au Nord…
J’aurais aussi aimé pouvoir finir ce tour comme prévu par la via du Castanet.
J’en garde un bon souvenir de mon premier passage.
Une via assez ludique avec quelques ponts de singe et passerelles ainsi qu’une super tyrolienne !
A faire, par contre, de préférence, au Printemps ou en Eté, à ce moment là, le lac est au plus haut et donne un tout autre charme à la via qui le surplombe !
Sinon, en rentrant, un détour par les Gorges du Gardon et la via de Collias (que je ne connais pas encore car elle était impraticable jusqu’avant l’Eté 2012…) m’aurait, là encore, bien tenté.
Mais, bon, entre la fenêtre météo avec laquelle j’ai dû composer, le fait que ce soit – déjà – l’Automne et que, le temps me soit compté (vie professionnelle oblige…), je trouve que j’ai quand même réussi à bien profiter !
Un tour sympa à s’organiser entre potes !
Les Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue:
Des via modernes très bien équipées et ludiques dans des cadres ayant chacun son propre charme. Des lieux où bivouaquer qui peuvent se révéler originaux et chouettes. Aucun péage et des routes agréables à rouler, une boucle suffisamment courte pour ne pas se ruiner en essence mais aussi modulable à souhait si on a plus de temps à y consacrer, en clair, que du positif !
Tout comme pour mon matériel…
Matériel utilisé pour ce Tour des Via Ferrata de Lozère avec la Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue
Sur le Bonhomme…
CATÉGORIE | MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART ? | EST-CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À L’EXPÉRIENCE RACONTÉ DANS CETTE EXPERIENCE ? | SI C’ÉTAIT À REFAIRE … |
BAUDRIER | Corax | PETZL | D’apparence solide et confortable à un excellent tarif… | Pas que dans cette experéience ! Super confortable et facilement réglable ! Suffisamment de porte-matériel pour y accrocher les longes, la poulie et les mitaines pendant les marches d’approche… | Jamais déçu en cinq ans de via-ferrata et d’escalade… Son seul défaut est aussi un de ses atouts : ceinture et zones d’appui supers confortables mais retenant la sueur durant ces Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue… |
LONGE | Scorpio Vertigo | PETZL | A l’époque, c’était ça ou des Zyper Y… | Là aussi, pas que dans ce road book des Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue ! D’utilisation facile et agréable grâce à leur élasticité avec la petite longe courte bien pratique dans les passages difficiles ! | Un modèle plus récent de chez Petzl ? Les nouveaux mousquetons me plaisent moins que les anciens… Pas convaincu par les modèles des autres marques… |
POULIE | Tandem speed | PETZL | Parce que plus adapté aux tyroliennes plates « Sudistes » que la Tandem | J’ai enfin pu finir une tyrolienne autrement qu’avec les bras durant ces Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue! | Je prendrais aussi la Tandem dans mon sac pour éviter les réceptions hasardeuses… |
CASQUE | Meteor III | PETZL | Car c’est un cadeau ! | Confortable, léger, respirant, sait se faire oublier ! | Le même mais… vert !!! N’existait pas à l’époque ! |
MITAINES | B’Twin | DECATHLON | Celles que j’utilisais en vélo avant… | Soldes et confortables | Je reprendrai les mêmes, pas besoin de plus pour ces Via ferrata du Malzieu et de la Canourgue! |
CHAUSSURES | Trabuco 13 | ASICS | Plus légères, confortables et dynamiques que mes Salomon basses de rando | Nickel pour les marches d’approche, bonne accroche sur les barreaux et les rochers | Soit acheter de vraies chaussures d’approche soit utiliser mes Brooks Cascadia 6… |
VESTE SOFTSHELL | Bionnassay (Modèle… 2007 !) | QUECHUA | Parce qu’il menaçait de faire froid ! | Pafait, comme toujours ! | Parce qu’il menaçait de faire froid ! |
MAILLOT MANCHES LONGUES | Carline | MILLET | Parce qu’il menaçait de faire froid | M’a sauvé du froid, comme à chaque fois ! | La même ! |
SAC À DOS | Chaskis 10 Ultralight | QUECHUA | Je n’avais que celui là à Montpellier… | Tenue au dos nickel, volume un peu léger pour y caser la Softshell mais poches ventrales suffisamment larges pour y caler de quoi manger et l’appareil photo | J’aurais peut-être pris mon Salomon XA20 pour pouvoir mettre plus de fringues dedans pendant les via (confort…) |