C’est lors d’un roadtrip de trois mois aux États-Unis que nous avons décidé de visiter les Everglades. Depuis la France, cet immense milieu naturel humide nous faisait déjà de l’œil. Des marécages sauvages peuplés d’alligators, des mangroves à perte de vue. C’est le genre d’ambiance que tu trouves surtout dans les films et les documentaires animaliers. Après la légère déception de la découverte de Miami, c’était l’occasion parfaite de prendre un bol d’air frais. Au programme, deux jours de randonnées et de kayak au cœur d’un des plus beaux parcs de la Floride.
Informations utiles pour visiter les Everglades
Date
Du 16 au 17 décembre 2023
Quand partir
Le parc national des Everglades se visite toute l’année. En raison du climat subtropical, les mois de mai à octobre sont particulièrement chauds et humides avec de fortes précipitations. C’est aussi à cette période que les moustiques prolifèrent. Privilégiez les mois de novembre à avril afin de profiter d’un temps plus doux et agréable.
Lieu
États-Unis, Floride. Le parc s’étend sur les comtés de Miami-Dade, Monroe et Collier, sur plus de 600 000 hectares.
Comment se rendre dans le parc national
Les Everglades se situent à l’ouest de Miami. De par sa taille, le parc national dispose de trois entrées distinctes :
- L’entrée principale par Homestay sur la State Highway 9336 où vous trouverez les centres Ernest F. Coe, Flamingo et Royal Palm.
- L’entrée Miami, sur la US 41, c’est là que se trouve le Shark Visitor Center
- L’entrée Everglades City plus au nord sur la côte, avec le Gulf Coast Visitor Center.
À part Everglades City qui est plus proche de Naples (aux USA bien sûr), les deux autres entrées sont accessibles en environ 1 h de route depuis Miami.
Il est conseillé de s’y rendre avec son propre véhicule afin d’éviter les tours organisés aux méthodes souvent douteuses (genre les fermes à alligators.)
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Participants
Thibault : rédacteur web et voyageur assidu. J’aime la solitude, les grands espaces, le kayak et la randonnée.
Eva : ma compagne et partenaire. Franco-américaine, elle aime les animaux, la nature et les pommes de terre.
Où dormir lors d’une excursion aux Everglades ?
En ville
Il n’existe pas de logement directement dans l’espace naturel. Nous avions réservé un Airbnb dans le sud de Homestay afin d’être le plus proche possible du centre Flamingo. Les entrées du parc sont toutes assez proches des grandes villes, Miami et Naples. Le plus simple est d’y loger et faire des excursions à la journée.
En camping dans la nature
Si vous vous sentez aventurier sur les bords, il est possible de camper dans le parc. Mais attention, les Everglades ce n’est pas le champ d’à côté où tu plantes ta tente n’importe où. Déjà parce que c’est essentiellement constitué de marécages, et surtout pour ne pas finir étranglé dans son sommeil par un python birman. La bestiole fait 5 mètres et peut avaler un alligator, je vous laisse imaginer. Bref je m’égare. Pour camper de façon écoresponsable, il existe deux emplacements à réserver en amont, le Flamingo Campground et le Long Pine Key.
On trouve aussi quelques spots de camping plus sauvages, mais ils nécessitent un permis spécial et une grosse préparation.
Où se restaurer
- Le City Seafood : à Everglade City pour ses fish and chips et ses aliments ultra-frais.
- Robert Is Here Fruit Stand : un grand marché couvert sur la route de Flamingo qui propose des fruits et des produits d’épicerie locaux.
- Everglades Gator grill : un restaurant traditionnel à la sortie de Homestay qui propose essentiellement des plats à base de viande d’alligator (si,si!)
Si vous souhaitez passer une journée en rando ou kayak dans le centre du parc, prévoyez des sandwiches, ça vous évitera des allers-retours.
Il existe aussi une petite supérette au centre Flamingo qui propose les essentiels à savoir des chips et des bières.
Office du tourisme
Toutes les infos pour visiter les Everglades se trouvent sur le site officiel du parc. Si vous ne comprenez pas l’anglais, c’est le moment de s’y mettre. Vous pouvez aussi récupérer les renseignements directement dans les différents centres répartis dans le parc. Ils proposent également des visites accompagnées par des rangers et des guides naturalistes.
Caractéristiques du parc national des Everglades
Visiter les Everglades c’est mettre les pieds dans un environnement aussi enchanteur que sauvage. Avec plus de 600 000 hectares de marais d’eau douce, de mangroves et de forêts de pins, c’est le plus grand espace naturel subtropical des États-Unis. Le parc a été créé pour protéger un écosystème fragile qui contient 36 espèces menacées comme la panthère de Floride, le crocodile américain ou le lamantin des Caraïbes. La variété de ses habitats aquatiques en fait aussi le refuge idéal pour un nombre impressionnant d’oiseaux et de reptiles.
En 1897, avant la création du parc, l’explorateur Hugh de Laussat Willoughby est le premier Américain non natif à traverser cet espace naturel du Golf du Mexique jusqu’à l’océan Atlantique. Il le décrira alors comme aussi inexploré que le cœur de l’Afrique.
Seule une petite partie de la réserve est accessible en randonnée. Par mesure de sécurité, on marche sur des sentiers goudronnés où il est difficile de se perdre. Il est également possible d’explorer par la voie fluviale (bateaux, airboat, kayak), via différentes compagnies au départ de Flamingo. L’entrée du parc est de 30 dollars par voiture (aussi comprise dans le pass America the Beautiful.) Vous pouvez y rester un total de 7 jours avec le même ticket.
Quoi d’autre dans le sud de la Floride
L’avantage de la Floride, c’est qu’il y en a pour tous les goûts.
Profitez de votre séjour dans le sud pour :
- Explorer les Keys
- Faire un tour dans les parcs d’attractions d’Orlando
- Profiter des plages sublimes du Golf du Mexique (Sanibel, Clearwater, Naples)
- Visiter les grandes villes Miami, Tampa et St Petersburg
Bibliographie
On ne trouve pas vraiment de livres sur le sujet en Français. En anglais par contre, deux ouvrages permettent de mieux comprendre le contexte de la création du parc et son histoire.
- The Swamp: The Everglades, Florida, and the Politics of Paradise par Michael Grunwald.
L’histoire de la destruction puis de la résurrection des Everglades depuis les âges glaciaires à notre époque.
- The Everglades : river of grass de Marjory Stoneman Douglas.
Publié la même année que l’ouverture du parc, ce livre met en lumière l’importance de préserver cet espace naturel immense.
Lien internet
Deux jours pour visiter les Everglades
Jour 1 : randonner en milieu humide
Un ciel gris et orageux, un léger crachin, bref, les conditions parfaites pour s’engager dans l’ambiance marécageuse des Everglades. Première journée découverte. On explore le parc via plusieurs petites balades, trop courtes pour être appelées randonnées. Elles se situent toutes sur la même route goudronnée qui relie le Ernest F. Coe visitor center et le centre Flamingo. Comme dans le reste du pays, prendre la voiture est nécessaire pour atteindre le départ de chaque sentier.
Balade tropicale
On commence par le Gumbo Limbo Trail. Quelques palmiers royaux s’élèvent au-dessus de la canopée ruisselante tandis que nous pénétrons dans un tunnel de végétation tropicale dense. Les racines aériennes et les arbres aux formes étranges nous plongent dans une atmosphère mystique. Malgré son aspect sauvage et hostile, visiter les Everglades est loin d’être une aventure éprouvante. Les plateformes en bois ne laissent l’occasion ni de se perdre ni de se salir. Dommage, mais compréhensible quand on sait que plus de 200 000 alligators barbotent librement dans le parc.
On enchaîne avec l’Anhinga Trail. Le large ponton en bois surplombe le Taylor Slough, une des principales voies d’eau douce, en provenance du lac Okeechobee. Dans cette vaste étendue de marais tapissés d’herbes aquatiques et de nénuphars, seuls quelques îlots de terre viennent casser la monotonie du paysage. Ces hammocks, recouverts d’immenses chênes et de tamariniers, sont une des cachettes préférées de nombreux serpents et autres espèces locales.
Pas de croco en vue, mais une faune aviaire d’une richesse folle : Grandes Aigrettes, Cormorans, Anhinga et Balbuzard pêcheur.
La magie des Tillandsias
Pour la deuxième balade, direction le Pinelands Trail. Toujours un temps de chien, mais très peu de touristes. Bonheur, on préfère la solitude mouillée à la foule sèche. Une boucle de quelques miles nous fait traverser une pinède dense. Comme dans les autres zones boisées du parc, la végétation est impressionnante (Bromélias, fleurs sauvages), mais la faune discrète.
On finit la journée en beauté en parcourant le Mahogany Hammock trail, ses plantes aériennes (Tillandsia) et ses gommiers rouges aux formes psychédéliques. Un endroit charmant si on oublie les moustiques assoiffés qui se jettent par dizaines sur la moindre parcelle de peau découverte.
Jour 2 : en kayak dans les Everglades
Ce matin, notre bonne étoile s’est fait la malle.
En route pour récupérer nos kayaks au Flamingo center, nous sommes pris dans une tempête infernale. Des trombes d’eau s’abattent sans fin sur le pare-brise de la Prius. Après 30 miles d’aquaplaning à prier qu’un crocodile sauvage ne fasse pas une apparition soudaine au milieu de la route, on finit par arriver à destination.
Un des rangers du parc nous déconseille de suivre l’itinéraire initialement prévu à Hell’s Bay. La montée des eaux a fait disparaître la majorité des balises de repérage et on risque de se perdre dans les mangroves. Je trouve que c’est une belle fin en soi, Eva pas trop, du coup on se rabat sur une autre option, la remontée du canal jusqu’au lac de Coot Bay.
Au royaume des crocodiles américains
Nos embarcations glissent en silence sur une eau trouble couleur tanin. Le ciel s’éclaircit. Le long du canal, derrière un mur de végétation impénétrable, la vie reprend tranquillement son cours. Des dizaines d’oiseaux survolent le canal à quelques mètres au-dessus de nos têtes. La faune aviaire est maîtresse des lieux. De gracieux échassiers, en majorité des hérons cendrés et des aigrettes, nous observent depuis les branchages. Pour ne déranger personne, on pagaye doucement, se laissant porter par le courant de la rivière.
On croise notre premier crocodile américain (et pas le dernier), qui bronze tranquillement à quelques mètres sur la rive. Il est massif. Peut-on repousser un crocodile avec une pagaie et une paire de jumelles ? Je respire un grand coup, c’est juste mon cerveau qui s’emballe.
Pagayer dans les mangroves
Le canal finit par déboucher sur le lac de Coot Bay. Il est immense. Comme les burgers, les voitures et les crocodiles de ce pays. Le vent de face, on lutte pendant trente minutes avant de bifurquer vers Mud Lake. Une fois au milieu des mangroves, la pagaie devient un handicap. On se dirige en tirant sur les branches qui s’emmêlent sur notre parcours. Un petit tour rapide du lac et c’est déjà l’heure de rebrousser chemin. Le vent dans le dos, on profite du courant pour reposer un peu les bras.
À quelques minutes du centre, on croise un lamantin qui s’empiffre de racines. Malgré un début de journée un peu bancale, on aura quand même eu de la chance.
Conclusion de deux jours dans les Everglades
Par où commencer ? Ça faisait plusieurs années que j’attendais l’occasion de découvrir les Everglades. Moi qui suis très friand des ambiances marécageuses et des crocodiles, je ne pouvais qu’en tomber amoureux. Pourtant, malgré la richesse incroyable de la flore, la première journée m’a laissé un peu sur ma faim. Les sentiers goudronnés c’est pratique, mais on y perd le goût de l’aventure. C’est seulement pendant notre sortie en kayak que je l’ai vraiment ressenti. Cette sensation de se perdre dans un espace naturel immense, où l’homme n’a pas sa place.
C’est l’avantage de ce parc, il y en a pour toutes les envies. Alors que vous cherchiez une petite balade tranquille ou une grande aventure, ne manquez surtout pas de visiter les Everglades. Une expérience unique qu’on espère avoir la chance de réitérer dans les prochaines années avec pourquoi pas, la traversée complète de la wilderness waterway.
Matériel utilisé pour visiter les Everglades
| CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE DE DÉPART | EST-CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
| Chaussure | Ultra Raptor 2 | LA SPORTIVA | Modèle de rando/trail léger et parfait pour voyager | Oui. La polyvalence de ce modèle en fait un atout sur tous types de terrain. | Peut être une version Gore-Tex pour le Kayak, mais c’est un détail |
| Sac | NH Arpenaz 100 20 L | Quechua | Modèle léger et polyvalent qui convient parfaitement à des sorties sur une demi-journée | Étant donné le peu de matériel transporté (sweat, sandwich et gourde), ce sac à parfaitement fait l’affaire. | Un sac imperméable aurait été appréciable. À la fin du kayak mes affaires étaient bien mouillées. |
| Pantalon | MT 900 | Forclaz | Marque que j’apprécie pour son rapport qualité-prix | L’effet déperlant ne suffit pas en cas de pluie prolongée | Un pantalon plus imperméable pour rester au sec |
| K-way | Long Jacket | Rains | J’aime le compromis style/performance de la marque | La pluie n’étant pas trop forte, je suis resté au sec. | Je reprendrai le même modèle |
