Lucile NICOLOTTO nous partage son expérience de voyage à l’Île Maurice balade d’une fille seule au pays du Dodo.
Informations pour préparer son voyage à l’Île Maurice
Dates :
Du 19 janvier au 17 mars 2013.
Lieu :
Île Maurice !
Maurice, ou la République de Maurice, est un État de l’océan Indien dans l’archipel des Mascareignes. Il se situe au sud-est de l’Afrique, à environ 900 km à l’est de Madagascar, à 250 km de la Réunion et au sud des Seychelles.
Accès :
Vol Marseille-Maurice, avec British Airways. Escale à Londres et changement d’aéroport (Heathrow-Gatwick). Autour de 900€ le billet.
D’autres compagnies proposent ce voyage pour 1100€ : Air Austral ou Corsair Mauritius.
Participante :
Lu
Où dormir durant un voyage à l’Île Maurice :
La belle-mère d’une amie étant mauricienne, j’ai loué une chambre chez l’habitant à Curepipe pour 200€/mois : l’idéal pour une immersion totale !
On trouve des chambres à louer sur le Net, entre 300 et 500€ par mois. Et bien sûr de nombreux complexes hôteliers bien trop luxueux à mon goût !
Où se restaurer/où se réapprovisionner lors d’un voyage à l’Île Maurice :
Des petits stands partout sur le bord de la route, des supermarchés bien achalandés, des marchés qui débordent de fruits et légumes exotiques…
Je me suis régalée à cuisiner tous les produits locaux : les fameux faratas (une galette à garnir confectionnée avec de la farine, de l’eau et de l’huile), les dhollpuri (une autre galette à base de dholl, des gros pois), le rougail saucisse (le plat phare de mon hôte !), l’achard de mangue pimenté, les « bonbons piments » (boulettes de céréales pimentées), gâteau à la papaye, boules au gruau et à la coco, gâteau à la banane… Et « gâteaux-patate » : beignets à la patate douce, délicieux mais un peu lourds !
Repas couleur locale : riz et achard de manques, « bonbons piments », « gâteau patate », boules coco !
Mais l’on trouve aussi des petits restaurants partout pour ceux qui préfèrent mettre les pieds sous la table…
Voyage à L’Île Maurice Pratique
La République de Maurice (2 040 km2) est constituée de l’Ile Maurice (91% du territoire), de l’île Rodrigues et d’archipels. Sa capitale est Port-Louis, l’île est divisée en 10 districts.
Située dans le nord-ouest, Port-Louis est la capitale de l’île et la plus grande ville. Les autres villes importantes sont Curepipe (au centre), Vacoas-Phoenix, Quatre Bornes, Rose-Hill et Beau-Bassin.
Maurice est une ancienne colonie britannique, qui a obtenu son indépendance le 12 mars 1968. L’évolution économique a alors été fulgurante : l’île est passée d’un pays à bas revenus qui tirait ses principales ressources de l’agriculture à un pays dit “émergent”, aux revenus intermédiaires avec la canne à sucre toujours, mais aussi grâce au développement de l’industrie (textile notamment), de la finance (secteur bancaire), du tourisme, et aux investissements étrangers (sociétés offshore).
Le dodo, un oiseau disparu, est l’emblème du pays.
Population
La population de l’île a une grande diversité d’origines ethniques, suite à plusieurs vagues d’immigration : des colons français, puis des esclaves venus d’Afrique, puis des chinois venus comme commerçants, et des indiens venus de gré ou de force pour travailler avec les britanniques dans les champs de canne à sucre.
70% de la population est d’origine indienne, 25% est créole, 3% est d’origine chinoise et, 2% d’origine française.
Les hindous détiennent le pouvoir administratif et politique (la plupart des fonctionnaires sont hindous), la minorité franco-mauricienne le pouvoir économique (l’industrie sucrière), les musulmans et les Chinois les réseaux commerciaux, les créoles se retrouvant généralement exclus de cette répartition des pouvoirs.
Religions
Pas de religion officielle, mais une implication importante des fidèles et une plutôt bonne tolérance religieuse. Dans une même rue, il n’est pas rare de voir une mosquée à deux pas d’une église et d’un temple !
La population d’origine indienne est de religion hindoue (50% de la population), tamoul ou musulmane, la population d’origine chinoise est chrétienne ou bouddhiste, le reste de la population est chrétienne (25% de la population).
Langues
Le créole, langue à base lexicale française et enrichie d’apports d’autres langues, est la langue maternelle de plus de 80% de la population. Quand l’interlocuteur ne parle pas trop vite, on s’y fait rapidement ! Particulièrement facile à comprendre à l’écrit : il suffit de lire à voix haute pour saisir le sens de la phrase.
L’anglais est la langue de l’administration, les britanniques étant les derniers à avoir administré l’île.
Le français est la langue des affaires et de l’information (presse et télévision). Il est compris par la majorité de la population.
Ces trois langues se côtoient au quotidien : il est donc fréquent de répondre en français à une question en créole… Mais l’on risque bien d’être relancé en anglais !
Visa : Pas de visa préalable pour les séjours de moins de 3 mois.
Internet : Achat possible d’une clé 3G Orange.
Argent : 100 Roupies mauriciennes = environ 2,50€, 40 Rps = 1€ (en 2013, toujours valable en 2018)
Des distributeurs dans toutes les grandes villes.
Prises électriques : à l’anglaise, donc nécessité d’un adaptateur.
Moustiques : Omniprésents ! Prendre de quoi se protéger. Des serpentins et prises anti-moustiques sont à disposition dans tous les commerces.
Transports
Les touristes évoluent généralement en minibus organisés par les complexes hôteliers dans lesquels ils logent…
De mon côté, j’ai parcouru toute l’île en bus : le réseau est très dense et semble désorganisé… Mais, en demandant, on peut parcourir quasiment toute l’île ! Il faut alors faire preuve de patience : il n’était pas rare que je passe une à deux heures et demi dans le bus, matin et soir… L’occasion de se mettre au rythme local !
Des gares de taxis sont également présentes dans chaque ville, ainsi que des « taxis marrons » : l’équivalent du « Uber », des voitures qui font taxi… Au prix du bus ! J’en ai parfois utilisé lorsqu’ils se présentaient avant les bus, et en ai réservé un une journée complète (pour 1300Rps, 32€ !) pour parcourir la zone non desservie par les bus : autour du piton et des gorges de la rivière noire.
J’ai également cherché à louer un vélo à Curepipe pour le pèlerinage de Mahashivaratree qui doit se faire à partir du lieu d’habitation : impossible ! J’ai fini par m’en faire prêter un… Qui a crevé, mais la solidarité des bricoleurs locaux m’a permis une réparation de fortune suffisante pour rentrer !
Caractéristiques du massif :
C’est une île volcanique : on évolue entre mer, et montagnes !
La formation de cet archipel résulte d’éruptions volcaniques sous-marines qui se sont produites il y a des millions d’années. L’île Maurice elle-même s’est formée autour d’un plateau central d’environ 500 mètres d’altitude, dont le point le plus élevé, le Piton de la Petite Rivière Noire, culmine à 828 m dans le sud-ouest.
Le climat, de type tropical, est tempéré par les alizés du sud-est. Il y a deux saisons : la saison sèche de mai à novembre et la saison humide de novembre à mai. Lors de mon séjour en janvier-février, il faisait systématiquement entre 30°C (la nuit !) et 40°C, mais il a plu quasiment tous les jours (entre bruine et grosses averses), avec même deux alertes cyclones et des inondations !
Activités :
Si l’île Maurice est surtout connue pour ses plages de sable blanc, lieux des voyages de noces, et ses golfs…
De nombreuses autres activités « natures » permettent d’y passer un séjour différent !
J’ai pris un grand plaisir à parcourir les bords de mer en marchant le long des plages et autres côtes, les pieds dans l’eau…
Un bus me déposait dans une ville, sur la côte, et, suivant le bord de mer, j’avançais durant une durée indéterminée… jusqu’à reprendre un autre bus quelques kilomètres plus loin.
Lieux que j’ai arpentés et visités de cette façon :
– Mahébourg – Blue Bay (au sud-est)
– Flic en Flac – Tamarin – La preneuse (à l’ouest)
– Grand baie – Mont Choisy (au nord-ouest)
– Le Morne, Chamarel – Le Pétrin (au sud-ouest)
– Souillac – Gris-gris – Roche qui pleure (plein sud)
Quelques montagnes et sommets méritent un tour en balade / randonnée :
– Le Pouce :
C’est LA randonnée la plus courue, de la montagne située sur les hauteurs de la capitale, Port-Louis.
On trouve quelques indications sur le net, et un panneau au départ de la randonnée (à Saint Pierre, près de Moka).
Départ dans les champs de canne à sucre, le sentier s’élargit après 5-10 minutes de marche. Il est tracé sur le flanc sud de la montagne. On rejoint une falaise raide que l’on franchit, puis, deux virages après la falaise, le chemin débouche sur un grand plateau abrupt.
Pour rejoindre le sommet, il faut alors prendre le sentier à droite (tout droit, c’est le sentier de retour en direction de Port-Louis !) qui traverse une dense végétation puis une prairie d’où le sommet est visible. On le rejoint par un chemin sur la gauche qui s’enfonce dans la forêt.
– La Montagne du Lion : dominant Mahébourg, encore un sommet caractéristique !
Le départ se situe à Vieux Grand-Port, au niveau du poste de police. La randonnée débute au bout de la rue longeant le poste de police.
On prend à droite sur un sentier qui sort du village. L’itinéraire n’est pas aisé à trouver dans les champs de canne à sucre… Environ 200m plus loin, le sentier est divisé en deux, suivre la branche avec le sol pavé de béton. Après 5 minutes de marche, le sentier devient assez plat et se dirige vers la droite. Le poursuivre jusqu’à arriver à un escalier en béton : l’itinéraire devient alors évident mais plus raide.
En rejoignant la crête, il faut un peu poser les mains et avancer toujours tout droit : on rejoint vite le sommet, d’où la vue est encore plus belle qu’au Pouce !
– Les gorges de la rivière noire, le piton de la petite rivière noire et les chutes Alexandra
Le parc national des gorges de la rivière noire, situé entre Chamarel et le Pétrin, est incontournable !
Une voiture ou un taxi semble indispensable pour s’y rendre, le bus déposant à plus d’une heure et demi de marche du départ de la randonnée.
On peut alors aller au sommet de l’île : le piton de la Petite Rivière Noire, ou aller visiter les chutes Alexandra, où les locaux viennent pique-niquer.
– L’escalier – Le souffleur – Le bouchon : Magnifique sentier côtier avec une mer déchaînée !
Cette balade peut se faire dans les deux sens, je l’ai réalisée de l’Escalier à la plage du Bouchon.
Départ à « l’Escalier », à côté du poste de police, entre Souillac et Mahébourg. Un panneau indique la direction « le souffleur ». On traverse une usine de canne à sucre, puis vient une piste entre les champs de canne à sucre, le sentier est très bien indiqué. Au bout de ¾ d’heure, on rejoint la mer et le souffleur, très très joli ! On longe ensuite la mer sur la gauche, le sentier est encore très bien balisé. Jusqu’à la plage du bouchon, où je suis remontée prendre un « taxi marron » (mais on peut rejoindre la route où passent des bus).
– Sept cascades (Tamarin falls) :
Comme leur nom l’indique, jolies cascades à proximité de Curepipe.
– Le Trou-aux-Cerfs à Curepipe :
Cratère volcanique d’environ 300 mètres de diamètre et 80 mètres de profondeur. Cet ancien volcan aujourd’hui éteint rappelle l’origine de l’île, il y a quelques millions d’années. Le cratère, comblé par un petit lac, arbore une végétation luxuriante, composée de grands pins ainsi que d’autres espèces de plantes.
Le Trou-aux-Cerfs constitue un point de vue panoramique sur les régions environnantes. Une route circulaire en fait le tour, et il est possible de descendre dans le cratère par des sentiers. Situé à deux pas de ma chambre, j’aimais y aller balader quand je sortais tôt du boulot ! Complétant la journée par un tour dans le jardin botanique de Curepipe.
Fêtes religieuses :
De nombreux jours fériés ont ponctué mon séjour ! Manifestations animées et colorées, j’ai pu participer à :
– Le Thaipoosam Cavadee
Une fête d’origine Tamoule, marque la fin de dix jours de jeûne pendant laquelle les participants effectuent un pèlerinage vers le temple pour y faire des offrandes et se purifier.
Ils se font percer le corps, le visage et la langue d’une multitude d’aiguilles auxquelles sont suspendus des petits objets. Les hommes portent le Cavadee : sorte de structure en bois symbolisant les montagnes sacrées et traînent un chariot d’offrandes dont le saumboo, un bol remplit de lait.
Cela dure près de 5 heures pendant lesquelles les hommes rentrent en transe grâce à la musique, la fatigue et les prières qui leurs permettent d’accéder à un état second dans lequel les participants sont sensé se rapprocher de Dieu.
Arrivés au temple, ils délivreront leurs saumboos de lait et le prêtre le versera sur les divinités. Cette fête se déroule entre janvier et février.
– Mahashivaratree à Grand bassin
L’une des fêtes auxquelles la communauté hindoue de l’île Maurice témoigne le plus de ferveur. Elle a lieu en l’honneur du dieu Shiva, Maha Shivaratree signifiant « la nuit du Seigneur Shiva ».
Pendant les dix jours qui précèdent la Grande Nuit, les croyants s’abstiennent de manger de la viande, de boire de l’alcool, et restent chastes. Trois jours avant la grande nuit de Shiva, l’île Maurice offre un tableau unique avec ses milliers de fidèles qui partent des quatre coins de l’île et entreprennent à pied un gigantesque pèlerinage sur la route du lac sacré Grand Bassin.
Par groupes, les pèlerins vêtus de blanc portent sur leurs épaules leur kanwar qui a été préparé avec soin : cette sorte d’autel ou d’arche traditionnellement construit en bambou, est décoré de fleurs de papier rouge et blanc, de clochettes multicolores, de guirlandes, de petits miroirs et de représentations de Shiva. Pendant ce pèlerinage, hommes, femmes et enfants chantent la gloire de Dieu.
En arrivant au Ganga Talao, les pèlerins prient et versent de l’eau sur le shiva lingam, pierre sacrée le représentant.
– Chinatown
Le quartier chinois de Port-Louis, était bien festif durant le nouvel an chinois !
Autres activités :
– Pamplemousses et ses luxurieux jardins : une visite payante (quelques roupies) qui mérite largement le détour !
– Plusieurs organismes et particuliers proposent un tour en mer pour aller plonger : j’en ai fait un à Blue Bay, avec Mio comme pilote privé !
– Observation des dauphins : On peut également prendre un bateau pour aller à la rencontre des dauphins : j’y ai passé une journée à la Gaulette (au sud-ouest).
Un bateau qui propose palmes, masques et tuba, s’approche des dauphins, fait une escale sur l’île aux Bénitiers. Journée à 1200 Rps / personne (30€) sans le repas, ou 2000 Rps (50€) avec le barbecue !
Office du tourisme
Bibliographie et topos :
Un petit guide pratique en ligne indispensable, avec notamment l’explication de la randonnée du Pouce.
Forum des « Mauriciens à Marseille » avec quelques infos, plus très actif semblerait-il !
Un guide pratique en pdf ici : www.expat-blog.com/guides/guide-Ile-Maurice.pdf
Pour des idées de randos :
Vertical World
Yemaya Adventures
Mon voyage à l’Île Maurice : deux mois entre mer, montagnes et palmiers !
Randonnées, découvertes et balades d’une fille seule au pays du Dodo.
Un stage à l’étranger en hiver
En formation cette année, j’ai eu la possibilité de réaliser un stage de deux mois à l’étranger : chouette, c’est l’occas’ d’un voyage ! Sauf qu’en janvier et février, idéalement dans un pays francophone où des structures sociales sont implantées, les destinations ne se bousculent pas au portillon….
C’est un peu au hasard que j’ai trouvé cette idée, et bien m’en a pris ! Si le Québec ou la Suisse doivent avoir du charme en février, j’avoue avoir été emballée par l’idée de me prélasser au soleil en hiver !
Et quel intérêt culturel j’ai pris à ce voyage, dans un pays où le tourisme tel qu’il y est habituellement pratiqué ne permet pas de percevoir toutes les facettes !
Dans les bus, les handicapés ne le sont plus : ils sont « autrement capables ». A méditer…!
Prendre le bus !
Deux mois, c’est long, alors j’avais cherché toutes les randonnées et autres possibles pour sortir du tourisme de masse (plage, golf et plage) qui ne m’attire pas. J’ai réussi à trouver de quoi occuper tous mes week-end dans des superbes escapades « nature ». Mais, à lui-seul, le quotidien était un Voyage !
Dans ce pays, tous les matins, prendre le bus est déjà un périple !
Déjà, l’arrêt de bus… Bé c’n’est pas dur, « c’est Là » m’indique la mamie chez qui je loge, le premier jour.
« Là », où ?
Ben, devant la maison, au coin de la rue !
Ah, ok… J’me dis qu’il suffit de se poster n’importe où et que les bus prennent les gens devant chez eux… Mais non, en fait : les arrêts sont définis et les gens « savent » ! Seulement rien n’est identifié, alors t’as intérêt à questionner !
A la gare routière, c’est tous les matins l’aventure ! Pas d’horaires fixes ni de trajets définis (enfin, semblerait-il), mais un gros bordel organisé dans lequel je finis par me retrouver avec l’aide des contrôleurs (une fois qu’il est clair que ce n’est pas parce qu’il y a marqué notre destination sur l’avant du bus qu’il va y aller… Et vice-versa !).
Après vient la technique qu’on n’acquiert qu’au bout de quelques jours : faut choisir son côté, sinon le soleil cogne sévère derrière la vitre ! A deux-trois de fronts minimum, plus une allée centrale pour se mettre debout : faut se satisfaire du « contact », dur quand tu dégoulines de chaleur, mais tu t’y fais !
Contrôleur, un boulot épuisant !
Ensuite, tu admires le travail des contrôleurs ! Ils font payer à chacun au fur et à mesure du trajet : mais c’est super dur ! Quand à un arrêt 10 personnes descendent et autant montent et s’assoient un peu n’importe où, ils savent déjà qui a payé et à qui il faut faire payer, même si entre temps il y a eu d’autres arrêts où d’autres personnes montent ! Faut être hyper physionomiste et un peu équilibriste, vu qu’ils sont toujours au milieu de l’allée à manipuler l’argent et leur machine à tickets pendant que ça roule, souvent sauvagement !
De plus, il semblerait que les chauffeurs et contrôleurs gagnent leur vie en fonction du nombre de personnes qui payent. Donc on peut avoir droit à des « courses poursuite » de bus : quand ils ont une portion commune, il faut vite doubler l’autre et arriver avant lui à l’arrêt suivant pour « prendre les clients » et vite repartir à moins qu’il n’ait doublé à nouveau… Top sécure !
En tout cas, ce que j’ai adoré, c’est d’être au coeur de la vie locale. Et, en tant que seule « blanche » dans le bus, ils se souvenaient bien de moi !
Festivités locales :
J’ai eu la chance de voir mon arrivée coïncider avec Thaipoosam Cavadee, fête d’origine Tamoule. J’ai pu suivre les processions de ces fidèles qui, après dix jours de jeûne, ne souffrent plus (parait-il !) de ces aiguilles percées dans leurs corps. Ils sont impressionnants à tirer (avec leur peau !) ces chariots d’offrandes durant des heures, pour finir au temple.
Assister à ce pèlerinage, empli de musique et de douleur visible, permet de ressentir un peu de la transe dans laquelle ils sont rentrés !
Ce qui est le plus étrange, c’est de croiser les mêmes personnes, le lendemain matin, habillés en « civil », se rendant au boulot en bus, comme moi !
Une coutume fort colorée, en tout cas, pour le plaisir des yeux !
Un autre jour férié durant mon séjour, la fête en l’honneur de Shiva !
Informée que chacun doit partir en pèlerinage depuis son lieu d’habitation jusqu’à Grand Bassin, j’ai cherché un moyen d’effectuer ce trajet avec eux… Découvrant qu’il me faudrait quelques six heures à pieds, je me dis que l’aller-retour sur la journée va être compliqué… et je ne bénéficie que d’un jour férié de congé !
J’ai donc cherché à louer un vélo, mais à part un magasin qui réparait les vélos des quelques habitants en ayant, cette offre semble inexistante à Curepipe. Le fils de ma propriétaire en a retrouvé un au fond du garage : chouette, je pourrai alors me rendre à Grand-Bassin depuis la maison par mes propres moyens !
Un pèlerinage passionnant, avec tous ces chariots colorés préparés par les fidèles depuis des mois, ces stands à jus de fruits et autres douceurs le long de la route, ces chants et prières saintes berçant mon trajet…
Et l’arrivée à Grand Bassin, en cape de pluie mais dégoulinante de chaleur comme souvent, ces couleurs avec les pétales jetés sur l’eau, ces odeurs d’encens, ces milliers de fidèles en prière… Un beau rassemblement, encore !
Randonnée au Pouce
Le premier week-end, je me lance pour la rando qui me semble la plus accessible et balisée : le Pouce, dominant Port-Louis.
Ne voyageant qu’en bus, il m’est facile de faire une boucle : je choisis donc de partir de Saint Pierre pour redescendre sur Port Louis, où j’espère assister aux festivités du nouvel an chinois qui a lieu ce week-end.
Première aventure du jour : dans le bus, je demande au chauffeur de m’arrêter au départ… Qu’il ne connaît pas ! Mince, alors que c’est vendu sur le net comme LA rando connue de l’île ? Enfin, il fait plutôt semblant de connaître, mais ne maitrise pas vraiment ! Je laisse passer la route, et vers la fin il me dit « Moka ? Saint Pierre ? ». Je réponds « Entre les deux au départ de la balade du Pouce » … Il a l’air sceptique, je sors le mauvais plan de mon guide… Pas mieux…
C’est là que 3 personnes (différentes !) assises à l’arrière du bus s’approchent pour discuter, lui expliquer, m’expliquer… et descendent avec moi à l’arrêt suivant pour reprendre un autre bus qui me mènera pile poil au départ, me faisant tous signe de descendre… Bonne solidarité avec l’Unique touriste, ça met de bon poil pour démarrer !
Une végétation hallucinante
Ensuite, l’itinéraire n’est pas tant balisé, mais jouable avec les indications que j’avais chopées sur le net. Je dégouline de chaleur, j’hallucine sur la végétation (uniquement des plantes que je ne connais pas !), sur la faune : des bestioles de toutes sortes, des lézards aux zozios aux papillons aux libellules… Bref, trop sympa !
Pas hyper efficace la fille, 1h de montée pour 415m de déniv, mais j’ai un peu l’impression d’avoir marché 4h avec la chaleur… !
Je reste peu au sommet, les moustiques y ont repéré le sang frais, mais la vue est trop chouette !
Dans la descente, différente donc, suffit d’y croire… parce que la plupart du temps tu vois ni tes pieds ni le ciel, tu avances là où la végétation est la moins dense ! Et quand le sentier est bien tracé, au contraire c’est les arbres qui te recouvrent, tu avances pliée en deux ! Intense mais rigolo !
Arrivée à Port Louis dégoulinante donc, je découvre que les festivités du nouvel an chinois ne débuteront qu’en fin d’après-midi, alors je me rentre entendre les pétards à la maison après une balade dans les parcs de Port-Louis : bulles de nature dans cette capitale à plusieurs vitesses…
A la rencontre des dauphins, et snorkeling !
Si j’ai du mal avec les loisirs « organisés », ma collègue stagiaire suisse m’a convaincue : on peut difficilement passer à côté d’une telle opportunité ! Alors nous allons tenter notre chance sur un bateau qui part à l’aube, avec à son bord tout le matos de snorkeling… et le barbecue !
Je ne sais pas si nous avons eu de la chance ou si les dauphins sont vraiment partout, en tout cas nous nous sommes régalées de leur ballet autour du bateau !
Et de cette escale sur l’île aux Bénitiers, paradis montagneux en pleine mer, à la végétation aussi dense qu’ailleurs…
De cette rencontre avec les pêcheurs, empêtrés dans le démêlage de leurs filets…
De ce barbecue décalé en pleine mer…
Et du snorkeling !
C’était tellement drôle de nager derrière tous ces poissons colorés si proches et si accessibles que j’ai renouvelé l’expérience quelques semaines plus tard en « louant » un bateau et mon « pilote privé » m’a menée dans une zone emplie d’espèces de toutes sortes… Un régal !
Mio, chauffeur débordant d’humour, m’a offert un super moment… Conclu comme il se doit par une coco cueillie sur la plage !
La Montagne du Lion
Réveillée par les pétards qui ont explosé toute la nuit pour éloigner les mauvais esprits, le lendemain du nouvel an chinois, je me lance à l’assaut de la montagne du lion.
Le trajet en bus est encore éprouvant de chaleur, mais le départ est facile : le poste de police de Vieux Port, le chauffeur connaît, cette fois.
Avant de m’enfoncer dans les champs de canne à sucre, je croise une mamie à la dernière maison au bout du chemin. J’essaye de me signaler et de lui demander de me confirmer l’itinéraire, mais son créole m’est totalement incompréhensible ! Elle me suit quand même un moment, et m’indique même un embranchement : chouette, pas sûre que mon intuition aurait été la bonne, au milieu de toutes ces cannes à sucre plus hautes que moi ! Je finis par trouver le fameux escalier en béton, de là c’est toujours tout droit !
Tu t’accroches aux arbres et poses les pieds sur les racines, c’est bien, ça monte vite au moins ! Et quand t’es devant une falaise, tu envoies les mains et tu grimpes (le topo avait prévenu !). Ça se fait bien, c’est même super agréable. On alterne entre périodes à couvert et à découvert (la crête est magique) où je bombarde de photos !
Dur de faire des pauses : je me fais massacrer par les bestioles diverses dès que je suis à couvert, et à découvert il fait trop chaud pour s’arrêter !
La Montagne à la Mer !
Après 1h20 de montée plus ou moins raide, c’est le sommet ! Superbe vue, encore plus belle qu’au Pouce la veille !
Pour une fois il fait grand grand beau, et la vue s’ouvre sur le lagon sublime avec des bleus turquoises éblouissants ! Les champs de canne, les petits villages avec leurs cases et les palmiers, le lagon et quelques plages de sable blanc, les îles au loin…
Ça vaut franchement les paysages de la Réunion : la montagne à la mer ! S’il me semble qu’à la Réunion on avait soit la montagne, soit la mer, là c’est vraiment les deux en synchro ! Étrange que la randonnée ne soit pas plus développée dans ce pays, parce que le voyage vaut le détour uniquement pour vivre ça (mais c’est moins rentable que les voyages de noce, sûr…).
Il pleut des sauts en arrivant, impressionnant le contraste ! Enfin même davantage que des seaux, après 20 minutes de marche sous la cape de pluie et le parapluie, je prends quand même l’eau… Les éléments se déchaînent, je découvrirai le lendemain en allant au boulot sous des trombes d’eau qu’il faut que je rentre me carapater : l’île est en alerte au cyclone, tout est arrêté (sauf le surf dans les caniveaux !) !
L’alerte ne durera pas, nous obligeant juste à faire bouillir l’eau plusieurs fois avant de la boire : elle devient plus toxique après les orages.
Les gorges de la rivière noire
Un nouveau week-end, l’occasion d’une nouvelle découverte !
Je me dirige vers la zone des « hauts plateaux » où se trouve le fameux parc naturel des « gorges de la rivière noire ». Après 2h30 de bus, le terminus me dépose à 6km de ce que j’imaginais être le départ de la rando, dont j’abandonne vite l’idée : elle est bien trop loin pour arriver au départ en forme, la faire et en redescendre !
Je marche donc le long d’une jolie route, très peu fréquentée. Végétation très variée, pas mal de dénivelés, des vues sur la mer très régulièrement. Une balade qui vaut déjà le détour !
N’arrivant au départ de l’ascension du piton de la rivière noire qu’au bout d’1h30, la motivation n’est plus là ! Mais je suis bien à marcher dans cette verdure alors je poursuis jusqu’à un point de vue sur les gorges de la rivière noire, wahou !!!!
Immense, vraiment un paysage 3 étoiles !
A peine gâché par un parking hallucinant dans toute cette verdure : plein de bus, de touristes en talons et jupettes, et donc de vendeurs de babioles ! Le marchand de cartes postales m’annonce qu’il y a des bus au bout de la route, au Pétrin. Même si ça m’étonne vu que je commence à maitriser les parcours, c’est la bonne excuse pour continuer !
17 km au total donc, sur un terrain facile, mais avec pas mal de déniv’ finalement ! Et pas de bus à l’arrivée comme imaginé… La pluie s’en mêlant, j’interpelle une voiture au culot : si le stop n’est pas la coutume du pays, ils me ramèneront volontiers à la maison, sympa !
J’ai encore fait une des plus belles balades de mon séjour, au final !
Ascension du piton de la rivière noire (828m), sommet de l’île Maurice !
Emballée par cette mise en bouche, je passe la semaine à chercher un taxi pour m’emmener au pied de la rando et m’attendre, histoire d’aller prendre de la hauteur sur ces superbes gorges.
Tous les soirs, je passe négocier à la gare de taxis. Comme au marché, ils mettront plusieurs jours à comprendre que je ne suis pas une touriste de passage prête à payer des centaines d’euros !
L’un d’entre eux finit par me suivre jusqu’à chez moi, me proposant ses services à 1300 Roupies : 32€ la journée, ma foi, c’est cadeau !
Il me faut toutefois me justifier : auprès de la mamie qui m’héberge pour qui il est incompréhensible et même dangereux d’aller balader toute seule ! Avec le taxi, ensuite : quand il me dépose au parking.
Vous allez partir toute seule, là, dans la nature ?
Ben oui, j’ai envie d’aller au sommet de l’île Maurice, moi !
Non, toute seule, c’est trop dangereux !
Plus têtue que lui, je me lance, après lui avoir fait comprendre que je n’ai pas besoin qu’il m’accompagne (avec ses petits souliers de ville, la balade n’aurait pas été drôle !).
Je me régale de cette superbe ascension facile, et de la vue panoramique au sommet : décidément, la nature nous offre de belles surprises, dans ce pays !
Comme les locaux, je fais ma cueillette de ces fruits rouges un peu aigres-doux mais fort agréables, avant de rejoindre mon impatient chauffeur : dur dur d’être une fille seule ici !
Rassuré, il se détend et me fera découvrir les autres sites environnants où les locaux se retrouvent pour pique-niquer, amenant dans la nature leur énorme marmite de rougail-saucisse !
Conclusion de ce voyage à l’Île Maurice
Je n’aurais jamais envisagé l’île Maurice comme une destination nature intéressante : je l’imaginais trop touristique, trop aménagée côté tourisme et inaccessible côté « locaux »…
Le prétexte de ce stage à l’étranger a été le bon, j’ai pu découvrir une « autre » île Maurice :
- Les habitants m’ont accueillie et se sont amusés de ma curiosité,
- Un lieu de par ses modestes dimensions et transports en commun finalement bien organisés (!), incite à aller découvrir chaque côte, chaque grain de sable de ce bord de mer,
- Une île dont les randonnées sont injustement méconnues : la végétation luxuriante et les points de vue entre mer et montagnes valent à coup sûr le déplacement !
Si je ne me faisais pas trop de soucis quant à l’idée d’être une fille seule, je peux désormais confirmer n’avoir ressenti aucune insécurité dans toutes ces explorations, mais au contraire un accueil des locaux et une bienveillance à toute épreuve !
Je sais désormais que j’y retournerai, pour me replonger un peu dans cette ambiance créole, cette flamboyante nature tellement ressourçante au cœur de l’hiver !
Matériel utilisé durant un voyage à l’Île Maurice
CATÉGORIE | NOM DU MODÈLE | MARQUE | POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DE CE MODÈLE AU DÉPART | EST-CE QUE CE CHOIX A RÉPONDU À CETTE EXPÉRIENCE RACONTÉE DANS CE ROADBOOK | SI C’ÉTAIT À REFAIRE |
BASKETS | N’existe plus ! | SALOMON | Je rachète une paire de baskets Salomon chaque année, je les sais adaptés à mon pied. | Idéales pour la légèreté et le confort lors de marches sur tous terrains. | Je prendrai les mêmes, ou le modèle d’après puisque celles-ci sont désormais trouées ! |
SANDALES | Arpenaz 100 | QUECHUA | Légèreté, prix | Oui, parfaites. | Je les utilise rarement, mais elles étaient parfaitement appropriées pour ces balades finalement longues mais les pieds dans le sable ou dans l’eau. |
LUNETTES DE SOLEIL | WED’ZE | DECATHLON | Prix, forme adaptée à mon visage | Niquel avec le soleil omniprésent ! | Les mêmes : j’en ai plusieurs paires ! |
MAILLOT DE BAIN | Dépareillé ! | En solde, esthétique et forme à mon goût | Quel qu’il soit, indispensable par ces chaleurs ! | Je prendrai le même, ou un autre ! | |
APPAREIL PHOTO | DMC TZ20 | PANASONIC – LUMIX | Acheté d’occasion | Oui : Réactif et le mode automatique donne des photos conformes à la réalité pour une amatrice ! | J’ai déjà le modèle suivant, toujours acheté d’occasion ! |
3 commentaires
Je suis heureux que vous ayez aimé mon pays. J’espère que vous reviendrez pour des vacances mémorables.
Super expérience! J’ai lu que l’île Maurice est déconseillée au niveau du climat en février. Peux-tu m’en dire plus ?
Merci d’avance
Impressionnante voyageuse en solitaire !!! C’est le fun. Je cherche un location chez l’habitant pour novembre et décembre. Aurais-tu une référence à communiquer. Merci.