Luc MALBOIS nous partage son expérience de voyage de pêche en Nouvelle-Zélande à travers l’Île du Sud.
Informations pour préparer un voyage de pêche en Nouvelle-Zélande.
Date :
Entre novembre et avril.
La meilleur période de pêche à la mouche en Nouvelle-Zélande (NZ)
Pour y être allé de novembre à avril (correspondant du printemps à l’automne dans l’hémisphère sud) je peux vous donner un seul conseil, si vous avez l’occasion d’y aller, ALLEZ-Y. Toute la saison de pêche en Nouvelle-Zélande permet de se confronter à une nature presque vierge ainsi qu’à des truites exceptionnelles. Certes chaque mois a sa particularité, mais tous restent très bons. C’est à vous de juger si vous préférez pêcher à la meilleure période avec plus de pêcheurs présents sur l’Ile ou si vous préférez éviter les foules en partant avant ou après la haute saison.
Lieu :
Île du sud de la Nouvelle-Zélande (IDS de la NZ)
Comment se rendre en Nouvelle-Zélande :
Etant donné de la situation géographique de la Nouvelle-Zélande, le moyen de transport le plus rapide (env. 26h de vol et 30h de voyage toute de même) reste l’avion. Plusieurs escales permettent de se dégourdir les jambes avant le prochain vol. Gardez au moins quelques heures d’escales afin de ne pas rater la correspondance. Selon votre budget, les escales peuvent être plus ou moins longues.
Une fois arrivé en Nouvelle-Zélande à Christchurch, je vous préconise de louer un van sur place. Si votre voyage excède 2 mois, je vous conseille vivement d’en acheter un. Les vans sont très courants et très pratiques en Nouvelle-Zélande. Vous pourrez vous en fournir un pour quelques milliers d’euros que vous pourrez revendre à la fin de votre road trip. Vous trouverez plus d’informations sur le guide pour l’achat de véhicules en NZ sur ce site Spin the windrose .
Les routes et la conduite en Nouvelle-Zélande :
La conduite en NZ s’effectue à gauche, si vous n’avez jamais conduit à gauche, ceci vous demandera un peu de concentration les premiers temps. Restez prudent et concentré, dès que vous vous retrouverez seul il est très vite arriver d’oublier de rouler à gauche !
Pour l’état des routes de NZ, ne vous aventurez pas n’importe où avec votre van. Etant donné que les villes sont très éloignées et qu’il y a peu d’habitation, vous pouvez rapidement vous retrouver dans l’embarras. Après seulement quelques minutes de route des villes/villages, vous n’aurez plus de connexion téléphonique.
Certaines routes sont réservées aux 4WD, ce n’est pas pour rien. En cas de pluie, les petits ruisseaux que vous passez peuvent rapidement se transformer en grosse rivière intraversable. Ne prenez pas de risque inutile et regardez toujours la météo avant de partir.
En dehors de cela, les routes sont magnifiques. Elles vous emmènent à des endroits paradisiaques et la conduite ne vous paraîtra jamais interminable. L’IDS de la NZ ne possède presque pas d’autoroute et vous force donc à prendre le temps de vous déplacer. Prévoyez assez de temps pendant vos déplacements pour profiter des paysages, vous arrêter, faire des photos ou encore manger dans de superbes coins.
Durée d’un voyage en Nouvelle-Zélande pour un séjour pêche:
Un voyage en Nouvelle-Zélande sera de toute façon marquant, peu importe la durée de celui-ci. Que vous y alliez pour quelques heures de pêche, à quelques mois, vous risquez de vivre certains de vos plus beaux coups de ligne dans ce pays !
Le temps que vous aurez à disposition sur place influencera beaucoup votre voyage et votre façon de prospecter. Préférez des coins réputés et les mois de janvier, février qui sont les plus propices au beau temps si vous avez peu de temps sur place. N’hésitez pas également à prendre un guide pour vous assurer que vous pêcherez de la bonne manière les bons endroits.
Si vous possédez plus de temps à disposition, allez-y et prospectez ! La récompense sera plus grande, quel plaisir de découvrir des nouveaux coins soi-même et de tomber sur le graal !
Budget pour un voyage de pêche en Nouvelle-Zélande :
Le budget dépendra énormément de votre façon de voyager :
- Voulez-vous acheter ou louer un véhicule ?
- Pensez-vous prendre un guide ou non ?
- Souhaitez-vous faire des trips héliportés ou partir sac à dos ?
- Etes-vous plutôt nouille/œuf ou côte de bœuf ?
Le pays est un peu moins cher qu’en Europe, les salaires y sont aussi plus bas. En faisant attention à votre budget, vous pouvez faire un voyage de 5 à 6 semaine pour moins de 3’500 euros tout compris.
Prix d’un guide de pêche en Nouvelle-zélande
Pour un voyage guidé, pensez à un budget extrêmement plus onéreux. La journée de pêche avec un guide professionnel local revient à plus de 800 $ la journée.
Participants à ce voyage pêche à la mouche en Nouvelle-Zélande :
Je m’appelle Luc Malbois, je suis un jeune Suisse passionné de pêche à la mouche depuis maintenant bientôt 15 ans. Au fil des années et après des centaines de kilomètres de berges parcourues, la Nouvelle-Zélande m’intéressa. Je suis parti seul la première fois juste après avoir fêté mes 18 ans pour 3 mois dans ce pays fabuleux.
Je m’étais lancé dans l’inconnu, mais comme c’était beau de partir à l’aventure si jeune au volant de mon vieux Mazda E2000 toussotant des nuages de fumée blanche. Maintenant, on peut dire que je suis tombé sous le charme de ce pays au long nuage blanc.
J’y suis retourné à plusieurs reprises ainsi que dans plusieurs autres pays afin d’assouvir ma passion, le voyage vers l’inconnu et la quête de poissons trophés. Ce qui est certain, c’est que je repartirai encore et encore me perdre dans ce pays mystique et qui ne finira jamais de me dévoiler toutes ses surprises. Lors de mon second voyage en Nouvelle-Zélande, j’ai fait la connaissance de Jean-Michel Brunet, guide de pêche à la mouche. Nous nous sommes liés d’amitié et partons désormais souvent en voyage de pêche ensemble.
Mes vidéos de pêche à la mouche
Après mon premier voyage, j’ai voulu garder un souvenir de ces magnifiques mois passés à découvrir ce pays tout en pratiquant ma passion, je m’étais acheté à l’époque un Nikon D5100 et essayais tant bien que mal de me mettre à la photo ainsi qu’à la vidéo. Ma passion envoûtante de la pêche avait pris le dessus et je n’avais alors ramené uniquement quelques petites séquences de films.
Lors de mon deuxième voyage, coïncidant avec la rencontre de Jean-Michel Brunet, j’essaie de prendre le temps de filmer quelques belles actions de pêche, à mon retour en Suisse, je fis mes premiers tests de montage vidéo pour aboutir à ce petit film. C’est le début de The Fly Fishing Spirit.
Ayant gagné le prix d’un concours amateur organisé par Rioproducts grâce à ce court montage, cela me motiva à continuer dans cette direction.
« Le Jour J » film d’un voyage de pêche en Islande
Nous sommes d’ailleurs reparti l’année suivante avec Jean-Michel Brunet et Romain Mettaz nous confronter aux truites dites de l’Age de glace en Islande pour y faire un court métrage destiné au RISE festival. Le film intitulé « Le jour J » fut sélectionné et diffusé dans plus de 20 salles de cinéma à travers les pays francophones.
Maintenant, nous sommes plus motivés que jamais pour monter en puissance dans le domaine des films de pêche. Ayant investi dans du matériel plus professionnel, nous allons revenir avec des vidéos de qualité supérieur. Nous avons actuellement plusieurs projets en vue pour 2020 visant certains spots des plus réputés du monde.
Si vous êtes intéressés par ces activités, n’hésitez pas à nous suivre sur notre page Instagram nommée « theflyfishingspirit » ou Pinterest. Cette page que nous venons tout juste de démarrer en commun avec Jean-michel, représente notre façon de voir la vie de pêcheurs passionnés. Elle est axée sur le partage, l’amitié, les beautés de la nature et les gros poissons qu’il est possible et imaginable d’attraper à l’aide d’une canne à mouche autour du globe.
Ou dormir en nouvelle-Zélande :
En van
Privilégiez les campgrounds très présents sur l’Île du sud. Ceux-ci ne sont pas onéreux et vous permettent de dormir légalement en dehors des campings. Il y a beaucoup de coins de pêche que vous pourrez pêcher sur une journée. Quelques applications pourront vous aider, elles se trouvent dans la rubrique « applications ».
Dans les huttes
Si vous souhaitez découvrir plus profondément la nature et les vallées perdues de la NZ, les huttes sont pour vous. L’Ile De Sud de la NZ compte plus de 1000 huttes à disposition des randonneurs/chasseurs/pêcheurs. Celles-ci vont des plus « luxueuses » aux plus sommaires. Le site du DOC (departement of conservation) les énumère et vous renseigne sur les itinéraire à prendre pour y accéder. Elles sont payantes à l’aide de coupons. Plus d’informations sur ce site .
Sous tente/hamac
Office du tourisme et magasins de pêche et guide de pêche :
Vous trouverez quelques magasins de pêche en nouvelle-zélande vous permettant de vous dépanner. Prévoyez tout le matériel dont vous aurez besoin avant de partir pour être certain de ne rien manquer. Vous trouverez divers magasins de pêche à travers l’Ile Du Sud. Celui de Christchurch et de Cromwell sont spécialement complets. Pour du service de guidage, beaucoup de gens proposent ce genre de prestation. Prenez un guide professionnel, malgré les tarifs très élevés (jusqu’à 850$/journée), ils vous apporterons beaucoup de connaissances et vous permettrons peut-être de faire le poisson de votre vie !
Pour vous conseiller un guide, je peux penser uniquement à Stu, c’est quelqu’un d’incroyablement original, compétent et qui vous ferra passer une excellente journée. Toutes ces années d’améliorations dans le domaine du montage de mouche font qu’il est devenu une référence mondiale. Si vous voulez des mouches, une journée de guidage ou simplement quelqu’un de très accueillant pour boire une bière, c’est la bonne personne ! Il a fermé son magasin de pêche pour vendre uniquement par internet ses montages variés et efficaces. Vous pouvez prendre contact avec lui ou commander des mouches directement sur son site Stu Fly Shop:
Caractéristiques de la pêche en Nouvelle-Zélande :
La NZ est un rêve pour le moucheur, des eaux pures et claires, des truites farios et arc-en-ciel sauvages et énormes se nourrissant d’insectes en surface. Une nature encore bien préservée permettant la découverte de certains coins ou peu de gens s’y aventurent. Un droit de pêche quasi-total sur toute l’IDS avec un simple et unique permis de pêche. Que demander de mieux ?
La NZ offre différents styles de pêche à la mouche. Le plus efficace est certainement celui de la pêche à vue, la faible concentration de poisson oblige le pêcheur à trouver sa proie avant de lui présenter sa mouche. Je ne saurai expliquer pourquoi il y a si peu de poissons de petites tailles, mais ce qu’il y a de certain est que la taille moyenne est très élevée. Ces truites, qui deviennent donc vieilles, ont vu passer déjà quelques pêcheurs.
Les parcours les plus connus deviennent alors un peu plus compliqué. Pour les bons pêcheurs avec une bonne connaissance de l’eau, il est très facile de vous amuser. Par contre vous n’êtes pas assez expérimenté, il est très probable que vous passiez totalement à coter de votre voyage de pêche en Nouvelle-Zélande ! C’est pour cette raison que je vous conseille vivement de prendre quelques jours voire semaines avec un guide pour profiter pleinement de votre voyage si vous n’avez pas l’habitude de pêcher à vue ou que vous êtes débutants dans la pratique de la pêche à la mouche.
Quoi d’autre dans les environs :
La Nouvelle-Zélande est un Paradis pour les activités outdoor. Voici quelques liens d’articles pour découvrir cette destination autrement:
- 4 jours de trek Nouvelle Zélande sur les Rees et Dart Track
- Randonnée sur le Kepler Track en Nouvelle-Zélande
- La grande traversée du Mont Cook
- 3 jours de kayak sur la Great Walk de Whanganui Journey
Bibliographie pour organiser un voyage de pêche à la mouche en nouvelle-Zélande :
La NZ regorge de beaucoup de rivières, par chance, la plupart d’entre elles abritent des truites et vous permettra de tenter d’en leurrer. Mais la découverte de coins plus reculés, demande une recherche plus approfondie. Celle-ci peut prendre du temps, des années, des heures et des kilomètres de marche pour trouver un joyau ; une gorge secrète, un lac reculé peuplé de farios énormes ou encore un secteur où l’on ne sait pas pourquoi, mais toujours peuplé de poissons plus gros qu’ailleurs.
Comme vous pouvez vous en doutez, ce genre de coins, tout le monde les recherches, mais ce sont des choses qui se méritent, les pêcheurs refuseront catégoriquement de divulguer leurs meilleurs spots à des inconnus. La meilleure façon de s’orienter dans la bonne direction est de commencer par des rivières connues, faire des rencontres, tenter des rivières étudiées sur Google Maps au préalable, échanger sur les rivières que l’on a pêché avec d’autres personnes plus expérimentées.
Trout Fishing Guide
Pour débuter, je vous conseille le livre de John Kent que vous pouvez considérer comme votre bible. La plupart des informations dans ce livre vous aideront à faire vos premiers choix, certaines rivières varient d’année en année et demande une grande prospection par saison pour trouver où se situe les poissons alors que d’autres sont régulières et garde les mêmes pools. Le Kent (surnom donné à ce livre) vous aiguillera sur presque toutes les rivières dont vous aurez entendu parler sur l’IDS.
Pour éviter de vous prendre trop la tête sur le choix des rivières, vous pouvez également vous orientez vers les plus connues. Elles ne sont pas réputées pour rien. Toutes ont une concentration de belles truites remarquable et vous offrirons de belles journées de pêche.
Lien Internet pour prépare votre voyage de pêche en Nouvelle-Zélande :
Résumé des 10 meilleures rivières de Nouvelle-Zélande pour la pêche à la mouche.
Autres sites incontournables:
- https://fishnewzealand.com/
- https://nzfishing.com/
- https://www.doc.govt.nz/
- https://www.newzealand.com/us/
Application aidantes pour faciliter un voyage réussi :
- New Zealand Topomaps : Application vous permettant de vous retrouver, de planifier et des gérer au mieux vos expéditions dans le bush néo-zélandais. Un GPS peut également être très utile.
- Une application de navigation hors ligne pour vos déplacement en voiture.
- Park4night/CamperMate/Ranker Camping NZ : Applications vous permettant de trouver des places où vous mettre avec votre van pour dormir, trouver des points d’intérêt etc.
A la quête des truites géantes :
Dans la suite de cet article, je vais vous donner quelques conseils pour vous en sortir et pour essayer de vous retransmettre mon impression générale au sujet de ce pays. J’y ajoute aussi quelques aventures que j’ai eu l’occasion de vivre en NZ. Comme chaque pêcheur en voyage, il y a tellement d’histoires que j’aurai pu en faire un livre. Voici un extrait de certaines d’entre elles qui vous permettrons de vous rendre compte du style de pêche qu’offre l’IDS.
Comment pêcher en Nouvelle-Zélande :
La pêche en NZ est quelque chose qui s’apprend, même si vous êtes un moucheur expérimenté, la traque de ces grosses truites reste un apprentissage. Il vous faudra tout d’abord gérer l’endroit que vous choisissez de prospecter, ensuite il vous faudra repérer les poissons. Même si vous êtes un adepte de la pêche à vue, il faudra vous faire l’œil en NZ. Les truites sont plus grosses que chez nous et donc vous pouvez les voir dans n’importe quel style de cours d’eau, même dans les courants. Les zones que vous ne regarderiez pas chez vous peuvent ici abriter une truite de plusieurs kilos que vous pourriez voir avec un peu d’entrainement et de concentration.
D’une fois que vous avez repéré le poisson, regardez quel comportement celui-ci adopte et essayez de lui proposer une imitation semblable à son style d’alimentation.
Le premier lancé est le plus important. Si vous arrivez à lui présenter correctement une mouche qui lui passe proche de la bouche lors du premier passage, il y a beaucoup de risque que le poisson vienne prendre celle-ci. Si vous devez répéter l’opération, à chaque passage vous diminuez les chances de le prendre. Passez donc du temps à observer le poisson, attendre une accalmie de vent etc. afin d’optimiser le premier passage de votre mouche pour mettre le maximum de chance de votre côté.
Les dangers possibles en Nouvelle-Zélande :
La Nouvelle-Zélande peut être considérée comme un eldorado des espèces dangereuses pour les humains, vous n’allez y rencontrer aucun prédateur. Il n’y a pas d’ours, pas de loup, aucun serpent mortel ni d’araignée dangereuse. C’est donc le paradis du bivouac. Les seuls dangers que vous puissiez rencontrer sont des dangers naturels comme des crues soudaines, un tremblement de terre ou encore une chute dans un endroit reculé. Les gens sont gentils et vous aiderons en cas de problème.
Les ennemis du pêcheur en Nouvelle-Zélande :
Tout semble un peu trop parfait pour un pêcheur aventurier, mais n’oubliez pas quelques phénomènes naturels très présents au pays du long nuage blanc dont vous allez devoir faire face !
Le vent
peut devenir insupportable pour un moucheur, imprédictible, puissant et présent sur toute l’IDS, il pourra vite vous faire perdre patience. Il pourra aller jusqu’à vous empêcher de repérer les truites ou si vous avez réussi à en trouver une, vous empêcher de lui présenter une mouche correctement.
La météo changeante
et capricieuse pourra également vous rendre vert ! Quoi de plus rageant que d’avoir fait plusieurs heures de voiture ou de marche pour pêcher quelques jours une rivière et d’y arriver et de se retrouver face à une rivière en crue, de se déplacer pour trouver quelque chose d’autre et de se rendre compte que toutes les rivières à des centaines de kilomètres sont impêchables. Dans ce genre de situation, seule la connaissance de coins de replis comme des spring-creeks pourra vous sauver.
Sandflies
Pour terminer, avez-vous déjà vu ou entendu parler des sandflies? Ces petites mouches noires qui vous arrachent la peau en vous laissant une énorme démangeaison sont présentes en très grandes quantités suivant les endroits où vous vous trouverez. Elles peuvent avoir des piques d’activités très marqués qui vous rendront fou ! Oubliez d’aller poser votre pêche quand elles ont les crocs. Ayez toujours sur vous de quoi vous protéger. Souvent le vent s’arrête pour laisser place à ces satanées bestioles. Elles sont très présentes sur la côte ouest ainsi que dans les fiordlands. Munissez-vous de sandflies repellent, d’un bœuf, de gants et de pulls à longues manches. Vous pouvez aisément transformer une magnifique journée ensoleillée sans vent en prise de tête !
Héliportage :
Marcher, marcher, marcher, c’est ce que je fais en NZ pour atteindre les zones du back-country néozélandais, mais pas tout le monde le fait. Prendre l’hélicoptère afin de se faire déposer dans des lieux reculé se fait malheureusement beaucoup. Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’avoir énormément marché pour arriver sur le lieu de pêche, ciblé auparavant, et d’apercevoir un hélicoptère déposer des clients quelques kilomètres au-dessus de moi. C’est très décevant et enlève énormément de cachet à ces endroits reculés de savoir qu’un autre pêcheur, avec moins de conviction, moins de condition physique et certainement un peu plus d’argent, ai la possibilité de se retrouver là. Il y a même des zones où l’on déconseille de partir sac à dos, car le risque de tomber sur un hélicoptère est trop grand. Je pense forcément à la Karamea ainsi que de ces affluents.
La découverte de nouvelles rivières, le pied à mes yeux :
Après 6 heures de marche non-stop, je me trouve au bord d’une rivière de la côte ouest, je décide de poser ma tente sur une petite bande de sable. Je pars canne en main pour voir ce que la rivière peut me livrer au-dessus de mon « campement ». Je n’avais encore jamais pêché cette rivière et ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Rapidement, un très grand pool et une belle mémère se laisse apercevoir. Celle-ci se laissa facilement leurrer par une petite nymphe et me livra un super combat avant de se rendre à l’épuisette.
Après une photo rapidement effectuée et l’avoir laissée repartir
je me sens bien, je sais que les trois prochains jours seront excellents et que ça fait que commencer. Dès ce moment, je me sens léger, je profite de chaque instant, un oiseau, une section de rivière, les magnifiques arbres, les nuages, tout me semble comme dans un rêve. Je continue sereinement la découverte de ce joyau et attrape encore quelques belles truites.
Je reviens gentiment au campement avant que la nuit tombe sur la rive inverse que j’ai faite en montant. Quelques truites partent apeurées par ma descente de rivière loin de la discrétion. Je savais à ce moment que le lendemain sera une journée mémorable, toutes ces truites se remettrons d’ici demain matin à table. J’arrive vers la tente et juste devant, je vois une truite partir. Cela me fait rigoler. Je sais qu’elle va revenir la pauvre et je vais m’en occuper.
Il est tard, je fais un feu de camp et déguste un super paquet de nouille en observant la rivière grâce aux dernières lueurs. Elle est là, elle est revenue, devant son caillou et gobe de temps en temps un trichoptère qui essaie de poser ces œufs. J’hésite à l’attaquer, mais il commence à faire nuit et je préfère la laisser pour le lendemain. Des chèvres sauvages viennent me tenir compagnie à quelques mètres du feu pour terminer la soirée.
Après une bonne nuit de sommeil
Je me lève et aperçois à nouveau les chèvres à une cinquantaine de mètres. Je descends m’approche de la rivière pour prendre de l’eau pour mon café ; et là, comme attendu, je la vois, elle est au même endroit que la veille. Je décide toute de même de faire mon café et de m’étaler un peu du répulsif à sandflies (cf chapitre « les ennemis du pêcher en NZ ») avant d’aller l’embêter.
Une fois ma peau protégée par la crème et ma tasse juste prête, je craque, j’embarque ma canne et lui présente ma nymphe. Ni une ni deux elle se déplace de 40 cm et engouffre ma nymphe « pheasant tail » comme une chips. Elle est en avance sur moi et est déjà au petit déjeuner la cocote. J’ai le sourire scotché, fais une photo de la truite à côté de ma tasse et me rassied pour profiter maintenant de mon café et de cette belle journée qui commence.
Ce n’était certes pas le coup de ligne le plus impressionnant, mais qu’est-ce qu’il est agréable de commencer une journée comme ça dans un cadre si sauvage. La journée continue sur la lancée avec plusieurs poissons à l’épuisette dans une atmosphère détendue et reposante. Quel pied !
Les prochains jours furent assez similaires
en prospectant la partie supérieure de la rivière. Le ciel se couvre et je vois arriver la pluie, je refais mon sac et redescends cette magnifique vallée encastrée. Une fois arrivé sur la partie basse, la pluie m’a rattrapé et je dois revenir à la réalité, il y a un accès 4X4 et je croise un Kiwi (habitant de NZ) avec sa famille en train de rentrer de leur après-midi pêche au bord de la belle. Ils me proposent de rentrer avec eux pour les dix derniers km. Je profite de l’occasion et fais connaissance avec eux. Ils me proposent d’ailleurs de laisser, la prochaine fois que je viens pêcher dans le coin, mon van dans leur ferme et de repasser les saluer. Je reprends la route détendue mais fatigué de ces quelques jours éprouvant physiquement.
Dydimo
Le check clean and dry est quelque chose de très mis en avant par le fish and game et ce n’est pas pour rien ! Certaines rivières de NZ sont contaminées par le développement de cette algue, la Dydimo. Elle ne tue pas directement le poisson ou les humains, mais a un effet direct et conséquent sur la chaîne alimentaire d’un cours d’eau en réduisant la diversité des algues et du coup en modifiant les espèces d’insectes présents. Prêter attention de bien nettoyer, désinfecter et sécher vos affaires entre une rivière et une autre. Il y a pas mal de documentation là-dessus sur cet article.
La quête du graal :
Comme beaucoup de gens, je suis attiré par les grosses farios sauvages à faire à vue, normal vous me direz pour un pêcheur qui arpente à longueur de saison les bords des rivières jurassiennes à la traques des grosses zébrées. Je préfère donc m’armer d’un gros mental et faire moins de poissons pour avoir la chance de croiser un gros spécimen, que de pêcher des rivières à plus hautes densité avec des tailles moyennes plus petites. C’est comme ça que j’aime pêcher et que j’aime découvrir des nouveaux endroits.
Pour cette histoire, cela faisait quelques jours que je pêchais avec un ami et sa compagne. On passait de très belles journées avec du partage, des poissons magnifiques et une bonne ambiance. Mon voyage touchait à sa fin, il avait été rempli de poissons de belles tailles, mais je n’avais toujours pas eu mon gros poisson. Vous savez, celui qui hante vos nuits, celui dont vous espérez croiser durant chaque sortie, celui qui vous fait trembler en faisant votre nœud, vous fait battre le cœur à toute vitesse avant votre premier lancé, bref celui qui restera à jamais gravé dans votre mémoire.
Je décide donc de laisser ce couple pour partir découvrir une rivière que je n’avais jamais pêchée. Deux pêcheurs m’avaient dit qu’il y avait la possibilité de voir un ou deux très gros poissons dans ces gorges qui se situent à plusieurs heures de marche de la première route. Je décide donc de partir découvrir ce coin seul le 24 décembre pour plusieurs jours.
et si c’était Noël
Après 4 heures de marche, je ne reconnais pas le coin qu’ils m’ont décrit, mais je ne peux pas me tromper, je dois y arriver bientôt, je sors ma canne et commence à remonter la rivière tranquillement pour repérer et essayer d’attraper une truite, j’aperçois au loin une hutte dont ils m’ont parlé et y laisse mon gros sac pour repartir pêcher plus léger. Je continue de remonter la rivière en faisant 3 truites de taille normale pour la NZ jusqu’à ce que j’arrive au début de ces gorges, c’est une gorge parfaite, pas trop serrée, permettant de traverser la rivière facilement et en évitant de se mettre en danger avec quelques gros trous bien profonds laissant croire que quelques gros spécimens pourraient y habiter.
J’y crois cette fois
c’est peut-être ici que je vais voir ma grosse truite ! Je continue de remonter trous après trous sans apercevoir le moindre poisson. Je trouve ça dommage et me dit que peut-être cette année les truites auraient pu subir une grosse crue et qu’elles se seraient laissées dévalées. Et je persiste, ce sentiment de vide bien présent, jusqu’à ce que je comprenne. Je vois des gouttes d’eaux sur les cailloux et dans le sable, c’est très frais !!! J’accélère pour voir le pêcheur et je tombe sur un couple de paradise duck qui remonte 50m plus haut que moi la rivière au même rythme accompagné de leurs petits. Ils remontent bruyamment la rivière et font peur aux poissons. Ça fait déjà plus de 1km qu’ils remontent et sont fatigués ! J’arrive finalement à les dépasser dans un plus grand trou.
ENFIN, je vais pouvoir voir ce qu’il se cache dans cette gorge, je suis excité et continu d’un pas décidé à tomber sur le poisson du voyage. Au prochain gros pool, je distingue depuis très loin une masse dans un faux courant. Vous savez ces pools où il y a un courant principal qui descend normalement la rivière et une autre partie du courant qui part de temps en temps sur le côté pour former une grosse retourne.
Elle est là, des fois sous 2 m d’eau et des fois sous la surface sans jamais donner un coup de queue, juste en se laissant aller par les différents courants qui l’emporte. Je contrôle tous mes nœuds, met une petite nymphe assez plombée en H16 fort de fer et attend que ça soit le bon moment pour lancer.
Je tremble et mon cœur tape super fort
Bien évidemment, il ne faut pas que je passe à côté de cette occasion. La voilà, le courant l’emporte vers la surface, je lance et tombe parfaitement 3 mètres au-dessus du poisson. Je ne l’ai pas coiffée avec mon bas de ligne. Le temps de la dérive me paraît interminable jusqu’au moment où je la vois nympher quelques centimètres à droite de sa position initiale, je suis certain que c’est moi et j’envoie un gros ferrage appuyé ! Quelle surprise de voir que m’on bas de ligne est parti à gauche de la truite dans la retourne et que ma nymphe est à plus de 3m du poisson au moment du ferrage ! Je comprends alors que ça ne va pas être si facile. Le point positif étant qu’elle est en activité.
Je refais quelques passages pour essayer de comprendre la dérive et les veines d’eaux. Je termine par mettre une nymphe légèrement plus plombée et fait un lancer en tas 4m au-dessus du poisson. Elle vient en surface, l’adrénaline monte aussi et je vois ouvrir une gueule énorme, je ferre et elle y est !!!
Voilà le plus gros est fait, je sais que maintenant je dois essayer de ne pas la perdre pour qu’elle finisse dans mon épuisette. Elle me livre un combat de titan, part instinctivement sous le gros bloc pour se cacher. Je prie la canne dans l’eau pour que mon fil ne touche pas une partie du caillou amenant à une perte certaine de ce poisson d’exception. Elle ressort, remonte le pool et fait une chandelle.
WOOOOOWWWW elle est magnifique en plus d’être grosse.
La pression est à son maximum. Elle essaie encore quelques fois de me jouer des tours pour qu’elle gagne se combat et finalement, elle commence à se rendre, elle se laisse revenir tranquillement vers moi jusqu’à 1m devant l’épuisette, moment ou change d’avis et fonce en plein aval pour aller dans le courant en dessous du pool. Là, il y a un gros arbre en travers et je sais que si elle passe, elle me casse. Je pense qu’elle le savait aussi, je cours donc et plonge mon épuisette juste à temps devant l’arbre.
Un cri de victoire sort de ma bouche inopinément, je suis en trans, enfin, elle y est. Elle est grosse, si belle et a été prise à vue sur un super coup de ligne après des heures de marche et de traque. C’est ma récompense de ces centaines de kilomètres parcourus pendant ce voyage. Je remonte jusqu’au pool quelques mètres plus haut avec la truite dans l’épuisette et la laisse se reposer avant de faire quelques photos.
Ce poisson est exceptionnel, c’est celui qui hante mes rêves dans le même genre de scène que celle vécue quelques minutes plus tôt. Je relâche cette truite avec la banane et me sens dans un autre monde. Je continue de remonter cette gorge d’un pas léger et satisfait en ne prêtant plus vraiment attention à la rivière, je sais que j’ai fait ce qu’il y avait à faire et je décide finalement de rentrer le soir même de nuit jusqu’à mon van.
Merci Père Noël
Le trajet du retour ne m’a pas fatigué, je suis encore rempli d’endorphine. Je pense à ma copine, à ma famille et à ce couple d’amis que j’ai abandonné le soir le Noël pour assouvir cette passion si envoûtante qu’est la pêche à la mouche. Je crois que sans qu’ils ne s’en rendent compte, en me laissant partir, ils m’ont offert le plus beau cadeau possible et imaginable à mes yeux pour cette soirée de réveillon. MERCI !
Quels mouches choisirent pour la pêche en Nouvelle-Zélande ?
Les mouches que vous utilisez en Europe fonctionneront à coup sûr en NZ. Pensez à les monter sur des hameçons fort de fer. La taille moyenne des mouches que j’utilisent sont en H14/H16.
Les poissons ne sont pas vraiment sélectifs mis à part en cas d’éclosions :
- Pour les nymphes, prenez un assortiment de nymphes de différentes tailles et plombaisons en privilégiant les couleurs naturelles.
- Pour les sèches, prenez quelques sedges, petits CDC, parachutes ainsi que pas mal de différents terrestres (mouche bleue, wolly grub, hannetons, cigales, fourmis, scarabée etc.)
Ajoutez une ou deux imitations de souris ainsi que quelques streamers et vous pourrez couvrir la totalité des situations de pêche en NZ.
Changement de décors :
Nous étions partis sur une rivière où il fallait beaucoup marcher entre chaque poisson avec un ami, le premier jour, nous avons eu énormément de chance avec la météo, pas de vent, du soleil et des poissons qui gobent très coopératifs. On en avait profité, tellement profité, que nous avions marché jusqu’à la hutte supérieur de la rivière. Par malchance, le lendemain, on se rend compte que nous avons les deux très mal aux tendons d’achille et que nous n’avions pas assez bu la veille. On continue de remonter la rivière pour pêcher la partie du haut et à midi nous nous rendons à l’évidence, nous ne pouvons plus continuer, le retour va être long, très long.
Nos tendons grincent à chaque pas et nous accablent d’horribles douleurs. On se décide de rebrousser chemin le 3ème jour dès le matin en serrant les dents pour faire nos 26 km de marche en retour. Mon ami et moi ne sommes pas de nature fragile, mais là,… plus un mot entre nous, une larme à l’œil et de temps en temps un grand soufflement de douleur.
En arrivant finalement au bus, on discute et on se rend compte que si nous voulons avoir une chance de nous remettre, il faut que nous arrêtons de marcher et donc de pêcher. On est très déçu, achetons des anti-douleurs, anti-inflammatoires etc, et partons pour les canaux de twizel à côté des fermes à saumons. Là au moins, nous n’allons pas avoir besoin de marcher et en plus on va pouvoir croiser quelques poissons énormes. Ces canaux ont une grande renommée dans le monde de la pêche, certaines truites arrivent à des tailles records dépassant les 20 kg.
Une fois arrivé sur place
nous marchons au minimum, on essaie de repérer les truites depuis le van en buvant une petite bière et on arrive à en attaquer quelques-unes. Ce n’est pas de la grande pêche, il faut l’avouer, mais nous devons absolument reposer nos tendons si on veut qu’ils se rétablissent. Les truites actives sont souvent de taille modeste. Nous continuons donc avec notre véhicule jusqu’à ce qu’on commence à repérer quelques poissons énormes, difformes même !
Je décide d’attaquer la première en sèche, étant à ras du bord, je me décide de la tester avec un terrestre, mais elle ne veut rien savoir. Elle est là, immobile respirant très fort. Certainement un poisson qui s’est gavé de granulé pour saumons quelques heures avant. Je décide de l’approcher et de lui présenter une nymphe, même constat. Même en voyant passer ma nymphe devant son nez, elle ne bouge pas et finit par prendre le large. Elles n’ont décidément pas le même comportement que sur les vraies rivières.
Truite qui casse l’hameçon ….
Quelques centaines de mètres plus loin, je spot une autre truite, celle-ci est ENORME, je présente à nouveau ma petite nymphe et plus je me rapprochais du poisson avec ma nymphe, plus je la voyais reculer. A ma plus grande surprise elle finit par l’engamer. Je ferre doucement et sens cette énorme masse au bout de la ligne, elle part comme une fusée à plus de 50 mètres et finit par m’ouvrir l’hameçon. Un peu déçu de cette fin mais heureux de savoir qu’elles peuvent prendre nos mouches, on continue la « prospection ».
…. mais pas cette fois
Je peux en attaquer encore une ou deux autres qui montrent le même comportement, j’ai l’impression qu’elles sont gavées et que si elles n’ont plus le choix, elles finissent par prendre l’imitation. J’arrive enfin à en ferrer une deuxième truite qui elle a marqué un petit écart pour prendre mon imitation. Cette fois, je veux la voir dans l’épuisette ! Après un combat tirant sur la longueur, elle finit par se rendre jusqu’à l’épuisette qui semble bien petite à ce moment. Il s’agit de la plus grosse fario que j’ai jamais attrapé de ma vie. Elle est grosse et lourde, même trop pour que ça soit naturel.
Elle ne m’a absolument pas procuré de plaisir, il n’y a pas de recherche, pas de difficulté et il s’agit d’un poisson semi sauvage. J’entends par là que ce poisson est né dans la rivière, mais qu’il se nourrit quasi exclusivement de granulés destinés à des saumons de pisciculture.
Quand on sait que certains pêcheurs traversent le monde entier pour se retrouver face à ces poissons nourris par l’homme plusieurs fois par jour dans un canal artificiel sous des filets abritant des saumons, on se rend compte que nous ne cherchons pas tous la même chose. Selon moi, c’est un peu dommage de venir jusqu’en NZ pour faire ça et nous décidons donc de partir sur un autre lac pour chercher d’autres poissons peut-être plus petits, mais au comportement sauvage et à la pêche plus fun.
Notre éthique de la pêche à la mouche
A ce moment, plusieurs questions se posent sur notre façon de pêcher, de voyager et de vouloir chercher les plus gros poissons. Avec ce canal, nous avons atteint non seulement un extrême au niveau de la taille des poissons, mais également un extrême dans la façon de les rechercher et de les pêcher. On se rend compte en justifiant notre façon de faire que le plaisir procuré par le décor et la manière d’attraper les truites et nettement supérieur à la taille seule du poisson. Le gros poisson représente la cerise sur le gâteau et s’il veut être apprécié à sa juste valeur, il faut qu’il y a tout un ensemble de paramètres réunis avant la capture.
Kill or no-kill :
Pour ceux qui pensent à se rendre dans ce pays, je vous conseille vivement de remettre à l’eau toutes les grosses truites que vous aurez l’occasion d’attraper. Elles permettent de perpétuer la génétique de gros poissons pour leur descendance et souvent ce sont de très vieux poissons. Comme les densités de gros poissons ne sont pas très hautes dans ces rivières, prélever quelques-uns de ces géniteurs pourrait avoir des effets immédiats sur les prochaines générations de truites.
Si vous voulez garder du poisson, allez dans les lacs ou dans des rivières à densité de poisson supérieur. Certaines rivières peuvent avoir des densités énormes de truites farios et arc en ciel de taille tout de même correct (50-55cm), profitez, si vous aimez le poisson de garder une arc de temps en temps dans ce genre d’endroits et de vous retenir sur les rivières à plus faible densité.
Un pays pas tout rose non plus :
Bien que la réputation de ce pays puisse faire penser à une superbe gestion écologique de leurs deux Iles, ce n’est pas forcément le cas. En effet, comme partout, l’argent gagne et amène à de l’agriculture intensive, de la déforestation en impactant toute la biodiversité. Ils ont également amené toutes sortes d’espèces invasives et non indigènes (dont la truite fait parti) qui ont une réelle influence négative sur toute la biodiversité endémique de NZ. Je pense qu’il est important d’être mis au courant de ça avant de partir pour ne pas être déçu.
Alexis Dupuis avait fait un article sur le blog de Nicolas Germain (fervent défenseur des rivières franc-comptoises) lors du retour de son premier voyage au pays du long nuage blanc.
Un autre pêcheur Français a eu un sentiment similaire et vous l’explique ici dans son article Pêche à la mouche en Nouvelle-Zélande.
Je pense qu’avant de partir, il faut être conscient de ces choses et que si vous rechercher quelques choses de vraiment préservé, il faut vous tourner vers une autre destination peut-être plus reculée (Russie, Groenland, Canada, Mongolie etc.)
Tourisme de pêche grandissant en Nouvelle-Zélande
Ce pays si attractif souffre du tourisme de pêche grandissant, comment faire autrement ? Je ne sais pas. Je suis bien conscient que ce genre d’article va sauter aux yeux de quelques pêcheurs en les motivant à y trainer leurs cannes sur les bords de ces rivières. De toute façon, ce n’est plus un secret, la NZ regorge de beaux coins et de belles truites.
L’année dernière le fish and game parlait de faire un permis permettant aux pécheurs étrangers de pêcher uniquement un jour sur deux, peut-être qu’ils se dirigeront dans cette direction ou que les rivières vont commencer à se privatiser en demandant de payer des droits d’accès à la rivière (ça commence déjà à se faire). Malheureusement, si on regarde les plus belles destinations PALM du monde, souvent, elles deviennent des lieux de pêche quasi exclusifs et sont très onéreuses. On se retrouve alors avec des coins splendides, bien régulés, mais dont l’accès est restreint à des personnes riches au dépit des pêcheurs passionnés. La NZ offre encore la chance de pouvoir pêcher librement ces cours d’eaux splendides, mais gardez à l’esprit que cela va certainement évoluer dans ces prochaines années. Si vous décidez d’y aller, adoptez un comportement respectueux envers la nature, les locaux et les autres pêcheurs.
Ce qui est certain, c’est qu’une année à souris comme 2019-2020 n’arrange en rien la situation. Les truites subissent une énorme pression de pêche et les photos de ces gros poissons sur les réseaux sociaux inciteront encore bien d’autres pêcheurs à tremper leur fil dans l’autre hémisphère.
Conclusion sur mon voyage de pêche en Nouvelle-Zélande :
Un dernier conseil pour votre premier voyage là-bas pour vous éviter de rentrer déçu, ne partez pas dans l’idée d’attraper beaucoup de poissons et des gros poissons facilement. Souvent une truite trophée demande beaucoup de recherche, un investissement en temps conséquent et une bonne maîtrise de la pêche à la mouche. La plupart des gens en voient une ou deux durant un séjour et rentrent sans avoir sorti leur rêve. Profitez de vous amuser sur des poissons de 50-60cm en vous améliorant avant de vouloir chercher ses poissons
En espérant que cet article vous ai plus, si c’est le cas, partagez-le. N’hésitez pas à nous suivre sur notre page instagram pour plus d’informations sur nos voyages de pêche à travers le monde.
Matériel utilisé pour un voyage de pêche en Nouvelle-Zélande :
Habits spécifiques :
- Pantalon long respirant et au séchage rapide
- T-shirt à manche longue protégeant des UV à séchage rapide
- Casquette ou chapeau
- Chaussures de wading qui ne gardent pas trop l’eau en Vibram (le feutre étant interdit en NZ pour éviter la propagation de la Dydimo)
- Bœuf respirant pour se protéger du soleil et des sandflies.
- Gants de pêche pour la protection contre ces mêmes petites bêtes
Matériel de pêche à la mouche pour la nouvelle-Zélande :
- Canne de 9 pieds soie de 5 et 6
- Moulinet avec réserve de backing muni d’un bon frein
- Soie à profil WF pour contrer le vent
- Une ou deux paires de lunettes polarisantes avec différents verres selon la luminosité
- Boîte à mouche étanche
- Epuisette à grande ouverte légère et solide
- Nylons entre 12 et 25 centièmes pour couvrir toutes les situations
- Chest pack ou gilet à séchage rapide et bien organisé
- Pince à ardillon
- Coupe-fil
Dans le sac à dos :
Munissez vous du matériel de base pour faire du camping, trekking à savoir :
- Lampe frontale
- Réchaud à gaz ou à essence
- Balise de détresse
- Nourriture lyophilisée (back country cuisine)
- Lotion sandflies reppelant à base de picaridine (la plus efficace)
- Crème solaire (trou dans la couche d’ozone au-dessus de la NZ)
- Sac de couchage
- Tente/hamac
- Habits de rechange
5 commentaires
Excellente note et bonnes données pour voyager.
Génial super un grand merci pour toutes les explications et les récits de pêche
Un grand bravo Luc
Si j’ai bien compris seuls les jeunes, en bonne condition physique et surtout sans argent ont le droit d’avoir une passion halieutique et de jouir d’une nature préservée , c’est un propos d’Ayathola déficient en neurones , gaucho-ecolo vertdâtre.
Quand tu seras vieux et à force d’avoir rendu des services pourquoi pas des guidages tu disposeras d’un peu d’argent parceque tu auras dépensé moins que tu en auras gagné .Alors tu te poseras la question de ce que tu avais dans la tête quelques décennies plus tôt.Aprends la tolérance pour ceux qui ne pensent pas comme toi et la bienveillance pour ceux qui ont connu ce que tu es alors que tu deviendras ce qu’ils sont .
Puisse ce propos t’aider à réfléchir
Bonsoir Quentin,
Je retombe sur votre commentaire quelques années plus tard, en étant guide de pêche maintenant exactement comme vous l’écriviez.
Commencez peut être par connaître les gens avant de vous avancer de cette manière. Je n’avais lors de ma rédaction de cet article pas de problèmes financiers et avait déjà pêché certaines destinations onéreuse comme les Seychelles, l’Islande, les Maldives etc avec une place plutôt correcte dans le domaine de la recherche en Biotechnologie.
Vous pouvez me questionner sur ma façon de vivre mes séjours en Nouvelle Zélande, sur ma vision de la pêche en général ou sur l’héliportage en NZ, sur l’objectif et le plaisir qu’a chaque pêcheur quand il part en voyage, mais de là à me traiter de « d’Ayathola déficient en neurones , gaucho-ecolo vertdâtre » il y a un monde.
Ce n’est pas de ma faute si vous n’êtes plus très jeune et en assez bonne santé physique pour pouvoir faire ce qui est pour moi la plus belle façon de découvrir la NZ. Je ne vous demande pas d’être d’accord avec ma vision.
Bonne suite à vous, je retourne préparer mon prochain séjour pour l’IDS.
Superbe récit. On s’y croirait. Je suis moi-même un passionné de la NZ (j’y suis allé 27 fois et j’y été d’ailleurs en même temps que toi pour un petit trip de 8 jours qui s’est finalement soldé par un séjour de 5 semaines, confinement et blocage des frontières obligent) et je me retrouve complètement dans ce que tu dis. Pays et paysages magnifiques, population adorable, rivières poissonneuse… même si effectivement tout n’y est pas si rose (les rivières et nappes phréatiques sont asséchées par l’agriculture intensive, des pesticides et insecticides à gogo… et des parcours privatisées) mais il faut de tout pour faire un monde. Et il reste encore tellement de rivières et ruisseaux à découvrir. Au plaisir de te lire dans de nouvelles aventures.