Après le Kirghizistan, la Chine et le Vietnam, voyage à vélo au Laos la prochaine étape du voyage à vélo à travers l’Asie et l’Afrique pendant 1 an par Anais et Nicolas de « 2 coins du monde 2 roues » .
Informations pour préparer un voyage à vélo au Laos
Date de notre voyage à vélo au Laos
Du 27 décembre 2015 au 13 janvier 2016.
Lieux
Cau Treo (frontière Vietnam), Lak Sao, Plateau des Bolovens, Pakse, 4000 iles.
Pour dormir au Laos
Bivouac très facile, petites cabanes dans les champs, écoles, temples.
Pour se restaurer / se réapprovisionner
Difficile sauf dans les villes ou villages d’importance. Souvent de la soupe…
Caractéristiques du voyage à vélo au Laos
L’accès à l’eau au Laos :
Facile
Les transports au Laos
Pas utilisé
Le climat du Laos
Très chaud et sec
Coût de la vie au Laos
9,75€/jour/pers
Le Laos est elle une destination adaptée au vélo ?
Oui+++
Etat des routes correct. Pistes parfois difficiles à très difficiles (sable)
Communication au Laos
Difficile
Conseil pour un voyage à vélo au Laos
Tenue légère! Préférez la chemisette au t-shirt et les sandales aux chaussures
15 jours de voyage à vélo au Laos
Pas de problème particulier pour obtenir le visa Laotien. Le prix est affiché au guichet et varie selon les pays. Visiblement il y aurait comme un contentieux avec le Canada…
La route redescend fort dans la vallée après la frontière et les nuages se dissipent. Le changement de temps et de température est assez brutal. On quitte les vestes et pantalons imperméables pour les shorts et t-shirts.
Une fois encore, le changement de pays est clair dès le passage de la frontière. Les maisons sont beaucoup plus simples, en bois, et sur pilotis. Les épiceries que nous croisons ont beaucoup moins de choix qu’au Vietnam.
Nous déjeunons d’une soupe dans un petit restaurant de Lak Sao et avons du mal à faire comprendre que Nico est allergique aux cacahouètes. Il va falloir être prudent car on a l’impression que les laotiens en mettent systématiquement dans leurs plats.
Direction le sud du Laos
Nous retirons de l’argent liquide, faisons quelques courses et quittons la route principale pour descendre plein sud. Au bout d’une dizaine de kilomètres, la route asphaltée laisse place à une piste, de bonne qualité au début puis qui devient assez sableuse dans une grande montée. Il fait une trentaine de degrés, c’est la première fois qu’on a aussi chaud depuis qu’on a commencé le voyage.
En début de soirée, nous nous arrêtons au niveau d’une cabane en bois sur pilotis, construite au bord de la route. C’est un endroit parfait pour camper. Ce soir, on inaugure la poêle qu’on a achetée au Vietnam. Cela nous permet de cuisiner de vrais plats, un luxe que nous ne regretterons jamais, malgré le poids et l’encombrement.
Avec l’amélioration du climat, la vie change. C’est incroyable de constater l’effet sur le moral. Au réveil on prend le temps de prendre le café tranquillement en profitant du lever de soleil… BOUM !!! La vache! De la fumée s’élève à quelques centaines de mètres. Puis c’est une seconde explosion tout aussi violente. Des ouvriers refont, ou plutôt font, la route et dynamitent des flancs de montagne entiers.
Après quelques kilomètres on est content de retrouver la route asphaltée.
On arrive dans une zone marécageuse où on trouve un endroit accessible et à l’abri des regards pour se laver dans cette eau peu ragoutante. Marécage un peu vaseux où seuls émergent des troncs d’arbres morts. La visibilité n’excède pas les 15 centimètres.
On aperçoit enfin un restaurant vers 15h. Dans la campagne laotienne, il n’est pas aussi facile qu’au Vietnam ou en Chine de trouver de quoi manger. Vu le contexte, on est vraiment surpris de trouver dans ce village, un « side-car-cuisine » où un laotien vend des Pankakes ! On en profite !
La route descend ensuite fortement pendant quelques kilomètres. On est bien content de la prendre dans notre sens ! C’est violent comme descente. Cette nuit encore, on trouve une cabane abandonnée pour y coincer notre tente.
Comme à chaque fois, les voisins ne mettent pas longtemps à nous repérer et ce soir c’est un groupe de 3 jeunes filles qui nous observent et s’approchent prudemment d’Anaïs. Elles fuient dès que Nico s’approche. On s’observe, de loin. Puis on décide de poursuivre nos activités comme si de rien n’était. Après 1 heure à nous observer, elles s’en vont.
Mahaxay
On atteint Mahaxay, plus petite ville que ce qu’on imaginait. Après avoir déjeuné et fait des courses, on reprend la route plein plein sud. Même si aucune de nos cartes (maps.me et google.maps) ne montre de routes pour rejoindre directement Mhuang Phin, on imagine qu’il doit quand même y avoir quelques pistes.
Le goudron disparait rapidement après Mahaxay, et la route est assez empruntée : on se fait envahir de poussière dès qu’une voiture nous dépasse !
La piste est plutôt bonne et large. Il est possible d’acheter quelques vivres dans les villages que l’on traverse : biscuits, rarement des œufs et exceptionnellement des denrées périssables.
Comme il fait très chaud, on décide de commencer tôt le matin (vers 6h30) pour profiter de la fraicheur et d’une belle luminosité. Et l’ambiance et la luminosité sont incroyables. La piste est rouge comme un cours de tennis. La forêt verte et dense, et le soleil rasant.
Vers midi, 2 directions s’offrent à nous. On nous indique une piste qui rétrécie rapidement jusqu’à devenir un chemin. Celui-ci nous amène dans un village, plutôt important, où il y a un passage à gué pour traverser la rivière. Nico traverse tranquillement et en profite pour laver son vélo avant de se rappeler qu’une de ses sacoches avant, celle qui contient l’ordinateur, n’est plus imperméable car il manque une vis. Heureusement, il n’y a pas de casse ! Juste 3 centimètres d’eau dans le fond. On l’a échappé belle.
Nous continuons notre route en traversant des villages accessibles par un chemin seulement, sableux et mal entretenu. On n’est jamais vraiment sûr de notre itinéraire. On croise de temps à autre des vendeurs ambulants qui empilent des biens en tout genre sur leur moto. Une véritable montagne de chaussures, t-shirt, casseroles, etc. On est souvent obligé de pousser les vélos dans le sable et n’avoir jamais la certitude d’être sur le bon chemin pèse sur le mental.
Vers 15h, le chemin redevient une piste praticable en voiture. On nous interpelle, lorsqu’on passe devant une maison en fête. Il y a un mur d’enceinte qui crache de la musique très forte et un cochon qui cuit sur une broche. Quelqu’un nous amène du gras de viande ! super ! Devant ce plat, on fait comprendre qu’on vient de déjeuner et qu’on a plus faim. En fait, on n’a encore rien avalé de la journée et on cherchait désespérément à manger dans le village. Cinq minutes après, c’est un plat de riz qui arrive…. Difficile d’accepter sous peine de cramer notre alibi et risquer de recroiser le gras de viande. On enchaine les bières mais on repart affamés!
Le lendemain on traverse Vilabouly, une vraie ville avec des commerces, quelques restos, et la route est goudronnée ! Une fois la ville passée, la route alterne entre goudron et piste pendant environ 40 kilomètres. Nous passons des villages et des petits stands sur le bord de la route qui vendent des bananes et des rats !
On rejoint Sepon en fin de journée, la seule « grande » ville du coin, pour y passer le réveillon du nouvel an. On a l’impression que pour cette fête, les laotiens ne sortent pas et restent chez eux, en famille ou entre amis : à 20h, on ne trouve qu’un resto ouvert. Alors qu’on se demandait ce qu’on allait manger on nous apporte le plat unique. Après le diner, on fait un tour sur la rue principale, qui n’est pas éclairée. Il y a peu d’animations à part quelques jeunes qui jettent des pétards. Bon, on va se coucher ?
Vu les problèmes de nourriture rencontrés les jours précédents, on fait de grosses courses au marché. La route est très bonne et nous avons le vent dans le dos, ce qui nous permet d’atteindre rapidement Muang Phin. Il fallait tout de même être vigilant car les rares conducteurs ce jour là sur la route étaient généralement bourrés.
On bifurque alors plein sud pour rejoindre le plateau des Bolovens et la route devient une piste. On transpire à grosses gouttes dans la montée vers le plateau. Là haut la végétation a changé : Les arbres sont très hauts et très denses. Avec le vent favorable et la piste parfaite, on avale les kilomètres, souvent à plus de 40km/h. Un peu avant la nuit vers 17h, on arrive dans un village et on repère une maison abandonnée, mais bien conservée. On demande (signifie mimer et faire des signes…) aux voisins si on peut s’y installer. Pas de problèmes ! Le soir, 2 jeunes et un homme âgé viennent nous rendre visite. Notre échange est limité mais c’est une soirée agréable.
On repart encore de bonne heure et on réalise que la route s’arrête devant une grande rivière. Il y a un pont dont une grande partie est effondrée. On nous indique un autre chemin qui nous mène vers un bac.
On traverse sur la petite embarcation et de l’autre côté la piste se divise très vite en beaucoup d’autres chemins. Un peu d’instinct, de chance et des rencontres nous permettent de nous remettre dans la bonne direction. Au sol c’est du sable et il faut régulièrement pousser les vélos. Plus on évolue, moins il y a de monde et plus c’est difficile de se repérer. La température grimpe et le sable devient brûlant. La journée risque d’être longue.
La piste étant en sable, elle devient rapidement impraticable et les gens créent de nouveaux itinéraires. Il y a aussi une forte activité forestière et tout un tas de chemins qui ne mènent nulle part. Et faire marche arrière quand on pousse les vélos ça rend fou. Surtout quand ça arrive des dizaines de fois…
En fin de journée, on arrive à une barrière gardée par quelques hommes qui dorment dans une cabane. On leur demande si on peut rester là pour la nuit. Le soir, alors qu’on cuisine, ils viennent nous voir à tour de rôle, un peu intrigués par notre attirail, surtout par le réchaud. Anaïs leur présente une bouchée d’omelette avec une fourchette et leur tend son assiette.
On s’est mal compris : ils embarquent l’assiette entière et la ramènent quelques minutes plus tard, vide ! Les boules ! Au moment de se coucher, Nico entend comme un bruit de grattement dans le sable. On dirait que ça vient de sous la tente. Ne sachant pas de quoi il s’agit, « on tire d’abord et discute après ». Avec un bout de bois, on donne des coups sur la zone puis des coups de poings. Mais rien n’y fait. Et impossible de dormir avec ce bruit. Il faut enlever la tente.
On découvre alors des milliers d’insectes. Fourmis ou thermites, on ne sait pas bien. Alors qu’on cherche un endroit épargné par ces petites bêtes on réalise qu’on est entouré. La zone est envahie. On opte pour un endroit un peu plus épargné. Enfin on va pouvoir dormir.
Au petit matin on aperçoit un garde qui revient de la chasse avec un rat. Échange de bons procédés probablement, il nous le propose. Nous déclinons poliment…
L’état de la route est peu différent de la veille. On croise quelques villages dans lesquels on voit des femmes travailler sur des métiers à tisser. Il y a toujours un attroupement d’enfants dès qu’on arrive dans un village. Mais ceux-ci disparaissent très rapidement dès qu’on sort l’appareil photo. Étrange, alors que dans les précédents pays, tous les enfants voulaient être pris en photo.
En fin de journée, on arrive à Toumian et on est super content de retrouver une route asphaltée ! Ces deux jours dans la jungle, la chaleur et le sable ont été vraiment durs.
On est agréablement surpris en découvrant à Tad Lo : on s’attendait à un village très touristique étant donné qu’il est sur tous les guides mais bien qu’il y ait plusieurs auberges, le charme de ce lieu est encore préservé.
Nous profitons de notre première cascade du plateau des Bolovens et continuons notre route en direction de Sekong dans l’idée de faire la grande boucle du plateau.
Ca grimpe fort ! Et il fait chaud ! Nous demandons à des jeunes qui jouent au foot si on peut mettre la tente sur le terrain devant l’école. Il n’y a pas de soucis. On s’installe donc et Nico part jouer avec eux.
La route redescend le jour suivant et nous découvrons deux cascades dont celle de « Tad Phek ». L’accès y est gratuit, mais les lieux sont aménagés par des structures privées.
Notre route passe ensuite par le Ho Chi Minh Trail, utilisé durant la guerre du Vietnam pour ravitailler les troupes.
Après avoir grimpé pendant quelques heures une pente raide pour atteindre le sommet du plateau, nous faisons une pause à la cascade de Katamak. C’est, de notre point de vue, la plus belle, la plus sauvage et la plus grande. L’accès pour aller se baigner n’est pas évident mais vaut vraiment le détour.
Les cascades suivantes sont privatisées et l’accès en est payant. Nous n’aimons pas vraiment ce concept et n’y allons pas. Pas grave, on en a déjà vu pas mal.
Sur le plateau, la route n’a pas vraiment d’intérêts, si ce n’est de voir toutes les plantations de café qui l’entourent. Beaucoup font d’ailleurs sécher les grains de café juste devant chez eux sur de grandes bâches.
On continue à descendre du plateau progressivement jusqu’à arriver à Pakse. Petite frayeur pour Anais puisqu’un énorme serpent traverse juste devant sa roue. Ce n’est pas le premier mais c’est de loin le plus gros. Pakse est la ville la plus importante que nous traversons depuis notre entrée dans le pays. Il y a un beau temple et un immense marché très agréable.
On traverse le Mekong et on le longe en direction du sud. Les guides suggèrent de faire une étape à côté de Champassak pour visiter What Phou, le plus grand temple Khmer du Laos. On arrive bien avant l’ouverture et on contourne le site pour trouver un point de vue. Ce sera suffisant. C’est très petit et plutôt en ruine. Inutile de payer pour ça, on verra évidement bien plus intéressant au Cambodge.
On poursuit la descente le long du fleuve par une piste agréable en direction des 4000 iles.
Il y a beaucoup de temples et on demande dans l’un d’entre eux si on peut planter la tente pour la nuit.
On va alors se laver dans le Mekong sous l’œil amusé des villageois qui se sont rassemblés pour nous observer.
Les petits villages, ponts et passages de bacs s’enchaînent. On a le temps d’observer la manière dont vivent les gens. Les enfants hurlent des « Sabaïdi » (bonjour) et alertent le village en criant « Phalang » (étranger).
Arrivés en face de l’île de Don Khong, on reprend une barge. L’eau du Mékong est d’un bleu-vert magnifique. On se rend dans une auberge du village de Muang Khong où on retrouve Mathieu et Clément, 2 cyclo croisés quelques jours plus tôt. Nous avons décidé de continuer la route ensemble.
On profite du marché de l’île, un peu reculé et ouvert seulement jusqu’à 8h avant de continuer vers le sud.
Une barge nous amène sur l’île de Don Som que nous traversons par une piste seulement praticable aux 2 roues. Les chemins sont étroits et les petits ponts sont à négocier. Et paf ! Anais se retrouve dans le fossé, sous son vélo. Magistrale.
Un deuxième bateau nous permet de quitter cette île très tranquille pour une île très touristique (celle de Don Det). Le contraste est saisissant. On traverse également cette île pour aller se baigner dans des cascades qui entourent l’île de Don Khon. C’est joli et l’eau est très bonne ! Le niveau de l’eau est bas en cette saison et laisse apparaître tous les pièges à poisson en bambou, juchés à plusieurs mètres de haut.
Enfin, un dernier bateau parvient à nous déposer sur l’île de Don Sadam malgré les bancs de sable qui ne facilitent pas la navigation.
Après avoir passé une nuit dans un temple, nous retrouvons le continent et arrivons rapidement à la frontière avec le Cambodge.
Conclusion de notre voyage à vélo au Laos
Si on a beaucoup aimé faire ce pays à vélo, pas sûr qu’on ait le même avis si on l’avait fait à pied ou en transport. Rien de vraiment extraordinaire à voir. C’est un ensemble, une ambiance, un mode de vie que l’on a pu sentir pendant 3 semaines.
En s’éloignant des axes principaux, certains tronçons sont vraiment compliqués : peu de ravitaillement, routes sableuses, itinéraire difficile.
Découvre la liste du matériel utilisé pour ce séjour à vélo avec les avis et conseils de Anais et Nicolas et si tuas aimé découvre l’étape suivante au Cambodge .
1 commentaire
Bonjour
J’ai comme idée de visiter le Laos à vélo, avec des sacoches.
Mais amène t’on nos vélos ou peut on en acheter sur place puis les revendre?
Cordialement, Marc