Après avoir visité en vélo l’Asie avec le Kirghizistan, la Chine , le Vietnam, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Birmanie, l’Inde et le Népal puis en Afrique le Kenya maintenant voyage à vélo en Tanzanie la prochaine étape du voyage à vélo à travers l’Asie et l’Afrique pendant 1 an par Anaïs et Nicolas de « 2 coins du monde 2 roues »
Information pour préparer un voyage à vélo en Tanzanie
Date du séjour
Cette étape s’est déroulé du 05 juin au 25 juillet 2016.
Lieux de l’étape du voyage à vélo en Tanzanie
Notre parcours est constitué de la manière suivante : Namanga (frontière Kenya), Arusha, Moshi, Same, Ndungu, Muheza, Pangani, Zanzibar, Dar Es Salaam, Mikumi, Iringa, Mbeya, Kasumulu (frontière Malawi).
Pour dormir durant notre voyage à vélo Tanzanie
Les bivouacs ont souvent été compliqués. Il peut être risqué de dormir dans le bush.
On demandait à dormir dans des écoles, près des villages, à côté des maisons. Les refus ont été rares mais sachez que les démarches sont longues avec les chefs de village. Les palabres (longues) sont un préliminaire à toute chose. C’est usant à force.
Pour se restaurer / se réapprovisionner en Tanzanie
On n’a pas eu de problème dans la nord et jusqu’à Dar Es Salaam. Après c’était plus difficile hors des villes importantes. Prévoir 2 repas d’avance dans les zones un peu recluses, on ne sait jamais.
L’accès à l’eau en Tanzanie
Généralement facile, dans certaines régions l’accès est plus limité (cadenas sur robinet, distance importante entre les villages/puits, ou niveau d’eau très bas même après la saison des pluies).
Les transports en Tanzanie
En bateau, Pangani – Zanzibar : organisation assez difficile puisque rien n’est officiel. La traversée en bateau est dangereuse.
La seule liaison en ferry est depuis/vers Dar Es Salaam. La traversée de nuit, beaucoup plus lente est presque moitié moins chère.
Nous n’avons pas pris d’autres transports.
Le climat en Tanzanie
Le climat est globalement chaud et sec, parfois plus humide dans le nord.
Cout pour un séjour en Tanzanie
Le cout pour ce séjour en Tanzanie est de environ 9,80€ par jours et par personne.
Tanzanie est il une destination adaptée pour un voyage en vélo?
oui. Les routes sont de bonne qualité. On peut voir des animaux assez facilement dans les zones non cultivées et peu habitées. Il y a souvent une bande d’arrêt d’urgence pour rouler sur les axes principaux. Certaines sections peuvent être longues et monotones, notamment une grande partie de Dar Es Salaam à la frontière Malawienne.
Conseils pour un voyage à vélo en Tanzanie
Voici quelques conseils pour un voyage en Afrique en vélo : Le train qui traverse le pays depuis Dar Es Salaam nous a été très souvent recommandé. nous vous conseillons d’avoir des pièces de rechanges (pour les vélos) car il est très difficile d’en trouver dans le pays. Ne pas hésiter à dire, au bout d’un moment, à ceux qui vous observent, notamment le soir, que vous avez maintenant besoin d’intimité/ vie privée. Mais ce n’est pas toujours gagné…
1 mois et demi d’aventure durant notre voyage à vélo en Tanzanie
En venant du Kenya, il faut justifier de sa vaccination contre la fièvre jaune pour entrer en Tanzanie.
Les formalités sont vite expédiées, et nous roulons en direction d’Arusha.
Les paysages sont de plus en plus secs depuis notre départ de Nairobi. La route est neuve et les grandes lignes droites traversent le bush, avec ses rivières asséchées, du sable et des acacias et des volcans au loin.
On passe devant de nombreux troupeaux de chèvres gardés par des enfants Massaïs. On n’a pas vraiment l’impression qu’ils vont à l’école. Certains d’entre eux connaissent cependant quelques rudiments d’anglais :
« give me money »!
Le bush n’est pas très dense et on peut voir quelques animaux : dik-diks, antilopes, gazelles… et des girafes en fin de journée. Un groupe d’une quinzaine d’individus de taille variable des deux côtés de la route. Elles sont tout prêt et n’ont pas l’air très à l’aise en nous voyant. Certaines partent au galop en traversant la route. C’est magnifique à voir !
Le soir arrive et on ne se sent pas vraiment de camper dans le bush : on a croisé une hyène écrasée sur la route et c’est quand même une sacrée bestiole !
On aperçoit un village Massaï et on quitte la route pour s’y rendre.
Première nuit en Tanzanie
Un pasteur nous propose de mettre notre tente dans son « jardin ». Il y a une hutte pour la cuisine, et les 2 autres sont pour chacune de ses femmes. Elles ne sont pas très hautes et sans fenêtre. Une petite cabane sur-élevée fait office de toilettes. Des branches d’acacias clôturent cette petite parcelle et protègent le village des animaux sauvages. Le soir, le bétail est parqué au milieu et le sol n’est plus qu’une couche de bouses séchées.
On nous propose de la viande, mais comme on ne le sent pas vraiment et on préfère dire qu’on est végétarien. Il faut dire que le nombre incroyable de mouches qu’il y a dans le village ne nous met pas en confiance ! Le visage des habitants en est couvert.
Au matin, deux hommes venant d’un village voisin sont arrivés dans le village. Ils veulent qu’on les prenne en photo. L’un d’entre eux demande à Nico son adresse email !
En quittant le village, on tombe sur un ado en habit traditionnel. Il demande à Anaïs de faire un selfie avec elle ! Étonnant ce mélange de tradition et de modernité !
Un vent violent se lève alors qu’on contourne le Mont Méru par l’ouest. On l’aura de face jusqu’à Arusha (et même jusqu’à la côte, 500 km plus loin, mais on ne le sait pas encore!). Les paysages changent en montant en altitude : on laisse la plaine aride pour de l’herbe haute et verte et des champs. Le changement s’opère à vue d’œil, en quelques minutes. Bluffant.
Le Mont Meru culmine à 4562 m.
Comme la plupart des endroits d’intérêt en Tanzanie, il faut payer une somme considérable pour avoir le droit de le gravir.
Arusha, au pied de la montagne, est plutôt verdoyante et humide. C’est le lieu de départ de tous les safaris dans le Nord du pays. On y attend les parents d’Anaïs pour visiter les parcs nationaux : 1 semaine de safari au lac Natron, Serengeti, Ngorongoro, Tarangire.
Deux heures après avoir quitté Arusha, la chaîne d’Anaïs se casse et le dérailleur avant se désaxe. Bizarre… et très embêtant. Nico le répare comme il peut et on décide de faire machine arrière. On revient chez Laura et Bram qui nous conseillent un endroit pour réparer le vélo.
On repart le lendemain, direction Pangani. La route descend, mais on a le vent de face. La portion entre Arusha et Moshi n’est pas agréable. Le trafic est très important au début; le parcours devient de plus en plus monotone.
Le soir, on plante notre tente dans la cour d’une école. Le robinet dans la cour est pris d’assaut par une douzaine de femmes et d’enfants qui attendent, avec leurs seaux, quelques gouttes d’eau qui sortent par intermittence du robinet. Toute la nuit les gens se relaieront pour remplir leurs seaux.
On roule vers le Kilimandjaro
Pendant 2 jours, mais on l’apercevra brièvement car son sommet est constamment dans les nuages.
Un peu avant d’arriver à Moshi, alors qu’on fait des courses dans une station-service un mec nous accoste. Il est américain et vit avec sa femme dans un coin reculé pas très loin d’ici. Ils attendent un couple de cyclos qu’ils vont héberger ce soir. On comprend qu’il s’agit d’un couple de hollandais qu’on avait croisé à Arusha alors qu’on réparait le vélo d’Anaïs. Kelly et Ven, nous proposent de se joindre à eux pour la soirée.
C’est un peu la mission pour aller chez eux.
Après une dizaine de kilomètres de route, on enchaîne sur une piste recouverte d’au moins 10 cm de terre poussiéreuse. Une dernière côte dans la boue cette fois et on est arrivé. Ils habitent dans une petite maison perdue dans les champs de maïs à côté de l’école où ils enseignent. ils sont professeurs volontaires depuis un peu moins de 2 ans.
La maison est plutôt agréable et confortable, excepté le fait qu’il n’y ait pas d’eau chaude. D’ailleurs, quelqu’un vient les avertir que l’eau sera coupée pendant 10 jours à partir du lendemain. Ils commencent déjà à remplir des bidons en plastique.
Pour Kelly, le gros problème ce sont les oiseaux. Un surtout, qui adore se poser sur les toits et taper comme un sourd avec son bec. On a l’impression qu’on tape au marteau. D’autres toucans, plus petits, préfèrent s’attaquer aux vitres. Toutes celles des voisins ont été cassées.
Bien qu’ils ne gagnent pas d’argent, en tant que blancs, ils sont vus par la population locale comme des porte-monnaies. Cela fausse les relations et cela semble beaucoup les gêner.
Une trentaine de kilomètres après Moshi
la route se divise en deux et le trafic devient beaucoup moins dense. Le paysage change, moins humide que dans la région d’Arusha, on entre dans le territoire des baobabs.
On s’arrête une fois de plus dans une école pour passer la nuit. Comme elle est vide, Anaïs part à la chasse aux renseignements dans le village. Il faut demander l’autorisation au chef du village et un jeune professeur se charge de l’y conduire et traduit notre requête. Le chef exige de voir nos passeports.
Il s’attarde sur la page du visa chinois en faisant semblant de lire et de retenir les numéros en bas de page. Finalement, il accepte que nous dormions a côté de l’école et prévient le garde de nuit de notre présence. Cette petite blague aura duré plus d’une heure et demi, et il est tard quand nous commençons à nous faire à manger.
Le vent est de plus en plus violent, et bien sûr on l’a de face. Donc peu importe que la route descende jusqu’à la côte, on n’avance pas.
Le long du parc Kisiwani
A Same, on bifurque sur une route secondaire pour longer le parc Kisiwani. On est aux aguets en espérant voir un animal. Finalement, on ne verra qu’un Dik-dik.
La route n’est pas asphaltée (à part dans les villages) et la qualité de la piste varie.
Les paysages qu’on traverse sont très variés. On passe de la forêt dense qui ressemble à une jungle au bush avec beaucoup de baobabs.
Le vent ne faiblit pas et la route devient mauvaise, il y a beaucoup de sable et des gros cailloux. Et paf ! Une pierre fait éclater le pneu de Nico sur 2 centimètres. Ça part mal ce matin ! Nico garde son calme, il a une idée : on change la chambre à air et on place un billet de banque à l’intérieur du pneu, à l’endroit de la déchirure. Un coup de scotch et on regonfle… et ça tient !
En début d’après-midi, on est content de retrouver l’asphalte sur la route principale.
Après avoir passé Korogwe
On décide de demander à planter notre tente dans l’enceinte d’une entreprise agricole. Le patron est en réunion alors on nous demande d’attendre. Le soleil est sur le point de se coucher. On espère que l’attente ne sera pas trop longue. Ce n’est pas très agréable de chercher un coin pour dormir de nuit.
Heureusement, le PDG arrive rapidement. C’est un sud-africain qui a repris l’exploitation il y a un peu plus d’un an. Plutôt étonné par notre demande, il accepte qu’on plante la tente un peu plus loin, à côté de sa maison et de celle des managers. L’un d’entre eux nous met en garde : il vaut mieux rester là où l’herbe est coupée à ras à cause des serpents…
Dans la soirée, Thys, le patron passe nous amener quelques bières, oranges et cacahuètes et des chapatis! Il nous propose de venir visiter son exploitation de sisal le lendemain matin.
Nous passons donc la matinée dans son usine, et Thys prend beaucoup de temps pour nous montrer chaque étape de la production. Il met beaucoup d’énergie à améliorer les conditions de travail et de vie de ses employés. Comme dans la plupart des exploitations de ce type, les employés vivent sur place dans des maisonnettes mises à disposition par l’entreprise.
Etre patron dans ce genre d’endroit ne se limite pas à gérer l’entreprise mais il faut également s’occuper des conditions sanitaires, de la santé et de l’éducation des familles des employés.
En route pour Pangani
On s’en va en fin de matinée, notre casse-croûte en poche, et on continue notre rvoyage à vélo en Tanzanie vers Pangani.
Anaïs a une crevaison lente depuis quelques jours. On se rend compte que le problème vient de la valve et on prend le temps de changer la chambre à air. On en profite pour mettre le pneu arrière de Nico (qui s’est déchiré 2 jours avant) à la place du pneu avant d’Anaïs pour qu’il soit moins sollicité et vice versa. Evidemment il se met à pleuvoir en plein milieu des travaux.
On se prend encore deux énormes averses dans l’après-midi avant d’arriver à Muheza.
Après 2 refus ce soir-là on met finalement notre tente dans le jardin d’une famille qui accepte de nous laisser camper mais nous met en garde contre les voleurs.
En quittant Muheza, on prend une route secondaire qui mène vers la côte. Avec les averses, la piste s’est transformée en bourbier. A cause des secousses sur la piste (et des vibrations), Nico a perdu deux des boulons qui tenaient son garde-boue arrière. La boue s’accumule et il n’est pratiquement plus possible d’avancer. Obligé de s’arrêter tous les 1 à 2 kilomètres pour enlever la boue en grattant avec un rayon de rechange.
On atteint enfin la côté en début d’après-midi et on prend vers le sud. En arrivant sur Pangani, on voit une pancarte
« sea side community center ».
On espère y trouver un logement bon marché.
15 dollars US la chambre.
C’est bien plus que ce qu’on espérait pour une chambre très moyenne. Après une longue discussion, on se met d’accord pour planter la tente dans l’enceinte de cet hôtel-restaurant pour 10 000THS la nuit (un peu moins de 5$US).
Le restaurant est sur la plage, et de petites paillotes sont reliées par des passages en bétons. Ils nous proposent de mettre la tente en plein milieu ! On s’installe, comme chez nous : tente, hamacs, réchaud… cela n’a pas vraiment l’air de gêner les quelques clients.
On va rester se reposer quelques jours. Ces dernières journées nous ont vraiment fatigués. Les galères et les défis physiques ont visiblement laissé des traces sur le mental.
On prend une journée pour aller visiter Ushungo, à 15 km plus au sud, via une piste d’autant plus agréable qu’on est pas chargés! C’est un village mignon installé sur une grande plage en arc de cercle, mais nous sommes un peu déçus par la couleur de l’eau qu’on espérait plus turquoise.
Au retour, après plusieurs jours à rouler le long de l’océan, dans le sable, avec de l’huile de mauvaise qualité et après plus de 8000 km, la chaîne de Nico casse ! Super, on était partis pour la journée et on n’a aucun outil avec nous. Heureusement, deux locaux s’arrêtent pour nous aider. On est un peu moins enthousiaste quand on les voit taper avec un gros caillou sur la chaîne… et surprise, leur technique fonctionne ! On hallucine !
Traversée pour Zanzibar
De retour à Pangani, on se rend au port pour voir la personne qui nous avait proposé de nous faire traverser vers Zanzibar. Personne. On comprendra plus tard que les tanzaniens utilisent l’heure « swahili » basé sur le lever et coucher du soleil. On a raté la traversée.
Notre contact nous retrouve où nous logeons le lendemain matin. On veut se faire reconfirmer le prix : 25 000tsh. On lui écrit sur notre portable pour être sûr qu’on est bien d’accord car c’est beaucoup moins cher que ce qu’on nous avait dit. Il est ok. Nico lui montre 2 billets de 10 000 et 1 billet de 5 000 mais là il n’est plus du tout d’accord. Il appelle un serveur qui baragouine mieux l’anglais que lui et le même cirque recommence.
On comprend au final qu’il veut 250 000 tsh ! On suppose que c’est parce que la somme est tellement importante que ni l’un ni l’autre ne sait l’écrire ! La négociation prend environ 6 heures : il vient, nous propose un prix, on lui dit que c’est trop haut puis il repart. A 22h, on accepte de partir pour 90 000 tsh pour 2. On plie le camp.
On suit l’homme dans la nuit noire jusqu’au port qui n’est pas plus éclairé que la ville. La marée est basse et on distingue à peine une forme de bateau échoué. On fait passer nos affaires dans le bateau avec de l’eau jusqu’aux cuisses. Difficile de savoir combien il y a de personnes, et sil s’agit de passagers ou de matelots. On comprend que notre contact, qui se présentait comme le capitaine, n’est qu’un passeur et ne fera pas le trajet avec nous, même s’il nous assure le contraire. On lui donne une partie de la somme et il conduit Nico vers le capitaine, et lui dit que c’est à cet homme et à personne d’autre qu’il donnera les 50 000 tsh restant, une fois à destination.
On attend que la marée monte pour partir.
Il faut plus de 2 heures pour que le bateau se redresse enfin. Un de nos voisins trouve de bon ton de mettre la chanson de Titanic sur son portable…
Vers minuit 30, les matelots s’activent, toujours dans l’obscurité, et on commence à partir. Mais rapidement tout s’arrête et on se retrouve au milieu de l’estuaire pendant 3h. On ne sait pas pourquoi. Personne ne parle anglais. On attend, toujours assis sur les sacs à charbons.
Problème de moteur semble-t-il, mais on n’est sûr de rien. Vers 03h30, les matelots hissent la baume et déploient la voile. On prend le large pas très à l’aise, sachant que d’autres bateaux évoluent autour de nous sans lumière non plus (en parallèle et en sens inverse). On ne les voit passer qu’au dernier moment.
Il y a de la houle et il commence à pleuvoir. On se recouvre d’une grande bâche en plastique et on essaie de dormir.
Vers 15h, on est content d’arriver à Mkokotoni. En guise de port, on découvre une descente à l’eau terreuse devant laquelle des douzaines de bateaux comme le nôtre attendent d’être déchargés.
On doit se déclarer à l’immigration du port en arrivant sur l’île. Mais aujourd’hui l’employé n’est pas là. On l’appelle et comme ça ne l’arrange pas trop, il nous dit qu’il suffira de lui envoyer un texto avec le nom de notre hôtel. Il viendra nous tamponner les passeports sur place. Tout compte fait, il aura la flemme de venir et on n’aura jamais de tampon sur nos passeports.
A la découverte de l’île
On traverse l’ile vers l’Est pour rejoindre Matemwe, un petit village en bord de plage. La vue est incroyable : la mer est turquoise, le sable très blanc, il y a des cocotiers sur la plage…c’est magique !
Des jeunes nous accostent pour nous proposer des hébergements. On finit par négocier avec un petit hôtel sur la plage qui accepte qu’on plante la tente.
On reste là 2 jours à profiter des promenades à marée basse sur les rochers et du resto qui propose du poisson et des fruits de mer fabuleux.
On descend ensuite la route vers le sud, pour Jambiani, sur les recommandations d’un couple croisé à Matmwe. C’est plus touristique, mais toujours aussi beau. On arrive à négocier un bungalow au bord de la plage et on passe quelques jours de plus de farniente.
Pour retourner sur le continent, il faut se rendre à Stone Town, la capitale de l’île d’où partent les ferries pour Dar Es Salaam. Les prix sont exorbitants. On doit se rabattre sur la traversée de nuit, qui est bien moins chère que de jour.
Arrivés à Dar Es Salaam, on passe une bonne partie de la journée à chercher une chaîne de vélo pour Nico. Mais c’est un échec. On ne trouve que des chaines chinoises 6 vitesses à 2-3 dollars. Et dire qu’on est dans la plus grande ville du pays. Ça n’augure rien de bon.
Nous passons la soirée chez Kibwana, un warmshower qui nous propose d’aller voir la finale de l’euro 2016 à l’alliance française. Cela nous fait sourire à l’idée d’aller pour la première fois de notre vie à l’alliance française sur la suggestion de quelqu’un qui n’est pas français ! Il y a un écran géant dans le jardin, une buvette… c’est un endroit agréable.
Mikumi National Park
Pour nous rendre au Malawi, on avait hésité à prendre un train de Dar Es Salaam à Mbeya, mais la route nationale passe par le Mikumi National Park. Peut-être l’unique opportunité de faire du vélo dans un parc et voir des animaux de près.
En sortant de Dar Es Salaam, les 3 premiers jours ne sont pas agréables : la route est très empruntée, il y a beaucoup de camions et pas de bande d’arrêt d’urgence sur laquelle on aurait apprécié rouler. En plus, les paysages n’ont pas d’intérêts particuliers.
On entre enfin dans le parc le 4eme jour. La route traverse celui-ci pendant 50 km, on avait donc prévu d’y entrer le matin de bonne heure pour ne pas s’y retrouver de nuit. On est à la fois excités et angoissés. Certains camions nous font signe de nous dépêcher quand ils nous voient. On avance aux aguets et on ne voit aucun animal pendant les 10 premiers kilomètres.
Puis les animaux commencent à apparaître de chaque coté. Les herbes sont assez hautes et nous sommes souvent surpris par un animal qui détale quand on passe à côté. Heureusement ce sont toujours des herbivores ! Par précaution on essaye de rouler au milieu de la route.
Nous voyons des girafes, des centaines d’impalas, des zèbres, des gnous, des phacochères, des singes.
Puis au détour d’un virage, 2 éléphants ! A une cinquantaine de mètres. On est heureux mais pas vraiment à l’aise, surtout quand l’un d’entre eux lève sa trompe en notre direction. Un automobiliste ralenti et nous dit de partir vite. On suit son conseil rapidement.
Depuis qu’on est sorti de Dar Es Salaam, on s’est lavé plusieurs fois dans les toilettes des stations-services. Cette nuit-là, on campe aussi derrière le bâtiment.
La journée suivante, la route traverse de jolis paysages : on suit une rivière dans des gorges pendant plusieurs kilomètres. D’innombrables groupes de singes vivent par ici. Puis on arrive dans une plaine avec beaucoup de baobabs.
Au rythme des villages
En fin de journée, on demande l’hospitalité dans un village. Le chef est en réunion alors on attend un long moment. On nous indique ensuite un endroit dans une ruelle sableuse un peu large où on peut mettre la tente. Des dizaines d’enfants s’installent en demi-cercle comme s’ils étaient à un spectacle, et nous observent bruyamment. Dès qu’un villageois passe, ils s’enfuient, mais reviennent 2 minutes après. C’est fatiguant de ne pas avoir de vie privée, surtout après une longue journée de vélo.
Le soir, en allant aux toilettes, Nico se coince le doigt entre deux plaques en fer. L’ouverture est assez profonde, on fabrique une petite atèle et on met du stéristrip.
Depuis qu’on est parti de Dar Es Salaam on a vu pas mal d’accidents sur la route. La plupart du temps c’est à cause de pneus qui ont éclaté. Il faut dire que les tanzaniens les utilisent jusqu’au bout.
Arrivés à Iringa
nous sommes un peu déçus par la ville. Comme elle est dans les guides, on imaginait un endroit avec un charme particulier, mais il n’en est rien. Avec l’aide d’un employé de l’office du tourisme, on nous accepte dans le musée de la ville. On campe à l’arrière du bâtiment pour une somme modique.
Le trajet d’Iringa à Mbeya n’a pas vraiment d’intérêt. Les journées sont monotones, il ne se passe pas grand-chose, et on passe beaucoup de temps à gérer les tâches quotidiennes : trouver où dormir, où se laver, se faire à manger… c’est assez difficile moralement.
On est monté en altitude depuis Dar Es Salaam, et après des heures de montées, il nous tarde d’arriver à une grande descente. Le problème, c’est que la descente de plusieurs dizaines de kilomètres qu’on espérait tant, se fait sur une route qui n’est pas encore goudronnée. Dommage.
Les jours s’écoulent et un soir, on demande l’hospitalité dans une église où beaucoup de bénévoles travaillent. Le prêtre vient à notre rencontre. Il n’a pas l’air commode. Il accepte de nous héberger mais chez lui. Quand il nous demande combien de temps on compte rester, on lui répond qu’on partira le lendemain, dimanche, de bonne heure.
« OK, juste après l’office j’imagine ? » nous dit-il.
Un prêtre en formation est chargé de nous amener chez le curé. Le chemin est assez long, et en traversant le village on se demande quand est-ce qu’on va s’arrêter. On sort du village et continuons à marcher. Un peu plus loin, on bifurque à gauche. Des champs de caféiers entoure la route jusqu’à un immense portail. De l’autre côté, il y a une maison démesurée, un jardin très bien entretenu et de hauts murs tout autour. On n’en croit pas nos yeux.
C’est incroyable que le prêtre ne soit pas gêné de nous montrer le palace qu’il s’est fait construire à côté de villageois bien plus pauvres qui travaillent bénévolement dans son église. Le soir, après s’être changé, le prêtre, qui a passé un jogging et un polo, est beaucoup plus abordable que ce qu’il ne faisait paraître lorsque nous l’avions rencontré dans son église. Il nous propose même du vin de messe pour l’apéro et ramène un bidon de 5L avec l’étiquette « Douze apôtres ».
Le jour suivant, nous avons 800 mètres de dénivelés positifs avant d’atteindre un col. Le paysage change, c’est beaucoup plus vert, l’eau n’a pas l’air de manquer et les cultures sont variées. De l’autre côté du col, on entame une grande descente jusqu’à la frontière Malawienne. On passe de la forêt humide, aux plantations de thé, et à une végétation de plus en plus sèche en descendant en altitude.
On est accueilli une nuit dans un dispensaire, et on peut lire sur le registre que les deux plus fréquentes causes de consultation sont la pneumonie et le paludisme. On décide donc de commencer notre traitement préventif antipaludéen la veille de rentrer au Malawi.
Conclusion sur notre voyage à vélo en Tanzanie
On a clairement préféré rouler dans le nord du pays que dans le sud (malgré le vent fort de face qui a bien pesé sur le mental), mis à part la traversée du Mikumi National Park, qu’on a beaucoup aimé.
Les paysages sont variés et les possibilités d’itinéraires nombreuses. On a pu observer pas mal d’animaux (antilopes, girafes, etc.).
Zanzibar est vraiment une belle étape et le moyen qu’on a choisit pour s’y rendre était une aventure. Sur place il y en a pour tous les goûts et tous les prix.
On a laissé beaucoup d’énergie dans la partie sud. Même si le parc était un moment fort, ca ne valait pas le « prix » qu’on y a mis. Nous aurions dû opter pour le train.
Si le budget vous le permet, n’hésitez pas à faire un safari dans un ou les parc(s) majeurs.
Il n’y a pas grand chose à voir autrement que des animaux et de beaux paysages. Les villes n’ont en général pas d’intérêt. Pas de sorties possibles le soir (ou uniquement dans les grandes villes).
Découvre la liste du matériel utilisé pour ce séjour à vélo avec les avis et conseils de Anaïs et Nicolas et si tuas aimé découvre l’étape suivante en Malawi de leur Trip en vélo durant 1 an.
1 commentaire
Woooow !
Bonjour ! Je voudrais faire une partie du voyage ! La partie entre arusha et dar. Es ce que vous pourriez me dire exactement quelles routes vous avez empruntées ?
Merci d’avance 💫💫