Après le Kirghizistan et la Chine, voyage à vélo au Vietnam la prochaine étape du voyage à vélo à travers l’Asie et l’Afrique pendant 1 an par Anais et Nicolas de « 2 coins du monde 2 roues » .
Informations pour préparer un voyage à vélo au Vietnam
Date de notre voyage à vélo au Vietnam
Du 16 au 27 décembre 2015
Lieux
Lao Cai, Viet tri, Hanoi, Hai Phong, Cat Ba, Vinh, Cau Treo
Pour dormir au Vietnam
Pays densément peuplé donc difficile de trouver un endroit isolé. Il est toutefois possible de bivouaquer. Attention aux tarifs et disponibilité des auberges à Hanoi. Hors saison en décembre sur Cat Ba, les tarifs y sont attractifs.
Pour se restaurer / se réapprovisionner
Facile et bon marché partout. La nourriture est bien meilleure à Hanoi et dans les sites touristiques qu’en campagne.
Caractéristiques du voyage à vélo au Vietnam
L’accès à l’eau au Vietnam:
Facile
Les transports au Vietnam
Très facile de voyager en train avec une 2 roue (vélo ou moto). Wagon cargo systématique. Bon marché
Le climat du Vietnam
Très humide et tempéré. Risque de pluie important.
Coût de la vie au Vietnam
11,60€/jour/pers
Le Vietnam est elle une destination adaptée au vélo ?
Oui++
Communication au Vietnam
On trouve toujours quelqu’un qui parle anglais dans les zones touristiques et à Hanoi.
11 jours de voyage à vélo au Vietnam
La ville-frontière est très fréquentée. Nous remarquons de suite que nous avons changé de pays. Fini la profusion chinoise. Il y a moins de choix dans les commerces, les infrastructures sont moins développées, les Vietnamiens sont plus souriants.
Le nord du pays est vallonné. Après être sorti de la ville, toujours sous le déluge, nous longeons des rizières dans lesquelles nous pouvons apercevoir des buffles. Les mastodontes pataugent dans la boue et sont entourés d’oiseaux blancs, qui restent eux, étrangement immaculés.
Nous tentons de prendre l‘autoroute et sommes arrêtés au péage, quelques kilomètres plus loin, par un employé qui nous indique la route nationale. Nous sommes contents de la rejoindre car même si elle est moins bien entretenue, plus vallonnée, et plus longue que l’autoroute, elle traverse des villages et nous permet de voir la vie des habitants dans le nord du pays.
Les Vietnamiens sont très avenants et nous lancent des « hellos » toute la journée ce qui nous change beaucoup des Chinois, bien plus réservés. On est surpris du nombre de pères qui jouent avec leurs enfants. Si ça nous interpelle autant c’est que l’on comprend qu’on n’avait pas vu de scène similaire depuis que nous sommes partis.
Pho Lu, au Vietnam
A la sortie du village de Pho Lu, la route est en travaux. La pluie a transformé l’endroit en un bourbier épais et collant : Les jantes disparaissent sous la couche de boue. Scooters et piétons pataugent. Les voitures dérapent et un camion s’arrête. Merde! Nico doit mettre le pied par terre. La chaussure droite disparait doucement. Génial. Ca dure un peu plus d’un kilomètre. Plutôt sportif comme passage. Et pas de miracle, on sort d’ici tout dégueulasse.
Nous trouvons un espace pour bivouaquer quelques kilomètres plus loin, derrière ce qui semble être une scierie. Il pleuviote encore un peu ce soir. Nico part à la rivière pour nettoyer les vélos. Un voisin vient lui donner un coup de main.
Comme il y a une rivière à côté, Nico entreprend de laver les vélos. Il est rejoint par un voisin qui n’hésite pas à se mouiller pour l’aider. Un semblant de communication s’installe par des signes, des mimes et des sourires.
La nuit est assez humide et le lendemain nous rangeons la tente alors qu’elle est encore mouillée. Deux Vietnamiennes arrivent sur les lieux de notre bivouac pour travailler dans la bonne humeur et essayent d’échanger avec nous.
On se ravitaille un peu plus tard dans une ville de taille moyenne et sommes surpris de ne pas trouver grand-chose dans un grand supermarché (à part des biscuits, des boissons et des fromages » vaches qui rit »). On comprend finalement (il a fallu nous expliquer longtemps…) que pour tout ce qui n’est pas « produits emballés » (riz, viande, fruits et légumes…) il faut se rendre au marché.
Nous mangeons une soupe dans un petit restaurant et nos voisins sont tout excités d’offrir un verre d’alcool pour trinquer avec Nico. Anaïs doit se contenter de regarder. leur repas terminé, ils s’installent sur la terrasse pour fumer sur des pipes à eaux et boire le thé.
Nord du Vietnam
La route étant très vallonnée. On monte et descend sans arrêt mais l’altimètre ne bouge presque pas. On reste toujours entre 5m et 150m. les paysages sont changeants et vu le taux d’humidité, c’est très vert.
Il n’y a pas de gros travaux, ni beaucoup de circulation ce qui nous donne une sensation de calme par rapport à la Chine.
On voit beaucoup de planches de bois sécher les unes adossées aux autres. On décide de s’arrêter pour aller voir une de ces entreprises et essayer de comprendre de quoi il s’agit. Des troncs d’arbres sont découpés (on voit de nombreux flancs de collines défrichés) puis placés sur une machine qui va les « éplucher ». La fine couche de bois qui se déroule est ensuite calibrée puis séchée. On sait d’où ça vient mais impossible de comprendre ce qu’on fait des planches…
Nous commençons à prospecter pour trouver un endroit pour la nuit vers 17h et inspectons un terrain proche de la rivière en contre-bas de la route lorsqu’un Vietnamien nous rejoint. Il nous fait comprendre, par des signes, de le suivre. Nous arrivons chez lui et il nous montre un lit dans l’unique pièce de la maison. Après nous être installés, notre hôte nous propose de se doucher. Pour cela, il déloge les habitants de la petite pièce (pas plus d’1 mètre 65 de haut) située à côté de la maison : une poule et sa dizaine de poussins. Il y en a toujours un qui s’échappe. Le déménagement terminé, on remplit un sceau d’eau dans la cour et c’est parti pour la première douche depuis quelques jours.
On passe la soirée à essayer de communiquer avec notre hôte et on a l’impression de plutôt bien s’en sortir. Au final, on a peut-être rien compris, et on ne le saura jamais.
A 6h notre hôte se lève, fume quelques lattes sur sa pipe à eau puis sort trottiner dans sa petite cour en tournant les bras !
Nous prenons congé vers 7h et commençons nous aussi notre journée de bonne heure !
En direction d’Hanoï au Vietnam
Les routes sont de plus en plus empruntées, les villes et villages deviennent plus grands, et les maisons sont surtout construites le long de la route principale. Il devient difficile de trouver un endroit à l’abri des regards pour bivouaquer.
Pour éviter le trafic, nous quittons la route principale et rejoignons une petite route qui longe le fleuve rouge. Le décor est très différent : c’est très plat et cultivé partout où il n’y a pas de maisons.
Lorsqu’on se rapproche d’Hanoï, la banlieue n’est pas vraiment intéressante et devant la difficulté évidente de trouver un bivouac, nous décidons de pousser jusqu’à la capitale le même jour. 125 kilomètres.
A notre grande surprise, faire du vélo dans Hanoï n’est pas si compliqué que ça (comparé à certaines villes chinoises). Comme les 2 roues sont plus nombreux que les voitures, ces dernières sont très prudentes. On roule dans un flot de deux roues plutôt bienveillant. Il faut se lancer, celui qui est devant est prioritaire. C’est comme dans un banc de poissons où nagent différentes espèces. Cyclistes, scooters, avec passager ou non, cochon ficelé, cagettes pleines de poules ou de chiens, matelas empilés, etc.
Au centre d’Hanoï au Vietnam
Arrivés dans l’ultra centre, nous sommes vraiment déçus d’arriver dans un endroit aussi touristique : beaucoup d’occidentaux, seulement des magasins et des bars pour touristes, des auberges de jeunesse assez chères et pleines à craquer…. tous les prix sont en dollars américains et les locaux parlent anglais avec l’accent texan (ou presque) ! Cela ne nous était pas arrivé depuis le début de notre voyage. On a envie de fuir.
Comme il est tard, nous passons la nuit dans le dortoir d’une auberge de jeunesse et partons le lendemain matin pour rencontrer un warmshower. Il nous propose de dormir chez lui avec d’autres cyclos français.
Nous prenons le temps de découvrir la ville que nous apprécions bien au final. Le fait de se déplacer à vélo est vraiment agréable et la nourriture vietnamienne nous plait beaucoup : C’est très différent de ce qu’on a pu trouver dans les endroits reculés à la campagne.
Notre hôte nous explique comment nous rendre à Cat Ba, et c’est vraiment un bon plan. Nous prenons le train « rapide » d’Hanoi à Hai Phong à 6h du matin (2h15 de trajet pour 100km) et comme les vietnamiens ont l’habitude de voyager en train avec leur deux roues, ce n’est donc pas compliqué du tout. Il suffit d’acheter un billet pour les vélos dans un guichet spécial et d’amener son vélo sur le quai. Une personne aide ensuite à le mettre dans le wagon-cargo. Et c’est pas cher!
Cat Ba
A Hai Phong, nous roulons pendant 1 heure jusqu’à l’embarcadère, pas indiqué et bien caché, où un bac nous amène sur l’île de Cat Hai. Nous traversons cette petite île et attendons le 2nd bac qui nous amène à l’ouest de l’île de Cat Ba. Une odeur forte de fruits de mer séchés est persistante et dérangeante. Nous y arrivons en fin de matinée et traversons l’ile par son centre pour rejoindre la ville de Cat Ba.
Cette île est au sud de la baie d’Halong et les paysages sont magnifiques. La route traverse l’ile au milieu de montagnes karstiques recouvertes de jungle. C’est calme, on n’entend que les bruits de la forêt et on ne croise pratiquement personne.
Comme nous sommes hors saison, nous n’avons pas de mal à trouver un logement bon marché (rien à voir avec Hanoï!) et réservons une journée jonque et kayak dans la baie pour le lendemain. La météo n’est pas très bonne avec des averses de temps en temps et nous sommes contents d’avoir nos vestes de pluie pour faire du Kayak. Nous trouvons que c’est vraiment un moyen agréable de découvrir les méandres de la baie et de s’approcher des karsts.
Retour à Hanoï
Nous faisons le même chemin retour que celui de l’aller pour rejoindre Hanoï à l’exception que nous prenons la route en construction qui longe la mer pour revenir dans l’ouest de l’ile. Rien à voir avec les méthodes de construction chinoises : on l’impression qu’ici les travaux sont partis pour durer des années.
Nous passons le réveillon de noël dans un restaurant qui sert des « hot pot ». Il s’agit d’un bouillon très parfumé dans lequel on plonge des fruits de mer (ou de la viande). Nico est invité par la table d’à côté pour boire des shooter… mais pas Anaïs. L’alcoolisme est un sport d’hommes. Le groupe repart dans un état catastrophique.
Direction Vinh
Pour nous avancer un peu (nous pouvions seulement rester 15 jours dans le pays avec le nouveau visa gratuit), nous prenons un train de nuit le soir même pour Vinh. Cette fois, encore, aucun problème pour mettre les vélos dans le wagon cargo et 7h et 300km plus tard, nous arrivons à destination sous la pluie !
Dans l’attente d’une accalmie, on fait un bar, puis un autre avant de se rendre au musée. Il est mentionné sur les guides. Le bâtiment carré n’est pas éclairé. On passe devant un bureau où un employé se lève immédiatement et part allumer les lumières. Des photos noir et blanc sont accrochées les unes à côté des autres le long des murs. Ce sont les aventures des dignitaires du parti sous Hô Chi Minh : au champ, à l’usine, à la ville, dans un camp, etc. L’intérêt du musée est très limité. Direction le restaurant maintenant pour faire passer le temps. Loin de s’être arrêtée la pluie tombe de plus belle. Après le repas, il faut se rendre à l’évidence, le temps ne s’améliorera pas.
Cette ville n’ayant aucun attrait particulier, nous la quittons donc en début d’après-midi. A notre grande surprise les conditions s’améliorent petit à petit, la brume remplaçant la pluie. Nous prenons la route en direction de la frontière avec le Laos de Cau Tréo. Il y a beaucoup de cultures de riz, de part et d’autre de la route. Dans un village, on est surpris d’entendre des voix venant de haut-parleurs installés dans chaque rue. Impossible de comprendre quoi que ce soit. Les habitants n’ont pas l’air très attentif.
Direction le Laos
Là encore, il est difficile de trouver un endroit pour planter la tente à l’abri des regards… Finalement, on trouve un espace à l’entrée d’un cimetière. Il recommence à pleuvoir.
Le lendemain, la route se dégrade rapidement mais nous retrouvons l’asphalte au bout de quelques kilomètres. Nous déjeunons dans un « resort » vraiment reculé et attaquons une belle côte jusqu’à la frontière. Il parait que la vue est belle. Pour nous, c’est tout blanc à cause du brouillard.
On s’attendait à trouver une ville-frontière… et on trouve une frontière seulement ! Impossible de nous repérer avec cette brume et on ne comprend pas tout de suite qu’on est arrivé à la frontière. Que faire? On est trempé et on a du mal à croire qu’on va pouvoir trouver un endroit pour la nuit. Revenir en arrière ne servirait à rien : tout est mouillé, à flanc de montagnes et tout est recouvert d’une végétation très dense.
Il y a tout de même un restaurant dans un grand hangar, on va s’y abriter, car la pluie est de retour ! Il n’y a que des routiers ou des militaires qui se saoulent. Après qu’on nous ait refusé de planter notre tente à côté du restaurant, un officiel accepte qu’on s’installe sous un petit abribus en pente à côté de lui, à la première barrière. On dort très mal : il y a beaucoup de bruit. Au petit matin, on se rend compte qu’on gène : une vingtaine de personnes s’entasse autour de notre tente. Ils voudraient attendre à l’abri que la frontière ouvre. On plie bagages et on quitte le Vietnam. Toujours sous la pluie.
Découvre la liste du matériel utilisé pour ce séjour à vélo avec les avis et conseils de Anais et Nicolas et si tuas aimé découvre l’étape suivante au Laos .
5 commentaires
Cat Ba est un bon moyen pour découvrir la baie d’Halong autrement et avec moins de touristes, c’est un bon choix 🙂
Je rajoute le Vietnam dans les destinations à faire en vélo. Perso, j’ai deux amis à moi qui l’ont traversé en 2 roues motirisées et ils ont adoré le Vietnam. Votre récit en tout cas, donne envie d’y aller se perdre
Super article, expérience originale et.. courageuse! L’île de Cat Ba est effectivement très belle
Cheers
Quel voyage authentique ! Vous avez visité de nombreux beaux sites au Vietnam seulement sur ton vélo. C’est très intéresant. Mais il reste des autres sites magnifiques. Voulez-vous d’y retourner dans l’avenir?
On sent les voyageurs aguerris ! Vous n’avez pas eu peur de mettre les mains dans le cambouis apparemment ah ah, bravo !